En 2024, les Gîtes de France ont généré 2,2 milliards d’euros de retombées économiques et permis la création de 31 250 emplois. Le réseau se veut un moteur de la redynamisation des territoires ruraux. Le gîte Grand Jardin souhaite agir dans le même sens, tout en favorisant l’adoption d’un tourisme plus responsable.
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Générique
00:00Générique
00:01Générique
00:02Générique
00:03Générique
00:04Générique
00:06Comment développer le tourisme de proximité, le tourisme rural ?
00:10On en parle tout de suite avec Solange Escur.
00:13Bonjour.
00:13Bonjour.
00:14Bienvenue, vous êtes la directrice nationale des Gites de France.
00:17Et Romain Viennois, bonjour.
00:18Bonjour.
00:19Le fondateur du Gite, des Gites Grand Jardin.
00:24On va fêter avec vous un anniversaire, 70 ans de la Fédération Nationale des Gites de France.
00:29Vous nous rappelez le modèle, tiens, en quelques mots ?
00:31Oui, merci pour votre invitation.
00:33Donc, Gites de France souhaite ses 70 ans.
00:36Au départ, c'est un tourisme solidaire qui naît juste à la fin de la guerre, en 1951.
00:43C'est un sénateur, Émile Aubert, qui a l'idée, en fait, pour lutter contre l'exode rural,
00:50permettre à des agriculteurs de rénover un patrimoine bâti,
00:54d'obtenir un complément de revenu et permettre à des citadins, en fait, de découvrir les vacances à la campagne.
01:0170 ans plus tard, les valeurs sont toujours là.
01:06Le principe est là.
01:08Par contre, il y a une évolution, forcément, et une adaptation permanente au cours de ces 70 années.
01:14Et nous occupons une place à part, en fait, dans le paysage touristique français,
01:21avec des propriétaires, qui sont le socle de la marque,
01:26qui accueillent les vacanciers avec un accueil personnalisé.
01:30Ils sont les ambassadeurs, en fait, de leur territoire.
01:33Et on est toujours en milieu rural.
01:34À 84%, nous sommes implantés en milieu rural.
01:38Donc, c'est vraiment, pour nos territoires ruraux, le poids socio-économique est très, très important.
01:46On va rentrer dans le détail, évidemment.
01:48Ça représente combien de propriétaires, combien de logements disponibles aujourd'hui ?
01:52À date, nous avons 55 000 hébergements répartis sur l'ensemble du territoire et dans les DOM,
01:58et 42 000 propriétaires qui font confiance à Gilles de France.
02:02Bon, et on va effectivement parler de l'impact économique, finalement, de ce réseau et des projets comme le vôtre.
02:10Alors, Grand Jardin, vous n'êtes pas... D'abord, ça va ouvrir quand ? On peut commencer par là.
02:15Alors, ça va ouvrir mi-2026, au cœur du Perche.
02:17OK. Et alors, ça ressemble à quoi ? Ça va ressembler à quoi ?
02:20Alors, avant ça, peut-être un peu le fondement, le point de départ du projet,
02:26qui est de voir que le tourisme, c'est 8% des émissions de gaz à effet de serre.
02:30C'est pas tenable. Et on voit bien pourtant le voyage lointain, l'avion, le city break, tout ça continue à faire rêver.
02:40Moi, ce que je veux arriver à faire, c'est arriver à faire rêver, à inspirer avec un tourisme qui soit ancré dans les territoires
02:46et qui soit hyper engagé.
02:47Et donc, Grand Jardin est né de ça, avec l'idée de proposer à la fois le confort et les services d'un hôtel 4 étoiles.
02:55On ne peut pas renoncer à ça.
02:58L'autonomie, la liberté qu'on peut retrouver dans l'Egypte, qui est quand même quelque chose de formidable, très actuel, je trouve.
03:05Un engagement environnemental exemplaire. On pourra y revenir, si vous voulez.
03:08Oui, parce que vous êtes au cœur d'une ferme, en fait.
03:11Exactement. Cette idée, c'est justement d'embarquer un peu la clientèle dans la vie d'une ferme pour revenir à des choses simples.
03:18Toucher, sentir, cuisiner, récolter.
03:21Et donc, on installe dès cette année, on aura nos premiers légumes bio dans quelques semaines,
03:26une ferme qui sera présente sur l'hôtel et on pourra interagir avec la ferme.
03:30Et donc, vous êtes un hôtel, mais il y a des gîtes pour bien comprendre.
03:34C'est-à-dire qu'on peut choisir à chacun son espace.
03:38Légalement, c'est un hôtel.
03:41Parce que c'est trop grand pour être un gîte.
03:42Exactement. On dépasse les capacités, mais c'est vrai que l'offre des gîtes nous inspire énormément.
03:48Moi, je ressens chez nos clients un vrai besoin d'autonomie, un besoin d'espace.
03:52On a envie de pouvoir faire sa cuisine.
03:54On a envie d'avoir un salon.
03:55On a envie de pouvoir être en groupe.
03:57Et donc, c'est quelque chose qu'on amène, sans renoncer quand même à une offre qui s'adapte très bien aux entreprises,
04:02puisque chaque chambre aura sa salle de bain.
