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Le ministre de la Justice Gérald Darmanin était l'invité du Grand Entretien de France Inter mercredi 30 avril, au lendemain de l'adoption de la loi contre le narcotrafic.

Retrouvez « L'invité de 8h20 » sur France Inter et sur : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien

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Transcription
00:00Et avec Léa Salamé, nous recevons ce matin le ministre de la Justice dans le grand entretien.
00:05Questions et réactions, amis auditeurs, 0145 24 7000 et sur l'application de Radio France.
00:12Gérald Darmanin, bonjour.
00:13Bonjour.
00:14Et bienvenue sur Inter.
00:15Énormément de sujets à aborder avec vous ce matin.
00:19La situation électrique dans les prisons électriques, c'est le moins qu'on puisse dire.
00:23Le meurtre atroce d'un jeune Malien vendredi dernier dans une mosquée du Gard.
00:28Votre regard aussi sur la situation politique nationale.
00:31Mais commençons par la loi narcotrafic adoptée définitivement hier par l'Assemblée nationale.
00:39Elle est le fruit du travail d'une commission sénatoriale transpartisane
00:43qui dénonçait une France submergée par le narcotrafic et son corollaire l'ultra-violence.
00:51Cette nouvelle loi va-t-elle vraiment changer les choses, Gérald Darmanin ?
00:56Elle va vraiment permettre de lutter contre le narcotrafic ?
01:00Ou est-ce déjà trop tard, comme le disent certains, qui parlent de la mexicanisation de la France ?
01:07Non, ce n'est pas déjà trop tard. On n'est pas très loin que ce soit trop tard.
01:11Il y a des pays qui ont basculé. La Belgique, les Pays-Bas, on assassine en pleine rue des avocats,
01:16des journalistes qui font des enquêtes, des magistrats, comme l'Italie mafieuse des années 60-70-80.
01:22Il y a des pays où la drogue a tout submergé.
01:25C'est le cas des Etats-Unis d'Amérique, où le fentanyl est la première cause de mortalité aujourd'hui.
01:28La France, parce qu'elle a un service de police, de justice assez fort, a résisté, mais a du mal, beaucoup de mal à résister.
01:37A du mal à résister un peu partout, notamment face aux drogues de synthèse.
01:40Notamment, effectivement, l'explosion de la cocaïne et l'explosion des drogues de synthèse, qui sont vraiment le mal qui nous ronge.
01:48Le cannabis, contrairement à ce qu'on dit, a tendance à stagner, voire à baisser en consommation en France.
01:53En revanche, il y a une explosion de drogues de synthèse, qui sont une véritable inquiétude.
01:57On vient dépendant à la première prise.
01:59Ça touche toutes les classes sociales, toutes les catégories de personnes.
02:02Et on voit bien qu'il y a énormément d'argent pour ces organisations criminelles.
02:06Donc, ce que nous avons fait dans cette loi, un parquet national centralisé, un régime carcéral extrêmement dur,
02:11des techniques de renseignement plus efficaces, une unité de travail de la police, un peu comme contre le terrorisme, finalement.
02:17Je pense que oui, c'est de nature à changer les choses.
02:19Il y a la drogue et il y a les mafias qui sont derrière la drogue.
02:22Les mafias qui sont peut-être aussi derrière les attaques spectaculaires contre les prisons.
02:26Depuis 15 jours, ce qu'on voit avec des tirs de mortier, des incendies de voitures de personnel pénitentiaire.
02:31Elles sont clairement liées, ces attaques, au narcotrafic ?
02:34Le parquet national antiterroriste qui s'est saisi, ce qui devrait déjà donner une indication,
02:40c'est rare qu'il le fasse, surtout pour ce genre de questions, communiquera.
02:44Mais les personnes que nous avons interpellées sont liées au narcotrafic.
02:48Il y a notamment cinq détenus qui étaient dans les prisons, qui communiquaient et qui organisaient ces vengeances
02:54ou cette intimidation de l'État avec des tirs de Kalashnikov sur les domiciles des agents pénitentiaires.
02:59Donc, c'est allé évidemment extrêmement loin.
03:01C'est la DZ mafia ?
03:02Il y aurait des personnes qui seraient adhérentes, mais ce n'est pas ainsi que les choses fonctionnent, de la DZ mafia.
03:08En effet, la DZ mafia n'est pas la seule organisation criminelle dans notre pays.
03:11Et pourquoi ils l'ont fait ?
03:12C'est aussi révélateur du fait que ce que nous faisons est très dur et sans doute, en anglais, on dirait un game changer,
03:17un changement pour nous et donc pour une efficacité contre le narcotrafic.
03:21C'est qu'ils n'ont pas envie d'aller dans le régime carcéral que je crée, que nous créons en ce moment, qui vise à les isoler du reste du monde.
03:27Parce qu'il faut bien savoir que, j'ai fait quatre ans au ministère de l'Intérieur, à la fin, on s'aperçoit des choses assez simples.
03:33Les narcotrafiquants, ils sont soit dans les prisons françaises, il y a 17 000 détenus pour trafics de stupes en France, soit à l'étranger.
03:38Et qu'ils continuent de faire le business dans les cellules et qu'ils continuent à communiquer et à faire du trafic.
03:44Et ça, on l'a vu dans plusieurs affaires récentes et c'est ce que vous voulez essayer d'isoler du reste du monde en les mettant dans des prisons de haute sécurité.
