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00:00Je voudrais qu'on en vienne.
00:02Tiens, Mgr Rouget sera mon invité tout à l'heure après le journal de 20h.
00:05On a beaucoup de questions à lui poser, notamment sur ses fêtes de Pâques,
00:08sur le Saint-Père qui est apparu au balcon de la Basilique Saint-Pierre aujourd'hui,
00:14qui a dû faire lire, communiquer.
00:15C'est vrai qu'il est en état de convalescence et on fera un état des lieux de l'Église
00:20au sens large, catholique, en France, dans un tout petit instant.
00:23Je voudrais qu'on revienne sur cette une du JDD ce dimanche, cher Jules Thores.
00:26L'état des lieux des comptes publics ?
00:27L'état des lieux des comptes publics.
00:29Alors ça c'est exceptionnel, liste non exhaustive des 103 agences,
00:33434 opérateurs de l'État, 317 organismes consultatifs engendrés par la puissance publique,
00:39la facture entre 80 et 107 milliards par an.
00:42Pour quel résultat ?
00:44En fait vous avez enquêté sur ces organismes qui ne servent pas à grand chose,
00:47je ne vais pas dire à rien, ce serait injurieux.
00:50Alors qu'on nous demande 40 milliards d'économies,
00:53il y a des agences, des organismes qui coûtent entre 80 et 100 milliards par an,
00:58et qui semble-t-il ne sont pas garantes de résultats probants.
01:05Jules Thores.
01:05Oui, mais au concours l'épine de la bureaucratie,
01:08la France est complètement championne du monde.
01:10Et pourquoi ? Parce que depuis maintenant 40 ans,
01:13la France a accumulé un certain nombre de machins.
01:15L'enquête est à combien de temps ?
01:17Je ne sais pas, on a été à plusieurs, mais oui.
01:20Ça fait combien de temps que vous planchez sur cette enquête ?
01:21Le sujet des agences de l'État me passionne.
01:24Je vais lui faire une petite liste après, je vous jure,
01:27vous n'allez pas en croire votre français.
01:31Mais il y a un certain nombre de machins inutiles
01:33qui ont été mis en place depuis 40 ans,
01:36et malheureusement qui n'ont quasiment jamais été supprimés.
01:38Il y en a certains qui ont été évidemment supprimés,
01:41parce que vous savez que jusqu'à l'année dernière,
01:43il y avait un comité consultatif du musée national Fernand Léger.
01:46Non mais c'est incroyable.
01:47Et alors attendez, ça nous coûte...
01:48Mais non mais qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
01:50Ça nous coûtait combien ça ?
01:52Un observatoire des distorsions.
01:54Un observatoire des distorsions.
01:55C'était le nom.
01:56Je suis affligée.
01:56Une commission, ça ça va appeler rapidement,
01:57une commission consultative permanente d'onologie.
02:01Ah, ça c'est intéressant.
02:03Bon, celle-là n'existe plus.
02:04En revanche, il y en a un certain nombre qui existent.
02:08Pour l'instant, je vais vous parler des machins inutiles,
02:10où objectivement, dans l'inconscient,
02:12quand on vous en parle, vous vous dites,
02:14ça n'a pas vraiment d'effet.
02:16L'observatoire de la qualité de l'alimentation.
02:18Bon, il y a un ministère.
02:20L'observatoire, le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes.
02:23Alors c'est très important l'égalité entre les femmes et les hommes.
02:25Il y a juste un ministère dédié.
02:27Pareil, un Haut Conseil à la ville.
02:30Bon, il y a un ministère chargé de la ville.
02:32Bon, ça ne sert pas forcément à grand-chose.
02:34L'observatoire de l'activité physique et de la sédentarité.
02:37Ah, c'est incroyable.
02:38Le Conseil supérieur de la Prud'homie.
02:41Non mais attendez, qu'est-ce que c'est que ce truc ?
02:42C'est les gens qui ne sont pas contents de ce qui se passe au Prud'homme pour eux.
02:46Le Conseil national des opérations funéraires.
02:49La Commission nationale des titres restaurants.
02:50Parce que quand même, c'est important.
02:51Ah oui, c'est vrai qu'il y a une commission.
02:53La Commission nationale des professions foraines et circassiennes.
02:57Et là, ma préférée.
03:01Oui, allez-y.
03:03Le Conseil national du bruit.
03:05Non.
03:07Le Conseil national du bruit ?
03:08Le Conseil national du bruit, dont, à mon avis, vous n'avez jamais entendu parler.
03:12Et qui fait peu de bruit, je crois.
03:13Ils sont assez silencieux au Conseil du bruit.
03:15C'est incroyable.
03:15Et bien tout ça, c'est avec vos impôts.
03:16C'est à cause d'autres périphées passées à 50 km heure, peut-être ?
