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00:009h31, Culture Média.
00:02Thomas Hill.
00:03Merci beaucoup d'être avec nous pour la suite de Culture Média.
00:06Et dans l'heure qui arrive, on va vous donner à la fois envie d'aller au cinéma,
00:09d'écouter de la musique et de lire un bon bouquin.
00:12Alors celui d'abord qui s'occupe des platines ici s'appelle Joe Hume.
00:15Salut Joe.
00:16De la R platine.
00:17Attention c'est platine et calembre.
00:19Mais on parlera de musique.
00:21Promis sans calembre.
00:22Et puis le vrai bon lecteur et le seul auteur de la bande,
00:27c'est Nicolas Caro.
00:28Ça va Nicolas ?
00:29Ça va et vous ?
00:29Vous avez prévu quoi ce matin ?
00:31Une histoire d'amour, mais pas que.
00:32Encore une histoire d'amour.
00:33Mais encore une histoire d'amour.
00:34Parce que pour le cinéma, il va être question d'amour aussi.
00:37Je suis très heureux de recevoir pour la première fois une actrice
00:40qu'on est nombreux à avoir découvert dans Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu
00:43il y a quelques années.
00:44Et qui est en ce moment à l'affiche d'à peu près un film sur deux au cinéma.
00:49Bonjour Julia Piaton.
00:50Bonjour.
00:51Et merci d'être avec nous.
00:52Non mais c'est vrai qu'en ce moment vous tournez beaucoup.
00:54C'est vraiment votre année.
00:55Là je ne tourne pas, mais effectivement j'ai plein de films
00:59en ce moment qui sortent, mais c'est le hasard du calendrier.
01:01C'est le hasard.
01:01Il y a un petit embouteillage en ce moment.
01:03Vous avez même deux films.
01:04Je m'en réjouis, je ne vais quand même pas me plaindre en plus.
01:06C'est génial.
01:07Et alors vous êtes notamment à l'affiche aujourd'hui d'Une Pointe d'Amour.
01:10Le tout premier film d'un jeune cinéaste qui devrait en faire beaucoup d'autres.
01:14Bonjour Maël Piriot.
01:15Bonjour.
01:16Et merci d'être avec nous interviewé un réalisateur le jour de la sortie de son tout
01:20premier film.
01:21Je crois qu'on appelle ça du sadisme.
01:24La dernière fois qu'on a fait ça, c'était avec Artus pour un petit truc en plus.
01:27Ça lui avait porté chance.
01:28C'est vrai que ça lui a plutôt porté chance.
01:30J'en prends bonne note.
01:31Là ça y est, votre film est en salle depuis quelques minutes là.
01:34Absolument.
01:35Alors on se sent comment là ?
01:36Extrêmement serein.
01:38Détendu.
01:38Détendu.
01:39Bouddhiste.
01:41Bon alors écoutez, j'espère qu'on va donner envie aux auditeurs d'aller le voir parce
01:44que c'est un road trip, une histoire d'amour qui fait vraiment du bien.
01:48Julia Piaton, vous jouez Mélanie, c'est une avocate atteinte d'une maladie incurable
01:52qui est décidée à profiter du temps qui lui reste avec son ami de toujours, Benjamin,
01:57qui vit comme elle en fauteuil roulant.
01:59Et alors Mélanie, elle ne veut pas mourir sans avoir fait l'amour au moins une fois dans
02:02sa vie.
02:03Alors elle a une idée de voyage assez originale.
02:07Benjamin, on est très fiers de toi.
02:09Un événement formidable quand même, t'as 30 ans.
02:12Je crois que ce que ta mère essaie de te dire, c'est casse-toi d'ici avant que je devienne
02:14tarée.
02:15Et que je t'étouffe en pleine nuit avec ton oreiller.
02:19Monsieur Chen, vous avez envie d'avoir une avocate contente.
02:21Et pour être contente, il faudrait que je parte en Espagne maintenant.
02:23Mais non, non.
02:24Je te présente Lucas, c'est un infirmier spécialisé.
02:27Ça c'est les sons d'urinaire.
02:28Ah, carrément.
02:29On est venu avec son véhicule équipé.
02:32De toute façon, ça fera vite.
02:34En fait, le but de ce voyage, c'est d'aller faire l'amour dans un bordel.
02:36Quoi ?
02:37De toute façon, je le sens depuis le début, c'est le sautier.
02:38Durant la toilette, pensez à couvrir ses parties intimes et à tirer les rideaux.
02:44Attends, je ne peux pas tenir comme ça.
02:46Et comportez-vous comme avec une personne lambda.
02:50Ça doit être lambda.
02:52Ça doit être ça.
02:52Ça doit être ça.
02:53Donc voilà le tableau.
02:54Deux personnes en fauteuil roulant accompagnées d'un chauffeur sorti de prison la veille,
02:59joué par Grégory Gadebois.
03:01Et tous les trois, vous allez faire route vers l'Espagne pour aller dans ce qu'on appelle
03:04un bordel inclusif.
03:06Ce sont des lieux qui existent vraiment ça.
03:08Alors ça se discute.
03:10Je pense qu'il y a des bordels qui existent, mais inclusif, à ce point-là, je ne suis
03:15pas certain.
03:15Après, si ça peut donner des idées de business à certains, je pense que ça sera tout bénef.
03:21Mais en tout cas, le film, il est inspiré d'une histoire vraie, c'est ça ?
03:24Oui, le film est inspiré d'une histoire vraie d'un Anglais qui s'appelle Asta Philpo,
03:30qui a fait ce voyage avec ses parents, dans un bus, dans un très grand bus, avec deux
03:35copains qu'il a rencontrés sur Internet, eux aussi atteints d'un handicap.
