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  • il y a 3 jours
Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, était l'invité du Face à Face d'Apolline de Malherbe sur RMC et BFMTV ce vendredi 18 avril. Il s'est exprimé sur les différentes attaques dans les prisons ou encore sur les divers débordements à la foire du Trône.

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Transcription
00:00Il est 8h32 et vous êtes bien sur RMC et BFM TV. Bonjour Laurent Nunez.
00:04Bonjour.
00:04Merci d'être mon invité dans ce studio ce matin. Vous êtes le préfet de police de Paris.
00:09Vous avez avant cela été directeur de la DGSI, le Renseignement Intérieur.
00:12Vous avez également été le coordonnateur national du Renseignement et de la lutte contre le terrorisme.
00:17De très nombreuses questions à vous poser après ce début de semaine avec trois nuits,
00:22trois nuits de violences, de menaces contre les prisons et contre le personnel pénitentiaire de France.
00:30Gérald Darmanin et Bruno Retailleau vous ont demandé à vous, les préfets, de renforcer sans délai la surveillance et la protection des établissements pénitentiaires.
00:37On va y revenir. Mais d'abord, est-ce qu'au moment où on se parle, Laurent Nunez, vous pouvez affirmer que le calme est revenu, que la sérénité est à nouveau là ?
00:45En tout cas, cette nuit, c'était le cas. On n'a pas eu d'action, en tout cas pour ce qui est de ma zone de compétence,
00:49comme préfet de zone sur toute la région Île-de-France et singulièrement dans l'agglomération parisienne.
00:54On n'a pas eu de nouveau incident. On a déployé, comme l'ont demandé les deux ministres d'État,
00:59le ministre d'État, le ministre de l'Intérieur, le garde des Sceaux, hier, depuis quelques jours.
01:04Et on a mis en œuvre ça, évidemment, aussi également cette nuit à nouveau,
01:08c'est-à-dire des rondes et patrouilles renforcées autour des établissements pénitentiaires,
01:12de toute nature d'ailleurs, significativement la nuit, en journée, la nuit.
01:18Donc voilà, ces rondes et patrouilles permettent d'assurer une présence extrêmement importante
01:22autour des établissements pénitentiaires.
01:24Il y a 27 prisons en Île-de-France.
01:26Quand Gérald de Darmanin et Bruno Retailleau demandent au préfet, dont vous,
01:31de, je cite, « renforcer sans délai la surveillance et la protection »,
01:35ça se traduit par quoi ? Vous disiez des rondes, des rondes partout,
01:40un renforcement de l'espace, de zone ?
01:42D'abord, chaque préfet est invité à prendre contact avec son directeur interrégional
01:45de l'administration pénitentiaire, ce que j'ai fait moi, évidemment,
01:49pour l'Île-de-France, où il y a un directeur régional.
01:52Donc, on a des listes d'établissements et très concrètement,
01:56ça veut dire une présence de policiers en rondes et patrouilles qui sont dynamiques,
02:00très fréquentes, très fréquentes, ça c'est le premier point.
02:03Encore une fois, j'insiste, surtout la nuit, mais aussi en journée.
02:06Et puis, c'est aussi des prises de contacts pour assurer une présence physique de policiers
02:10ou de gendarmes selon la zone au moment des entrées-sorties des personnels,
02:14au moment des prises de services et des sorties de services.
02:16Voilà, donc ça, c'est évidemment extrêmement important
02:18et nous nous mobilisons complètement à cet égard.
02:21Et puis, c'est aussi de demander au directeur d'établissements pénitentiaires
02:25de signaler au préfet de département, donc dans chaque préfecture,
02:30les éventuelles menaces qu'il pourrait y avoir sur des personnels.
02:34Et ça, c'est évidemment extrêmement important, même des menaces de très basse intensité.
02:38C'est quoi des menaces de très basse intensité ?
02:39Un tag, une boîte aux lettres dégradée, une personne qui a le sentiment d'être suivie sur la voie publique.
02:45Cette menace doit nous remonter impérativement pour qu'on puisse prendre des mesures.
02:49Donc, ça va au-delà de la seule surveillance des établissements pénitentiaires.
