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00:00Europe 1 Soir, 19h21, Pierre de Villeneuve.
00:04Avec les camarades de la première heure d'Europe 1 Soir, bonsoir Gilles-William-Goldenadel,
00:09bonsoir Jules Torres, et bonsoir à vous Yann Boucard.
00:12Bonsoir Pierre de Villeneuve.
00:13Vous êtes député de la droite républicaine, vous êtes dans l'obédience, j'allais dire, de Laurent Wauquiez,
00:21puisqu'on a vu qu'il y avait deux courants avant cette élection pour la présidence des Républicains.
00:27Je voudrais qu'on écoute Laurent Wauquiez, président du groupe LR à l'Assemblée,
00:30qui met la pression sur François Bayreau en cas de hausse d'impôt.
00:33Nous n'accepterons pas la suppression de l'abattement fiscal sur les retraités.
00:37Nous n'accepterons pas un budget qui augmente les impôts et les charges sur la France qui travaille.
00:42L'État doit faire enfin cet effort de lutter contre le gaspillage de l'argent public.
00:46Si François Bayreau devait persister sur cette voie, alors que nous avons été d'une clarté totale avec lui,
00:51oui, il y aura un débat à l'intérieur de la droite républicaine sur la question de continuer à soutenir un gouvernement.
00:56Quand Laurent Wauquiez dit François Bayreau, est-ce que c'est vraiment lui qui le vise ?
01:00Oui, évidemment. Vous savez, il revient aux fondamentaux de ce qui a été notre soutien à ce gouvernement,
01:05en tout cas au principe de former un gouvernement au mois de juillet dernier, c'est le pacte législatif.
01:08C'était porté effectivement par Laurent Wauquiez, mais ça avait été signé également par Bruno Retailleau, je le rappelle.
01:13Et les principes fondateurs, c'était pas de hausse d'impôt et des fonds de la France qui travaillent.
01:16Aujourd'hui, on a des ministres qui tous les jours font preuve d'une vraie créativité en matière de possible hausse d'impôt.
01:23C'est l'abattement fiscal pour les retraités, mais c'est aussi d'autres mesures qui ont été annoncées par les uns ou par les autres.
01:28Donc nous, on rappelle les fondamentaux, on ne soutiendra pas un gouvernement qui veut augmenter les impôts des retraités ou des Français qui travaillent.
01:34Gouvernement dans lequel il y a Bruno Retailleau.
01:36Mais écoutez, je rappelle, Bruno Retailleau avait que signé ce pacte législatif, il était parti sur ce principe-là.
01:41On est de droite, on a été élu au mois de juillet dernier sur un certain nombre de valeurs, on a été élu sur un certain nombre de principes fondamentaux.
01:47Le premier, c'est d'abord de ne pas augmenter l'impôt et c'est de défendre, je l'ai dit, la France qui travaille.
01:51On est le pays, un des pays les plus endettés du monde, mais aussi, surtout, le pays où ceux qui travaillent sont le plus prélevés.
01:57Le débat est sain, Yann Boucard. Je ne dis pas le contraire.
02:01Mais est-ce qu'il n'y a pas un télescopage de narratif entre celui de Laurent Wauquiez, qui est sur une ligne, j'allais dire, de campagne pour la présidence des LR,
02:11et le député Wauquiez qui parle à la nation ?
02:15Non, le député Wauquiez s'est exprimé ce matin en tant que président de notre groupe à l'Assemblée Nationale.
02:18Il arrive à faire le distinguo ?
02:20On a eu ce débat dans le groupe précédemment, on est tous d'accord là-dessus.
02:23On sait ce qu'on a défendu, on sait ce qu'on a annoncé le mois de juillet dernier.
02:27Juste là, on le rappelait en fait.
02:29Et on n'arrive pas n'importe comment, on n'arrive pas en disant qu'on refuse toute hausse d'impôt.
02:32On dit que le gouvernement cherche 40 milliards d'euros.
02:34Voilà ce qu'on a travaillé depuis des semaines.
02:36On propose un plan d'économie de 40 milliards d'euros pour éviter toute hausse d'impôt.
02:41Voilà ce qu'on a fait ce matin.
