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Lundi 28 avril 2025, retrouvez Julien Nebenzahl (Responsable des produits d'épargne, eToro), Hervé Guez (Directeur de la gestion actions et taux, Mirova), Pierre-Yves Dugua (Correspondant américain) et Gilles Bazy-Sire (Président, Equity GPS) dans SMART BOURSE, une émission présentée par Grégoire Favet.

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Transcription
00:00Smart Bourse vous est présenté par Silex, conseil en investissement, produits structurés, gestion d'actifs, technologie.
00:15Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Be Smart for Change.
00:19Pour rester à l'écoute des marchés chaque jour, vous nous retrouvez à 20h30 si vous nous suivez à la télévision via vos box.
00:25Vous nous retrouvez également tous les jours en replay sur BeSmart.fr ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:32Au sommaire de cette édition ce soir, la semaine qui marquera les 100 premiers jours de Donald Trump pour son second mandat à la Maison Blanche.
00:40100 premiers jours déroutants qui ont dérouté en tout cas une partie des marchés des investisseurs.
00:46On l'a vu à travers les actifs américains, particulièrement sous pression depuis Liberation Day et un effet de diffusion à l'ensemble de la cote mondiale.
00:55En tout cas en Europe, là aussi les indices ont pu souffrir au cours de ce mois d'avril.
01:00Nous ferons un bilan des 100 premiers jours de Donald Trump avec cette question.
01:03Est-ce qu'on a passé le pic de quelque chose ?
01:05Est-ce qu'on a passé un pic de tarifs douaniers poussés jusqu'à l'extrême ?
01:11Un pic d'incertitude ?
01:13Et est-ce que les marchés ont pu marquer un point bas au cours de ces dernières semaines ?
01:17Et notamment pendant la semaine de la libération américaine.
01:22Question qu'on posera à nos invités de Planète Marché dans un instant.
01:25Au démarrage d'une semaine qui sera chargée en termes de publications macroéconomiques et microéconomiques.
01:30La saison de résultats se poursuit.
01:32De nombreuses entreprises vont encore publier cette semaine.
01:35Je crois qu'on a au total 20 trillions de dollars de capitalisation boursière
01:39qui publieront leurs résultats au cours de cette semaine aux Etats-Unis.
01:42Et puis sur le plan macro, déluge de chiffres également attendus tout au long de la semaine
01:46avec les premières estimations d'inflation et de croissance pour le premier trimestre en Europe.
01:51La première estimation de croissance américaine pour le premier trimestre qui sera également publiée cette semaine.
01:56Ainsi que les derniers chiffres d'emploi aux Etats-Unis et le grand rapport mensuel sur l'emploi américain,
02:02sur le marché du travail pour le mois d'avril qui sera publié ce vendredi aux Etats-Unis.
02:07Voilà donc pour le programme.
02:08Discussion à suivre dans un instant.
02:09Et puis nous reviendrons sur ces 100 premiers jours de Trump également dans le dernier quart d'heure.
02:14Un quart d'heure américain spécial avec notre correspondant américain Pierre-Yves Dugas
02:19qui sera avec nous en visio dans le dernier quart d'heure.
02:26Tendance mon ami, chaque sort en ouverture de Smart Bourse et c'est Lili Zalkin qui nous accompagne aujourd'hui
02:36pour vous apporter les infos clés du jour sur les marchés.
02:38Bonsoir Lili.
02:39Bonsoir.
02:40Les marchés européens qui ont entamé cette semaine avec une note de prudence, mais une prudence toutefois positive.
02:46Oui, le CAC 40 sauve tout de même sa cinquième séance de hausse consécutive,
02:50ce qui n'était pas arrivé depuis plus de deux mois.
02:52L'indice parisien évolue au-dessus des 7600 points aujourd'hui.
02:56Le stock 600 et l'euro stock 50 progressent également en attendant de futures annonces potentielles
03:01sur la guerre commerciale entre Washington et Pékin.
03:03Côté américain, Wall Street a ouvert en légère progression cet après-midi,
03:08là aussi avec pas mal de prudence avant une série de données économiques importantes.
03:12Oui, à l'ouverture, les indices américains évoluent sans grande tendance
03:15alors que débute l'une des semaines les plus chargées du trimestre,
03:18marquées par une série de publications telles que Coca-Cola, Microsoft, Apple, Meta ou encore Amazon.
03:24Dans ce contexte, le rendement américain à 10 ans est stable, autour de 4,25-4,30%
03:29et l'euro dollar se traite aujourd'hui autour de 1,1360.
03:32Un mot des chiffres économiques du jour, l'agenda était relativement léger,
03:36mais on a pris connaissance pour la France des chiffres du chômage du premier trimestre.
03:40Selon les chiffres de la Dares, le nombre de demandeurs d'emploi a bondi de 8,7% au premier trimestre,
03:46soit une hausse de 273 100 inscrits.
03:49Un résultat qui est fortement affecté par la réforme du RSA
03:52et l'évolution des règles d'actualisation qui datent du mois de janvier.
03:55Et puis du côté des entreprises, Vivendi faisait aujourd'hui le bilan de son activité du premier trimestre.
04:01Le groupe français spécialisé dans la production de contenu et le divertissement
04:04a annoncé un chiffre d'affaires stable pour le premier trimestre,
04:07en hausse de 0,3% à taux de change constant, à quasiment 70 millions d'euros.
04:12Quatre mois après sa cession, Vivendi affiche un endettement financier net de 1,66 milliard d'euros
04:18contre 2,07 milliards à la fin de 2024.
04:22Le titre est en hausse de 2%.
04:23Du côté des mid-cap, Exocense a dépassé les attentes avec son activité du premier trimestre.
04:28Oui, le groupe spécialiste de l'optronique de défense fait état d'un chiffre d'affaires
04:32en hausse de 18% à 104 milliards d'euros au premier trimestre à taux de change constant
04:36et c'est porté par la forte croissance de son segment amplification.
04:40Exocense qui est entrée en bourse l'an dernier a par ailleurs confirmé ses perspectives pour 2025.
04:45Mais après avoir bondi de 75% depuis janvier, le titre subit quelques prises de profit,
04:50est en baisse de 2,5% aujourd'hui.
04:52A l'inverse, on retiendra le plongeon de Valneva aujourd'hui à Paris.
04:55Après trois cas présentant des effets secondaires graves,
04:57les autorités sanitaires françaises ont pour le moment décidé de suspendre
05:01l'utilisation de son vaccin contre le chikungunya à la Réunion et à Mayotte
05:05chez les plus de 65 ans.
05:07Dans ce contexte, Valneva dévissait de près de 20% à l'ouverture
05:10avant de réduire ses pertes autour de moins 7%.
05:12Et puis au chapitre fusion-acquisition, MNL,
05:15le territoire bancaire italien est un territoire de consolidation sans fin.
05:20On a appris ce matin que Mediobanca voulait racheter Banca Generali.
05:24Oui, alors qu'elle fait elle-même l'objet d'une offre par Montepaschi,
05:28la banque d'investissement Mediobanca a annoncé vouloir racheter Banca Generali,
05:32qui est détenue à plus de 50% par Generali pour 6,3 milliards d'euros.
05:37Mediobanca évolue en légère progression à la bourse de Milan.
05:40Et puis la star du jour à la bourse de Londres, c'est Deliveroo.
05:43Oui, le groupe de livraison de repas bondit de plus de 17%
05:46après l'annonce d'une proposition de rachat par son rival américain Dordash,
05:49une offre de 3,6 milliards de dollars.
05:52Quel sera le programme de demain sur les marchés, Lily ?
05:55Demain, les investisseurs prendront connaissance de la confiance des consommateurs
05:57du Conference Board d'avril, ainsi que l'enquête Joltz pour le même mois.
06:01En Europe, on attend la publication de la première estimation d'inflation pour avril
06:05et du PIB du premier trimestre pour l'Espagne.
06:08Enfin, on prendra connaissance d'une nouvelle série de publications,
06:11notamment Capgemini à Paris.
06:12Tendance, mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse
06:15et Lily Zalkin vous apportait aujourd'hui les infos clés du jour sur les marchés.
06:28Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
06:32Hervé Guez est avec nous, le directeur des gestions de Mirova.
06:35Bonsoir Hervé.
06:35Bonsoir Grégoire.
06:36Julien Nebenzal, à nos côtés également le responsable des solutions d'épargne de Itoro.
06:40Bonsoir Julien.
06:41Bonsoir Grégoire.
06:42Et Gilles Bazissier est également parmi nous, président d'Ecouti GPS.
06:46Bonsoir Gilles.
06:46Bonsoir.
06:47Nous allons passer donc le cap des 100 premiers jours du second mandat de Donald Trump.
06:53Qu'est-ce que ce cap nous a appris jusqu'à présent du point de vue des marchés,
06:58du point de vue de l'investisseur bien sûr Gilles.
07:00Est-ce qu'on passe un pic de quelque chose, un pic d'incertitude je ne sais pas.
07:05Est-ce qu'on a passé un point de pression maximale sur le plan tarifaire par exemple
07:10avec la séquence Liberation Day, la mise en place de tarifs dits réciproques suspendus pour 90 jours,
07:1614 heures après leur mise en place.
07:18Est-ce qu'on a dépassé quelque chose ou pas encore ?
07:21Probablement.
07:23Ce que les 100 jours nous ont appris c'est que Trump peut mériter un surnom de omniprésent.
