Amélie de Montchalin se dit prête à revoir certains avantages des anciens ministres : «Si on cherche à supprimer les enjeux d'assistance et de secrétariat, je n'y vois pas d'inconvénient».
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00:00Vous parlez de l'exemplarité de l'État. J'aimerais aborder avec vous un point.
00:03Par exemple, les avantages des anciens premiers ministres.
00:06Je rappelle que les anciens premiers ministres bénéficient d'un bureau mis à disposition par l'État,
00:10d'un conseiller, d'un assistant à disposition, d'une voiture de fonction avec chauffeur.
00:16Ça fait partie de ces symboles. Évidemment, ce n'est pas des milliards d'euros,
00:19mais ça fait partie de ces symboles politiques.
00:21Vous, en tant que ministre chargé des comptes publics, qui gérez l'argent des Français,
00:24vous venez de le dire, quel regard vous portez sur tous ces avantages ?
00:27Alors, j'en porte deux. Il y a une partie qu'on peut tout à fait débattre en tant que démocratie.
00:31Les parlementaires pourront faire leurs propositions.
00:33Je ne parle pas de débat, je parle de votre position.
00:35Il y a une partie, on peut considérer qu'une partie de cela est bien sûr dans le débat.
00:39Il y a une deuxième partie par contre sur laquelle je ne peux pas transiger.
00:42C'est la sécurité de nos anciens premiers ministres et la sécurité de nos anciens présidents.
00:46Pourquoi certains ont effectivement demandé à avoir accès à cette voiture avec chauffeur ?
00:51C'est aussi parce qu'ils ont un officier de sécurité.
00:53C'est aussi parce que certains d'entre eux, et je pense que notre pays dans son ensemble,
00:57regretterait que tel ou tel homme ou femme qui a servi son pays au plus haut niveau
01:01se retrouve demain agressé.
01:03Donc, je fais la part des choses.
01:05Il y a une partie, je pense, c'est un budget de quelques millions d'euros.
01:09Mais ça fait partie des symboles dont vous parlez, madame la ministre ?
01:11Dans ce budget de quelques millions d'euros, il y a une partie sur laquelle je pense
01:13que c'est du populisme que de considérer qu'on fera des économies, c'est leur sécurité.
01:17Il y a une partie que je suis tout à fait prête.
01:19Si le Parlement, là aussi, a envie d'aller sur ce sujet...
01:21Quoi, par exemple ?
01:22Si les enjeux d'assistante et de secrétaire, si on cherche à le supprimer, je n'y vois pas d'inconvénient.
01:29Vous estimez aujourd'hui que Gabriel Attal, qui a 36 ans...
01:30Non, alors vous savez que Gabriel Attal ne bénéficie pas de cela, puisque tous ceux qui sont parlementaires...
01:35Il est parlementaire.
01:36Elisabeth Borne est parlementaire.
01:37Gabriel Attal est parlementaire.
01:38François Hollande est parlementaire.
01:40Et ensuite, c'est aussi une décision individuelle.
01:43Le jour où Gabriel Attal n'est plus parlementaire, il a 36 ans aujourd'hui,
01:45le jour où il n'est plus parlementaire, il aura le droit à une voiture avec chauffeur jusqu'à ses 67 ans.
01:49Est-ce que vous trouvez ça normal ?
01:50Vous savez, Gabriel Attal, aujourd'hui, est à mon avis très identifié par les Français.
01:54Je pense que le pays, dans son ensemble, regretterait beaucoup qu'il se fasse agresser
01:56parce qu'on l'a laissé potentiellement...
01:58Parce qu'il n'a pas de voiture avec chauffeur.
01:59La voiture derrière, c'est la sécurité de ses déplacements.
02:02Donc, je ne vais pas vous débattre ici en longueur sur un sujet.
02:05Ce que je vous dis, c'est que...
02:06C'est vous qui êtes venu sur le terrain des symboles, Madame la Ministre.
02:07Oui, tout à fait.
02:09La sécurité, ce n'est pas un symbole.
02:11Sur ça, je ne transigerai pas.
02:12Le reste, nous pouvons en débattre.
02:14Je n'ai pas de tabou sur le sujet.
02:15Et je pense que nous pouvons avoir un débat, là aussi, raisonnable.
02:18Mais raisonnable, ça veut dire aussi chiffré.
02:20Et que vous voyez, les opérateurs dont je vous parle supprimer un tiers
02:23ou fusionner un tiers des agences, c'est 2 à 3 milliards d'euros d'économie à la clé.
02:27Ce dont vous me parlez, on parle de quelques millions.
02:30Je n'ai pas de tabou sur le sujet.
02:31Mais là aussi, faisons les choses avec méthode et ne laissons pas croire aux Français
02:35que c'est par ces avantages, à nouveau, je n'ai pas de tabou pour les remettre en question,
02:40que nous ferions les économies les plus importantes dans notre pays.
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