Thomas Voeckler est intervenu en direct par téléphone mercredi dans L'Equipe de choc. Le sélectionneur de l'équipe de France a commenté le tracé des Mondiaux 2027 en Haute-Savoie avant de se projeter sur la compétition.
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00:00On me dit que Thomas Beauclair est avec nous, le sélectionneur de l'équipe de France.
00:03Thomas, quand on entend Salange, Côte de Domancy, forcément on pense Bernard Reynaud, la route Bernard Reynaud.
00:10Que monteront vos coureurs également ? Il est mythique ce tracé.
00:14Qu'est-ce que vous en pensez ? Est-ce que vous avez également, vous aussi, les petits frissons quand vous l'avez découvert ?
00:20Bonjour à toutes et tous.
00:23Il ne faut rien vous cacher, on l'a découvert de manière officielle ce matin.
00:26Mais à partir du moment où ça avait été annoncé, que ça avait lieu en Haute-Savoie,
00:31on se doutait un petit peu que ça serait par là-bas.
00:34Mais le menu, évidemment, ça rappelle, moi j'avais un an quand Bernard Reynaud a été sacré champion du monde.
00:40Mais ce n'est pas pour autant que vous n'en avez pas entendu parler.
00:42C'est sans doute un des plus gros exploits du blaireau.
00:45Donc c'est clair que ce n'est pas tout de suite.
00:49Ce sera en 2027, dans deux ans et demi.
00:51Mais ça fait déjà un bout de temps que j'y pense.
00:53Et voilà, comme vous l'avez précisé, certes, il y a cette épreuve phare qui est la course en ligne de cyclisme sur route.
01:01Mais il faut vraiment comprendre que c'est une chance qu'on ait cet événement en France.
01:06C'est une fois tous les quatre ans qu'il y a un super championnat du monde.
01:10Le super championnat du monde, c'est quoi ?
01:11C'est qu'au même moment, il y a tous les championnats du monde de toutes les disciplines du vélo.
01:15Que ce soit le VTT, le BMX, bien sûr le cyclisme sur piste, le cyclisme sur route.
01:21Et vous rajoutez à ça, bien sûr, tout le paracyclisme.
01:24Le e-sport qui sera pour la première fois intégré également aussi.
01:27Bref, c'est un événement.
01:29C'est les mini-jeux olympiques du vélo, en fin de compte.
01:31Et ça a lieu en France.
01:31Ça a lieu en France.
01:33Ça n'était pas arrivé, Thomas, depuis 2000, alors que ça s'était déroulé à Plouet, ces championnats du monde.
01:39Qu'est-ce que ça change pour le sélectionneur de l'équipe de France que vous êtes ?
01:43Qu'est-ce que ça change pour les coureurs tricolores de courir en France ?
01:48Déjà, ce que ça change, c'est le fait d'être à domicile.
01:53Sur la chaîne L'Équipe, on est très axé foot.
01:55Et quand on parle du 12e homme, ça existe vraiment.
01:58Et en vélo, c'est pareil.
02:00Quand on est devant son public, encore plus sur un parcours comme ça,
02:04où la foule sera concentrée dans la côte de Domancy, sur ses 2,5 km d'ascension.
02:10Pas seulement le jour J, mais en amont déjà.
02:12On est conditionné.
02:13Donc, bon, c'est un avantage.
02:16Le home advantage, comme on dit en anglais, parce que c'est de plus en plus tendant, ces termes.
02:21Et ce n'est pas du fake.
02:23C'est quelque chose, c'est vraiment du concret.
02:25Et ensuite, moi, je suis bien content que ça soit dans deux ans,
02:28parce que je ne vous cache pas que le menu de cette course est tellement gargantuesque et tellement dur
02:33que ça serait aujourd'hui, vous savez très bien qui serait le vainqueur.
02:36C'est celui qui a terminé 2e de Paris-Roubaix dimanche dernier.
