Gérard Larcher, président Les Républicains du Sénat, était l'invité du Face à Face sur RMC et BFMTV ce mercredi 30 avril.
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00:00Il est 8h32 et vous êtes bien sur RMC et RMC Story. Bonjour Gérard Laché.
00:05Bonjour.
00:05Merci d'être mon invité ce matin sur BFM TV et RMC. Vous êtes le président du Sénat.
00:11De très nombreuses questions à vous poser. Vous êtes presque un peu, j'allais dire, la vigie.
00:15La vigie notamment des territoires. On va revenir tout à l'heure sur cette taxe qui pourrait revenir par la fenêtre.
00:20On nous avait promis qu'il n'y aurait plus de taxe d'habitation. Est-ce qu'il faut aider les collectivités locales
00:25mais au point de taxer à nouveau les Français ?
00:28Mais d'abord une question sur ce qu'il va se jouer cet après-midi au Sénat.
00:32Il y aura les questions au gouvernement comme il y en a eu hier à l'Assemblée nationale.
00:36Est-ce que vous observerez une minute de silence ?
00:39Nous n'observons au Sénat de minutes de silence que pour la disparition de sénateurs
00:44ou de graves événements, j'allais dire notamment d'attentats terroristes.
00:49Mais en préambule, je ferai une déclaration rappelant ce qui a parsemé notamment cette période
00:57où nous ne nous sommes pas retrouvés au Parlement depuis l'attentat, entre guillemets,
01:03l'agression plutôt, du rabbin de la synagogue d'Orléans.
01:07Ce qui s'est passé à Nantes avec le meurtre d'une jeune fille,
01:12le meurtre d'un fidèle dans une mosquée à la Grande Combe.
01:16Et je crois que c'est un moment où il ne faut pas hystériser les choses,
01:21mais rappeler chacun que nous avons une responsabilité d'être ensemble,
01:26de vivre ensemble et d'apporter des réponses.
01:30Et dans cette même période, il y a eu un espèce de message de paix
01:33qui nous est légué par le pape François.
01:37Et donc c'est à cela que j'appellerai mes collègues à réfléchir au début des questions au gouvernement,
01:41parce que je crois que la responsabilité de parlementaire, c'est de contribuer à l'unité de la nation.
01:48Contribuer à l'unité de la nation, mais vous l'avez peut-être entendu,
01:50notamment la famille de ce fidèle qui a donc été assassiné,
01:54alors qu'il priait dans le cadre de sa mosquée.
01:57Elle estime même, par la voix notamment de son avocat,
02:00que la République trie ses victimes, que l'attention n'a pas été suffisamment portée.
02:04Écoutez, je ne vais pas rentrer dans ce débat.
02:07Je vois bien aussi qui accompagnait cette famille.
02:09Moi j'ai de la compassion dans cette famille, qui perd un de ses jeunes.
02:14J'ai de la compassion pour la communauté musulmane.
02:17J'ai de la compassion tout simplement pour les habitants de la Grande Combe,
02:21qui vivent cela extrêmement douloureusement.
02:23Vous savez, il y a deux jours, vous en vous faites mémoire de Stéphanie Monfermé,
02:27dans ma ville, rambouillée, à deux pas de ma maison.
02:30C'est quelqu'un que je connaissais bien.
02:32Je ne trie pas parmi les victimes.
02:35Et je dois vous dire que, par contre, ça nous appelle à la réflexion.
02:38Quand vous dites, pardon, M. Larcher, vous avez évoqué, j'ai vu qui accompagnait cette famille.
02:43Vous évoquez, j'imagine, à la fois la famille d'Adama Traoré,
02:46qui était présente, sa soeur notamment militante,
02:49mais aussi peut-être les élus écologistes qui ont organisé cette conférence de presse.
02:52Oui, parce que je pense qu'il ne faut pas hystériser le débat.
02:55Il ne faut pas hystériser le débat.
