Éric Coquerel, député LFI et président de la commission des finances, était l’invité du Face-à-Face de ce lundi 21 avril sur RMC et BFMTV. Il a été interrogé sur la situation à Mayotte alors que le chef d'État est arrivé ce matin dans l'archipel.
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00:00Une loi spéciale pour la reconstruction de Mayotte, avec notamment des nouvelles mesures de lutte contre l'immigration clandestine.
00:07Est-ce que c'est à la hauteur, selon vous ?
00:10Non. Et alors, sur les mesures d'urgence qui auraient été au rendez-vous,
00:15permettez-moi d'en douter un peu, d'après les échos et les informations qui nous viennent de Mayotte,
00:19ça ne correspond pas tout à fait à la réalité.
00:21Pourquoi ?
00:22Parce que Mayotte n'est pas rétabli.
00:25Et puis, j'allais dire, mesures d'urgence, ça veut dire qu'on remet Mayotte dans un état où elle était avant la catastrophe.
00:32Donc, on n'en est pas là.
00:33Il avait même dit que Mayotte serait plus belle qu'avant le cycle.
00:35Donc, on n'en est pas là. Donc, c'est des mots.
00:37Et deuxièmement, pourquoi ce n'est pas au niveau ?
00:40Parce que cette question migratoire, c'est un peu un leurre pour ne pas toucher le problème fondamental de Mayotte.
00:46Pourquoi le problème fondamental de Mayotte ?
00:47C'est que c'est un département qui fait partie du pays, de la France, c'est assez dissous-nant,
00:52mais qui ne bénéficie pas du tout, j'allais dire, de ce dont, par exemple, profitent des départements dans l'Hexagone,
01:00en termes de services publics, en termes financiers.
01:03Donc, c'est ça, d'abord, le problème de Mayotte.
01:05Et c'est là où l'État doit être au rendez-vous.
01:08La question migratoire, et notamment la question du droit du sol,
01:11ça, on s'est précipité pour remettre en question le droit du sol,
01:13qui très sincèrement, parce que déjà, ça avait été largement ébréché,
01:16ne correspond pas au problème de fond que vivent aujourd'hui les maurais.
01:21Il y a une proposition de loi des Républicains qui a été adoptée,
01:24qui prévoit qu'il faudra désormais que les deux parents résident
01:27depuis au moins un an sur le territoire pour que l'enfant soit français.
01:30Ça doit encore être examiné par le Conseil constitutionnel.
01:33Donc, c'est surtout là-dessus qu'on a réagi.
01:35Alors, outre le fait que ça pose un problème,
01:37parce que moi, je ne suis pas d'accord que la nationalité à Mayotte soit différente,
01:41l'acquisition de la nationalité à Mayotte soit différente du reste de la France.
01:44Je considère que Mayotte est en France,
01:46et qu'à partir de là, ça doit être la même façon d'envisager une citoyenneté.
01:50Il n'y a pas de problème migratoire à Mayotte ?
01:51Attendez, je vous parle déjà du droit du sol,
01:54qui est la question qui n'est que minoritaire en réalité,
01:58si on regarde les chiffres réellement, par rapport à la question migratoire.
02:02Il y a une question migratoire à Mayotte,
02:03mais qui d'abord est à prendre dans un contexte,
02:06et c'est peut-être une réflexion qu'on devrait avoir la France,
02:09parce qu'on a des responsabilités régionales,
02:11que le contexte, vous le savez très bien,
02:13c'est Comore, et Comore estime que Mayotte n'est pas français.
02:17L'ONU, de ce point de vue-là, n'a pas tranché la question,
02:20et s'il n'y a pas en faveur de la France,
02:22donc on a une question régionale,
02:24et la France devrait avoir une préoccupation,
02:26j'allais dire, du développement de la région,
02:27parce que justement, elle est partie intégrante de cette région.
02:29C'est pour vous.
02:30C'est pour vous.