02:52On a aussi une attention très soutenue vis-à-vis des personnels
02:55qui, dans cette série d'attaques, ont été très directement ciblés.
03:00directement ciblés, y compris jusqu'à leur domicile, leur hall d'immeuble,
03:05leur voiture garée en bas de chez eux.
03:08Qu'est-ce que vous pouvez leur dire aujourd'hui ?
03:10Est-ce qu'ils se sentent à nouveau en sécurité ?
03:12Est-ce que vous avez l'impression que cette série, comme vous dites,
03:16cette vague, ces trois nuits de suite, c'est fini ?
03:20Non, je ne dirais pas que c'est fini.
03:22Il faut se féliciter qu'on n'ait pas de faits nouveaux, en tout cas,
03:25à ma connaissance, au moment où je vous parle pour l'agglomération parisienne.
03:28C'est le cas, mais ça ne veut pas dire du tout que c'est fini.
03:30Les deux ministres nous ont demandé d'être vigilants,
03:32de l'être dans la durée, dans la durée.
03:34Parce qu'évidemment, on parlera sans doute des pistes,
03:37des possibilités de responsables de ces actions.
03:41Mais il est bien évident qu'on ne va pas arrêter de lutter contre le narcotrafic.
03:44Il n'y a pas un monde où c'est possible.
03:46Et je pense que le garde des Sceaux ne va pas interrompre son projet
03:50de mise en sécurité extrêmement renforcée les narcotrafiquants en détention.
03:55Donc on ne va pas arrêter.
03:56Et donc, évidemment, l'attention sera soutenue autour de la sécurité des personnels pénitentiaires.
04:03Autant de temps qu'il le faudra.
04:04Mais bien sûr, bien sûr.
04:05Autant de temps qu'il le faudra.
04:06Voilà, c'est ce que nous demandent les deux ministres.
04:08Quelle piste et quelle revendication ?
04:10Je le disais à l'instant, vous êtes aujourd'hui le préfet de police de Paris,
04:14mais vous avez longtemps dirigé aussi le renseignement français.
04:18Le parquet national antiterroriste a été saisi de cette série d'attaques.
04:23La piste de l'extrême gauche a été à un moment évoquée.
04:27Elle est aujourd'hui, semble-t-il, balayée.
04:30Est-ce le narcotrafic ? Est-ce une influence étrangère ?
04:33Quelles sont les pistes que vous tirez ?
04:34D'abord, Pauline de Valère, c'est aussi parce que j'ai été patron de services de renseignement
04:37que je suis très respectueux de l'autorité judiciaire.
04:39Donc il y a le parquet national antiterroriste.
04:40Ce qui ne m'empêche pas d'avoir des avis.
04:42Il y a le parquet national antiterroriste qui est saisi, qui mène des investigations.
04:46Il faut que vos téléspectateurs comprennent bien ce que ça veut dire.
04:48Ça veut dire qu'il centralise, le procureur national antiterroriste,
04:52l'ensemble des investigations qui sont menées sur l'ensemble du territoire national,
04:55puisqu'il y a eu des actions sur l'ensemble du territoire national.
04:58Donc vous avez plein de services de police judiciaire, dont la DGSI,
05:01dont la brigade criminelle de la préfecture de police de Paris, qui est aussi saisie.
05:05En fait, vous êtes tous mobilisés sur ce dossier.
05:07Et puis des directions zonales de police judiciaire, qui travaillent, qui investiguent
05:11avec de la police technique et scientifique, des analyses de vidéoprotection,
05:17des caméras partout autour des endroits où ont lieu ces actions.
05:20Donc ces actions, ces investigations, elles sont en cours, elles vont se poursuivre.
05:24Et nous sommes, et le ministre d'État l'a rappelé hier, il n'y a aucun doute,
05:28moi je n'ai aucun doute sur le fait qu'on retrouvera les auteurs.
05:30Vous êtes déterminés et vous avez des éléments ?
05:32Nous sommes tout à fait déterminés, nous sommes extrêmement déterminés.
05:36Et donc les services enquêteurs travaillent sous l'autorité du PNAT pour retrouver les auteurs.