04:03On pourra accueillir des séminaires, des salles de réunion, de la restauration.
04:07Vous publiez, selon Giscure, les résultats d'une étude sur les retombées économiques des gîtes de France.
04:132,2 milliards d'euros de retombées directes et indirectes.
04:17Ça représente plus de 31 000 emplois à temps plein.
04:22On fait en direct, indirect, induits, etc.
04:26Est-ce que vous soupçonniez un tel poids économique ?
04:29Parce que cette étude, vous ne la faites pas tous les ans.
04:30On l'a faite tous les 10 ans.
04:32Donc, la dernière datée de 2015 et celle-ci de 2024.
04:38Donc, effectivement, nous savons que nous représentons un poids économique très, très fort pour nos territoires ruraux.
04:44Vous citiez ces chiffres-là.
04:46Il y en a un aussi qui est très important.
04:48C'est les investissements réalisés chaque année.
04:50Parce qu'il y a 846 millions d'euros qui sont investis par les propriétaires, soit pour créer, soit pour entretenir leur hébergement existant.
05:01Et en fait, pour nos territoires ruraux, ce sont les artisans, les commerçants qui en bénéficient directement.
05:07Donc, c'est un cercle vertueux et c'est surtout très important pour nos départements ruraux.
05:14Il y a des départements, en fait, où c'est la quasi-essence...
05:18Enfin, Gîte de France est presque l'offre unique d'hébergement, finalement.
05:22La petite hôtellerie familiale, elle n'existe plus.
05:26C'est fini.
05:27On ne retrouve plus ces petits hôtels qu'il y avait dans tous nos villages.
05:30Donc, il y a des communes dans nos territoires où il n'y a que le Gîte, que la chambre d'hôte qui permet d'accueillir et de faire revivre ces villages.
05:39Alors, on parle de quel type d'emploi ?
05:41Donc, il y a ce que vous disiez, les artisans qui vont travailler éventuellement sur la rénovation du patrimoine.
05:46Parce qu'on parle de patrimoine aussi.
05:48C'est quoi ? Des emplois de services, j'imagine ?
05:50Alors, quand on dit 31 000 emplois induits, c'est parce que, bien, le boulanger...
05:57D'accord.
05:57Voilà, c'est tout ce qui est...
05:59C'est ce qui permet aussi à un village de continuer de vivre.
06:01Oui, c'est ça. Exactement.
06:03Et c'est toute l'activité économique, toute la consommation des vacanciers, elle va générer dans les territoires ce maintien d'emploi.
06:12Est-ce que vous... C'est un maillage, on le comprend bien, qui est assez unique sur le territoire français.
06:17Est-ce qu'il y a encore plus... Comment je pourrais poser cette question ?
06:19Est-ce qu'il y a encore plus de gîtes dans des départements un peu désertés par le reste des activités ?
06:28Vous voyez ce que je veux dire ?
06:29Oui, tout à fait.
06:29C'est-à-dire que, comme il n'y a pas d'hôtel, ça crée une offre.
06:33Exactement. Si on prend le taux de prénétration de l'offre touristique, il y a des départements comme la Creuse, comme le Cantal, comme les Hautes-Alpes, comme ces territoires très ruraux, où, en fait, la part de marché Gîte de France est très, très importante et elle est vitale pour l'économie des territoires.
06:52Vous militez, on l'a compris, pour un tourisme responsable. Romain Viennois, si on rentre dans le détail, puisque vous êtes parti d'une page blanche, d'une certaine façon, en créant Grand Jardin.
07:05Alors, vous avez coché quelle case ?
07:06On a essayé de faire des choix, de privilégier des solutions qui soient simples, faciles à comprendre par tout le monde. Je vais en citer deux ou trois, pour faire simple.
07:18On a 1500 m² de toiture, parce qu'on se réinstalle dans une ancienne ferme. On n'artificialise, du coup, aucune surface. Ça, c'était aussi un des critères du projet.
07:28Toute cette eau-là, on la récupère, qu'elle sera ensuite déviée vers un bassin d'irrigation qui va nous permettre d'arroser les cultures de la ferme.
07:36Donc, récupération des eaux de pluie.
07:37Récupération de 100% des eaux de pluie. Deuxième solution, on va implanter 3 hectares de miscanthus, qui est une grande canne qui pousse tous les ans, qu'on récolte,
07:48et qui va fournir des copeaux qui serviront à chauffer. Donc, l'hôtel sera intégralement chauffé et la production d'eau chaude, avec cette culture de miscanthus réalisée sur place,
07:59et un complément avec des poêles à bois. Pareil, on a la chance d'avoir du bois partout.
08:03Troisième impact, c'est la restauration. Évidemment, ça, ça paraît évident.
08:09Là, on a une ferme. Ce serait dommage que le restaurant ne profite pas des produits de la ferme.
08:13Et au-delà, moi, ce que je veux, c'est avoir un impact à plus long terme.
08:16C'est changer les habitudes de nos clients, les pousser vers une alimentation plus raisonnable, un peu moins de viande, un peu plus de produits locaux, bio et de saison.
