Astrid Panosyan-Bouvet veut mettre à contribution les retraités les plus aisés pour financer les Ephad. Le sujet, potentiellement explosif, "n'est pas à l'ordre du jour du gouvernement", banalise un proche de François Bayrou.
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00:00Non, moi, je pense que ce serait une erreur d'en faire un tabou.
00:03Je pense qu'il ne faut écarter aucune réflexion, aucune conversation
00:07sur les facultés contributives des uns et des autres.
00:09Et c'est évident qu'y compris parmi les retraités,
00:12on n'a pas forcément les mêmes niveaux de vie et les mêmes niveaux de pension
00:16et que ça s'interroge.
00:19Mais je voudrais quand même dire une chose, c'est qu'il faut avoir
00:22cette discussion en ayant tous les éléments sur la table.
00:26Par exemple, un certain nombre de retraités qui peuvent passer
00:29pour, en effet, être plutôt bien lotis parce qu'ils n'ont pas d'appartement
00:33à payer, etc.
00:34Il ne faut pas oublier qu'ils prennent en charge leurs propres parents
00:36qui sont en EHPAD, leurs beaux-parents qui sont en EHPAD,
00:39leurs enfants qui n'ont pas forcément, vous voyez, encore d'installation.
00:43Donc, je pense qu'en fait, juste, j'aimerais qu'un sujet comme celui-là
00:47ne soit pas lancé, comme vous le disiez tout à l'heure,
00:49ballon d'essai dans le débat public.
00:52Il y a une légèreté dans la façon dont c'est lancé dans le débat public.
00:54Surtout que dans la seconde d'après, comme vous l'avez vu,
00:56le gouvernement est intervenu pour dire
00:58mais attention, ça n'est qu'une position personnelle de la part de la ministre.
01:00Mais vous savez, avec votre expérience aussi, que parfois,
01:03ça peut commencer par une initiative personnelle pour que tout cela...
01:06Oui, mais juste pour terminer...
01:08Ça serait complexe, mais effectivement, il faut lever le tabou.
01:11Il faut le lever.
01:12Moi, je pense qu'il ne faut pas en faire un tabou, que ça se regarde,
01:15mais en regardant toute la complexité de ce que sont aujourd'hui
01:18les vies de ces personnes dont on parle.
01:21Et troisièmement, en fait, moi, ce qui me fascine depuis le début,
01:24c'est qu'il y a un déficit du budget de la sécurité sociale.
01:29Mais on sait très bien que l'un des leviers principaux,
01:33c'est l'augmentation ahurissante des exonérations de cotisations sociales
01:37depuis qu'Emmanuel Macron est au pouvoir.
01:40Enfin, je veux dire, c'était à 35 milliards d'euros,
01:43ces exonérations de cotisations sociales en 2017.
01:46C'est à 75 milliards aujourd'hui.
01:49Donc, grosso modo, c'est là qu'il faut aller chercher les économies
01:52dont on parle depuis tout à l'heure.
01:53Il faut revenir sur les largesses qui ont été accordées
01:57depuis huit ans maintenant en la matière aux entreprises.
02:00Et de la même façon, c'est la question de la taxation
02:03des plus hauts revenus qui se pose
02:06avant même de poser l'histoire des sept jours à travailler gratuitement.