05:40Et de toute façon, on les retrouvera.
05:42Après les pistes, le PNAT, le procureur national antiterroriste l'a dit hier.
05:45Il n'y a pas de pistes définitivement confirmées tant que ces investigations n'auront pas été au bout.
05:53Mais comme l'a dit le ministre d'État hier, il citait quelques personnes du ministère de l'Intérieur
05:59qui avaient quelques intuitions sur ce sujet.
06:01On peut penser que cette action est quand même à quelques rapports avec le narcotrafic,
06:07plutôt que l'ultra-gauche ou l'autre piste, la troisième piste, qui est celle d'ingérence étrangère.
06:12Il l'a dit effectivement Bruno Retailleau, il a dit qu'il avait l'intime conviction,
06:16effectivement à ce stade, que c'était effectivement le narcotrafic qui serait derrière.
06:22À quoi est-ce que vous reconnaissez ces signaux-là ?
06:26Alors ces signaux-là, on est d'accord, ce n'est pas de l'enquête judiciaire que je vous dis là.
06:30C'est plus l'expérience personnelle de ces sujets.
06:34Des moyens d'action, j'imagine ?
06:36Ça ne veut absolument pas dire que ce sont des éléments tirés de l'enquête.
06:39Mais il y a un certain nombre d'éléments qui ont été révélés dans la presse.
06:42Vous voyez bien que c'est la revendication,
06:46donc la défense des droits des prisonniers français,
06:49la référence à la France, qui n'est pas trop les habitudes de l'ultra-gauche.
06:57Et puis le mode d'action, je crois que le ministre a parlé.
06:59Quand vous parlez de l'ultra-gauche, il faut bien avoir en tête
07:01qu'en effet, ce sont plutôt des anarchistes internationaux,
07:05habituellement, qui ont des revendications internationalistes.
07:08C'est exactement ça.
07:08Pourquoi on pense à l'ultra-gauche ?
07:09Parce qu'il y a aussi un mouvement anti-carcéral.
07:11L'ultra-gauche épouse la cause anti-carcérale,
07:14mais d'une manière générale.
07:16Ils sont contre les prisons.
07:17Là, on voit bien que c'est ciblé sur un certain nombre de mesures.
07:19D'ailleurs, c'est revendiqué comme tel.
07:21Ce sont des mesures qui sont prises par le garde des Sceaux
07:24sur le régime de détention des narcotrafiquants de haut spectre.
07:28On voit bien.
07:29Par ailleurs, on voit bien également
07:32que ce que fait le ministre d'État,
07:34ministre de l'Intérieur en matière de narcotrafic,
07:36ces mesures nouvelles qui vont nous permettre
07:37d'être encore plus efficaces dans la lutte contre le narcotrafic,
07:40on voit bien que ça dérange.
07:41C'est ça qui a bousculé la fond militaire ?
07:44C'est une action qui vise sans doute à faire reculer
07:46les autorités publiques ou une action de représailles intimidées.
07:50Mais voilà, ça n'aura évidemment aucun effet
07:52sur la détermination qui est celle du gouvernement
07:54à mettre en place ces mesures pour se débarrasser du narcotrafic.
07:57Aucun effet donc.
07:58Vous écartez également la piste d'une ingérence étrangère ?
08:03Honnêtement, moi, Pauline de Baller,
08:04je n'écarte aucune des trois pistes.
08:06Encore une fois, c'est une intuition personnelle,
08:08comme l'a dit hier le ministre d'État.
08:10Intuition personnelle, l'ingérence étrangère,
08:13ce serait quand même une action de...
08:15Voilà, on ne peut pas non plus l'exclure complètement,
08:17parce que l'ingérence étrangère, pour que vos téléspectateurs comprennent bien,
08:20c'est un État qui nous veut du mal
08:22et qui organise des actions de déstabilisation.
08:24Et c'est vrai que les personnes qui mettent en œuvre
08:27ces ingérences étrangères utilisent ce qu'on appelle des proxys,
08:30c'est-à-dire parfois des délinquants de droits communs
08:32qui rémunèrent quelques centaines d'euros
08:34pour mener des actions de déstabilisation.