02:42Pour le coup, je vois quand même une différence entre Laurent Wauquiez d'octobre dernier et Laurent Wauquiez d'aujourd'hui.
02:48C'est aussi parce qu'il y a cette campagne, c'est que Michel Barnier a annoncé des hausses d'impôt quand il est arrivé.
02:54Et le pacte législatif avait été signé bien en amont.
02:58Donc vous ne voyez pas quand même, pas une contradiction, mais on sait qu'il est aujourd'hui en campagne, Laurent Wauquiez,
03:03que forcément il doit être beaucoup plus offensif, que par ailleurs, Pierre l'a dit,
03:07il y a aussi un autre adversaire qui est Bruno Roteo qui est à l'intérieur du gouvernement.
03:10Est-ce qu'il n'y a pas deux Laurent Wauquiez, celui d'octobre dernier et celui d'aujourd'hui ?
03:13Non, je ne crois pas, vous savez, je me souviens de vos collègues qui lançaient des polémiques
03:16parce que Laurent Wauquiez avait été sur le plateau de vos confrères d'un journal de 20 heures
03:20pour annoncer ce qu'on avait obtenu avec les collègues de la droite républicaine
03:23pour défendre les retraités.
03:25En fait, on en revient au même débat.
03:26On en revient au même débat.
03:27Et ce qui se télescope, c'est qu'on a des ministres parfois qui font des annonces,
03:30on a l'impression un peu aux doigts mouillés,
03:32chez certains de vos confrères.
03:33Parlez-de-qui ?
03:34Là, le ministre qui annonçait la fin de l'abattement fiscal pour les retraités,
03:37je crois, je ne vais pas dire de bêtises, mais je crois que c'était Amélie de Montchalin
03:39qui annonce ça comme ça, je n'ai pas l'impression qu'il y a un consensus.
03:42Et moi d'ailleurs, je suis même intimement convaincu,
03:44et je l'espère en tout cas, que Bruno Retailleau est totalement contre cette mesure aussi
03:47parce qu'il avait signé avec nous ce pacte législatif.
03:50Qu'est-ce que ça vous inspire, Gilles William Golnadel ?
03:52Vous reposez votre tête sur votre main en mode, quelle catastrophe ?
03:56Non, non, ça me...
03:58Je peux...
03:59Écoutez, j'essaye d'être juste.
04:01Il est normal que M. Wauquiez ait des pensées et des arrières-pensées.
04:05C'est une période baroque
04:07où il est candidat
04:11en compétition avec le ministre actuel de l'Intérieur.
04:14Donc...
04:15Vous voyez, je ne suis pas le seul à y penser.
04:16Non, mais non, mais...
04:17Vous êtes au moins deux.
04:18Au moins trois.
04:19Sans vouloir diminuer vos mérites, ça pouvait...
04:23C'est ça.
04:23Quand même, ça pouvait...
04:25Il vienne vos esprits.
04:26Mais sur le fond des choses,
04:29et même si je souscris totalement
04:31à l'analyse de M. Wauquiez,
04:33mais...
04:34Ce n'est pas de la faute de M. Retailleau, notamment,
04:38s'il y a une dissolution de l'Assemblée nationale
04:40et s'il y a des groupes parlementaires.
04:43Je veux dire, sur qui vous comptez
04:44pour pouvoir davantage encore
04:47asseoir votre rigidité
04:49de bonne alloi sur le plan des économies
04:52sur le Rassemblement national
04:54qu'a une politique sociale particulière ?
04:57Donc, c'est bien gentil
04:59de pouvoir dicter ça,
05:01mais malheureusement,
05:03vous n'avez pas la majorité parlementaire.
05:05Je prends juste un exemple
05:06de ce qu'on a annoncé ce matin.
05:07Vous avez la ministre
05:08qui est sur votre antenne hier matin,
05:10Mme de Montchalin,
05:10je viens de retrouver,
05:11c'est sur votre antenne.
05:11Sur dimanche matin.
05:13Ils vont effectivement travailler
05:15à la réduction du nombre d'agences,
05:16à fusionner certaines agences.
05:17Il se trouve que moi,
05:18je suis président de la commission
05:18simplification de la vie économique.
