Le ministre de l'Économie était l'invité de BFM Politique ce dimanche 13 avril. Il a évoqué le projet de budget 2026 et les réductions de la dépense publique pour tenir l'objectif de maîtrise du déficit.
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00:00Voilà, l'état d'urgence budgétaire, c'est quasi un équivalent du « nous sommes en guerre » mais version finance publique.
00:06Bienvenue dans le budget 2026, en fait, le gouvernement est en train de faire monter la petite musique qui va culminer mardi,
00:12puisque mardi, François Bayrou réunit ce qu'on appelle le comité pilotel du budget 2025,
00:17qui vise aussi à préparer le budget 2026, et effectivement, c'est un teasing de ce qui nous attend,
00:23et ça va faire un peu mal, on est en train de préparer les esprits et les Français à un certain nombre d'efforts,
00:2940 milliards d'euros, c'était 30 milliards l'année dernière, c'est donc 40 milliards d'euros de plus qu'il va falloir trouver,
00:35ça c'est le montant de la douloureuse, ce qui fait dire à Jean-Luc Mélenchon à cette mi-journée,
00:39voilà, la Macronie vous présente la facture, Manon Aubry, même groupe politique, la France Insoumise,
00:43le gouvernement nous promet du sang et des larmes, on est quasiment arrivé à ça, oui.
00:48Alors concrètement, comment est-ce qu'on trouve 40 milliards d'euros sans toucher le portefeuille des Français,
00:54sauf celui des plus riches ?
00:54Parce que c'est bien la promesse, en effet, pas de hausse d'impôt, en tout cas pour les classes moyennes,
01:00c'est dit et redit par le ministre de l'économie, par la ministre du budget,
01:04et aussi par la porte-parole du gouvernement, c'était aussi une promesse du Premier ministre François Bayrou,
01:08sachant bien que le consentement à l'impôt du côté des classes moyennes,
01:11sur lesquelles pèse, c'est vrai, une très grosse partie de l'effort fiscal en France aujourd'hui,
01:16s'est réduit comme peau de chagrin ces dernières années, on est un des pays les plus taxés au monde.
01:19Donc pas d'augmentation d'impôt, mais maintien de l'effort demandé aux hauts revenus.
01:22Ça, ça va poser problème assez vite, parce qu'il avait été promis à ces hauts revenus
01:26que les 10 milliards de hausses d'impôt pour les plus riches de cette année ne valaient que pour cette année, absolument.
01:32Et donc on est en train d'ouvrir la porte à un prolongement de cet effort demandé aux hauts revenus.
01:38Il y a aussi une autre possibilité, c'est de supprimer un certain nombre de niches fiscales.
01:42Qu'est-ce que ça veut dire concrètement ?
01:43Ça veut dire qu'on n'augmente pas les impôts pour cette catégorie de population,
01:46mais ça veut dire que tout est dans la sémantique,
01:48qu'on leur enlève un certain nombre d'outils qui leur permettaient de diminuer leurs impôts.
01:53Techniquement, on ne les a pas augmentés, mais on les a...
01:55On va les trouver ailleurs, c'est sûr.
01:56On va les trouver ailleurs, exactement.
01:58Les économies de l'État, bien sûr, il faut supprimer ça, c'est la vieille Arlésienne.
02:02L'administration a beaucoup de mal à s'y mettre,
02:04mais supprimer un certain nombre d'organismes, de fondations,
02:07qui coûtent beaucoup d'argent à la France.
02:09Et puis, dernier point, enfin, rendre le modèle social plus économe,
02:13dit Sophie Prima, ça fait hurler la gauche, évidemment, à tous les étages.
02:17En clair, il y a un certain nombre de choses qui avaient déjà été évoquées l'année dernière,
02:20qui sont tombées par le lever de boucliers à tous les étages.
02:24Les prestations sociales d'abord, tout ce qu'on rembourse,
02:26les impôts, pardon, le chômage, par exemple.
02:30Toutes les aides, voilà, les aides sociales.
02:32Voilà, absolument, la réforme de l'assurance chômage.
02:33Donc finalement, on s'en prend aux plus riches et aussi aux plus pauvres.
02:37Aux revenus les plus modestes, en effet.
02:40Et peut-être aux retraités, parce que l'abattement fiscal qui concernait les retraités
02:43et puis l'indexation des pensions sur l'inflation, ça pourrait sauter cette fois pour de bon.