Avec Ambdilwahedou Soumaïla, maire de Mamoudzou
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NewsTranscription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h10, Benjamin Glaze.
00:058h10, 8h10 précisément, Sud Radio, c'est à la une.
00:08Emmanuel Macron est de retour à Mayotte aujourd'hui,
00:11quatre mois après le passage dévastateur du cyclone Chido,
00:14le président de la République qui doit présider un conseil des ministres
00:17sur la refondation de l'archipel.
00:19Amdil Waïdou Soumaïla, bonjour.
00:24Bonjour.
00:24Et merci d'être avec nous, merci beaucoup d'être avec nous ce matin.
00:26Sur Sud Radio, vous êtes le maire de Mamoudzou, la capitale de Mayotte.
00:30Emmanuel Macron est arrivé sur place il y a quelques minutes
00:33aux alentours de 7h30, il y a un peu plus d'une heure.
00:38Voici ce qu'il a dit quand il est arrivé sur place, monsieur le maire.
00:41Il a dit qu'on a répondu à l'urgence extrême.
00:43Je suis là pour faire le constat de ce qui a été bien fait
00:46et de ce qui n'a pas été assez bien fait.
00:49Qu'est-ce qui, selon vous, n'a pas été assez bien fait ?
00:52Pour reprendre la formule du président de la République.
00:54Alors, qu'est-ce qui n'a pas été bien fait ?
00:58En réalité, le vrai problème, c'est quand le président de la République s'engage
01:04et que derrière, les services ne font pas ce qui est nécessaire
01:08pour redonner un peu de l'espoir,
01:10en tout cas l'espoir que le président de la République a suscité
01:13après son passage ici en décembre dernier.
01:17Aujourd'hui, quelques exemples très simples.
01:19Les collectivités que nous sommes, Mamoudzou, c'est 18 000 élèves,
01:25c'est plus de 12 millions d'euros engagés par les entreprises,
01:29je ne parle même pas de la ville, parce que nous avons certes fait les appels
01:32à candidatures, les entreprises ont répondu pour refaire les écoles,
01:36parce que ça, c'était un défi pour tous,
01:38pour que nos enfants reprennent le chemin de l'école.
01:40Sachez qu'à date d'aujourd'hui, nous avons engagé,
01:44avec des entreprises qui ont pris sur le trésorerie,
01:47engagé 12 millions d'euros pour refaire les écoles.
01:50Aujourd'hui, quatre mois plus tard, les collectivités qui avons subi
01:54cette catastrophe naturelle n'avont toujours pas reçu zéro centime.
02:01Nous avons reçu zéro centime jusqu'à ce jour.
02:04Vous voyez, ça c'est un vrai problème.
02:06On ne peut pas continuer à creuser dans nos budgets
02:12pour répondre d'abord à l'urgence qu'il y a eu,
02:15et continuer à nous mobiliser seuls face à cette catastrophe inédite.
02:20Voilà parmi les enjeux qui ne sont pas bien faits sur le territoire.
02:24Dans quelles conditions vivent aujourd'hui les Mahorais ?
02:28Je parle à savoir la question des coupures d'eau, d'électricité.
02:32On en est où de ce point de vue-là, monsieur le maire ?
02:35Alors, pour ce qui est de l'électricité proprement dite,
02:39dans quasiment toutes les maisons, il y a l'électricité.
02:43Là, c'est ce qu'on pourrait parler de ce qui a été bien géré jusqu'à maintenant.
02:46Maintenant, l'éclairage public.
02:48À Mamoudzou, à date d'aujourd'hui, je suis quasiment seul,
02:52uniquement à 40% d'éclairage public.
02:55Ça veut dire qu'il y a 60% des zones qui ne sont pas éclairées.
02:58Donc, conséquence, c'est l'insécurité grandissante au quotidien.
03:03Toutes les nuits, je suis assailli par des appels,
03:06par nos concitoyens qui se font agresser parce que c'est le noir partout.
03:09Et ça, c'est pourquoi ?
03:10Parce qu'il y a eu l'éclairage public ici.
03:14Les fils sont des fils aériens.
03:16Ce que nous demandons, c'est pourquoi nous fustigeons un peu l'idée de dire
03:19qu'on reconstruit à l'identique.
03:21On ne veut pas reconstruire à l'identique parce que ça voudrait dire quoi ?
03:24Ça voudrait dire qu'on n'a pas retenu les leçons de ce qui s'est passé.
03:28Si on veut reconstruire à l'identique, ça veut dire remettre les fils aériens,
03:33ça voudrait dire demain, il y aurait une autre catastrophe qui arrive.
