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Lundi 21 avril 2025, retrouvez Achille Morin (consultant & membre, Cercle de la Donnée), Valentin Przyluski (fondateur, Netframe), Guillaume Leboucher (fondateur, BeDici) et Steeve Morin (fondateur, ZML) dans SMART TECH, une émission présentée par Delphine Sabattier.

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00:00Bonjour à tous, on continue notre série dans Smartech, dépendance aux technologies américaines, peut-on en sortir ?
00:13Aujourd'hui on s'intéresse au secteur du logiciel et des services numériques.
00:17On va aussi avoir rendez-vous avec l'impact de la donnée, son impact environnemental, on verra comment peut-on la mesurer.
00:23Mais d'abord je propose un sujet sur l'IA pour éduquer justement aux numériques les plus jeunes, les parents.
00:29C'est tout de suite 3 questions A.
00:35Guillaume Leboucher est avec nous, bonjour Guillaume.
00:37Bonjour Delphine.
00:38Alors à l'origine de la fondation IA pour l'école, vous venez de lancer BDC, c'est comme ça qu'on prononce ?
00:43Exactement.
00:44Bon parfait, outil de sensibilisation au numérique, à l'intelligence artificielle.
00:49Et je voulais vous poser cette question parce qu'il y a déjà beaucoup d'initiatives dans ce domaine, mais vous vous partez de quel constat ?
00:55Alors on part d'un constat, j'allais dire assez anthropologique, de se dire que comment se fait-il qu'en 2025, un enfant qui naît aura toute sa vie un support numérique entre les mains, un ordinateur portable ou un téléphone portable.
01:07Et le constat, c'est de se dire qu'aujourd'hui, il est essentiel d'apprendre à comprendre le sens du numérique dans sa vie.
01:16BDC, ça veut dire Become Digital Citizen, donc une éducation à la citoyenneté numérique, c'est-à-dire apprendre à se sensibiliser, apprendre à faire de la prévention et surtout à développer son esprit critique.
01:28Numérique face aux besoins des algorithmes aujourd'hui. L'algorithme est partout. Alors le grand public ne connaît pas forcément encore l'impact des algorithmes.
01:34Mais quand on utilise TikTok, il y a des algorithmes. Quand on utilise Waze, il y a des algorithmes. Et un jeune, il doit comprendre ça, il doit apprendre cela.
01:41Et donc pour l'instant, vous estimez que ce n'est pas le cas en fait. On est juste des consommateurs face à ces outils du numérique.
01:46Aujourd'hui, on voit que le vrai démarrage des jeunes sur le numérique, c'est ce qu'on appelle l'âge de la dotation. C'est en moyenne entre 9 ans et 12 ans.
01:56Et c'est à ce moment-là que les jeunes sont confrontés à la fois à leur portable, à leur outil physique. Mais c'est comme ça qu'ils rentrent dans le monde numérique.
02:03On va dire que le premier âge, à le dire, légal sur les réseaux sociaux de 13 ans. Mais on voit que les jeunes démarrent à 9-12 ans.
02:09Et nous, on a souhaité développer BDC. Donc il y a une application qui est aidée d'un petit robot qui les éduque, qui leur permet de comprendre les risques
02:15dans la cyber-malveillance, dans l'impact de l'intelligence artificielle dans leur vie, dans l'impact des réseaux sociaux, dans l'impact de la juste information.
02:23Et on considère que ce qui compte aujourd'hui, c'est d'apprendre. Moi, à titre personnel, et je l'ai dit avec la Fondation IA pour l'école, il y a depuis 8 ans,
02:29que le futur grand code civil de l'humanité, c'est le code du numérique en fait. Ce n'est pas l'apprendre à coder, mais c'est développer comme le code civil,
02:38comme le code piéton, comme le code de la route.
02:41Et vous utilisez les mêmes armes, j'ai envie de dire, puisque vous faites ça, vous l'avez dit, à travers une application.
02:46Donc vous mettez entre les mains, en fait, une application comme un jeu, c'est ça ?
02:51Entre les mains des enfants ?
02:52Tout à fait.
02:52Entre les mains des professeurs aussi ?
02:54Alors c'est d'abord dans un milieu scolaire, pour apprendre aux professeurs à transmettre à leurs enfants.
02:59Donc ce sont des parcours.
03:00Alors quelles années vous visez ?
03:02Aujourd'hui, on démarre en CM2, donc le début du cycle 3, donc la fin de l'école.
03:06Et l'entrée au collège avec 6ème, 5ème.
03:09Donc notre première application, donc BDC School, a vocation à s'adresser à un premier passage en CM2,
03:15renouvelé en 6ème et en 5ème, tout simplement pour dire aux couples professeurs-élèves,
03:20aujourd'hui le numérique, ça a d'abord un sens.
03:22C'est peut-être la plus grande chose qu'il faut transmettre aujourd'hui, c'est la question du sens.
03:25Et donc on va s'entraîner autour de ces 8 grands modules.
03:28On commence à avoir nos retours autour d'environ 3 000 élèves aujourd'hui.
03:33Il y a à peu près 85% des élèves qui nous disent qu'ils sont mieux armés sur le cyberharcèlement grâce à notre application.
03:38Donc la thèse c'est de dire, est-ce que l'IA peut aider à apprendre le sens de l'IA ?
03:43Merci beaucoup Guillaume Leboucher, j'imagine que vous visez d'autres applications, vous avez dit que c'était la première ?
03:47C'est la première d'une longue série et on fera même, on a déjà des modules pour les parents et notre grande cible pour 2026, ça sera les parents et l'entreprise.