03:52Et donc pour vous, là, ce qui se passe, les attaques des prisons, c'est leur manière à eux de réagir contre vos propositions ? C'est ça que vous voyez ?
03:59C'est pas pour moi. C'est évident qu'ils ont essayé d'intimider les agents pénitentiaires pour qu'ils fassent grève, pour qu'ils arrêtent de travailler,
04:07pour qu'ils demandent à leur ministre ou au gouvernement de ne pas adopter cette loi.
04:10Parce que si cette loi est adoptée, et c'est le cas, promulguée, je l'espère, demain, et appliquée, je l'espère, au mois de juillet,
04:17les narcotrafiquants qui iront dans ces prisons ne pourront plus jamais communiquer avec l'extérieur.
04:21Comme en Italie, puisque l'Italie a inventé la mafia, elle a aussi inventé l'antimafia,
04:25et a réussi à mettre sous les barreaux et hors d'état de nuire totalement plus de 1 000 mafieux.
04:30Gérald Darmanin, depuis lundi, 26 personnes ont été interpellées partout en France,
04:34certaines déjà en prison, qui ont été extraites de leur cellule.
04:39Que sait-on à ce stade de leur profil, de leur motivation ?
04:42C'est assez différent. Il y a des petites mains, parfois et souvent mineures,
04:46qui, avec quelques jéricanes d'essence, ou des mortiers, peut-être même des armes,
04:52ont été tous payés quelques centaines ou quelques milliers d'euros pour passer à l'acte.
04:56Il y a des gens qui ont organisé sur les réseaux sociaux les images que nous avons vues
05:00et qui visent à terroriser les agents pénitentiaires.
05:04Et puis il y a les commanditaires qui ont organisé, pensé et trouvé un circuit de financement contre ces attaques.
05:11Dans le détail, qui a fait quoi et quel profil exact, je pense que c'est au parquet national de communiquer.
05:15Mais on voit bien que ce n'était ni l'ultra-gauche, ni une ingérence étrangère, ni le fruit d'une coïncidence générale.
05:22Mais avec ces interpellations, les attaques des prisons vont s'arrêter ?
05:25On entend les personnels pénitentiaires qui ont peur, qui ont peur pour leur famille, qui sont menacés.
05:30Vous pensez que là, c'est fini ?
05:32La page est tournée ? Ça va s'arrêter, les attaques aux mortiers ?
05:35En tout cas, il n'y en a pas eu depuis 48 heures, depuis les interpellations.
05:38Il y aura sans doute encore d'autres interpellations.
05:40Et il faut toujours rester très attentif.
05:43Vous savez, les prisons, ça ne date pas d'il y a quelques jours, sont toujours l'objet de menaces.
05:47Pendant les émeutes, elles ont été attaquées.
05:48C'est un lieu de symbole de l'autorité de l'État, évidemment.
05:51Il faut toujours faire extrêmement attention.
05:53C'est pour ça qu'on va prendre en ce moment des mesures.
05:55Les agents pénitentiaires ont demandé l'anonymisation.
05:57Ils ne mettent pas leur nom et leur prénom sur les procès-verbaux, par exemple.
06:00Mais ça, c'est fou.
06:01Pourquoi ce n'était pas fait jusqu'à maintenant ?
06:02Je ne sais pas.
06:03Comment c'est possible que le nom des agents pénitentiaires soit dans des dossiers,
06:08dans les mains des avocats, de probables trafiquants ?
06:10Qui peuvent ensuite menacer leur famille ?
06:11Parce que c'est comme ça que ça se passe.
06:12Oui, je ne sais pas.
06:13Je suis depuis trois mois à Place Vendôme.
06:15En effet, leur revendication a été ancienne et légitime.
06:18Et donc, je l'ai fait adopter hier à l'Assemblée.
06:19Mais vous savez, quand je suis devenu ministre de l'Intérieur,
06:21c'était déjà le cas des policiers qui les enquêtent sur le terrorisme ou sur le narcotrafic.
06:24Ils mettaient leur nom et leur prénom.
06:25C'est en 2021 que j'ai réussi à faire anonymiser leur nom et leur prénom pour vos auditeurs.
06:30Il ne s'agit pas de ne pas savoir qui fait quoi.
06:31Il y a un numéro de matricule sur lequel on peut remonter pour savoir si quelqu'un fait une bêtise, bien évidemment.
06:35Mais on ne donne pas son nom et son prénom quand on chope un téléphone portable ou quand on met quelqu'un en quartier disciplinaire.
06:40Sur les prisons, la sécurité des agents n'est-elle pas aussi menacée par la surpopulation carcérale inédite ?
06:47Inégalée cette année, plus de 82 000 détenus.
06:51La densité carcérale globale était de 132% contre 125 l'an dernier.
06:59Elle dépasse même les 200% dans 15 établissements ou quartiers pénitentiaires.
07:04Je vous cite les propos de la contrôleuse générale des prisons, Dominique Simonot.
07:08Les gens sont entassés dans les maisons d'arrêt comme des poulets en batterie.
07:13Je n'ai pas d'autres mots.
07:14Comment en est-on arrivé là, Gérald Darmanin ?
07:17D'abord, elle a raison.
07:18Et oui, vous avez raison aussi.
07:19La surpopulation carcérale, le fait de mettre des personnes nombreuses dans une cellule d'une personne.
07:24Alors, ils sont deux, trois.
07:25J'ai même vu dans un établissement en Haute-Savoie, trois personnes handicapées dans une cellule pour personnes handicapées.
07:31Donc, la dignité va très loin.
