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François Bayrou s'est exprimé lors d'une conférence sur les finances publiques au cours de laquelle il a donné les grandes orientations du budget 2026 et de la politique du gouvernement dans les semaines à venir.

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Transcription
00:00Mesdames et Messieurs les ministres, Mesdames et Messieurs les parlementaires,
00:05Présidents de commissions en particulier, Mesdames et Messieurs les représentants des partenaires sociaux,
00:12et Mesdames et Messieurs les représentants des associations d'élus locaux,
00:17et Mesdames et Messieurs,
00:20Il est des rendez-vous cruciaux dans l'agenda politique du gouvernement,
00:25Il est des heures de vérité décisives, et celle-ci en est une.
00:32Je le disais dès le discours de politique générale,
00:35les circonstances dans lesquelles ce gouvernement a été formé sont exceptionnelles,
00:41je veux dire exceptionnellement exigeantes, exceptionnellement difficiles,
00:48et c'est une raison de plus pour ressaisir les énergies et affronter les obstacles.
00:55Car, à nos yeux, c'est de cette confrontation,
01:00de cette seule confrontation entre le réel,
01:04aussi incommode qu'il soit,
01:06et notre volonté, notre ambition pour la nation,
01:10c'est de cette seule confrontation que pourront naître les orientations d'avenir pour le pays.
01:14Je ne m'étendrai pas sur le labyrinthe des difficultés politiques.
01:21Le jour de la formation du gouvernement, le 23 décembre, il y a à peine trois mois et demi,
01:26nous n'avions pas de majorité,
01:28le gouvernement de Michel Barnier avait été renversé,
01:32nous n'avions pas de budget pour l'action publique,
01:35nous avions encore moins de budget pour l'action sociale,
01:38et 84% des Français jugeaient que le gouvernement ne passerait pas le mois.
01:45Nous avions devant nous un parcours d'obstacles sans précédent,
01:50chacune des forces politiques présentant ces lignes rouges,
01:54comme autant de menaces braquées sur toutes avancées.
01:57Nous avons dû, en cinq semaines, surmonter six motions de censure
02:03pour parvenir à faire adopter les deux budgets vitaux pour notre action,
02:08pour la capacité de la France, pour notre crédibilité comme nation et comme État.
02:15Nous avons ensuite fait adopter des textes importants,
02:19comme la loi d'orientation agricole,
02:22la loi d'urgence pour Mayotte,
02:24la loi sur le narcotrafic,
02:26en tout 21 textes différents.
02:30Mais pendant ces quelques semaines,
02:33l'ouragan en marche sur la planète depuis le 24 février 2022,
02:39date de l'agression contre l'Ukraine indépendante et souveraine
02:43de la Russie de Vladimir Poutine,
02:46l'une des armées les plus puissantes de la planète,
02:50cet ouragan s'est dramatiquement aggravé.
02:53La guerre ne s'est pas calmée,
02:56les exactions ont continué,
02:59la mort a frappé des milliers de civils et de militaires supplémentaires.
03:05À ses confins orientaux,
03:07l'Europe se sent menacée dans son intégrité.
03:11Mais surtout,
03:12comme si la guerre ne suffisait pas,
03:14un tsunami de déstabilisation est venu chambouler la planète.
03:18Ce tsunami est d'abord stratégique.
03:20Le monde ébahi a vécu en direct un renversement des alliances que nul ne pouvait imaginer.
03:29C'était comme dans une série télévisée,
03:32en direct du bureau ovale de la Maison-Blanche,
03:36le président des États-Unis a intimé l'ordre à son allié agressé,
03:40le président ukrainien Volodymyr Zelensky,
03:44d'avoir à se rendre sans délai aux exigences de son agresseur,
03:48c'est-à-dire à renoncer à la liberté et à la souveraineté de son pays
03:53sous la menace de se voir privé de toute aide militaire.
03:58Abandon et intimidation entre alliés.
04:04Les États-Unis étaient jusqu'à ce jour le pays pivot de l'Alliance des Nations Libres.
04:10Il était le pays qui accueille sur son sol le siège des Nations Unies,
04:16qui était la première économie du monde,
04:21membre essentiel du Conseil de sécurité,
04:24garant du droit entre les nations,
04:27et que cette nation et cette puissance,
04:30un des socles de l'ordre mondial,
04:33puissent en un instant passer du côté des agresseurs.
04:37Alors, pour le monde qu'on disait libre,
04:40c'est un coup de théâtre, un coup de semence,
04:43qui ruine notre vision fondamentale du monde.
04:49Jusque-là, l'Occident, au sens le plus large du terme,
04:54le continent européen et le continent américain,
04:58du Canada à de grands pans de l'Amérique latine,
05:03et leurs alliés en Asie, le Japon, la Corée du Sud,
05:07tous, aussi différents qu'ils puissent être,
05:11étaient réunis autour de l'idée fondatrice des libertés et du droit.
05:17Et à leur tête, croyaient-ils,
05:19marchaient les États-Unis d'Amérique.
05:22C'est cette vision du monde qui s'est trouvée ruinée en un instant,
05:26dans l'espace de quelques semaines à peine.
05:28Et comme si cela ne suffisait pas,
05:32ce tremblement de terre,
05:33suivi de tant de dégâts géopolitiques et moraux,
05:38s'est doublé d'une réplique de terrible puissance,
05:42celle-là dans le domaine de l'économie,
05:45des échanges et du commerce.
05:47Le président des États-Unis a déclenché un cyclone
05:50dont les conséquences ne cesseront pas de si tôt.
05:53En donnant le signal de départ d'une guerre commerciale,
05:59planétaire, sans avertissement, du jour au lendemain,
06:04frappant d'inimaginables droits de douane,
06:07d'abord ses concurrents chinois,
06:11et très vite ses plus proches alliés,
06:14les obligeant à des mesures de rétorsion en elles-mêmes dangereuses,
06:19avant que se multiplient les volte-faces imprévisibles,
06:21les allées et les retours,
06:24ceux-ci clonent en quelques jours
06:26à jeter à bas le cadre même,
06:28les fondations et la charpente
06:29de notre vie économique mondiale.
06:33Les conséquences de cet épisode
06:35seront nécessairement de long terme,
06:38car, comme vous le savez,
06:39l'économie fonctionne sur deux principes,
06:42tous les deux atteints par la décision
06:44du président des États-Unis.
06:47La confiance dans un certain nombre de règles intangibles,
06:50connues de tous,
06:51et l'idée que le progrès économique traverse les frontières
06:55pour le mieux-être de tous, consommateurs et producteurs.
