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00:00Il est 20h12 sur Europe 1, mon rejoint dans ce studio Charlotte d'Ornelas.
00:05Bonsoir Charlotte, bonsoir Pascal, et Philippe Guibert, bonsoir à vous aussi.
00:11Le père Pierre Amart est avec nous.
00:13Bonsoir mon père, le prêtre du diocèse de Versailles, évidemment on avait besoin de votre éclairage, de votre regard.
00:19Sur ces funérailles du pape François, on verra évidemment le côté diplomatique qui était très important aujourd'hui,
00:24puisque cette image, moi je ne m'en remets pas, cette image que j'ai sous les yeux, que je décris aux auditeurs d'Europe 1
00:31qui n'ont peut-être pas eu la chance de voir ces images,
00:33mais Donald Trump est volé au demi-heure à Zelensky, dans cette basilique Saint-Pierre,
00:37sur deux petites chaises, perdues dans ce décorum majestueux.
00:41Ça aurait pu être une confession presque.
00:42Ça aurait pu être une confession, vous avez raison Philippe Guibert, la scène n'était absolument impanis croyable.
00:47Et ça se fait en marge des funérailles du pape François.
00:50Moi je trouve que le signal est quand même incroyable, on en parlera effectivement,
00:54de la dimension diplomatique tout à l'heure, mais évidemment,
00:56Père Amard, comment avez-vous vu, vécu peut-être, cette cérémonie ?
01:01Quel est le temps fort aujourd'hui, au-delà de cette image dont nous parlerons tout à l'heure ?
01:05Eh bien écoutez, Rome était le centre du monde aujourd'hui, évidemment.
01:08Complètement, et ça va le rester jusqu'au 7 mai au moins, non ?
01:11On appelle ça chez nous un momentum, c'est-à-dire un moment, un moment d'universalité,
01:16et d'ailleurs catholique c'est ça, ça veut dire universel.
01:18Aujourd'hui le monde entier avait rendez-vous à Rome, qu'on soit croyant ou pas, catholique ou pas,
01:22chef d'État ou pas, parce qu'il y avait des grands, des puissants et puis des tout-petits.
01:26Donc oui, le monde regardait Rome, et l'Église est belle.
01:29L'Église est belle lorsqu'elle arrive à rassembler des gens aussi différents,
01:32d'horizons différents, de cultures, de religions différentes, voilà.
01:35N'enterrons pas trop vite la culture judéo-chrétienne et notre civilisation gréco-latine,
01:41parce qu'elle est encore bien vivante.
01:43Mais vous avez raison, mon père le souligné,
01:44mais d'ailleurs on se félicitait du nombre de baptêmes à l'occasion de Pâques,
01:49des fêtes pascales, on en a parlé ici même, 45 000 nouveaux baptisés.
01:5345% de hausse par rapport à l'année dernière, 17 000 nouveaux baptisés,
01:57oui, il y a des choses, il y a des choses.
01:59Oui, oui, j'ai mélangé le 45, c'est pas le bon 45.
02:02Vous avez raison, donc elle n'est pas enterrée du tout,
02:04c'est la preuve effectivement par ces images,
02:06quel est le rôle aujourd'hui de l'Église catholique,
02:10à travers la puissance des images, la puissance de rassemblement,
02:14parce que, pardon, mais tout est allé très vite,
02:16c'était une cérémonie au cordeau, il n'y a pas eu de débordement,
02:20il a fallu organiser évidemment ces funérailles de vitesse grand V,
02:25comment tout cela s'organise ?
02:27C'est ce que vous disiez, c'est-à-dire que cette photo-là de Zelensky et Trump qui discutent,
02:32si ceux qui nous écoutent ont lundi prochain, là où ils travaillent,
02:36il y a un collègue, un ami, qui leur dit « mais à quoi sert l'Église catholique ? »
02:40Ben voilà, regardez cette photo tout simplement,
02:42l'Église catholique c'est aussi faire ça,
02:44faire rencontrer des gens qui ont du mal à se parler,
02:48et tout ça dans une Église.
02:49Et pourquoi ? Parce que l'Église n'a pas de produits à vendre en fait,
02:54on n'est pas, vous voyez, une œuvre qui propose quelque chose,
02:57on essaye de mettre les hommes et les femmes en lien,
02:59et les hommes et les femmes en lien avec Dieu,
03:01donc évidemment tout ça peut avoir du sens.