07:32Cette surpopulation carcérale, elle est mauvaise pour absolument tout le monde.
07:36Pour les détenus eux-mêmes, évidemment, dans des conditions indignes.
07:38Et pour les agents pénitentiaires qui subissent une insécurité et une violence.
07:42Si vous rajoutez à ça le fait que 25% des détenus ont un grave trouble psychiatrique,
07:49vous rajoutez beaucoup de difficultés dans nos prisons.
07:51Alors, comment on en est arrivé là ?
07:52On a le même nombre d'entrées en prison que quand je suis né en 1982.
07:57Le même nombre d'entrées.
07:58Il n'y a pas plus de gens qui vont en prison aujourd'hui qu'il y a 40 ans.
08:01Simplement, il passe plus de temps en prison.
08:03Le quantum des peines s'est rallongé.
08:05Et par ailleurs, nous n'avons pas construit les places de prison à la hauteur de ce que nous avions allongé.
08:08C'est ce que j'allais vous dire, Gérald Darmanin, pardon.
08:11Mais cette question de la surpopulation carcérale, Emmanuel Macron avait promis en 2017,
08:15on parle d'il y a 8 ans, il avait promis de construire 15 000 places de prison d'ici 2017.
08:20On est quasiment en 2017 et il n'y en a même pas 8 000 qui ont été construites.
08:23La promesse n'a pas été tenue.
08:25Il y en a eu moins que 8 000 puisque sur les 15 000.
08:27Il n'y en a même pas 8 000.
08:28Oui, sur les 15 000 places de prison, pour faire vite, il y en a eu 5 000 qui ont été construites.
08:34Pourquoi vous n'avez pas tenu cette promesse ?
08:35Encore une fois, arrivant à la chancellerie, je me suis intéressé, vous l'avez vu, en première question des prisons.
08:39Vous avez été ministre du budget, vous avez été ministre de l'Intérieur, vous n'avez pas d'arriver au gouvernement.
08:44Je découvre aussi des sujets au ministère de la Justice et au ministère de la Justice.
08:48Donc ça n'a pas été fait ?
08:49Au ministère de la Justice, je pense qu'il y avait beaucoup de volonté, il y avait parfois de l'argent, mais il y avait des résistances.
08:54Il y a deux résistances pour faire très vite.
08:56D'abord, quand on construit une prison au ministère de la Justice, on met 7 ans.
08:59Parce qu'on ne change pas qu'il y ait des charges.
09:00C'est des mêmes prisons à peu près partout, il y a des miradors, des barbelés, des hauts murs.
09:04Et quels que soient les détenus, auteurs de violences conjugales, escroqueries, délits routiers ou terroristes, c'est grosso modo la même prison.
09:10C'est ce que j'ai cassé totalement, en catégorisant, comme nos amis allemands, comme nos amis anglais, les détenus.
09:15Il y a des gens, des violences conjugales, des auteurs de délits routiers, ils n'ont pas à être dans des prisons de haute sécurité.
09:20On peut construire des prisons à taille humaine.
09:22C'est pour ça que j'ai lancé, vous avez vu, un changement radical, des prisons modulaires, qu'on va construire non pas en 7 ans, mais en 16 mois.
09:27Dans 16 mois, je vais inaugurer la première de ces prisons, construites, hyper rapidement, et qui coûtent 3 fois moins cher.
09:34Donc vous allez faire tout ce qui n'a pas été fait.
09:36Et le deuxième sujet, pardon, c'est un point très important, c'est que quand nous avons mis en place, et ça, nous l'avons fait, comme d'autres gouvernements de gauche comme droite l'ont fait.
09:44Le fait que, par exemple, à un an de prison, vous n'allez pas en prison.
09:47Vous voyez, il y a cette disposition qui existe, la loi Belloubet, la loi Dati, la loi Tobira, c'était pour faire de la régulation carcérale, pour éviter que les gens aient en prison pour quelques mois.
09:57En fait, les magistrats, ils ont augmenté le quantum de peine.
10:00Quand ça fait 5 fois, 10 fois qu'une personne vient devant vous parce qu'elle a été bourrée quand elle roule au volant, au bout d'un moment, le magistrat dit « bon, vous devez aller en prison et je mets 13, 14, 15 mois ».
10:08Et en fait, ces mesures de régulation, qui étaient de bonnes dans l'esprit, ont en fait porté les magistrats à faire des quantum de peine plus forts.
10:15Donc c'est le contraire de ce qu'a voulu le législateur.
10:18Donc il faut revoir l'intégralité du fonctionnement pénitentiaire, parce qu'en effet, les 4000 matelas au sol, c'est totalement inacceptable.
10:23– Dernière question sur la question des prisons.
10:26Vous avez annoncé cette semaine que vous vouliez faire payer des frais d'incarcération aux détenus, une mesure qui existait, qui a été supprimée il y a 20 ans, en 2003.
10:34Vos propos ont provoqué un tollé.
10:36L'Observatoire international des prisons a fustigé, je cite, une idée aussi simple que brutale et consternante.
10:41Quant à votre prédécesseur, Éric Dupond-Moretti, il a dénoncé hier une course à la démagogie, une hérésie et une décision profondément absurde.
10:48– On n'est pas d'accord avec Éric Dupond-Moretti, c'est pas grave.
10:53Moi je suis arrivé au ministère de la Justice, j'ai vu l'état que j'évoque aujourd'hui.
10:57Vous vous dites vous-même qu'il y a une surpopulation carcérale ignoble,
11:00il y a un certain nombre de prisons en très grand état de délabrement.
