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00:00Bonjour, bienvenue sur la SRTV de notre émission Bourses où les gérants viennent nous partager leurs convictions du moment.
00:18Aujourd'hui, c'est Martin Denis, gérant de portefeuille chez Dauphine Asset Management que nous accueillons.
00:23Martin, bonjour.
00:24Bonjour.
00:24Peut-être deux mots de présentation. C'est connu Dauphine Asset Management pour ceux qui ne connaissent pas ou connaissent peu.
00:30Effectivement, Dauphine Asset Management, on est une société de gestion spécialisée sur les actions.
00:35On est une filiale du groupe Retores qui gère maintenant 1,5 milliard d'encours.
00:41Et donc nous, sur les actions, avec une coloration plutôt thématique, avec notre fonds phare Dauphine Megatrend,
00:46on a investi sur différentes méga tendances comme les ruptures technologiques, le vieillissement de la population, les ressources naturelles et la mondialisation.
00:55Et donc, vous avez aujourd'hui choisi de nous présenter trois valeurs qui sont extraites des thématiques que vous venez d'évoquer.
01:02Je sais bien que ce n'est pas de la recommandation d'achat, c'est juste du partage de convictions.
01:06La première valeur, c'est Oracle. Alors, ils en sont où, Oracle ? Ça fait longtemps qu'on n'a pas entendu parler ?
01:11Alors, effectivement, Oracle, c'est une société américaine dans la technologie.
01:15Et en fait, c'est très intéressant parce qu'ils sont en train de lancer une toute nouvelle division spécialisée sur l'infrastructure et le cloud.
01:25En fait, historiquement, quand vous êtes un client d'Oracle, vous avez vos bases de données qui sont en interne dans l'entreprise.
01:32Et en fait, l'entreprise a besoin d'investir dans le système informatique, dans le refroidissement des serveurs, etc.
01:37Vous avez beaucoup d'investissements à faire.
01:38Et ce que fait Oracle maintenant, c'est qu'ils ont proposé en plus des bases de données et des logiciels, une nouvelle division qui est infrastructure cloud.
01:46C'est-à-dire qu'ils vont faire tous les investissements pour vous directement.
01:49Et donc, vous n'avez plus besoin en tant que CFO, directeur technique de vous occuper de ces investissements.
01:53C'est Oracle qui s'occupe de tout ça.
01:55Et en fait, c'est très intéressant parce qu'entre la période 2011-2022, on avait très peu de croissance sur la société.
02:01C'était entre 1 et 3 % de croissance annuelle.
02:03Et là maintenant, en 2024, on a eu 7 % de croissance et la croissance est en train d'accélérer.
02:08Avec cette nouvelle division, on attend 14 % sur les prochaines années.
02:11Et 80 % de cette croissance vient justement de l'infrastructure.
02:15D'accord. C'est un gestionnaire de bases de données.
02:16Là, il se transforme quelque part en hébergeur cloud pour suivre la tendance d'Amazon, Google Cloud et des compagnies.
02:22C'est ça. Exactement. Comme Amazon, comme Microsoft, comme Google.
02:26La différence, c'est qu'en fait, ils ont des clients qui sont très fidèles.
02:28Parce que quand vous avez vos bases de données relationnelles chez Oracle...
02:31Oui. On n'échange pas du jour au lendemain.
02:33Alors qu'un cloud, même si c'est aussi compliqué de passer d'un cloud à l'autre, c'est quand même effectivement un peu plus simple.
02:38Voilà. Alors pour le moment, on a une belle croissance du chiffre d'affaires.
02:42Sur les bénéfices, on a encore un léger ralentissement parce qu'ils ont énormément d'investissements.
02:47Parce que les processeurs Nvidia, l'infrastructure, il faut tout acheter.
02:49Oui, les CAPEX. C'est ça. Donc actuellement, ils investissent entre 15 et 25 milliards par an.
02:53Et à partir de 2027, en fait, on devrait avoir vraiment une accélération du chiffre d'affaires et des CAPEX qui vont commencer à stagner.
02:59Et donc là, on devrait avoir des bonnes surprises sur la rentabilité.
03:02Et c'est ça qu'on apprécie sur le titre.
03:04D'accord. Et c'est peut-être pas encore pricé. C'est pour ça qu'il faut en profiter maintenant. C'est ça ?
03:07Alors c'était bien pricé au début de l'année.
03:08Oui.