03:03Et le prochain pape devra-t-il avoir aussi cette dimension diplomatique ?
03:09Est-ce que c'est important qu'un pape, pardon,
03:13sache aussi faire le lien au niveau mondial,
03:16peut-être pour les raisons que vous avez évoquées mon père,
03:19c'est un rôle capital, on l'oublie peut-être,
03:21on parle de la dimension spirituelle, et c'est essentiel évidemment,
03:24mais la dimension diplomatique d'un pape est capitale.
03:28Elle dépend des circonstances, elle dépend des personnalités.
03:30Jean-Paul II a joué un rôle diplomatique, un peu même plus politique,
03:35en Pologne au moment de Solidarnoche,
03:38et ça tenait beaucoup à ça.
03:38C'est lui qui a fait tomber le communisme, Jean-Paul II ?
03:40Oui, il a contribué en tout cas à bien affaiblir le communisme en Pologne,
03:44et le Vatican a eu un rôle, y compris de financement,
03:47à un moment donné, de Solidarnoche.
03:49Donc ça dépend des circonstances historiques,
03:53et de la culture et de la personnalité du pape, me semble-t-il.
03:57C'est vrai, et ça me parle ce que vous dites, parce que moi je suis un prêtre de terrain,
03:59un prêtre de paroisse, comme beaucoup d'autres en France,
04:01je ne fais rien d'autre que célébrer, baptiser, enterrer, marier, célébrer la messe.
04:06Et on a enterré aujourd'hui le curé du monde, en fait.
04:08C'est ça, être pape, c'est être curé du monde, et donc mettre les hommes en lien.
04:12Et on l'a bien vu aujourd'hui, à grand renfort d'image.
04:15C'est quand même le pasteur, c'est le grand curé.
04:18C'est mon N plus 2.
04:18C'est mon N plus 2.
04:20C'est mon N plus 2.
04:21J'ai perdu mon N plus 2.
04:23Vous avez perdu votre N plus 2, Père Amard, aujourd'hui.
04:26Non, non, mais vous avez raison de le souligner.
04:28Oui, parce que ce n'est pas tout à fait un curé comme les autres.
04:30C'est aussi le chef du Vatican.
04:33Je le disais tout à l'heure, c'est aussi un État, le Vatican.
04:35C'est aussi un État, mais c'est pour ça qu'il y avait 50 chefs d'État.
04:38Il faut le dire aux auditeurs d'Europe.
04:40Mais gare, attention, je ne dis pas pour vous, ni pour Europe 1, ni pour vous personnellement, Pascal Latour du Pain,
04:45mais gare aussi à ce regard un peu trop horizontal, qui verrait l'Église comme une sorte d'ONG dont le siège social est à Rome.
04:51C'est bien plus que ça, l'Église.
04:52C'est bien plus que ça, vous voyez aujourd'hui, quand même.
04:54Parce que ce qui m'a frappé, qu'on soit croyant ou non croyant, c'était la magnificence de la cérémonie.
05:00Le sens, je ne dis ça vraiment sans aucune ironie du tout, le sens qu'on se met de la mise en scène, qui est magnifique.
05:07Une messe d'enterrement est toujours impressionnante et émouvante, quelle que soit la personne, bien entendu.
05:13Mais je trouvais que c'était une cérémonie avec un sens de l'image, puisque c'était les caméras du Vatican, je crois, qui tournaient.
05:20Et tout ça, on faisait une cérémonie, qu'on soit croyant ou non croyant, très impressionnante et magnifique.
05:26Et je trouve que l'Église catholique, apostolique et romaine, garde une très grande longueur d'avance sur les autres Églises,
05:37dans cet art de la démonstration, de sacralité.
05:41Parce qu'au fond, cette mise en scène, elle vise à mettre en évidence la sacralité du moment.
05:46C'est ça, ce n'est pas qu'une chorégraphie.
05:48Moi, je ne m'en rends pas bien compte, et votre recul est très intéressant pour moi,
05:51parce que moi, décentrément, prenez, j'en fais tous les jours.
05:52Donc, on a eu ce matin...
05:53Oui, mais pas de cette ampleur, il y a un peu moins de cardinaux, je pense.
05:56Mais on a eu ce matin, bien sûr, c'est clair, mais on a eu ce matin les obsèques de quelqu'un d'atypique.