07:31Je crois que quelle que soit l'aile politique à laquelle on s'adresse, tout le monde sera à peu près d'accord là-dessus.
07:36Et ça peut être consensuel.
07:39Maintenant, il est probable qu'en effet on ait une forme de calme relatif qui s'installe.
07:51Pour plusieurs raisons.
07:52La première c'est qu'il a dévoilé quand même une partie de son programme,
07:58même si ce programme n'était pas tout à fait écrit dans les modalités.
08:02Ça c'est le premier point.
08:06Ensuite, il y a deux forces de rappel qui sont en train de s'exercer, assez puissantes.
08:11La première c'est les sondages.
08:13Les sondages d'opinion de Trump sont les plus mauvais pour un président en exercice après 100 jours
08:20depuis plusieurs décennies.
08:23Donc ça c'est quelque chose qu'on ne perçoit pas forcément immédiatement en Europe occidentale.
08:31Mais ça va devenir un enjeu.
08:33Et c'est un enjeu et c'est très net.
08:36Donc ça c'est le premier point.
08:38Et sachant que cette dégradation des sondages intervient avant que l'effet inflationniste réel commence à se matérialiser
08:45et avant que l'effet récessif réel sur certains secteurs ou segments ou entreprises
08:52commence à jouer avec les risques sur l'emploi clairement et de faillite sur des PME importatrices de bibelots chinois notamment.
09:03Mais qui peuvent être importants en termes de nombre de business et de salariés.
09:11Le deuxième facteur de rappel c'est celui de...
09:16Comment dire ?
09:17Du bazar.
09:19des forces économiques.
09:24Aux Etats-Unis on ne peut pas longtemps gouverner contre les forces économiques.
09:31Et on a vu tous les grands patrons, que ce soit à l'annonce des résultats ou à des occasions différentes,
09:39sur une large partie du bord politique, qui de façon assez modérée, en choisissant leurs mots bien évidemment,
09:51mais ont clairement posé des lignes rouges.
09:57Oui.
09:57Je crois que les patrons de Walmart et autres sont là à lui expliquer qu'il y avait un risque
10:02qu'il n'y ait pas autant de jouets à Noël aux pieds du sapin aux Etats-Unis que d'habitude.
10:07Exactement.
10:07Et donc on observe aussi, alors est-ce qu'on peut penser que c'est une coïncidence non fortuite,
10:14que les adultes dans la salle de l'administration Trump s'expriment un petit peu plus,
10:21même s'ils veillent à citer trois ou quatre fois le nom de leurs protecteurs pendant leurs interventions,
10:29et que le clan des agités, je dirais, n'a plus trop droit aux médias.
10:37ne s'expriment plus trop.
10:41Donc là également, c'est un facteur qui est plutôt intéressant.
10:43Donc calme relatif qui peut se mettre en place partant d'un mois d'avril,
10:48enfin de quelque chose de très rapide, très brutal, qui a marqué ses 100 premiers jours.
10:52Absolument.
10:52Oui.
10:53Julien, d'accord avec cette idée, c'est un peu la question de court terme, j'entends,
10:57mais après le mois d'avril qu'on a vécu, qui n'est pas tout à fait terminé,
11:00on se demande si le mois de mai pourrait être un peu plus calme peut-être.
11:04On a atteint des niveaux de survente du point de vue de l'analyse technique relativement important sur les marchés d'action,
11:13des niveaux de volatilité, de recherche de couverture par les investisseurs qui n'étaient pas présents avant.
11:19En fait, par rapport à ce moment un peu pessimiste d'avril, l'élection de Trump a suscité un optimisme complètement incroyable.
11:30J'étais vraiment estomaqué.
11:32Et donc on a bien la dynamique de balancier.
11:35D'accord.
11:36On part dans un extrême, on est allé dans l'autre.
11:38Je ne dis pas qu'on repart dans quelque chose d'extraordinairement optimiste,
11:43mais on va forcément corriger cet excès de pessimisme.
11:47C'est ce qu'on est en train de faire.
11:48Il y a un côté un peu un partout, balle au centre.
11:51Il y a eu un optimisme peut-être exagéré au moment de...
11:54Je décris le sentiment, là.
11:55Pardon ?
11:55Je décris le sentiment, pas le un partout.
11:57Je veux dire, il n'y a pas de rationalité.
12:00D'accord.
12:01Dans ce que j'ai dit.
12:03C'est juste que le sentiment...
12:04C'est la variation du sentiment.
12:05Voilà, la variation du sentiment.
12:07Et c'est pour ça que si je devais me prononcer sur le mois de mai,
12:10je dirais que la volatilité devrait être un peu plus basse et la visibilité un peu meilleure.
12:15Voilà.
12:16Mais c'est à peu près, je ne dirais pas au-delà.
12:18En termes de prévision.
12:20Est-ce qu'on a vécu une forme de capitulation ou pas, de votre point de vue, Julien,
12:24au cours des dernières semaines, et notamment la séquence Liberation Day ?
12:26Donc je rappelle, le 2 avril, on présente les tarifs.
12:30Le 8, on les met en place à minuit.
12:32Et 14 heures après, on suspend une bonne partie de ces tarifs dits réciproques
12:35pour le garder que ceux sur la Chine qui auront continué d'augmenter après.
12:40Alors, dans la réaction aux événements, il y a ce phénomène de pessimisme que j'ai décrit.
12:48Et on pourrait parler d'une forme de capitulation.
12:50Mais j'y vois, ce n'est pas ce mot-là que j'utiliserai.
12:53C'est surtout la correction de l'excès lié à Trump.
12:57Parce qu'il y a eu quelque chose vraiment du domaine de la croyance
13:00qui s'est mis en place sur les marchés financiers.
13:02J'ai vu des gens que je qualifiais d'extraordinairement rationnels
13:06m'expliquer en novembre, décembre, janvier
13:08à quel point Trump allait vraiment permettre le développement d'un âge d'or aux Etats-Unis.
13:13Et moi, je disais non, ce qui fait catastrophique et pour les USA et pour le reste du monde.
13:17Je crois même que vous aviez rediffusé sur Smart Bourse un petit extrait.
13:20Je m'aventurais à dire ça.
13:22Donc, ce que je veux dire, c'est que je crois...
13:25Alors, c'est mon prisme.
13:26Je crois que c'est ça qu'on est en train de...
13:29On est en train de réaliser quelque chose de ce côté-là.
13:32Maintenant, les événements qu'on a là, je...
13:36En fait, moi, rien ne m'a surpris...
13:37Je ne savais pas ce qui allait se produire, mais absolument rien ne m'a surpris.
13:40Je crois que tout ça, c'est vraiment la dynamique profonde, historique et économique.
13:462008, la crise financière.
13:48Les banques centrales qui mettent tout l'argent possible pour tenir le choc.
13:54La modification de la notation de la dette américaine.
13:57Les problèmes l'année d'après en zone euro.
14:00Et la conséquence de tout ça, c'est le refus par les sociétés...
14:04Enfin, le refus, le rejet du global pour revenir vers du local.
14:07Et c'est Trump.
14:08Là, Trump de 2016.
14:10C'est le Brexit.
14:10C'est un cycle long.
14:11C'est le Brexit.
14:12Et ce qui se passe aujourd'hui, c'est toujours la même chose, sauf que ça s'intensifie.
14:18Mais c'est toujours la même chose.
14:20Donc, je parlais de pic tout à l'heure.
14:21Il n'y a pas de pic pour moi.
14:22D'accord.
14:22OK.
14:22Dans ce long cycle géopolitique...
14:24On est très, très loin d'avoir vu un pic.
14:26À mon avis, sur cet événement, je reconnais qu'il est surprenant.
14:31Voilà, il a créé de l'émotion.
14:33Mais en termes de dynamique, c'est juste...
14:37Il faut se souvenir qu'en 2020, le président lançait ses troupes sur le Capitole.
14:44On oublie ça.
14:46Oui, oui, non.
14:47Si on remet ça...
14:48Parce qu'il allait partir, donc il n'a pas pu faire plus.
14:51Mais si on remet ça alors qu'il a beaucoup de pouvoir en ce moment,
14:55qu'il s'agisse de géopolitique, d'économie, de ceci, de cela,
14:58il ne faut être surpris de rien.
15:01Et donc, on n'a pas de pic.
15:02On est loin, loin de ça, à mon avis.
15:04Mais les marchés vont s'adapter à cette donne ?
15:08Le capitalisme, normalement, a une plastique suffisante
15:13pour basculer ses investissements d'un secteur à l'autre.
15:16On parle moins de politique verte.
15:18On parle plus de souveraineté, de défense.
15:20Le capitalisme, lui-même, a cette plastique.
15:23Les marchés financiers vont traduire cette plastique.
15:25Mais le chemin qui nous amène vers cet autre État
15:29qui est en train d'être construit,
15:31le chemin est chaotique et il le sort.
15:33C'est pour ça que je ne parle pas de pic, de quoi que ce soit.
15:35Hervé, qu'est-ce que vous retenez de ces 100 jours
15:37et de la manière dont les marchés se sont comportés également ?
15:41Et c'est vrai que Trump reste sans doute le facteur prépondérant,
15:45le driver prépondérant des mouvements d'humeur de marché,
15:49en tout cas sur le court terme.
15:51Oui, je suis assez d'accord avec ce qui a été dit
15:55à la fois sur le court terme et moyen terme.