08:36Voilà, donc ce n'est pas une piste qu'on peut complètement écarter.
08:39Il pourrait donc ne pas être en première ligne,
08:41mais être éventuellement en deuxième ligne.
08:43Voilà, mais ce n'est pas une piste qu'on peut complètement écarter,
08:46mais elle me paraît franchement assez peu probable
08:49à ce niveau d'organisation.
08:50C'est une organisation coordonnée...
08:51Mais pourquoi le narcotrafic utiliserait ce sigle des DPF,
08:54ces tags qu'on a vus ?
08:56Bon, écoutez, moi je n'ai eu aucune idée sur le...
08:59Enfin, ça flèche quand même assez...
09:01Ça flèche quand même vraiment beaucoup.
09:03Ça donne une indication très précise sur le fait
09:05qu'on est sur des gens qui veulent en tout cas
09:08faire pression, encore une fois, sur les autorités politiques,
09:11sur la politique de fermeté qui est menée.
09:13Et encore une fois, ça sera absolument sans effet.
09:16Je vous sens à la fois...
09:19Vous voulez dire ce matin
09:20que ça ne vous fait pas trembler, ni les uns ni les autres,
09:24qu'il n'est pas question de renoncer,
09:26de repousser les fameuses gigaprisons de très haute sécurité.
09:32Pas question, ça ne vous ébranle pas ?
09:34Non, mais absolument, ça n'ébranle personne.
09:36Que les choses soient claires, nous, on continue notre action.
09:38Là où on doit évidemment être attentif
09:40et tirer les conséquences de ces actions,
09:42c'est sur la protection des personnels pénitentiaires
09:43et des établissements pénitentiaires.
09:45J'allais dire que ça ne vous ébranle pas, vous.
09:46Que vous soyez là aussi pour montrer l'immense fermeté,
09:50la détermination et tout ça, je veux bien le croire.
09:52Mais j'imagine que ça ébranle quand même
09:54le personnel pénitentiaire.
09:55Quand ils se retrouvent chez eux, au volant de leur voiture,
09:59partis de la prison, le sentiment peut-être d'être suivi,
10:02la peur de garer sa voiture en bas de chez soi,
10:04la peur aussi pour sa famille,
10:05lorsque ce sont des départs de feu dans un hall d'immeuble,
10:08comment est-ce qu'eux réagissent ?
10:09Mais c'est bien ce que je vous dis, Apolline de Malher.
10:12La priorité, c'est la protection de ces personnels
10:14qui, au cas d'espèce, sont clairement ciblés.
10:17C'est revendiqué comme tel.
10:18Et donc, ce sera une présence renforcée,
10:20le temps qu'il faudra pour protéger
10:22les établissements pénitentiaires
10:23et une attention soutenue vis-à-vis des personnels.
10:26Et je le répète, le moindre indice,
10:28la moindre menace, doit nous remonter,
10:30doit nous être signalé pour que nous puissions
10:31prendre les mesures adéquates.
10:33Pour une fois, semble-t-il,
10:34Telegram a joué le jeu.
10:37Telegram, donc les réseaux de boucles
10:38qui correspondent un peu à WhatsApp,
10:40mais en plus cryptées,
10:41c'est sur cette boucle Telegram
10:43qu'on avait trouvé les premières revendications
10:45des DPF.
10:46Ils ont accepté de retirer un certain nombre
10:49de vidéos qui avaient été postées
10:50sur leur réseau.
10:51Est-ce que c'est aussi la marque du début
10:54d'une nouvelle manière aussi
10:56de pouvoir lutter contre les menaces
10:58qui peuvent s'exprimer aussi
10:59sur les réseaux sociaux ?
11:00Oui, c'était une boucle ouverte.
11:02Je ne connais pas le dossier.
11:04C'était une boucle qui était quand même
11:05assez ouverte.
11:07Ce n'est pas toujours le cas.
11:08avec les opérateurs.
11:10Ce n'est pas toujours le cas.
11:11Ça doit l'être davantage.
11:12J'espère.
11:13Ça doit l'être davantage.