06:01C'est vrai, mais enfin, ça ressemblait à une messe avec...
06:04J'ai essayé de l'expliquer ce matin sur d'autres médias, mais je suis content de ce que vous dites là.
06:09Il y a quelque chose d'un sacré qui se déroule, qui se déploie.
06:13La mise en scène est au service du sacré, me semble-t-il.
06:16Je pense qu'il y a, dans votre réflexion, le fait que le génie, on va dire, du christianisme, du catholicisme en l'occurrence,
06:25est d'être extrêmement adapté en toutes circonstances, et jusque dans les gestes, et jusque dans les bruits,
06:30même ce glas qui résonnait quand le cercueil du pape est sorti, extrêmement adapté à la nature humaine.
06:35Nous avons besoin de gestes, nous avons besoin d'encens, nous avons besoin de cette sonnerie des cloches.
06:41Moi, le glas était frappant, ce bruit était le bruit d'une immense mélancolie,
06:47en même temps, une mélancolie qui nous pousse à regarder vers le ciel, enfin, tous les gestes.
06:51Et en effet, il y a un autre génie, parce que vous disiez tout à l'heure, l'église n'a rien à vendre,
06:56c'est encore plus beau, c'est gratuit, mais elle a un message inouï à donner à l'humanité,
07:00qui est celui de la résurrection.
07:01Franchement, personne n'a trouvé un truc marketing plus génial que ça.
07:05C'est incroyable de dire, il y a deux scandales dans nos vies,
07:09c'est un, le mal que nous faisons et que nous préférerions ne pas faire,
07:12et à ça, l'église répond, la miséricorde de Dieu est accessible,
07:16et l'autre scandale est évidemment la mort, et l'église répond, ça n'est pas la fin.
07:20La mort est vaincue par la vie.
07:22Ces deux messages sont absolument incroyables,
07:24et là où vous avez raison, c'est que cette communion avec Dieu,
07:27elle se fait aussi à travers les siècles.
07:29Et dans le décorum, dans tout ce qu'on a vu aujourd'hui,
07:31il y a le lien des catholiques d'aujourd'hui et de tous ceux qui veulent bien se communier avec eux
07:37dans ce moment de l'enterrement d'un pape, mais d'un enterrement tout court,
07:41il y a aussi des traditions qui nous relient aux catholiques d'il y a des siècles.
07:47Franchement, cette continuité à la fois à travers les siècles et jusqu'au ciel,
07:51c'est indépassable, c'est sublime, honnêtement c'est sublime.
07:54Et avec une spécificité catholique qui est la culture de l'image,
07:58qui se voit évidemment dans l'art catholique,
08:00mais qui se voit aussi, je trouve, dans la façon dont le Vatican a montré, a filmé la cérémonie.
08:07J'ai appris ce matin que tout le film, alors petite anecdote...
08:11Oui, Charlotte Dornelas.
08:11Non mais j'ai appris ce matin, donc je partage.
08:13Oui, racontez-nous !
08:14Non mais justement, ces caméras et l'appel,
08:17c'est Benoît XVI qui avait réformé, on va dire, tout ça,
08:20en appelant des caméramans américains,
08:23et que donc, avec cette volonté un peu de prendre à Hollywood
08:26ce qui était possible de mettre en scène,
08:28justement, pour parler au cœur des...
08:30C'est intelligent parce que, regardez, même l'Église catholique, pardon,
08:32mais sur les réseaux sociaux, maintenant, on voit de plus en plus de...
08:35Vous peut-être, père Amart ?
08:36De prêtres ?
08:36Non, vous le...
08:37Un peu aussi, mais j'aime bien Twitter, j'aime bien Twitter,
08:39et j'aime bien LinkedIn, si vous voulez tout savoir.
08:42Le seul réseau où on peut se parler gentiment, sans se taper dessus.
08:45C'est vrai, vous avez raison, c'est un réseau professionnel,
08:46mais c'est vrai qu'on voit de plus en plus de prêtres
08:48se mettre en scène dans des petites vidéos,
08:51mais certainement pour toucher un plus large public,
08:53avec un résultat d'écoute qui est incroyable !
08:56Moi, j'étais stupéfaite de ça.
08:59L'Église s'adapte aussi au monde moderne.
