• il y a 8 mois
Lundi 15 avril 2024, SMART BOURSE reçoit Julien Fauvel (Gérant OPCVM - associé, Talence Gestion) , François Chaulet (Président, Montségur Finance) , Anthony Morlet-Lavidalie (Économiste, pôle Macroéconomie-Conjoncture, Rexecode) et Gilles Bazy-Sire (Président, Equity GPS)

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00:00 [Musique]
00:08 Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart pour rester à l'écoute des marchés
00:12 chaque jour du lundi au vendredi à 17h pour la grande édition si vous nous suivez en direct sur Bsmart TV,
00:18 émission que vous retrouvez évidemment chaque soir en replay sur bsmart.fr
00:21 ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:24 Au sommaire de cette édition ce soir, des marchés qui digèrent les tensions politiques et géopolitiques du week-end,
00:32 le regain de tensions géopolitiques du week-end après ces attaques de l'Iran contre Israël.
00:38 On notera qu'il n'y a pas de tensions supplémentaires à signaler sur les marchés globaux à ce stade.
00:44 Et quand je dis pas de tensions supplémentaires, c'est que certains nombres de compartiments
00:48 s'étaient déjà tendus bien avant les attaques de l'Iran contre Israël.
00:52 Je parle notamment des taux du dollar ou encore des matières premières.
00:56 La volatilité des marchés était déjà remontée tout au long de la semaine dernière
01:00 et les marchés trouvent plutôt une forme d'équilibre en ce début de semaine
01:05 avec des actions qui sont même positives, qui rebondissent en Europe.
01:09 Et des taux longs qui continuent de monter.
01:12 Le 10 ans américain a atteint 4,65% et même un peu plus au cours de cette séance.
01:17 Le 2 ans américain est venu chercher à nouveau le niveau des 5%,
01:22 alimenté notamment par des considérations macroéconomiques
01:26 toujours solides en provenance de l'économie américaine.
01:30 Dernier exemple en date, ce sont les ventes au détail pour le mois de mars
01:33 dont le chiffre global ressort largement supérieur aux attentes.
01:36 Plus 0,7% et même ajusté de l'inflation, on peut constater que les ventes au détail restent somme toute solides.
01:44 Et le chiffre de l'activité américain avec un mois de février qui a même été révisé à la hausse de manière assez significative.
01:50 Des taux donc qui continuent de douter des marges de manœuvre de la réserve fédérale américaine
01:55 pour baisser ces taux directeurs, en tout cas dans un avenir proche.
01:59 Et ça reste un sujet de discussion évidemment pour les marchés et pour les investisseurs.
02:03 Nous en parlerons avec nos invités dans quelques instants.
02:05 Et dans le dernier quart d'heure, nous nous focaliserons sur le facteur emploi.
02:09 Comment est-ce que ce critère peut être utilisé pour bâtir des stratégies d'investissement ?
02:14 Ce sont les équipes de Talent Gestion qui seront avec nous pour ce quart d'heure thématique de Smart Bourse.
02:19 Et Julien Fauvel, notamment, gérant et associé chez Talent Gestion, qui sera notre invité à partir de 17h45.
02:36 Avant d'accueillir nos invités de Planète Marché, les infos clés du jour sur les marchés en ce début de semaine, c'est avec Pauline Grattel.
02:43 La Bourse de Paris et l'ensemble des bourses européennes rebondissent ce lundi
02:48 avant une semaine chargée en résultats d'entreprises pour le premier trimestre.
02:52 Le CAC 40 gagne plus de 1,30% et repasse au-dessus des 8100 points.
02:58 Mais les investisseurs ont surtout les yeux rivés sur la situation géopolitique au Moyen-Orient
03:03 après la frappe de l'Iran contre Israël ce week-end.
03:06 Dans la nuit de samedi à dimanche, Téhéran a envoyé 300 drones et missiles vers Israël
03:11 qui en a neutralisé la quasi-totalité.
03:14 Il n'y a pas eu de perte humaine et les effets de cette attaque sont à ce stade invisibles sur le marché du pétrole.
03:20 Le baril de Brent est même en léger repli. Il est repassé sous la barre des 90 dollars.
03:26 Sur les marchés actions, l'indice VIX après sa remontée de la semaine dernière se stabilise en dessous du niveau de 17.
03:33 Sans surprise, les valeurs du secteur de la défense sont recherchées.
03:37 Dassault Aviation, Thales et Safran sont en hausse aujourd'hui.
03:41 Enfin, du côté des marchés obligataires, on notera que les taux longs poursuivent leur ascension
03:45 avec un disant américain à plus de 4,60, toujours soutenu par une économie américaine plus résiliente que prévue.
03:53 Les ventes de détail américaines augmentent ainsi plus que prévue en mars de 0,7%.
03:59 Les chiffres du mois de février ont été revus à la hausse à plus 0,9%.
04:05 Côté entreprises, les investisseurs ont pris connaissance des résultats de Goldman Sachs pour le premier trimestre
04:12 qui dégage un bénéfice en hausse de 28% sur la période de plus de 4 milliards de dollars
04:18 contre 3,2 milliards un an auparavant, le titre étant en hausse de plus de 4% à l'ouverture de Wall Street.
04:25 Dans les autres actus des entreprises, Samsung détrône Apple en termes de ventes sur le premier trimestre.
04:32 Samsung fait état de plus de 60 millions de ventes, Apple 10 millions de moins selon le cabinet IDC.
04:38 Les livraisons d'iPhone ont chuté de 10% sur la période, Apple étant baisse à l'ouverture de Wall Street.
04:45 Tesla annonce le licenciement de 10% de son personnel dans le monde en raison de la chute de ses ventes
04:51 selon une note interne consultée par Reuters. Le titre Tesla était en baisse de 2% à l'ouverture.
04:58 Agenda chargé demain, côté entreprises, les investisseurs attendent les chiffres d'affaires de LVMH demain soir après la clôture.
05:06 Avant cela, les investisseurs auront pris connaissance des résultats du premier trimestre de Morgan Stanley,
05:12 de Bank of America et de ceux de Johnson & Johnson. Du côté macro, le PIB chinois pour le premier trimestre sera sur le devant de la scène.
05:20 Les investisseurs attendent également la publication de la production industrielle aux Etats-Unis pour le mois de mars
05:26 et de l'indice ZOO allemand pour avril. Enfin plusieurs responsables de la fête vont s'exprimer cette semaine dont Jérôme Powell son président.
05:35 Tendance mon ami, chaque soir les infos clés de marché en ouverture de Smartbourse sur Bsmart avec Pauline Grattel.
05:41 (Générique)
05:51 Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
05:54 Gilles Bazichir est à nos côtés, le président d'Equity GPS. Bonsoir Gilles.
05:57 - Bonsoir.
05:58 - Merci d'être là, merci à Anthony Morley, la Vidalie de nous accompagner également. Bonsoir Anthony.
06:02 - Bonsoir Grégoire.
06:03 - Vous êtes économiste au pôle macro-conjoncture de Recsecode et François Chollet est avec nous également. Bonsoir François.
06:08 - Bonsoir.
06:09 - Ravi de vous retrouver, vous êtes directeur général de Montségur Finance.
06:12 Les marchés et le risque géopolitique, bon c'est une histoire qui revient régulièrement.
06:18 On sait que les marchés sont souvent quand même réticents à pricer des risques extrêmes de queues de distribution
06:23 et le risque extrême d'un embrasement généralisé de la région du Moyen-Orient semble à ce stade être contenu.
06:31 Néanmoins, il faut quand même se poser la question des points de vigilance qu'on peut avoir sur cette situation
06:37 et notamment quand on se place dans la sphère macro-économique et financière.
06:41 Anthony, est-ce qu'il est légitime de voir des réactions de marchés assez muettes à ce stade par rapport à ce qui s'est passé ce week-end
06:49 et comment est-ce qu'on réfléchit aux risques éventuels que la situation ou qu'une escalade plus prononcée encore de la situation au Moyen-Orient
06:57 pourrait faire peser sur l'économie mondiale ?
06:59 - Alors effectivement on s'attendait à ce qu'il y ait une réponse quand même iranienne.
07:02 Une fois que, depuis que le consulat à Damas a été bombardé par Israël, mécaniquement on s'attendait à ce que les Iraniens répondent.
07:08 Globalement c'est une réponse plutôt mesurée, il n'y a pas eu de dégâts massifs, donc évidemment dans ce contexte pas d'embrasement
07:14 et c'est un peu normal que les marchés réagissent plutôt bien ou en tout cas soient muets à cette opération.
07:19 Maintenant il va falloir vérifier ou en tout cas regarder de près la réponse potentielle d'Israël.
07:24 Il est peu probable qu'Israël frappe directement l'Iran.
07:26 En revanche il faut regarder notamment la frontière libanaise où Israël pourrait renforcer son assaut notamment sur le Hezbollah.