06:59Si ces deux principes sont respectés,
07:02l'avenir est relativement lisible,
07:04on peut anticiper, investir, prendre des risques.
07:09C'est cela qui s'est effondré,
07:10et la confiance qui considère que l'avenir est relativement garanti.
07:14Cette confiance, une fois jetée à terre par le cyclone,
07:18ne se reconstruit pas d'un claquement de doigts.
07:21Voilà le paysage désormais.
07:25Voilà le paysage tourmenté,
07:27dans lequel se dresse la montagne de difficultés
07:30que notre pays doit affronter,
07:32et à laquelle se heurtent les responsables politiques,
07:35majorité après majorité,
07:37alternance après alternance,
07:39gouvernement après gouvernement,
07:41sans, semble-t-il, jamais trouver de réponse.
07:44Notre conviction, celle qui justifie la réunion de ce matin,
07:49est que seule une prise de conscience de nos concitoyens,
07:55seule la confrontation, les yeux ouverts,
07:58avec la vérité de notre situation,
08:01peut soutenir une action déterminée.
08:04Rien ne serait possible sans leur soutien,
08:07et leur soutien ne viendra que de leur pleine information.
08:11Lénine et Trotsky, que je ne cite pas tous les jours,
08:14le disaient déjà avec la même formule,
08:19seule la vérité est révolutionnaire.
08:22Et quelqu'un dont je suis plus proche,
08:24Pierre Madès France,
08:25qui s'adressant aux parlementaires en 1953,
08:28leur disait de la même manière ceci,
08:31parler le langage de la vérité,
08:34c'est le propre des véritables optimistes,
08:37et je suis optimiste,
08:38moi qui pense que ce pays accepte la vérité,
08:41qu'il est prêt à prendre la résolution inflexible de guérir,
08:47et qu'alors il guérira.
08:49Nous devons,
08:51c'est l'objet de cette rencontre,
08:54mesurer la gravité de la situation,
08:57en écartant comme nos pires ennemis
09:00la peur et la tentation du découragement.
09:03Ce temps de constat,
09:07loin d'être un frein à l'action,
09:10est donc, dans mon esprit,
09:12le temps de la mobilisation.
09:15Alors, si l'on veut prendre la mesure
09:17de la situation de notre pays,
09:19telle que la ressentent les Français eux-mêmes,
09:21la première considération
09:23est celle du manque de moyens financiers
09:26auxquels nous sommes exposés,
09:28tant pour l'action publique
09:29que pour la vie personnelle.
09:32Pas assez de moyens pour les services publics,
09:35pas assez de ressources pour la vie personnelle
09:38ou la vie du foyer.
09:40La question qui se pose à nous est celle-ci,
09:42y a-t-il une explication certaine
09:44et que nous pourrions partager
09:46sur la réalité de cette situation ?
09:48Et notre réponse est oui.
09:52La première explication est simple
09:54et pourtant trop souvent ignorée.
09:58Nous n'avons pas assez de ressources
10:00parce que notre pays ne produit pas assez.
10:03Nous manquons de ressources
10:05parce que nous ne produisons pas assez
10:08pour les créer.
10:10Si l'on veut mesurer ce déséquilibre,
10:12il est facile, vous l'avez sur vos écrans,
10:14il est facile de regarder
10:16la différence de production par habitant
10:18entre notre pays et ses principaux voisins
10:20de même niveau de développement.
10:23La ligne bleue,
10:26qui est désormais en bas de l'écran,
10:28c'est la production française.
10:30Et vous avez au-dessus
10:32toutes les autres productions
10:35qui sont nos principaux partenaires
10:37et nos principaux voisins.
10:40En rouge, c'est l'Allemagne.
10:42En vert, c'est l'Italie.
10:45Et tout en haut de la courbe,
10:47il y a les Pays-Bas
10:49et les États-Unis.
10:52Et vous voyez qu'au travers du temps,
10:56la différence s'agrandit,
11:00s'accuse.
11:02Le produit intérieur par habitant
11:05est inférieur en France
11:07à celui de l'Allemagne
11:08de 10 à 15 % selon les années.
11:11Produit intérieur par habitant.
11:13Il est inférieur à celui
11:15des Pays-Bas
11:16de presque 25 %.
11:17Il est inférieur à celui
11:19des États-Unis
11:20de 30 %.
11:21Si notre production par habitant
11:25était dans la même gamme
11:26que celle de nos voisins européens,
11:29nous n'aurions pas de déficit budgétaire.
11:31Et nos concitoyens qui gagnent
11:34quelques 2 000 euros par mois
11:36approcheraient les 2 500 euros.
11:39Et cela changerait notre vie
11:41et la leur.
11:43Nous ne produisons pas assez
11:45et il n'y a aucune raison acceptable
11:47pour un tel retard.
11:49Il suffit d'examiner les résultats
11:51de notre commerce extérieur
11:52qui va s'afficher maintenant
11:54sur vos écrans.
11:56En rouge,
11:58et vous voyez que c'est tous les ans
11:59de l'excédent,
12:01c'est l'Allemagne.
12:03En vert,
12:05devenu excédentaire,
12:07c'est nos voisins et amis italiens.
12:10En jaune,
12:13c'est nos voisins et amis espagnols.
12:15Et en bleu,
12:18constamment déficitaires
12:19depuis au moins un quart de siècle,
12:24c'est la France.
12:26Nous sommes le seul pays
12:27de notre niveau dans l'Union européenne
12:29qui accumule un tel déficit commercial.
12:33En l'an 2000,
12:34la France avait un solde commercial équilibré.
12:37Et nous avons aujourd'hui
12:38un déficit commercial
12:39qui s'élève à 100 milliards par an.
12:41Naturellement,
12:44sur ces 100 milliards,
12:4540 nous sont imposés
12:47parce que c'est notre déficit
12:49sur le poste des hydrocarbures,
12:52le gaz et le pétrole.
12:54Mais bien d'autres postes
12:55sont améliorables.
12:57Il est impératif
12:58de réduire nos dépendances
13:00agricoles,
13:02industrielles,
13:03intellectuelles,
13:05soit en produisant davantage
13:06ce que nous achetons,
13:08soit en modifiant
13:09nos modes de consommation.
13:11Par exemple,
13:13grand domaine d'action,
13:14le domaine de la décarbonation
13:16de nos usages,
13:17l'électrification
13:18qui doit par exemple
13:20nous aider à réduire
13:21notre dépendance
13:22aux hydrocarbures importés.