03:35On se retrouvait au même niveau de problèmes d'électricité,
03:41de problèmes d'éclairage public.
03:43Nous pensons qu'il faut un plan ambitieux
03:45pour que l'ensemble des réseaux électriques, télécommunications
03:50et tous les autres réseaux puissent être enterrés.
03:53C'est comme ça, comment on pourra demain mieux résister
03:56aux nouvelles catastrophes qui vont arriver ?
03:59Bien sûr, il y a besoin de cela.
04:01On a une situation très compliquée pour beaucoup de maorais.
04:04Je lisais, un salarié sur deux seulement encore en activité
04:07après le passage de Shido.
04:10Encore beaucoup de maorais qui sont sans solution de relogement aussi,
04:14M. le maire ?
04:16Je vais vous dire, je reprends exactement ce que vous avez dit.
04:19Et ça, c'est la réalité d'aujourd'hui,
04:22mais ça risque très vite de devenir la réalité de demain.
04:26Je vous ai parlé tout à l'heure, là je ne parlais que de Mamoudou,
04:28que je connais bien, les 18 millions d'euros engagés par les entreprises.
04:32Qu'est-ce que les chefs d'entreprise nous disent aujourd'hui ?
04:34M. le maire, si on n'est pas payé, dans quelques jours, dans quelques semaines,
04:39non seulement nous ne pourrions peut-être pas finir les travaux que nous avons engagés,
04:42mais nous ne sommes plus à même de payer nos salariés.
04:45Donc crise sociale qui va se rajouter à la crise sociale d'aujourd'hui,
04:49mais ça va être une catastrophe pour le territoire,
04:51en tout cas une catastrophe sociale pour le territoire.
04:54Raison pour laquelle nous demandons sincèrement
04:56à ce que le président de la République demande à ses services,
05:00exige de ses services,
05:01que les collectivités, que les entreprises puissent être aidées tout de suite.
05:06Et maintenant, avant même de...
05:08parce que ça fait quatre mois où il y a eu beaucoup d'inspections qui sont arrivées,
05:11beaucoup de ministres qui sont arrivés,
05:13mais on ne voit pas la réalité.
05:15C'est ce qui manque.
05:16C'est le concret qui manque.
05:17Les engagements, les mots de soutien,
05:19ça c'est important dans ces moments difficiles.
05:21Maintenant, il faut qu'on dépasse cela,
05:24qu'on aille vers la réalité, vers l'action.
05:27Et l'action, c'est...
05:28que tous les moyens qui nous ont été, on va dire, promis,
05:33puissent devenir concrets,
05:35puissent devenir réalité,
05:36pour que nous puissions bâtir,
05:38et pour certains, rebâtir le territoire.
05:40C'est ce que vous allez demander au président Macron,
05:43qui est arrivé à Mayotte,
05:45il y a quelques minutes,
05:48il y a moins d'une heure.
05:49Vous allez le rencontrer ?
05:50Vous l'avez rencontré, monsieur le maire ?
05:53Je vais, là, tout à l'heure, le rencontrer.
05:56On sera au port de Longoni,
05:58donc je vais y aller tout à l'heure,
06:00avant de nous retrouver cet après-midi
06:02à l'hémicycle du conseil départemental
06:04pour les échanges avec l'ensemble des élus de Mayotte.
06:08À l'occasion de la visite du port de Longoni,
06:11j'aurai l'occasion de lui répéter ce que je viens de vous dire,
06:14que maintenant, ce qu'il faut, c'est du concret.
06:17Du concret, du concret, du concret.
06:19Parce que des engagements, des promesses,
06:21des engagements, il y a eu lieu,
06:22et c'était important dans ces moments difficiles.
06:25Mais maintenant, si nous ne voyons rien arriver tout de suite,
06:29encore une fois, c'est crise sur crise,
06:31hélas, on ne peut pas tenir.
06:33Engagement financier, c'est ce que vous attendez
06:35de toute urgence, monsieur le maire.
06:38Et puis, il y a ce projet...
06:39Parce qu'on ne pourra pas reconstruire sans argent,
06:42bien sûr, naturellement.
06:44Et puis, il y a la question aussi de ce projet de loi
06:46sur la refondation de Mayotte,
06:47qui concerne aussi qu'il y a un volet important
06:50de lutte contre l'immigration clandestine
06:51venue des Comores.
06:52Durcissement de l'obtention d'un titre de séjour,
06:55aide au retour volontaire,
06:56facilitation des évacuations d'habitants insalubrés
06:59et illégaux.
07:00Tout ça, monsieur le maire, ça va dans le bon sens ?
07:02C'est ce que nous avons demandé au Premier ministre
07:06lors de sa venue à Mayotte.
07:07Très simple.
