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NewsTranscription
00:01Sud Radio, midi 14h, Maxime Liédo sans réserve.
00:06Un seul numéro pendant votre déjeuner, le 0 826 300 300 ou alors sur l'application de Sud Radio.
00:12Je veux vous avoir au téléphone, échanger avec vous et surtout que vous puissiez, vous, être dans le studio avec nous
00:18pour poser les différentes questions, interpeller les invités, notamment sur celui-ci.
00:23Les médecins sont-ils encore libres ou au contraire ?
00:25Est-ce que vous trouvez qu'ils en font beaucoup trop avec cette volonté de dire, alors que certains pensent qu'on paye leurs études, etc.
00:32La liberté d'installation, on doit contraindre les médecins à s'installer dans les déserts médicaux ?
00:37Bonjour Saïd Oouchou.
00:39Bonjour.
00:40Vous êtes médecin généraliste à Marseille et vous êtes une figure, mine de rien, de cette colère qui monte dans tout le pays
00:46et notamment dans cette profession parce qu'il y a une proposition de loi transpartisane pour obliger les médecins à s'installer dans les déserts médicaux
00:53après leurs études. Pourquoi cette proposition de loi, selon vous, est si choquante ?
01:01Écoutez, je pense que certains politiques se réveillent enfin pour considérer que le système de santé est en danger,
01:06qu'on est en train de laisser mourir les Français.
01:09Bien sûr, je tiens à dire tout de suite que tous les médecins, tous les soignants et tous les internes et les étudiants,
01:18on pense tous à nos patients, on pense tous à la médecine et quand on fait ce métier, c'est pour apporter du soin,
01:27c'est pour sauver des vies, c'est pour faire de notre mieux et nous sommes vraiment engagés pour les Français,
01:33pour soigner tout le monde. Aujourd'hui, on en est là, pourquoi ? Parce qu'il y a un abandon de la politique de santé
01:40pendant les 20 et les 30 dernières années.
01:44Donc pour vous, c'est d'une certaine manière l'État qui a organisé, on va dire, cette désertification massive sur tout le territoire ?
01:51Oui, nous, on l'a vu venir parce que ça fait des années déjà qu'on tire le signal d'alarme, ça fait longtemps qu'on dit que ça ne va pas aller.
01:56Aujourd'hui, la loi Garot, elle n'apporte pas la solution malheureusement. Encore une fois, on a des propositions,
02:03il fallait peut-être s'y mettre un peu plus tôt, maintenant on peut s'y mettre encore aujourd'hui, il n'est pas trop tard.
02:08Mais M. Garot, lui, il est en compagnie électorale, il s'adresse à son électorat, ce qu'il veut se faire élire,
02:13mais il fait une politique en toute irresponsabilité. Tout le monde est convaincu que la régulation est un échec.
02:22La régulation de l'installation des médecins va être un échec.
02:25Pourquoi ? Et docteur, expliquez-nous pourquoi, parce que beaucoup de gens qui nous écoutent se disent peut-être assez naturellement,
02:31en fait, l'État paye les études des médecins, ils font un certain nombre d'études,
02:35et mine de rien, la médecine, je ne devrais pas le dire comme ça, mais c'est une pensée qui se généralise,
02:39c'est un service public, donc en fait, ils le doivent un peu à la nation.
02:43Pardon, pardon, l'État ne paye pas les études de médecine.
02:47Les internes, les médecins, les internes rendent un service énorme.
02:51Un interne, il coûte à l'État 103 000 euros.
02:55Il rapporte, il économise 210 000 euros.
02:59Donc, quand un médecin travaille toute une nuit, un médecin fait une garde de nuit pour 150 euros,
03:04excusez-moi, je ne connais pas beaucoup d'endroits où on travaille toute la nuit pour 150 euros
03:08quand on a fait 10 années d'études.
03:11Donc, on ne coûte rien à l'État, il faut arrêter cette idée,
03:15mais la communication de M. Gorin est un peu plus forte,
03:18et il arrive à faire passer des messages erronés.
03:20Donc, nous, on est là justement pour rétablir la vérité, pour dire comment ça se passe.
03:25Les conditions de vie d'études des internes, elle est terrible.
03:29Bien sûr, avec les suicides, etc.
03:31Il y a des suicides, il y a 20% qui pensent au suicide.
03:34Aujourd'hui, un sondage montre que si la loi Garo passe,
03:38il y a 50% des médecins qui vont arrêter d'exercer.
