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Gwendaline est lissière et cheffe de travaux d’art à la manufacture de la Savonnerie.
Dans cet atelier d’exception, Gwendaline conçoit des tapis destinés aux plus hautes sphères de l’État — de l’Élysée à Matignon.

De l’interprétation d’une œuvre jusqu’au rendu final, souvent de plusieurs dizaines de mètres carrés, son travail allie rigueur, précision et savoir-faire rare.

Nous avons plongé dans les coulisses de cette profession atypique et méconnue, entre tradition artisanale et exigence institutionnelle.

Catégorie

📚
Éducation
Transcription
00:00Quand j'explique mon métier, il est tellement atypique.
00:02L'avant, l'arrière, l'avant, l'arrière, l'avant, l'arrière.
00:04Et tellement une espèce en voie de disparition.
00:08Pour un tapis, il faut deux à cinq ans.
00:11Mais il avance vite.
00:12Je fais que les gens marchent dessus, ça va, pour le moral.
00:20On est au sein du mobilier national.
00:23Je fais des tapis pour les hauts lieux de l'État.
00:26À l'Élysée, à Matignon, dans les ambassades de France, à travers le monde.
00:36C'est des tapis en grand format.
00:38Petite moyenne de 20 mètres carrés.
00:41Je crois qu'il y en a eu un qui faisait 40 mètres carrés.
00:46Alors, pour fabriquer un tapis, déjà, il faut une œuvre d'un artiste.
00:49Donc voilà, l'artiste Olivier Morel nous donne son projet.
00:53Nous, on va commencer par rechercher les couleurs.
00:55On a une teinture sur place.
00:59Chaque couleur est faite exactement comme l'artiste le veut.
01:04Il y a les bains.
01:05Et là, il y a toute une technique.
01:07On peut faire plus de 18 000 couleurs.
01:11Quand ça arrive de la teinture, ça nous arrive par échevaux.
01:15Et on a une magasinière qui les met en bobine.
01:18Voilà, comme ça, nous, c'est beaucoup plus pratique.
01:20Et ça y est, on attaque le velours.
01:25On tisse et on travaille.
01:29Je prends ma broche qui est chargée de laine.
01:31Je tourne autour.
01:33Par l'intérieur, j'attrape ma lisse.
01:35Et je repasse par l'intérieur.
01:37Avec ma main gauche, je fais une petite pince.
01:40Et je coulisse.
01:41Et j'obtiens un nœud de gordesse.
01:44Voilà.
01:45Je n'ai pas tout suivi, mais j'imagine que c'est...
01:47C'est assez compliqué à comprendre au démarrage
01:50parce qu'on a des fils de partout.
01:53C'est un gros projet parce qu'il fait 21 mètres carrés.
01:58Par jour, je fais à peu près 10 sur 10 centimètres carrés.
02:01Après, par trimestre, on n'avance qu'un centimètre de hauteur.
02:05Mais il avance vite.
02:08En moyenne, pour un tapis, il faut à peu près 2 à 5 ans.
02:13Quand ça sera fini, ça sera fini.
02:15Ça fait 25 ans que je travaille dans la maison.
02:19J'ai passé plus de la moitié de ma vie ici.
02:23Je tasse.
02:25Ça fait une armature au tapis.
02:28Et ça le rend beaucoup plus solide.
02:31Sur un tapis, on travaille à plusieurs.
02:33Il va y avoir des gens hyper cools, hyper stressés.
02:36On a tous des mains à sensations différentes.
02:39Toi, t'es cool ou stressée ?
02:40Elle est bien tendue.
02:43Qu'est-ce qui différencie d'un tapis de chez Ikea ?
02:50On n'a rien à voir.
02:51Les tapis d'ici, on a une densité de laine qui est très, très importante.
02:57Il y en a à peu près pour 300 kilos.
02:59Une fois fini, on n'a pas de machine.
03:01Tout est fait main.
03:02Et c'est pour ça que c'est des tapis.
03:04Ils vont durer 300 ans.
03:05Alors ici, à l'atelier de la savonnerie, on est à peu près 19 personnes.
03:12On a cette chance-là de pérenniser ce savoir-faire.
03:15Et c'est important que la France brille avec ces œuvres-là.
03:19Un peu plus et je mets la marseillaise dans ce sujet.
03:21Ah oui, peut-être pas.
03:23Sous Henri IV, on faisait du Henri IV.
03:30Sous Louis XIV, on faisait du Louis XIV.
03:33Et au XXIe siècle, on réalise des œuvres avec des artistes du XXIe siècle.
03:37On s'en est marier le bacon, on s'en est marier le bacon.
03:39Oui, non, j'ai pas osé.
03:40J'ai préféré rester sauf.
03:41Dès que l'œuvre est finie, elle est enregistrée, elle a un numéro d'inventaire.
03:49Ils vont rentrer dans les collections du mobilier national.
03:51Un politique ne peut pas demander une œuvre qui n'est pas encore réalisée au sein de la manufacture de la savonnerie.
03:59Ici, on est à la réserve des tapis-tapisseries.
04:05Il y a à peu près 6 000 œuvres.
04:07Là, il y a des tapisseries.
04:09Là, il y a des tapis, on les reconnaît.
04:11Avec leurs œuvres, 2, 3...
04:15Là, on retourne dans des tapisseries, des tapis du Moyen-Orient.
04:19Sacrés ouvrages.
04:23Ça vaut combien le tapis ?
04:24Ça n'a que des valeurs d'assurance.
04:26On me voit...
04:27Ça me tenait que ce soit 1 000 balles.
04:31C'est plutôt haut parce que c'est quand même des œuvres d'artistes.
04:33Il y a la cote de l'artiste, il y a la matière première, il y a le nombre d'agents.
04:37Mais ça n'a pas de prix.
04:41Dire qu'il y a des gens qui ont travaillé au début du 20e siècle
04:46et que c'est toujours là et que ça va toujours décorer des lieux,
04:50c'est émouvant, je trouve.
04:51Ça ne te fait pas trop mal de voir des gens marcher sur un objet d'art ?
04:58Je crois que tu travaillais pendant 7 ans.
05:00Je le fais en chaussettes, à la fin.
05:02Mais en chaussures, non.
05:04Ça, je le laisse pour sa vie future.
05:08Mais c'est un honneur.
05:09C'est un honneur.
05:10C'est un honneur.
05:10C'est un honneur.
05:10C'est un honneur.
05:11C'est un honneur.
05:11C'est un honneur.
05:11C'est un honneur.
05:12C'est un honneur.
05:12C'est un honneur.
05:13C'est un honneur.
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05:14C'est un honneur.
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05:15C'est un honneur.
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05:16C'est un honneur.
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05:20C'est un honneur.
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