Avec le Dr Saïd Ouichou, médecin généraliste, fondateur du "collectif du 12 mars"
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NewsTranscription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:04Il est 7h41, c'était la semaine dernière à Villeurbanne, une clinique, une mère et son fils viennent aux urgences,
00:14estimant le temps d'attente trop long, non satisfait des sons apportés,
00:20ils s'en sont pris à trois professionnels de santé et trois policiers.
00:24et insultent, menacent, jusqu'à des coups, jusqu'à des coups,
00:30et la mère et son fils, agresseurs donc présumés, puisqu'ils n'ont pas été jugés,
00:35seront jugés précisément en comparution immédiate ce lundi.
00:39Nous sommes avec le docteur Saïd Ouichou, qui est médecin généraliste et fondateur du collectif du 12 mars,
00:45c'est un collectif qui se bat justement pour dénoncer ces agressions de soignants, de personnels soignants,
00:53Docteur Saïd Ouichou, bonjour.
00:55Oui, bonjour Jean-Jacques Bourdin.
00:58Merci d'être avec nous.
00:59Alors, oui, Villeurbanne, la semaine dernière, ils arrivent à la clinique,
01:05ils se plaignent à la fois du temps d'attente et ensuite des soins apportés.
01:09Et on se met à insulter le personnel soignant, et on se bat, on donne des coups, les policiers doivent venir,
01:18on se bat avec des policiers, enfin bon, dites-moi, mais c'est quoi ça ? C'est fréquent ?
01:25Oui, malheureusement, c'est fréquent, et c'est de plus en plus fréquent, et de plus en plus violent,
01:30c'est pour ça que nous, dans la profession, on commence un peu à réagir et à dénoncer ces violences,
01:36puisque nous sommes victimes, nous médecins, mais tous les soignants en général, de violences,
01:41juste parce qu'on prend quelqu'un, on ne le prend pas, on ne le fait pas assez vite,
01:46les gens veulent tout avoir et tout de suite, malheureusement, le système de santé est dégradé,
01:51donc on ne peut pas répondre immédiatement aux demandes, mais dans le cas de Villeurbanne,
01:55je crois que la prise en charge a été faite dans les dix minutes, ce qui est quand même un temps,
01:59on va dire aux urgences, actuellement exceptionnel, mais il y a un sentiment d'impunité,
02:04et ce sentiment qu'on peut agresser les soignants et qu'on risque rien.
02:08Bon, jusque là, c'était, on va dire, valable, mais la justice est en train de changer,
02:15la loi est en train de changer pour aller dans le sens de la protection des soignants.
02:19Bien sûr, alors, c'est cette impatience insupportable qui entraîne tout de suite une violence,
02:25une réaction violente dans la prise en charge, parce qu'on n'est pas pris en charge suffisamment rapide,
02:31et puis parce que, par exemple, un médecin ne va pas vous donner un certificat médical de complaisance, ça aussi.
02:40Oui, il y a une rupture de confiance actuellement entre le patient et le médecin.
02:44On assiste à une ubérisation de la médecine comme si une prestation,
02:50et les gens viennent, demandent une prestation, quand ils sont pas mécontents, ils sont pas satisfaits,
02:55ils passent à l'acte. Cette confiance qu'on avait avant entre le médecin, le médecin de famille,
02:59le soignant et le respect que les gens nous témoignaient, est en train de se perdre dans la société.
03:07Et nous nous sommes traités comme des prestataires de services, tout simplement.
03:11Oui, et puis même dans les EHPAD, les familles insultent le personnel soignant ou le personnel tout court.
03:20Oui, tout à fait. J'ai des témoignages d'infirmiers, par exemple,
03:25où la direction leur dit que c'est normal, c'est pas grave.
03:29C'est-à-dire qu'on banalise l'agression du soignant.
03:33Et c'est pour ça que nous, au collectif du 12 mars, on se lève vraiment contre tout ça.
03:37On s'est mobilisés le 12 mars, c'est la journée européenne de lutte contre la violence envers les soignants.
03:43Et nous avons eu quelques réponses assez positives de la part de Yannick Noder, le ministre de la Santé,
03:50et qui vont aller dans le bon sens. Et j'espère justement que la loi va changer, les choses vont changer bientôt.
03:57Et on voudrait alerter justement la population et les agresseurs pour leur dire que dorénavant,
04:03ils vont risquer jusqu'à 3 voire 5 ans de prison et 75 000 euros d'amende
04:08parce qu'il va y avoir justement une criminalisation de l'agression du soignant.
04:14C'est-à-dire que chaque agression du soignant est une circonstance aggravante
04:19et toute personne qui agresse un soignant sera jugée au tribunal correctionnel
04:24et non plus au tribunal de police quand l'ITT est inférieur à 7 jours.
04:28Toute agression va passer devant le tribunal et les peines vont être très lourdes.
04:33Donc on espère que ces mesures vont être dissuasives et qu'on n'en arrivera pas là à envoyer des patients ou des agresseurs en prison
04:42parce qu'on veut tout simplement faire notre métier en toute sécurité
04:47et rendre ce service qu'on fait depuis longtemps à la population, à la société.
04:52Mais aussi, on interpelle légalement le ministère de la Santé,
05:00on appelle à des réformes structurelles du système de santé
05:04pour répondre vraiment à la demande des patients, à la demande de la population
05:07qui ne sont pas du tout aujourd'hui assurés d'avoir les soins nécessaires pour leur pathologie ou leur maladie.
05:14Il y a des médecins maintenant qui ont peur d'ouvrir les portes de leur cabinet.
05:19Bien sûr, mais en plus on s'organise.
05:21Moi dans mon cabinet, j'ai installé des systèmes de vidéoprotection, un bouton d'alarme,
05:26une porte qui est toujours fermée, qui s'ouvre à la demande.
05:30On est obligé de nous organiser, de nous adapter à cette violence, à cette société.
05:36Mais ce qu'on aimerait, c'est surtout qu'on puisse avoir un système de santé qui réponde à la demande,
05:41qu'on ne soit pas obligé d'en arriver là, à nous barricader dans nos cabinets médicaux pour continuer à soigner les gens.
05:50Merci beaucoup Saïd Ouichou.
05:53Docteur Saïd Ouichou, merci.
05:55Il est 7h46, là encore vous avez un témoignage à apporter, vous n'hésitez pas.
05:59Vous êtes sur l'antenne de Sud Radio 0826 300 300.