03:4223% vont quitter la France, 20% vont remplacer pendant 4 ans et partir,
03:47et 7% vont quitter, vont arrêter les études et faire autre chose.
03:51Donc, ce n'est pas son solution, il faut qu'on se le dise.
03:53Le ministre de la Santé, Yannick Noderre, n'arrête pas de le dire également.
03:57Je pense que M. Garo, il commet une erreur très grave,
04:02et j'espère que les Français ne vont pas lui pardonner.
04:05Mais simplement, expliquez-nous concrètement,
04:08parce qu'on a bien compris, cela provoquerait des départs en masse,
04:11beaucoup auraient certainement envie de lâcher la blouse avant même de l'avoir enfilée,
04:14tout ça est très clair.
04:15Mais pourquoi ce principe même, si vous voulez,
04:18de contraindre un médecin à s'installer quelque part,
04:20pour vous, est quelque chose auquel l'État ne doit même pas penser ?
04:23C'est ça le fond de la question.
04:24Parce que le fond du problème, monsieur, c'est la pénurie des médecins.
04:28Le fond du problème, c'est qu'il n'y a pas assez de médecins.
04:31Comment voulez-vous répartir des médecins sur un territoire
04:35comme vous n'en avez pas ?
04:36Et c'est là le fond du problème.
04:38La réponse au problème actuel, c'est de former plus de médecins.
04:42Il n'y a pas assez de médecins, donc il faut qu'on arrête de dire,
04:44obliger les médecins d'aller dans des territoires,
04:47ces territoires qui sont abandonnés de tout le monde.
04:50Les médecins, ils vont y aller, mais il faut en former, on n'a pas de médecins.
04:53Donc c'est quoi ? C'est la fin du numéris clausus ?
04:55C'est le fait peut-être d'installer certaines universités de médecine
04:58ailleurs qu'uniquement dans les grandes métropoles ?
05:02Écoutez, rendons ces territoires attractifs.
05:05Aujourd'hui, les médecins ne sont pas les seuls
05:07qui ne veulent pas aller dans ces territoires.
05:11Le transport, les écoles, les pharmacies,
05:14tout le monde qui est de ces territoires.
05:15Et on veut obliger les médecins d'y aller.
05:17Rendons ces territoires attractifs,
05:19les politiques doivent prendre leurs responsabilités
05:24et rendre ces territoires attractifs.
05:27Si on veut faire de la médecine, si on veut soigner tout le monde,
05:29il faut prendre des mesures concrètes,
05:31des mesures qui vont attirer les médecins
05:33et non pas des mesures qui vont les obliger,
05:35les assigner à résidence dans des territoires qu'ils n'ont pas choisi.
05:40Mais notamment quand vous parlez de rendre les territoires attractifs,
05:43je pense que chaque semaine, quand on lit la presse locale,
05:45la presse régionale, on voit des maires
05:47notamment qui mettent en place des dispositifs,
05:49c'est-à-dire le logement offert, un loyer supplémentaire,
05:52mise à disposition de certains avantages.
05:54Et pourtant, quand on interroge les maires
05:56deux, trois semaines, un mois, deux mois après l'annonce,
05:59on n'a pas de résultat.
06:00Donc est-ce que ce n'est qu'un problème d'attractivité du territoire ?
06:03Ou ce n'est pas simplement, on va dire, pardon au docteur,
06:05un réflexe égoïste mais qui serait totalement légitime.
06:07Comme vous l'avez dit, on a fait 10, 12 ans d'études,
06:10on se tue à la tâche, on rend service à l'État.
06:12Il est quand même grand temps qu'on n'est pas en URSS en réalité.
06:15L'État n'a pas à dire d'avoir une profession libérale
06:17ou quand, comment s'installer.
06:19Et ce serait totalement légitime de dire ainsi.
06:21Mais comment voulez-vous emmener quelqu'un,
06:24l'obliger à l'âge de 30 ans,
06:26il a une femme, des enfants,
06:27d'aller dans un territoire si son conjoint,
06:30l'homme ou la femme, ne trouve pas de travail ?
06:32S'il n'a pas une crèche pour ses enfants,
06:34ces territoires que tout le monde a abandonnés,
06:37pourquoi on veut absolument obliger les seuls médecins
06:41d'y aller ?
06:43Il faudra obliger tout le monde.
06:43Moi, je trouve que M. Garou,
06:44il devrait aller vivre dans un territoire pareil.