13:25Le commerce extérieur,
13:27vous le voyez,
13:28offre de la crise
13:28de notre appareil productif
13:30une photographie cruelle.
13:32Et cette situation
13:33est d'autant plus paradoxale
13:35et d'autant plus insupportable
13:37que nous avons
13:39toutes les capacités
13:40de produire
13:41les réussites
13:42les plus exigeantes.
13:44Nous savons produire
13:45des fusées,
13:47nous savons produire
13:47des satellites,
13:49les meilleurs avions
13:50du monde,
13:51les hélicoptères,
13:53des navires,
13:54des sous-marins,
13:55des centrales nucléaires,
13:57des voitures de qualité,
13:59des trains remarquables.
14:01Nous avons des chercheurs
14:02et des entreprises
14:03de pointe
14:03dans le secteur
14:05de l'intelligence artificielle,
14:06des logiciels,
14:08de l'algorithmique,
14:09de la robotique,
14:10dans le domaine chimique
14:11ou pharmaceutique.
14:13Nous sommes leaders
14:14dans nombre
14:15de productions agricoles
14:16que le monde nous envie,
14:18les grands vins,
14:19les champagnes,
14:20les cognacs,
14:20les armagnacs,
14:21les spiritueux en général.
14:24Dans tous ces domaines
14:25de la production,
14:27nous maîtrisons
14:28le haut de la pyramide.
14:31Ce qui est le plus difficile,
14:33ce qui est inatteignable,
14:35et nous sommes presque
14:37totalement absents
14:38de la base des produits
14:40industriels et agricoles
14:42que consomment les Français.
14:45La politique de retour
14:47de la production
14:48et de réindustrialisation,
14:52si l'on veut s'y engager
14:53avec l'énergie nécessaire,
14:55doit devenir une obsession
14:57pour notre nation
14:58toute entière
14:59et un principe
15:00d'organisation
15:01de notre économie.
15:03Et nous avons besoin,
15:07je ne sais pas
15:07si j'ai besoin
15:08de le rappeler,
15:09d'une Europe unie
15:10et puissante
15:11pour garantir
15:12que les conditions
15:13de production
15:14et de commerce
15:14seront un jour
15:17équitables
15:18pour écarter
15:20le dumping systématique
15:21qui constitue
15:22une menace létale.
15:25Car si nous étions seuls
15:26dans le monde
15:27de ces puissances
15:28sans scrupules,
15:29nous serions réduits
15:31à la dernière impuissance.
15:33Nous sommes aussi,
15:35avec nos productions,
15:36une puissance exportatrice
15:38et l'on voit
15:39comme les dernières
15:40crispations
15:40sont pour nous
15:42menaçantes.
15:44Parmi les domaines
15:45qui commentent
15:46la production,
15:47il y a le travail.
15:50Et une nouvelle courbe
15:52s'affiche
15:52sur vos écrans.
15:54Le travail n'est pas
15:55pour nous seulement
15:56un facteur de production.
15:57Il est aussi
15:59et autant
16:00facteur d'équilibre
16:01et d'épanouissement personnel.
16:03Mais du point de vue
16:04de la société,
16:04l'exclusion du travail
16:06est un malheur.
16:07Et cette exclusion,
16:08si vous regardez bien
16:09la courbe
16:09et la courbe bleue,
16:11cette exclusion,
16:12elle se concentre
16:14sur les plus jeunes,
16:16sur les juniors
16:17et sur les plus âgés
16:18du monde du travail,
16:19sur les seniors.
16:20Les jeunes Français
16:21travaillent beaucoup moins
16:24que le taux d'emploi
16:27des jeunes Français
16:28est beaucoup plus faible
16:29que chez nos voisins
16:31européens.
16:34Et le taux d'emploi
16:35des seniors
16:35est aussi plus faible
16:37que chez nos voisins
16:38européens.
16:41C'est l'explication brute
16:43du taux d'emploi
16:45qui est faible
16:46chez les travailleurs français.
16:48Voilà la première série
16:50d'explications.
16:52Donc ne produisons pas assez
16:53et nous ne travaillons pas assez.
16:56La deuxième grande série
16:58d'explications
16:59de nos difficultés
16:59est que nous n'avons pas
17:00assez de ressources
17:01parce que nous dépensons
17:03trop par rapport
17:04à nos recettes.
17:08Le schéma qui s'affiche
17:10sur vos écrans,
17:12c'est en bleu
17:14la courbe de nos recettes
17:15et en vert
17:16la courbe des dépenses
17:17du pays.
17:19Et l'espace entre les deux,
17:22assuré,
17:23c'est la croissance
17:25constante
17:26du déficit
17:27du pays.
17:29Nous sommes
17:30le pays du monde
17:31qui dépense
17:31le plus
17:32d'argent public,
17:3457%
17:35de notre produit
17:36intérieur
17:37contre 50%
17:38de recettes.
17:40Entre les deux,
17:40c'est le déficit.
17:43Et pourtant,
17:43la France est loin
17:44d'être au sommet
17:45du classement
17:46des pays
17:47de l'OCDE
17:48pour le niveau
17:48de vie.
17:49Nous ne sommes
17:49que 16e
17:50pour le PIB
17:52par tête
17:52en 2022.
17:54Pour le taux
17:54de chômage,
17:56nous sommes
17:56en 30e position.
17:58Pour les inégalités,
18:00nous sommes
18:01en 12e position.
18:04Or,
18:04une politique
18:05de rééquilibrage
18:07des dépenses publiques,
18:08politique à nos yeux
18:09nécessaire,
18:10est possible,
18:12comme le montrent
18:12les comparaisons
18:13internationales.
18:14Beaucoup de pays
18:16plus développés
18:17que nous,
18:18du point de vue
18:19de l'épanouissement
18:20de leurs citoyens,
18:21de l'éducation,
18:21de la santé,
18:23ont fortement réduit
18:24leurs dépenses publiques
18:25lorsqu'elles ont été
18:26menacées de déséquilibre.
18:28Le Canada,
18:30la Suède,
18:31les Pays-Bas,
18:32qui ne sont pas
18:32réputés pour être
18:34des pays
18:34où les citoyens
18:35sont abandonnés,
18:36ont réussi
18:37à les maîtriser
18:38alors qu'elles ne cessaient
18:40d'augmenter chez nous.
18:42Et ce qui est frappant,
18:43ce qui est terrible,
18:46c'est que les habitants
18:47de ces pays
18:47où les efforts
18:48de rééquilibrage
18:49ont été conduits
18:50sont précisément
18:51ceux qui se déclarent
18:52les plus heureux
18:53dans les comparaisons
18:54internationales.