07:32 Ça ça pourrait créer un petit peu plus de tensions, donc c'est à surveiller.
07:35 Mais pour l'instant pas de risque majeur au sens des routes sur les marchés à ce stade.
07:40 - Bon, et sur les actifs qu'on regarde généralement quand il s'agit du Moyen-Orient, à savoir le pétrole,
07:47 comment on mesure le risque effectivement d'une prime de risque géopolitique
07:52 qui pourrait venir s'installer encore plus sur un actif comme le pétrole ?
07:57 - Il faudrait que la situation se durcisse vraiment en Iran pour qu'on commence à avoir potentiellement
08:01 des petites émulsions sur le prix du pétrole.
08:04 Pour l'instant c'est absolument pas le cas.
08:06 Il y a des pays qui pourraient en profiter comme la Russie par exemple.
08:08 On le sait que Sous-Zambargo elle ne peut pas vendre son pétrole au même prix que le reste du marché.
08:12 Il est vrai que s'il y avait une montée du cours du pétrole elle serait pas réticente à cela
08:15 parce que ça permettrait de renflouer un peu les caisses parce qu'on en parle pas assez
08:18 mais la Russie financièrement a quand même pas mal de difficultés.
08:20 On voit que l'excédent courant notamment a tendance à fondre.
08:23 Donc il y a des pays comme ça qui auraient intérêt à ce que le prix monte un petit peu pour l'instant
08:27 tant qu'il n'y a pas vraiment d'embrasement côté iranien.
08:29 Peu probable qu'on voit un baril s'envoler ou tutoyer les sangs par exemple.
08:34 - Bon, François, cette situation d'escalade, de tension, sans impact encore une fois sur les marchés globaux à ce stade.
08:43 Comment vous regardez ?
08:44 - La lecture des marchés ou la réponse en tout cas qu'on peut lire sur ce qui s'est passé
08:47 sur cette séance d'ouverture après ce week-end effectivement assez anxiogène à priori sur l'escalade de l'Iran.
08:56 C'est simplement qu'aujourd'hui c'est sous contrôle, que la riposte était à peu près attendue,
09:02 qu'elle a été relativement bien maîtrisée.
09:05 C'est même à se demander si ce n'était pas une riposte calibrée pour juste faire plaisir aux Iraniens
09:11 sans aller surexciter les parties en face.
09:16 Donc en tout cas la lecture des marchés c'est celle-là.
09:19 C'est dire que c'est sous contrôle américain et qu'à priori on va en rester là pour l'instant.
09:26 Si tel est le cas, la réponse elle est bien jouée.
09:29 - Tout à fait pertinente.
09:30 - C'est dans le bon sens.
09:32 Après ce qui me paraît moi tout aussi important c'est considérer les chiffres qui sont publiés là,
09:38 qui sont extrêmement solides sur la croissance américaine.
09:41 - Ah oui, oui.
09:42 - Et eux, on parle d'ailleurs d'un pays qui est l'un des plus grands exploitateurs de pétrole, les Etats-Unis,
09:47 qui sont aussi bénéficiaires des tensions sur le pétrole.
09:50 Mais globalement le plus impressionnant c'est que l'acquis de croissance qu'on a bien vu au dernier trimestre 2023 aux Etats-Unis
09:57 est en train de porter une économie américaine qui ne faiblit toujours pas.
10:03 - C'est bien ça qui fait les mouvements de marché y compris aujourd'hui sur cette scène ?
10:07 - Exactement, je me souviens qu'en fin d'année on anticipait des croissances à 1,5% sur les Etats-Unis de 2024.
10:13 On démarre cette année sur des chapeaux de roue et déjà le consensus s'est ajusté à plus de 2%, je crois qu'on va être à 2,5%
10:20 pour dire que finalement le ralentissement il n'est toujours pas visible au premier trimestre 2024
10:26 malgré les taux d'intérêt que nous avons avec la réserve fédérale.
10:30 Et donc le vrai sujet qui va nous animer maintenant c'est le discours de ces banquiers centraux.
10:36 Est-ce qu'ils vont attendre que l'inflation soit maîtrisée au niveau qu'ils avaient annoncé
10:42 ou bien se dédier de leur parole et commencer à baisser les taux avant même que les chiffres de l'inflation soient ramenés au niveau qu'ils avaient annoncé ?
10:52 C'est a priori là aussi ce que le marché a l'air de bien vouloir anticiper
10:58 si l'on regarde ce qui se passe notamment sur le 10 ans américain à 4,60 ce matin c'était un niveau significatif
11:05 et le 2 ans à 5%.
11:07 Mais on voit bien que ça va se jouer sur quelque chose d'anticipation des réserves fédérales par rapport à cette courbe des anticipations de l'inflation
11:16 et ça c'est pas évident à lire et donc on va être évidemment à scruter de manière pointue ce qui va être dit par la réserve fédérale.
11:25 On voit bien que le consensus attend aujourd'hui plus de baisse de taux côté européen en 2024 en point de base que sur l'économie américaine.
11:36 C'est quasiment du simple au douze, on a à peu près à 100 points de base sur l'Europe et simplement 50 sur les Etats-Unis.
11:42 Donc c'est aussi la lecture que nous donne le marché, le dollar qui remonte à 1,63 ou 1,64 aujourd'hui
11:51 ça montre bien que le marché anticipe que le différentiel de taux court entre les deux devises se réduise.
11:58 D'accord avec l'idée que le facteur géopolitique pour les marchés, pour la sphère économique est résiduel aujourd'hui Gilles ?
12:07 Et que ce qui compte c'est effectivement les fondamentaux économiques du point de vue notamment des politiques monétaires.
12:13 Oui c'est souvent le cas car il est compliqué de donner des probabilités d'occurrence élevées à des risques par définition catastrophiques.
12:29 Il y a des façons de se protéger contre cela bien sûr mais au global il est compliqué de faire d'un scénario catastrophique un scénario central.
12:45 Je viens au démarrage de la guerre, de l'invasion d'Ukraine par la Russie, il y avait eu quand même la montée du risque nucléaire,
12:53 il y avait eu pas mal de notes de recherche et je me souviens, ce n'était pas une boutade mais c'était une note de broker américain,
13:01 sur un scénario de crise nucléaire totale qui pour matérialiser sa recommandation d'investissement disait "si c'est la guerre nucléaire achetez des actions".
13:12 Enfin je veux dire à un moment ça n'a tellement pas de sens que de toute façon...
13:17 Il est assez fréquent qu'on ait des rebonds, des déclenchements d'événements qui avaient été en un tout petit peu craint, ce qui s'est passé un petit peu là.
13:33 Maintenant il faut intégrer le rebond d'aujourd'hui avec la baisse de la fin de semaine.
13:40 Oui, oui, oui. Et puis un rebond qui s'est un peu amoindri quand même au fur et à mesure de la remontée des taux américains d'ailleurs.
13:46 Et donc c'est quand même heureux que ces poussées d'angste, de peur se résolvent et puis soit deviennent quelque part un bruit de fond sous-jacent avec une réalité de risque géopolitique
14:06 dont on peut penser qu'il est en train de croître structurellement à moyen terme mais encore une fois on ne peut pas baser aucun scénario central sur la matérialisation d'un tel ou d'un tel de ces risques.
14:21 Petite parenthèse d'ailleurs sur le secteur des valeurs de la défense notamment.
14:26 Alors portée évidemment depuis deux ans et plus de deux ans maintenant par cette montée structurelle du risque géopolitique comme vous dites Gilles.
14:35 D'un point de vue boursier c'est un secteur qui reste attractif, pertinent ?
14:40 Alors nous on a un rating faible, de médiocre à faible sur le secteur maintenant. Après ça hausse.
14:47 A l'exception peut-être de deux ou trois valeurs dont le United Technologies aux Etats-Unis qui a une énorme valeur dans le secteur mais également d'Assoy Aviation et Leonardo en Europe.
15:01 Mais à l'exception de ces trois valeurs on a beaucoup de ratings faibles qui...
15:07 Qui reflètent des valorisations déjà riches ?
15:10 Voilà, le fait qu'il y a eu des hausses de cours bien supérieures aujourd'hui à ce stade à la hausse à la fois de la réalité des résultats ou des performances économiques plus largement des entreprises
15:27 mais également supérieures aux anticipations à court terme qu'on peut avoir.
15:33 Après ça bien sûr c'est un petit peu la bouteille à l'encre si on avait une poursuite de matérialisation de risque géopolitique il se pourrait très bien que le secteur devienne très cher et donc continue de monter.
15:50 Mais en l'absence de ça on est quand même loin des plus bas sur ce secteur et donc c'est matérialisé dans des ratings médiocres ou faibles à l'exception de ces trois valeurs.
16:04 Bon, une manière de regarder aussi le secteur c'est de voir les budgets de défense demain j'imagine Anthony avec potentiellement aussi un avant après 5 novembre.