03:08Mais avec la baisse des marchés, finalement, on est revenu sur des niveaux de valo un petit peu value, comme était Oracle lors de la dernière décennie.
03:15Et donc là, le point d'entrée nous semble particulièrement intéressant.
03:17Parfait. Deuxième valeur, alors qu'on en entend parler plus souvent, donc c'est Netflix.
03:23Netflix qui performe bien, parce que sur un an, ils sont à plus de 52%.
03:26Oui, effectivement.
03:28Et malgré tout, il y a encore du grain à moudre.
03:30Il y a encore du grain à moudre. Alors Netflix, maintenant, c'est à peu près 300 millions d'abonnés dans le monde.
03:34Ils ont gagné 30 millions l'année dernière quand même.
03:36Et selon nous, il y a encore des abonnés à gagner, notamment en Amérique latine, en Europe, au Moyen-Orient et en Asie pacifique.
03:42Parce qu'en fait, ils développent du contenu qui est de plus en plus approprié, finalement, à toutes ces régions-là.
03:46Ils essayent d'avoir du contenu spécifique pour ces régions-là.
03:49Mais surtout, ils développent maintenant du live dans le sport.
03:51Ils développent des jeux vidéo qui reprennent.
03:54Ils font beaucoup de choses.
03:55Vous avez aussi la fin du partage des comptes.
03:57Ce qui veut dire qu'à un moment, il y avait 100 millions d'utilisateurs qui regardaient Netflix sans payer.
04:01Et là, l'idée pour eux, c'est en mettant fin au partage des comptes, d'aller chercher ces centaines de mille,
04:05enfin ces 100 millions d'utilisateurs qui ne payaient pas jusqu'à présent.
04:10Et ce qui est particulièrement intéressant, c'est aussi sur la publicité maintenant.
04:13C'est-à-dire qu'en fait, depuis 2022, vous avez la possibilité d'avoir un abonnement Netflix avec de la pub.
04:18Et ça, c'est 50% des nouveaux abonnés.
04:20Et en fait, il y a une transition entre les budgets des annonceurs,
04:23qui sont en train de passer des budgets sur les chaînes de médias traditionnelles, la télévision, vers Netflix.
04:29Et ça, c'est 150 milliards de budgets potentiellement qui réveillent des plateformes de streaming comme Netflix.
04:36Et au niveau de la rentabilité, c'est tout à fait extraordinaire parce qu'on a des niveaux de marge qui sont très, très élevés.
04:42OK. Alors là, on passe dans une autre thématique maintenant.
04:46Frézenus, c'est un groupe allemand de santé, donc l'idée en mondial, dans plusieurs domaines.
04:51Alors effectivement, Frézenus, c'est un petit peu moins connu.
04:53En fait, ils ont deux divisions.
04:55Il y a Frézenus, Kaby, où là, ils vont produire des médicaments et des appareils médicaux.
04:58Et Frézenus, Helios, où là, c'est davantage de la gestion des hôpitaux.
05:03Et en fait, ce qui se passe, c'est que le titre a dévissé entre 2018 et 2022, a perdu 70% parce qu'on a eu des problèmes opérationnels.
05:10On a eu des problèmes sur la gestion des différentes divisions.
05:13Et vous avez Michelson qui est arrivé en octobre 2022.
05:17Donc c'est quelqu'un qui est assez connu en Allemagne, qui est passé par Siemens, etc.
05:20Et qui a lancé un plan qui s'appelle Futur of Frézenus.
05:23Bon, et ce plan, il est assez simple.
05:24La première étape, c'est de se recentrer sur les métiqueurs, finalement, de Frézenus.
05:28C'est-à-dire les médicaments et les hôpitaux.
05:31C'est de simplifier la structure du groupe pour que les investisseurs comprennent mieux dans quoi ils s'engagent.
05:36Plus lisible.
05:37Et après, réaugmenter les marges qui se sont vraiment effondrées sur 5 ans.
05:42Et pour ce faire, ils ont commencé déjà par vendre de nombreux actifs.
05:45Ils ont vendu des actifs.
05:46Alors, l'entreprise s'appelle Veind.
05:48En fait, là, c'était de l'ingénierie, de la construction dans les hôpitaux.
05:51C'était compliqué.
05:52C'était très capitalistique.
05:54Ils ont vendu une partie de leur participation dans Frézenus Medi-Galcaire.
05:58Donc là, on était sur de la dialyse.
06:00Et pareil, les marges étaient très volatiles.
06:02Donc c'était compliqué.