11:04Je pense à celle de Rouen, qui est une indignité par exemple, mais il y en a d'autres.
11:06Je pense à des prisons en Outre-mer par exemple, et elles sont affreuses.
11:09Je vois des agents pénitentiaires, il manque 4000 agents pénitentiaires aujourd'hui dans les prisons,
11:13qui ne connaissent pas l'anonymisation.
11:15Donc moi ce qui m'intéresse c'est de regarder l'avenir.
11:16– Ça existait jusqu'en 2003. – Vous voulez dire qu'il n'a pas fait le boulot ?
11:18– Non, il a essayé de faire ce qu'il a pu, Éric Dupond-Moretti.
11:20– 4 ans, garde des Sceaux, le boulot n'a pas été fait ?
11:23Ou c'est votre réponse au fait qu'il attaque votre position ?
11:25– Non, c'est difficile d'être ministre, et je pense qu'il le sait.
11:28Moi je ne critique jamais par exemple Bruno Rotaio,
11:29parce que je sais que c'est très dur d'être ministre de l'Intérieur.
11:31– Il va y venir.
11:32– Mais aujourd'hui, Éric Dupond-Moretti, comme tous les gardes des Sceaux,
11:35savent que c'est très difficile, donc il faut regarder l'avenir.
11:37– Cette mesure existait sous Lionel Jospin.
11:41C'était une contribution symbolique des détenus aux frais d'incarcération.
11:45– Combien ?
11:46– À l'époque c'était 45 euros par mois.
11:48– Et là vous l'équipe paye combien ?
11:49– On va en discuter, il y a un parlementaire LR qui propose 5 euros,
11:52M. Nagelaine propose 3 euros par jour,
11:54ça fait 100 millions d'euros par an,
11:56qui doivent aller directement à l'amélioration du sort des agents pénitentiaires et des détenus.
12:01Vous savez, il y a 17 000 détenus pour trafiquants de stupes,
12:04ils ont une surface financière énorme.
12:06Est-ce que c'est aux Français de payer leurs frais d'incarcération
12:08alors qu'ils ont des appartements à Dubaï,
12:10alors qu'ils ont de l'argent sale,
12:11alors qu'ils savent payer en argent liquide les uns et les autres ?
12:13– Ce sera moins de 10 euros quoi.
12:15– Mais oui, ça doit être une contribution symbolique
12:17qui permet aux services publics de la justice de bien fonctionner
12:20au moment où on cherche l'argent.
12:21Ça me paraît une mesure de bon sens
12:23qui existait sous les gouvernements de gauche et de droite
12:25et aujourd'hui je pense que le bon sens manque beaucoup
12:27au ministère de la Justice comme dans beaucoup de ministères.
12:29– On voudrait vous entendre ce matin aussi
12:31sur le meurtre d'Abu Bakar Sissé,
12:34ce jeune Malien tué de plusieurs dizaines de coups de couteau
12:37vendredi dans la mosquée d'une petite commune du Gard.
12:41Après deux jours et demi de cavale,
12:43un Français de 21 ans s'est rendu à la police italienne lundi
12:46avant d'être le meurtrier.
12:48Pourquoi le parquet antiterroriste n'a pas été saisi ?
12:52se demandent les avocats de la famille de la victime
12:54qui se disent d'ailleurs profondément choqués par cet état de fait.
12:59– Le parquet national se saisit s'il le souhaite,
13:02ça s'appelle l'indépendance de la justice.
13:03Il ne s'est pas saisi lorsque le rabbin d'Orléans s'est fait agresser.
13:07Il ne se saisit pas systématiquement de tous les faits.
13:10Et il appartient au parquet national,
13:11parce que moi je suis très attaché à l'indépendance de la justice.
13:13D'ailleurs les mêmes qui ont critiqué la façon dont Mme Le Pen a été condamnée
13:17en disant qu'on critique l'édition de justice,
13:19on vient de critiquer les décisions des procureurs du parquet national antiterroriste.
13:23Il n'en demeure pas moins que cet acte est absolument ignoble,
13:26qu'il touche profondément tous les Français,
13:27et bien sûr les Français musulmans,
13:29qu'évidemment que les actes anti-musulmans,
13:32je l'ai dit quand j'étais ministre de l'Intérieur,
13:33sont en augmentation, comme tous les actes anti-religieux,
13:35mais les actes anti-musulmans particulièrement.
13:38– 70% de plus.
13:39– Oui bien sûr.
13:39– 70% de plus en 2025 par rapport aux trois premiers mois de l'année.
13:42– Bien sûr, il y a des femmes qui sont voilées, qui se font agresser.
13:45– Ça a été le cas il y a deux jours.
13:47– C'est le cas souvent, c'est le cas souvent.
13:48Moi je suis élu d'une ville tourcoing et je sais que c'est le cas souvent.
13:52– Pourquoi vous avez tardé à parler d'un acte anti-musulman ?
13:55Dans votre première réaction Gérald Darmanin ?
13:57– Alors j'ai eu qu'une seule réaction,
13:58et j'ai évoqué justement que c'est un acte anti-musulman,
14:00et je me suis bien gardé de dire que c'était un acte islamophobe.
14:02Je ne reprends pas ce mot,
14:03parce qu'il n'y a pas d'acte sémitophobe ou christianophobe.
14:08C'est un vocabulaire des frères musulmans
14:10qui vient, je crois profondément,
14:13heurter ce qu'est la communauté musulmane.