02:57On peut avoir des positions les uns et les autres,
03:00mais notre responsabilité, c'est de refuser cette hystérisation du débat.
03:06Nous avons vraiment besoin de ne pas nous jeter au visage des comptabilités qui sont épouvantables.
03:13Si je regarde le nombre d'actes antisémites par rapport à ce que représentent nos compatriotes
03:19de confession et d'origine juive, j'ai une comptabilité épouvantable.
03:23Et je n'oublie pas que, notamment, la France insoumise ne s'est pas associée à nous
03:28un certain 12 novembre 2023, quand il s'est agi de défiler avec la présidente de l'Assemblée nationale,
03:37de l'Assemblée nationale au Sénat, pour la République et contre l'antisémitisme.
03:41Ce que vous voulez dire, c'est que la France insoumise, ces élus-là...
03:45Moi, je ne fais pas de tri. Ils ont fait un tri.
03:46Ils ont fait un tri. Pardonnez-moi le 12 novembre, mais ils ont fait un tri.
03:49En ne manifestant pas à vos côtés.
03:53Gérard Larcher, au-delà de ça, il y a la question de l'organisation des frères musulmans.
03:59Laurent Wauquiez, qui est l'un des deux candidats à la présidence d'LR, dont vous faites partie,
04:04alors même si vous soutenez aujourd'hui Bruno Retailleau,
04:06il estime qu'il faudrait interdire cette organisation des frères musulmans,
04:11la classée comme organisation terroriste.
04:14Quel est votre point de vue là-dessus ?
04:16D'abord, les frères musulmans, ce n'est pas une association.
04:19Donc, on ne peut pas la dissoudre, cette association.
04:23Il faut donc le classer comme organisation terroriste.
04:26J'attends la déclassification, ce n'est pas un jeu de mots,
04:31du rapport du préfet Courtade et de M. Gouillette,
04:35rapport qui fut commandé par, à l'époque, le précédent ministre de l'Intérieur,
04:40pour voir quelles sont, j'allais dire, ces ramifications sur le frérisme
04:46et sa conséquence dans notre pays.
04:49Il y a une réalité d'une forme d'entrisme, d'un islam radical
04:53qui s'oppose aux valeurs de la République.
04:56Et là-dessus, la République ne doit pas faiblir.
04:58Quels sont les outils qui sont à votre portée ?
05:00Les outils, ils existent.
05:02Il appartient au Conseil des ministres, je rappelle, à prendre cette décision.
05:08Les organisations ont la capacité de faire connaître leur analyse,
05:13leur point de vue.
05:15Et ensuite, la décision est prise.
05:17Et le Conseil d'État est garant de tout cela.
05:19Nous sommes un État de droit.
05:21Gérard Larcher, le budget qui est déjà en réflexion pour l'an prochain.
05:26Je le disais, vous êtes une sorte de vigie des collectivités territoriales.
05:31Et là-dedans, vous allez trancher comment ?
05:33C'est-à-dire que vous avez d'un côté, notamment, les maires de France
05:35qui disent qu'on n'a plus les moyens.
05:37On n'a plus les moyens de réparer nos routes,
05:39d'assurer nos services publics.
05:41Et puis, de l'autre, il y a donc un ministre, François Rapsamène,
05:45qui dit qu'il va falloir peut-être une contribution modeste, je cite,
05:48pour pouvoir précisément payer ces services publics locaux.
05:53On fait quoi, Gérard Larcher ?
05:54D'abord, on regarde la réalité budgétaire.
05:57Nous avons besoin d'un budget dans lequel nous diminuions
06:00de 40 milliards, j'allais dire, les équilibres budgétaires
06:04qui seront proposés, qui sont d'ailleurs en déséquilibre,
06:07si nous voulons tout simplement respecter une trajectoire
06:10qui, d'ici 2029, va nous ramener à 3% de déficit.
