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  • aujourd’hui
Transcription
00:00Donc la Belgique compte un nombre très important de malades de longue durée.
00:03C'est même plus important proportionnellement que nos pays voisins.
00:07Ça, ça reste à démontrer.
00:08Allez, admettons. Comment l'expliquer ?
00:11Alors, il y a plusieurs causes. Il y a d'abord une société anxiogène aujourd'hui.
00:15Il y a une société anxiogène. Est-ce qu'on peut encore tenir la fameuse promesse
00:18que nos grands-parents ont faite à nos parents, que nos parents nous ont faite ?
00:21Ta vie sera meilleure que la mienne. Dans le monde dans lequel on est,
00:24et ça échappe aussi à la Belgique, c'est beaucoup plus large que la Belgique.
00:30Donc il y a une société qui est anxiogène et qui fait qu'à un moment donné,
00:33des gens tombent en burn-out, tombent en dépression, décrochent du milieu du travail.
00:38L'autre élément, c'est qu'on a très très peu axé les politiques sur la prévention.
00:44Prévoir avant que ça ne se passe.
00:46Et prévoir, ça veut dire aussi qu'il y a une participation plus grande des employeurs,
00:51en manière telle que les conditions de travail soient acceptables, soient vivables,
00:56soient supportables par les travailleurs.
00:58Autre élément, c'est le détricotage minutieux depuis de nombreuses années du droit du travail,
01:03qui a affaibli cette flexibilisation, ce travail de nuit, tout ça.
01:07Est-ce que ça, ça va amener...
01:09C'est ça qui rend les gens malades, en fait.
01:09C'est un des éléments, c'est pas le seul élément, mais c'est un des éléments.
01:13Est-ce que ça, ça va amener une meilleure santé à des jeunes ?
01:16Peut-être parce qu'eux ont la capacité de le faire.
01:18À des plus âgés, le monsieur de 50 ans qui va être exclu du chômage,
01:21il va aller travailler dans des plateformes de distribution avec un travail de nuit,
01:24mais il ne va pas tenir longtemps.
01:26Il y a aussi l'austérité, bien sûr.
01:27On a affaibli les services publics.
01:29Je prends l'exemple de cette dame qui a des enfants,
01:31qui ne sait pas retrouver un travail parce qu'il n'y a pas de crèche.
01:33Donc les services publics sont affaiblis.
01:35Et puis enfin, il y a un modèle économique qui est arrivé, à mon sens, à son bout,
01:40et qui devient de plus en plus violent parce qu'il veut perdurer.
01:43Et ça, je pense qu'il faut aussi le dénoncer.
01:46Responsabiliser les médecins qui donnent des certificats médicaux,
01:48est-ce que c'est une bonne idée ?
01:50On sait que dans les mutuelles, il y a des médecins conseils
01:53qui sont chargés parfois de contrôler les médecins.
01:56Est-ce que c'est une bonne idée de s'attaquer à ces médecins
01:59qui donneraient des certificats de complaisance ?
02:02On a entendu le cas de ce médecin dans la région bruxelloise
02:05qui fait payer les certificats à 13 euros.
02:07Mais permettez-moi de vous dire, M. Jacques-Marc,
02:09c'est la caricature de présenter ça comme étant ce que sont les médecins généralistes.
02:1399,99% des médecins généralistes sont des médecins de grande qualité
02:18qui essayent de faire leur travail du mieux qu'ils peuvent.
02:20Mais bien sûr.
02:22Mais maintenant, leur dire, vous allez devoir faire un bilan d'aptitude.
02:26Mais un, ils n'ont pas le temps.
02:28Et deux, ils ne sont pas formés pour cela.
02:30Et après, on va les profiler pour voir ceux qui vont donner le plus de certificats.
02:36Ils sont déjà profilés, par exemple, sur les médicaments.
02:38Mais on est dans une société du contrôle.
02:40Vraiment du contrôle et du contrôle.
02:43Permettez-moi de le dire, bête et méchante.
02:45Donc il faut sensibiliser.
02:46Je pense qu'une des clés, c'est la prévention.
02:48C'est la prévention.
02:49Et ça, ça pourrait faire en sorte que des jeunes ne voudraient plus faire la médecine ?
02:53C'est ce qu'ils disent.
02:54Mais est-ce que ce n'est pas un peu exagéré ?
02:55Finalement, il y a quand même une passion dans ce métier.
02:57Alors, la plupart de ces médecins, c'est pour ça que je le dis,
03:00qu'ils ne sont pas formés pour ça et qu'ils n'ont pas envie de faire ça.
03:02Parce que quand on fait la médecine, c'est une vocation.
03:05On aime faire ce métier pour aider les autres.
03:08Les médecins conseillent, par contre, c'est un autre rôle.
03:11C'est un rôle de contrôle.
03:13Mais on m'expliquait ce week-end qu'un médecin, dans une société de médecine du travail,
03:19vous savez combien de patients la personne doit avoir sur une demi-journée ?
03:22Sur une matinée ?
03:23Vous savez combien ?
03:2423.
03:24Ça fait 5 minutes par personne.
03:27Mais on est où dans les modèles dans lesquels on est ?
03:29Comment voulez-vous qu'il y ait un véritable accompagnement ?
03:32Comment voulez-vous qu'à un moment donné, ces médecins puissent aider ces personnes ?
03:36Je trouve que dans toutes ces politiques, il n'y a plus d'humanité.
03:39L'humanité a disparu et c'est ça que je dénonce avec force.
03:42C'est parti !

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