07:09Deux mots.
07:11Courage et ambition.
07:12Si on veut parler de reconstruction,
07:16de refondation du territoire,
07:18il faut du courage et il faut de l'ambition.
07:21Le courage, c'est de dire
07:22quel est le vrai problème sur ce territoire.
07:24Le vrai problème sur ce territoire,
07:27c'est les conséquences de l'immigration
07:29incontrôlée sur ce territoire.
07:32Parce que l'immigration, c'est les bidonvilles
07:34que vous voyez partout.
07:35L'immigration, c'est l'insécurité sanitaire,
07:38c'est l'insécurité environnementale,
07:40c'est l'insécurité tout court.
07:42Tant qu'on ne réglera pas,
07:43on n'aura pas le courage de dire
07:44on stoppe l'immigration
07:46parce qu'aucun territoire de France
07:47n'accepterait de vivre ce que les Mahorais vivent ici
07:50quand vous avez plus de 52% de la population
07:54de Mayotte qui est étrangère.
07:56Ça voudrait dire qu'il y a plus d'étrangers
07:58que des natifs du territoire
07:59et que cette moitié-là soit en situation irrégulière.
08:03Ça, ce n'est pas acceptable.
08:04Le tiers de la population de Mayotte est clandestine.
08:08Vous imaginez ?
08:09Le tiers d'une population est clandestine.
08:11Où est-ce qu'on a vu ça en France ?
08:13Où est-ce qu'on a vu ça dans le monde ?
08:15Pourquoi les Mahorais doivent continuer
08:16à accepter cette situation ?
08:18Si on n'a pas le courage de dire ça,
08:21de voir cette réalité en face,
08:23on reste sur les dogmes,
08:26notamment des gauchistes,
08:28on n'aidera pas le territoire.
08:31Ça veut dire que les mesures prévues à annoncer
08:34sont insuffisantes à vos yeux ?
08:37On n'est même pas au 1 dixième
08:40de ce qu'il faut faire.
08:41Ce qu'il faut faire ici, c'est très simple.
08:43C'est de dire aux Comores,
08:45désormais, on ne veut plus voir
08:48de quoi ça, quoi ça partir de chez vous.
08:50Ce qu'il faut ici, c'est de dire,
08:52vous arrivez à Mayotte,
08:53de manière clandestine,
08:55vous ne serez plus régularisé.
08:56Ce qu'il faut dire,
08:57c'est que vous mettez un bidonville,
08:59vous installez un bidonville sur un terrain,
09:02vous êtes pénalisé,
09:03vous êtes susceptible d'aller en prison pour ça.
09:05Il faut encore une fois qu'on dise les choses
09:07de manière très claire,
09:08sinon, si on en reste sur des petites mesures,
09:12sur des mesurettes,
09:13en réalité, on n'aura pas tiré les conséquences.
09:15Et moi, ce que je vous dis,
09:16et ça, je l'ai dit au président de la République
09:18la dernière fois,
09:19je l'ai dit à tous les ministres qui sont venus ici,
09:21nous ne voulons plus être comptables
09:23des futurs morts,
09:24parce que des morts, il y en aura,
09:25parce qu'on n'aura pas été suffisamment couragés
09:27aujourd'hui,
09:28si jamais il y a catastrophe,
09:29et qu'on ait laissé comme ça a été fait,
09:31aujourd'hui,
09:32les bidonvilles se reconstruirent,
09:33il y a catastrophe demain,
09:34il y a eu peut-être 40 morts avec Chido,
09:37et comme on nous l'a annoncé,
09:38il y aura les catastrophes de vues,
09:40un drone de plus en plus violent,
09:42dans ce cas-là,
09:44il y aura plus de morts dans ces bidonvilles,
09:46et ça, nous ne voulons pas être comptables,
09:48parce qu'aujourd'hui,
09:48on ne pourra pas dire qu'on ne savait pas.
09:50On le savait,
09:51parce qu'il y a eu le 14 décembre.
09:54Amdil Waïdou Soumaïla,
09:56merci d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio,
09:58d'avoir pris le temps de raconter,
10:00de raconter la situation que vous vivez
10:02du côté de Mayotte,
10:04où Emmanuel Macron vient d'arriver,
10:05vous allez le rencontrer,
10:06vous allez lui dire tout cela,
10:07je sens que vous en avez gros,
10:09effectivement,
10:10et ce sera l'occasion de pouvoir,
10:12eh bien,
10:12lui dire face à face,
10:14mère de Mamoudzou,
10:15je le rappelle,
10:16capitale de Mayotte,
10:18Amdil Waïdou Soumaïla,
10:19bon courage à vous et bonne journée.