06:13Nous sommes aujourd'hui, le rappel, à un niveau d'endettement
06:18quasi insupportable, et nous sommes le pays
06:22qui a le taux le plus élevé de prélèvements obligatoires.
06:25Trouver 40 milliards, c'est ce à quoi nous allons travailler,
06:29en regardant l'ensemble du budget, c'est ce que nous allons faire,
06:33et nous ferons des propositions au gouvernement.
06:36Tous les collègues sont informés maintenant,
06:38nous ferons des propositions, dans une méthode
06:41que nous avons commencé à mettre en place
06:43autour des rapporteurs généraux, du budget et du budget social,
06:48parce que la dimension sociale est extrêmement importante,
06:51et avec l'ensemble des rapporteurs.
06:53À la mi-mai, nous nous réunirons, j'allais dire,
06:56pour prendre en compte tout cela.
06:58Ils travailleront pendant un mois.
07:00À la mi-juin, nous arbitrerons,
07:02et nous ferons des propositions au gouvernement,
07:03avant que le gouvernement ne propose des arbitrages.
07:05C'est qu'il y a une vraie méthode.
07:07Il y a une vraie méthode.
07:08Ok.
07:09Mais malgré tout, le ministre semble avoir lui-même sa propre méthode,
07:14le ministre de la Cohésion des Territoires,
07:17et il évoque, je cite à nouveau,
07:19cette modeste contribution afin de financer les services publics des communes.
07:23Je vais vous répondre sur ce point.
07:25D'abord, les ministres font des propositions,
07:28et nous nous ferons nos propositions,
07:30et ensuite, il y aura un dialogue entre l'exécutif
07:33et la majorité sénatoriale élargit ce qu'on appelle le socle commun.
07:39– Vous le voyez un petit peu, là, Gérard Larcher ?
07:40– Pas du tout.
07:41Mais je vais vous répondre sur ce point
07:42qui s'appelle les collectivités territoriales,
07:45parce que c'est la responsabilité du Sénat
07:46de représenter les collectivités territoriales.
07:49La faute originelle, c'est la suppression de la taxe d'habitation.
07:53Je vous rappelle, en 2017, ça coûte 22 milliards au budget de l'État.
07:57Je vous ai parlé de 40 milliards, tout à l'heure, 22 milliards.
08:01Depuis, une grande partie de nos concitoyens,
08:05ceux qui ne sont pas propriétaires,
08:07ne participent plus, j'allais dire,
08:09au financement des services dont ils bénéficient.
08:12Il y a des communes dans mon département
08:14où il y a plus de 60% de locataires,
08:17voire 70%,
08:18et aujourd'hui, la fiscalité locale ne repose
08:23que sur les propriétaires.
08:25Ça n'est pas juste.
08:26Il n'empêche qu'il faut qu'on soit extrêmement attentifs
08:30à ne pas susciter à nouveau une demande d'efforts fiscales.
08:33Il faut donc une réflexion globale.
08:35Il faut remettre en plat tout le système
08:37de financement des collectivités territoriales.
08:41C'est la dotation globale de fonctionnement,
08:43c'est-à-dire ce que l'État verse,
08:45ce qu'on appelle les péréquations,
08:46c'est-à-dire la répartition des richesses
08:48entre communes, départements, régions riches
08:51et régions moins riches.
08:53Voilà ces réalités, mais aussi les transferts.
08:56Mais pour les Français qui nous écoutent,
08:57Gérard Larcher, est-ce que ça veut dire
08:58que vous leur dites
08:59« Bon, il y a eu une erreur, cette suppression.
09:01Est-ce qu'on la remet ? »
09:02Non, je pense qu'il faut remettre à plat l'ensemble
09:05du système de financement,
09:06car il s'agit de ne pas peser plus globalement
09:09sur les prélèvements obligatoires.
09:12Pas peser plus globalement,
09:14mais est-ce qu'il faudrait tout de même
09:15une contribution modeste ?