06:46Il devrait y aller passer deux semaines de temps en temps
06:48pour voir comment vivent les gens.
06:50Laval, ce n'est pas un désert médical.
06:52Les habitants de Laval, il faut qu'ils sachent,
06:53si la loi passe, ils n'auront pas de médecins.
06:56Ils ont un taux de médecins beaucoup plus important
06:59que le 15e arrondissement de Marseille,
07:00où je travaille actuellement.
07:01Il y a aussi, si vous voulez, cette idée qui revient régulièrement,
07:06et j'interroge le médecin Saïd Oshou,
07:09dites-moi, généraliste à Marseille,
07:10est-ce que le numerus clausus, on doit tout simplement le supprimer ?
07:14Parce que, comme vous l'avez très bien dit, mine de rien,
07:16depuis 30 ans, on n'a pas changé le nombre de médecins
07:18qui sortent d'études.
07:19Or, la population, elle, a, je crois, depuis 30 ans,
07:21augmenté de 15 millions de personnes.
07:23Est-ce que ce n'est pas le sujet ?
07:24Parce qu'on aime, en France, dire qu'on a beaucoup de médecins,
07:27l'élite sélectionnés, sur-sélectionnés,
07:30mais le fait est que, comme vous l'avez très bien dit,
07:31en réalité, surtout, on n'en a pas assez sur tout le territoire.
07:35Je pense que ce numerus clausus est une erreur,
07:36ou du moins, la façon dont on étrangle le passage,
07:41l'entrée en médecine, ne rend pas service à la population.
07:43Et ce n'est pas en médecin de changer cette loi du numerus clausus.
07:47C'est pour ça que nous, je le dis encore,
07:49nous ne sommes pas responsables de ce qui se passe aujourd'hui.
07:52Les Français doivent tenir responsables,
07:54tous les politiciens et toutes les politiques antérieures.
07:56Nous, nous sommes prêts à aller travailler.
07:59D'ailleurs, quand on avait besoin de nous,
08:01on n'a pas hésité à venir, on a été applaudis,
08:03mais aujourd'hui, ils veulent nous punir.
08:05Les mêmes personnes qui nous avaient applaudis,
08:06aujourd'hui, veulent nous punir.
08:07Ce n'est pas normal, ça.
08:08Mais le Premier ministre vous a quand même un peu entendu.
08:13Il a fait du François Bayrou,
08:15c'est-à-dire qu'il a fait de l'extrême centre.
08:16Il a dit, alors attendez, pas de souci,
08:18je lève les mains, ne bougez pas.
08:20La proposition intermédiaire, c'est que plusieurs jours par mois,
08:23deux fois par mois,
08:24les médecins aillent dans les fameux territoires,
08:27les déserts médicaux,
08:28les territoires un peu abandonnés,
08:29pour faire des consultations.
08:31Les échos, ce matin, nous indiquent
08:32que ça pourrait être près de 30 000 consultations
08:34qui pourraient ainsi être délivrées.
08:36Est-ce que ça, c'est un juste milieu
08:37qui vous paraît plus raisonnable, plus acceptable ?
08:40Ce n'est pas une politique de santé
08:42que de dire aux médecins,
08:43partez deux jours par mois
08:45pour aller consulter dans un autre endroit.
08:48On sait d'abord, on ne sait pas où,
08:49on sait comment ça va être organisé.
08:50Et nous, quand on part...
08:51Non, on part en avion, j'imagine,
08:53dans les territoires à proximité de là où vous exercez.
08:56Mais comment on va faire pour le patient
08:58quand on va fermer nos cabinets pendant deux jours ?
09:00Qui va les soigner ?
09:02La continuité des soins, qui va l'assurer ?
09:04Et les remplaçants, on n'en a pas actuellement,
09:06il n'y a pas de remplaçants,
09:07c'est très difficile de se faire remplacer.
09:09Et puis une autre chose,
09:10comment voulez-vous qu'une personne
09:11se fasse soigner de manière discontinue
09:13par des médecins différents
09:14toutes les semaines ou tous les mois ?
09:17Le patient, on a besoin de le connaître,
09:19connaître son histoire.
09:20Moi, j'ai des patients,
09:21quand ils rentrent, je vois leur vie devant moi.
09:23Je sais qui c'est, je connais la famille,
09:25le médecin de famille.
09:26Il faut rendre vraiment le médecin de famille
09:27son statut.