14:15D'ailleurs si la Jordanie, l'Arabie saoudite, l'Egypte,
14:18les Émirats arabes unis interdisent les frères musulmans,
14:20c'est bien qu'ils interdisent une forme de secte
14:23qui vient toucher la communauté musulmane.
14:24– Pour vous ce n'est pas du tout un acte terroriste
14:26quand il se filme dans sa vidéo en disant
14:28« je l'ai fait, ton Allah de merde ».
14:30– Ce n'est pas moi qui définis ce qu'est un acte terroriste.
14:32– Et manifestement le parquet antiterroriste ne s'est pas saisi.
14:35– C'est le parquet national qui le définit.
14:36Ce n'est pas moi qui le définis,
14:38je respecte l'indépendance de la justice,
14:39il faut la respecter tout le temps.
14:40Ce qui est sûr c'est que ça ne retire en rien,
14:42en fait que c'est un acte absolument ignoble
14:43et que les musulmans de France ont,
14:47comme les autres personnes qui croient en Dieu,
14:48mais singulièrement eux, des raisons de s'inquiéter,
14:52des raisons de réclamer la protection de l'État
14:54et des raisons de demander qu'on dénonce fortement
14:56cette volonté très forte de mettre nos compatriotes musulmans
15:02au banc de la société.
15:02– Quand Fabien Roussel dit qu'en France,
15:04il y a deux poids, deux mesures selon qu'on en a affaire
15:06à un crime antisémite ou un crime contre un musulman,
15:08vous dites quoi ?
15:09– Ce n'est pas digne de Fabien Roussel qu'un homme de bien.
15:12Je pense qu'il n'y a pas de…
15:14La République, elle ne distingue pas ses enfants
15:16selon leur religion.
15:17Ce qui est absolument certain,
15:19c'est qu'une partie des musulmans de France,
15:21pour plein de raisons, se sentent à côté de la société.
15:23Peut-être du fait du conflit israélo-palestinien,
15:27du fait de la lutte contre les difficultés
15:29que posent notamment les frères musulmans
15:31ou l'islamisme politique,
15:32la question du voile qu'ils posent,
15:34la question algérienne qui peut aussi diviser.
15:37Il y a peu d'actes d'amour,
15:38finalement, de la République envers nos compatriotes musulmans.
15:41– Oui, par exemple, la famille de la victime
15:43a été surprise de voir que Bruno Retailleau
15:45a mis deux jours pour se déplacer sur les lieux.
15:48Qu'est-ce que vous en pensez ?
15:49– Je pense que mise à l'intérieur,
15:50c'est un travail très, très, très difficile.
15:52– C'est quoi cette réponse ?
15:52– Non, parce que je pense que quand on est mise à l'intérieur,
15:54on essaie d'avoir les informations sur ce qui se passe.
15:57On se déplace rarement.
15:58Parfois, on le fait.
15:58On fait des erreurs, d'ailleurs, quand on le fait.
16:00Quand on n'a pas l'information de qui est la personne
16:02qui a commis, qu'est-ce qu'elle a fait,
16:03où est-ce qu'elle est, est-ce qu'elle peut encore répliquer.
16:05– Vous auriez attendu 48 heures, vous ?
16:06– Non, j'aurais attendu d'avoir les informations.
16:09Moi, je ne suis pas Bruno Retailleau
16:10et je ne sais pas s'il y a eu ces informations.
16:19Je veux dire aussi aux compatriotes musulmans
16:20que je comprends leur profonde tristesse
16:26de voir que depuis de nombreux mois, de nombreuses années,
16:29ils se font attaquer en vertu de leur religion.
16:31– Une question maintenant sur le lycée Averroès à Lille,
16:35qui était le principal lycée musulman sous contrat en France.
16:39Contrat qui avait été résilié en 2023 par la préfecture du Nord.
16:43Elle évoquait des manquements graves
16:45aux principes fondamentaux de la République.
16:47Cette décision a été cassée par le tribunal administratif de Lille
16:52la semaine dernière.
16:53La ministre de l'Éducation, Elisabeth Borne,
16:55a annoncé qu'elle allait faire appel de la décision.
16:59Est-ce que vous la soutenez ?
17:00– Oui, bien sûr, elle a raison de le faire.
17:02D'abord, il est tout à fait normal qu'il y ait des écoles,
17:04des collèges, des lycées musulmans sous contrat et hors contrat
17:06comme il y a des écoles catholiques ou des écoles juives.
17:09Ce n'est pas ça le sujet.
17:10D'ailleurs, c'est Nicolas Sarkozy qui, à l'époque,
17:11avait donné ce contrat au lycée Averroès.
17:14Dans le cas du lycée Averroès,
17:16ce n'est pas le cas de tous les élèves et de tous les enseignants.
17:18Il y a eu des manquements graves.
17:19Et d'ailleurs, il y a eu deux décisions de justice favorables à l'État.
17:22Parce que sur trois décisions, deux étaient favorables à l'État.
17:24Un est favorable au lycée Averroès.
17:25Qu'est-ce qu'on reproche au lycée Averroès ?
17:27D'abord, hier, parce que ça s'est arrêté,
17:30des financements étrangers, et notamment du Qatar.
17:32Et quand on parle de la lutte contre les frères musulmans,
17:34je pense que l'État a raison de dire qu'il ne faut pas de financement du Qatar
17:38sur le sol national.
17:39Le deuxième sujet, c'est les livres.