18:56Alors que 64%
18:58des Français
18:59dans un sondage récent
19:00s'affirment pessimistes
19:02pour leur propre avenir
19:04et que 84% d'entre eux,
19:06même 87%
19:08dans certaines enquêtes,
19:10s'affirment pessimistes
19:11pour l'avenir du pays
19:13et notamment
19:13l'avenir économique
19:14du pays.
19:17Dépenses publiques
19:17maximales,
19:19morales,
19:20minimales.
19:22Ce constat
19:23a une signification
19:24précise.
19:25L'excès
19:26de dépenses publiques
19:27ne fait pas
19:28le bonheur
19:29des peuples.
19:30Nos dépenses
19:31sont les plus lourdes
19:32de tous les pays
19:33du monde,
19:34mais elles n'ont pas
19:35l'efficacité
19:36à laquelle
19:37nos concitoyens
19:38devraient avoir droit.
19:40Pour parler simplement,
19:41ils n'en ont pas
19:42pour leur argent.
19:44Alors,
19:44comment rééquilibrer ?
19:47Deux solutions
19:48de facilité,
19:49à mon avis,
19:49doivent être écartées.
19:51Elles ne peuvent plus
19:52être choisies
19:53parce qu'elles sont
19:55intenables.
19:56La première solution
19:57serait de penser
19:59que si l'État
20:00n'a plus d'argent
20:00dans ses caisses,
20:01il suffit d'augmenter
20:02les prélèvements.
20:03C'est un raisonnement
20:04qui paraît simple,
20:05mais qui est intenable
20:07car la France
20:09est déjà le pays
20:10qui détient
20:10le taux de prélèvement
20:11obligatoire
20:12d'impôts et de taxes
20:13de toute nature
20:14le plus élevé
20:16dans le monde.
20:18En 2024,
20:19le taux de prélèvement
20:21obligatoire
20:21s'établit
20:22à près de 43%
20:23du produit intérieur.
20:25Les prélèvements
20:26en Allemagne
20:27sont autour
20:27de 6 points de moins.
20:30Et si nous choisissions
20:31de continuer
20:32à augmenter
20:33ces prélèvements,
20:33c'est notre pays
20:34qui au bout du compte
20:35en souffrirait
20:36parce que c'est devenu
20:37une loi presque universelle.
20:39Plus l'impôt est lourd,
20:40plus les contribuables
20:41se dérobent
20:42et moins les investisseurs
20:43s'engagent.
20:45La deuxième solution
20:47de facilité
20:48serait d'emprunter.
20:51Et c'est ce que nous faisons
20:53depuis des décennies.
20:55Nous nous trouvons
20:56aujourd'hui au bord
20:57d'une situation
20:59de surendettement.
21:02La comparaison
21:03avec notre voisin allemand
21:05est à cet égard
21:05très frappante.
21:07Vous avez la courbe
21:08sous les yeux.
21:10Elle part
21:11des années 2000
21:12et l'endettement
21:13de la France
21:14et l'endettement
21:14de l'Allemagne
21:15sont au même niveau
21:16et même légèrement
21:18supérieur
21:19pour l'endettement
21:19de l'Allemagne
21:20qui a vécu
21:21dix ans avant
21:21sa réunification.
21:26Nous avions
21:27à cette époque
21:28une dette
21:28du même niveau
21:29de l'ordre
21:30de 60%
21:31du produit intérieur.
21:33Et puis,
21:34les trajectoires
21:35ont gravement divergé
21:36il y a 25 ans.
21:39Ce qui veut dire
21:39que toutes les majorités,
21:42sensibilité politique
21:44ou presque,
21:45en tout cas,
21:46ayant exercé
21:47le gouvernement,
21:48ont leur part
21:49dans l'évolution
21:50de cette courbe
21:51qui est quasiment
21:53ininterrompue.
21:54aujourd'hui,
21:57la dette
21:58de l'Allemagne
21:58se trouve toujours
21:59à ce niveau
22:00de 60%
22:01du produit intérieur brut
22:02même si on peut penser
22:03qu'avec la formation
22:05du gouvernement
22:06et les annonces
22:06qui ont été faites,
22:07elle va largement
22:10augmenter.
22:11Mais il se trouve
22:11toujours au niveau
22:12de 60% du PIB
22:14alors qu'en France,
22:16elle a dépassé
22:16110%,
22:173300 milliards
22:20d'euros
22:21exactement.
22:21Alors qu'est-ce que c'est
22:233300 milliards d'euros ?
22:25C'est plus d'une année
22:26de la totalité
22:28de ce que le pays
22:29a produit
22:29dans toutes ses activités
22:31agricoles,
22:32industrielles,
22:32intellectuelles,
22:34dans la santé,
22:34dans le soin.
22:36Et c'est une situation
22:37d'endettement telle
22:39que c'est comme si
22:40chaque Français,
22:42de celui qui vient
22:43de naître
22:44à celui qui est
22:45très avancé en âge,
22:47quel que soit son âge,
22:49devait à sa banque
22:50près de 50 000 euros.
22:51200 000 euros
22:53pour une famille
22:54de 4 personnes.
22:55C'est ça,
22:56l'endettement
22:57que nous avons laissé
22:58s'accumuler
22:59au travers du temps.
23:01J'ai l'impression
23:01de revivre
23:02des combats
23:04anciens.
23:07Or,
23:07plus notre dette
23:08s'accroît
23:08dans un contexte
23:09où les taux d'intérêt
23:10progressent,
23:12plus le remboursement
23:13de cette dette
23:14pèse
23:15dans notre budget
23:16annuel.
23:18Notre dette
23:19pèse
23:19de plus en plus lourd
23:20dans le budget,
23:21ce qui fait que
23:22toutes nos marges
23:24de manœuvre,
23:24notre capacité
23:25d'action
23:26ne cesse
23:27de se réduire.
23:29La charge
23:29de la dette,
23:30c'est-à-dire
23:31l'ensemble
23:32des dépenses
23:33des administrations
23:34publiques
23:35consacrées
23:35au paiement
23:36des intérêts
23:37de cette dette
23:38est cette année
23:39de 62 milliards,
23:42c'est-à-dire
23:42d'ores et déjà
23:43similaire
23:44au montant
23:45des crédits
23:45consacrés
23:46à notre défense,
23:47qui est
23:49de 62 milliards
23:50exactement,
23:51ou à l'éducation
23:52hors pension
23:53de retraite
23:53qui est
23:54de 63 milliards.