11:14Je me perds une petite note d'impertinence,
11:15mais j'espère quand même
11:16qu'à travers cette affaire,
11:18on va progresser et mieux comprendre
11:20pourquoi les services de renseignement,
11:22les services de police judiciaire
11:23veulent pouvoir accéder
11:25dans le cadre soit de techniques
11:26de renseignement,
11:27soit de techniques spéciales d'enquête
11:28aux communications cryptées
11:29de ces chaînes.
11:31Voilà, j'espère qu'on va comprendre
11:33au travers de cette affaire.
11:34C'en est l'illustration pour vous ?
11:36C'en est pour moi une illustration.
11:37Voilà, bon, ça n'a pas été voté au Parlement.
11:39C'est très respectable.
11:40Ça veut dire qu'on a encore
11:41un travail de pédagogie
11:42à faire sur ce sujet.
11:43C'est respectable et c'est regrettable,
11:44si je vous entends.
11:45Oui, mais à un moment ou à un autre,
11:46il faudra qu'on y vienne
11:47parce que c'est...
11:50Voilà, j'imagine que c'est...
11:52À supposer qu'on soit
11:52sur des narcotrafiquants,
11:54c'est leur mode de communication privilégié.
11:56Et donc, il faut qu'on puisse y accéder,
11:57soit en technique de renseignement,
11:58soit en technique spéciale.
11:59Aujourd'hui, le narcotrafic communique
12:01entre eux via des boucles télégrammes.
12:04Essentiellement, oui.
12:05Ce qui fait que...
12:07Auxquels vous n'avez habituellement pas accès.
12:09Absolument.
12:09Ce qui fait que dans le cadre
12:10de ce qu'on appelle les écoutes téléphoniques,
12:12mais pas que,
12:13il y a aussi un certain nombre de choses
12:15qu'on peut obtenir de cette façon,
12:17ça fait qu'on a un temps de retard
12:19si on n'est pas au même niveau
12:21et si on n'a pas accès à ces boucles.
12:22Et je précise ici,
12:23en effet, ça faisait partie de la loi
12:26qui doit être votée dans quelques semaines.
12:29Mais cette possibilité, en effet,
12:32d'avoir accès aux messages écriptés
12:34n'a pas été acceptée par les députés.
12:36Elle n'a pas été acceptée.
12:37Et ça veut bien dire
12:38qu'on doit encore poursuivre notre pédagogie
12:40pour bien expliquer en quoi ça nous est utile.
12:43Et voilà, je suppose que...
12:45À supposer qu'on soit dans du narcotrafic,
12:48un certain nombre d'individus
12:50auraient pu être mis sous surveillance
12:52et on aurait pu accéder
12:53à un certain nombre de communications
12:54qui nous auraient permis
12:56de constater, ex-hanté, par avance,
13:00qu'une action de ce genre se préparait.
13:02Voilà.
13:02Donc, encore une fois,
13:03c'est plus de la pédagogie qu'autre chose.
13:05Moi, je suis très respectueux, évidemment,
13:07du vote parlementaire.
13:09Mais j'essaie aussi,
13:10comme professionnel et opérationnel,
13:11d'expliquer en quoi tout ça nous est utile.
13:13Laurent Nunez, à Saint-Ouen,
13:15cette école qui avait été fermée,
13:16on en a beaucoup parlé sur RMC et BFM TV.
13:19Les parents qui avaient presque à choisir
13:20entre le fait de maintenir leurs enfants
13:22dans une école maternelle
13:23à côté d'un point de deal
13:24ou d'œuvrer pour la sécurité immédiate.
13:27L'école a donc été fermée.
13:29Les dealers sont-ils restés ?
13:32C'est-à-dire que ça a été fermé le 3 avril.
13:33Est-ce que depuis,
13:34vous avez réussi à faire repousser,
13:36reculer les dealers ?
13:37Ce sont quatre classes qui ont été transférées,
13:40qui étaient quatre classes
13:40qui se trouvaient au plus près,
13:43effectivement, de ce point de deal.