15:57Donc si on a appris, on a appris quand même plusieurs choses.
16:00D'abord, on a appris que se mettre dans la tête de Trump
16:03était un exercice qu'il fallait essayer d'éviter de faire.
16:08Donc accalmie probablement, rationnellement.
16:11Néanmoins, je ne jurerai pas qu'il va nous sortir d'autre chose.
16:18Donc premièrement, c'est sûr,
16:22ce qui crée un élément d'incertitude fort, extrême.
16:27Après, ce serait vrai que sur les marchés concrètement,
16:29on a vu une volatilité qui a été extrêmement haute,
16:33qui reste assez haute quand même,
16:34même si elle a commencé à corriger,
16:35avec un marché qui a beaucoup rebondi.
16:37Donc une espèce d'anomalie.
16:38On voit bien que les investisseurs ne savent pas trop
16:40comment prendre l'animal, si je peux permettre cette expression.
16:44Mais je crois que plus profondément,
16:46ce qu'on a appris de cette séquence-là,
16:48c'est que l'Amérique est affaiblie.
16:51Et que l'Amérique n'a plus la puissance qu'elle pensait avoir,
16:55y compris avec Donald Trump,
16:58« Make America great again ».
17:00Vous allez voir ce que vous allez voir.
17:02L'Amérique est beaucoup plus faible que ce qu'on peut en croire.
17:06– Et Trump a révélé des fragilités.
17:08– Et Trump a révélé clairement les fragilités,
17:11puisqu'il a clairement tout mis en disant,
17:13écoutez, que ce soit la guerre en Ukraine,
17:16le déficit commercial, l'État arrive,
17:20vous allez voir ce que vous allez voir,
17:21le monde, forcément, je suis l'Empire,
17:24le monde va me dire oui.
17:25Et le monde n'a pas dit oui.
17:28Il n'a pas dit oui sur la géopolitique,
17:30il n'a pas dit oui à une des autres limites
17:32qu'il me semble qu'il faut mentionner
17:34sur l'accord de rappel qu'il y a eu à Trump,
17:36c'est l'effet sur la dette.
17:39On a vu que les créanciers,
17:40d'abord la Chine n'a pas dit oui,
17:42des tarifs à 125, vite, vite, négocions.
17:45Ils ont dit chiche, moi aussi je monte,
17:47et puis on verra bien.
17:48Donc il y a eu une résistance.
17:51Et puis la dette américaine est extrêmement élevée,
17:53dont environ 20-25% détenus par l'extérieur.
17:58Et donc quand vous voulez taper sur vos créanciers,
18:03ce n'est pas si facile.
18:05Moi je ne vous conseille pas dans la vie de tous les jours
18:06de taper trop fort quand même sur les créanciers.
18:09Donc on a des tendances qui se révèlent
18:12et que l'affaiblissement actuel,
18:14avec une société clivée, inégalitaire,
18:17une classe qui ne se retrouve pas dans la mondialisation,
18:20mais avec un déficit commercial extrêmement élevé,
18:23un déficit budgétaire extrêmement élevé,
18:24une dette publique extrêmement élevée,
18:26et ça, ça ne se résout pas avec trois annonces
18:29sur les tarifs, la fin de la guerre.
18:32Et donc on a une Amérique affaiblie,
18:34ce qui n'est pas un bon signe sur les marchés à long terme.
18:38Enfin, il faut clairement prendre conscience
18:40que cet affaiblissement-là,
18:42il ne fait pas plaisir aux Américains
18:44et ça va être...
18:47Je ne sais pas comment ils vont traiter dans les mois qui viennent,
18:51mais on a une situation qui n'est pas très satisfaisante pour Trump
18:54parce qu'il se retrouve, il a quand même beaucoup annoncé,
18:57il a des sondages en berne,
18:58donc tout indique à calmer,
19:01mais il a quand même un électorat des mi-termes bientôt,
19:03donc qu'est-ce qu'il fait vis-à-vis de cette situation ?
19:04Est-ce qu'il capitule en disant,
19:05bon, j'avais annoncé plein de choses,
19:06en fait, je me calme,
19:08parce qu'on va essayer...
19:08On va essayer de poursuivre le système tel qu'il est
19:11le plus longtemps possible sans faire de vagues,
19:14oui, ce qui va repartir sur d'autres types d'annonces
19:16à d'autres endroits, etc.
19:18Donc voilà, probablement une accalmie de court terme
19:21parce que, bon, Donald Trump a l'air de dire
19:24qu'il va prendre le temps, les 90 jours,
19:26on va négocier aussi avec l'Asie, etc.
19:28Mais pour autant, qu'est-ce qui va sortir de cette période d'accalmie ?
19:31Ça ne me paraît pas...
19:32Je ne suis pas très serein.
19:33Est-ce qu'il a déjà abîmé durablement le statut des actifs américains ?
19:39On peut évoquer le dollar,
19:40on peut évoquer les obligations souveraines américaines.
19:43Est-ce qu'il y a déjà un mal durable qui a été fait ?
19:46Alors, je...
19:48Les marchés...
19:49Le capitalisme est très plastique.
19:51Alors, les marchés financiers sont aussi très plastiques.
19:53Ils peuvent bouger vite.
19:54Mais oui, je pense que ça, c'est côté investisseur.
19:57C'est une vraie réflexion qui ne se met pas en place immédiatement.
20:01Non, mais sur du long terme.
20:02L'allocation sur les actifs américains est en train d'être revisité globalement.
20:07C'est-à-dire qu'aujourd'hui, quand vous êtes sur les marchés actions,
20:09un fonds global, c'est 75% de la marquette capitalisation,
20:13c'est les actifs américains.
20:15C'est-à-dire qu'on n'imagine pas qu'on reviendra dans ce schéma de marché
20:18qu'on a connu pendant une paire d'années,
20:20de concentration, d'ultra-domination, d'exceptionnalisme américain,
20:25du point de vue des marchés, en tout cas.
20:26Dans la période qu'on aurait dû vivre,
20:29le flight to quality serait la dette américaine.
20:35Ça n'a pas été le cas.
20:36Et donc, ces fragilités-là créent, je pense, effectivement,
20:40une réflexion assez saine, qui est de dire,
20:43en tout cas sur les marchés actions,
20:45quand on a une économie qui pèse 25% du PIB,
20:48même si elle reste dynamique avec la démographie, etc.
20:50Mais est-ce qu'il faut allouer 75% de son argent à une économie qui pèse 25%
20:55vu les fragilités qu'elle a ?
20:57Donc je pense qu'il y a un mouvement de bascule, clairement,
20:59qui remet quelque part, c'est l'effet pas attendu de Trump,
21:02à mon avis, il remet l'Asie en exergue,
21:09en se disant, finalement, est-ce qu'on a beau dire,
21:12est-ce que ce n'est pas une zone de stabilité relative,
21:15finalement, par rapport à ce qui se passe dans nos démocraties libérales ?
21:19Est-ce que ce n'est pas une zone avec un dynamisme de consommation qui reste élevé ?
21:24Démographique, etc.
21:26Donc oui, une bascule, probablement une recherche d'opportunité vers l'Asie
21:31plutôt que vers les États-Unis.
21:32Je pense que c'est un des effets non voulus des annonces de Trump.
21:37Que donnent les ratings des quitties GPS, justement, à ce stade,
21:40quand on regarde les actifs américains et, en l'occurrence, les actions ?
21:43Alors, nos ratings sont améliorés, fortement,
21:46parce que les cours des actions ont baissé,
21:49les prévisions de résultats ont commencé à baisser,
21:53mais restent quand même...
21:54Enfin, ce n'est pas un enfandrement en général.
21:57Et les sous-secteurs où ça s'effondre, bien sûr,
22:00mais il ne faut pas oublier quand même que 80% de l'économie américaine
22:03sont des services, alors que là, Trump, l'omniprésent,
22:08focalise l'attention de tout le monde sur les marchandises,
22:12les soldes commerciaux, pas sur les services,
22:14pas sur les invisibles, etc., etc.
22:16Donc, il y arrive.
22:18Il est très efficace pour ça,
22:20mais il faut savoir également regarder l'entièreté de la situation.
22:25Et donc, nos ratings sur le monde sont passés de 2 ou 3 sur 10,
22:31où ils plafonnaient régulièrement depuis 3 à 6 mois.
22:35Donc ça, c'était la vision des marchés au plus haut,
22:38finalement, et chèrement valorisées.
22:39Ben oui.
22:40Et à, maintenant, 6 sur 10.
22:44Pour les actions mondiales.
22:45Sur les actions mondiales.
22:46Donc ça, c'est constructif.
22:48Ah oui.
22:48C'est constructif.
22:49Historiquement, ça correspond à des performances ultérieures,
22:53à 3 mois, en rythme annualisé et en moyenne,
22:58à 2 chiffres.
22:59D'accord.
23:00Alors, comment ça se décompose, alors ?
23:02Il y a un distinguo très fort et géographique et sectoriel.
23:07Les pays développés ont vu leur rating s'améliorer.
23:10Les US sont passés de 0,5 au plus bas.
23:13On a même tapé 0, je crois, il y a quelques trimestres,
23:18à, maintenant, 3,5.
23:21Donc c'est une espérance de gain faible, quand même.
23:23Mais ce n'est pas très négatif.
23:26C'est autour de 0.
23:27Au global, là encore.