17:41Un certain nombre de livres ont été retrouvés,
17:43notamment à la bibliothèque,
17:44ou utilisés par les enseignants,
17:45qui sont totalement contraires à la bienséance républicaine.
17:48On devait lapider les femmes,
17:50on devait brûler les homosexuels.
17:51Je ne pense pas qu'on l'accepte dans un lycée sous contrat catholique
17:54ou d'un contrat musulman.
17:55Le tribunal administratif dit qu'il ne voit pas de manquement grave au droit
18:01et que la procédure, en plus, est entachée d'irrégularité.
18:03Oui, mais le tribunal administratif, il prend son jugement.
18:05C'est pour ça qu'il y a une cour d'appel et un conseil d'État.
18:07Le tribunal administratif et la cour d'appel m'avaient donné tort
18:09dans l'imam Équissène,
18:10et à la fin m'ont donné raison de son expulsion,
18:12montant que c'était bien un imam radicalisé, séparatiste.
18:15Donc il y a des degrés de juridiction.
18:16Le directeur du groupe scolaire, Éric Dufour, déclare
18:19qu'on voit bien qu'il y a chez les politiques un acharnement
18:21contre le lycée Averroès.
18:22Non, il y a un acharnement pour la République.
18:24Quand les dirigeants du lycée Averroès
18:26empêchent les inspecteurs de l'éducation nationale,
18:28c'est ce qu'a dit Madame Borne, notamment hier,
18:31au micro de vos collègues,
18:33pour empêcher les inspecteurs de l'éducation nationale
18:35de venir faire des contrôles,
18:36ça ne s'appelle pas l'école de la République.
18:38Donc je pense qu'il faut distinguer
18:40la minorité agissante des frères musulmans
18:43et des islamistes
18:44avec l'immense majorité de compatriotes musulmans
18:46qui nous demandent de nous en prémunir.
18:49Cette question est très importante.
18:51J'ai commandé, quand j'étais ministre de l'Intérieur,
18:52il y a deux ans, le rapport sur les frères musulmans.
18:54Un rapport secret.
18:55Monsieur Rotailleau dit qu'il va le rendre public.
18:57Tant mieux.
18:57Il est arrivé, la première chose que j'ai dit à Bruno Rotailleau
18:59lorsqu'il est devenu ministre de l'Intérieur,
19:00on a eu un déchange,
19:01c'est de lui communiquer ce rapport.
19:02Ce rapport, il est édifiant.
19:04Qu'est-ce qu'il dit ?
19:04Qu'est-ce qu'il vous a édifié ?
19:05Il est tenu au secret défense.
19:07Qu'est-ce que vous pouvez nous dire ce matin ?
19:09Il dit que les frères musulmans s'organisent
19:12pour influencer les élus locaux dans des décisions locales,
19:16y compris dans les conseils municipaux,
19:18essayer d'influencer nos dirigeants administratifs,
19:21des hauts fonctionnaires,
19:23pour prendre des décisions qui sont conformes
19:24à une volonté qui relève d'une forme de charia,
19:27c'est-à-dire de loi musulmane
19:28qui l'emporterait sur la loi de la République,
19:31qu'il y a des financements extrêmement complexes
19:33qui permettent ce genre de choses,
19:34qu'il y a des organes de presse qui peuvent être influencés,
19:36que cette stratégie d'influence
19:38qui touche les associations caritatives,
19:40les associations sportives,
19:41les associations de communautés,
19:43est extrêmement inquiétante.
19:44Et encore une fois, les pays musulmans eux-mêmes,
19:46l'Arabie saoudite,
19:47on ne peut pas dire que l'Arabie saoudite
19:48ne soit pas un pays musulman,
19:49c'est le lieu qui accueille les lieux saints de l'islam,
19:52a mis fin à l'existence des frères musulmans sur son sol.
19:55Et c'est une menace première
19:57que les Égyptiens, les Jordaniens,
19:59l'Arabie saoudite voient sur son sol.
20:01C'est une communauté, les frères musulmans,
20:03qui vient attaquer la vraie communauté musulmane.
20:05Et ce rapport dénonce l'organisation en France et en Europe
20:08d'une organisation assez puissante.
20:10Et il y a beaucoup d'élus,
20:11beaucoup d'agents de l'État qui sont corrompus,
20:13qui sont achetés ?
20:14Il y a un certain nombre de personnes dans l'État,
20:16dans les collectivités locales,
20:18dans le monde économique,
20:19qui en effet sont sous influence des frères musulmans.
20:21Et il faut les combattre, il faut le savoir.
20:23Donc j'espère que Bruno Rotaillou rendra public
20:24le rapport que j'ai commandé il y a deux ans.
20:26Allez, on passe au standard.
20:28Nathalie nous y attend.
20:29Bonjour et bienvenue.
20:31Bonjour.
20:32On vous écoute.
20:32Oui, monsieur le ministre, bonjour.
20:35Bonjour, madame.
20:35Je suis avocat et très inquiète
20:39parce que chaque fois que je vous entends
20:41dans vos interventions,
20:42vous parlez de la justice pénale,
20:44vous parlez de l'islamisme.
20:45Mais moi, j'ai envie de vous demander aujourd'hui
20:47qu'en est-il de la justice du quotidien ?
20:49Parce que les délais se rallongent terriblement.
20:51Moi, je ne sais absolument plus quoi dire
20:53à mes clients lorsqu'on met des mois
20:55pour avoir une première audience,
20:57puis ensuite des années pour finaliser des dossiers.
