Le groupe sidérurgique a annoncé ce mercredi 23 avril la suppression de 600 emplois dans le Nord de la France. Une partie des fonctions support seront délocalisées. Un projet "incompréhensible" pour les syndicats.
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00:00Votre choix du 20h, Amélie, c'est ArcelorMittal qui a donc annoncé hier un plan de suppression d'emplois.
00:07Le groupe est pourtant aidé par des subventions de l'État dans un contexte compétitif mondial compliqué.
00:13C'est de l'avenir de l'acier en France qu'il est question aujourd'hui.
00:16Absolument. ArcelorMittal, c'est le deuxième sidérurgiste au monde.
00:20Fleuron de l'acier français et symbole politique depuis 2012.
00:24Souvenez-vous, François Hollande, le candidat Hollande, qui est allé au chevet des hauts fourneux de Florange.
00:29Et puis un an plus tard, les hauts fourneux de Florange, ils fermaient.
00:3112 ans plus tard, aujourd'hui, le groupe annonce des centaines de suppressions de postes.
00:35Regardez ArcelorMittal, c'est 15 400 emplois dans toute la France, 7 100 salariés dans les 7 sites du nord,
00:43notamment Dunkerque et Florange par exemple, et donc 600 postes, plus de 600 postes qui seraient supprimés.
00:48La direction justifie évidemment ce plan par une problématique de compétitivité de l'acier en Europe.
00:54Le groupe annonce d'ailleurs qu'il va transférer une partie des activités de production vers l'Inde, donc délocalisées.
01:01C'est un coup de massue pour les salariés et les syndicats, évidemment,
01:05et une incompréhension pour bon nombre de responsables politiques,
01:09parmi lesquels Stéphane Séjourné, le commissaire européen à l'industrie, a réagi cet après-midi sur X.
01:15Le plan acier européen que j'ai présenté le 19 mars dernier intègre l'ensemble des demandes qui avaient été formulées par ArcelorMittal
01:22pour maintenir les sites de production.
01:25Comprenez, on a fait tout ce qu'il nous demandait, on ne comprend pas pourquoi aujourd'hui il nous annonce ce plan de départ.
01:30Je pense qu'on a bien besoin de vous pour savoir ce que c'est que ce plan acier européen.
01:33Alors, c'est un plan d'action précisément pour renforcer la compétitivité de la filière et protéger l'acier européen,
01:40avec tout un tas de mesures très concrètes pour aider les grandes entreprises à continuer de produire chez nous,
01:45notamment en baissant le prix de l'énergie.
01:48Parce que oui, la filière souffre.
01:50Produire de l'acier en Europe, produire de l'acier de manière générale et a fortiori en France,
01:54ça coûte cher, ça demande beaucoup d'énergie pour couler le métal,
01:57c'est-à-dire beaucoup de charbon, du gaz, de l'électricité, tout ça, ça coûte cher
02:00parce que les tarifs de l'énergie sont chers.
02:02La filière est aussi déstabilisée, ça ne vous aura pas échappé par le contexte géopolitique.
02:07Les droits de douane de 25% sur l'acier qui est importé sur le sol des États-Unis depuis l'Union européenne,
02:14et ça, c'est depuis un peu plus d'un mois.
02:15Et l'acier d'énergie est enfin menacé, il est clair, par l'acier chinois
02:19qui exporte l'équivalent de toute la production européenne chaque année
02:23et qui donc inonde le marché, vous vous en doutez, à des tarifs défiant toute concurrence.
02:27Il y a l'Europe, mais il y a aussi la France.
02:29Que peut faire le gouvernement ?
02:31Peut-il faire quelque chose pour sauver ses emplois ?
02:33Alors, l'État fait déjà beaucoup, il l'aide et il protège.
02:35Regardez, en 2023, ArcelorMittal France a reçu 298 millions d'euros d'aides publiques directes ou indirectes.
02:43On va peut-être pouvoir le voir.
02:44Et l'année dernière, le gouvernement s'est engagé sur une enveloppe de 850 millions supplémentaires
02:50pour moderniser et précisément décarboner le site de Dunkerque,
02:53puisqu'évidemment, c'est très productif en termes de pollution,
02:57puisque comme je vous le disais, ça demande beaucoup d'énergie pour couler du métal.
02:59Et certains disent aujourd'hui, en gros, rendez l'argent.
03:02C'est le cas du rapporteur de la commission d'enquête sénatoriale sur l'aide publique aux grandes entreprises.
03:06Regardez, l'État ne peut pas rester les bras ballants.
03:08Il faut légiférer pour conditionner ses aides au maintien de l'emploi.
03:12Il demande même à ce que ses aides puissent être remboursées
03:16si les entreprises ne respectent pas leurs engagements.
03:19Du côté de l'exécutif, c'est le ministre de l'Industrie, Marc Ferraci,
03:22qui est à la manœuvre, qui rencontre ArcelorMittal.
03:26Il réagissait au plan annoncé hier.
03:29Nous serons extrêmement vigilants à ce qu'il n'y ait pas de site qui ferme en France.
03:34Évidemment, s'agissant des salariés qui sont concernés par la restructuration,
03:38nous serons évidemment extrêmement exigeants vis-à-vis de l'entreprise,
03:42comme nous le sommes à chaque fois sur l'accompagnement social.
03:45Bon, si je résume, pas de bras de fer a priori qui devrait s'engager entre le gouvernement et ArcelorMittal.
03:50Pas question non plus de parler d'une nationalisation
03:52ou d'une entrée de l'État au capital du groupe, comme le réclament certains.
03:56Une simple vigilance qui risque d'être insuffisante pour sauver les 600 emplois.
04:01Dans une filière hautement stratégique, je vais quand même le rappeler,
04:04les applications concrètes dans l'industrie de l'acier, c'est quoi ?
04:06Par exemple, l'aéronautique, l'automobile, la construction,
04:09mais aussi les nouveaux rails de chemin de fer.
04:11Et puis, tiens, les canons César pleuront de notre industrie de l'armement cette fois-ci.
04:15Merci d'avoir regardé cette vidéo !