02:39J'espère que dans deux ans et demi, donc, côté français,
02:42on ait des coureurs, je pense à quelques-uns, sans forcément les citer,
02:46qui s'affirment, qui continuent de progresser, qui sont aujourd'hui jeunes
02:49et qui seront à même de disputer le titre mondial,
02:52plus que si c'était un tel parcours, c'est à fait, quoi.
02:55Et c'est tout ce qu'on souhaite à nos coureurs français,
02:57dont vous êtes le sélectionneur Thomas Vauclair.
02:59On profite de votre présence avec nous par téléphone,
03:01donc, pour parler du tracé qui a été dévoilé aujourd'hui pour ces championnats du monde.
03:062027.
03:07Et Pierre Bouby, le mordu de vélo que tu es, a une question...
03:10Que tu es devenu.
03:11Que tu es devenu.
03:12Bien sûr.
03:12A une question pour Thomas Vauclair.
03:13Je n'y fais rien, mais maintenant, je commence à comprendre.
03:14Bonjour Thomas.
03:15Moi, j'avais une question...
03:17Avec Olivier Ménard.
03:19J'ai une question par rapport à ton poste de sélectionneur.
03:22J'ai lu un peu à droite à gauche que, justement, t'es arrivé
03:26et t'as réussi un peu à enlever ce complexe d'infériorité qu'avaient les Français.
03:30J'ai l'impression que t'as ouvert un petit peu une porte
03:33où l'ambition était une possibilité pour les coureurs français.
03:36Est-ce que c'est toi qui diffuses ça ou c'est la nouvelle génération, justement,
03:41qui a les dents, qui règle le parquet et qui a envie de marquer un petit peu l'histoire du cycliste français ?
03:46Alors, pour être tout à fait honnête, je n'ai pas la prétention de décomplexer complètement les coureurs.
03:54Loin de moi, l'idée de dire quand ils sont avec moi, ils sont forts
03:56et puis quand ils ne sont pas avec moi, ils sont moyens, c'est certainement pas...
04:00En tout cas, je ne le déclare pas et je ne le pense surtout pas.
04:03En revanche, ce qui est sûr, c'est qu'avant d'accepter ce poste de sélectionneur,
04:11sincèrement, j'ai dit oui, enfin, j'ai dit oui, j'ai candidaté plutôt,
04:17parce que j'étais convaincu que...
04:19Alors, c'était en 2019, c'était l'époque où, au niveau très haut niveau mondial,
04:24on avait Julien qui était le meilleur puncher du monde,
04:26on avait encore Thibaut Pinault, Romain Bardet, David Gaudu qui étaient dans les meilleurs grimpeurs du monde,
04:30de côté sprint, on avait Desmar et Boigny, donc j'étais convaincu qu'on avait moyen de peser au niveau international
04:36et de ramener des résultats, c'est pour ça que j'ai candidaté,
04:40et donc il y a eu des super résultats, il y a eu des fois où ça n'a pas marché non plus,
04:45c'est comme ça, c'est le vélo, mais en tout cas, pour répondre concrètement à la question,
04:51moi, ce que j'essaye de faire, c'est de dédramatiser, on ne fait que du sport,
04:54et par contre, moi, je ne veux pas qu'on le prenne à la légère, c'est que du sport,
04:58et ce n'est pas grave si on perd, quoi, ce qui est grave, c'est si on perd sans essayer de gagner,
05:02et en fin de compte, dans le vélo, on ne perd pas, soit on gagne, soit après, il y a un classement,
05:07ce n'est pas un match de tennis, ce n'est pas un match de foot, c'est quand même un sport particulier,
05:11et puis en fin de compte, qu'est-ce qu'on risque quand on est en équipe de France ?