23:28Il y a des dispersions selon les secteurs et des valeurs encore plus, bien sûr.
23:32L'Europe est un tout petit peu plus constructive.
23:36Et là où il y a les gros...
23:37Ce qui balance, c'est la Chine.
23:42Pour moi, il y a plusieurs Asies.
23:43Il y a le monde chinois.
23:44Les mondes chinois.
23:47Où on a des ratings très constructifs.
23:49Et l'Inde, pas encore.
23:51On est passé de 0 à 4.
23:52Donc ça s'est amélioré.
23:53Mais ça reste quand même encore problématique.
23:57Et puis le Brésil, également, qui est très bien et qui fonctionne bien boursièrement depuis le début de l'année.
24:03Dans le concours de beauté des marchés, effectivement, gros retour des émergents.
24:08Oui, gros retour des émergents.
24:09Et puis, alors, sectoriellement parlant, on a des ratings très favorables sur les secteurs défensifs.
24:18Conso de base, avec là des espérances de gains très élevées pour un secteur qui, normalement, est plan-plan.
24:26Et puis, pour la santé aussi, au sens large, même si c'est moins homogène valeur par valeur, la santé.
24:33Et puis, on a quand même aussi, on a une amélioration du rating de la tech qui est passée de quasi zéro à 3,5.
24:41Et quand on regarde à l'intérieur de tout ça, il y a des valeurs quand même qui sont importantes,
24:46qui ne sont absolument pas concernées par les barrières tarifaires.
24:50Comme les biens de consommation de base, la plupart des entreprises sont installées là où elles produisent, par définition.
25:00Et donc, la tech, les services, et puis il y a le secteur financier européen et euro qui reste également dans la volatilité à beaucoup baisser,
25:11qui paye des dividendes, qui a de belles perspectives en termes de rentabilité.
25:16Et, en plus, on a une vraie consolidation.
25:19Oui, en Italie.
25:21Enfin, Italie-Gerlaine aussi, avec Unicredito et Commercio.
25:26On a vraiment là, à la fois les autorités et les entreprises.
25:31Donc, c'est déjà un marché, on a retrouvé des opportunités là.
25:33Complètement.
25:34L'avènement de l'Asie boursière, de la Chine, des émergents dans le monde de Trump 2.0,
25:43oui, ça fait partie du nouveau régime de marché qu'on peut imaginer, Julien.
25:48On oublie, encore une fois, on oublie l'idée d'un exceptionnalisme américain débridé, démesuré, boursier,
25:54qu'on a vu au cours des 18-24 derniers mois.
25:58Donc, le nouveau régime sera différent.
26:00Les gens qui travaillaient dans l'analyse technique, enfin qui travaillent toujours, mais qui ont fait de la recherche dans l'analyse technique,
26:08considéraient que les sommets de marché se faisaient avec ce qu'ils qualifient, je crois, de manque d'oxygène.
26:17C'est-à-dire qu'il n'y a qu'un petit groupe de valeurs qui emmène l'ensemble de la cote.
26:20De manière générale, je pense que ça caractérise une exubérance.
26:26Et on a passé quelques trimestres avec une poignée de valeurs aux Etats-Unis.
26:31En pensant que c'était le lieu normal, on pensait que c'était la nouvelle norme.
26:35Oui, en fait, c'est le propre des bulles de prendre une situation exceptionnelle et de la qualifier de normale.
26:42Ça, c'est le propre d'une bulle.
26:44Nouveau paradigme.
26:45Voilà, l'appellation du nouveau paradigme.
26:46Donc ça, c'est Gay Brice.
26:47Donc, si on prend ces réflexes de gens qui ont observé des structures de marché,
26:53les analystes techniques, et qu'on l'applique de manière générale à la compréhension qu'on a du marché américain des actions,
26:59on vient de sortir d'une phase d'exubérance.
27:02Donc, l'argent ne disparaissant pas, il va aller sur d'autres marchés.
27:06Mais c'est à peu près la seule conclusion que je vois.
27:08C'est-à-dire que je ne peux pas considérer, tant du point de vue des comportements
27:14que même du point de vue de l'évolution des prix eux-mêmes,
27:16je ne peux pas considérer que des tendances sont naissantes ailleurs.
27:20Vous ne pouvez pas dire sur moyen long terme,
27:22la Chine va surperformer les Etats-Unis, l'Europe va surperformer...
27:25Ce n'est pas encore clair aujourd'hui pour vous dans la dimension d'analyse que vous utilisez ?
27:31Alors, déjà dans une logique globalement haussière,
27:35non, parce que je ne pense pas que ça puisse se produire pendant deux ans.
27:37Je pense que pendant deux ans, les marchés d'action vont baisser globalement.
27:41D'accord.
27:41Surtout les marchés américains.
27:43Donc, aller trouver là-dedans des choses qui respirent mieux,
27:47j'ai très peu d'arguments, j'ai très peu d'éléments.
27:49Donc, je ne peux pas répondre aux grands-choses.
27:51Il va de soi qu'il y a des choses en Europe qui vont forcément procurer une défense en termes de performance.
27:58Ça, c'est sûr.
27:59Le secteur bancaire, effectivement, me paraît, et encore aujourd'hui, vraiment très intéressant.
28:05L'unification du marché de capitaux, enfin, les besoins qu'a l'Europe,
28:09ça va aussi se traduire dans le secteur financier.
28:11L'accélération de la construction européenne va aussi se traduire là.
28:14C'est-à-dire qu'on va vraiment y aller.
28:16Donc, il y a des choses sur lesquelles on va pouvoir s'appuyer.
28:19Mais dégager des tendances, non.
28:20Pour moi, c'est encore...
28:21D'abord, c'est une tendance baissière sur les actions américaines.
28:24Ça va peser sur l'ensemble des actions mondiales.
28:26Et quand je dis ça, ça n'empêche pas, par exemple,
28:30le marché des actions européens de revenir sur son sommet, quelque part, cet état d'égration.
28:34Je ne fais pas du tout de timing.
28:35J'entends.
28:35Juste que la tendance profonde est là.
28:38Et qu'on va aller vers un épisode de panique ou de...
28:41Je ne sais pas si ce sera la forme d'une panique, mais vous évoquez la capitulation.
28:46Je pense qu'elle est devant nous.
28:47C'est-à-dire qu'il va y avoir un moment où on va s'inquiéter de la totalité du système.
28:52Je pense qu'on va dans cette direction.
28:54Et donc, tout ce qui peut se passer sur ce chemin,
28:56que le Japon fasse mieux, que la Chine fasse mieux que ceci, que cela.
28:59C'est en attendant la capitulation qui est devant nous.
29:01Voilà.
29:01Je pense que c'est beaucoup de gesticulation pour pas grand-chose.
29:05Bon, sur le plan des marchés, vous évoquiez l'Asie tout à l'heure.
29:08Gagnant de potentiel, effectivement, dans ce bras de fer tarifaire
29:12ou ce bras de fer, cette recomposition géopolitique avec les États-Unis.
29:16Il y a une traduction boursière, il y a une traduction pour l'investisseur, effectivement, de cette analyse, de ce constat, Hervé ?
29:25Aujourd'hui, en termes de réallocation ?
29:27Est-ce que oui ? Est-ce que c'est là où on a envie d'être ?
29:30Alors, c'est là où on a envie aujourd'hui d'explorer.
29:36C'est-à-dire, clairement, l'Europe est une zone qui peut paraître défensive,
29:40notamment sur le secteur financier, mais l'Europe souffre toujours quand même de gros handicaps.
29:45C'est une croissance sous-jacente qui est quand même pas folichonne.
29:50Donc, ça limitera quand même le potentiel moyen terme.
29:54La réponse géopolitique de l'Europe à ce qu'a fait Trump,
29:58il y a la vision optimiste de dire que c'est une accélération de la construction européenne,
30:02souveraineté européenne à tous les étages.
30:05Ça peut être aussi...
30:06Ça peut se discuter.
30:07Ça peut se discuter.
30:08C'est plus ou moins d'union, l'Europe face à Trump ?
30:11Voilà.
30:11Ça peut être aussi un accélérateur de désunion.
30:15Honnêtement, je n'ai pas de boule de cristal là-dessus.
30:17Mais donc, il y a une incertitude quand même, il y a une fragilité en tout cas sur la construction européenne
30:21qui est latente, avec tous les partis qui sont en gain d'électeur,
30:28la tentation de chacun pour soi commercial, etc.
30:31Donc, la réponse de l'Europe dans son ensemble à ce qui se passe ne me paraît pas garantie non plus.
30:37Donc, aujourd'hui, si on cherche une alternative où il y a une zone de dynamisme,
30:45de consommation, d'émergence d'une classe moyenne, etc.,
30:48elle est plutôt vers l'Asie, oui.
30:51Donc, voilà, je ne vais pas vous donner là des sous-secteurs ou des pays.
30:55Non, non, non.
30:56Mais c'est vrai que c'est ça qui va être compliqué.
30:58C'est-à-dire que l'Asie en tant que continent, c'est...
31:01L'Europe, c'est compliqué, mais alors l'Asie, c'est encore plus compliqué.
31:07Effectivement, investir en Chine, c'est des problématiques particulières.
31:10On peut quand même se souvenir de ce qui s'est passé plusieurs fois sur les actions chinoises
31:14quand le gouvernement décide de se dire que finalement, trop de riches, c'est quand même pas bien.