03:18Sans nul doute.
03:19Il y a aussi un Conseil national de l'air.
03:22Ah, peut-être qu'ils travaillent ensemble le bruit.
03:23On plaisante, mais c'est affligeant, Jules Torres.
03:26Moi, ça ne me fait pas du tout plaisanter.
03:27Non mais ça coûte jusqu'à 100 milliards d'euros.
03:30Ça ne nous coûte jusqu'à 100 et 107 milliards d'euros.
03:32Et là, pour le coup, c'est des petits machins.
03:35Mais c'est quoi ? C'est du copinage ?
03:36Oui, c'est du copinage.
03:37Et c'est la raison pour laquelle personne ne veut les faire supprimer.
03:41C'est qu'il y a deux raisons, finalement, à ça.
03:43C'est qu'on recase les copains qui sont en pré-retraite et qui viennent de la politique.
03:48Bon, je ne veux pas forcément les citer, mais l'ARCOM, les deux derniers présidents...
03:52Les deux derniers présidents, eh bien, voilà, viennent de cabinets ministériels.
03:58Ils ont eu une carrière dans la fonction publique.
04:00Et puis, on les a recasés là parce que, bon, c'est bien sympa, c'est bien rémunéré.
04:04L'ADEME, c'est la même chose.
04:07Le Conseil National des Territoires.
04:09Bon, il y a un ministre de l'Aménagement du Territoire.
04:11À quoi sert ce Conseil National ?
04:13Il ne sert à rien.
04:14Et il y a des mastodontes là-dedans.
04:16Parce que, là, on parle, c'est plusieurs millions.
04:19Donc, à la limite, quand on regarde, quand on veut faire 40 milliards, ce n'est pas beaucoup.
04:23Mais je vous parlais tout à l'heure de France Travail, ex-Pôle emploi.
04:26Il y a des recrutements massifs.
04:28Il y a 56 000 agents, 7 milliards de budget.
04:30Qui, pardon, je le demande, qui a déjà trouvé un emploi grâce à France Travail ?
04:35Je le demande.
04:36Ce n'est pas moi qui le dit.
04:37C'est un rapport de la Cour des Comptes.
04:39Cour du Compte, présidé par M. Moscovici.
04:41Ce n'est pas un libéral débile et ce n'est pas un vilain homme de droite.
04:44Donc, à la fin des fins, les Français demandent à ce qu'on supprime les niches fiscales, pourquoi pas ?
04:50À ce qu'on taxe davantage les entreprises ?
04:53Ils ne disent surtout pas de hausse d'impôts, mais qu'ils regardent un petit peu son nombril.
04:58Et le gras qu'il a sur le ventre, si je puis me permettre.
05:01Est-ce que le ministre de l'économie, vous l'avez eu au téléphone, à la suite de cette publication ?
05:06Non, mais à la suite de cet article ?
05:08Ils ne veulent pas, ils ne veulent pas.
05:09Tous leurs copains sont à la tête de ces organismes.
05:12C'est ça qu'il faut vraiment comprendre.
05:14Ils recassent des copains, c'est souvent très bien payé, ce n'est pas du tout exposé.
05:19Bien sûr, bien sûr.
05:20Le président du Conseil National du Bruit, je serais bien normal de vous donner son nom.
05:25Un homme silencieux, assez peu loquace.
05:30Bon, voilà.
05:31Mais ils ne le feront pas, il faut du courage politique.
05:34Il faut reconnaître quand même quelque chose, c'est que, et Gabriel Attal, et Rachida Dati,
05:39sur la petite période où ils ont exercé du pouvoir ensemble,
05:43quand je vous citais tout à l'heure, vous savez, celles qui ont été supprimées ou complètement expurgées,
05:50et bien Gabriel Attal en a fait un certain nombre.
05:52Donc il y en a plusieurs qui sont le fait de Gabriel Attal, mais évidemment, ce n'est pas assez.
05:56Il y en a, c'est une liste, quand je vous dis 854, c'est une liste non exhaustive que je vous fais.
06:00Insurgez-vous, Paul Melun.
06:01Mais moi, je partage, pour le coup, l'insurrection torrécienne.
06:05Quasiment tout, à part les accents un peu démago sur le recasage des copains.
06:09Mais non, mais c'est peut-être un fait, Paul.
06:11Là où il exagère un peu, notre ami Jules, c'est que moi, je pense que la raison de cette gabegie,
06:15de cette juxtaposition d'agence au fil des décennies, c'est pas la gauche, c'est pas la droite.
06:20Il y a eu une alternance entre la gauche et la droite depuis des décennies,
06:22et ils ont tous bien été d'accord pour mettre en place ces agences, premièrement.