13:44Il y avait eu des jets de cocaïne
13:45à deux reprises
13:46et un jet de protoxyde d'azote,
13:48plus récemment,
13:49qui avait conduit le maire
13:50à prendre cette décision.
13:52On continue évidemment
13:53à travailler sur tous les points de deal,
13:55partout sur le territoire national,
13:57partout dans l'agglomération parisienne
13:58et en particulier à Saint-Ouen.
14:00Non.
14:01C'est-à-dire que l'idée
14:02que c'est les enfants
14:04qui ont dû déménager
14:05et pas les dealers ?
14:06Oui.
14:07Les dealers,
14:07on est en train de les faire déménager.
14:09On tape tous les points.
14:10Ceux qui veulent engager des polémiques,
14:12effectivement,
14:12ça marque les esprits.
14:13On déplace quatre classes.
14:15Ce n'est pas la République qui recule.
14:17Ce n'est pas la République qui recule.
14:18Que ce soit utilisé à des fins
14:21de polémiques politiques,
14:22ça je peux le comprendre
14:23et que moi-même,
14:25évidemment,
14:25je ne suis pas très content
14:26de cette situation.
14:27Mais ne laissons pas à croire
14:29qu'on ne fait rien
14:29contre le trafic de stupes.
14:30On n'a jamais été aussi efficace.
14:32On va être très efficace
14:33avec les mesures nouvelles
14:34qu'a fait adopter
14:36le ministre des États,
14:37ministre de l'Intérieur,
14:38Bruno Rotaillot,
14:38avec la PPL Narcotrafic.
14:41On va être encore plus efficace.
14:42On va avoir des moyens,
14:43des techniques de renseignement accrus.
14:44Une réorganisation de la lutte
14:46contre le narcotrafic
14:47qui va être organisée
14:50un peu comme on l'a fait
14:51pour la lutte antiterroriste
14:52à partir de 2017.
14:54Donc, on va être encore plus efficace.
14:56On démantèle des points de deal.
14:58Ce sont des actions
14:58qui sont faites en profondeur.
15:00L'intérêt, c'est de démanteler
15:01un point de deal
15:02de A à Z.
15:03Ça ne se voit pas toujours.
15:05Est-ce que vous avez une idée
15:06du moment où ces classes
15:08vont pouvoir revenir ?
15:08Mais le plus rapidement possible.
15:10On continue à travailler.
15:11Vous savez, on est présent
15:12sur ce point de deal.
15:13À Saint-Ouen, il y en avait 7 en 2020.
15:15Il n'y en a plus que 3,
15:17dont 2 réellement qui fonctionnent
15:19et qui ont vu leur chiffre d'affaires
15:21diminuer par 4.
15:22Donc, on est quand même très présents.
15:24Lundi encore,
15:24on a interpellé 4 vendeurs
15:25sur Aragosola
15:26qui est le point de deal
15:27en question de Saint-Ouen
15:28aux abords de l'école.
15:29Lundi, 4 dans la journée.
15:31D'ailleurs, je félicite
15:31les fonctionnaires de police
15:32qui font un travail déterminé.
15:34On en viendra à bout.
15:35Après, si certains,
15:36pour des raisons de polémique politique,
15:37ont envie de jeter
15:38le discrédit
15:40sur l'ensemble
15:41des fonctionnaires de police
15:42et des militaires à la gendarmerie
15:43qui, dans ce pays,
15:44luttent contre le trafic de stups.
15:45C'est leur problème.
15:46Mais on est complètement mobilisés.
15:48C'est ce que nous demande
15:49le ministre d'État.
15:50C'est une priorité pour nous,
15:51la lutte contre le trafic des stups.
15:52Et on démantèle,
15:53je vous assure, des réseaux.
15:54Les chiffres n'arrêtent pas d'exploser.
15:55Et on fera encore mieux
15:56avec les mesures nouvelles
15:57qui vont arriver.
15:57Laurent Nunez,
15:58la foire du trône à Paris,
15:59qui est vraiment
16:01une foire familiale
16:03où les familles vont
16:05depuis des années,
16:06qui se retrouve
16:07prise dans des violentes rixes,
16:09une très violente rixes,
16:10notamment avec des bandes de jeunes
16:12qui a eu lieu la semaine dernière
16:14depuis les familles
16:15hésitent à se rendre
16:18sur la foire du trône.