03:56Donc à suivre, BDC, become digital citoyen ?
04:00Citizen, citoyen.
04:01Citizen, c'est ça, je fais un mélange de français et d'anglais.
04:04Merci beaucoup Guillaume Leboucher, fondateur de BDC, était avec nous pour ouvrir ce Smartech,
04:08Smartech consacré en grande partie à la question de la souveraineté et de l'autonomie stratégique dans le logiciel.
04:17Dépendance aux technologies américaines, peut-on en sortir ?
04:21C'est notre série du mois, quatrième épisode aujourd'hui, on s'intéresse aux logiciels, aux services numériques avec Steve Morin notamment.
04:27Bonjour Steve.
04:28Bonjour.
04:28Merci d'être avec nous, entrepreneur, ingénieur français, vous êtes expert en IA, intelligence artificielle et systèmes distribués,
04:34vous avez débuté votre carrière à l'INRIA, vous êtes passé par Google, puis Zenly,
04:39et aujourd'hui vous êtes le fondateur et le CEO de ZML qui est une start-up qui développe un moteur d'inférence IA de nouvelle génération,
04:45optimisée pour les nouvelles structures matérielles.
04:49Avec vous Valentin Priluski, bonjour Valentin.
04:51Bonjour.
04:52Ancien conseiller ministériel d'Arnaud Montebourg à l'économie, vous êtes le fondateur de Netframe en 2018,
04:57solution française de Digital Workplace, open source, spécialisé dans le edge et le cloud souverain.
05:03Vous êtes aussi le coprésident d'Euclidia, donc Euclidia, European Cloud Industrial Alliance,
05:08qui est une alliance de cloud européenne si je le fais en français, qui a été fondée par 23 membres.
05:13Vous voulez les citer ? Vous les connaissez par cœur ?
05:15Non, je ne les connais pas par cœur, mais il y a une dizaine de pays, en tout cas on tient beaucoup à ce que ce soit une alliance vraiment européenne.
05:21Absolument. Et vous avez récemment repris le Ag Data Hub, qui est un data space agricole français.
05:28Alors, ma première question, en fait, c'est juste un constat.
05:31Moteurs de recherche, réseaux sociaux, messagerie, aujourd'hui on utilise quasiment tous,
05:37uniquement, presque, j'ai envie de dire même, des outils américains.
05:42On est complètement foutu ?
05:43Non, en grande partie.
05:45Non, non, en grande partie.
05:45Comment est-ce que vous expliquez cette situation ?
05:48Plein de choses. Il y a plein de...
05:51C'est bon, déjà, pour moi, c'est multifactoriel,
05:54que ce soit y compris des opportunités, y compris de la maturité des écosystèmes.
05:58Mais c'est certainement pas, pour moi, un problème de compétence.
06:02Ma précédente boîte, Zenly, on était...
06:05Il y avait un adolescent sur trois au Japon qui avait l'appli.
06:10Donc, il n'y a pas de sujet dans l'absolu.
06:14Et probablement, les meilleurs, même si on parle de réseaux sociaux,
06:17aujourd'hui, sont développés à Paris.
06:19Donc, j'ai pas de...
06:21Pas de problème de compétence technique ?
06:23Non, pour moi, c'est le facteur limitant.
06:25À quoi s'est lié cet usage principalement d'outils américains aujourd'hui ?
06:30En fait, on a raté au tournant des années...
06:34Allez, 2010, on a raté le passage au cloud.
06:37On n'était pas si mal que ça dans le logiciel.
06:40Il y a eu pas mal de choses qui ont été faites et qui sont encore faites en France.
06:44Et arrivé, on va dire, à un complexe techno-industriel,
06:48avec beaucoup de ressources, avec des achats croisés,
06:51avec des achats d'État, avec une verticalisation aussi par Amazon,
06:54qui a très bien fait ça, qui ont construit des choses
06:57où aujourd'hui, il est très compliqué de démarrer et de se passer de ces services-là.
07:02Donc, ça va jusqu'aux services que les particuliers,
07:05que les consommateurs qu'on utilise tous.
07:07Mais c'est aussi de manière plus problématique sur l'infrastructure,
07:10puisque c'est là que se concentre la marge.
07:12Et en fait, finalement, la capacité à rendre des bons services pas trop chers aux consommateurs
07:18vient aussi de la capacité à écraser techniquement les prix,
07:23à verticaliser la stack technologique.
07:26Et c'est là où on a pris un retard.
07:28Mais ce n'est pas un retard de compétences.
07:30Là, je rejoins ce que disait Steve.
07:32C'est vraiment un retard dans l'organisation du secteur
07:36et dans l'attention qu'on a portée à cette organisation,
07:39où on est resté peut-être un peu trop timoré dans les ambitions.
07:44C'est un peu figé, parce que quand vous parlez des pratiques commerciales,
07:49on commence seulement aujourd'hui, finalement, au niveau européen,
07:53à se mobiliser sur ces pratiques dans le cloud.
07:55Ce n'est pas que les pratiques commerciales, c'est qu'il y a aussi un sujet culturel.
07:58Le logiciel mangeait le monde et le cloud a mangé le logiciel.
08:02Et nous, on n'a pas vraiment vu au cloud qu'ils mangent le logiciel.
08:05On est resté un peu en dehors de la main.
08:08Les grands groupes français n'ont pas spécialement acheté.
