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Transcription
00:00Selon vous, après cinq mois de gouvernement Arizona, peut-on déjà évaluer l'impact qu'auront les mesures prises par le gouvernement sur la santé des bêches, puisque c'est votre rayon la santé ?
00:13Oui, et c'est bien au-delà de la santé, parce que des mesures qui sont prises en chômage ou en pension, et on l'a vu depuis de nombreuses années, ont un impact sur l'assurance maladie et invalidité.
00:25Je m'explique, quand on allonge le délai pour accéder à la pension, ou quand on enlève les prépensions, ou quand on exclut des chômeurs, généralement, ces gens, ils arrivent à un moment donné dans le système de l'invalidité.
00:37Et ça, je pense que ce gouvernement ne l'a pas mesuré. Alors, je vais vous dire très franchement...
00:42Pardon, il ne l'a pas mesuré, ça veut dire que ce n'est pas prévu budgétairement, le surcoûte ?
00:47Non, non, non, puisqu'en plus, on va remettre les malades au travail, on y viendra certainement tout à l'heure.
00:52Donc, je pense qu'on a affaire ici à des mesures qui ont été purement idéologiques, je le dis franchement, comme la limitation dans le temps des allocations de chômage,
01:02donc l'exclusion de ces chômeurs, qui ont une seule vision qui est d'ordre budgétaire, puisqu'on sait aujourd'hui que le budget qui est alloué à l'invalidité,
01:14à l'incapacité de travail est de loin supérieur à celui du chômage. Et je vais être franc avec vous, la troisième raison.
01:21Je me demande si parfois, ce n'est pas tout simplement faire exactement le contraire de ce que le PS avait fait.
01:26Donc, purement, bêtement, comme cela...
01:30Ça, c'est très bêtement irresponsable.
01:31Certains ministres ne s'en cachent d'ailleurs pas dans leurs propos en disant, nous, on ne va pas faire comme le PS avait fait.
01:38Mais là n'est pas l'essentiel.
01:41Moi, ce qui m'inquiète beaucoup dans les mesures qui viennent d'être prises,
01:44qui sont des mesures qu'on peut qualifier d'un gouvernement champion du monde de la pyromanie.
01:51C'est vraiment un gouvernement pyromanie.
01:54Il allume tous les feux.
01:55Il allume les feux avec les chômeurs.
01:56Il allume les feux avec les malades.
01:58Il allume les feux avec les médecins.
02:00Il allume les feux avec les universités, avec les magistrats.
02:03Quand on regarde un peu toute la liste de ces personnes...
02:07Alors, je ne dis pas qu'il ne faut pas, à un moment donné, adapter la société
02:10et la manière dont on est organisé à l'évolution de la société.
02:15Mais ici, j'ai le sentiment que ce sont des mesures, quand même, qui sont purement aveugles.
02:21Donc, on a là, à un moment donné, un gouvernement qui prend des mesures,
02:24qui accroît la flexibilité au travail,
02:27qui allonge les carrières,
02:29qui ressort le travail de nuit
02:30et qui, en même temps, dit aux personnes
02:33« Bon, maintenant, au boulot, que ce soit chômeur ou malade, au boulot. »
02:36Donc, l'impact sur la santé des Belges...
02:38Mais bien sûr, elle va être terrible.
02:40Et sur les femmes, je pense qu'on ne mesure pas l'impact que ça va avoir sur les femmes.
02:44Et je peux prendre l'un ou l'autre exemple,
02:46et je les prendrai tout à l'heure.
02:48Donc, je pense que ces mesures qui vont être prises
02:51sont vraiment des mesures complètement contradictoires
02:55par rapport à ce qu'il faudrait faire.
02:57Et elles sont complètement hors sol
02:59et déconnectées de la réalité
03:00de terrain.
03:03Et en plus, elles ont un caractère
03:04quand on dit « Oui, mais on nous avait demandé
03:06que les chômeurs se soient finis après deux ans. »
03:08OK ?
03:09Mais il y a une rupture du contrat social
03:11dans ce qui va être fait.
03:13Je m'explique.
03:14Prenons une dame qui a entre 55 et 60 ans,
03:18qui a travaillé pendant 30 ans chez Cora.
03:2130 ans.
03:22Souvent à temps partiel, puisque généralement,
03:25ses emplois ne sont pas des emplois temps plein.
03:28Elle, elle va se faire exclure.
03:30Et elle n'est pas dans les exceptions.
03:31Elle est en partiel, elle n'est pas dans les exceptions.
03:32C'est ça le remerciement qu'on fait aux travailleuses et aux travailleurs
03:36qui, durant 30 ans, ont prodigué de loyaux services.
03:41Et le remerciement, c'est de les exclure, etc.
03:43Alors on me dit « Mais non, il n'y a aucun problème.
03:47Ces personnes n'ont qu'à s'inscrire
03:48dans des formations de métiers en pénurie.
03:52Mais ces métiers en pénurie,
03:54c'est justement ces métiers qui rendent malades,
03:57qui ne sont plus accessibles.
03:58Ils sont en pénurie parce qu'ils sont trop difficiles.
04:00Mais bien sûr.
04:01Mais bien sûr.
04:01C'est souvent, dans le soin, c'est très difficile
04:03d'aller voir des infirmières qui ont 40, 45, 50 ans.
04:07Elles sont, et à force et orie plus,
04:10que ce soit dans l'horeca,
04:11que ce soit dans les plateformes de distribution, etc.
04:13Ce sont des métiers extrêmement pénibles.
04:15Qu'aucun de ceux qui ont décidé
04:17n'ont jamais effectué eux-mêmes.
04:19Donc ça, il faudrait quand même un peu le dire.
04:21Donc je trouve que là,
04:22il y a quelque chose de très grave
04:24qui est en train de se produire
04:25dans la société dans laquelle on est.
04:28C'est la rupture du contrat social.
04:31Et je trouve ça extrêmement grave
04:32et extrêmement dommageable pour des femmes
04:36à qui on dit « Mais non, allez suivre des formations
04:39et puis vous aurez encore droit à votre chômage. »
04:41Mais la dame qui a deux enfants,
04:43qui va garder les enfants ?
04:45Donc il y a un moment donné,
04:46des mesures qui sont prises
04:47et qui sont complètement déconnectées
04:49de la vie réelle des gens.
04:51Et ça, je pense qu'il faut vraiment le souligner
04:55et ça me paraît être important.
04:57Alors on nous dit « Mais on n'a pas les moyens.
05:00On n'a pas les moyens,
05:01il faut donc retourner à l'équilibre budgétaire. »
05:04Deux choses là-dessus.
05:04La première, c'est que sur les 24 milliards d'économies
05:08qu'il conviendra de faire sous cette législature,
05:1238% de l'effort, vous m'entendez bien,
05:1438% de l'effort, ce sont les allocataires sociaux
05:18et les travailleurs qui vont le faire.
05:19Et la fameuse taxe sur les plus-values,
05:22dont on ne sait toujours pas si elle va voir le jour,
05:24ce n'est que 6%.
05:25C'est un véritable scandale.
05:29Il y a une vraie politique assumée
05:31de faire mal à ceux qui sont déjà faits.
05:33– Et en même temps, les gens ont voté pour la droite.
05:36– Probablement.
05:36On peut y revenir après sur la bataille culturelle.
05:39La bataille des idées a été gagnée par la droite.
05:41Aucune bataille n'est gagnée définitivement.
05:43– Sous-titrage Société Radio-Canada

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