16:19Qu'est-ce que vous leur dites ?
16:20Est-ce qu'aujourd'hui,
16:21on peut aller en famille
16:23à la foire du trône
16:24ou ailleurs ?
16:24Bien sûr, je vais vous expliquer
16:25ce qui se passe.
16:26D'abord, on a une fréquentation
16:27qu'on n'avait pas eue
16:28depuis longtemps
16:28à la foire du trône.
16:29Elle est très importante.
16:32Effectivement,
16:32il y a trois ou quatre jours,
16:33il y a eu des rixes
16:35entre des bandes de jeunes
16:37et des forains,
16:38puisqu'il y avait des jeunes
16:39qui commettaient
16:40des actes de prédation,
16:42enfin,
16:42qui piquaient
16:45ces cadeaux
16:47qui sont offerts
16:47par les forains
16:48dans le cadre de jeu.
16:50Bon, voilà,
16:50il y a eu quelques affrontements.
16:52Nous sommes intervenus
16:53tout de suite,
16:53donc on a interpellé
16:54une personne
16:54et dès le lendemain,
16:56on a immédiatement
16:57rehaussé le niveau
16:58de sécurité
16:59sur la foire du trône
17:00puisqu'un certain nombre
17:01de jeunes voulaient
17:02venir en découdre
17:03avec les forains.
17:04Donc voilà,
17:04on a renforcé
17:05le dispositif.
17:06Est-ce que vous dites
17:06ce matin aux familles
17:09qui envisageraient
17:09d'y aller
17:09pendant ce week-end de Pâques ?
17:10Il y a eu neuf interpellations
17:11dès le lendemain
17:12de jeunes effectivement
17:13qui voulaient en découdre
17:14avec les forains.
17:15Tout ça est réglé,
17:16on est présent
17:16et donc pour le week-end de Pâques,
17:18moi je dis qu'évidemment
17:19la foire du trône
17:20se déroulera
17:21dans les plus grandes
17:21conditions de sécurité.
17:23Je rappelle que c'est important
17:23pour les forains
17:24parce que vous savez
17:25à cet endroit,
17:26à Pauline de Malheur,
17:26l'année dernière,
17:27on avait accueilli
17:27des camps de dispositifs,
17:30des campements
17:31des militaires
17:31dispositifs Sentinelle
17:32qui étaient venus
17:33nous renforcer
17:33pour les Jeux
17:34et donc on avait réduit
17:35la durée de la foire du trône
17:36donc voilà,
17:37il faut que la foire du trône
17:38puisse se dérouler normalement
17:40et c'est le cas.
17:41Par contre évidemment,
17:42moi je mets beaucoup
17:43d'effectifs de police
17:44mais c'est normal,
17:44vous savez,
17:45en fonction des menaces,
17:46des dangers,
17:47des risques d'affrontements,
17:48on s'adapte,
17:49c'est vrai partout
17:49et singulièrement
17:50sur la foire du trône.
17:51Et donc ceux qui nous écoutent
17:52peuvent,
17:52s'ils en avaient le projet,
17:53se rendre en toute sérénité
17:55à la foire du trône
17:55ce week-end.
17:56Un mot encore
17:57sur la lutte
17:58contre la violence
17:58des mineurs.
17:59Vous lancez notamment
18:01un plan sur la question
18:02des couteaux,
18:03des armes blanches
18:04des mineurs.
18:05Est-ce que vous allez réussir
18:07à aller à bout
18:08de ce fléau ?
18:09Oui,
18:10il le faut,
18:11c'est indispensable.
18:12La délinquance des mineurs,
18:13c'est 10% des mis en cause.
18:15Donc souvent,
18:15on donne des chiffres plus élevés,
18:16c'est 10%.
18:17Ce qui nous inquiète,
18:18c'est qu'on les retrouve
18:19en revanche impliqués
18:20dans des faits assez graves.
18:21Les cambriolages,
18:23un tiers sont commis
18:24par des mineurs.