09:29Il faut créer, former des médecins de famille
09:31pour les populations françaises.
09:32Ils ont besoin de ça.
09:33Les Français ont besoin d'avoir des médecins
09:35qu'ils connaissent,
09:36qu'ils les connaissent très bien.
09:38La médecine, ce n'est pas juste
09:39une succession d'actes.
09:41La médecine, c'est un soin.
09:43Et le soin, c'est un diagnostic,
09:45un traitement, une prévention.
09:46Dans ce cas-là, docteur,
09:47quand je vous écoute,
09:48parce que le constat est implacable,
09:49je pense que tous ceux
09:50qui veulent même nous en parler,
09:51sans doute au 0826 300 300,
09:53appelez-nous,
09:54peut-être nous raconter
09:55la pénurie de médecins
09:56à côté de chez vous,
09:57régulièrement,
09:57en pénurie de médecins généralistes.
10:00Comment expliquez-vous
10:01le fait que les politiques,
10:02si vous voulez,
10:03soient tellement à côté de la plaque
10:05sur ces jeux-là ?
10:05Parce que quand on vous écoute,
10:07c'est le cas depuis 20 ans,
10:08les solutions ne sont pas les bonnes,
10:09et pourtant,
10:10ils les proposent,
10:11et visiblement,
10:12ça risque d'être voté.
10:12Parce que je rappelle
10:13que la loi de M. Garraud
10:14est une immense loi transpartisane,
10:16je crois que c'est plus de 255 députés,
10:18c'est ce qui est rappelé ce matin
10:19chez Patrick Roger.
10:20Donc, comment,
10:21si vous voulez,
10:21expliquer cette différence
10:23entre ce que ressentent vous,
10:25les professionnels,
10:25ce que ressentent
10:26et ce que constatent les Français,
10:27et les décisions politiques ?
10:29La loi Garraud ne passera pas.
10:30Nous sommes vent debout,
10:31on fera tout
10:32pour que cette loi ne passe pas.
10:34Pourquoi ils commettent
10:35des erreurs,
10:36ces politiques ?
10:37Parce qu'ils ne sont pas,
10:38ils ne connaissent pas le terrain,
10:39parce qu'ils ne savent pas
10:39ce que c'est la médecine,
10:40ils ne savent pas ce que c'est
10:42soigner les gens,
10:42ils ne savent pas ce que c'est
10:43quelqu'un qui est dans la souffrance
10:45et qui a besoin d'être suivi,
10:47d'être vu aujourd'hui,
10:47le lendemain.
10:48Ils ne savent pas ce que c'est
10:49quand on a son enfant
10:51qui est malade,
10:52on n'arrive pas à trouver un médecin.
10:53Il faut justement
10:54prendre des mesures
10:56dans ce sens.
10:57Aujourd'hui,
10:58nous avons affaire
10:59à des technocrates
11:01qui sont complètement
11:01déconnectés de la réalité
11:03et on s'en aperçoit encore
11:05dans les mesures
11:06qui sont prises aujourd'hui.
11:07On veut bien,
11:08moi je suis solidaire,
11:08je suis prêt à aller travailler
11:09deux jours
11:10par mois
11:11dans un lieu
11:12parce que je suis solidaire
11:14des Français,
11:14je suis solidaire des patients,
11:16je suis solidaire
11:16de la souffrance des malades.
11:18Donc j'irai,
11:18j'irai le faire
11:19parce que si c'est
11:20une solution provisoire,
11:21on peut le faire
11:22mais ce n'est pas une loi.
11:24Ça, ce n'est pas une loi.
11:25Vous expliquez docteur
11:26qu'en réalité,
11:27ce n'est pas comme ça
11:27qu'on va remettre la médecine
11:28sur de bonnes rails en France,
11:30on vous entend.
11:30C'est la meilleure façon
11:32pour encore laisser les Français
11:33dans des situations
11:34précaires de santé.
11:37C'est la meilleure façon
11:38pour encore les oublier
11:39jusqu'à la prochaine échéance électorale.
11:42Très probablement, oui.
11:43Mais est-ce que la discussion
11:45qu'on est en train d'avoir,
11:46docteur,
11:46et la déconnexion
11:47entre ce que peuvent dire
11:48les politiques,
11:48ce que vous vous dites
11:49et ce que constatent les Français
11:50n'est pas tout simplement
11:51une sensation de rupture
11:53entre ceux que vous soignez,
11:55vos patients
11:55et la médecine en général ?