05:20On a eu ces débats
05:21pendant trois jours
05:21dans l'hémicycle,
05:23les députés de la droite républicaine,
05:24mais d'autres députés
05:25et d'autres groupes parlementaires,
05:26vous avez cité le RN notamment,
05:28des députés d'Horizon l'ont fait aussi,
05:30ont proposé un certain nombre
05:31de suppressions d'agences,
05:32un certain nombre de fusions d'agences.
05:34Il se trouve que systématiquement,
05:35systématiquement,
05:37le gouvernement a donné
05:38un avis défavorable.
05:39Et on a trois semaines après,
05:40la ministre qui vient nous annoncer
05:41qu'ils vont trouver
05:425 milliards d'économies.
05:43Donc nous, ce matin,
05:43on lui dit,
05:44bah chiche,
05:45on a déjà fait le boulot,
05:46on sait déjà ce qu'il faut supprimer,
05:47on sait déjà ce qu'il faut fusionner.
05:48Si Madame la ministre
05:49veut vraiment le faire,
05:49on peut le faire cette semaine.
05:50On peut aller très vite.
05:52Donc, vous voyez,
05:52je pense que sur certains sujets,
05:53on sait très bien
05:54qu'il y a certains sujets qu'on porte,
05:55qu'on a présenté ce matin,
05:56où il n'y a peut-être pas de majorité.
05:57Peut-être qu'effectivement,
05:58on a des collègues
05:59qui ne seront pas sur ces sujets-là.
06:00Mais il y a une grande partie
06:01de ce qu'on a proposé ce matin
06:02qui peuvent trouver
06:03une majorité dans l'hémicycle.
06:05Moi, j'en suis intimement convaincu.
06:05Yann Bocard,
06:06est-ce que je peux vous poser une question
06:07hors économie,
06:0940 milliards ?
06:10Pourquoi est-ce que vous avez choisi
06:11Laurent Wauquet
06:12plutôt que Bruno Retailleau ?
06:14Mais d'abord,
06:14je voudrais dire qu'on a la chance
06:15d'avoir deux très bons candidats.
06:16La réalité,
06:17c'est que moi,
06:17je suis député depuis 2017
06:18et qu'on a quand même
06:19souvent manqué de tête d'affiche
06:21depuis que je suis député.
06:22Il a fallu faire un choix
06:24et vous l'avez fait.
06:24J'ai fait un choix,
06:25je vais vous expliquer pourquoi.
06:25C'est pas sympa pour Christian Jacob.
06:27Vous savez que j'étais très proche
06:28de Christian Jacob,
06:29mais Christian Jacob
06:29n'a jamais eu vocation
06:30à être candidat à l'élection présidentielle.
06:31Il l'avait annoncé
06:32dès qu'il s'est présenté
06:33à la présidence du parti.
06:34Compliquez pas les choses,
06:35Jules Therese.
06:35Laurent Wauquiez,
06:39d'abord,
06:39il est parti au combat
06:40en 2024.
06:42Lorsque Éric Ciotti
06:43a trahi,
06:44en quelque sorte,
06:45notre famille politique
06:45pour faire une alliance
06:47avec le Rassemblement National,
06:48le drapeau de la droite républicaine
06:49était au sol.
06:49Il y en a un,
06:50dont nos ténors,
06:51qui a accepté de le reprendre
06:52pour partir au combat,
06:52pour mener le combat
06:53à nos côtés,
06:53c'est Laurent Wauquiez.
06:54Ensuite,
06:55on est élu président du groupe.
06:56Il a réussi à nous réunifier.
06:57Parce que le moins qu'on puisse dire,
06:59c'est que ça faisait quelques années
07:00que,
07:00et d'ailleurs,
07:01ça faisait les choux gras de la presse,
07:02que notre groupe parlementaire
07:05n'est pas nouveau à droite.
07:08La droite a toujours été délisée.
07:09Sauf que depuis le mois de juillet dernier,
07:12on travaille d'une seule voix.
07:14On parle d'une seule voix
07:14parce qu'on pose les sujets
07:15en réunion du groupe précédemment.
