François Ruffin, député "Picardie Debout", est l'invité de BFMTV-RMC ce mardi.
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00:00La suppression de postes chez ArcelorMittal, plus de 600 emplois qui sont menacés, notamment deux usines dans le nord.
00:07Vous le disiez, vous étiez à Dunkerque, vous étiez l'un des premiers à avoir anticipé d'ailleurs ces suppressions de postes
00:12qu'ArcelorMittal à l'époque cachait ou n'assumait pas. Est-ce qu'il est encore possible d'y échapper ?
00:20La question n'est pas seulement celle des 634 emplois aujourd'hui.
00:26Elle n'est même pas celle des 15 000 emplois en France chez ArcelorMittal.
00:32Elle est celle de toute la sidérurgie française et européenne.
00:38Et même derrière, pour moi, c'est la question de l'industrie sur notre continent qui est posée.
00:43Je le disais déjà la dernière fois que je suis venu, c'était il y a cinq mois.
00:45Je venais pour tirer la sonnette d'alarme en disant Arcelor ferme Denain, ferme Reims.
00:50Ils abandonnent leur projet de décarbonation et ils disent qu'il leur faut des protections.
00:58Attention, c'est possiblement la fin de la souveraineté sur l'acier.
01:04Ce micro, il est fait d'acier. Ma chaise, elle est faite d'acier.
01:07Mais les canons sont faits d'acier.
01:10On nous parle de souveraineté en permanence.
01:12On nous dit qu'il nous faut une industrie et une industrie de la défense.
01:15Et là, on est en train de l'abandonner. Qu'est-ce qu'il faut faire ?
01:17Moi, je viens pour dire qu'est-ce qu'il faut faire. Je ne viens pas seulement pour être passif et pour regarder passer les trains.
01:22Et en me demandant comment ça se fait que depuis des mois et des mois, on voit ce naufrage annoncé.
01:27Pas des mois, des années. Je me souviens de François Hollande, je me souviens de Nicolas Sarkozy.
01:31En tout cas, là, sur la nouvelle séquence, on la voit se dessiner depuis des mois et des mois avec une inaction de nos ministres de l'économie.
01:37Alors on fait quoi ?
01:38Première chose, quand on donne de l'argent à des géants comme ArcelorMittal et les autres, on entre au capital.
01:45C'est-à-dire, on a donné plus de 300 millions d'euros à ArcelorMittal.
01:49Eh bien, on devrait avoir un siège au conseil d'administration pour l'État français,
01:54qui fait qu'on pèserait sur la décision plutôt que de mendier, comme on le fait aujourd'hui, auprès des dirigeants d'Arcelor.
02:00C'est la première chose. On entre au capital quand on donne de l'argent public.
02:07La deuxième chose, c'est évidemment qu'il faut des protections.
02:10Si jamais il n'y a pas de protections...
02:11Mais quel genre de protections ? Des protections, c'est quoi les protections ?
02:14C'est des taxes frontières, c'est des barrières de nière.
02:16En un an, ça a été plus de 25% d'acier importé de Chine.
02:20Et ça ne va faire qu'être pire demain. Pourquoi ? Parce que le marché américain...
02:24Au fond, de ce point de vue-là, vous comprenez ArcelorMittal qui se dit victime de cette concurrence.
02:28Il y a deux choses. ArcelorMittal est largement bénéficiel, fait plus d'un milliard d'euros de bénéfices.
02:34Donc ils auraient les moyens d'investir, ils auraient...
02:36Mais aidons-les.
02:37Pardon ?
02:38Aidons-les. Aidons l'industrie qui se fait sur notre sol.
02:42En revanche, si on veut maintenir une industrie sur le continent européen, il nous faut de protections.