31:18Donc, c'est quand même un système capitaliste pas si favorable que ça aux actions.
31:23Voilà. Par contre, l'Inde a pas mal corrigé.
31:26Donc, il me semble qu'il y a des zones sur lesquelles il faut clairement aujourd'hui regarder les opportunités dans le monde asiatique.
31:32Oui. Bon. Vous parliez des défensives tout à l'heure, consommation de base.
31:36Et en même temps, il y a des bons ratings sur des secteurs aussi cycliques aujourd'hui, c'est ça, Gilles ?
31:41Voilà. Alors, plus valeur par valeur ou des sous-secteurs.
31:47Alors, il y a le sous-secteur des softwares qui recèlent beaucoup de valeurs très intéressantes selon nous,
31:53qui ont beaucoup baissé dans l'épisode de déprime généralisée
32:00et qui a un comportement très intéressant, boursièrement parlant,
32:09et des dynamiques de perspective qui sont inchangées par rapport à il y a six mois,
32:16sachant qu'on vient de sauter un obstacle assez important, de croissance.
32:21Donc, on a la même croissance qu'avant sur beaucoup de valeurs du software,
32:28notamment liées à l'automatisation, notamment liées à l'information artificielle,
32:34à la robotisation, à la mécanisation des process.
32:36Et là, les Etats-Unis sont mondiaux.
32:43Alors, il y a le monde chinois étroit qui leur est interdit, bien évidemment,
32:49par les champions locaux.
32:52Alors, j'enlève Nvidia et les valeurs liées à Nvidia,
33:01parce que là, il nous semble que cette valeur est toujours surévaluée
33:08et qu'elle risque de souffrir d'une dynamique de perspective
33:13plus négative que prévue à un moyen terme.
33:17Il y a des déceputions à venir sur les perspectives d'un groupe comme Nvidia.
33:21Entre des développements d'informations artificielles
33:25beaucoup plus frugaux en Asie, à la Dipsy et autres,
33:30et qui conviennent très bien à 90% des usages rentables,
33:35rentabilisables de ces outils-là.
33:40Et même si l'Asie et Dipsy, même si peu d'entreprises européennes
33:44ou américaines utilisent ce Dipsy,
33:46ça met quand même une pression au global à la baisse.
33:49L'autre élément, c'est que ça émule des réponses également low-cost
33:55par rapport à un Nvidia qui...
34:01Enfin, c'est une véritable armada
34:03avec des puces qui...
34:05Donc vous dites, la grande course aux capacités,
34:07elle va à un moment quand même délivrer une certaine déception
34:12par rapport à ce qu'on attend aujourd'hui.
34:13C'est normalement l'histoire de la technologie.
34:15Oui.
34:17Et on commence à en voir des effets pratiques
34:21en termes de concurrence,
34:23attirés par l'immense gâteau de profit de Nvidia et Consor.
34:30Voilà, mais moi je m'intéresse...
34:31Donc software.
34:32C'est des utilisateurs au software
34:34qui n'investissent pas des milliards et des milliards
34:38dans des dizaines de milliards
34:41et globalement des centaines de milliards
34:44dans des data centers,
34:47mais qui pratiquement, de façon tangible,
34:50amènent à leurs clients des solutions
34:52dont le retour sur investissement est très élevé.
34:55Dans les circonstances actuelles de ralentissement,
34:58certains, pour certains sous-secteurs,
35:02peut-être de courte durée, il faudra voir,
35:08ou de poursuites de la croissance,
35:12mais de batailles à la part de marché.
35:15Voilà, dans une logique où on n'est quand même pas loin
35:17du plein emploi aussi aux Etats-Unis,
35:19où il y a des vraies pressions inflationnistes un peu partout,
35:21la substitution du travail par le capital
35:25va continuer.
35:27La SAP qui a publié des chiffres la semaine dernière,
35:29je crois, qui étaient des chiffres stratosphériques,
35:32explique effectivement,
35:32dans un monde potentiellement moins optimal demain,
35:36la recherche d'efficience, d'efficacité,
35:38elle sera doublement appréciée
35:40par les investisseurs et par les entreprises.
35:44Ils sont très très riches dans ces valeurs-là.
35:47On peut citer ServiceNow, par exemple.
35:48Oui, bien sûr.
35:49Les Etats-Unis, qui ouvrent des comptes
35:55de façon de plus en plus rapide.
35:58Et pour vous, Nvidia n'a pas fini de souffrir ?
36:01Non. D'accord.
36:01Les semi-conducteurs en plus,
36:03on a une espérance de gain négative sur Nvidia,
36:06et en plus dans un secteur qui est connu pour sa volatilité.
36:08Donc, espérance de gain négative et volatilité,
36:12il y a beaucoup mieux ailleurs.
36:13C'est des valeurs qui peuvent encore souffrir, Julien.
36:16C'est cette magnifique-là.
36:17On va avoir une poignée d'entre elles
36:18qui publient cette semaine.
36:20Nvidia, ce sera un peu plus tard,
36:21à la fin du mois de mai.
36:23Mais ces valeurs qu'ont porté l'édifisme
36:25de l'exceptionnalisme américain,
36:28elles n'ont pas fini encore de souffrir aujourd'hui.
36:30Beaucoup de retail qu'a racheté aussi.
36:32Alors, j'essaye de suivre ça.
36:33C'est compliqué parce que d'agglomérer des flux du retail,
36:37ce n'est pas évident.
36:38Mais je comprends quand même qu'ils rachètent
36:40à peu près tous les creux de marché
36:41et que quand ils rachètent des single stocks,
36:43c'est souvent les darlings du marché américain.
36:46Donc, ça va de Amazon à Nvidia
36:48en passant par Google ou d'autres.
36:51Oui, pour le retail,
36:54on a eu le Covid,
36:56la fermeture des économies,
36:58les marchés actions
36:59qui ne savaient pas ce que valait l'économie.
37:01Donc, ils se sont descendus de 30%
37:04et qui est arrivé l'investisseur particulier
37:06qui était sous-sol chez lui
37:07et qui était ravi de mettre son salaire
37:11qu'il touchait finalement,
37:12sans travailler,
37:13sur les marchés d'action.
37:16Alors, ils l'ont fait une fois,
37:17pour ceux qui ont suivi un peu la politique monétaire
37:20parce qu'ils se sont intéressés à ça,
37:21ils ont vu que les taux montaient,
37:23qu'à un moment, ils ne montraient peut-être plus.
37:24ils ont acheté à nouveau,
37:25ça a encore marché.
37:27Et puis, alors là,
37:28il y a cette espèce de trou d'air
37:30que personne ne comprend,
37:32mais qui est quand même significatif.
37:33C'est du 25, 30, 40%,
37:35donc ça y va.
37:36Donc, c'est encore mieux.
37:38Je suis moi-même entouré de gens
37:39qui m'expliquent qu'il faut absolument profiter
37:42de cette opportunité.
37:45D'abord, il y a une bulle
37:48à l'intérieur du marché
37:50intelligence artificielle.
37:51Donc, ça, je l'avais décrite
37:52parce qu'elle était quand même très visible.
37:53Mais la partie,
37:55la poignée de valeur,
37:57donc la partie GAFAM au sens large,
37:58la poignée de valeur
37:59qui tire l'ensemble de la cote,
38:01ce n'est pas que c'est une bulle,
38:02c'est la remontation
38:04de la fin d'un marché haussier
38:05un peu séculaire,
38:06enfin, pas séculaire,
38:07décennale.
38:08Oui, long terme.
38:09Décennale, plus long terme.
38:10Donc, ça, c'est passé à nous.
38:12Donc, la capacité pour que ces titres
38:13reviennent avec le soutien des particuliers
38:15qui, pour la troisième fois,
38:17refont la même chose,
38:18pour moi, elle est quasiment nulle.
38:19Ils ne croient absolument pas.
38:20Donc, je pense que ça ne sert à rien.
38:22Alors, c'est volatile,
38:23c'est intéressant pour ceux
38:24qui aiment bien acheter en bourse,
38:25revendre trois semaines plus tard,
38:27se sentir brillant d'avoir fait ça
38:29et ils peuvent l'être.
38:30Tant mieux.
38:31Mais sur un plan à 5-10 ans,
38:32vous dites que ce n'est pas les meilleurs...
38:34Le cycle économique
38:35sur lequel je me fonde toujours
38:36pour la location,
38:37là, maintenant,
38:38me demande de réduire
38:38la par action cette année
38:39et significativement.
38:41Et significativement,
38:42pas un peu, franchement.
38:44Début 2019, point bas.
38:47Oui.
38:48Fin 2022, point bas.
38:50Bon, si je reviens en arrière,
38:51c'est le cycle de 3 ans et demi,
38:524 ans de quitte.
38:52Ça marche parfaitement
38:54depuis 25 ans.
38:55Ça nous emmène
38:56fin 2026.
38:57Mais pour avoir un creux
38:58fin 2026,
38:59il faut quand même
38:59avoir fait un sommet avant.
39:01Et comme on est début 2025,
39:02je le dis,
39:04le sommet,
39:04soit il est fait,
39:05soit il est juste devant nous
39:06en termes de mois.
39:07mais c'est vraiment
39:08pour dégager les marchés.
39:09C'est ça.
39:10Totalement.
39:11Vous dites là,
39:11chaque hausse supplémentaire
39:13ou chaque rebond du marché,
39:14c'est plutôt des zones
39:15pour s'alléger,
39:15pour ceux qui ont encore
39:16beaucoup d'actions
39:17aujourd'hui en portée.