07:17Moi, j'ai l'impression
07:17qu'en tout cas,
07:18au sein du groupe parlementaire
07:19à l'Assemblée Nationale,
07:19oui, vous n'avez pas
07:20les désaccords,
07:21les désunions
07:21que vous pouviez avoir avant.
07:23Et puis,
07:23moi, je connais sa puissance,
07:24je connais la pression
07:26qu'il est capable de mettre
07:26et c'est ce qu'il a fait aujourd'hui
07:27sur le gouvernement
07:28pour faire avancer les choses
07:30en fonction des valeurs
07:31que l'on défend.
07:31C'est pour ça,
07:32moi, que j'ai soutenu
07:32Laurent Wauquiez
07:33parce que notre famille politique,
07:34elle va mieux.
07:35Elle va mieux
07:36qu'en juillet dernier.
07:38Mais ce n'est pas non plus
07:38le nirvana.
07:40Ce n'est pas parce qu'aujourd'hui,
07:41vous avez l'un ou l'autre
07:42qui a une code de popularité
07:43qui a un peu augmenté,
07:43qu'on a gagné quelques élections partielles,
07:45que la droite républicaine,
07:46elle est revenue au pouvoir.
07:47Vous regardez les sondages,
07:48quel que soit le candidat
07:49qui est aujourd'hui testé,
07:51il n'y en a aucun
07:51qui dépassait 10%.
07:52Il n'y en a aucun
07:52qui a une chance
07:53d'être au deuxième tour.
07:54Moi, mon ambition,
08:01certains disent qu'elle va mieux,
08:02mais elle est encore
08:03en soins palliatifs.
08:03On va voir ça avec vous
08:0419h27 sur Europe 1.
08:07Europe 1 soir.
08:0819h21 heure,
08:10Pierre de Villeneuve.
08:11Toujours avec Gilles-William
08:12Goldnadel,
08:12avec Jules Torres,
08:13avec Yann Boucard,
08:14député LR
08:15qui soutient Laurent Wauquiez.
08:18Juste un mot sur la droite
08:19qui, je le disais,
08:22et Gilles-William
08:23est, j'allais dire,
08:25à autant de maturité que moi
08:26par rapport au jeune Jules Torres
08:28pour savoir que...
08:29C'est ça en comparaison.
08:30Pour savoir que la droite
08:31a été toujours divisée,
08:33qu'elle a, j'allais dire,
08:35perdu le pouvoir bêtement
08:36à cause de ses divisions,
08:37d'abord en 1981
08:38et ensuite en 2012
08:40et ça a quand même
08:42beaucoup contribué
08:43à l'appauvrissement du pays.
08:45Que se passe-t-il encore aujourd'hui ?
08:48En 1995.
08:49Que se passe-t-il encore aujourd'hui ?
08:51Yann Boucard ?
08:52Pourquoi est-ce qu'on n'arrive pas
08:53à se mettre d'accord
08:54sur un seul chef ?
08:56Il y a une élection,
08:57c'est les adhérents
08:57qui vont choisir.
08:58Les adhérents vont choisir,
08:59ils vont trancher
09:00entre Laurent Wauquiez
09:01et Bruno Retailleau.
09:02Mais est-ce que ce n'est pas
09:02les prémices
09:03d'une ribambelle de chef
09:06en 2027 ?
09:07Moi, je ne le souhaite pas.
09:09Ah bah !
09:09Je ne le souhaite pas.
09:10Non mais vous ne le souhaitez pas.
09:11La belle affaire.
09:12Moi non plus, je ne le souhaite pas.
09:13Personne ne le souhaite.
09:14Je ne le souhaite pas
09:14et Laurent Wauquiez
09:15a été très clair sur deux choses.
09:16La première,
09:16c'est que s'il est élu demain,
09:17il proposa à Bruno Retailleau
09:18d'être son vice-président
09:19parce qu'ils veulent former
09:20un duo
09:21et c'est l'idée aussi
09:22d'ailleurs de la candidature.
09:23Comment on vient votre duo ?
09:24On en a un qui est
09:24un très bon ministre de l'Intérieur,
09:25on en veut un qui soit
09:26un très bon chef de parti à côté
09:28et vous-même,
09:29beaucoup de vos auditeurs
09:30se posent ensuite la question
09:30est-ce qu'on peut être
09:31patron des Républicains
09:32et ministre de l'Intérieur
09:33en même temps ?