05:14Moi, je veux que les Français, comme toi, Pierre, comme n'importe quel téléspectateur de la chaîne L'Équipe,
05:19qu'ils soient spécialistes du vélo ou non, qu'ils soient fiers de leur équipe de France,
05:23je ne leur demande pas de gagner à chaque fois, et je sais qu'on ne va pas gagner à chaque fois,
05:26je sais très bien qu'on ne va pas faire un podium à chaque fois,
05:29mais en tout cas, on met tout en place pour, et oui, même les autres qui ont sur le papier un CV
05:37ou qui sont plus en forme, ou plus forts normalement,
05:40ce n'est pas toujours le plus fort à vélo qu'ils gagnent,
05:42donc ils ont deux bras, deux jambes, et il y a surtout un aspect d'état d'esprit,
05:46de course d'équipe, selon les parcours, parce que ce n'est pas toujours possible
05:49de mettre une course d'équipe en place, qui est vraiment primordial, quoi.
05:54Donc voilà, c'est vraiment mon état d'esprit, perdre, oui, avoir, en tout cas, être offensif,
06:00avoir du panache, mais pas juste pour avoir du panache, si c'est utile,
06:04et en tout cas, pas avoir peur de perdre, quoi, en relativisant,
06:07et puis surtout, la clé, c'est que chacun joue un rôle,
06:10qu'il y ait un état d'esprit irréprochable, et puis qu'on n'ait pas de regrets.
06:14Après, franchement, le résultat, bien sûr, c'est le plus important,
06:17on ne va pas se le cacher, mais ça reste quand même la suite de tous ces éléments, quoi.
06:24Évidemment, l'adversité, on ne mesure pas, on ne contrôle pas ça, quoi.
06:27Et votre discours est en train de beaucoup plaire aux garçons qu'il y a en plateau,
06:31et à moi-même, Thomas Thouin, est en train d'accaisser, là, oui, oui, oui.
06:34Il nous plaît beaucoup, ce discours de Thomas Vauclair, il plaît aussi.
06:39Après, il y a une question pour vous.
06:41Bonsoir, Thomas, oui, j'ai une petite question, en fait,
06:44quand on est sélectionneur, on doit faire des choix.
06:46Est-ce qu'on a un nombre, vu que c'est en France,
06:50est-ce qu'on a un nombre de victoires en tête ?
06:52Est-ce que vous auriez un nombre de victoires en tête ?
06:54Et si ce nombre n'est pas atteint, est-ce que ça serait une déception pour vous ?
07:00Alors, ouais, sincèrement, je me mets toujours des objectifs
07:04que je ne déclare pas forcément.
07:07Par contre, je les utilise en interne, pour mon collectif.
07:13Moi, en tout cas, je suis là, c'est vrai qu'il y a plus de 20 disciplines,
07:17plus de 20 compétitions, plus de 20 disciplines qui seront représentées
07:20lors de ces championnats du monde.
07:22Moi, je ne m'occupe que de la route, donc la route homme-élite,
07:25course en ligne et contre la montre.
07:27Donc, voilà, j'espère, en tout cas au niveau du contre-la-montre,
07:30qu'on progressera plutôt dans la hiérarchie mondiale
07:35pour viser une médaille.
07:36Aujourd'hui, on n'en est pas capable.
07:38En revanche, sur le relais mixte,
07:41qui est un petit peu, c'est la même chose que le relais mixte en biathlon,
07:44sauf à vélo.
07:45On a quand même les garçons et les filles qui ont été vice-champions du monde
07:49et qui sont champions d'Europe l'année dernière, il y a deux ans.
07:53Donc, là-dessus, on est vraiment candidats.
07:55Et puis, l'épreuve reine, vous avez décrypté le parcours,
07:5920 tours avec une montée de 2,5 km.
08:02Clairement, je ne vais pas vous dire...
08:04Aujourd'hui, c'est dur de savoir quel sera le panorama du cyclisme
08:08des forces en présence dans deux ans et demi.
08:10Mais c'est clair qu'on visera la victoire.