39:18systématiquement.
39:18C'est le raisonnement opposé
39:19de fin 2022,
39:21où le cycle était avec nous
39:23malgré la hausse de taux,
39:24malgré l'Ukraine,
39:25le cycle était avec nous.
39:27Maintenant,
39:28si on fait la séquence Covid
39:29qui n'a pas été très claire
39:30pour tout le monde,
39:31moi le premier,
39:32c'est compliqué,
39:34mais vous prenez
39:34toute la politique monétaire américaine
39:36suite au premier grand pic
39:38d'inflation,
39:39toutes les hausses de taux,
39:41ça devait créer une récession,
39:42ça n'en a pas créé.
39:43Il devait baisser les taux
39:43de 6 fois 25 ou 50 points de base,
39:46ça n'a jamais été fait de ça.
39:48Comme tout le monde
39:48a raconté n'importe quoi
39:49pendant deux ans.
39:50Il faut être rationnel,
39:52il faut être réaliste,
39:53il faut voir tout ça.
39:54Donc aujourd'hui,
39:55dans le contexte actuel,
39:57faire des hypothèses
40:00dans lesquelles on peut revenir
40:00à la situation d'avant
40:02sur les réseaux,
40:03etc.
40:03Le fait de poutre,
40:05donc j'achète, etc.
40:05Ça n'a aucun sens.
40:06D'accord.
40:07Ça s'est cassé ça.
40:08On a raconté n'importe quoi
40:09pendant deux ans.
40:10Donc la seule chose
40:10sur laquelle il faut se fonder
40:12en ce moment,
40:12c'est, je pense,
40:13c'est les tendances fortes
40:15de l'économie,
40:15les tendances profondes,
40:16intimes de l'économie.
40:17Les cycles sont là pour le dire.
40:19D'une certaine manière,
40:21appuyons-nous là-dessus
40:21parce que ça,
40:22c'est une réalité.
40:23On ne peut pas faire pousser
40:25du blé en décembre.
40:27Donc on ne peut pas,
40:29quand tout va bien,
40:30on sait que nécessairement
40:32ça ira beaucoup plus mal.
40:33Dans un certain temps,
40:34on a des cycles
40:34qui sont identifiés.
40:35Voilà, il faut en profiter.
40:37Et je le dis,
40:38ça me semble,
40:39il y a peu de choses
40:39dont vous êtes sûr,
40:41mais ça c'est clair,
40:42réduire l'exposition
40:44aux actions,
40:44ça me semble assez évident.
40:45Vous êtes dans quel état d'esprit
40:49quand vous gérez,
40:50pilotez des investissements,
40:51des allocations
40:52chez Mirova,
40:53l'idée quand même
40:53de continuer
40:54de réduire du risque
40:54aujourd'hui ?
40:55Nous, on est beaucoup plus sereins
40:57parce qu'on a des mandats
40:59d'investissement.
41:00Donc on investit
41:01sur les classes d'actifs.
41:02Donc si nos clients
41:02veulent être investis en actions,
41:04ils seront investis en actions.
41:06Si ils veulent être investis
41:06en obligataire,
41:07ils seront investis en obligataire.
41:08Donc du coup,
41:09je ne me pose pas effectivement
41:11la question de
41:12quand va être
41:13la prochaine crise.
41:15et je ne me hasarderais
41:17alors pas à la prévoir
41:21puisque tous les points
41:22de crise
41:24sont quand même liés
41:25soit à des chocs exogènes
41:28où il se passe des choses.
41:29Donc qu'est-ce que ça se passera
41:30en 2026,
41:32comme vous le dites,
41:33ou en 2027,
41:34ou en 2028 ?
41:36Mais ça commence à faire long,
41:374 ans,
41:38et qu'est-ce qui se passera
41:39d'ici là ?
41:40Je ne sais pas.
41:40Par contre,
41:42moi je ne serais pas aussi
41:43pour le coup aussi négatif
41:45que ce qui a été dit
41:47sur deux choses.
41:49Premièrement,
41:50sur la partie IA,
41:54il va y avoir des...
41:56Évidemment,
41:57je serais beaucoup plus inquiet
41:59des modèles OpenAI,
42:00les applications,
42:02qu'est-ce qu'on va faire
42:02et comment on va commercialiser ça.
42:05Par contre,
42:06l'investissement en...
42:08L'infrastructure ?
42:09En infrastructure.
42:10Les équipements,
42:11l'infrastructure ?
42:11Les équipements,
42:12c'est une tendance
42:13qui est partie,
42:14qui va générer
42:15des gros processeurs,
42:17des plus petits,
42:18de l'efficacité, etc.
42:19Mais c'est un rythme soutenable ?
42:20Il peut y avoir une récession ?
42:21Le rythme sur lequel
42:21on a valorisé
42:22des entreprises
42:23de ce secteur-là,
42:24c'est un rythme
42:25qui peut être encore soutenable ?
42:26On était à quoi ?
42:27On était à 24,
42:2825 fois le résultat
42:29sur du NVIDIA ?
42:30La question de NVIDIA,
42:32ce n'est pas le multiple
42:35de valorisation,
42:36c'est le niveau de marge.
42:38C'est le niveau de marge
42:40de ces entreprises.
42:41Les marges,
42:41elles commencent à baisser
42:42un peu peut-être
42:43chez NVIDIA aussi.
42:44Mais partant de niveau...
42:45Pas encore.
42:46Pas encore.
42:47Pas encore.
42:47Pas encore.
42:48Et probablement,
42:49le prochain trimestre
42:50montrera qu'il n'y a pas
42:51encore de niveau de baisse.
42:53Donc,
42:53je suis d'accord avec...
42:55Je viens assez régulièrement,
42:57je ne me sens pas
42:58complètement serein
42:59dans l'écosystème
43:01dans lequel on est entouré,
43:02vu la géopolitique,
43:04etc.
43:05Donc,
43:05il y a un fond de...
43:07Quelque chose de majeur
43:08pourrait survenir.
43:09Par contre,
43:10est-ce que c'est dans
43:10un an,
43:11deux ans,
43:12trois ans,
43:13quatre ans ?
43:14Je ne sais pas vous dire.
43:15Et la micro,
43:16tient.
43:16Enfin,
43:16ce que montrent
43:17les résultats des entreprises.
43:19Premier trimestre.
43:20Premier trimestre.
43:21Probablement,
43:22second en partie,
43:24puisque on va avoir
43:25un effet retard
43:26qui est en fait là,
43:28on restait au cage,
43:29etc.
43:29Donc,
43:30je ne suis pas non plus
43:31très à crainte
43:33sur les résultats
43:34du deuxième trimestre.
43:37Voilà.
43:37Donc,
43:38je ne suis pas si négatif
43:40sur le court terme.
43:41Oui,
43:42j'entends,
43:42mais c'est vrai
43:42que je reviens
43:43à ma séquence
43:44Libération Day
43:44pour discuter
43:46avec pas mal
43:46d'investisseurs
43:47vétérans aussi.
43:48Le 8-9,
43:50il y en a quand même
43:51qui m'ont raconté
43:52que franchement,
43:54il n'y avait plus de repères.
43:55Avant qu'il annonce
43:56la suspension
43:57des tarifs réciproques,
43:59waouh,
43:59pas de refuge,
44:02tout qui baisse,
44:03pas de poutre,
44:04pas de flore,
44:05rien.
44:07On ne voit pas ça.
44:08Ce qui aime beaucoup
44:09les nouveaux paradigmes,
44:11les annonces tarifaires,
44:13c'était un nouveau paradigme.
44:15Ça a été vécu comme ça.
44:17Non,
44:17mais c'est pas vécu comme ça.
44:19Factuellement,
44:20en pourcentage
44:22de barrières douanières,
44:24qui nous faisaient rentrer
44:25l'économie
44:26dans un monde
44:28qu'on n'avait,
44:29moi,
44:29jamais connus.
44:31Pas appris.
44:33On n'avait pas connu,
44:34on n'avait pas appris.
44:36les 10% de Nixon
44:37pour les Français,
44:38ça paraît,
44:40mais c'était que 10%.
44:41Donc,
44:41on rentrait effectivement
44:43dans quelque chose.
44:45Mais ce qu'on a appris
44:46de Trump,
44:46c'est qu'un jour,
44:47il nous fait exploser
44:48l'économie mondiale
44:49en disant,
44:49avec moi,
44:50vous allez voir ce que vous allez voir,
44:51la mondialisation,
44:51c'est fini,
44:52je vous mets des barrières douanières
44:53à 30%,
44:54100%.
44:55Puis,
44:55le lendemain,
44:56on dit,
44:56bon,
44:56finalement,
44:56il faut qu'on y réfléchisse
44:57et peut-être que...
44:59On n'a pas parlé,
45:00mais l'épisode Poel aussi.
45:02Poel,
45:02je vais terminer le plus vite possible
45:04pour en venir à...
45:05Non,
45:05mais je n'ai aucune intention
45:06de le limoger
45:07avant la fin de ce moment-là.
45:08Ce qui s'est passé le 2 avril...
45:09Je pense que ça,
45:09ça a beaucoup joué aussi,
45:10quand même.