09:33Nous, on estime qu'on a
09:34des vrais sujets de sécurité
09:35dans notre pays
09:36et qu'on a besoin
09:36d'un très bon ministre de l'Intérieur
09:38à temps plein
09:38et qu'on aura aussi besoin
09:40d'un chef de parti
09:40à temps plein
09:41pour refonder la droite
09:42la droite républicaine.
09:43Ça, c'est ma première réponse.
09:44Puis la deuxième chose,
09:45c'est qu'une prise de position
09:46de Laurent Wauquiez
09:46qui est extrêmement claire,
09:48du temps de Nicolas Sarkozy,
09:50je ne suis pas sûr
09:51que la droite avait besoin
09:52de se refonder de A à Z
09:53comme elle en a besoin aujourd'hui.
09:54Il me semble que la droite
09:55était dans une santé
09:56à peine meilleure qu'aujourd'hui
09:58puis la situation
09:59en termes de sécurité
09:59de notre pays
10:00était un peu moins dramatique
10:01que ce qu'elle vient de 2015.
10:01Vous aviez exactement
10:02les mêmes affrontements
10:04avec Dominique de Villepin
10:05qui a toujours eu ça.
10:07Et pour mon deuxième élément
10:08de réponse,
10:08c'est de vous dire
10:09que Laurent Wauquiez
10:09a un discours très clair.
10:10C'est d'abord dire
10:10pas de primaire.
10:11Parce qu'aujourd'hui,
10:12vous nous dites
10:13qu'on risque l'affrontement fratricide
10:15parce qu'on a au sein
10:16de notre famille politique
10:16l'élection du président.
10:17Mais qu'est-ce qui va devenir
10:18dans huit mois
10:19si comme certains
10:20des soutiens de Bruno Rotaillot
10:22le souhaitent,
10:23je pense à David Disner notamment,
10:24on a une primaire ouverte
10:25avec dix ou douze candidats
10:27qui s'affrontent.
10:28Enfin, on a vu ce que ça fait.
10:29La droite,
10:30on a tenté deux fois la primaire.
10:31Une fois, on est éliminé
10:31au premier tour
10:32avec François Fillon.
10:33On se souvient des affaires,
10:34ce n'est pas tellement
10:35la fois de la primaire ce coup-ci.
10:36Puis la fois d'après,
10:37on a fait quatre et demie quand même.
10:38On va écouter
10:39ce qui s'est passé
10:40et puis vous étiez
10:40à l'Assemblée Nationale
10:42cet après-midi.
10:43Je disais
10:44avec un douze euphémisme
10:46salade mêlée.
10:48Mais on peut utiliser
10:48notre terme
10:49de ce qui s'est passé
10:50cet après-midi
10:50à l'Assemblée Nationale
10:51tellement elle était agitée.
10:54Minute de silence
10:55pour Aboubakar Sissé,
10:57ce musulman
10:58mortellement poignardé,
11:01sauvagement,
11:02tué à la mosquée
11:03de la Grande Comte
11:04dans le Gard.
11:06La présidente
11:07Yael Brun-Pivet
11:07qui a annoncé
11:08une minute de silence
11:09et ensuite
11:09la question posée
11:11par le député LFI
11:12Abdelkader Lamar
11:14sur la responsabilité
11:16de Bruno Retailleau
11:16et le ministre de l'Intérieur
11:18qui lui a répondu
11:19en écoute
11:20ces deux sonores
11:20d'affilée.
11:21Ce meurtre
11:22n'est pas un accident.
11:24Il est l'aboutissement
11:24d'un climat de haine
11:25que vous laissez prospérer
11:27jour après jour.
11:28Monsieur le Premier ministre,
11:30l'islamophobie
11:31tue en France.
11:32Que me reprochez-vous
11:33de ne pas avoir réagi ?
11:35J'ai été ici sans doute
11:36un des premiers à réagir
11:38avec une déclaration
11:39très très ferme
11:40bien avant
11:41un certain nombre
11:42d'entre vous
11:43et dès que j'ai pu
11:44je me suis déplacé.