03:42Et ensuite, il y a eu Asta la Vista, un film flamand qui a repris une partie de cette histoire.
03:47Et ensuite, nous, on est arrivés.
03:48C'est une sorte d'un remake que vous faites.
03:50On a un remake très très libre.
03:53Oui, c'est ça.
03:55Et alors, votre personnage, Julia Piaton, lui aussi, il est très libre, assez cash,
03:59assez direct.
04:00Et donc, elle dit vraiment ce qu'elle veut.
04:02Et ce qu'elle veut, c'est faire l'amour une fois dans sa vie.
04:05Mais elle veut aussi bousculer son pote qui a 30 ans et qui vit encore chez sa mère.
04:09En fait, on le sent un peu enfermé dans son corps.
04:11Un peu beaucoup même.
04:13Oui, il est enfermé dans son corps.
04:14Il est enfermé tout court.
04:15Il est plein d'empêchements.
04:17Il tourne en rond.
04:18Il ne travaille même pas.
04:19Il ne sort pas de chez lui.
04:20Il va mal.
04:21Il ne va vraiment pas bien.
04:22Et pourtant, c'est elle qui est condamnée par rapport à lui.
04:24Oui.
04:25Mais bon, en fait, je ne suis pas sûre qu'elle aille non plus très très bien.
04:29même au-delà de...
04:30On voit qu'elle a réussi à bosser comme avocate.
04:34Elle est commise d'office, etc.
04:35Mais par exemple, elle ne peut pas imaginer un jour rencontrer quelqu'un et tomber vraiment amoureuse.
04:41C'est quelque chose que je trouvais assez touchant dans l'écriture.
04:44C'est qu'elle part pour avoir une relation charnelle avec quelqu'un.
04:46Mais elle n'envisage même pas, avant de mourir par exemple, d'avoir un truc tendre, amoureux.
04:52Un truc dont elle va trouver peut-être les deux, je ne sais pas.
04:55Peut-être, peut-être.
04:56Et alors, vous jouez tous les deux avec Quentin Dolmère, deux personnes handicapées.
05:01Mais vous n'êtes pas handicapé, évidemment, vous-même.
05:04Et vous avez dû apprendre, j'imagine tout ça, apprendre à jouer très différemment.
05:10Oui, en fait, quand on a rencontré Maël tous les deux,
05:13c'était à la fin d'une sorte de grande recherche de Maël pour trouver son binôme.
05:19où il a vu plein de gens, il me semble aussi des acteurs qui étaient en situation de handicap aussi.
05:27Et quand le choix a été fait et qu'on a commencé le travail, évidemment, avec Quentin,
05:33on était très inquiets de faire les choses le plus correctement possible, d'être au bon endroit.
05:38Avoir les bons gestes.
05:39Oui, dans les bons gestes, évidemment.
05:42Et comme on est des acteurs valides, comme vous dites,
05:45on a été en fait accompagnés par plein de médecins et de gens du corps médical.
05:50Enfin, plein.
05:50Pour le dire très simplement, on avait un ergothérapeute qui était avec nous.
05:53Une centaine.
05:54Amide Elouache, c'est ça ?
05:56Amide Elouache, c'est ça ?
05:56On a travaillé d'abord avec Amide.
05:58C'est un ancien danseur devenu paraplégique ?
06:00Exactement.
06:01Et qui continue de danser, de mettre en scène.
06:04Et qui est vraiment...
06:06On a fait une entrée dans le travail, si je puis dire, avec lui assez personnelle,
06:10avec son histoire, sa vitalité, etc.
06:14Et puis après, on a été suivi pendant tout le tournage par des ergothérapeutes qui nous regardaient jouer.
06:19J'allais dire qu'ils nous surveillaient, mais enfin, c'est pas ça.
06:21Ils nous... j'espère pas.
06:23C'est évident.
06:24Voilà, parce qu'évidemment, parfois, avec Quentin, on avait des...
06:26Puis Quentin, c'était très difficile.
06:28Lui, il avait vraiment encore moins de... comment dire de...
06:31Enfin, il avait un handicap lourd, plus lourd que l'un.
06:33Oui, oui, oui.
06:33Il fallait vraiment pas qu'il utilise une grande partie de son corps, quoi.
06:36Non, non.
06:36Mais alors, au fil du film, en fait, on réalise que c'est pas tant que ça un film sur le handicap,
06:41mais plutôt un film sur les barrières qu'on peut tous se mettre, sur la timidité aussi.
06:47En fait, c'est surtout une belle histoire d'amour.
06:49Vous avez écrit, là, Maël.
06:50Je suis complètement d'accord.
06:52Merci beaucoup.
06:54Oui, en fait, c'était pas du tout le but de faire un film à thème.
06:58Parce que j'ai l'impression que ça fait souvent des films très chiants.
07:01Et que c'était dommage pour un premier film de faire un film chiant.
07:06Et donc, oui, l'idée, c'était d'écrire cette histoire en partant vraiment des personnages,
07:11en leur laissant le champ libre, j'allais dire, en écrivant le plus précisément possible
07:17pour qu'ils aient ensuite le champ libre de faire exactement ce qu'ils voulaient dans le jeu.
07:23Et il y avait aussi une histoire d'amitié qui était très importante pour moi.
07:28Le trio qui est formé par Lucas, Benjamin et Mélanie sont aussi importants pour moi que le reste de l'histoire.
07:36Et ça fonctionne très bien, ce trio et ce film fonctionnent très bien.
07:40Vraiment, on vous le recommande.
07:41On va continuer à en parler tout au long de cette émission.
07:43Et puis, dans un instant, on va dresser votre portrait sonore.
07:46On revient tout de suite sur Orpard.