45:10Tout à fait,
45:10mais le 2 avril,
45:12c'est les annonces,
45:13elles sont à un niveau
45:14qui était le maximum
45:15que vous pouvez penser,
45:16avec un niveau de rapidité
45:17le plus élevé possible,
45:19ce qui fermait la porte
45:20à la mentalité
45:21qui s'était installée.
45:22Oui,
45:22mais c'est des annonces
45:22pour négocier.
45:23Donc,
45:24partant de ça,
45:25l'annonce ce jour-là,
45:26elle est tout à fait rationnelle,
45:27c'est-à-dire une vente massive
45:30marché-action,
45:31quand on vous dit...
45:32La réponse de marché est logique.
45:35Maintenant,
45:35on vous dit,
45:35bon,
45:36en fait,
45:36non,
45:37encore un peu de temps,
45:37M. Le Bourreau,
45:38finalement,
45:38le système dans lequel on vit,
45:40est-ce qu'il ne faut pas
45:41le faire durer un petit peu ?
45:42Et puis,
45:43etc.
45:43Donc,
45:44moi,
45:44je ne sais pas combien de temps
45:45le système dans lequel on vit
45:47peut durer encore.
45:49Bon,
45:50en tout cas,
45:51il y reste 1360.
45:52Et quelque part,
45:53j'espère assez égoïstement
45:54qu'il puisse durer encore un petit peu,
45:55parce que je ne sais pas
45:56ce qui se passera.
45:57Oui,
45:57c'est la question.
45:58Le grand reset,
46:00oui,
46:01c'est la question.
46:01Qui provoquera le...
46:02C'est la question.
46:03Il reste 1360 jours
46:05de mandature à Donald Trump
46:06pour nous éclairer peut-être
46:08un peu plus encore
46:09sur le prochain système
46:10ou la préservation de celui-là.
46:12Merci beaucoup,
46:13messieurs.
46:13Merci d'avoir été
46:13invité de Planète Marché
46:14ce soir.
46:16Hervé Guès,
46:16directeur de gestion de Mirova
46:17était avec nous.
46:18Julien Ebbenzal,
46:19responsable des solutions d'épargne
46:20de Itoro
46:21et Gilles Bazichir,
46:22le président d'Equity GPS.
46:28Le dernier quart d'heure
46:29de Smartbourg chaque soir,
46:30c'est le quart d'heure thématique
46:31et comme chaque lundi,
46:33le thème,
46:33c'est celui des Etats-Unis.
46:35Des Etats-Unis sous Donald Trump
46:37après 100 jours de mandature
46:39et des sujets qui restent
46:41bien des équations compliquées,
46:43notamment la question budgétaire.
46:45Nous allons en parler
46:46avec Pierre-Yves Dugas,
46:47correspondant américain
46:47avec nous en visio
46:48depuis Washington.
46:50Bonjour Pierre-Yves,
46:51merci beaucoup
46:52d'être avec nous.
46:54Oui, je disais,
46:55bon,
46:55il y a l'aspect tarifaire,
46:56on y reviendra,
46:57mais il y a toujours
46:58quand même l'idée
46:59qu'il va falloir trouver
47:00un équilibre budgétaire
47:02aux Etats-Unis
47:03après des années
47:04où le déficit
47:05et la dette
47:05se sont envolées.
47:07Donald Trump refuse,
47:09par exemple,
47:09toute idée
47:10d'augmentation d'impôts
47:11pour les super-riches,
47:13pourtant une idée
47:14qui était soutenue
47:15par certains membres
47:16du parti républicain.
47:17On a pu y croire
47:20pendant quelques jours
47:21la semaine dernière
47:23parce que cette idée
47:24qui est une idée taboue
47:25pour les républicains
47:26de tolérer une augmentation,
47:29un relèvement
47:30des tranches marginales
47:31d'imposition
47:32sur le revenu
47:32pour les plus riches,
47:34cette idée taboue
47:35a été évoquée
47:36par des gens
47:37qui ont été
47:37très très proches
47:39de Donald Trump,
47:40Steve Bannon en particulier,
47:42qui maintenant
47:42est un agitateur
47:44qui est un concurrent aussi
47:47puisqu'il a lui aussi
47:49son podcast sur Apple.
47:53Steve Bannon
47:54qui a fait de la prison
47:55pour Donald Trump
47:56et qui maintenant
47:56est dans le monde
47:58des médias
47:58et qui approche
48:00la question
48:01du relèvement éventuel
48:03du taux d'imposition
48:04marginale
48:04des Américains
48:05les plus riches
48:05non pas sous l'angle
48:07tellement de la fiscalité
48:09et de la réduction
48:10du déficit
48:11mais sous l'angle
48:12purement électoral
48:13pour ne pas dire
48:14électoraliste
48:15et là je pense
48:16que sa démarche
48:18est intéressante
48:19même si elle a
48:20in fine été
48:20rapidement écartée
48:22par Donald Trump.
48:24Le raisonnement
48:25de Steve Bannon
48:25est le suivant.
48:27Si nous voulons
48:28vraiment
48:29transformer durablement
48:32le parti républicain
48:33et en faire
48:33non pas
48:34le parti des riches
48:36mais le parti
48:37du peuple
48:37qui avait été
48:38laissé pour compte
48:39dans la mondialisation
48:40nous allons couper
48:42l'herbe sous le pied
48:43à la gauche démocrate
48:44en adoptant
48:46au moins une partie
48:47de leurs recommandations
48:48et en acceptant
48:49que les millionnaires
48:51payent davantage
48:53d'impôts.
48:55Ce serait un moyen
48:55de détruire
48:58cet argument
48:59qui est avancé
48:59par la gauche
49:00du parti démocrate
49:01et même par le centre
49:02du parti démocrate.
49:04Alors de quoi parle-t-on ?
49:06On parle aujourd'hui
49:07d'une tranche
49:08maximum d'imposition
49:10sur le revenu
49:11qui est presque
49:12à 40%
49:13et
49:14enfin qui est
49:17à 37%
49:17et qui pourrait
49:18pratiquement remonter
49:19à 40%
49:20de quoi rapporter
49:22au Trésor américain
49:23entre 20 et 40 milliards
49:25de dollars
49:25et Donald Trump
49:26par an.
49:27Et Donald Trump
49:28dit non
49:28il ne faut pas le faire
49:30parce que si nous faisons ça
49:31nous allons perdre
49:32de l'argent.
49:34Son raisonnement
49:35n'est pas absurde
49:37parce que les expériences
49:38passées
49:39lorsque la Californie
49:42ou lorsque l'état
49:43de New York
49:43ont procédé ainsi
49:45on a vu un exode
49:47assez rapide
49:47des plus grandes fortunes
49:50dans des états
49:51moins taxés
49:52et la même chose
49:52pourrait se produire
49:54si quelques grands
49:56milliardaires
49:57aux Etats-Unis
49:57décidaient
49:58de quitter
49:59les Etats-Unis.
50:00Le Royaume-Uni
50:00a essayé
50:01et s'est aperçu aussi
50:02que le rendement
50:03de ces augmentations
50:05fortes
50:05de taux marginal
50:06d'imposition
50:07des plus riches
50:07n'était pas du tout
50:09celui qui était escompté.
50:10Le problème
50:10c'est que
50:11même si on obtient
50:1320 milliards
50:13la première année
50:14on risque d'en obtenir
50:15un peu moins
50:15l'année suivante
50:16parce qu'il y aura
50:17moins de millionnaires
50:18et de milliardaires
50:19à taxer.
50:21Et puis
50:21il faut tout de même
50:22trouver malgré tout
50:24un moyen
50:24de financer
50:26ces extraordinaires
50:27promesses électorales
50:28qui ont été faites
50:29par Donald Trump
50:30notamment
50:31l'élimination
50:32de la taxation
50:32des pensions
50:34de retraite
50:35Social Security
50:36du régime général
50:37de retraite
50:37l'élimination
50:38de la taxation
50:39sur les pourboires
50:40tout ça
50:41coûterait quelque chose
50:42sur 10 ans
50:42comme 2000 milliards
50:44de dollars
50:44et même en augmentant
50:46un petit peu
50:47les impôts
50:48sur les riches
50:49vous voyez
50:49qu'avec un rendement
50:50maximal escompté
50:51de 40 milliards
50:52par an
50:52on n'arrive pas
50:53même sur 10 ans
50:54à boucher ce trou.