08:10Quand on entend aujourd'hui Patrick Pouyanné dire « j'ai pas de concurrent »,
08:13peut-être que si Total était passé à la même vitesse que les homologues américains
08:18sur des demandes de cloud, il y aurait des concurrents.
08:20Donc la réalité, elle est aussi un petit peu culturelle.
08:22On peut s'en prendre aussi à nous-mêmes.
08:24Pouyanné était au forum in cyber sur la cybersécurité et sur scène, il a expliqué qu'il était mal à l'aise
08:30parce qu'en fait, quand on lui proposait des solutions de cloud, il ne voyait que des solutions non européennes.
08:37Moi, j'ai assisté à une keynote de Steve qui était une keynote anti-Doomer.
08:42Il nous dit « mais non, en fait, on n'est pas foutu ».
08:45Oui, mais ce n'est même pas qu'on n'est pas foutu.
08:48C'est qu'en fait, pour moi, il y a finalement deux chemins possibles.
08:52C'est où on écoute le marketing et l'herbe les plus vertes,
08:56où finalement, sous, on va dire, couvert de réalisme,
09:00ou alors on est vraiment réaliste et on regarde les chiffres.
09:02Et les chiffres, ce n'est même pas qu'on n'est pas foutu.
09:04C'est qu'en fait, on domine le truc.
09:05Ah, c'est-à-dire, renversez-nous là.
09:07Enfin, je regarde, il suffit de regarder c'est qui les key people.
09:13Il y a une surreprésentation des Français.
09:15Je prends le sujet de l'IA, mais il y a une surreprésentation des Français,
09:21des ingénieurs français dans le domaine.
09:23Il y a un vieil adage aux États-Unis qui dit que derrière chaque succès, il y a un Français.
09:27Ce n'est pas moi, ce truc-là, je l'ai découvert en y passant beaucoup de temps.
09:32Donc non, on n'est pas du tout foutu.
09:34Peut-être que le vrai changement, c'est qu'il y a un énorme retour finalement.
09:41Enfin, disons que le point de friction qui est en l'engineering,
09:44en tout cas la valorisation de l'engineering,
09:46c'est un sujet qui n'existe plus depuis à peu près 5-7 ans.
09:52Et donc, du coup, forcément, quand on laisse les gens travailler, ils travaillent.
09:57Donc ça va bien.
10:00Sur le logiciel et ses services numériques,
10:04c'est intéressant parce que vous dites, Valentin, en fait, tout ça, ça part de la stratégie cloud.
10:09C'est là où on a commencé à sentir un décrochage.
10:12Jusqu'à quel point c'est risqué, justement, aujourd'hui,
10:16d'être dans cette toute américanisation du logiciel et des services numériques ?
10:24Et quelles sont pour vous les pistes pour en sortir ?
10:27Avant de parler des risques, j'ai une position assez tranchée sur le sujet.
10:32Il faut préciser de quoi on parle quand on parle des services numériques,
10:36de ce qu'on veut faire.
10:37Le numérique, déjà, c'est à la fois un secteur en soi,
10:41dans lequel on aimerait dominer, vendre aux autres, etc.
10:43Puis c'est aussi un secteur qui irrigue tous les autres.
10:46Et donc, il y a une tension entre la productivité moyenne
10:49qu'on veut voir dans l'administration,
10:50où on veut quels sont les meilleurs produits dans les entreprises,
10:53et puis le secteur spécifique.
10:55Donc cette tension, elle doit être arbitrée.
10:58On a aussi un sujet de composants
11:00qui viennent irriguer la couche d'infrastructures,
11:02où là, la France n'est pas du tout décrochée.
11:03Il y a plein de composants faits par des agents français
11:07qui viennent s'intégrer dans l'infrastructure.
11:08Et puis après, on a le sujet d'une stack différenciée
11:11qui nous rend complètement autonomes.
11:13Et là, on est à la rue.
11:15Mais la question, c'est, si on prend les composants différenciés,
11:20si on arrive à mettre un peu de muscle là-dedans,
11:23dans des écosystèmes qui sont assez dynamiques,
11:26est-ce qu'on est si loin d'une stack différenciée ?
11:28Pas forcément.
11:29Et qu'est-ce qui manque pour y arriver ?
11:30Probablement un peu de volonté, probablement un peu d'achat.
11:32Et puis, je le disais avec Total,
11:34mais je vais le dire aussi avec les entreprises de services numériques
11:37qui sont très dominantes en France,
11:38on a besoin de distribution.
11:39Je veux dire, aujourd'hui, on a encore beaucoup de SN
11:41qui sont très dominantes sur le marché,
11:42qui ne se posent pas beaucoup de questions,
11:44qui n'achètent pas grand-chose, en réalité,
11:46de services hors de ce qui est sur étagère.
11:48Et donc, il y a un peu de volonté
11:49pour réorienter des budgets en volume
11:52pour donner du muscle à ces écosystèmes
11:53et donner envie aux gens de travailler ensemble.
11:55Les écosystèmes sont dynamiques, interpersonnels,
11:57ils sont dynamiques,
11:58et il y a des endroits qui fonctionnent bien,
11:59faiblement arrosés,
12:01pas avec des milliards,
12:02mais même avec un peu de millions,
12:04ça irait beaucoup plus vite.
12:05Vous êtes derrière Euclidia,
12:07à la coprésidence en ce moment,
12:09si j'ai bien compris.
12:09Donc, là, vous avez une vision
12:12de ce qui existe clairement
12:13dans le domaine du cloud européen.
12:15Moi, j'ai toujours deux discours sur ce plateau.