18:25Les vols violents,
18:26un tiers sont commis
18:27par des mineurs.
18:28Il y a les affrontements
18:29entre bandes.
18:3080% sont des mineurs.
18:31Mais pour l'instant,
18:31on a l'impression
18:31que votre réponse,
18:32elle est surtout
18:32dans la pédagogie,
18:33avec il y a eu
18:34des flyers,
18:36des fouilles,
18:37mais qui ne sont pas
18:37encore systématiques.
18:38Est-ce qu'il faut aller plus loin ?
18:39Non,
18:40on fait des fouilles.
18:40Les fouilles,
18:41ça fait partie des mesures
18:42qu'on en oeuvre.
18:42Non,
18:42on n'est pas que dans la pédagogie,
18:44on est dans la présence
18:46de voies publiques.
18:47Pour les phénomènes de bandes,
18:48on essaie de les détecter,
18:49on évite de nombreux affrontements.
18:51Il y a les mesures
18:51qui ont été décidées
18:52par le ministre des Etats,
18:53le ministre de l'Intérieur,
18:54la ministre de l'Éducation nationale
18:55de fouilles renforcées
18:56aux abords
18:56ou à l'entrée
18:57des établissements scolaires.
18:58Donc non,
18:59on a des mesures.
19:00Et ça porte ses fruits ?
19:01Oui, ça porte ses fruits.
19:02Est-ce que dans ces fouilles,
19:03vous avez trouvé des couteaux ?
19:04Non,
19:04pas encore,
19:05mais elles sont très dissuasives.
19:06Ça veut dire aussi
19:06qu'on est dissuasif.
19:07Ça veut dire aussi
19:08qu'ils renoncent
19:08à mettre le couteau dans le sac ?
19:09Non,
19:10on ne sait pas un sujet.
19:11La violence des mineurs,
19:19d'autorité.
19:20Et le rappel de la règle
19:21aux mineurs,
19:22il doit se faire à tous les niveaux.
19:23J'ai toujours du mal
19:23avec les formules
19:24« la police ne peut pas tout ».
19:25Ça me rappelle aussi
19:26quand Yonel Jospin disait
19:27« l'État ne peut pas tout ».
19:28Non,
19:28c'est pas ce que je suis en train
19:29de vous dire.
19:29La police fait sa part de job.
19:31On interpelle.
19:32Vous savez,
19:32hier par exemple,
19:33je vous donnais un seul exemple.
19:34Hier,
19:34on a interpellé
19:35des policiers du 5e arrondissement.
19:37Ils ont interpellé
19:38dans un VTC
19:38deux jeunes de 14 ans.
19:3914 ans.
19:40Ils venaient de commettre
19:40un cambriolage.
19:41ils avaient une forte somme
19:42d'argent sur eux
19:42et des bijoux.
19:43Ils avaient 14 ans.
19:44Donc nous,
19:45on les a interpellés.
19:46Après,
19:46comment on retrouve ?
19:48Qu'est-ce qui fait
19:48que des jeunes de 14 ans
19:49peuvent se retrouver
19:50à commettre des cambriolages ?
19:5214 ans.
19:53Deux jeunes de 14 ans.
19:54Donc,
19:54c'est qu'à un moment donné,
19:55quand je dis
19:56« la police peut pas tout »,
19:56la police fait son travail.
19:57On va continuer à le faire
19:58de manière efficace.
19:59Mais à un moment,
20:00ces mineurs,
20:03ils ont besoin d'entendre
20:03ce qui est un choc d'autorité.
20:04Et ça,
20:05ça doit être fait
20:05évidemment par les parents.
20:06Ça doit être fait à l'école.
20:07Ça doit être fait
20:08par les associations,
20:08par les élus locaux.
20:09Il y a d'autres acteurs
20:10qui doivent se préoccuper
20:11de la violence très inquiétante,
20:13effectivement,
20:13de la montée en puissance
20:14de cette violence des mineurs.
20:16Merci Laurent Nunez
20:17d'être venu dans ce studio
20:18pour répondre à mes questions.
20:19Je rappelle que vous êtes
20:19le préfet de police de Paris.
20:22Il est 8h52.

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