11:46Pourquoi ce bruit ?
11:47Pourquoi ces attaques ?
11:49Vous dites que
11:50si dans d'autres circonstances
11:52il y avait eu un mort
11:52j'aurais agi différemment.
11:54Certainement pas.
11:55C'est vous
11:55qui avez
11:56l'indignation sélective,
11:58qui vous indignez
11:59à géométrie variable
12:00lorsque dans une église
12:03à Nice
12:04il y a quelques années
12:05il y avait eu trois morts.
12:07Y'a-t-il eu
12:08un seul rassemblement
12:09des insoumis
12:10et de l'EFI ?
12:11Avez-vous parlé
12:12de christianophobie ?
12:13Non, bien entendu.
12:15Ce bruit
12:15c'est simplement
12:16un prétexte.
12:17Un prétexte
12:18à la récupération.
12:20Vous voulez
12:20diviser la France ?
12:22Vous voulez
12:22comme à votre habitude
12:23hystériser le débat politique ?
12:26Je ne vous laisserai pas faire !
12:28Votre réaction Yann Bocard
12:29sur cette hystérisation ?
12:31C'est navrant
12:32parce qu'on a vécu
12:33deux temps
12:34d'avoir une mine de silence
12:34très digne
12:35où l'Assemblée nationale
12:36a rendu hommage
12:37à ce fidèle musulman
12:37assassiné dans une mosquée
12:40et la France doit se porter
12:41aux côtés
12:42d'abord de la communauté musulmane
12:44qui doit se sentir
12:45en sécurité
12:45dans notre pays
12:45auprès de la famille
12:47de M. Aboubakar Sissé
12:50et de l'autre côté
12:51une tentative
12:51de récupération politique
12:53totalement indigne
12:54de la France insoumise
12:55qui veut tenter
12:56finalement de diviser
12:58notre pays encore plus
12:59qu'il ne l'est aujourd'hui
13:00qui veut tenter
13:00d'instrumentaliser politiquement
13:02ce drame
13:03qui a eu lieu
13:03dans cette mosquée
13:04du Gard
13:04à des fins politiciennes
13:06politiques
13:07évidemment comme ils l'ont fait
13:08depuis des mois et des années
13:09pour récupérer
13:10des vos élections
13:11Gilles William
13:11Pardon mais c'est beaucoup plus
13:13M. le député
13:14qu'une tentative
13:15d'instrumentalisation
13:17c'est vraiment
13:18le discours
13:19de ce député insoumis
13:20tout simplement ignoble
13:22c'est vrai que Bruno Retailleau
13:24et les autres
13:25d'ailleurs
13:26ces dernières semaines
13:28ont dit
13:29légitimement
13:31tout le mal
13:31qu'ils pensaient
13:32des frères musulmans
13:33c'est vrai
13:34que M. Retailleau
13:36a dit légitimement
13:37tout le mal
13:37qu'il pensait
13:38de la manière
13:39dont la dictature algérienne
13:41prend toujours en otage
13:42M. Oboalem sans salle
13:44c'est vrai
13:45que le gouvernement
13:47dit tout le mal
13:48que l'on doit penser
13:50de la manière
13:50dont un parti antisémite
13:52aujourd'hui
13:53jette de l'huile
13:56gauchiste
13:57sur le feu
13:57islamiste
13:58ça c'est vrai
13:59mais et puis
14:00et puis d'autre part
14:01très sincèrement
14:03dire que c'est un
14:05attentat islamophobe
14:06on n'en sait rien du tout
14:07c'est quelqu'un
14:08issu
14:08de l'immigration
14:09bosniaque
14:10qui a commis
14:12qui a eu
14:12qui a commis
14:13un acte ignoble
14:15ignoble
14:16on sait pas exactement
14:17pour quelle raison
14:18aujourd'hui
14:19donc où je tourne
14:20mon regard
14:21vraiment
14:22je ne trouve
14:23que le dégoût
14:24que m'inspire
14:25ce parti antisémite
14:26il y a le beau car
14:28mais quoi qu'il en soit
14:30quoi qu'il en soit
14:30la république
14:32doit réaffirmer
14:32aux musulmans
14:33comme aux juifs
14:34comme aux chrétiens