12:17J'ai ceux qui me disent
12:18« La bataille n'est pas terminée,
12:21on a vraiment notre mot à dire dans ce domaine. »
12:24Et puis les autres qui disent
12:24« Bon, il faut vraiment passer à l'étape d'après,
12:26parce que ça, c'est raté. »
12:28Il n'y a pas d'étape d'après sans étape d'avant.
12:32Si la valeur est là à 90% dans une stack américaine,
12:37on peut se battre sur les 10% restants,
12:39et dans ces 10% restants-là,
12:40vous allez en envoyer 50% en marketing
12:42sur les régimes marketing de Google et Facebook.
12:44Donc, vous battez sur 5% de la valeur.
12:46Si on se bat sur 5% de la valeur,
12:48vraiment, il faut faire des wrappers d'IA,
12:50il faut juste aller faire des use case
12:51dans les mutuelles, la santé,
12:53les secteurs réglementés, la paye et la RH,
12:56et puis on aura bouclé le sujet.
12:58Ça, ça ne sert à rien.
12:59Donc, il faut faire autre chose, évidemment.
13:01On ne peut pas se satisfaire de ça.
13:01Non.
13:02Oui, non, enfin là, je ne peux que...
13:04D'accord.
13:05Ce n'est même pas ça.
13:06C'est que...
13:07Bon, déjà, depuis quelques mois,
13:09ça y est, la piqûre est plus ou moins...
13:12Tout le monde est plus ou moins sensibilisé à la douleur.
13:15Donc, le ton change.
13:17Mais, d'une manière générale,
13:19il faut voir comment les produits qu'on nous vend
13:22comme étant ceux qui ont gagné
13:24étaient quand ils ont démarré.
13:25Nous, on a utilisé, moi et personnellement,
13:27Google Cloud au tout début.
13:28Google Cloud au tout début,
13:30c'était dégueulasse.
13:31Mais on l'a utilisé quand même.
13:33Et on les a aidés.
13:35Ça a été génial et tout.
13:37Si c'était à refaire,
13:38est-ce qu'on ne ferait pas avec un autre ?
13:39Je ne sais pas.
13:39Mais le point, c'est qu'on a cette perception
13:42de l'herbe plus verte.
13:46La vérité, c'est qu'en face,
13:47l'herbe n'est pas verte.
13:48Par contre, ils sont persuadés
13:49qu'elle est plus verte.
13:50C'est peut-être ça que j'aimerais
13:52qu'on fasse un peu plus.
13:52Non, mais c'est vrai que même
13:54sur les failles de sécurité,
13:55on nous dit que les produits
13:56ne sont pas forcément aussi rassurants
13:59quand on est à une DSI
14:01et qu'on doit faire des choix.
14:02On va plus facilement vers des offres
14:04d'hyperscalers.
14:06Pour autant, ils ont aussi
14:06des failles de sécurité
14:07comme les autres.
14:09Alors, si on passe,
14:09parce que je vois le temps qui file,
14:10si on passe aux mesures
14:12qui vous semblent intéressantes,
14:13parce qu'aujourd'hui,
14:14évidemment, avec le nouveau contexte géopolitique,
14:16tout le monde y va
14:16de ses propositions.
14:18Tout le monde se dit,
14:19OK, la souveraineté,
14:20c'est important,
14:20c'est hyper stratégique,
14:21avec plusieurs propositions.
14:22Des propositions, par exemple,
14:24de quotas,
14:24des propositions sur les marchés publics.
14:27Qu'est-ce qui vous semble, vous,
14:27intéressant à mettre en œuvre ?
14:30Valentin.
14:31Alors, en effet,
14:32dans ce que vous venez de dire,
14:34il y a un sujet
14:34où on peut raisonner
14:35un peu comme un pays
14:37en développement technologique.
14:38Et je pense que ça serait pas mal,
14:39mentalement,
14:40qu'on se mette un peu
14:40dans cet état d'esprit
14:41plutôt que d'essayer de...
14:43Et c'est aussi ce qui explique
14:45une partie de notre réaction
14:47vis-à-vis des États-Unis
14:48ou de la Chine,
14:49c'est-à-dire qu'on est vraiment
14:49consommateurs un peu apeurés.
14:52Ce qu'on peut faire, déjà,
14:53c'est des engagements réciproques
14:55de travailler les uns
14:56avec les autres
14:56et d'augmenter le pourcentage.
14:59Moi, je le demande clairement.
15:00C'est-à-dire,
15:01il faut augmenter le pourcentage
15:02des budgets des DSI
15:04qui vont vers des technologies européennes.
15:07Et ça veut dire quoi ?
15:08Ça veut dire qu'ils démarrent
15:08par ce qu'ils veulent.
15:09Ils démarrent par ce que fait ce qu'ils...
15:10Mais augmenter,
15:11il faut les forcer à les augmenter ?
15:12Non, il faut...
15:13Vous voyez bien,
15:15quand il y a des problèmes
15:16avec l'agriculture française,
15:17par exemple,
15:18vous faites venir à Bercy,
15:21Michel-Édouard Leclerc,
15:22vous faites venir à Intermarché,
15:22vous ne les forcez pas.
15:24Vous leur dites
15:24pourquoi vous n'achetez pas assez ?
15:27Moi, je leur dis pareil.
15:27Je ne dis pas
15:28vous êtes obligés.
15:30Je dis juste,
15:30à un moment donné,
15:31soyons tous raisonnables.
15:33Augmentons.
15:33Qu'est-ce que c'est
15:34que 5% du budget
15:35d'un DSI du CAC 40 ?