23:57Et c'est
23:57la balance
23:58que vous avez
23:59sous les yeux,
24:0063 milliards
24:01pour l'éducation,
24:0262 milliards
24:03pour la charge
24:04de la dette.
24:05Or,
24:06ce budget,
24:07cette charge
24:08de la dette
24:09est partie
24:10presque inexorablement
24:12pour atteindre
24:13100 milliards
24:14d'euros
24:14en 2029,
24:17dans 3 ou 4 ans.
24:20Eh bien,
24:20pour nous,
24:21cette fatalité
24:23du surendettement
24:23est inacceptable,
24:25non pas parce qu'elle
24:26ne serait pas
24:27agréable
24:28ou tolérable,
24:32mais au sens
24:33plein du mot,
24:35elle est inacceptable
24:36parce que nous
24:38ne pourrons pas
24:38en supporter
24:39durablement
24:40la charge.
24:42À l'heure
24:42où le contexte
24:43géopolitique
24:44devrait nous obliger
24:45à investir
24:46dans notre défense
24:47ou dans notre recherche,
24:49nous ne pouvons pas
24:50nous saigner
24:51aux quatre veines
24:52chaque année
24:52pour rembourser
24:54nos dettes passées
24:55plutôt que de préparer
24:56l'avenir.
24:57Une telle situation
24:58menace gravement
25:00notre indépendance.
25:02Il suffit
25:03de songer
25:03que tout
25:05abaissement
25:05de la
25:06notation
25:08de la dette
25:09de la France
25:10par les agences
25:11dont vous connaissez
25:12maintenant tous
25:13le nom
25:13Standard & Poor's,
25:15Moody's,
25:15Fitch,
25:16tout abaissement
25:18de la note
25:18de la France
25:19entraînerait
25:20une augmentation
25:21des taux d'intérêt
25:22et donc
25:24une augmentation
25:25plus forte encore
25:26de la charge
25:27de remboursement
25:28que cette dette
25:29impose au pays.
25:30C'est un cercle
25:32vicieux,
25:34c'est un piège
25:35dangereux,
25:37potentiellement
25:37irréversible,
25:40un piège
25:40dangereux,
25:42potentiellement
25:43irréversible
25:44qu'il convient
25:45d'identifier
25:46et dont nous
25:47devons partager
25:47la connaissance
25:48avec les Français.
25:51Ce risque
25:52est politiquement
25:53insoutenable
25:54mais plus profondément
25:55encore à mes yeux,
25:56il est moralement
25:57inacceptable.
25:58Quand on parle
26:00de morale en politique,
26:01on juge souvent
26:02les conséquences
26:03présentes
26:03des actions
26:04menées par les
26:04responsables politiques
26:05mais on devrait
26:06aussi juger
26:07les conséquences
26:08futures
26:08de leurs actions
26:09car la responsabilité
26:12de toute femme
26:13ou de tout homme
26:14politique
26:14s'étend
26:15aux générations
26:16à venir.
26:18La question
26:19devant nous
26:20est très simple,
26:20voulons-nous
26:21leur transmettre
26:22un héritage
26:23grevé de dette ?
26:24Il y a une grande
26:24différence
26:25dans le statut
26:26de l'héritage
26:27personnel
26:27et le statut
26:28de l'héritage
26:29d'une nation.
26:31Quand vous héritez
26:31à titre personnel
26:32d'un patrimoine
26:33trop endetté,
26:35vous avez
26:36toujours la possibilité
26:38d'y renoncer.
26:39C'est la loi
26:40qui régit
26:41les héritages
26:41familiaux.
26:43Mais l'héritage
26:43national,
26:45il n'est pas
26:45récusable.
26:47Les salariés
26:48d'aujourd'hui
26:49qui sont en première
26:50ligne
26:51dans cette charge
26:52de la dette,
26:54pas plus que
26:54nos enfants
26:56ou nos petits-enfants
26:57n'auront
26:58aucune possibilité
26:59de refuser
27:00la charge
27:01que la nation
27:01leur aura laissée.
27:03Et il est
27:04moralement
27:05insoutenable
27:05de faire supporter
27:06aux générations
27:08de travailleurs
27:08actuels et futurs
27:10nos dépenses
27:11de tous les jours.
27:14Je dis souvent
27:14que si
27:16cette réalité
27:18était dans la conscience
27:20de nos concitoyens,
27:21les plus jeunes
27:22des Français
27:23seraient dans la rue
27:24pour manifester
27:24contre les responsables
27:26qui leur laissent
27:27une charge
27:28aussi lourde
27:29et qui grèvera
27:30leur action
27:31dans les décennies
27:32qui viennent.
27:35Et pourtant,
27:36il y a une bonne dette
27:37à côté
27:38d'une mauvaise.
27:39La dette
27:40légitime
27:41et utile,
27:42c'est celle
27:42qui permet
27:43de financer
27:43des investissements
27:44porteurs d'avenir,
27:46des écoles,
27:47des universités,
27:49des voies
27:49de chemin de fer.
27:50Mais ce n'est pas
27:51cette dette
27:52que nous avons privilégiée.
27:53Nous aurions dû investir
27:55dans la recherche
27:55et dans l'innovation.
27:57Nous avons préféré
27:58la dette de facilité
27:59qui finance
28:00le train de vie quotidien,
28:02nos feuilles de maladie
28:03d'aujourd'hui,
28:05les déficits de fonctionnement
28:06et les dépenses courantes.
28:09Si nous avons
28:10les yeux ouverts,
28:11alors nous devons constater
28:12qu'en fait,
28:13nous n'avons pas le choix
28:14et que nous devons agir.
28:16Nous devons agir
28:17avec résolution,
28:19mais aussi
28:19dans le respect
28:20de ce que nous sommes,
28:22de notre modèle social
28:23et de notre république
28:25décentralisée.
28:27Nous devons agir
28:28pour garantir
28:29la survie
28:30de notre modèle social,
28:32modèle unique
28:33de solidarité
28:34qui se décline
28:35aussi bien
28:36dans le domaine
28:36de l'éducation,
28:38de la santé
28:38ou de l'emploi.
28:40Notre modèle social,
28:42c'est une part
28:42de notre identité française.
28:45Chaque Français sait,
28:46c'est un modèle unique
28:47au monde,
28:48qu'il peut compter
28:49sur ses concitoyens,
28:50sur ses voisins
28:52au sens large
28:53pour faire face
28:54aux accidents
28:55de la vie.
28:56Enfants,
28:57adolescents,
28:58actifs,
28:59retraités,
29:00chômeurs,
29:00à tout âge
29:01de la vie,
29:02la solidarité nationale
29:04s'exerce.