14:35la liberté de pratiquer
14:36leur culte
14:37la liberté d'être en sécurité
14:38dans les lieux de culte
14:39et aujourd'hui
14:40vous avez
14:40un homme
14:41qui a été assassiné
14:43alors qu'il priait
14:43dans une mosquée
14:44et c'est pour ça
14:45que moi je vous dis
14:45que dans un premier temps
14:46l'Assemblée nationale
14:46s'est montré très digne
14:47en rappelant
14:48ce qui est en quelque sorte
14:50les valeurs de la république
14:51et j'ai fait le parallèle
14:52vous avez vu ce qui se passe après
14:53c'est ce que vous avez dit
14:54c'est en le temps
14:55il y a un mot qui revient
14:56c'est l'islamophobie
14:58et dans un petit fascicule
14:59que Bruno Retailleau
15:00sort demain en librairie
15:0225 pages
15:03une réflexion
15:04sur l'islamisme
15:07qui est un fléau
15:08aujourd'hui
15:09qui grandit
15:10il dit
15:10l'islamophobie est sortie
15:12par les adversaires
15:14de la république
15:14comme un gaz incapacitant
15:17c'est-à-dire
15:18on sort ce mot-là
15:19et on a vu
15:20cette manifestation
15:22vous avez vu
15:23monsieur Mélenchon
15:23en larmes
15:24avec cette dame
15:25qui disait
15:26mais monsieur Mélenchon
15:26au secours
15:27qu'il s'en prenait à lui
15:29et puis il pleurait
15:30avec elle
15:31monsieur Mélenchon
15:32qui s'est expliqué
15:33il y a quelques instants
15:34sur BFM
15:34sur ces larmes
15:36qu'il a pu produire
15:37lors de cette manifestation
15:38comprenez
15:39je suis un homme de gauche
15:40je suis né
15:41dans une famille chrétienne
15:42où on n'acceptait pas le racisme
15:44et je suis né
15:46au Maghreb
15:47donc ça me parle
15:48peut-être
15:49un peu plus
15:50bien plus
15:50vous savez ce que c'est
15:51avec le temps
15:52un peu émotif
15:53bon voilà
15:53ça se passe comme ça
15:54mais c'est pas la première fois
15:55et je me dis
15:57non ce pays est à vous
15:58je vous demande
15:59de vous en rappeler
16:00n'acceptez pas
16:02de vous faire mettre
16:02sur le bord de l'assiette
16:04sinon nous allons recommencer
16:05une horreur
16:06qui a déjà eu lieu
16:07une fois
16:08et donc tous les responsables politiques
16:10quelles que soient leurs opinions
16:11doivent se dire
16:12maintenant
16:13ça suffit
16:14de montrer du doigt
16:15les musulmans
16:15de quoi il parle
16:17Jean-Luc Mélenchon
16:18on a du mal à le suivre
16:18l'instrumentalisation
16:21de la France insoumise
16:22elle réside
16:23et le meilleur exemple
16:24c'est la manière
16:25dont ils veulent nous faire
16:26rentrer ce mot d'islamophobie
16:27avec un chausse-pied
16:28dans le débat public
16:29depuis maintenant
16:30quatre jours
16:31il n'y a pas un seul député
16:33de la France insoumise
16:33qui ne parle pas
16:34sans prononcer
16:35l'islamophobie
16:36dans une phrase
16:36mais il faut quand même le dire
16:38l'islamophobie
16:39c'est un terme
16:40un terme empoisonné
16:41un terme galvaudé
16:43parce que déjà
16:43il ne veut pas dire grand chose
16:45vous avez le droit
16:45de détester une religion
16:46vous avez le droit
16:48d'être islamophobe
16:48vous avez le droit
16:49d'être christianophobe
16:50en revanche
16:51M. Mélenchon
16:53dès 2019
16:53participait
16:54à la fameuse marche
16:55contre l'islamophobie
16:56avec les membres du CCIF
16:59membres du CCIF
16:59qui ont été dissous
17:00parce qu'ils étaient impliqués
17:02dans la mort de Samuel Paty
17:03Samuel Paty
17:04qui est mort
17:04pourquoi ?