15:39C'est à la fois beaucoup
15:40pour construire des écosystèmes
15:42et en même temps,
15:43à l'échelle de leur DSI,
15:45je pense que ça passe.
15:46Et ils choisissent ce qu'ils veulent.
15:47Ils peuvent démarrer avec Steve,
15:49ils peuvent démarrer
15:49sur d'autres sujets,
15:51sur du CRM,
15:52ils font ce qu'ils veulent.
15:53Mais ils mettent un peu
15:54de muscle dans l'écosystème.
15:56Et ça, ça serait bien.
15:57Moi, j'ai une position...
15:59Je ne vais pas être d'accord
16:01avec ce qu'ils racontent,
16:02mais en fait,
16:02pour moi,
16:03j'ai envie de dire,
16:03dans mon modèle mental,
16:04c'est presque quelque chose
16:05de secondaire,
16:06dans le sens où...
16:07Parce que je m'inscris
16:08dans une autre partie
16:09de l'environnement,
16:10évidemment.
16:11Mais en fait,
16:12simplement,
16:12je vois qu'on fait
16:13sur pas mal de sujets
16:14des produits qui sont compétitifs
16:17au niveau mondial.
16:18Donc en fait,
16:19je me dis,
16:19on va compiter
16:20sur le marché mondial.
16:21Le marché aujourd'hui
16:21est mondial,
16:22le capital est mondial,
16:23l'économie Internet
16:24est mondiale.
16:26On peut prendre
16:27n'importe quel vertical.
16:28Ce n'est pas un acteur européen
16:30parce qu'il est européen
16:31ou même français
16:31parce qu'il est français.
16:32C'est juste parce que
16:33c'est le meilleur outil.
16:34Et c'est plus facile
16:35de vendre à l'international
16:37qu'en France
16:37quand on est français ?
16:38Pour moi,
16:38c'est un sujet de ton,
16:39finalement.
16:40C'est être persuadé
16:42de ce qu'on dit.
16:43L'humilité,
16:44c'est chouette,
16:45mais l'humilité,
16:45ça ne fait pas vendre en face.
16:46Ils n'ont pas d'humilité.
16:49Il faut qu'on le reconnaisse.
16:51Et donc,
16:52sous couvert de réalisme,
16:53et je trouve que c'est une qualité
16:54d'être humble.
16:54Attention.
16:55Mais sous couvert de réalisme,
16:57finalement,
16:57on se met un boulet au pied.
16:58Donc,
16:59je me dis,
17:00quand je vois la réalité des choses,
17:01j'invite tout le monde
17:02à utiliser des produits...
17:03Est-ce que c'est un discours
17:04qui est audible,
17:05enfin,
17:06en tout cas,
17:06qui est vraiment écouté
17:07avec toute l'attention
17:08quand vous croisez
17:09ces clients importants
17:11aujourd'hui en France ?
17:12Est-ce qu'ils entendent ?
17:13Oui,
17:13moi,
17:13aujourd'hui,
17:14c'est le meilleur produit
17:15dans mon domaine.
17:16Ils s'en foutent.
17:16Si c'est le meilleur produit,
17:17ils s'en foutent de savoir...
17:18Si je suis français,
17:19c'est le meilleur produit...
17:20Vous pouvez les convaincre.
17:21Si c'est le meilleur produit
17:22et qu'en plus,
17:23c'est français,
17:23être français,
17:24ça devient l'argument.
17:25Ça devient un argument
17:25qui rajoute des choses.
17:28Mais je prends l'exemple
17:29aux Etats-Unis.
17:30Nous,
17:30on va aux Etats-Unis.
17:31Là-bas,
17:31on est perçu comme quelque chose
17:32d'extrêmement exotique.
17:33Ils disent,
17:34mais qu'est-ce qui se passe
17:34en France,
17:35par exemple ?
17:35Je l'entends tout le temps.
17:37J'étais il y a trois mois,
17:37pareil.
17:38Ils sont hallucinés
17:39de ce qui se passe
17:40dans l'écosystème,
17:42mais dans le bon sens.
17:43Ils sont en mode,
17:43qu'est-ce que vous avez ?
17:45C'est quoi Paris ?
17:46C'est devenu the place to be,
17:47etc.
17:48Donc,
17:48moi,
17:49je suis plutôt dans une mécanique
17:50de dire,
17:51ce n'est pas par vertu
17:52d'être français.
17:53C'est juste que,
17:54it turns out,
17:54dans toutes les choses
17:55qu'on fait,
17:56non seulement c'est le meilleur produit,
17:57mais en plus,
17:57il se trouve que,
17:59si pour ceux que ça résonne,
18:00pour ceux pour lesquels ça résonne,
18:01tant mieux,
18:01pour ceux pour lesquels ça ne résonne pas,
18:02on s'en fiche.
18:03De toute façon,
18:03le marché est mondial.
18:04Donc,
18:05qu'on vende à des Américains,
18:06qu'on vende à des Hollandais
18:07ou des Japonais
18:09ou des Thaïlandais,
18:09ça ne change pas grand-chose,
18:11en tout cas,
18:12pour le type de métier que je fais.
18:14Ok.
18:15Super intéressant.
18:16C'est le point de vue,
18:16on va dire,
18:16de l'entrepreneur.
18:18Du point de vue du politique,
18:21qu'est-ce qu'il doit changer
18:22dans son logiciel à lui ?
18:24Non,
18:25pas grand-chose.
18:26Je pense qu'on est d'accord
18:28sur l'essentiel.