09:17Je ne sais pas si c'est cette approche-là.
09:19Il n'est quand même pas normal que dans des communes,
09:2160% des gens ne participent plus du tout
09:24à l'effort collectif.
09:26C'est une réflexion que vous avez mise sur la table,
09:28mais qu'on ne peut pas gérer de manière isolée.
09:30Il faut revoir l'ensemble,
09:32l'ensemble des recettes et de la fiscalité.
09:35J'ai bien compris, Gérard Larcher,
09:37qu'il y a un problème.
09:38Les comptes ne sont pas bons,
09:40les calculs ne sont pas bons.
09:41Je vous ai dit où était la faute originelle.
09:42J'ai bien compris la faute originelle.
09:44Pour autant, vous dites, il y a une faute originelle,
09:46et en même temps, on ne peut pas non plus
09:47complètement y revenir,
09:48parce qu'on ne va pas remettre de l'effort fiscal.
09:53Mais il va bien falloir trouver des sous.
09:55Pardon, mais je ne vois pas comment vous faites.
09:57Eh bien, c'est pour ça que je vous dis,
09:58il faut tout remettre à plat.
10:00La dotation globale de fonctionnement,
10:01les péréquations, mais au fond,
10:05c'est les Français qui payent déjà.
10:06Et si on utilise mieux l'argent que nous donnent les Français,
10:09ce serait quand même pas mal,
10:10plutôt que de leur en demander plus,
10:12avant de se poser la question, comment on gère ?
10:15Voilà pourquoi, dans l'approche du Sénat,
10:17il n'y a pas de fiscalité en plus.
10:19Et ce que j'ai bien compris aussi,
10:20c'est que vous estimez que le problème,
10:21c'est l'assiette, comme on dit.
10:22C'est-à-dire qu'on ne peut pas ne faire reposer
10:25le soutien aux collectivités locales
10:27que sur les propriétaires, et pas sur les locataires.
10:29C'est une injustice,
10:30surtout que je vois dans mon...
10:32Pardonnez-moi, on parle de ce qu'on connaît bien.
10:33Bien sûr.
10:33Dans mon département,
10:35ce sont souvent dans des communes de ce type-là
10:38où les propriétaires sont souvent des propriétaires modestes.
10:41Gérard Larcher, l'autre option pour essayer de trouver des sous,
10:45c'est aussi ce qui était évoqué,
10:47notamment par la ministre du Budget,
10:49faire sauter cette niche fiscale,
10:53en quelque sorte, des retraités,
10:5610% sur les pensions.
10:58La ministre du Budget fait aussi d'autres propositions
11:01reprenant celles du SEDA.
11:02Sur quoi on fait des économies ?
11:03Le gel budgétaire.
11:06Est-ce qu'on a ?
11:07Ce sera une des pistes que nous allons examiner.
11:10La deuxième des choses,
11:11les opérateurs de l'État,
11:12je vous rappelle,
11:131200 agences,
11:14elles proposent d'en fusionner un tiers.
11:16Nous, nous avons une commission d'enquête
11:17que nous avons lancée bien avant
11:19et sur laquelle nous devons apporter des réponses
11:23et des propositions pour les temps qui viennent.
11:27Et puis, il y a bien sûr la question des retraites.
11:30Mais la question des retraites, actuellement,
11:31elle fait l'objet d'un conclave.
11:33Et on ne va pas commencer à arbitrer.
11:35C'est pour ça que je pense que sur le dossier des retraites,
11:38que ce soit contributions, cotisations,
11:42retraites progressives, travail des seniors,
11:46attendons les conclusions du conclave.
11:48Vous savez, j'ai été ministre du Travail.
11:49Les propositions qui sont faites avant que ceux qui négocient
11:54aient fait leurs propositions,
11:55ça perduque toujours les choses.
11:57Et j'ai trop de respect pour la négociation sociale,
12:00pour le dialogue social.