09:02L'Église parle, l'Église est dialogue, l'Église est rencontre,
09:05donc on utilise les moyens modernes,
09:07et j'ai appris ce matin, moi-même, que le flux vidéo,
09:09vous savez, qui est donné à tous les médias du monde,
09:10était gratuitement fourni.
09:12Alors, je ne sais pas comment tout ça se pète,
09:13mais c'est rare quand même de fournir l'image...
09:16Mais ça, c'est le côté...
09:17Non, mais voilà, c'est le côté...
09:18Non, ça, c'est une bonne politique.
09:20Oui, c'est une bonne politique.
09:21On avait des images aériennes incroyables, on avait...
09:23Oui, les images étaient dingues.
09:24Non, non, mais les images étaient dingues.
09:25Les images étaient...
09:26Les médias du monde n'ont pas payé, les médias du monde.
09:28Oui, sachez, effectivement, chers auditeurs,
09:30que généralement, il y a une personne qui est chargée
09:32de retransmettre les images,
09:33et que les autres doivent payer.
09:35C'est comme ça, vous avez raison, mon père, c'est...
09:37Là, c'était comme à la baisse, c'était gratuit.
09:39C'était gratuit, c'était gratuit.
09:40Et sans hausse d'impôts, c'est vraiment rare.
09:42C'est très, très rare.
09:44Juste un mot, évidemment, du conclave, maintenant,
09:46puisqu'on va passer à l'étape d'après.
09:48Le conclave qui va se réunir aux alentours du 5 mai,
09:51disait Mgr Rouget, je crois, tout à l'heure,
09:53qui était avec nous en direct depuis Rome.
09:56Entre le 5 et le 10 mai,
09:58il y a 135 cardinaux de moins de 80 ans,
10:02parce qu'il y en avait plus de 120, je crois,
10:05qui doivent trancher et désigner
10:07donc le futur pape.
10:10Je sais que tous les pronostics sont toujours mauvais.
10:13C'est beaucoup plus compliqué
10:15d'anticiper le profil d'un nouveau pape
10:19que d'un président de la République, par exemple.
10:21C'est vrai que c'est très compliqué.
10:23Quel profil pourrait-il avoir, selon vous, Bernard ?
10:26Il va falloir quelque chose qui est très intime
10:28et qui est très personnel à chacun d'entre nous,
10:30c'est un regard de foi.
10:31Moi, j'y pensais, voyant ces cardinaux
10:33qui faisaient la haie d'honneur à ce cercueil,
10:35ces cardinaux qui regardaient,
10:37et parmi eux, il y a le prochain pape.
10:39Et en fait, Dieu le connaît déjà.
10:41Nous, on ne le connaît pas,
10:42mais il existait déjà, cet homme.
10:44Et je me disais, mais quelle charge colossale
10:46sur les épaules d'un homme.
10:48Je veux dire, vous vous rendez compte,
10:50être à la tête d'une communion de croyants
10:52de plus d'un milliard et demi de gens sur la Terre,
10:54il va falloir un regard de foi
10:55et ne pas regarder ça uniquement
10:57comme une lutte politique
10:58ou une lutte de sensibilité
11:01ou de tendance.
11:02Bien sûr qu'il y a des tendances dans l'Église.
11:04D'ailleurs, pour moi, c'est bon.
11:04Ça veut dire que c'est la preuve
11:05qu'on n'est pas une secte.
11:06Mais il va falloir un regard un peu vertical,
11:08un peu de transcendance.
11:10Et je ne suis pas sûr, pardonnez-moi,
11:11Pascal Latour Dupin,
11:12que tous les journalistes vont l'avoir.
11:14Non, non, mais personne ne l'aura.
11:15Mais je vous le dis, Père Amard,
11:16personne ne l'aura
11:17comme jamais personne ne l'a.
11:19Parce qu'on a des idées,
11:20il y a des noms qui émergent,
11:22des bruits de couloirs.
11:23Mais effectivement, ça ne se base pas là-dessus.
11:25Mais pensez-vous qu'on va revenir
11:27vers, comment dire,
11:29quelle est la tendance ?
11:30Alors, on ne va pas parler du profil,
11:31mais quelle est la tendance
11:32dans l'Église catholique ?
11:34C'est dur, moi, je ne suis ni évêque
11:35ni cardinal.
11:36Ça ne vous aimera pas ?
11:37Je suis un prêtre de paroisse.
11:38Bon, on a besoin d'un pape, c'est sûr.