20:59on ne sait plus quoi leur dire.
21:01Et ça, quelque part, ça les concerne aussi.
21:03C'est leur quotidien.
21:04C'est un divorce.
21:05C'est un trouble du voisinage.
21:07Et voilà, j'aurais voulu avoir votre réponse
21:10sur cette question-là.
21:12Merci, Nathalie.
21:14On en parlait dans le journal de 8 heures.
21:16Voilà, cette embolie dans les tribunaux.
21:18Quatre hauts magistrats et un avocat vous alertent
21:20et vous font une quarantaine de recommandations
21:23dans un rapport sur les délais de jugement.
21:25Exactement.
21:26Et je vais appliquer le rapport qui m'a été rendu,
21:28qui avait été commandé par mon prédécesseur immédiat,
21:30Didier Migaud.
21:30Vous avez parfaitement raison, maître.
21:32Et la justice du quotidien,
21:33c'est à la fois la justice pénale du quotidien,
21:35mais surtout la justice civile.
21:36Les divorces, la tutelle, les prud'hommes.
21:38À Lyon, c'est quatre ans pour attendre
21:40un jugement de prud'hommes.
21:41Pour l'entreprise comme pour le salarié,
21:42c'est inacceptable.
21:43Et à la fois, vous connaissez sans doute
21:45le manque de magistrats, le manque de greffiers,
21:47la complexité de la procédure,
21:48le fait que, malheureusement,
21:50il y a aussi de plus en plus de gens
21:51qui portent plainte.
21:52Il y a 1,2 million de mises en cause
21:53chaque année en France.
21:55C'est-à-dire qu'il y a aussi une envie de la plainte,
21:57il y a une envie du procès
21:58et on doit le régler autrement
21:59comme d'autres pays.
22:00D'abord, maître, vous le savez,
22:01parce que votre profession fait énormément d'efforts sur ça,
22:04on doit rendre l'amiable
22:05et on doit rendre la médiation
22:07ou la conciliation,
22:09je ne dirais pas obligatoire,
22:10mais l'une des propositions du rapport,
22:11c'est quasiment obligatoire.
22:13D'abord, mettons-nous d'accord entre nous,
22:15entre avocats, entre notaires, entre partis,
22:18avec un juge de l'homologation,
22:19ça évite de passer à l'audience.
22:21On va ainsi,
22:22et je pense que le rapport a raison,
22:23gagner beaucoup de temps.
22:25L'amiable progresse,
22:26mais pas assez.
22:28Deuxièmement,
22:28on voit bien qu'il y a un certain nombre de choses
22:30qu'il faut faire pour améliorer
22:31le fonctionnement de la justice,
22:33notamment la justice.
22:34Je suis arrivé au ministère de la justice,
22:35pour reprendre l'expression tout à l'heure,
22:37il n'y avait pas d'intelligence artificielle.
22:39Il n'y a pas réfléchi.
22:40Les avocats, les partis,
22:42ils ont l'intelligence artificielle,
22:43ils soulèvent des nullités,
22:45ils font des rapports de plusieurs centaines de pages.
22:47Nous, nous n'avons pas d'intelligence artificielle
22:48au ministère de la justice.
22:49Je vais faire l'impôt à la source
22:50au ministère de la justice,
22:52et nous allons mettre,
22:53dès cette année,
22:54des logiciels d'intelligence artificielle français
22:55à la disposition des magistrats,
22:57pour aller plus vite.
22:58Le troisième sujet,
22:59c'est très important,
23:00c'est vrai en matière civile
23:01et c'est vrai en matière criminelle.
23:03Parce que ce qu'on disait sur le temps,
23:05c'est aussi en matière criminelle.
23:07Là, le projet de Mme Kardashian,
23:08c'est 10 ans.
23:09Mais en fait,
23:09la vérité,
23:09c'est que les procès pour stupes,
23:10c'est 7 ans,
23:1210 ans, 15 ans.
23:12Il y a des gens qui attendent
23:13un procès pour viol
23:15ou pour criminalité depuis 10 ans.
23:18Il y a des recommandations faites
23:19dans le rapport que vous avez sur le bureau.
23:21Il y a une recommandation
23:22qui est assez révolutionnaire
23:23qui propose le plaidé coupable
23:24en matière criminelle.
23:25Il y a plus de la moitié des gens,
23:26manifestement,
23:27qui reconnaissent le fait
23:28d'être l'auteur de ce crime.
23:29Mais il n'y a pas de plaidé coupable.
23:30On refait un procès classique.
23:32Et bien moi,
23:32je vais proposer en effet
23:34le plaidé coupable en matière criminelle.
23:35Donc je pense qu'il y a beaucoup de choses
23:36à faire très différentes
23:37et vous avez parfaitement raison.
23:39D'abord et en premier lieu,
23:40le civil,
23:40mais comme c'est moins médiatique,
23:42évidemment on en parle moins
23:43alors que vous avez raison,
23:43c'est le quotidien
23:44de tout le monde en France.
23:45Dernière question,
23:46Gérald Darmanin.
23:48Édouard Philippe n'est pas
23:49le bon candidat
23:50pour 2027.
23:52J'espère qu'Édouard Philippe
23:53saura rassembler
23:55et avoir un projet
23:55pour être le bon candidat
23:56en 2027.
23:57Mais alors pourquoi
23:57vous voulez y aller ?
23:58Pourquoi vous ne lui faites pas confiance ?
23:59Mais aujourd'hui,
24:00je ne connais pas
24:00ni le projet d'Édouard Philippe,
24:02ni l'équipe d'Édouard Philippe.
