Après quatre défaites consécutives en finale de Grand Chelem ces quinze derniers mois, qui faisaient elles-mêmes suite à trois revers pour l’or au Masters et en coupe continentale, Daikii Bouba (-66kg, AJA Paris XX) rafle sa première victoire à l’international en y mettant une manière éblouissante tout au long de la journée. Le voilà champion d’Europe, avec l’impression d’avoir enfin trouvé les bons réglages annexes pour laisser son judo à la fois percutant et instinctif, et nul ne sait jusqu’où cela pourrait le mener.
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00:00Comme je disais, c'est incroyable, j'ai un parcours, j'ai l'impression que j'ai eu mon premier grand slam, je l'ai fait à 25 ans.
00:20J'ai eu une seule médaille, je peux être France Senior, c'est en 2021, 25 ans aussi.
00:27Et franchement, après j'ai fait que progresser, j'ai eu une progression assez fulgurante après, c'était vraiment compliqué entre 20 et 25, vous avez vu que c'était un peu compliqué, mais là depuis que j'ai 25 ans je fais que progresser.
00:41Et je pense que ma force c'est l'analyse, à chaque fois que je fais une compétition, j'essaie d'être le plus objectif possible pour reconnaître mes erreurs, c'est dur, parce qu'on se voit de la face, c'est jamais notre faute.
00:55Je crois que finalement c'est jamais notre faute, mais la vérité c'est que si, c'est notre faute.
00:59Et j'arrive au maximum à exploiter ces capacités pour mettre en place des thèmes de travail, et après que je retrouve en compétition.
01:09Et c'est un plaisir incroyable de travailler des choses à l'entraînement, et de voir que ça fonctionne et qu'il y a du progrès en compétition.
01:15C'est tellement gratifiant.
01:16C'est vrai que j'ai un judo en fait qui va chercher le tomber, et voilà ça s'est vu en finale, sur un mec qui avait un judo un peu similaire aussi.
01:26Et donc voilà, on arrive au goaliement score sans Shido, c'est rare quand même.
01:28Je marque tôt dans le match, il revient au score, sur un mouvement où il me contre, et là aussi il me contre, sur un de mes mouvements, sur un déplacement, un mauvais balayage,
01:37il arrive à mettre un coup de rein efficace pour me mettre sur les fesses.
01:40Et après je vous avoue que j'ai douté, j'ai douté, parce que je revoyais le match en fait d'Agoudabi se refaire.
01:48Donc j'ai douté, mais ce que j'ai réussi à faire c'est que j'ai réussi à me calmer, à revenir sur la base, sur les mains, comment poser bien ses mains.
01:55Et après en fait j'ai vu que lui commençait à douter aussi, j'étais pas le seul à douter, il a essayé des choses, il m'a mis un peu quelques alertes, mais ça allait.
02:02Parce que j'étais solide sur les mains, j'ai écouté les conseils des coachs, et au final j'ai vu qu'il s'est égrené, de plus en plus de séquences c'était pour moi, je l'ai dominé.
02:11Et finalement, bah ça finit, je lui ai mis quelques alertes et finalement ça finit par tomber.
02:14C'est important de montrer que je suis là, après de toute façon si je gagne je suis devant tout le monde, je suis devant aussi les autres français.
02:21Ovali c'est un autre mec très fort de l'international, un autre mec du top 10, du top 15 de l'international.
02:27Forcément c'est quelqu'un que je dois surpasser.
02:30J'ai tendance à, mon esprit a tendance à s'échapper, et en fait après je deviens moins concentré sur le moment, le combat.
02:42Je pense dans les tribunes, je pense à ce qui va se passer après, à ce que je vais manger le soir, à ce que je vais faire en rentrant.
02:48Je m'échappe trop en fait, et la pause comme c'est long, bah c'est encore plus propice à ça.
02:54En plus c'est une finale, donc il y a les conséquences, il y a les caméras juste avant le combat, il y a tellement d'éléments parasites.
03:00C'est pas péjoratif, enfin c'est pas dans le sens péjoratif, mais il y a une parasité ma concentration de ce combat là.
03:05Et donc j'ai fait de la préparation pour essayer de les laisser passer en fait, c'est normal, mais moi il faut que je reste dans mon monde jusqu'à la fin.
03:15Et la respiration ça permet aussi de rester concentré sur cet élément.
03:20Et après l'échauffement, j'ai fait un échauffement plus important pendant la pause, parce qu'au final j'ai pris une bonne pause, j'ai presque fait une sieste.
03:28Et après j'ai refait une montée cardiaque violente, ce que mon coach Alexandre Mordoré me disait de faire depuis des années, des années, mais que j'avais pas vraiment assimilé.
03:39Je pensais que juste m'échauffer superficiellement c'était suffisant, au final bah non.
03:44Et en fait c'est encore au niveau de la concentration, le faire ça remet dans le match.
03:48Du coup je pense qu'à ça, je me mets dans le mal, je mets le coeur dans la bouche et ça me remet dans le match.
03:52Et du coup après ça m'aide à me concentrer et ça va de pair avec la respiration et la préparation mentale.
03:58Moi je suis quelqu'un qui, je coupe mes émotions, pour moi c'est quelque chose de parasite pendant la compétition.
04:03Mais à la fin bah ça explose.
04:05Donc à la fin il y a eu de la joie, j'ai crié plusieurs fois, une petite célébration.
04:10Forcément, en plus avec Walid, on se connaît depuis, on s'est affronté en minime.
04:16En minime c'était 2010, 2009, vous imaginez.
04:20Donc voilà, on est confiants, on est rivaux, mais ça reste un bon esprit, ça reste du respect, énormément de respect.
04:31Donc bien sûr je suis content pour lui et bien sûr qu'il est content pour moi aussi.
04:34En fait j'ai toujours été très fort à l'entraînement.
04:36Et ça m'a permis de garder confiance dans le futur.
04:41Mais je vous avoue que si j'avais pas ce niveau d'entraînement, c'est possible que j'aurais arrêté en fait le judo.
04:47Mais ce que je voyais en entraînement et ce que je voyais en compétition, c'était deux hommes différents, de combattants différents.
04:52Donc je peux toujours poser cette question sur comment faire pour transférer en fait le niveau d'entraînement en compétition.
04:58Et c'est pour ça que maintenant je suis tellement heureux quand je vois qu'il y a le transfert.
05:03C'est quelque chose qui m'a manqué pendant 5, 6 ans.
05:06Et c'est horrible.
05:07C'est horrible.
05:08De savoir qu'on a un niveau, et en compétition on perce tous ses moyens.
05:15C'est terrifiant.
05:16En fait je suis impatient de voir ce que je me réserve, jusqu'où je peux aller.
05:21En termes physiques, en termes techniques et en termes mentaux, jusqu'où je peux progresser en fait.
05:28Merci.