11:39Moi, je dis la messe aujourd'hui,
11:40je ne dis pas le nom du pape.
11:41Donc, ça me fait tout drôle.
11:42Donc, j'ai besoin d'un N plus 2
11:44pour reprendre ce que vous disiez tout à l'heure.
11:45Maintenant, évidemment,
11:46il nous faut quelqu'un
11:47qui nous réveille,
11:48qui nous stimule,
11:49qui nous pacifie,
11:50qui nous console.
11:51Le portrait robot.
11:54Il nous faudrait un homme parfait.
11:55Et on sait bien que les hommes
11:55ne sont pas parfaits.
11:56Ça n'existe pas.
11:57Ça n'existe pas.
11:58Il nous faudra quelqu'un
11:58qui arrive à réunir
12:00et à nous emmener ensemble
12:01à la suite du Christ.
12:02Vous disiez quelque chose
12:03de très important.
12:05Pardon de revenir à la politique,
12:06c'est un mauvais réflexe chez moi.
12:07Mais vous donniez la règle
12:08des deux tiers.
12:10On oublie ça.
12:11C'est extrêmement important.
12:12Parce que,
12:13vous le disiez vous-même tout à l'heure,
12:15ça suppose que le pape,
12:16le futur pape,
12:17pardon,
12:18au-delà de l'aspect mystérieux
12:20et sacré du conclave,
12:22ne soit pas trop clivant.
12:23Parce que pour réunir les deux tiers,
12:25des votes des cardinaux
12:27de moins de 80 ans.
12:27Ça fait 90,
12:2992 cardinaux.
12:30Nous, on est habitué
12:31à nos élections ici démocratiques
12:32en France.
12:33C'est la moitié.
12:3450% ?
12:34La moitié, ça va vite.
12:35Mais là, c'est deux tiers.
12:3666%.
12:37C'est déjà pas tout facile.
12:38Il faut deux tours.
12:39Mais là, 66%
12:40c'est qu'on ne peut pas
12:41se permettre d'avoir quelqu'un
12:41qui met les gens en conflit.
12:43Père Amar,
12:43j'ai une question peut-être idiote,
12:45mais peut-être que certains auditeurs
12:46d'Europe 1 se la posent.
12:48Est-ce qu'il y a des candidats
12:50à la papotée
12:51ou est-ce que ça vous tombe dessus ?
12:52Quatre idiotes, cette question,
12:53mais comment ça se passe ?
12:56Le seul à qui j'en ai parlé,
12:58c'est le cardinal Philippe Barbarin
12:59qui a déjà eu deux conclaves.
13:01Il participe d'ailleurs au troisième.
13:03J'en avais parlé à l'occasion
13:04du deuxième.
13:04Je dis, mais évidemment,
13:05comment ça se passe
13:06au fond de votre cœur ?
13:07Il m'a dit, tu sais,
13:08c'est une immense retraite,
13:09une retraite spirituelle.
13:11On vote au pied
13:12de cette magnifique fresque
13:14de Michel-Ange,
13:15le jugement dernier.
13:17On vote en tremblant, en fait.
13:18Ensuite, avant,
13:19on a eu 15 jours
13:20de rencontres,
13:21de prières,
13:22de messes,
13:22de prières,
13:23de messes,
13:23de prières,
13:24ainsi de suite,
13:24ainsi de suite.
13:25On arrive,
13:26on a le cœur enflammé
13:27et on essaye de voter
13:29avec le plus de...
13:31Mais comment on choisit son vote ?
13:33Pardon, excusez-moi,
13:33mais c'est pas comme
13:34une présidentielle classique.
13:35On vous les inviterait.
13:36Moi, ça m'intrigue.
13:38Je ne suis pas cardinal non plus.
13:39Charles-Barnelas,
13:40vous avez des infos aussi.
13:41C'est peut-être dommage.
13:42C'est peut-être dommage.
13:43Charles-Barnelas,
13:43c'est des infos des coulisses.
13:44Plus que le Péramas.
13:45J'ai lu beaucoup de choses
13:48et en fait,
13:50en ce moment,
13:50et d'ailleurs,
13:51si les auditeurs veulent,
13:52il y a un excellent papier
13:53qui sortira dans le GDD demain.
13:54Tiens !
13:55Qui explique ce que sont...
13:57Non,
13:57que je n'ai pas signé,
13:59sinon je ne me serais pas permis.