11:57Parce qu'il y a en fait
11:58très peu de personnes,
11:59vous le rappelez tout à l'heure,
12:00qui connaissent réellement
12:01à quel point
12:03des études de médecine
12:03sont compliquées,
12:04à quel point
12:05ils sont mal payés,
12:06et à quel point
12:06il y a une part quand même
12:08immense de sacrifice.
12:09Est-ce que toute cette discussion,
12:11vous dites que la loi Garot
12:12ne passera pas,
12:13je l'espère pour vous,
12:14mais est-ce que ça n'illistre pas
12:15tout simplement
12:15le divorce
12:17auquel on est en train
12:18d'assister
12:18entre les Français
12:20et leur médecin,
12:21et leur médecine en général ?
12:22Vous avez complètement raison,
12:24je vous rejoins vraiment,
12:25parce qu'aujourd'hui
12:26on est dans un système
12:28où la médecine
12:29est une prestation,
12:30on assiste à une ubérisation
12:32de la médecine.
12:33Comment voulez-vous soigner
12:34quelqu'un par la téléconsultation ?
12:35Aujourd'hui,
12:36on dit que la médecine
12:38c'est un acte médical,
12:39mais la médecine
12:40c'est un suivi,
12:41la médecine c'est un homme
12:42ou une femme face à un patient,
12:44face à une maladie,
12:45face à quelqu'un
12:46qui est en souffrance
12:47qu'on a envie de soigner.
12:48Aujourd'hui,
12:49certaines lois d'ailleurs
12:50délèguent des actes médicaux
12:53aux infirmiers,
12:53aux pharmaciens,
12:54nous on garde
12:55les tâches administratives.
12:57Nous les médecins
12:58ne sommes pas,
12:58on n'a pas fait nos études
12:59pour s'occuper
13:01des tâches administratives.
13:03Et pourtant,
13:04nous sommes aujourd'hui
13:04submergés par ce travail,
13:06on passe beaucoup de temps
13:07à faire des papiers
13:08qu'à soigner les gens.
13:09Rendons le soin aux patients,
13:11oui, le soin aux patients,
13:13bien sûr,
13:13rendons le travail de soin
13:16aux médecins,
13:16soignons les Français,
13:18faisons en sorte
13:19que tout le monde
13:20soit soigné,
13:20de manière égale.
13:22Mais, encore une fois,
13:23ce n'est pas la faute
13:24des médecins.
13:25Nous, nous sommes prêts
13:26à prendre notre part
13:27de responsabilité,
13:28à nous engager,
13:29mais sur un plan,
13:31sur des réformes,
13:32sur des plans
13:33sur un long terme.
13:34Nous sommes prêts
13:34à prendre deux jours
13:35pour aller travailler ailleurs.
13:37Mais il faut que ça s'inscrive
13:38dans une véritable politique,
13:40on a compris,
13:40et je vous remercie
13:41de votre parler vrai,
13:42médecin Saïdou.
13:42Restez quelques secondes
13:43avec nous,
13:44parce que ça a réagi
13:45au 0826 300 300
13:46sur l'application Sud Radio.
13:48J'accueille Claude,
13:49bonjour.
13:49Oui, bonjour.
13:51Merci d'avoir rappelé
13:52le standard de Sud Radio.
13:53La discussion
13:54qu'on est en train
13:55d'avoir sur cette discussion
13:56et sur les déserts médicaux,
13:58et je crois que vous,
13:59Claude,
13:59vous avez surtout réagi
14:00quand le docteur a dit
14:02mais c'est surtout
14:03les territoires
14:03qu'on doit rendre
14:04attractifs,
14:05c'est-à-dire qu'un médecin
14:05seul ne suffit pas,
14:06il faut une architecture
14:07autour, c'est ça ?
14:09Voilà,
14:09c'est-à-dire que si vous voulez,
14:10à partir,
14:11sur l'homneurus clausus,
14:12je suis tout à fait d'accord,
14:13ça n'y a aucun souci.
14:14Effectivement,
14:15ça fait 30 ans
14:15qu'on entend parler,
14:17il y a effectivement
14:18des étudiants
14:19qu'on recale
14:20parce que les examens
14:22sont tellement durs,
14:23ce passèque
14:24qui était l'examen
14:25d'entrée
14:26est tellement difficile
14:27que si ils mangent,
14:29voilà,
14:29donc ça,
14:30je suis d'accord.