18:29Il a plusieurs armes possibles.
18:30Je parlais des quotas,
18:31mais ça peut être aussi décidé,
18:33dans cette inflation douanière,
18:35par exemple,
18:35de taxer les services numériques américains.
18:38Je ne sais pas comment,
18:38je sais pas si c'est possible.
18:39Ça peut être d'imposer
18:41sur les marchés publics
18:42une préférence,
18:43faire vraiment du protectionnisme.
18:44Tout ça,
18:45ça peut se discuter.
18:48Il n'y a pas de...
18:49Oui, évidemment,
18:50ce qui favorise le marché domestique,
18:52et c'est ce qui se passe d'ailleurs
18:54aux Etats-Unis
18:54pour les providers américains,
18:55donc que ce soit réciproque,
18:57puisque l'air est à la réciprocité,
18:59et que ce soit réciproque
19:00sur les marchés publics européens,
19:02c'est juste normal.
19:03Je veux dire,
19:04on sait globalement
19:05que les marchés publics américains
19:07ont eu tendance à aider,
19:08et dans le bon sens,
19:10à améliorer les performances
19:11des clouds américains.
19:13Mais en effet,
19:14l'objectif,
19:14c'est d'être compétitif
19:15au niveau mondial,
19:16ce n'est pas de se recroqueviller
19:17sur des sous-segments de labels.
19:19Donc ce que le politique
19:19ne doit pas faire,
19:20c'est-à-dire l'inflation de normes visant
19:25à mettre dans des niches
19:26et dans des petits labels
19:27permettant de faire 4-5 millions
19:30de chiffres d'affaires
19:31dans un label tamponné
19:32par quelqu'un dans un bureau,
19:33ça, ça ne marche pas.
19:34Ça ne marche pas,
19:35ce n'est pas compétitif,
19:36ça surspécifie les produits.
19:38Et pourtant, moi,
19:39j'entends des gens,
19:40parce que si on parle de labels,
19:42récemment, j'étais avec Outscale
19:44qui parle du label
19:45Secnum Cloud,
19:46typiquement,
19:46en disant,
19:46il y a des gens qui m'achètent ça,
19:48en fait,
19:48qui achètent le label.
19:49Oui, mais on a un problème
19:51avec les distributeurs culturels.
19:54C'est-à-dire qu'ici,
19:55en France, en Europe,
19:56la vieille économie
19:58n'a pas tellement bougé
19:59et n'a pas envie tellement
20:00de mettre son argent
20:00dans la nouvelle économie.
20:02Et en tout cas,
20:03dans l'achat.
20:04Ils la font peut-être
20:04pour faire des showcase
20:06innovation de temps en temps,
20:08mais dans l'achat,
20:08ils n'en ont pas grand-chose
20:09à faire ou pas assez à faire.
20:11Donc, par contre,
20:13le problème des labels,
20:14c'est que quand vous êtes
20:15une petite entreprise,
20:17avoir une personne
20:19qui a pour métier
20:20d'être compliant,
20:21ce n'est pas possible.
20:22Donc, si on veut faire
20:24des normes
20:25à l'entrée sur le marché,
20:26très bien,
20:27mais il faut exempter
20:28l'ensemble des PME
20:29qui font moins de 20 millions
20:30de chiffres, par exemple,
20:31parce qu'on ne peut pas avoir
20:32autant d'ingénieurs
20:33que de compliance officers.
20:34Enfin, là,
20:35on marche sur la tête.
20:36En fait, on tue notre écosystème.
20:37On tue l'écosystème.
20:38Le peu de muscles qu'il y a
20:39de gens qui essayent
20:40de produire des produits
20:42qui marchent,
20:43qui sont compétitifs
20:43au niveau mondial,
20:44qui se vendent en Asie,
20:46aux États-Unis, etc.,
20:47eux se retrouvent, du coup,
20:49sur-spécifiés.
20:50Et en plus, vous savez,
20:51les grands acteurs américains
20:53être compliant sur un label,
20:55franchement,
20:55vous prenez le meilleur
20:56cabinet d'avocats à Paris,
20:57vous embauchez deux personnes
20:58et puis c'est bon,
20:59vous êtes compliant.
21:00Donc ça, ça ne suffira pas.
21:01Il faut avoir une stratégie
21:02un petit peu plus...
21:02On retrouve des hyperscalers.
21:03Bien sûr.
21:04Mais donc, ce que vous dites,
21:05c'est que ce qu'il ne doit pas faire,
21:07c'est cette surenchère
21:08de labellisation,
21:09de réglementation.
21:10Vous pensez que ça,
21:11c'est une des causes aussi
21:12d'un certain retard
21:14aujourd'hui dans le numérique ?
21:15Ce n'est pas une des causes.
21:17Il faut revenir aux fondamentaux.
21:19Les fondamentaux,
21:19c'est où est créée la valeur.
21:21Elle est créée dans l'infrastructure,
21:22elle est créée dans l'ingénierie,
21:24elle est créée dans le service
21:25et dans le produit.
21:26Aujourd'hui,
21:27nous ne sommes pas assez présents
21:28sur les couches basses.
21:30Aujourd'hui,
21:3180% de la valeur
21:33est dans les couches basses.
21:34D'accord ?
21:35Donc, on est un peu embêté
21:36parce qu'on est sur la dernière couche.
21:38Voilà.
21:39Elle est aussi dans la publicité,
21:41dans l'attention.
21:42Bon, on a raté l'économie
21:43de l'attention.