12:01Ça veut dire que ce n'est pas le moment,
12:02mais vous n'êtes pas non plus complètement contre.
12:04Non, je pense qu'il faut qu'on soit très attentif
12:06parce qu'il y a une question de pouvoir d'achat
12:08pour les retraités.
12:10Et donc, vous voyez bien que ce n'est pas l'option
12:12que je privilégie loin de là.
12:14Mais je laisse les partenaires sociaux
12:16nous faire des propositions.
12:18Laissons-les, le dialogue social.
12:20C'est ce qui manque souvent dans ce pays.
12:22Alors, respectons-le.
12:23Gérard Larcher, vous le disiez à l'instant,
12:25vous avez été ministre du Travail.
12:27Cette question, à la fois à la croisée des territoires
12:31et du travail, c'est aussi celle de l'emploi,
12:34le chômage qui remonte à nouveau,
12:37les plans sociaux qui sont annoncés,
12:39ArcelorMittal qui annonce plus de 600 emplois
12:41qui seraient supprimés.
12:44Que faut-il faire ?
12:45Est-ce que l'État, à un moment, doit se saisir de ces questions-là ?
12:48François Ruffin, par exemple, dit
12:49on a fait beaucoup d'aides aux entreprises
12:51et notamment dans la sidérurgie.
12:53On doit aussi, à l'inverse,
12:54entrer dans le capital
12:55ou au moins dans les conseils d'administration
12:57pour pouvoir décider.
12:58Première des choses sur les chiffres du chômage.
13:00Attention, parce qu'on intègre maintenant
13:04les bénéficiaires du RSA.
13:07Oui, au RSA.
13:09Et donc, il faut comparer ce qui est comparable.
13:13Mais même si on supprime ça, il y a quand même une augmentation.
13:15Il faut comparer ce qui est comparable.
13:17Bien sûr qu'il y a un certain nombre de difficultés économiques.
13:19Comment voulez-vous qu'à un moment où on a une politique
13:22vis-à-vis de l'automobile qui est profondément transformée,
13:25qu'il n'y ait pas de conséquences,
13:27notamment sur les producteurs d'acier ?
13:30Comment voulez-vous, à un moment d'incertitude
13:32où M. Trump décide de taxer l'acier et l'aluminium,
13:39il n'y ait pas de perturbations dans le monde économique ?
13:41Nous payons aussi, j'allais dire,
13:43cette espèce d'implosion du système économique mondial,
13:48de l'Organisation mondiale du commerce.
13:50Et donc, sur ces sujets-là,
13:51il ne suffira pas d'avoir des réflexes nationaux.
13:54Il faut, me semble-t-il, avoir des réactions.
13:57Européenne, globale.
13:58Et naturellement, le gouvernement,
14:00il est au chevet des entreprises en difficulté.
14:03Il le fait d'ailleurs en lien avec les parlementaires.
14:06C'est, j'allais dire, son action.
14:07J'allais dire, normale et naturelle.
14:08Mais ça veut dire, Gérard Larcher,
14:09que vous estimez qu'il y a une forme de responsabilité politique.
14:11Alors, il y a la responsabilité d'un Donald Trump,
14:13mais il y a aussi des responsabilités.
14:14Vous disiez, on a mis quand même,
14:17on a compliqué beaucoup les questions de rapport à l'automobile.
14:20Il y a eu une responsabilité des décisions politiques sur l'automobile.
14:23C'est ce que vous dites.
14:23Est-ce que ça veut dire que, par exemple,
14:24quand on a décidé qu'en 2035,
14:27il n'y aurait plus de vente de moteurs thermiques,
14:29est-ce que ces questions-là,
14:30est-ce que les ZFE,
14:31est-ce que tout cela a une conséquence ?
14:33Bien évidemment, mais je vais prendre les normes.
14:36On parlait tout à l'heure d'économies possibles.