29:05Et elle s'exprime
29:06dans tous les champs
29:07de la vie,
29:07dans la sphère familiale
29:08aussi bien
29:09que dans la sphère
29:09professionnelle.
29:10c'est notre modèle
29:12de société
29:13qui est inséparable
29:14de notre modèle
29:16national
29:17depuis le Conseil
29:18national
29:18de la résistance.
29:20Mais nous savons
29:21aussi que notre système
29:23doit connaître
29:25des évolutions,
29:26doit accepter
29:27des évolutions
29:27et même
29:28des révolutions
29:29afin d'affronter
29:30le plus grave
29:31des défis à venir,
29:33le défi démographique,
29:35l'effondrement
29:36de la natalité,
29:38le vieillissement
29:38de notre population,
29:40nous obligerons
29:43à ajuster
29:44et même
29:44à réinventer
29:45notre système
29:46de protection collective
29:48qui repose
29:49en fait
29:49sur
29:50une nécessité
29:52et une pyramide
29:53des âges équilibrés
29:54afin de garantir
29:56la pérennité
29:57et la générosité
29:58de notre contrat social.
30:01Et nous devons
30:01également agir
30:02en restant fidèles
30:03à notre organisation
30:04décentralisée,
30:06en préservant
30:06l'autonomie
30:07des collectivités locales,
30:08ce sont elles
30:10qui portent
30:10une grande part
30:11de l'investissement
30:12de notre pays,
30:14beaucoup plus
30:14que l'État.
30:1670%
30:16de l'investissement
30:17en France
30:18est porté
30:19par les collectivités
30:20locales,
30:21le bâtiment,
30:22les travaux publics,
30:23l'équipement
30:24de nos villes,
30:25l'implantation
30:26d'entreprises,
30:28le soutien
30:28aux associations,
30:30sans la présence
30:31active
30:31des collectivités,
30:33tous ces secteurs
30:33d'activité,
30:35tous ces secteurs
30:35essentiels
30:36de notre tissu
30:37social et économique
30:39ne pourraient
30:40résister.
30:42Et elles se révèlent,
30:43ces collectivités,
30:44d'autant plus indispensables
30:45aujourd'hui
30:45que de très nombreux
30:46enjeux sont
30:47territoriaux.
30:48Je pense à la santé
30:50notamment,
30:51à la question
30:52urgente
30:53des déserts médicaux
30:55sur lesquels
30:56le gouvernement
30:56travaille
30:57pour apporter,
30:59avant la fin avril,
31:00des réponses
31:01efficaces,
31:02immédiates
31:03et concrètes.
31:06Je pourrais aussi citer,
31:08bien sûr,
31:08le logement
31:09ou les transports.
31:11Et tous ces secteurs
31:12d'activité
31:13sont en réalité
31:14les lignes
31:16de bataille
31:16de la défense
31:18du premier terme
31:19de notre devise nationale,
31:21l'égalité,
31:21mais aussi du troisième,
31:23la fraternité,
31:24car c'est la cohésion
31:25nationale
31:25qui est en jeu.
31:26C'est dans ce cadre,
31:31en prenant appui
31:32sur la prise de conscience
31:33des citoyens
31:34de la réalité
31:35de la situation
31:35du pays,
31:37que le gouvernement
31:38choisit
31:38les quatre orientations
31:40de son action
31:40qui seront,
31:42pour reprendre
31:43l'image
31:44de l'Himalaya,
31:46quatre voies d'ascension.
31:48Premièrement,
31:49notre indépendance
31:50en matière
31:51de sécurité
31:52et de défense.
31:54Nous ne pouvons pas
31:54être pris en défaut
31:55du point de vue
31:56de notre sécurité.
31:58Devant le gigantesque
32:00effort d'armement
32:01de la Russie,
32:03le gigantesque effort
32:04d'armement
32:05de la Chine,
32:07le pas de côté
32:08des États-Unis,
32:09doté de la première armée
32:10au monde,
32:11mais ne considérant plus
32:12que l'Europe
32:12soit pour l'avenir
32:14leur priorité
32:15de défense,
32:17l'Union européenne
32:18a le devoir impérieux
32:20de construire
32:20une défense autonome.
32:23Cette défense autonome
32:24doit être le résultat
32:25d'un immense effort
32:27partagé,
32:29nécessaire de la part
32:30des autres pays européens
32:31qui étaient sans doute
32:32moins habitués
32:33que nous ne le sommes,
32:35et d'abord
32:35de nos partenaires allemands
32:37qui se sont engagés
32:38résolument
32:38dans cette voie
32:39avec la formation
32:41de leur nouveau gouvernement,
32:43mais aussi
32:43d'un effort français
32:45renforcé.
32:46Le gouvernement
32:47affirme donc
32:48ses choix
32:48pour répondre
32:49à l'effort nécessaire.
32:51Respecter
32:52les engagements
32:53pris dans le cadre
32:54de la loi
32:54de programmation,
32:5650,4 milliards
32:58cette année.
32:59Prendre notre part
33:00de la remise
33:01à niveau
33:01en tenant compte
33:03des efforts
33:03que la France
33:04a déjà consentis,
33:05par exemple
33:05pour notre force
33:06de dissuasion,
33:08ce qui signifiera
33:09sans doute
33:09un effort
33:10de quelques 3 milliards
33:11supplémentaires
33:12l'année prochaine.
33:14Être présent
33:15au rendez-vous
33:16de la garantie
33:17de sécurité
33:18de nos alliés
33:18ukrainiens
33:19si un accord
33:20équilibré
33:21venait à être signé,
33:23ce qui,
33:23je vous l'accorde,
33:24est loin d'être garanti.
33:27Cette question
33:27de la sécurité
33:28collective
33:29est un défi.
33:30Notre continent
33:31tout entier,
33:33à la seule exception
33:34de la France,
33:35s'en était remis
33:36pour sa sécurité
33:37aux États-Unis,
33:37les yeux fermés.
33:39Nous savons aujourd'hui
33:40ce qu'il en est
33:41et combien
33:43les avertissements
33:44du général de Gaulle
33:45sur le
33:46« tout peut arriver »
33:47étaient fondés.
33:49Il est de notre responsabilité
33:51de faire face.
33:53Comme dans l'histoire,
33:55la France,
33:55hélas,
33:56n'a pas su le faire
33:56à temps
33:57dans les années 30
33:58et comme au contraire,
34:00elle l'assuma
34:01dans les années 60.