16:13 Je parle bien sûr de l'élection américaine et des budgets de défense notamment en Europe qui font partie des budgets pour lesquels la tendance structurelle sera à la hausse.
16:24 Il n'y a pas de doute là-dessus.
16:25 Complètement, on le voit en France mais on le voit également en Allemagne qui était quand même un petit peu le dernier de la classe de ce point de vue là avec sa plus grosse valeur qui est Rheinmetall qui est plus de 150%.
16:33 On voit bien que la commande publique va jouer un rôle majeur pour le secteur et il est évident que ça va doper les résultats.
16:38 Et puis je pense que c'est assez structurel comme on le disait, c'est-à-dire qu'on est rentré dans une phase où on a quand même des tensions géopolitiques qui sont exacerbées un peu partout entre les Etats-Unis et la Chine, au Proche-Orient, entre la Russie et l'Ukraine.
16:51 On en a vraiment, ça se multiplie et on apprend à vivre avec ça, les marchés apprennent à vivre avec cela.
16:55 Bon, et investir dans la dépense c'est de la croissance pour demain ?
16:58 Non mais enfin, blague à part, il y a des multiplicateurs importants. Si c'est de la dépense publique qui doit initier effectivement l'augmentation de ses budgets de défense, c'est un potentiel de croissance en plus pour des économies qui y participeraient ?
17:14 Alors c'est amusant quand on regarde les études justement sur les dépenses militaires, on a plutôt tendance à observer des multiplicateurs élevés, ça c'est vrai.
17:20 Alors il faut faire attention parce qu'il y a des études qui trouvent des signaux un peu contraires, mais en moyenne c'est plutôt ça.
17:25 Et il faut voir également qu'il y a une autonomie stratégique à avoir impérativement en Europe.
17:29 On a vu qu'on a été quand même trop longtemps, on a sous-budgété le militaire.
17:33 Il est quand même important, ne serait-ce que d'un point de vue de la souveraineté, de regagner un peu de marge de manœuvre, notamment si les Etats-Unis passent côté républicain,
17:40 où là probablement l'Europe sera un peu moins protégée ou en tout cas sera un peu plus livrée à elle-même.
17:44 Et là il faudra qu'elle soit en capacité de développer une capacité militaire plus importante.
17:49 Ce n'est pas un univers boursier qui est forcément très large et très profond, mais est-ce que des valeurs de défense,
17:55 et il y en a quand même plusieurs en Europe et en France, est-ce que ça devient aujourd'hui des valeurs stratégiques, des actifs fonds de portefeuille, comme on dit ?
18:01 Plus que ça, des actifs de croissance.
18:03 Oui, de croissance.
18:04 En fait, on a la chance d'avoir un des fonds croissance Europe qui marche le mieux, notamment depuis le début de l'année.
18:09 Il est porté par quatre grandes méga-thématiques.
18:13 Alors on va retrouver les choses que vous imaginez bien, la tech évidemment, on va retrouver la santé, au travers des grandes entreprises de santé européennes,
18:22 on va retrouver effectivement la conso discrétionnaire avec le luxe, etc.
18:25 Mais la défense aujourd'hui, c'est plus de 10%, c'est entre 10 et 15% du portefeuille et on les conserve.
18:32 Parce que ce sont deux nouvelles tendances de croissance durable sur ces portefeuilles-là.
18:38 Sur notre thématique dimidende, qui est une thématique un peu moins croissance, malgré tout, on a trouvé aussi judicieux de mettre des valeurs de défense.
18:47 Et elles contribuent largement aux performances depuis le début de l'année.
18:50 Ce qui est assez intéressant, c'est que souvent la croissance est plus volatile.
18:54 Et quand on met la défense, la tech, la santé et la conso discrétionnaire, tout ne marche pas en ce moment.
19:02 Le luxe qui patine un peu depuis quelques trimestres, mais on voit bien que c'est très équilibré.
19:08 Et qu'on a des séances assez équilibrantes sur ces quatre thématiques-là, avec de la performance qui est générée de manière assez régulière.
19:15 Donc c'est assez intéressant et on a la chance...
19:19 On peut se persuader dans le style croissance, il y a de la diversification à aller chercher.
19:23 Ce n'est pas que la tech et ce n'est pas que l'intelligence artificielle.
19:26 Le style croissance, c'est d'aller chercher des entreprises dont on a une vision d'une croissance et du chiffre d'affaires.
19:32 Parce que c'est un élément important d'une revalorisation boursière, mais aussi des profits et des marges sur un horizon de 3 à 5 ans.
19:38 Et là, on a vraiment cette visibilité sur ce secteur.
19:41 Anthony, je reviens vers vous sur la question des politiques monétaires.
19:44 Une fois qu'on a commenté et observé ce qui s'était passé sur le front géopolitique,
19:50 le marché prend acte d'une divergence à venir entre la Fed et la Banque Centrale Européenne.
19:56 Il est temps de diverger, disent même clairement et explicitement certains banquiers centraux européens,
20:03 diverger de quelques mouvements, c'est une chose.
20:08 Où est la limite éventuelle entre ce que peut faire la Banque Centrale Européenne en solo,
20:14 en s'affranchissant de ce que prévoit ou prévoyait de faire la Réserve fédérale américaine ?
20:19 C'est le vrai sujet. On voit bien que l'histoire européenne se raconte assez bien.
20:23 On a une activité qui est complètement à tône.
20:25 On voit bien qu'en juin, il y aura très probablement une première baisse de taux.
20:28 Le gouverneur, Ville-Roi de Gallo, l'a encore esquissé à moitié mot ces derniers jours.
20:33 L'histoire se raconte bien en Europe. Aux États-Unis, la Fed est quand même très embêtée,
20:37 puisque le plus gros risque pour elle, c'est le risque de sa crédibilité.
20:39 Elle ne souhaiterait surtout pas faire machine arrière, c'est-à-dire baisser trop tôt les taux d'intérêt
20:43 pour ensuite devoir même les réajuster.
20:46 Ce serait quand même une erreur assez importante,
20:49 surtout que le mouvement inflationniste a été assez mal anticipé.
20:52 Il ne faudrait surtout pas faire l'erreur symétrique ou opposée au moment de la désinflation.
20:57 Je vois aux États-Unis un risque majeur, un peu le scénario du pire, mais qui ne me semble pas complètement écarté.
21:02 C'est un scénario dans lequel l'activité résiste, c'est un peu ce qu'on voit aujourd'hui,
21:06 et une productivité qui ralentit.
21:09 Si on a une désinflation aux États-Unis depuis un an,
21:12 c'est essentiellement parce qu'on a eu des gains de productivité massifs.
21:15 Les coûts salariaux unitaires en 2023 n'ont quasiment pas augmenté,
21:18 entre le T1 et le T4 c'est quasiment plat.
21:21 C'est la productivité qui a permis ça.
21:23 Si la productivité ralentit, les coûts salariaux unitaires vont repartir à la hausse, et là il y a danger.
21:27 Ça c'est un peu le scénario du pire.
21:29 Normalement l'activité devrait quand même ralentir un petit peu,
21:32 même si elle restera très forte comme on l'a dit, probablement qu'on sera au-dessus des 2%,
21:36 mais ça devrait quand même se tasser un petit peu, notamment si on a moins d'impulsion budgétaire.
21:39 On le voit quand même, il y aura un déficit important cette année,
21:42 mais il sera probablement bien moindre que ce qu'on a connu en 2023,
21:45 ça devrait quand même peser sur la croissance.
21:47 En tout cas le deuxième semestre devrait être quand même de moins bon pour Monacabi
21:50 que ce qu'on va connaître au premier semestre.
21:53 Et donc ce n'est pas encore complètement joué d'une certaine manière pour la Fed.
21:57 Je m'explique, la Fed a encore la capacité de délivrer quelques baisses de taux,
22:05 je ne sais plus combien, mais en tout cas de délivrer
22:08 au moins une première baisse de taux au cours de cette année 2024.
22:11 Complètement, normalement il y a au moins une baisse de taux attendue,
22:14 deux probablement, mais encore une fois ça dépendra vraiment des données
22:18 qu'on va avoir sur les prochains mois, s'ils ne sont pas de bonnes factures,
22:21 ça va être une vraie question et on n'est pas sûr que la Fed baisse les taux à terme.
22:24 C'est vraiment une possibilité aujourd'hui qu'on ne peut plus écarter,
22:27 qu'on écartait avant, aujourd'hui ce n'est plus le cas, c'est de nouveau sur la table,
22:30 il est possible qu'on n'ait pas d'assouplissement monétaire aux Etats-Unis en 2024.
22:33 Comment vous regardez ce renversement total de situation,
22:38 partant de 6-7 baisses de taux qui étaient anticipées à peu près
22:41 pour toutes les banques centrales d'ailleurs en début d'année ?