14:39Quand on parlait de 40 milliards,
14:40je pourrais vous parler des normes.
14:42Rien que pour les collectivités territoriales.
14:452023-2024,
14:47les normes supplémentaires,
14:48c'est plus 5 milliards d'euros.
14:51Les normes en matière de construction,
14:53aujourd'hui,
14:55renchérissent le coût de la construction
14:56et sont, j'allais dire,
14:58une des causes du ralentissement de la construction.
15:00Bien sûr, c'est indispensable.
15:02Nous sommes le pays le plus normé d'Europe.
15:07Avec des surcoûts,
15:08l'OCDE, chiffré il y a maintenant plus de 6 ans,
15:12a plus de 60 milliards par an.
15:13Les surcoûts des normes en France,
15:15j'ai vu que le ministère,
15:17dans le reclore de la simplification,
15:19parlait de 120 milliards.
15:22Vous voyez bien qu'aujourd'hui,
15:23il y a une forme de carcan
15:25qu'il faut lever sur notre pays
15:28pour lui redonner de la compétitivité,
15:30pour lui redonner aussi
15:31l'envie de s'investir plus,
15:34notamment parce qu'aujourd'hui,
15:37on ne s'en tirera pas
15:38si on ne travaille pas plus,
15:40si on ne produit pas plus,
15:42parce que c'est ça la richesse produite.
15:43Si on ne travaille pas plus,
15:44si on ne produit pas plus,
15:46on va y revenir dans un instant,
15:47mais quand même,
15:47sur ces fameuses normes que vous évoquez,
15:50est-ce que la date de 2035,
15:52il faut la souplir ou la lever ?
15:54Est-ce que les ZFE,
15:55il faut assouplir, voire lever ?
15:57Écoutez, sur ce sujet,
15:59je pense que la loi Climat-Régilience
16:00nous a inventé
16:01quantité de normes supplémentaires.
16:05Notamment,
16:06aujourd'hui,
16:07les ZFE,
16:08ce n'est pas un jeu de mots,
16:09c'est,
16:10je reprends le rapporteur du Sénat
16:12qui est aujourd'hui ministre,
16:13c'est des zones à forte exclusion.
16:15Parce que,
16:16quand j'entends parfois un ministre
16:17nous dire que les classes moyennes
16:19n'ont pas de voiture,
16:19ça n'est pas vrai.
16:21Ce sont,
16:22eux aussi ont des voitures,
16:24mais malheureusement,
16:24ils ne peuvent pas en changer,
16:26j'allais dire,
16:26au gré des directives
16:28et des circulaires.
16:29Mais les écologistes,
16:30eux,
16:30disent que ZFE,
16:32c'est une zone à forte empoisonnement.
16:33Oui.
16:34Écoutez,
16:35c'est d'abord une zone à forte exclusion.
16:37Vous allez voir
16:37comment sont en train de se lever
16:40un certain nombre de gens
16:42sur les territoires
16:42menés par des élus
16:44qui ne supportent pas,
16:46je pense que
16:47la question environnementale,
16:48elle est majeure.
16:49de gilet jaunisation ?
16:50Oui,
16:51je préférerais que ça soit
16:52la prise en main
16:53par les politiques
16:54d'une réponse
16:55qui permette d'adapter
16:57aussi bien
16:58le zéro artificialisation net
17:00quand nous parlons
17:01des collectivités territoriales
17:03que
17:03les zones,
17:05j'allais dire,
17:07à faible émission,
17:08tout ceci doit se faire
17:09à partir des territoires
17:10et non pas d'en haut.
17:12Nous souffrons
17:13d'années
17:14où tout a été vertical.
17:16Il faut faire confiance
17:17aux élus
17:18dans les territoires.
17:18Croyez-vous
17:19qu'ils ont envie
17:20d'empoisonner les maires ?