50:56Bon effectivement
50:57mais un petit effet
50:58l'affaire effectivement
50:59il a quand même
50:59quelques notions
51:00de rationalité économique
51:03quand il s'agit
51:04de ne pas augmenter
51:05les impôts
51:06des super riches
51:06Pierre-Yves
51:07Oui alors
51:09il faut bien voir
51:10que le parti républicain
51:11surtout maintenant
51:12qu'il est magaïsé
51:14qu'il est trumpisé
51:15n'est plus
51:17le parti républicain
51:18libéral
51:19libre-échangiste
51:20ouvert à l'immigration
51:21qu'il était
51:21quels sont les grands
51:22les grands thèmes
51:24qui soudent
51:25l'électorat républicain
51:26c'est le moins
51:27d'impôts possible
51:28le moins d'immigration
51:29possible
51:30la plus grande
51:31sévérité possible
51:32à l'égard des criminels
51:33et si on touche
51:36à un de ces piliers
51:37on risque
51:39de faire éclater
51:40la coalition
51:40j'ai oublié
51:41le quatrième pilier
51:42qui est important
51:43c'est la lutte
51:43contre le wokisme
51:44mais de tous
51:46ces thèmes très forts
51:47qui soudent
51:48l'électorat républicain
51:49celui de ne pas toucher
51:51à la fiscalité
51:51des plus riches
51:52parce que ça ne sert
51:53à rien
51:53et que c'est de la pure
51:54démagogie en fait
51:55il n'y a pas de trésor caché
51:58pas plus aux Etats-Unis
52:00qu'en Europe
52:01suivez mon regard
52:02on l'a bien suivi
52:04Pierre-Yves
52:05sur l'aspect tarifaire
52:07donc toute la question
52:08étant de savoir
52:09quand est-ce que
52:09les barrières douanières
52:10notamment vis-à-vis de la Chine
52:11vont mordre
52:12l'économie américaine
52:14et donc le consommateur
52:16américain
52:17on n'y est pas encore
52:18vous dites
52:18Pierre-Yves
52:19alors c'est assez incroyable
52:22c'est un paradoxe
52:23ou c'est simplement
52:24un effet calendrier
52:25c'est peut-être
52:27un peu les deux
52:27mais le New York Times
52:29et le Washington Post
52:30nous expliquent
52:31depuis le 1er janvier
52:33que l'économie américaine
52:34est en chute libre
52:35que ça va être
52:36une catastrophe terrible
52:37que le consommateur
52:38est terrorisé
52:38etc.
52:40pour l'instant
52:40la consommation a tenu
52:42alors elle va peut-être
52:43décrocher au mois de mai
52:45mais les derniers chiffres
52:47qu'on a
52:47et qui ont été collectés
52:49par les systèmes de paiement
52:52gérés par Chase
52:53et Bank of America
52:55par exemple
52:56montrent que les dépenses
52:57de consommation
52:58des américains
52:58dans la première quinzaine d'avril
53:00ont encore progressé
53:01de 3,5
53:02et que la part discrétionnaire
53:05de ces dépenses de consommation
53:06a progressé davantage
53:08alors c'est peut-être
53:09un effet
53:09de dépenses avancées
53:11en anticipation
53:13des hausses de prix
53:16liées au droit de loi
53:17parce qu'on note
53:19que les achats
53:21d'automobiles
53:22les achats
53:22de téléphones portables
53:23tous ces renouvellements
53:25d'équipements
53:26qui vont intervenir
53:28sur des équipements
53:29dont les prix
53:29vont augmenter
53:30probablement
53:31assez sensiblement
53:32à partir de mai
53:33juin juillet
53:33les consommateurs
53:36américains
53:37semble-t-il
53:38ont pris les devants
53:39et ça aura soutenu
53:40la croissance
53:40le problème
53:42c'est que
53:43la croissance
53:44au premier trimestre
53:45va probablement
53:46être faible
53:47parce que
53:48les importations
53:50vont avoir
53:51un effet négatif
53:52sur cette performance
53:53de croissance
53:54importation
53:55là aussi
53:55de précaution
53:56de la part
53:57de toutes sortes
53:58d'entreprises américaines
53:59qui voulaient anticiper
54:00les hausses de tarifs
54:01donc on est dans une situation
54:03d'anticipation
54:04et d'effet calendrier
54:06l'effet calendrier
54:06je voudrais le préciser
54:08un petit peu
54:08parce qu'il est très facile
54:10de s'y perdre
54:11puisque Donald Trump
54:12nous annonce
54:12tout et son contraire
54:1415 heures plus tard
54:16les surtaxes
54:17sur le Mexique
54:18et sur la Chine
54:19et sur le Canada
54:20elles ont commencé
54:23à entrer en vigueur
54:24début mars
54:24donc c'est trop tard
54:26pour que ça soit pris en compte
54:27dans les données
54:28que l'on aura
54:29pour le premier trimestre
54:30évidemment
54:30les surtaxes
54:31sur l'acier
54:32et sur l'aluminium
54:33le calendrier
54:34a commencé
54:35mi-mars
54:36la surtaxe universelle
54:38de 10%
54:39et les autres
54:39surtaxes
54:40qui peuvent aller
54:41jusqu'à 145%
54:42pour la Chine
54:43c'est début avril
54:45que les choses ont commencé
54:46et les surtaxes
54:47sur l'automobile
54:48également
54:49donc
54:50ne cherchons pas
54:51encore en avril
54:52des indications
54:53concrètes
54:54attendons mai ou juin
54:56et on devrait commencer
54:57par les voir
54:57vous savez
54:58ça me rappelle
54:58l'histoire du type
54:59qui saute du plus haut
55:00du plus haut étage
55:02de l'Empire State Building
55:03et on le voit passer
55:04à la fenêtre
55:05so far so good
55:06so far so good
55:06on va finir
55:07par avoir la catastrophe
55:09il y a un chiffre intéressant
55:10qui a été relevé
55:11par un économiste
55:12d'UBS
55:13c'est le taux de rotation
55:14des stocks
55:15des entreprises américaines
55:16puisque
55:17évidemment
55:18les entreprises
55:19vont d'abord utiliser
55:20leurs stocks disponibles
55:21pour fournir
55:22la demande
55:23avant d'être obligées
55:24de renouveler ce stock
55:25et donc le renouvellement
55:27du stock
55:27se fera
55:28à des prix
55:28sans doute différents
55:30en moyenne
55:30c'est trois mois
55:31pour l'ensemble
55:32de l'économie américaine
55:33le taux de rotation
55:34des stocks
55:34mais évidemment
55:35c'est très très variable
55:37d'une industrie à l'autre
55:38d'un secteur à l'autre
55:39d'une entreprise
55:40d'une entreprise à l'autre
55:41sachant qu'il faut
55:42quand même quelques semaines
55:44pour que des produits
55:46partent de Shanghai
55:47pour arriver ensuite
55:48à Los Angeles
55:49et il y a des sociétés
55:52qui n'ont pas de stock
55:53et qui commencent
55:55qui commencent
55:56à observer
55:57un ralentissement
55:59de la demande
55:59c'est les compagnies aériennes
56:00un secteur
56:01qui est quand même
56:01assez sensible
56:02aux aléas de la conjoncture
56:03United
56:05American
56:06Delta aussi
56:10ont commencé
56:10à noter
56:11qu'en avril
56:12la demande
56:13avait baissé
56:14moi je viens de faire
56:15les trois aéroports
56:16de Washington
56:17je peux vous dire
56:17que les parkings
56:18sont bondés
56:19et je n'ai pas du tout
56:20eu l'impression
56:21que les américains
56:22faisaient des économies
56:24en tout cas
56:24dans la région de Washington
56:25mais bon
56:25sondage n'est pas scientifique
56:27bon en tout cas
56:28c'est intéressant
56:29de se dire
56:29qu'on n'aura pas
56:30les effets tout de suite
56:31de ces tarifs
56:32mais peut-être
56:32d'ici l'été
56:33c'est à peu près
56:34l'horizon que donnent
56:34aussi certains membres
56:36de la réserve fédérale américaine
56:37Pierre-Yves
56:38est-ce qu'on verra d'abord
56:39une dégradation
56:40du marché du travail
56:41et puis des effets
56:42inflationnistes ensuite
56:43est-ce que ce sera l'inverse
56:45est-ce que ce sera tout
56:45en même temps
56:46en tout cas
56:47il n'y aura rien de très clair
56:48d'ici cet été
56:49certains membres même
56:50estiment qu'on n'aura
56:50peut-être pas encore
56:51au mois de juin
56:52une vision très claire
56:53de l'impact de ces tarifs
56:54si vous lisez
56:56le Washington Post
56:57les fonctionnaires américains
56:59sont dans la rue
57:00et font la queue
57:01pour la soupe populaire
57:02Elon Musk avait promis
57:05de réduire
57:06mais dans des proportions
57:07j'avais noté
57:08voilà
57:08de réduire
57:09de 240 000
57:11postes
57:13le total d'employés
57:17de la fonction publique
57:19fédérale
57:19pour l'instant
57:20son doge
57:21en a fait péniblement
57:2310 000
57:24et encore dans ces 10 000
57:26il y en a beaucoup
57:26qui ne sont pas encore
57:27dans les statistiques
57:28et qui ne sont pas inscrits
57:29au chômage
57:30parce qu'ils vont être payés
57:31jusqu'au mois de septembre
57:32donc méfions-nous
57:33des effets d'annonce
57:34et du catastrophisme
57:35tôt ou tard
57:36les choses vont commencer
57:37par filtrer
57:38dans les statistiques américaines
57:40mais pour le moment
57:41il y a un espèce de paradoxe
57:44qui prolonge l'embellie
57:45bon à suivre cette semaine
57:47des chiffres importants
57:48la première estimation
57:49de la croissance du PIB américain
57:51qui sera publiée ce mercredi
57:52et puis tout au long de la semaine
57:53jusqu'à vendredi
57:54différentes données
57:55autour du marché du travail
57:56et de l'emploi
57:57aux Etats-Unis
57:58merci beaucoup Pierre-Yves
57:59Pierre-Yves Dugas
58:00correspondant américain
58:01de Be Smart for Change
58:02avec nous chaque lundi
58:04dans le dernier quart d'heure
58:05de Smart Bourse
58:06à retrouver
58:07sur vos écrans
58:08à la télévision
58:09mais également
58:10en replay
58:11sur bsmart.fr
58:12ou encore en podcast
58:12sur l'ensemble
58:13de vos plateformes préférées

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