34:03À chaque génération
34:04son rendez-vous
34:05d'indépendance
34:06et de sécurité
34:06pour notre pays,
34:08mais cette fois,
34:09l'échelle
34:09est celle
34:10de l'Union européenne.
34:11toute entière.
34:12Deuxième choix,
34:14le refus
34:15du surendettement.
34:17La trajectoire budgétaire
34:18définie
34:19pour 2025
34:20et 2026,
34:21un peu théoriquement,
34:23doit être maintenue
34:24en gardant
34:25l'objectif
34:26d'un retour
34:26au 3 %
34:27de déficit
34:28en 2029.
34:30Contrairement
34:30à ce que l'on a
34:31beaucoup entendu dire,
34:33ce chiffre
34:34des 3 %
34:35n'est pas
34:36un chiffre
34:36au doigt mouillé.
34:383 %
34:39de déficit,
34:40c'est le seuil
34:41en deçà duquel
34:43la dette
34:44n'augmente plus.
34:46J'avoue
34:46qu'on pourrait
34:47trouver des centièmes
34:49ou des dixièmes
34:49de différence
34:50entre 3 et 2,6
34:53ou 2,7,
34:54mais 3 %
34:55c'est un seuil
34:57d'indépendance.
34:59Or,
35:00nous avons déjà réussi
35:01à baisser nos déficits
35:03dans des domaines cruciaux.
35:04Le tableau
35:06que vous avez
35:06sous les yeux,
35:08c'est
35:08la baisse
35:10des dépenses
35:11sociales
35:11dans les années
35:13de 2017
35:14à 2019.
35:16Et si vous regardez
35:17bien,
35:19nous étions
35:21remontés
35:22des profondeurs
35:23pour repasser
35:24la barre
35:25des 3 %
35:25de déficit
35:26et se rapprocher
35:27de l'équilibre.
35:29Vous avez cela,
35:30c'est le bâton
35:30le plus court
35:31avant la plongée
35:32du Covid.
35:33Et la succession
35:37des crises,
35:39celles que nous évoquons,
35:40la crise sociale
35:41des gilets jaunes,
35:41la crise sanitaire
35:42du Covid,
35:43la crise géopolitique
35:44liée à la guerre
35:45d'Ukraine
35:45et la crise
35:47de confiance stratégique,
35:48industrielle
35:49et commerciale
35:50dans laquelle
35:50nous sommes plongés
35:51aujourd'hui,
35:52tout cela nous a fait
35:53perdre pied
35:54et nous devons
35:55nous rétablir.
35:56Troisième choix,
35:58la refondation
35:59de l'action publique.
36:01Nous ne pouvons pas
36:02accepter
36:02que la France
36:03soit le pays
36:04où l'on dépense
36:05le plus d'argent public,
36:07où l'on prélève
36:07le plus d'impôts
36:08et de taxes diverses
36:09et de cotisations
36:10et que pourtant
36:11les Français
36:12s'accordent
36:12unanimement
36:13à constater
36:15que l'action publique
36:16ne marche pas.
36:18Pour beaucoup
36:19d'entre eux,
36:20la frontière
36:21entre action
36:22et inaction publique
36:23est devenue trouble.
36:24le gouvernement
36:26a donc engagé
36:27une véritable
36:28remise à plat
36:29des missions
36:29et des budgets
36:30de nos administrations.
36:32Le 21 février dernier,
36:35j'ai réuni
36:35tous les ministres,
36:36tous les directeurs
36:37d'administration centrale,
36:39des représentants
36:40des préfets,
36:41de régions
36:41et de départements
36:42et nous avons lancé
36:43la première étape
36:45de cette refondation
36:46de l'action publique,
36:47demander à chaque
36:48administration
36:49une formulation claire
36:51des missions
36:52dont elle a la charge
36:53afin que puisse être
36:55vérifiée la pertinence
36:57de ces missions
36:57et identifier
36:59les doublons
37:00et les redondances.
37:02L'étape suivante
37:03sera celle
37:04de l'évaluation
37:05de l'exécution
37:06de ces missions
37:06et c'est pourquoi
37:08j'ai décidé
37:09de transmettre
37:10ce document
37:11des missions
37:12de l'État
37:13définies par l'État,
37:16de transmettre
37:16ce document
37:17pour appréciation
37:18aux commissions
37:19parlementaires.
37:21Enfin,
37:22quatrième
37:22choix,
37:24les trois premiers
37:25ne seront pas suivis
37:26des faits
37:26si nous ne garantissons
37:27pas la vitalité
37:28économique
37:29de notre pays.
37:30La bonne santé
37:32de notre société
37:33passe par des choix
37:35politiques
37:35qui encouragent
37:36et aident
37:36l'activité économique
37:38pour que la France
37:38soit une terre
37:39attractive
37:40d'investissements,
37:42d'emplois
37:42tournés vers
37:43l'innovation
37:44et la production.
37:46Depuis 2017,
37:47notre pays
37:47a réussi
37:48à retrouver
37:48un élan.
37:49Nous avions perdu
37:50en 20 ans
37:50900 000 emplois
37:52industriels.
37:54130 000
37:54ont été recréés
37:55les dernières années.
37:57Notre industrie
37:58a su se renouveler
37:59et s'emparer
38:00des sujets d'avenir
38:01en prenant en compte
38:02les défis écologiques.
38:04Cela passe
38:05par l'innovation
38:06et nous avons vérifié
38:08la semaine dernière
38:08que dans le cadre
38:10du programme
38:10d'investissement
38:11France 2030,
38:1415 milliards
38:15allaient pouvoir
38:15financer
38:16les projets innovants.
38:18cela passe
38:19par la simplification.
38:21Ni l'administration,
38:23ni la bureaucratie,
38:24ni les normes
38:25ne devraient
38:26constituer
38:27des obstacles
38:27à l'initiative
38:29économique.
38:30Ce travail
38:31de levée
38:31d'obstacles,
38:32nous allons le conduire
38:33avec les intéressés
38:34eux-mêmes.
38:36Entreprises,
38:37artisans,
38:38familles.
38:40Cela passe
38:41aussi
38:41par la formation
38:42aux métiers
38:43d'avenir
38:44et l'acquisition
38:45et le renforcement
38:46des compétences.
38:48Je sais
38:49très bien
38:50que le contexte
38:51actuel
38:51est difficile
38:52pour de nombreuses
38:53entreprises,
38:54de nombreux sites,
38:55de nombreux emplois.
38:56Nous vérifions
38:57tous les jours
38:58que le protectionnisme
38:59américain risque
39:00de nous faire perdre
39:01des débouchés.