22:44 Il y avait quand même l'idée même que la Fed allait être le leader des baisses de taux
22:49 coupant dès le mois de mars, qu'ensuite la BCE, la Banque d'Angleterre,
22:52 pourraient suivre, là le schéma est complètement renversé dans tous les domaines,
22:55 en termes de nombre de baisses de taux et en termes de qui va démarrer en premier,
23:00 puisque c'est désormais la BCE qui est attendue pour prendre ses responsabilités
23:04 en première le 6 juin prochain.
23:06 Oui, pour moi le facteur majeur qui explique cela, c'est la croissance économique,
23:16 ce qui avait été mentionné par François, la surprise en matière de croissance économique,
23:20 surprise qui est, comme toujours avec le recul on peut toujours tout dire,
23:25 mais qui est quand même pas une énorme surprise en tant que telle
23:31 si on considère l'ampleur et la permanence de la stimulation fiscale.
23:38 Et ça c'est le premier point.
23:40 Le deuxième point, c'est toujours le doute sur à partir de quand des taux élevés
23:46 et un début de QE arrivent à faire grincer effectivement l'économie et la ralentir.
23:52 Parce que le sujet est autant dans l'ampleur de la dette que dans le coût du service de la dette.
24:00 Or les opérateurs, les agents économiques quels qu'ils soient, y compris les Etats, sont à courte vue.
24:08 Quand les taux sont à zéro, ils sont à zéro et ça aide beaucoup les structures financières,
24:17 surtout que la remontée des taux a été très très bien flaguée, anticipée,
24:27 communiquée par tous les banquiers centraux.
24:31 Tout les agents économiques ont pu refinancer leur dette de façon très importante
24:37 et donc augmenter un petit peu, augmenter sensiblement, le poids de la dette peu chère.
24:43 Et donc tout ça, ça fait que la croissance, la hausse du coût du service de la dette
24:50 qu'on est en train de commencer à voir, se fait avec retard par rapport à la réalité de la hausse des taux.
25:00 Même de la courbe, de la hausse de la courbe des taux.
25:02 - D'énormes inerties. - Pour, moyen et long.
25:04 Et donc c'est là un petit peu le sujet et c'est pour ça que les banquiers centraux sont "data dependent".
25:12 C'est que je pense qu'il serait légitime d'imaginer une pensée raisonnable
25:19 qu'ils n'hésiteront pas à baisser les taux assez vite, les taux courts assez vite, si on a un ralentissement.
25:25 - Ça oui. - Voilà.
25:27 Comme on ne l'a pas, est-ce qu'il est si déraisonnable que ça, qu'il garde un petit peu de mou
25:33 et qu'il garde de la poudre sèche et des capacités d'intervention pour quand cela sera le cas ?
25:41 Et ça viendra nécessairement.
25:43 Et ça pourrait peut-être venir après la dernière année électorale aux États-Unis.
25:51 On sait toujours que les années électorales sont des années où, en règle générale,
25:55 les robinets sont encore ouverts à fond en termes de stimulation diverses et variées.
26:00 C'est le cas encore là, cette année. Mais ce n'est pas anormal, bien sûr.
26:06 Est-ce que c'est le moment pour redonner énormément de mou en termes de politique monétaire ?
26:15 - Énormément non ! - Voilà.
26:17 La réponse est là, en fait. C'est ce petit fine tuning.
26:22 Et là, il est probable que, quelque part, la Fed a bien manœuvré
26:31 parce qu'ils ont donné le signal d'un pivot à venir, il y a assez longtemps maintenant,
26:40 il y a quelques trimestres, enfin deux petits trimestres.
26:46 Et puis, pour l'instant, le marché monte ou se maintient sur le narratif de la future baisse des taux.
26:56 Le marché est tenu en haleine par cette idée qu'il y aura à un moment quelques baisses de taux,
27:01 une recalibration du réglage de la politique monétaire.
27:04 Et selon notre ABAC, les marchés deviennent de plus en plus chers quand même, avec ces espoirs-là.
27:14 Donc, il est possible qu'on ait, comme souvent, une petite déception si et quand la baisse des taux viendra, peut-être,
27:24 en termes d'effet sur les marchés, en se disant "C'est derrière nous, on sait que ça va venir,
27:30 on sait que ça va venir de façon douce et il est possible qu'il y ait un petit écho négatif à ce moment-là".
27:35 Mais bon, disons que ça, c'est notre schéma central.
27:41 Et bien sûr, il faut être à l'écoute de toutes les autres opportunités.
27:45 François, c'est quoi la limite du "high for longer", c'est-à-dire on va maintenir les...
27:50 On voit sur une séance comme celle-là, à la fois le marché regarde les ventes au détail comme étant positif, évidemment.
27:57 C'est une évidence que la croissance et que la croissance nominale est toujours plus forte que ce qu'on imaginait aux Etats-Unis.
28:03 Et en même temps, 4,65 sur le 10 ans américain, on voit tout de suite quand même la réduction du rythme d'hausse
28:11 des actifs risqués et des marchés à action sur ces considérations également.
28:14 On est d'accord. Il n'empêche que le fondamental, pour le coup, c'est la santé et les profits des entreprises.
28:19 Et qu'à chaque fois qu'on s'est reconnecté sur ces fondamentaux, à chaque trimestre, à chaque publication,
28:24 c'est là qu'on a inscrit les sommets sur les marchés.
28:27 Et là, les résultats du T1, ils vont venir valider ce que le marché a anticipé,
28:32 l'idée que la croissance nominale va être plus forte pour plus longtemps, notamment aux Etats-Unis.
28:36 Ça va se retrouver dans les résultats du premier trimestre ?
28:39 Probablement. Les chiffres macroéconomiques sont...
28:42 On a vu les entreprises résister à des contextes tellement difficiles
28:45 et maintenir des marges dans des conditions d'opération tellement difficiles.
28:49 Des pics d'inflation, des accrocs sur les chaînes d'approvisionnement.
28:53 Et vous avez malgré tout un exercice 2022 qui a été un exercice record en termes de marge.
28:58 2023, on pensait qu'il y aurait des surprofits qui s'annihleraient,
29:03 poste cette phase un peu particulière.
29:07 Et la vérité, c'est qu'on a continué à progresser en termes de profit en Europe, y compris.
29:12 Et 2024, pour l'instant, le marché ne révise pas à la baisse,
29:16 voire même légèrement à la hausse, les perspectives de profit pour 2024.
29:20 Et donc, en Europe, par exemple, quand on parle de multiple de valorisation,
29:24 ceux-ci ne sont pas particulièrement tendus par rapport à cette masse de profit
29:28 et à la constitution de ces profits.
29:30 Si vous regardez aux Etats-Unis, le marché est cher.
29:33 Bon, il a toujours été, par rapport au marché européen, il a toujours eu cette prime,
29:37 on va dire deux points de PE à peu près. Là, c'est un peu plus.
29:41 Est-ce que c'est justifié par la qualité des entreprises qui font les indices ?
29:45 Pour l'instant, la réponse est en fait oui.
29:47 Les grands gagnants, on les connaît.
29:50 On a un marché qui arrive à se rééquilibrer sans perdre beaucoup de terrain.
29:54 On parlait des 7 magnifiques, on voit bien.
29:56 Les moins de profits sont sur Tesla, on voit bien la correction sur Apple.
30:01 On voit bien ces arbitrages qui opèrent,
30:04 mais qui n'empêchent pas la performance globale du marché dans son ensemble.
30:08 C'est-à-dire qu'il y a une diffusion, quand même ?
30:10 C'est une diffusion de la performance, c'est un marché qui est assez raisonné.
30:13 Et puis, on parlait des taux d'intérêt, mais imaginez-vous Apple et sa trésorerie
30:17 qui se compte en centaines de milliards de dollars,
30:19 qui place ça à 5-25% tous les ans.
30:22 C'est quand même quelque chose qui aussi est confortable.
30:25 Et quand vous avez les grands groupes américains qui ne sont pas du tout endettés,
30:28 voire même qui sont même riches de trésorerie pléthorique,
30:33 vous avez une contribution au compte de résultats financiers
30:36 qui est assez significative par les taux d'intérêt que vous avez là.
30:39 Donc, on va pouvoir conjecturer, etc.
30:43 Mais ce que je veux dire, c'est que le message, c'est qu'on peut avoir une pause sur les marchés.
30:48 Elle est même déjà en place.
30:50 Oui, ça fait une semaine-dix jours, peut-être, presque, depuis le début du mois.
30:52 On a un changement de régime, on voit bien sur la volatilité,
30:54 on voit qu'il y a un peu de faibilité.
30:56 En même temps, dans le calendrier, c'est assez normal.
30:58 On est pas encore en mai, on est avant publication,
31:01 et c'est assez normal d'avoir cette pause à cette période de l'année.
31:04 Il n'empêche qu'elle parcourt sur les six derniers mois, c'est tout à fait extraordinaire.