21:43Dans toutes les grandes plateformes,
21:44il n'y en a aucune qui est européenne.
21:46Donc, quand on veut acheter
21:47de l'attention
21:48qu'on a à un distributeur européen,
21:49on achète aussi
21:50dans une infrastructure américaine.
21:51Donc, il faut revenir
21:52sur ces fondamentaux lois.
21:53Il faut essayer d'améliorer
21:54notre position
21:55sur ces fondamentaux lois.
21:56Donc, c'est des parts de marché,
21:57tout simplement.
21:58Il faut reprendre
21:59des parts de marché.
21:59On n'a pas encore utilisé,
22:01je crois,
22:01le mot d'open source.
22:02Pourtant, c'est quand même
22:03ce qui revient régulièrement
22:05quand on parle d'autonomie stratégique
22:07et de manière
22:07de rentrer dans la course
22:09plus rapidement.
22:10Vous êtes d'accord ?
22:10Oui, 100%.
22:11C'est un levier de valeur
22:14qui est absolument formidable,
22:15l'open source,
22:16pour ceux qui le font,
22:17pour ceux qui l'utilisent.
22:19Mais ça reste un outil.
22:20Donc, j'ai beaucoup d'admiration
22:22pour les gens
22:23pour qui c'est une fin.
22:26Et vraiment,
22:27quelle abnégation
22:28dans beaucoup de cas.
22:30Mais voilà,
22:30c'est un outil
22:32et surtout,
22:33c'est un énorme levier
22:34dans les choses
22:37qui, voilà,
22:38on va plutôt,
22:39dans tout ce qui est,
22:40on va dire,
22:40on va aller,
22:41pas forcément
22:41les cœurs de métier.
22:43Si on prend l'exemple
22:43de Linux,
22:44il y a de grandes chances
22:46que toutes les télés
22:46derrière vous
22:47tombent sur une sorte
22:48de Linux
22:48et c'est l'open source.
22:50Donc, oui,
22:50bien sûr,
22:52absolument,
22:53et il en faut plus.
22:56Il y en a de plus en plus.
22:57Aujourd'hui,
22:57c'est une grande partie
22:58aussi un énorme equalizer,
23:00je pense,
23:00du marché mondial,
23:02en particulier
23:02parce qu'il y a
23:03une sorte de convergence
23:04des technologies,
23:05il y a une sorte
23:05des abstractions
23:06qui se font aussi
23:07dans le réel.
23:08Donc,
23:10c'est une des raisons,
23:11ça a été un énorme equalizer,
23:12par exemple,
23:13dans les cloud providers
23:14depuis ces dernières années.
23:15Donc, oui,
23:17100%.
23:17Juste un mot ?
23:18Non,
23:19sur l'open source,
23:20ce n'est pas en soi,
23:21c'est que ça accroît
23:21les collaborations.
23:23C'est un facilitateur.
23:24Donc, c'est un accélérateur
23:26très important.
23:27Allez,
23:27on termine là-dessus.
23:28Merci beaucoup
23:28à tous les deux,
23:29Valentin Priluski,
23:30fondateur de Netfrem,
23:31coprésidente de Clidia,
23:32Steve Morin,
23:32fondateur de ZML,
23:33d'avoir été avec moi.
23:34Merci.
23:35Merci encore.
23:41On termine avec un membre
23:43du Cercle de la Donnée
23:44comme régulièrement.
23:45Bonjour Achille Morin.
23:46Bonjour.
23:46Alors,
23:47aujourd'hui,
23:47vous voulez revenir
23:48sur cet impact
23:49de la donnée,
23:50cet impact environnemental.
23:51Tout à fait,
23:52oui.
23:52la donnée qu'on pense
23:54virtuelle et immatérielle
23:56a en fait un impact
23:56bien concret
23:57sur le vivant,
23:59le vivant,
23:59donc l'homme
24:00et l'environnement.
24:01Et c'est un sujet
24:02qui tient très à cœur
24:04et sur lequel
24:05on travaille activement
24:06au sein du Cercle de la Donnée.
24:08Oui,
24:08vous avez travaillé
24:09tout au long d'une année,
24:11je crois,
24:11sur une étude assez complète.
24:13Est-ce que vous pouvez nous rappeler
24:14quels sont justement
24:15ces différents impacts
24:16de la donnée,
24:18très matériel,
24:19très concret ?
24:19Bien sûr,
24:20on va essayer de faire vite
24:21parce que ça peut être
24:22très varié
24:23et les impacts
24:24sont de tout ordre.
24:26On peut...
24:28Ils sont...
24:29Alors,
24:29même aujourd'hui,
24:29ils sont même géopolitiques,
24:31mais ils sont...
24:32Exact.
24:33Mais d'abord,
24:34si on se concentre,
24:35par exemple,
24:35sur l'environnement,
24:37si on laisse
24:37l'impact sur l'homme
24:39qui est aussi un vrai sujet,
24:40mais si on se concentre
24:41sur l'environnement,
24:42ils peuvent être géologiques,
24:43ils peuvent être naturels
24:45sur les ressources,
24:46ils peuvent être...
24:48comment...
24:50socio-économiques,
24:51voilà,
24:52il y a des impacts
24:52qui sont très variés
24:54et qui peuvent être
24:55très impactants
24:57d'un point de vue environnemental
24:59sur les matières premières,
25:01sur les ressources naturelles,
25:02qu'elles soient fossiles,
25:03minérales,
25:04ou même sur les usages,
25:06parce que des fois,
25:06elles rentrent en rivalité
25:07avec les usages nécessaires
25:10pour l'homme.