14:31Par contre,
14:31quand j'entends
14:32votre interlocuteur
14:33parler des déserts médicaux
14:36en disant
14:36oui, mais vous comprenez,
14:37ils ont fait
14:3710 ou 12 ans d'études,
14:39je suis tout à fait d'accord,
14:40ils veulent rentabiliser,
14:41pas de souci.
14:42Par contre,
14:43quand j'entends
14:43si vous voulez dire
14:45oui,
14:46mais vous comprenez,
14:46il faut des professions,
14:48la possibilité
14:50pour les conjoints
14:51des médecins
14:51de pouvoir travailler,
14:52d'avoir des crèches.
14:53Non, non,
14:54je crois,
14:55pardon Claude,
14:55je ne vais pas me faire
14:56non pas l'avocat du dia,
14:57mais l'avocat du docteur
14:58en disant,
14:59je crois surtout
14:59que peut-être
15:00dans les territoires
15:01qui sont des déserts médicaux,
15:02il faut autour
15:03l'architecture,
15:04c'est-à-dire en effet
15:04une bonne école,
15:05une crèche,
15:06c'est-à-dire tout ce
15:07qui pourrait encourager
15:08quelqu'un,
15:08on va dire,
15:09à s'installer quelque part,
15:10vous,
15:10ce discours-là vous gêne ?
15:12Voilà,
15:13ce discours-là me gêne.
15:14Alors moi,
15:14je prends l'exemple,
15:15si vous voulez,
15:15moi j'habite sur le bassin
15:16à Parcachon,
15:17donc un endroit
15:18relativement privilégié,
15:20il y a une commune
15:20de 10 000 habitants
15:22à côté du bassin
15:23où ils n'arrivent pas
15:24à trouver de médecins.
15:26Les structures sont là,
15:28enfin je veux dire,
15:28il y a quand même,
15:30moi je veux bien
15:31si vous voulez
15:32qu'il faille effectivement
15:33une structure
15:34et un maillage,
15:35je suis d'accord,
15:36mais si vous voulez,
15:38il y a quand même,
15:39moi ce qui est
15:39qui m'interpelle,
15:41c'est que même
15:42dans certains endroits
15:43dits privilégiés,
15:44entre guillemets,
15:46vous avez des médecins,
15:48des patients
15:48qui n'arrivent plus
15:49à trouver de médecins,
15:50des communes
15:51qui ont 10 000 habitants
15:52à côté d'Arcachon.
15:53Donc il ne faudrait pas faire,
15:54Claude,
15:54si je vous entends,
15:55il ne faudrait pas faire
15:56en fait quelque chose
15:57absolument d'exceptionnel
15:58juste pour que des médecins
16:00puissent s'installer
16:00dans des territoires
16:01qui en manquent,
16:02si je vous suis bien.
16:02Merci beaucoup
16:03de vous avoir appelé
16:03au 0826 300 300.
16:06Claude,
16:06Docteur Wouchou,
16:07en quelques mots,
16:08vraiment en quelques mots,
16:09en 30 secondes.
16:10Qu'est-ce que vous répondez
16:11à Claude qui dit
16:11bon écoutez,
16:12on ne va pas commencer
16:12en plus à favoriser
16:13les médecins,
16:14à leur faire un territoire
16:15sur mesure,
16:15sinon on ne va plus
16:15en sortir ?
16:17Merci madame d'abord
16:18de reconnaître
16:19que ces territoires
16:19ne sont pas attractifs
16:20pour les médecins
16:21et pour tous les autres.
16:23Aujourd'hui,
16:24encore madame,
16:25je voudrais juste
16:25vous dire une chose,
16:26le problème,
16:26ce n'est pas un problème
16:27de répartition,
16:28c'est une pénurie.
16:29Vous ne pouvez pas répartir
16:30ce qui n'existe pas.
16:32Vous savez,
16:33il y a 500 médecins
16:33qui s'installent par an
16:34et vous avez
16:3530 000 ou 40 000
16:37communes
16:38où il n'y a pas de médecins.
16:40Comment vous allez faire
16:41pour répartir
16:41500 sur 40 000 ?
16:43La question est posée.
16:45Merci beaucoup docteur
16:46de votre part.
16:46Débré, Saïd Oouchou,
16:47médecin généraliste à Marseille
16:48pour répondre à cette question.
16:49Finalement,
16:50les médecins sont-ils
16:50en train de se passer ?