31:08 Et à chaque fois qu'on a des reculs, force est de constater qu'on a des investisseurs
31:12 qui viennent en masse acheter sur le marché, parce qu'ils n'ont simplement pas pris le train.
31:17 Et cette logique-là, toute chose égale par ailleurs,
31:19 il n'y a pas de raison qu'elle change avec les retours de volatilité
31:22 qu'on peut observer depuis une semaine-dix jours ?
31:24 Je pense que les statistiques montrent que c'est au-dessus de 23 ou 25 de volatilité
31:30 qu'on a des changements de flux de la part des investisseurs sur les marchés.
31:34 Pour l'instant, on en est encore loin.
31:36 On peut parier du chiffre de 17 points sur le X.
31:38 Ou jusqu'à 20, c'est une vol normal pour les marchés actuels.
31:40 Voilà, on était à 14, là c'est vraiment très très faible.
31:44 17, on est vraiment même en dessous de la moyenne historique.
31:47 Donc on est dans des marchés qui sont assez calmes,
31:49 qui techniquement font des pauses, consolident.
31:52 On voit du momentum se recréer, on voit la capacité à retrouver de l'élan.
31:57 Aujourd'hui, si vous achetez du Tesla, si vous n'en aviez pas,
32:00 vous avez une entreprise qui est peut-être un peu moins stratosphérique
32:04 en termes de valorisation qu'elle n'a été.
32:07 Même pas sûre.
32:08 Oui, mais vous achetez effectivement.
32:10 C'est encore 62 PE, je crois, Tesla.
32:12 Oui, c'est encore 62 PE.
32:13 Mais il n'empêche, si vous avez une thématique d'intelligence artificielle et de robotique,
32:17 vous avez avec Tesla un des acteurs les plus avancés.
32:19 Ce n'est pas forcément complètement dans les courbes non plus
32:22 par rapport aux enjeux qu'on est en train d'envisager.
32:24 Donc moi, je ne suis pas en train de vendre Tesla, ce n'est pas mon propos.
32:27 C'est juste le propos de dire qu'on ne va pas enterrer Apple
32:30 parce qu'ils ont vendu 10 millions d'iPhone de moins au premier trimestre.
32:33 On ne va pas enterrer Tesla parce qu'aujourd'hui,
32:36 ils sont en train de distancier un petit peu
32:38 et ils marquent le pas face à une concurrence qui a fourbi ses armes et qui a eu le temps de fournir ses armes.
32:41 Il a dit, de toute façon, on est entre deux vagues.
32:43 Bon, puis qu'il a dit ça, effectivement, voilà, c'est la vague descendante.
32:46 Il y a des choses qui ont participé quand même un petit peu à la baisse.
32:49 C'est le fait qu'il lui-même râle sur la faible participation qu'il avait dans Tesla.
32:53 Et du coup, ça avait été à vouloir développer certains autres projets en dehors de Tesla
32:58 plutôt que dans Tesla pour éviter de gagner moins d'argent que s'il était plus chez lui.
33:03 Bon, ça a participé, je pense, aussi de la correction
33:06 et de la défiance qu'il y a eu sur le titre Tesla depuis quelques semaines.
33:09 Sur l'idée du "high for longer" et la limite de ce schéma,
33:14 lorsqu'on a décrit comme étant aussi "good news is good news",
33:17 les bonnes nouvelles économiques sur la croissance et la croissance nominale
33:20 sont des bonnes nouvelles pour les investisseurs.
33:22 C'est un schéma qu'on observe depuis le début de l'année quasiment, Anthony, sur les marchés.
33:27 Est-ce qu'il y a une limite ? Est-ce que la limite, c'est le niveau assez trivial des taux longs, par exemple,
33:34 ou des taux réels qui remontent ?
33:36 Et si ce n'est pas l'économie qui fait bouger la Fed, est-ce que ça peut venir d'ailleurs ?
33:41 Gilles évoquait le niveau d'endettement, le service de la dette.
33:44 Est-ce que c'est des considérations qui peuvent amener la Fed à bouger ou d'autres banques centrales ?
33:48 Est-ce que ça peut être un accident de marché qui serve également de force de rappel ?
33:52 Ce qui est sûr, c'est que jusqu'alors, on a quand même vu une activité extrêmement résiliente aux Etats-Unis.
34:00 Et mécaniquement, si la Fed ne bouge pas, au bout d'un moment, ça va mordre très sérieusement.
34:04 C'est-à-dire qu'il n'y a pas de martingale absolue.
34:06 Il y a un stade où si elle ne bouge pas sur l'ensemble de l'année 2024, ça va ralentir.
34:10 Et même les profits nominaux, en tout cas la croissance nominale, elle-même, va être condamnée à ralentir.
34:14 Surtout que le budget ne peut pas rester indéfiniment aussi expansionniste.
34:18 On a 8% de déficit public sur PIB.
34:20 Ce n'est pas tenable dans la durée, même si on voit bien que les projections du CIP...
34:23 Montrent que ça continuera.
34:25 Mais c'était la phrase clé de Powell pour son pivot de décembre.
34:28 Nous avons parfaitement conscience du risque que des taux élevés pour trop longtemps font peser sur l'économie.
34:34 Tout à fait.
34:35 Je pense qu'au bout d'un moment, de toute façon, ça se résout.
34:37 Soit parce que la Fed reste trop agressive trop longtemps et donc à la fin, la croissance nominale ralentit.
34:43 Soit la Fed peut se permettre de baisser un peu les taux précisément parce qu'elle observe ces phénomènes de ralentissement.
34:49 On a mené quelques calculs pour se rendre compte de l'effet tech aux Etats-Unis.
34:53 Pour mesurer notamment les gains de productivité dans le secteur par rapport à la tech européenne.
34:58 Parce qu'il y a d'abord un effet de taille.
34:59 C'est-à-dire que le secteur de la tech américain est beaucoup plus gros que ce qu'on a en Europe.
35:02 Mais il y a aussi un écart de croissance de la productivité.
35:05 Quand on prend le secteur de l'information communication, ça regroupe notamment les logiciels.
35:10 C'est un bon proxy de la tech.
35:12 Depuis fin 2019 en France, la croissance de la productivité c'est +5%.
35:17 Aux Etats-Unis c'est +30%.
35:19 L'histoire s'explique assez largement par des gains de productivité massifs.
35:24 Même sur ce secteur qui doit être à la pointe des gains de productivité.
35:28 Donc il y a un effet croissance et un effet taille.
35:29 Vous gagnez sur les deux tableaux mécaniquement.
35:31 Vous avez une économie qui est survoltée.
35:33 Il faut avoir en tête quand même que la tendance de la productivité est toujours 2 points au-dessus de sa tendance 2015-2019.
35:40 On est toujours dans une espèce de surchauffe.
35:42 On a même encore un peu de rab pour revenir sur la tendance sans que l'économie américaine tombe en phase de ralentissement.
35:49 Il reste de la place pour la Fed pour maintenir encore un petit peu ses taux à ce niveau-là de manière à recalibrer l'économie.
35:56 Pour l'instant on est toujours dans une phase où on continue d'être surpris.
35:59 Est-ce que le lien entre macro et micro est aussi direct que ça ?
36:04 On continue d'être surpris par la force de la croissance nominale américaine.
36:08 Et donc on peut s'attendre à des résultats d'entreprises au global qui resteront bons avec des marges peut-être toujours proches des sommets ?
36:16 Ce qui est sûr c'est que quand on regarde même le cash dans les entreprises, donc le patrimoine liquide, même déflaté,
36:21 il reste lui aussi bien supérieur à sa tendance pré-Covid.
36:24 On parlait du service de la dette.
36:26 Pourquoi est-ce qu'effectivement ça n'a pas mordu sur l'activité des entreprises ?
36:29 Parce que précisément elles ont des revenus financiers où elles ont fait du cash management en le plaçant à des taux très élevés à court terme.
36:35 Ça n'a pas mordu sur l'activité financière.
36:37 C'est disponible pour Apple, Amazon, Alphabet, Google, les 5, 6 premières.
36:41 C'est quasiment 600 milliards.
36:44 Et on n'a pas eu ça en Europe.
36:45 Placé à 5%.
36:46 Beaucoup moins en tout cas.
36:47 Aujourd'hui on est clairement repassé en Europe une fois qu'on le déflate sous la tendance pré-Covid.
36:50 Ce n'est pas le cas aux Etats-Unis, on est toujours au-dessus.
36:52 Pour l'instant on est toujours en...
36:53 Quelque chose de très vertueux qui s'auto-alimente venant de la trésorerie de ces entreprises.
36:57 Il ne faut quand même pas par contre exclure le moment où ça pourra se dégrader un peu plus rapidement.
37:01 C'est-à-dire qu'on continue à le mentionner, mais il peut y avoir un moment où la machine se grippe.