25:10Si vous implantez,
25:11par exemple,
25:11un bâtiment,
25:12un data center
25:13sur une parcelle
25:14qui pourrait être agricole,
25:16quitte de la finalité
25:19de cette parcelle.
25:20Est-ce que c'est pour
25:21nourrir l'homme
25:21ou est-ce que c'est pour
25:22comment utiliser la donnée ?
25:24Donc,
25:24l'empreinte environnementale
25:26et les impacts sont nombreux.
25:27Et ça,
25:28sur des débats,
25:28notamment en ce moment,
25:29à l'Assemblée nationale
25:30avec la loi de simplification
25:31qui font assez polémique.
25:34Comment est-ce qu'on les identifie
25:35précisément,
25:36ces impacts ?
25:36Alors,
25:37c'est le point clé,
25:37en fait.
25:40Savoir qu'il y a des impacts,
25:41c'est bien,
25:41mais les identifier
25:42et surtout les mesurer,
25:43c'est beaucoup mieux.
25:44Mais ensuite,
25:44comment les mesurer ?
25:45Est-ce que chacun fait ça
25:46à sa façon ?
25:47Dans ce cas-là,
25:47c'est le far-west de la méthode
25:48et ça pose un vrai problème
25:50puisque dès qu'on mesure,
25:51une mesure,
25:52c'est fait pour être comparé
25:53à d'autres.
25:54Donc,
25:54il faut des agences,
25:56des organismes centralisateurs,
25:59normalisateurs,
26:00voire même des agences expertes
26:03et facilitatrices.
26:04Il y en a plusieurs,
26:05notamment en France,
26:05on est quand même très avancés.
26:06Il y a l'ADEME,
26:07l'Institut du numérique responsable
26:08ou le collectif Green IT
26:10qui fixent des méthodes,
26:12qui les diffusent
26:13et qui font loi
26:15dans leur domaine
26:16et sur lesquelles
26:17on peut s'appuyer
26:18pour générer des mesures
26:20qui peuvent être comparées,
26:21comparées entre elles
26:22et puis comparées à d'autres.
26:23Mais du coup,
26:23c'est franco-français ?
26:25Alors,
26:26oui,
26:26ce que je vous cite là,
26:28oui,
26:28même s'il y a un travail
26:28vivant en collectif européen,
26:30il y a aussi d'autres normes
26:31et protocoles internationaux
26:33pour n'en citer qu'un,
26:34le GAG protocole
26:35sur les gaz à effet de serre.
26:36Donc,
26:37il y a des méthodes
26:38qui sont plus ou moins locales
26:40et plus ou moins globales
26:41et selon la finalité
26:42de la mesure qu'on souhaite,
26:44on emprunte celle qu'on veut.
26:47Est-ce que vous pouvez donner
26:48quelques exemples
26:48très concrets
26:49de ces mesures ?
26:51Oui,
26:51bien sûr.
26:52Prenons l'exemple
26:53d'un data center,
26:54par exemple,
26:54puisque toutes les données
26:55sont stockées.
26:57Sur un data center,
26:58on peut prendre
26:59plein d'éléments,
27:00évidemment les bâtiments,
27:01évidemment les matériels informatiques
27:04qui y sont,
27:04mais aussi toute l'énergie consommée,
27:07le fuel,
27:07l'électricité,
27:09tous les besoins
27:10en refroidissement,
27:11la climatisation,
27:12l'eau, etc.
27:12On comprend tous ces éléments.
27:14On va analyser leur impact
27:15sur beaucoup de critères,
27:17les gaz à effet de serre,
27:18la acidification des sols,
27:22l'exploitation des terres,
27:23sur un ensemble de critères.
27:26Et ensuite,
27:26la méthode va nous donner
27:27comment on va produire le résultat
27:28pour qu'il puisse être comparé.
27:29Et donc,
27:30si je prends un exemple,
27:32si je prends le référentiel
27:33catégorie produit de l'ADEME,
27:35qui fixe des catégories,
27:37comme c'est indiqué,
27:39on va calculer l'empreinte,
27:40le coût environnemental,
27:42pour une heure de calcul
27:43sur un processeur,
27:45sur le coût environnemental
27:47de la mise à disposition
27:48d'un serveur de tel type,
27:50par exemple.
27:51Et donc,
27:51on va avoir la présentation
27:53de résultats
27:53selon la méthodologie choisie,
27:55et qui va pouvoir être comparée,
27:56et servir à la fois
27:59à l'analyse du résultat,
28:00mais aussi à l'analyse
28:00de la société
28:01à qui appartient
28:02le data center.
28:03Et aujourd'hui,
28:04il y a des analyses financières,
28:06extra-financières des sociétés.
28:08Avec des obligations.
28:09Avec des obligations.
28:11Et donc,
28:11c'est là que la méthode
28:12est importante.
28:13Merci beaucoup,
28:14Achille Morin,
28:14d'avoir précisé tout ça
28:15avec nous.
28:16Je rappelle que vous êtes
28:17membre de la donnée
28:18et spécialiste
28:18de ces questions environnementales.
28:20Merci à vous.
28:21Et merci à tous
28:22de nous avoir suivis.
28:23C'était Smartech.
28:23On est encore dans notre série
28:24sur l'autonomie stratégique
28:25en matière de technologie.
28:27On continue tout ça ensemble
28:29très vite sur la chaîne
28:29BeSmart4Change.
28:30Sous-titrage Société Radio-Canada
28:33Sous-titrage Société Radio-Canada