08:13On visera la victoire parce qu'il y a des jeunes qui vont progresser.
08:16Et même si on a un Pogacar qui est toujours aussi fort qu'aujourd'hui,
08:19une course de vélo, ça se...
08:20Si on se dit, de toute façon, à quoi bon on va courir pour la deuxième place ?
08:25Non, ça, ça ne m'intéresse pas.
08:26Il y a toujours une solution de tenter quelque chose.
08:29Ça ne veut pas dire qu'on est favori ou quoi,
08:31mais on visera la victoire et ensuite, l'échec, il est relatif.
08:35Alors, s'il n'y a pas...
08:37Franchement, la deuxième et la troisième place, ce n'est pas comme au JO.
08:39Moi, je m'en fous complètement de la deuxième et de la troisième place.
08:42Si elle est là, s'il y a même une quatrième, une cinquième ou un top 10,
08:46après qu'on ait tout mis en place pour tenter de gagner,
08:49bien sûr, je le prends avec plaisir.
08:50On ne va pas cracher dessus.
08:52Mais moi, je m'en fous de montrer un bilan en disant,
08:54vous avez vu, il y a quand même des coureurs qui ont fait des places.
08:58Non, ça ne m'intéresse pas.
08:59Ce que je veux, c'est de tenter, de tout mettre en place pour gagner,
09:02quitte à ce que le premier fasse 35e.
09:03Ce n'est pas grave, mais on tente, on essaye.
09:06Et ce sera dans deux ans et demi, donc oui, c'est Mondiaux 2027.
09:10D'ici là, peut-être que Pogacar sera en forme déclinante.
09:14Pour qui c'est, on n'y est pas.
09:15On ne va pas jouer à Madame Irma.
09:17Quanto, tu aimerais poser une question à Thomas Vauclair.
09:19Oui, salut Thomas.
09:20Une petite question.
09:21On imagine qu'en tête de projet,
09:22tu auras des garçons comme Léni Martinez et Romain Grégoire.
09:24Mais est-ce que des très, très jeunes comme Paul Seixas
09:27peuvent déjà arriver à maturité pour 2027 ?
09:30Question concrète, réponse concrète, oui.
09:34Les noms que tu as cités, en effet, ils sont déjà affirmés,
09:38mais je compte encore sur Martinez, Grégoire.
09:41Je suis convaincu qu'ils vont progresser
09:45et ils vont encore progresser dans la hiérarchie mondiale.
09:48Également, des jeunes talents, évidemment,
09:50qui vont continuer à s'affirmer et qui vont faire leur place.
09:55Ça peut aller très vite.
09:56On n'est plus à l'époque où il faut avoir 28 ans
09:58pour être au top de sa forme,
10:01avec les méthodes d'entraînement qui ont tellement évolué.
10:04On sait qu'à 23 ans,
10:06le coureur peut être déjà opérationnel quasiment au maximum.
10:11Il faut quand même que je sois prudent.
10:14Lorsque j'intègre des jeunes,
10:15et je commence à le faire et je continuerai à le faire,
10:17ça fait partie de ma mission,
10:19que quand même, il les conserve,
10:21il s'imprègne de l'esprit qui règne en équipe de France.
10:24Parce qu'il ne faut pas perdre de vue
10:26qu'on n'est pas comme dans un sport collectif
10:28où j'ai des rassemblements toute l'année.
10:30En quelques journées en amont,
10:33je dois m'assurer que les gars
10:36qui sont pour la plupart adversaires tout au long de l'année
10:39forcent soit sous le même maillot de l'équipe de France,
10:42soient fiers de le porter,
10:44et ne fassent qu'un,
10:45sans animosité,
10:46sans le moindre pourcentage d'enrières-pensées,
10:49de penser à sa gueule
10:50s'il doit travailler pour un autre,
10:52pour un leader,
10:53il faut que ces choses-là soient très claires
10:54et qu'il n'y ait aucune ambiguïté.