39:03Il les fait aussi
39:03perdre à la Chine
39:04qui,
39:05dès lors,
39:07risque de se réorienter
39:08avec puissance,
39:10parfois agressivité,
39:12vers le marché européen.
39:14sans parler
39:15des prix
39:15de l'énergie
39:16qui sont nettement
39:17plus élevés
39:17chez nous
39:18que sur d'autres continents.
39:20La question
39:20première
39:21est celle
39:23de la reconstitution
39:24de notre base
39:25productive,
39:26du redressement
39:27de nos productions,
39:28industrie,
39:29énergie,
39:30agriculture,
39:31j'ajoute
39:31création intellectuelle,
39:33filière par filière.
39:35C'est un défi
39:36de plus en plus
39:38difficile à relever,
39:39sans doute,
39:39mais de plus en plus
39:40nécessaire.
39:40J'ai la conviction
39:42que la démocratie sociale
39:44doit prendre sa part
39:45dans la résolution
39:46de ces problèmes.
39:48L'exigence
39:49de redressement
39:50du pays
39:50doit se faire
39:51avec un sentiment
39:51de justice
39:52qui garantisse
39:54l'adhésion
39:54de tous.
39:56C'est toute
39:56notre société
39:57qui doit participer
39:58aux mouvements
39:59nécessaires
39:59pour regagner
40:00notre indépendance
40:02et notre souveraineté.
40:03L'exercice
40:04de vérité
40:05que nous faisons
40:06ce matin ensemble
40:06est essentiel
40:07ou,
40:07devrais-je dire,
40:09les preuves
40:09de vérité
40:10tant les constats
40:11dressés
40:12nous font prendre
40:13conscience
40:14des déséquilibres
40:15que notre pays
40:16traîne
40:17depuis des décennies.
40:19Ces constats
40:20et ces déséquilibres,
40:21ils sont objectifs.
40:23Aucun des éléments
40:24que nous avons partagés,
40:26aucun des chiffres
40:27avancés
40:28n'est une opinion
40:29ou une interprétation.
40:32Ils sont des faits.
40:33Tous sont officiels
40:35et contrôlables.
40:37Ils sont le constat
40:38de notre situation
40:40de notre situation même.
40:41C'est pourquoi
40:42nous abordons
40:42ce constat
40:43et nous exprimons
40:44cette détermination
40:45avec,
40:47je vous l'assure,
40:48humilité.
40:49Nous avons une conscience
40:51aiguë
40:51de la difficulté
40:52de la situation,
40:54mais il serait lâche
40:55et irresponsable
40:56de fermer les yeux,
40:58de pousser la poussière
40:59sous le tapis,
41:01de faire semblant.
41:02Ce n'est pas
41:03notre choix.
41:03J'ajoute donc
41:05qu'aucun gouvernement,
41:07ni le nôtre,
41:09ni ceux qui viendront
41:10après nous
41:11ne pourra éluder
41:12cette question.
41:14C'est de la survie
41:15de notre pays
41:16qu'il s'agit,
41:17de son indépendance,
41:19de sa liberté,
41:21de son équilibre
41:22et de sa paix civile.
41:24Et c'est pourquoi,
41:26c'est à quoi,
41:26mesdames et messieurs,
41:27nous avons décidé
41:28de ne pas manquer,
41:29enfin,
41:29une dernière conviction.
41:31Tous ces défis,
41:33sans exception,
41:33nous pouvons les relever.
41:35Les capacités
41:36de notre nation,
41:38elles sont plus puissantes
41:40qu'aucune de celles
41:41des pays
41:42qui nous entourent
41:43et qui sont
41:43nos partenaires.
41:45Il y a des continents
41:46d'énergie
41:47qui ne demandent
41:47qu'à s'exprimer.
41:49Il suffit
41:49que nous les libérions
41:51et que nous nous libérions
41:53des pesanteurs
41:54et des entraves
41:55qui nous emprisonnent.
41:57C'est ce mouvement
41:57de libération
41:58que nous avons
41:59entrepris ensemble
42:01ce matin.
42:02Un mot,
42:03enfin,
42:03du calendrier.
42:06Ce que nous avons
42:07ce matin
42:08pris ensemble,
42:11c'est
42:11les éléments
42:12d'un diagnostic
42:13sur la sécurité
42:14du pays.
42:16Ce diagnostic
42:17doit nous permettre
42:18dans les semaines
42:19et les mois
42:20qui viennent
42:20de proposer
42:23des orientations
42:24et des solutions
42:25sur lesquelles,
42:26naturellement,
42:27nous serons jugés.
42:28vous connaissez
42:30le calendrier
42:30habituel
42:31de la préparation
42:32des budgets.
42:33Le calendrier
42:34habituel,
42:34c'est septembre.
42:36C'est en septembre
42:37que sont révélées
42:38les exigences,
42:42parfois les obstacles
42:43et les difficultés
42:44que l'examen
42:46du budget
42:46à l'Assemblée nationale
42:48et au Sénat
42:48va permettre
42:49de mettre
42:50en évidence.
42:52Nous avons décidé
42:53d'aller plus vite,
42:55de prendre les devants,
42:56de choisir un calendrier
42:57beaucoup plus ambitieux
42:59et beaucoup plus exigeant.
43:01Ce calendrier,
43:01il va permettre
43:02de rassembler
43:03toutes les contributions,
43:05toutes les suggestions,
43:07toutes les consultations
43:09pendant quelques semaines
43:11autour de l'avenir
43:13et des choix
43:14que nous allons devoir faire.
43:16Notre but,
43:17c'est que
43:18ces grandes orientations
43:20et ces grands choix
43:20soient proposés
43:21avant les vacances,
43:25avant le 14 juillet,
43:27que nous ayons pu
43:29auparavant
43:30réunir
43:31tous ceux
43:32qui doivent prendre
43:33leur part,
43:34que les travaux engagés
43:35se poursuivent
43:36et que nous puissions
43:38avoir une vision
43:39plus juste
43:40et plus nette
43:42des solutions,
43:45des possibilités,
43:47des opportunités,
43:50comme on dit
43:51en mauvais français,
43:53qui se présenteront
43:54devant nous.
43:55C'est un travail
43:57tout à fait considérable,
44:00mais c'est un travail
44:01dont nous considérons
44:02qu'il est,
44:03pour notre pays,
44:04au sens propre,
44:05vital.
44:06Je vous remercie.
44:07Merci.
44:08Applaudissements
44:09Merci.
44:10Applaudissements
44:10Merci.
44:11Applaudissements

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