14:01Non,
14:02mais qui explique
14:02ce que sont
14:03les congrégations générales
14:04qui se tiennent en ce moment
14:05et les cardinaux,
14:07alors pour le coup,
14:07peuvent expliquer
14:08ce qu'ils sont en train de faire
14:09en attendant le conclave.
14:10Donc,
14:10il n'y a pas de révélation incroyable.
14:12Mais simplement,
14:13les cardinaux expliquent
14:14qu'ils se rendent compte
14:15parce que peu se connaissent.
14:16En plus,
14:16le pape François a nommé
14:17énormément de cardinaux
14:18sur le nombre
14:19qu'il y a aujourd'hui.
14:20Donc,
14:20il ne se connaît pas.
14:20Il en a écarté beaucoup.
14:21Et il en a écarté beaucoup.
14:22C'est un autre...
14:24Mais le...
14:26Comment dire ?
14:27Il a nommé en plus
14:28beaucoup de cardinaux
14:29dans des pays
14:30qui n'en avaient jamais eu.
14:31Bien sûr.
14:31Aujourd'hui,
14:32il y a beaucoup de cardinaux
14:33qui ne se connaissent pas,
14:34qui ne connaissent pas forcément
14:35les réalités des pays
14:36des uns et des autres.
14:38Il y a des pays
14:38dans lesquels
14:38la chrétienté est naissante
14:40et il y en a d'autres
14:41dans lesquels
14:41elle est déclinante
14:42même s'il y a
14:43de très bonnes nouvelles
14:44sur le nombre de baptêmes
14:45et tout ce qui est déclinant
14:46peut renaître évidemment.
14:48Mais donc,
14:48il y a des réalités
14:49qui sont différentes
14:49dans l'Église.
14:50Donc là,
14:50aujourd'hui,
14:51les cardinaux
14:51se retrouvent à Rome
14:52pour précisément
14:54faire un état des lieux
14:55entre guillemets
14:56de ce qui se passe
14:57dans l'Église,
14:58de ce dont elle a besoin,
14:59de ce dont elle a besoin demain.
15:01Et évidemment,
15:02le père disait,
15:04c'est Sainte Catherine de Sienne
15:05qui appelait le pape
15:05le doux Christ en terre.
15:06Donc,
15:06on voit bien
15:07quelles sont les vertus
15:08dont il a besoin,
15:09c'est-à-dire
15:09qu'il doit être sain en fait.
15:10Et comme il est homme,
15:13il y a forcément
15:14des lacunes
15:15dans le tempérament,
15:15dans le caractère,
15:16dans la manière
15:17de guider les hommes,
15:18de parler.
15:20Simplement,
15:20on sait ce dont on a besoin
15:21mais on sait,
15:22les cardinaux travaillent aussi
15:23à savoir ce dont l'Église
15:24a besoin aujourd'hui,
15:26où est-ce qu'elle en est,
15:27quelles seront les priorités.
15:28J'ai bien compris
15:29les enjeux
15:30mais moi je veux dire,
15:31quand ça vous tombe dessus,
15:32vous choisissez
15:33d'être pape ou pas ?
15:34Où est-ce qu'on vous dit
15:35père Amard ?
15:35A 70 ans,
15:36vous imaginez ?
15:36Ça vous tombe dessus ?
15:37Non mais voilà,
15:38mais c'est ça
15:38que j'ai du mal
15:39à concevoir.
15:40On s'y prépare tout de même.
15:42Mais est-ce qu'on peut
15:42s'y préparer ?
15:43Je ne crois pas.
15:44Peut-être dans la prière,
15:45certainement dans la prière,
15:46peut-être aussi dans
15:47le don des langues,
15:48évidemment,
15:49il nous faudra un pape
15:49qui parle plusieurs langues
15:50et celui qui ne parle
15:51qu'une seule langue
15:52doit se dire
15:53bon, déjà je suis out.
15:54J'ai envie d'être pape,
15:56pardon, excusez-moi.
15:56Je ne crois pas.
15:57On a envie d'être évêque,
15:58vous savez,
15:58je ne crois pas non plus.
15:59Non, ça vous tombe dessus,
16:00vous auriez envie d'être évêque ?
16:01Non, surtout pas.
16:02Vous savez,
16:02tous quand ils arrivent...