10:57Donc l'homme compte pour moi
10:59plus que le coureur, à la limite.
11:01Ce n'est même pas la limite d'ailleurs.
11:03Je n'aurais aucun problème
11:04à me passer d'un coureur,
11:05aussi fort soit-il,
11:06s'il n'a pas l'état d'esprit que je réclame.
11:09Et c'est ça, entre guillemets,
11:11la plus grande partie du travail,
11:12c'est de m'assurer que le mec
11:14que j'envoie au combat,
11:15je peux compter sur lui à ce niveau-là.
11:18Parce que c'est vrai que les gars,
11:19ils n'ont rien à gagner au niveau financier
11:21en équipe de France.
11:22S'ils ont une victoire,
11:23la prime est dérisoire.
11:24Les salaires aujourd'hui dans le vélo,
11:25on n'est pas dans le foot,
11:26mais c'est le jour et la nuit
11:27avec mon époque.
11:29Et pourtant,
11:29je n'ai pas arrêté il y a très longtemps.
11:30Donc les gars,
11:31ils n'ont rien à gagner.
11:32Ils ont juste cette fierté
11:33d'être en équipe de France
11:34puisque c'est très rare dans l'année.
11:36Championnat d'Europe,
11:37championnat du monde
11:38et les années olympiques,
11:39ça ne peut faire que trois occasions.
11:41Et encore, selon les parcours,
11:42ça ne s'adresse pas aux mêmes coureurs.
11:44Donc franchement,
11:45comptez sur moi
11:46pour qu'ils se sentent privilégiés
11:48de porter ce maillot,
11:49qu'ils sortent les tripes
11:50et puis ça donnera ce que ça donnera.
11:53Mais en tout cas,
11:54l'ambition,
11:54elle est là avec les garçons,
11:55entre autres,
11:56que vous avez cités
11:56parce que je ne vais pas faire
11:57de l'angle de bois.
11:58Au moment où on parle,
11:59oui, ces garçons-là,
12:00le profil leur correspond.
12:01Et parmi eux,
12:02il y a donc Paul Sexas.
12:04C'est la pépite,
12:05vous avez vu sur le tableau,
12:06il faut le retenir.
12:07Oui, je commence le vélo.
12:08Pour briller,
12:08vous dites Paul Sexas,
12:1018 ans,
12:10ça fait toujours bonne impression.
12:12Thomas,
12:12vous restez encore quelques minutes
12:14avec nous et Pierre Bouby
12:16trépine sur sa chaise.
12:17Je sens qu'il y a encore
12:18plein de questions.
12:18Voilà, il est là,
12:19Paul, tout à gauche.
12:20J'aime beaucoup ton discours.
12:23Je comprends la difficulté.
12:25J'ai l'impression
12:25que c'est un peu ton rôle
12:26justement d'essayer de créer
12:27à travers des coureurs individuels
12:29un esprit d'équipe
12:30à l'intérieur du drapeau France.
12:33Moi, la question que j'ai,
12:34c'est comment on fait
12:35justement quand on est sélectionneur
12:37pour essayer de créer une équipe
12:39avec des individualités
12:40et dans le vélo.
12:42Quels sont les leviers ?
12:43Dans le foot,
12:44on organise des barbecues,
12:45on fait des trucs différents.
12:47Mais quels sont tes leviers
12:48pour créer ça ?
12:51En fait, moi,
12:52c'est tout au long de l'année,
12:53c'est vrai que je suis pas mal
12:54sur le terrain
12:54puisque je suis consultant
12:56pour France Télévisions
12:57et en plus de mon rôle
12:59de sélectionneur.
13:00Donc, ça me permet
13:01d'être énormément sur le terrain.
13:04Il faut créer du lien
13:06avec les coureurs.