37:05 Non linéaire.
37:06 C'est ça.
37:07 C'est toujours le problème.
37:08 On s'attend toujours à des ralentissements progressifs.
37:11 Il ne faut pas être trop ambitieux sur les trajectoires de ralentissement.
37:14 Tous les scénarios sont encore un peu possibles.
37:16 Et chaque mois on regarde de plus en plus dans le détail les chiffres d'emploi, d'inflation,
37:20 pour essayer de regarder les petits craquements ici et là.
37:23 Non mais il y a des petites poches de faiblesse.
37:25 Mais c'est vrai qu'au global l'image reste encore spectaculaire.
37:30 Surtout quand le reste du monde ne va pas très bien.
37:32 Oui, oui.
37:33 Et en plus en miroir effectivement ça renvoie...
37:35 Parce que la demande mondiale n'est quand même pas très soutenue.
37:37 C'est du temps plus impressionnant.
37:38 Bon, le dollar a été le grand gagnant de la semaine dernière.
37:40 L'indice dollar a pris 1,5% sur l'ensemble de la semaine.
37:44 Si on regarde du côté des marchés actions, l'idée que ça se diffuse, c'est ce que vous disiez.
37:49 François, est-ce que ça se diffuse jusqu'au small cap ?
37:51 Que disent les radars d'Equity GPS de ce point de vue-là ?
37:55 En effet, on a une nouveauté depuis plusieurs années.
37:58 On commence à avoir nos ratings sur les small cap dépasser nos ratings généraux.
38:04 Ah !
38:05 Dans beaucoup de zones géographiques.
38:06 Et en particulier sur la France.
38:08 Alors la raison pour laquelle historiquement, enfin sur les quelques dernières années,
38:14 nos ratings sur les small cap étaient beaucoup moins bons que sur le marché en général,
38:20 c'était le fait que les perspectives de croissance étaient plus importantes
38:32 sur les très très grosses entreprises qui pouvaient mettre en place des tas de choses
38:38 qui ne sont pas, je dirais, dans la palette des possibles pour les petites capitalisations.
38:45 Ça, c'était sur les dernières années, ça ?
38:47 Oui.
38:48 C'était important parce que le cas d'investissement structurel des small cap était de dire
38:52 ce sont des boîtes qui ont plus de croissance que les large cap en général.
38:56 Mais sur les dernières années, ça n'a pas été le...
38:59 Alors c'est vrai qu'elles ont potentiellement un peu plus de croissance quand elles sont petites.
39:04 Sauf qu'on a vu en fait une inversion de ce principe ou de cette hypothèse
39:10 quand on a vu, enfin dans le domaine de la technologie au niveau mondial justement,
39:15 que les plus grosses arrivent à investir et à stimuler leur propre croissance
39:21 et quelque part à faire disparaître les concurrents ou en tout cas à asphyxier les concurrents.
39:27 Donc en plus de ça, il y a quand même un autre élément qu'il faut apprécier je pense,
39:33 c'est la mondialisation de la gestion et la mondialisation de l'épargne.
39:38 Les investisseurs, on voit leur intérêt à avoir une exposition mondiale aux actions
39:44 où qu'ils soient positionnés dans le monde.
39:47 Et les gestions les plus dynamiques capturent cette capacité à aller choisir les meilleures valeurs,
39:56 pas seulement dans une région, dans un pays...
39:58 Se déployer mondialement.
40:00 Mondialement, parce que c'est maintenant possible.
40:02 On peut apprécier les entreprises au niveau global et mondial, même de façon assez fine,
40:06 et sans forcément être présent ou avoir 500 analystes comme il y a 20 ans.
40:13 Et donc ce phénomène-là a contribué également à mettre sur les radars
40:21 des très belles entreprises mondiales qui ont été énormément achetées
40:26 par les grands investisseurs institutionnels.
40:29 Et là, on a l'impression que ce phénomène...
40:33 Alors je ne sais pas si ce phénomène est terminé,
40:35 mais en tout cas, les small cap ont sous-performé de façon assez impressionnante.
40:40 Elles ont recommencé à monter, mais elles ne surperforment pas clairement.
40:45 Et là, il me semble que le dernier obstacle peut-être à une surperformance éventuelle future des small cap,
40:53 ça va être l'arrêt de la hausse des taux longs.
40:56 D'accord.
40:57 Les small cap sont souvent demandeuses de près, en général, ont moins de free cash flow,
41:02 et donc sont peut-être plus sensibles que les très très grands.
41:05 On l'a vu la semaine dernière, sur la remontée des taux,
41:08 c'est le Russell et les Indy small qui payent le plus lourd tribut.
41:11 Mais vous dites, il y a quand même devant nous, en tout cas,
41:15 la possibilité pour ce segment-là de marcher de rattraper, de recoller...
41:21 Il y a un potentiel qui s'est reconstitué de performances relatives,
41:25 mais il ne se matérialise pas encore.
41:31 Le potentiel est là, à mon avis.
41:33 Bon, François, question qui devient éternelle.
41:36 J'étais revenu sur deux ou trois convictions de fin d'année que j'avais apportées sur ce plateau,
41:40 qui étaient les small cap, qui étaient les foncières cotées,
41:42 les deux dans une thématique de baisse des taux à venir en 2024,
41:45 et j'en ai une petite troisième que je vous donnerai peut-être à la fin.
41:48 Sur les small cap, je suis d'accord avec tout ce que vous avez dit,
41:51 c'est-à-dire que difficulté d'accès au crédit passe par les banques,
41:54 quand on est une PME, on ne passe pas par le marché,
41:56 donc quand ça se ferme, ça se ferme plus fort que pour les autres.
41:59 Souvent, vous êtes plus domestique, c'est-à-dire que vous êtes plus dépendant
42:03 d'une zone économique qui est la zone euro, qui est plutôt en état de faiblesse
42:06 par rapport aux États-Unis ou même par rapport à la croissance mondiale,
42:10 et puis vous avez ces flux d'épargne qui ont totalement déserté cette classe d'actifs,
42:14 peu liquide, très peu suivi par les analystes et financiers,
42:18 souvent quelques fonds, mais qui ont vu leurs encours de gestion active fléchir de manière considérable,
42:24 donc ça n'intéressait plus personne.
42:26 Fin d'année, novembre-décembre, c'est quelque chose d'assez saisonnier sur les small cap,
42:30 on a souvent des rattrapages et de l'habillage de fin d'année,
42:33 parce que quand on va parler avec le banquier, on a besoin d'avoir un cours de bourse à peu près tenu
42:37 pour négocier ses échéances et ses convenantes bancaires.
42:41 Souvent, on a cet effet-là sur les small cap.
42:43 Est-ce que ça perdure depuis le début de l'année ? Pas vraiment.
42:46 Nous, on arrive à faire de l'alpha dessus, mais c'est vraiment par la qualité de la croissance
42:51 et le stock picking qu'on y parvient, pas par un afflux...
42:54 - Ce n'est pas la marée qui monte, quoi. - Non, ce n'est pas encore la marée qui monte.
42:57 Ça a été un peu en fin d'année, ce n'est pas le cas depuis le début de l'année.
43:00 Et donc, le potentiel est tout à fait intact pour la poursuite de ce mouvement.
43:04 Et on peut imaginer toujours des performances à deux chiffres, voire même deux fois deux chiffres,
43:09 c'est-à-dire à plutôt 20% sur les small cap, parce qu'il y a vraiment 25% à récupérer.
43:17 Sur le potentiel, je pense qu'il n'y a pas de débat.
43:20 La question, maintenant, c'est un peu la question du camp.
43:23 Deuxième thématique qui était la même, en fait, sur le même facteur de risque et de succès,
43:26 sur les taux, c'est les foncières cotées.
43:28 On a eu un rattrapage incroyable de fin d'année.
43:31 Et on a une consolidation qui s'opère depuis maintenant deux mois, deux mois et demi sur ce segment-là.
43:38 Mais attendez, on a fait plus de 50% en deux mois, on a construit de cette suite.
43:43 Et je n'ai pas d'inquiétude sur la suite.
43:45 C'est-à-dire que la décote qui s'est créée est tellement importante
43:50 qu'on a vu que l'opérationnel était stabilisé.
43:53 On a vu que les capacités de refinancement étaient de nouveau présentes pour ce segment-là
43:57 parce que c'était une des craintes, la capacité des foncières à retrouver de la liquidité sur les biens,
44:02 du financement auprès des investisseurs.
44:04 On a vu des Unibail accéder aux prix dans de très bonnes conditions.
44:08 On a vu des publications de Vonovia ou de Leig en Allemagne qui sont les gros poids de l'indice,
44:12 elles aussi plutôt rassurées.
44:14 Donc, plutôt confiance sur cette thématique-là.
44:17 Et le troisième ?
44:18 Et le troisième joker, c'est quelque chose qu'on a rentré en février.