17:21Croyez-vous
17:21qu'ils ont envie,
17:23j'allais dire,
17:23de jeter par-dessus bord
17:25l'avenir des générations ?
17:27Non.
17:27Mais ils vivent aussi
17:28avec la population
17:29telle qu'elle est aujourd'hui.
17:30Et c'est ça,
17:31me semble-t-il,
17:32l'approche.
17:33C'est un changement
17:33de paradigme politique.
17:35Repartir du territoire.
17:37Repartir
17:38d'une vraie politique
17:39de décentralisation.
17:41Avoir un dialogue
17:42avec l'État territorial,
17:43les préfets
17:43dans les territoires.
17:45Gérard Larcher,
17:46la proportionnelle
17:47un peu,
17:48beaucoup,
17:49quand,
17:49comment ?
17:50Pour moi,
17:51pas.
17:51Pas ?
17:52Vous êtes contre ?
17:53Oui,
17:53j'ai pu à un certain moment
17:54dire,
17:55allez,
17:55on peut parler
17:56d'un peu de proportionnelle
17:57contre le retour
18:00de la possibilité
18:00d'exercer un mandat
18:01exécutif local
18:02et un mandat parlementaire.
18:04Mais,
18:05je dois vous dire
18:05qu'on a besoin
18:06de stabilité
18:07et ce n'est pas le moment
18:08de se dire
18:09que la proportionnelle
18:10c'est l'alpha
18:10et l'oméga.
18:12Je crois profondément
18:13la proximité,
18:13je viens de vous le dire,
18:14partir du terrain,
18:16du territoire.
18:17Je crois la proximité
18:18entre un élu
18:19et le territoire
18:20et un député élu
18:22par une population déterminée
18:24sur un territoire connu,
18:26c'est, me semble-t-il,
18:26en ces temps de défiance
18:27vis-à-vis du politique,
18:29un élément
18:29qu'il faut prendre en compte
18:30de manière
18:31extrêmement forte.
18:33J'ai vu en plus
18:33que je n'étais pas seul
18:34dans ce positionnement
18:37et que ce positionnement
18:38était très largement partagé
18:40par un certain nombre
18:41de formations politiques
18:42que je n'attendais pas
18:44tout à fait
18:44dans ce territoire.
18:44Vous pensez à qui ?
18:45A quoi ?
18:46Hier,
18:47j'ai fait le point
18:47avec les présidents
18:48de groupes,
18:49hormis nos amis centristes
18:50mais qui depuis des décennies
18:52sont favorables
18:53à une part de proportionnelle.
18:55Je respecte
18:56cette approche.
18:57J'ai bien senti,
18:58j'ai entendu
18:59ce que disait
18:59Gabriel Attal,
19:00j'ai vu aussi
19:01le point de vue d'Horizon,
19:02je ne laissons pas,
19:03j'allais dire aujourd'hui
19:05extrêmement favorable
19:06à ce que ce dossier
19:07soit ouvert immédiatement.
19:09Je crois que les Français
19:10ils attendent autre chose.
19:11Mais pourquoi il fait ça
19:11du coup François Bayrou ?
19:12On ne peut pas lui reprocher
19:14C'est aussi pour plaire au RN.
19:16On ne peut pas lui reprocher
19:18de ne pas avoir été
19:19toute sa vie
19:19pour la proportionnelle.
19:20Ça c'est tout à fait juste.
19:21Il aura été très cohérent.
19:23Et pour les gaullistes,
19:24nous ne sommes pas favorables
19:26à la proportionnelle.
19:26Mais ce n'est pas un peu,
19:28ce n'est pas un peut-être,
19:29c'est un non Gérard Larcher.
19:30Comme naturellement
19:31il y aura une discussion.
19:32Mais je vous donne ma position.
19:34C'est celle que vous me demandez.
19:35Ensuite, il y aura des débats
19:37à l'intérieur de ma famille politique
19:38et à l'intérieur du socle commun.