13:08Et ensuite, avant l'événement,
13:10je veux que ces coureurs,
13:11ils échangent entre eux aussi.
13:12Et en fin de compte,
13:14moi, jusque-là,
13:15j'ai pas connu de problème
13:17à ce niveau-là
13:18parce que ça se fait
13:19un petit peu tout seul.
13:20Alors, bien sûr,
13:20il faut pas se planter
13:21dans le choix des hommes.
13:22Mais ça se fait un peu tout seul
13:23parce que,
13:25je sais pas si je suis pour quelque chose,
13:27peut-être,
13:27mais en tout cas,
13:28on se range derrière ce maillot.
13:30On se range derrière ce maillot.
13:31Moi, je suis un des leurs.
13:33S'ils sont 8 coureurs,
13:348 plus 1,
13:35moi, le coach.
13:36Mais je me mets au même niveau qu'eux.
13:38Sauf qu'à un moment,
13:39quand il faut décider d'un truc,
13:40des rôles,
13:41c'est moi qui décide
13:42et j'explique pourquoi.
13:44Et ce que je veux dire,
13:46c'est que ça se fait
13:47presque naturellement
13:48parce qu'en fin de compte,
13:50sinon,
13:51ils savent qu'ils reviennent pas.
13:52Si on me l'a fait à l'envers une fois,
13:54tant que moi,
13:54je suis en poste,
13:55le gars,
13:55il peut marcher comme il veut,
13:56il reviendra jamais.
13:57Et il est assuré
14:00que tout le monde sera au courant
14:01de la manière dont il a agi.
14:03Mais ça serait vraiment
14:04une erreur de ma part
14:05de prendre un coureur
14:06qui n'a pas cet état d'esprit.
14:08Et puis ça,
14:09il faut dire ce qui est,
14:10ça les change aussi.
14:12Alors,
14:12je ne dis pas que c'est mieux
14:13quand il vient d'un équipe de France,
14:14je ne dis certainement pas ça.
14:16C'est juste que je pense
14:17qu'ils sentent bien,
14:18ils sont bien conscients
14:20que c'est une parenthèse
14:21qui est unique.
14:24C'est rare de porter
14:25le maillot de l'équipe de France.
14:27Et puis,
14:28en fin de compte,
14:28il n'y a pas d'égo mal placé
14:29parce que le vélo
14:30met tout le monde à sa place.
14:32C'est-à-dire que
14:32c'est quand même un sport,
14:34même s'il y a l'esprit,
14:35il y a des stratégies d'équipe
14:37qui sont hyper importantes.
14:38C'est quand même un sport
14:39où chacun a sa fonction
14:40parce qu'il y en a
14:42qui sont plus forts que d'autres,
14:43il y en a qui sont capables de gagner
14:44et d'autres qui ne sont pas du tout
14:45capables de gagner
14:45mais qui sont indispensables
14:47pour aider un autre à gagner.
14:48Donc,
14:49il faut que les rôles
14:50soient clairement définis,
14:51ne pas vendre de rêve
14:52à quelqu'un,
14:52ne pas dire
14:53tu seras peut-être leader
14:54alors que ce n'est pas vrai.
14:56Et voilà.
14:57Après,
14:57quand les choses sont assez claires,
14:58ça donne,
14:59avec un staff également irréprochable,
15:01il faut aussi faire
15:02très attention à ça,
15:03et bien ça donne un état d'esprit
15:05qui est indispensable
15:07pour essayer d'aller décrocher
15:08un résultat
15:08parce que si on n'a pas
15:09cet état d'esprit,
15:10pour le coup,
15:10ce n'est même pas la peine
15:11d'y aller,
15:11on veut savoir.
15:11Merci beaucoup Thomas Vauclair,
15:14sélectionneur de l'équipe de France
15:16de Cyclisme sur route,
15:17d'avoir été avec nous définitivement.
15:19Votre discours a conquis,
15:21Pierre Lébis.