44:20 On a fait un peu de chine, figurez-vous.
44:22 Ah ! Parfait, parce qu'on va terminer sur la Chine.
44:25 Voilà, donc pour l'instant, c'est pas un pari qui délivre beaucoup de performances,
44:29 mais il n'empêche qu'il en délivre.
44:31 En tout cas, on n'a pas revu les points bas qui ont été marqués sur la Chine
44:36 et ça, c'est plutôt rassurant pour la suite.
44:38 Je crois que le marché n'attend pas des choses miraculeuses pour revaloriser la Chine,
44:42 vu les niveaux de valorisation, puisque là, on est très très loin de ce qu'on connaît par ailleurs
44:47 et le désamour des investisseurs, il est total.
44:49 Est-ce que, Anthony, pour conclure avec vous sur cette question,
44:52 est-ce qu'au moins d'un point de vue conjoncturel,
44:54 et on aura, je le dis, j'allais dire la première estimation, non, il n'y en a qu'une,
44:58 le PIB chinois pour le premier trimestre qui sera publié cette nuit,
45:02 est-ce que la Chine peut afficher une croissance supérieure à ce que tout le monde attend aujourd'hui ?
45:07 À titre personnel, je pense que la croissance sera un peu au-dessus du consensus.
45:10 Elle sera meilleure qu'attendue pour le premier trimestre.
45:12 On a vu quand même des signaux un peu meilleurs sur la consommation, notamment lors du nouvel an.
45:15 Ça a eu le temps, ça se poursuit, donc ça sera fermé un petit peu.
45:18 Ce n'est pas non plus la grande extase sur la consommation,
45:21 juste un chiffre assez impressionnant.
45:23 On se rend compte que depuis 2019, trois quarts de la croissance de la production industrielle en Chine
45:27 a été exportée et seulement un quart a alimenté la croissance domestique.
45:31 Donc ça montre bien un peu à quel point ils ont besoin du marché extérieur
45:34 et de l'export pour continuer de croître.
45:36 Et les profits industriels, il ne faut pas oublier qu'ils ont été en repli en 2022-2023.
45:40 C'est juste normal d'avoir des bourses qui s'effondrent quand vos industriels,
45:42 ils ne font pas de profit et que la rentabilité est très faible.
45:44 C'est un gros sujet de rentabilité.
45:46 Donc c'est une stratégie volume versus stratégie marge.
45:49 Et ça affaiblit beaucoup les banques.
45:50 Donc il faut être très vigilant sur les banques chinoises.
45:52 Olaf Scholz, déjà la dernière fois, vous étiez assez méfiant sur les banques chinoises.
45:57 Olaf Scholz qui est en visite solo à nouveau en Chine pour trois-quatre jours.
46:03 Quels sont les termes de l'échange entre le chancelier allemand et son premier partenaire commercial ?
46:10 L'Allemagne s'est basée sur une stratégie à double face, si je puis dire.
46:13 C'est des exportations d'une part allemande vers la Chine qui ont été massives,
46:16 qui ont dopé le modèle mercantiliste allemand.
46:18 Et également des entreprises très puissantes allemandes qui se sont implantées en Chine
46:22 pour développer leur production.
46:24 Le premier n'est plus du tout au rendez-vous.
46:26 On regarde les exportations chinoises depuis fin 2019 en volume, c'est -15% vers la Chine.
46:31 Les exportations allemandes vers la Chine, c'est ça ? -15% d'accord.
46:34 Exactement. Notamment parce que la Chine devient de plus en plus indépendante
46:36 avec des surcapacités massives.
46:38 Il reste encore les gros industriels puissants.
46:41 On pense à Volkswagen, mais c'est vrai aussi dans la chimie avec BASF.
46:44 On voit qu'il faut encore défendre les intérêts de ces entreprises allemandes sur le sol chinois.
46:48 Et c'est pour ça que Scholl est sur une position beaucoup plus douce,
46:51 et en tout cas conciliante avec la Chine que ne peut l'être le reste des pays européens.
46:55 C'est tout l'enjeu de savoir si on parle d'une même voix,
46:58 s'il y a des dissonances entre la commission et...
47:01 Volkswagen c'est 50% de ses ventes en Chine, c'est juste colossal.
47:03 C'est vital même de ce point de vue-là.
47:05 Prochaine étape c'est Xi Jinping qui sera en France début mai.
47:08 Merci beaucoup messieurs d'avoir été les invités de Planète Marché ce soir.
47:10 Anthony Morley, David Daly, Rex & Co, Gilles Bazy, Cyril Kouti, GPS et François Schollet, Montségur Finance.
47:16 Le dernier quart d'heure de Smart Bourg, chaque soir c'est le quart d'heure thématique.
47:30 Le thème ce soir c'est celui de l'emploi.
47:32 L'emploi comme critère et comme facteur d'investissement
47:35 pour élaborer des stratégies d'investissement sur les marchés boursiers.
47:38 En l'occurrence nous en parlons avec les équipes de Talents Gestion
47:41 et Julien Fauvel qui est à mes côtés, gérant et associé chez Talents Gestion.
47:45 Bonsoir Julien.
47:46 Merci beaucoup d'être là.
47:47 L'actualité qui vous a mis ici c'est le lancement d'une nouvelle stratégie,
47:50 un fonds labellisé SR, article 9, qui s'appelle "Empreintes-Emploi France"
47:56 dédié donc aux entreprises françaises qui créent de l'emploi.
47:59 Je le dis de manière un peu simple peut-être Julien,
48:02 mais l'idée c'est de nous expliquer comment vous avez travaillé sur ce facteur ou ce critère emploi
48:07 depuis des années, parce que là il y a le lancement de la nouvelle stratégie,
48:11 mais c'est un thème sur lequel chez Talents vous travaillez depuis longtemps,
48:14 depuis 2019 même je crois Julien.
48:17 Qu'est-ce que vous a appris, vous ont appris ces années effectivement
48:21 de travail autour du facteur emploi, de ce critère emploi.
48:24 Et qu'est-ce qu'il y a de nouveau également peut-être derrière le facteur emploi
48:28 quand on lance une stratégie d'investissement ?
48:30 Exactement, depuis 2019, on peut même remonter 4 ans avant,
48:34 puisque c'est important de comprendre quand même chez nous,
48:38 notre démarche dans l'ISR c'est la recherche d'innovation.
48:41 Donc on a été le premier fonds labellisé ISR sur les petites et moyennes capes en 2017,
48:46 là où la RSE manquait un petit peu sur cette classe d'actifs.
48:49 Le facteur S de l'ESG était un peu manquant, d'où notre intervention en 2019,
48:57 qui a été accélérée par les problématiques du Covid,
49:00 où on nous annonçait beaucoup de suppression d'emploi.
49:02 Donc on a bâti un référentiel avec une agence qui s'appelle UMPACT.
49:07 Et donc voilà, on est assez fiers de ces maintenant presque 6 années de données,
49:12 ces 130 indicateurs.
49:15 Pour comprendre en quelques mots cette logique,
49:18 notre idée était de capter la création d'emplois organiques en France,
49:22 donc là de mettre des critères assez quantitatifs, je dirais.
49:25 Donc la moitié de ces indicateurs proviennent sur la création d'emplois.
49:29 Donc on est en mesure de savoir qui a vraiment joué le jeu de la création d'emplois,
49:34 je le répète, organiques, vraiment retraités des actions,
49:38 sur des verticales même assez fines,
49:40 comme les jeunes, les seniors ou les personnes en situation de handicap.
49:43 Et l'autre moitié, on va peut-être y revenir, sur des aspects plus qualitatifs,
49:47 donc les politiques sociales.
49:49 Justement, si c'est la question, comment on va au-delà du filtre quantitatif,
49:53 une fois qu'on a fait cet exercice et ce travail que vous faites depuis des années ?
49:56 C'est quoi l'approche qualitative quand il s'agit d'évaluer justement ce critère et ce facteur emploi, Julien ?
50:02 Déjà, c'est bien, c'est important de comprendre que la donnée a les clés.
50:06 Donc sur le périmètre, on va dire, France, des effectifs, ça c'était assez mature.
50:10 On est arrivé, il y avait à peu près 80% de données, on est encore au-dessus.
50:15 Sur les politiques sociales et la qualité de l'emploi,
50:18 là on se confronte, je dirais, à un manque de données assez criant.
50:23 On peut citer les entreprises qui ne publient pas forcément leur niveau d'emploi sur les jeunes,
50:28 c'est moins d'une entreprise sur deux pour prendre le SBF 250.
50:32 Ah oui, donc ce n'est pas juste une question de taille d'entreprise,
50:34 ça inclut des entreprises qui ont largement les moyens d'aller récolter et diffuser ces données, par exemple.
50:40 Exactement, que ce soit également sur les seniors.