24:04Oui, mais je m'entends très bien
24:05avec Édouard.
24:05D'ailleurs, je déjeune avec lui
24:07ce midi.
24:09Je m'entends très bien
24:10avec Édouard,
24:10mais j'ai ma personnalité,
24:12je suis issu d'un territoire particulier,
24:14celui du Nord,
24:15peut-être plus sensible
24:16à des questions sociales
24:17et à des questions populaires.
24:19Peut-être que vous avez
24:20plus les épaules que lui
24:21pour 2027
24:21pour incarner le centre
24:22et la droite ?
24:23Je pense que
24:24j'attends de savoir
24:25ce que propose
24:26massivement Édouard
24:28pour reprendre son propos.
24:29Parce que je pense
24:29qu'il faut des changements radicaux
24:31qui ne sont pas des changements extrêmes
24:32mais qui sont des changements radicaux.
24:34En attendant de le savoir.
24:35En attendant de le savoir,
24:35vous dites que vous êtes candidat.
24:37Il paraît que ce dimanche,
24:38dans un podcast,
24:39vous allez annoncer
24:39votre candidature officiellement ?
24:41J'ai dit que je travaillais
24:42à un projet
24:43qui relève en effet
24:44d'un récit pour la France
24:45et de projets forts pour la France.
24:47Ça s'appelle être candidat ?
24:48Ça s'appelle
24:49s'intéresser à son pays,
24:50porter des idées.
24:51Si Édouard Philippe les reprend
24:52et qu'il souhaite
24:53que je travaille avec lui,
24:54je serai très heureux de le faire.
24:55Et vous le soutiendrez
24:56dans ces cas-là ?
24:57Mais je ne le soutiendrai pas
24:58parce que c'est mon ami,
24:59je le soutiendrai parce qu'il fait
24:59des choses bien pour la France.
25:00Et je ne sais pas
25:01ce qu'il veut faire aujourd'hui
25:02pour la France.
25:02Donc on en parle,
25:03mais sauf si vous savez
25:04vous ce qu'il veut faire
25:05pour la France ?
25:05Vous savez ce qu'il veut faire
25:06pour la France ?
25:07Je ne suis pas encore
25:07le porte-parole d'Édouard Philippe.
25:08Non, pas encore, pas encore.
25:10Il aura de la chance,
25:11Léa Salamé.
25:11Mais oui.
25:12Mais je pense que c'est
25:13dans une phase où on a le droit
25:14de réfléchir,
25:15d'avoir sa personnalité,
25:16de travailler.
25:16Mais vous dites j'en ai envie.
25:17Vous dites clairement
25:17à la Voix du Nord,
25:18j'en ai envie.
25:18Oui, mais par exemple,
25:19il y a plein de choses
25:20qui m'agacent et donc effectivement
25:21ça donne envie de bouger les choses.
25:23Je suis pour la retraite
25:24par capitalisation.
25:25Quand Édouard Philippe dit
25:34d'être jusqu'à la retraite
25:35à jusqu'à 67 ans.
25:35Donc vous en avez envie ?
25:37Qu'est-ce qu'il veut dire ?
25:37Non mais attendez,
25:38ce qui est important
25:38c'est les idées.
25:39On ne va pas faire votre programme.
25:40Qu'est-ce qui vous retiendrait d'y aller ?
25:42Qu'est-ce qui vous retiendrait d'y aller ?
25:44Aujourd'hui, on est à deux ans,
25:45personne ne s'impose vraiment.
25:46Qu'est-ce qui vous retiendrait d'y aller ?
25:47Si quelqu'un de mieux placé
25:48qui a les mêmes idées que moi
25:50ou presque
25:51est candidat,
25:53je le soutiendrai.
25:54Ce n'est pas une question
25:55d'égo ou de narcissisme.
25:56Mais la retraite à 67 ans,
25:57moi j'ai un désaccord.
25:58On ne peut pas dire aux Français
25:59de travailler jusqu'à 67 ans.
26:00Par contre, leur dire
26:01qu'il y a un problème de retraite,
26:02on va faire la capitalisation,
26:03ça c'est un débat intéressant.
26:05Il en a envie.
26:05Voilà, je crois.
26:07Gérald Darman.
26:07Non mais c'est une question
26:08de conviction.
26:08On ne peut pas vouloir,
26:10me semble-t-il,
26:10influencer profondément son pays
26:12au moment où les choses
26:14sont extrêmement difficiles
26:14pour les Français.
26:15Les Français,
26:16ils ont peur de l'avenir.
26:17Et ils voient l'avenir en noir.
26:19Ils ont un pays
26:20absolument magnifique.
26:22Malgré tout,
26:23l'élection de M. Trump
26:23est une très bonne nouvelle
26:25pour l'Europe et pour la France.
26:26Il faut s'en saisir.
26:26C'est une élection extrêmement dure.
26:28Mais en même temps,
26:30il faut leur redonner cet espoir.
26:31Et j'ai l'impression
26:32qu'aujourd'hui,
26:32on n'entend que des musiques
26:33d'ascenseur.
26:34Moi, ce qui m'intéresse,
26:35c'est de faire le tube de l'année.
26:36Merci Gérald Darman.
26:39Le tube de l'année,
26:39on le diffusera peut-être.
26:41Donc bientôt sur Inter.
26:43Merci M. le ministre de la Justice
26:44d'avoir été à notre micro.
26:46Il est 8h49.

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