16:04Il y en a peut-être
16:06qui ont très envie,
16:07je ne sais rien,
16:08je ne sent pas les cœurs
16:09des cardidos
16:10à travers les siècles.
16:11Mais la plupart,
16:12ça nous a beaucoup marqué
16:13avec le pape François,
16:14ils l'ont tous dit
16:15quand ils sont élus,
16:16une des premières choses
16:16qu'ils demandent
16:17c'est de prier pour eux,
16:18prier pour moi,
16:18prier pour moi.
16:19Ils parlent de la charge
16:20comme une charge lourde.
16:21Benoît XVI avait eu des mots
16:22extrêmement forts
16:23sur la lourdeur
16:24de cette charge
16:25et en effet,
16:26ils remettent tout ça
16:26dans la prière
16:27et bon,
16:28évidemment,
16:28de leur part,
16:29ce n'est pas très étonnant
16:30mais c'est très beau
16:30et je pense qu'en effet,
16:32vous dites,
16:32est-ce qu'il faut avoir envie ?
16:33C'est ce qu'on dit
16:33d'un candidat à la présidentielle
16:35mais là,
16:36il y a quand même
16:36un appel à la grâce
16:39que nos présidents
16:40seraient peut-être
16:41très inspirés.
16:42L'appel à la grâce,
16:44c'est compliqué d'expliquer ça.
16:45Ah oui,
16:45quelque chose
16:47d'un appel.
16:49Un peu comme
16:49un sentiment amoureux
16:52ou alors pour moi
16:52en tout cas prêtre,
16:53un appel,
16:53je veux dire,
16:54tiens,
16:54pourquoi pas prêtre ?
16:55J'ai quelque chose
16:55au fond de moi-même
16:56qui me dit
16:56tu devrais faire ça,
16:57tu devrais être prête
16:58parce qu'on sent
17:00qu'il y a un truc
17:00au fond de ton cœur
17:01qui te le dit
17:01mais allez mettre
17:02des mots là-dessus,
17:03c'est impossible.
17:04J'ai appris tout ce que
17:04disait Charlotte
17:05sur l'apprivoisement
17:06des cardinaux.
17:07Ils ne se connaissent pas tous,
17:07ça c'est vrai,
17:08ils ont besoin
17:08dans les semaines qui viennent
17:09de s'apprivoiser
17:10les uns les autres
17:11et de mieux se connaître.
17:12Ça veut dire que
17:13le poids des cardinaux européens
17:15est moindre
17:15qu'au moment de l'élection
17:17et donc ça veut dire
17:18que ça rend...
17:19Ils ont mené la danse
17:24pendant très longtemps
17:24mais là c'est fini.
17:26Oui, c'est vrai.
17:27C'est plus la même chose.
17:27Je ne vote pas,
17:28excusez-moi,
17:29mais on ne vote quand même
17:30pas comme ça
17:30sans qu'il y ait
17:31des cardinaux
17:32qui se soient déclarés.
17:34Non, alors justement,
17:34c'est pas...
17:35Pardon, simplement,
17:36je finis mon...
17:37Je me suis perdue
17:38en cours de route.
17:39Mais ce qu'expliquait
17:40l'un d'eux,
17:41c'est qu'ils sont appelés
17:42à prendre la parole
17:43quelques minutes
17:44chacun à leur tour
17:45et l'exemple
17:46du pape François
17:46a souvent été cité
17:47parce qu'au dernier conclave
17:49il a pris la parole
17:49et c'est une prise de parole
17:50qui a été particulièrement
17:52remarquée
17:53par les cardinaux
17:54parce qu'il avait parlé
17:55des défis de l'église
17:56alors je n'ai pas le détail
17:57évidemment
17:58puisque ça reste secret
17:59mais c'est dans cette prise de parole
18:01qu'il avait marqué
18:02par justement sa...
18:03C'était une forme
18:04d'acte de candidature
18:05c'est ça que vous voulez dire ?
18:06Exactement.
18:06Non, c'est pas forcément
18:07de la candidature
18:08mais c'est simplement
18:08que les autres cardinaux
18:10ont vu dans sa manière
18:11de concevoir l'église
18:12à ce moment-là...
18:12Une autorité légitime.
18:14Merci infiniment
18:15Père Amard
18:15d'être venu dans ce studio
18:17nous apporter votre éclairage
18:19prêtre du diocèse de Versailles
18:21il est 20h30

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