06:25Deuxièmement, il y a aussi un effet, si vous voulez, comment dirais-je, d'accumulation et d'agrégation au fil des années,
06:32où on se dit, tiens, ce serait une très bonne idée qu'on fasse une commission sur je ne sais trop quoi,
06:36ou un haut conseil à je ne sais trop quoi, pour faire un message politique, pour faire de la com',
06:39pour dire, regardez, on va prendre le sujet du bruit à bras-le-corps, on va créer le haut conseil Tart-Campion,
06:43et puis après, on ne le ferme jamais, même s'il ne sert plus à grand-chose.
06:46Et là où Jules disait quelque chose qui était intéressant, c'est qu'il y a aussi un certain nombre d'agences de l'État
06:50qui ont des missions qui sont redondantes avec des ministères.
06:54Par conséquent, que l'on enlève ces doublons et que l'on en supprime certaines, moi ça ne me choque pas.
06:58Mais qui va enlever ça ? Qui aura le courage politique d'enlever ça ?
07:02Moi je pense que ça, ça pourrait être une mission pour la Cour des comptes,
07:05de mener, si par exemple il y a un basculement de majorité en 2027,
07:09ou que le président Macron veut le faire, qui demande à la Cour des comptes,
07:12un audit de toutes ces agences qui ne servent pour certaines d'entre elles pas à grand-chose,
07:15pour les supprimer, afin de réaliser des économies, de mener un grand audit.
07:20On va faire la commission Torres, dit Thomas Lacroix, pour ça, c'est formidable !
07:24C'est la commission Pinochet avec Torres, c'est ma vieille.
07:27Franchement, franchement ça, pas du tout !
07:29Ou c'est Margaret Thatcher !
07:31Pour une commission Torres, avant il y aura peut-être une commission Larcher.
07:34Puisque les chiffres que je vous ai donnés émanent dans le rapport du Sénat,
07:37et Gérard Larcher est bien motivé à non seulement réaliser
07:42cette audite, mais à pointer du doigt les doublons, les machins inutiles,
07:47et je pense honnêtement qu'on peut faire confiance à Gérard Larcher sur cette question-là.
07:52Il a une commission des finances au Sénat qui bosse très bien,
07:55il y a des sénateurs qui connaissent très bien les dossiers.
07:57Ce rapport, moi je l'ai lu, il y a beaucoup de choses,
08:00franchement on pourrait faire une heure d'émission là-dessus,
08:03et je pourrais pendant une heure vous énumérer toutes ces agences,
08:05et à la fin des fins, vous me diriez, mais c'est accablant,
08:07il n'y a pas un quart de ces agences qui servent à quelque chose juste avec le non.
08:12Ensuite on peut rentrer dans le détail, oui ou non,
08:13mais bien souvent c'est des doublons, et bien souvent ça ne sert à rien.
08:16Mais en tout cas, cette question de l'audit, le Sénat planche là-dessus,
08:20c'est d'ailleurs Gérard Larcher qui nous a alerté au JDD,
08:24on a travaillé ensuite là-dessus,
08:26mais ça va être un des sujets, parce que les Français ne comprennent pas.
08:30Non mais attendez, les Français ne comprennent pas.
08:31Les Français vivent très mal,
08:33et pardon moi je pense aux auditeurs d'Europe 1
08:35qui sont en train d'écouter la liste de ces commissions qui ne servent à rien,
08:39mais c'est affligeant, parce qu'on doit se serrer la ceinture,
08:41on doit faire attention à tout,
08:43à tout, et on nous dit il y a 100 milliards qui partent dans la nature.
08:47Et c'est bien parce que du coup le politique est moins crédible.
08:49Le politique est moins crédible quand il dit,
08:51par exemple quand on entend Mme Monchalin qui dit
08:53je vais m'en prendre une niche fiscale,
08:55par exemple celle de 10% chez les retraités,
08:57les retraités vous disent, mais regardez le budget de l'État.
08:59Et donc la parole politique est amoindrie également à cause de ça,
09:03puisqu'on sait qu'il y a des économies qui peuvent être faites quelque part,
09:06mais qu'elles ne le sont pas.
09:07Et la première des choses quand on veut faire un budget,
09:09c'est de baisser le budget de l'État.
09:12Vous suivez ça s'il vous plaît pour nous, Jules Torres,
09:14c'est passionnant.
09:16Je vous laisse revenir un jour.
09:17Non mais j'adore, pardon ?
09:18Qu'est-ce que vous avez dit ?
09:19Si je peux revenir un jour dans votre émission ?
09:20Non mais je vous laisse tout mon temps de parole à parler de vos histoires de dettes.
09:24Franchement vous avez bien de la chance.
09:26Vous avez un collègue en or.
09:27Vous êtes exceptionnel, merci infiniment.

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