06:02Donc là, ils ont commencé à céder tous ces actifs-là.
06:05Ils ont fait remonter du cash au bilan pour commencer à désendetter le groupe.
06:09Et maintenant, ils s'intéressent à la croissance.
06:11Et à la croissance, ce qui est tout à fait intéressant, c'est sur la division Kaby.
06:15Ils travaillent sur des biosimilaires.
06:16Alors, les biosimilaires, en fait, c'est un petit peu l'équivalent des génériques.
06:20Sauf que les génériques, ce sont des molécules chimiques.
06:23Les biosimilaires, ce sont des molécules vivantes.
06:25Et en fait, quand vous êtes dans le générique, ce sont des produits qui sont très peu margés,
06:28peu intéressants.
06:29On fait du mass market et on essaie de développer ça.
06:31Sur les biosimilaires, en fait, c'est très bien margé parce que ça nécessite des investissements
06:36assez conséquents en amont pour pouvoir sortir ces médicaments.
06:39Et là, sur leur division, les dernières, ils ont fait 76% de croissance.
06:42Et ils ont beaucoup de molécules qui sont en phase 2, en phase 3.
06:47Donc, ils vont bientôt sortir sur les prochains trimestres, prochaines années.
06:51Et là, on a vraiment une belle accélération de la croissance via cette division médicaments.
06:55Et après, vous avez la division Helios, donc sur la gestion des hôpitaux.
06:59Là, c'est du revenu récurrent, c'est stable, bon père de famille, on peut le dire comme ça.
07:04Donc, en fait, vous avez un contraste un peu biothèque avec une accélération et la partie...
07:09Pour le rendement, un peu de sécurité avec, effectivement, des fondamentaux...
07:12C'est ça.
07:12Donc, en fait, un groupe qui se restructure, on baisse le niveau de dette, on augmente les marges
07:16et potentiellement, on pourrait avoir de bonnes surprises pour le retour à l'actionnaire cette année.
07:20Eh bien, trois valeurs intéressantes, en effet.
07:22D'une manière plus générale, quel est votre sentiment de marché chahuté en ce moment sur les prochains mois ?
07:26Effectivement, très chahuté, ce n'est pas évident de se positionner actuellement.
07:30Nous, ce qu'on observe, c'est que Trump est vraiment dans une stratégie d'attaque
07:35pour essayer d'avoir des contrats, finalement, des deals avec l'ensemble des autres pays.
07:41Selon nous, on risque... Enfin, on va aller vraiment sur la position qu'il a tenue ces derniers jours,
07:46je pense que ce sera sa position finale.
07:48Donc, effectivement, nous, on s'attend quand même à un rebond des marchés à court-moyen terme.
07:51Mais dès lors qu'on sera revenu sur peut-être le haut du S&P 500, du CAC 40, etc.,
07:58il faut quand même considérer qu'on a un ralentissement de la croissance attendu sur cette année
08:03par rapport à ce que le marché anticipait au début d'année.
08:06Donc, il faut rester prudent.
08:07On est peut-être un peu plus positif, notamment sur l'Europe,
08:09parce qu'on a quand même... On voit que les Européens, avec tout ce qu'on traverse depuis des années,
08:14on commence à être un peu plus soudés, à avoir des projets communs,
08:17comme le projet de défense.
08:19On a aussi les Allemands qui vont investir 500 milliards dans les infrastructures.
08:22Donc, ça, c'est... On est plutôt positif sur l'Europe,
08:25mais on reste quand même prudent, parce qu'on connaît la volatilité du président Trump.
08:28Donc, voilà, en quelques mots.
08:30Et puis, il y a quand même des opportunités en faisant un stock picking intelligent.
08:33C'est-à-dire le stock picking pour se protéger d'une société comme Netflix,
08:36en fait, c'est quelque chose d'assez intéressant,
08:38parce qu'en cas de récession, je ne pense pas que les ménages vont couper leurs dépenses sur Netflix.
08:42Ils auront peut-être un peu moins restaurant, un peu moins de sorties, un peu moins de vêtements.
08:46Des dépenses comme Netflix, normalement, on est assez protégés.
08:49Et c'est... Au niveau de la guerre commerciale,
08:51la boîte ne devrait pas être touchée par ça.
08:54Martin, merci.
08:55Merci à vous.
08:56Merci à tous de nous avoir suivis.
08:57Je vous donne rendez-vous très vite sur Réalisteur TV
08:59avec d'autres gérants qui viendront nous partager leurs convictions.
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