50:43 On a déterminé des critères qui sont poussés par les réglementations,
50:47 qui sont améliorés ces dernières années, on peut citer les critères de parité, par exemple,
50:52 ou de personnes en situation de handicap.
50:55 Mais vraiment les critères importants que nous suivons et qui permettent aussi de bien comprendre une entreprise,
51:00 ça peut être le turnover, ça peut être les enjeux de formation,
51:03 et quelque chose qui nous tient à cœur, nous, dans notre société de gestion, c'est le partage de la valeur.
51:09 Donc avec un certain nombre de critères, que ce soit sur les rémunérations, sur l'actionnariat salarié, par exemple.
51:16 On entend pas mal parler sur ces sujets.
51:19 Et donc là, pour vous donner un chiffre, on est assez satisfait de voir qu'on a eu une amélioration de ces taux de dispo,
51:26 de à peu près 20 à 30%.
51:29 Et voilà, ça reste encore, sur certains critères, à développer.
51:33 Comment vous prenez en considération les effets qui vont au-delà de la création d'emplois organiques,
51:40 comme vous dites, Julien, et est-ce que ça fait partie aussi de la stratégie et du Fonds Empreinte Emploi France
51:47 dans l'ibellé du Fonds, il y a le terme "empreinte".
51:52 Il y a l'idée que derrière mes créations d'emplois organiques, je vais aussi quand même avoir un impact au-delà.
51:58 Exactement. Donc là, si on se situe un peu dans mon schéma, tous les 4 ans on innove.
52:02 Donc là, on arrive depuis un mois avec cette nouvelle brique.
52:06 Et donc c'est un travail de maintenant plus de 2 ans, avec nos partenaires Etifinance et Vertigo Lab, un cabinet bordelais,
52:15 qui nous ont aidé à aller plus loin dans cette recherche d'évaluation de l'impact via les retombées socio-économiques.
52:22 Donc si on prend toujours ce critère emploi, là l'idée n'est pas seulement d'évaluer la contribution de l'entreprise
52:29 sur un périmètre direct, concrètement, organiquement, mais également d'aller effectuer des mesures pour voir
52:36 la contribution de l'entreprise au niveau de ses fournisseurs et toute sa chaîne de production en amont.
52:42 Et donc là, on se base sur des critères très objectifs, bien connus dans la théorie économique, le tableau entrée/sortie.
52:51 Donc là, c'est des flux que nos partenaires vont analyser pour nous permettre d'avoir des données concrètement, des retombées,
53:00 même dans notre jargon, on peut appeler ça des multiplicateurs, pour aller bien mesurer l'impact d'une entreprise
53:07 et toujours encore sur le territoire français, puisque vous avez le nom France également dans le code.
53:12 Oui, oui, bien sûr, c'est le périmètre. Et ces données-là, elles sont facilement accessibles ? C'est de la donnée pertinente pour vous ?
53:17 Enfin, on trouve facilement de la donnée intéressante à travailler de ce point de vue-là ?
53:21 Alors c'est de la donnée qui est qualifiée, qui doit être maîtrisée par des experts. Les profils de ces personnes qui travaillent
53:29 sont plutôt des statisticiens ou des économistes. Sur une donnée publique, la réponse est plutôt oui.
53:35 On se base sur des données INPI, Eurostat, des grands organismes de ce type. Ensuite, on a quand même quelques briques innovantes
53:46 pour aller être en mesure d'avoir une granularité très fine sur les secteurs. Pour hors d'idée, l'INSEE nous donne 34 secteurs.
53:56 Le monde boursier, quand on est 11 avec les JICS, on est en mesure nous d'aller capter 600 secteurs.
54:03 Et donc sous-secteurs, ce qui nous permet d'être très fort dans l'analyse.
54:07 Est-ce que c'est un thème ? Et le Fonds Empreinte Emploi France, est-ce qu'il est directement corrélé à ce qu'on appelle aujourd'hui
54:16 la souveraineté ou la relocalisation ou la réindustrialisation ? Enfin, voilà, toute cette terminologie très politique.
54:23 Mais est-ce qu'elle est concrète aussi dans cette stratégie d'investissement ? Est-ce que pour vous, il y a une vraie tendance de fonds
54:29 qui se retrouve aussi dans ce fonds et dans cette stratégie ?
54:33 Totalement. Je crois qu'on peut presque utiliser le terme patriote sur un fonds comme ça, en quelque sorte.
54:40 Nous, on a vraiment six secteurs clés à enjeu qu'on appelle à fort enjeu stratégique dans le fonds.
54:47 Principalement trois, les savoir-faire artisanaux. Donc là, on retrouve une poche luxe qui contribue à plein.
54:54 Et principalement à la société Hermès, par exemple, qui vient de communiquer sur une 24e ouverture de site en France.
55:02 Donc ça, concrètement, on le voit dans les chiffres. On voit des contributions plus fortes.
55:07 Un deuxième secteur qui a aussi un fort enjeu en matière de souveraineté, c'est la technologie, que ça soit en matière humain.
55:16 Donc là, on a bien vu toutes ces ISN, les entreprises du service numérique, aller capter beaucoup de talents sur le territoire.
55:22 Mais également des acteurs qui investissent de plus en plus dans le cloud.
55:25 Et troisièmement, et ça c'est la première poche du fonds, je dirais, qui compte 43 positions, c'est l'industrie.
55:32 Donc là, pour reboucler avec tous ces enjeux qu'on entend sur le fait qu'on a perdu beaucoup de points sur le manufacturier.
55:42 Et que pour aller chercher quelques emplois et puis dynamiser notre croissance, il va falloir que ça repasse par une réindustrialisation.
55:50 Quel type d'industrie vous intéresse particulièrement ?
55:52 Ou quelles sont les sociétés emblématiques dans ce segment industriel qui est au sein du fonds aujourd'hui, qui vous intéresse particulièrement ?
56:00 Là, on peut peut-être distinguer deux catégories.
56:03 Des grandes entreprises qui maintiennent et qui ont maintenu, quand on analyse depuis une dizaine d'années,
56:09 qui n'ont pas fait le choix de forcément aller délocaliser.
56:12 On peut citer des acteurs comme Legrand, par exemple, bien pondérés dans le fonds.
56:17 Deuxième catégorie, une poche plutôt en hypercroissance, qui au passage n'a pas forcément la cote depuis deux ans quand même en bourse.
56:25 On pense au thème transition énergétique, notamment.
56:29 Donc des petits acteurs, ce qu'on appelle chez nous des jeunes pousses, mais qui jouent le jeu, qui créent de l'emploi.
56:35 Là, il y a une divergence entre les cours boursiers depuis deux ans et le nombre de créations d'emplois dans ce secteur et de la part de ces entreprises.
56:41 Sur ce segment vraiment de petite capitalisation, effectivement, on peut totalement le dire que ce critère-là n'est pas valorisé.
56:48 Oui, je comprends.
56:50 Donc, article 9, évidemment, parce que dans la réglementation SFDR, article 9, c'est là où on estime avoir le plus d'impact.
57:00 C'est ça, Julien, pour rappeler le sens de ces articles ?
57:03 C'est ça, voilà.
57:05 Donc, on est très peu, je dirais, sur les actions françaises. On compte moins de 5 fonds purs SFDR 9.
57:12 En France ? Ah oui, sur le périmètre des actions françaises.
57:15 D'accord, fonds actions françaises, d'accord.
57:16 Uniquement.
57:17 Une poignée qui sont articles 9, dont le vôtre.
57:19 Exactement.
57:20 Et donc, voilà, comme on l'a dit, avec cet appui sur le social et toute cette richesse de cette brique innovante qui nous permet d'aller, je dirais, prendre du recul sur le G, la gouvernance.
57:34 Au passage, on rencontre beaucoup d'entreprises chaque année, donc ça nous permet aussi de le valider.
57:39 Et puis, sur les critères environnementaux, puisque donc on a parlé pas mal d'emplois, mais on traque, évidemment, et on offre à nos investisseurs des critères sur la contribution aux PIB, sur les retombées fiscales également.
57:52 Tout ça, en plus de la performance qui peut être délivrée par la financière et boursière, qui peut être délivrée par la stratégie.
57:58 Exactement, qui est quand même parmi nos deux objectifs marqués dans notre prospectus, qui est de surperformer nos investisseurs et firmes.
58:06 Oui, ça reste aussi un objectif quand même, à côté des autres.
58:10 Merci beaucoup, Julien, merci d'avoir été avec nous pour nous parler de ce thème de l'emploi, effectivement, et qui a donné lieu, alors avec un travail de plusieurs années sur ce critère emploi chez Talents Gestion,
58:20 qui donne lieu au lancement de cette nouvelle stratégie "Empreintes, emplois, France".
58:24 Julien Fovelle, gérant et associé chez Talents Gestion, était avec nous l'invité de ce quart d'heure thématique de Smartboard ce soir.
58:30 [Musique]

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