17:05parce qu'on l'a accusé
17:06d'islamophobie
17:07lors de cette marche
17:08contre l'islamophobie
17:09on a entendu
17:11des Allah Akbar
17:12à 400-500 mètres
17:13du Bataclan
17:14donc en réalité
17:15le débat
17:16il est là
17:16il est
17:17est-ce que oui ou non
17:18on accepte que la France insoumise
17:19utilise leurs mots
17:21et les mots
17:21qu'ils veulent mettre
17:22dans le débat public
17:22non
17:23je ne suis pas sûr
17:24et je pense comme Gilles William
17:25que ce n'est pas
17:26l'islamophobie ici
17:27c'est un ensauvagement
17:28de la société
17:29quelqu'un encore une fois
17:30issu de l'immigration
17:31une immigration bosnienne
17:32et ça
17:33et bien ça doit être
17:33des débats
17:34qu'on doit poser
17:34des questions
17:35qu'on doit poser
17:36mais cette instrumentalisation
17:38politique de la France insoumise
17:39honnêtement
17:40je l'avais rarement vu
17:41de cette manière-là
17:42parce qu'il y a aussi
17:43des personnes
17:44qu'on accable
17:44Bruno Rotaio
17:45il ne va pas être
17:46accablé comme ça
17:46c'est quelqu'un
17:48qui je crois
17:48sur ces questions-là
17:50fait preuve
17:51d'une régularité
17:51et de conviction
17:52qu'on ne peut pas
17:54dénié
17:55Gilles William
17:56il n'y a plus rien à dire
17:57s'il nous explique
17:59que c'est parce qu'il est né
18:00au Maghreb
18:00qu'il a les larmes
18:02plus faciles
18:02pour Abou Bakar
18:05que pour Samuel Paty
18:07ou pour les enfants
18:09ou pour le père Hamel
18:10ou pour le père Hamel
18:11ou pour les enfants
18:13de les enfants de Toulouse
18:15assassinés par Mérat
18:17alors qu'il a expliqué
18:18qu'en vérité
18:19c'était une petite ruse électorale
18:20il n'y a plus rien à dire
18:22il nous explique
18:22que je suis né au Maghreb
18:23il s'est laissé fait de l'âge
18:24on n'a pas le droit
18:25de nous
18:25de nous indigner
18:27de faire la version de gauche
18:28de mon ami noir
18:29Yann Boucard
18:30qu'est-ce que vous répondez
18:31à Jean-Luc Mélenchon ?
18:32Je réponds que je suis de droite
18:34et que je suis totalement
18:34contre le racisme
18:35contre les discriminations
18:36Vous répondez que vous êtes de droite
18:37que vous n'êtes pas né au Maghreb
18:38pour autant vous pouvez aussi
18:40Je suis né à Belford
18:40et je suis totalement
18:41contre le racisme
18:42et la réalité c'est que je trouve
18:43ce débat
18:44finalement
18:45très discriminatoire
18:47de la part de la gauche
18:47parce que la gauche
18:48fait un mélange
18:50entre l'islamisme
18:51et les musulmans
18:52il part du principe
18:53que tous les musulmans
18:54soutiendraient les frères musulmans
18:55moi je connais plein de musulmans
18:56qui ne sont pas du tout d'accord
18:57avec les théories
18:58des frères musulmans
18:59et qui sont d'ailleurs
18:59les premiers à en souffrir
19:01en réalité
19:02Ils en souffrent
19:02mais ils ne montent pas au créneau ?
19:04Oui, ils sont en permanence
19:04mis dans une situation
19:06où ils doivent se positionner
19:07entre leur communauté d'origine
19:08la communauté nationale
19:08et c'est souvent
19:09comme à l'initiative de la gauche
19:10qui fait un mélange
19:11un mélange global
19:12Il y a beaucoup de musulmans
19:13beaucoup de musulmans maliens
19:14beaucoup de musulmans d'Afrique noire
19:18comme Aboubacar
19:19qui sont à des années-lumières
19:23justement de l'islam radical
19:24Évidemment
19:25Je peux vous dire
19:26Bien sûr
19:2619h43
19:28Merci beaucoup Yann Bocard
19:29à te passer par le studio d'Europe 1