08:24Et donc, venir à Grand Jardin, c'est aussi se familiariser avec ça, avec les saisons, avec la cuisine.
08:31Et donc, essayer de changer un petit peu les habitudes.
08:33Il peut faire très chaud dans le Perche l'été. Il y a de la climatisation ou pas ?
08:36Pas de clim, pardon. J'en ai pas parlé.
08:38Non, on a fait travailler nos bureaux d'études qui me garantissent qu'avec l'isolation de 30 cm qu'on a prévue en terre paille,
08:46et des fenêtres un peu plus petites, c'est vrai.
08:50Et bien, on aura un bâtiment qui sera super performant et adapté à un changement climatique à plus 4 degrés.
08:56Donc, on espère que ça va passer. On a mis des volets.
08:59On fait en sorte qu'il y ait des ouvrants des deux côtés, voilà, pour pouvoir aérer.
09:02Donc, ça aussi, il va falloir éduquer un petit peu nos clients à ça.
09:04Mais on pense qu'on va pouvoir le faire.
09:06Cette ferme, elle n'existait plus ? Elle avait fermé ? Qu'est-ce qui s'était passé ?
09:12Elle était plus ou moins à l'abandon. Et je pense que c'est le cas de beaucoup de bâtiments ruraux.
09:17Et je pense que vous le voyez aussi, des bâtiments qui sont plus adaptés à l'agriculture d'aujourd'hui.
09:22Clairement, la moissonneuse-batteuse, elle ne rentre plus dans la grange.
09:25Et donc, on a beaucoup de ce patrimoine rural.
09:28Donc, j'ai fait ce choix-là d'essayer de trouver un bâtiment qui se prête à accueillir quand même un établissement d'une bonne capacité.
09:35Il n'y en a pas tant que ça, mais il y en a quand même.
09:37Et là, en l'occurrence, c'est une ferme de l'ancien château de la Fertevidame.
09:40Donc, c'est un bâtiment qui a une belle histoire.
09:42Qui était en ruine depuis des années.
09:44Et on est content. Et la collectivité aussi.
09:46Tout le monde se réjouit de faire revivre cette ferme.
09:49Selon Giscure, est-ce que gîte de France et engagement environnemental, ça rime souvent ?
09:55Ah oui, ça rime, tout à fait.
09:57Nous sommes finalement les pionniers du tourisme durable.
10:00Nous avons créé également les éco-gîtes.
10:02En 2007, nous sommes les premiers à avoir mis en place les éco-gîtes.
10:07C'est quoi les critères d'un éco-gîte ?
10:09Alors, c'est à la fois la rénovation, comme le disait monsieur, sur des matériaux bien particuliers.
10:16Et puis, donc, des engagements de consommation.
10:20C'est une rénovation qui rentre dans des critères éco-environnementaux, en fait.
10:25Mais est-ce que ça fait partie des critères des clients, les gîtes de France ?
10:30Parce que ça, c'est une vraie question.
10:31À chaque fois qu'on parle tourisme et tourisme vert, ce n'est pas forcément le premier critère.
10:37Exactement. En fait, ça fait partie de la vitrine.
10:40Mais ce n'est pas ce que vont nous demander les vacanciers.
10:43Après, ils apprécient d'avoir du tri sélectif, d'avoir un hébergement éco-responsable, etc.
10:50Mais ce n'est pas une demande première.
10:52Vos gîtes, on l'a compris, ils sont immergés dans une ferme bio, l'hôtel.
10:58Je vais employer les bons mots.
11:01Est-ce que vous allez faire de la pédagogie aussi ?
11:03Oui.
11:03Si on parle des clients, qu'est-ce qu'ils viennent ?
11:05Pourquoi ils viennent dans un hôtel ou dans un gîte ?
11:07Est-ce qu'ils cherchent l'engagement environnemental ?
11:09Vous avez raison, pas spécialement.
11:11Et moi, ce qui m'intéresse, c'est des clients qui sont un peu curieux,
11:14mais qui ne sont pas encore familiers, on va dire, avec ces sujets environnementaux.
11:18Essayez de les convaincre.
11:19Justement, la singularité un petit peu de Grand Jardin,
11:23ça va être qu'on pourra tout au long d'un week-end participer aux travaux de la ferme si on veut.
11:28Si on veut rester au bord de la piscine, aucun problème, aucun jugement.
11:31C'est tout à fait acceptable aussi.
11:33Donc participer aux travaux de la ferme, cuisiner ensemble.
11:36Et puis c'est une offre qui pourra être complétée aussi en semaine, cette fois pour les entreprises.
11:39On pourra, là cette fois, apporter un contenu un peu plus détaillé sur la transition écologique et sur l'alimentation.
11:48On parlait de l'impact économique d'une activité touristique.
11:52Qu'est-ce que ça représente avec un projet comme le vôtre ?
11:55Est-ce que vous avez déjà évalué le nombre d'emplois que vous avez créés ?
11:58Oui, alors c'est évidemment beaucoup plus petit que Gilles de France qui part un peu plus loin.
12:02Ah mais oui, c'est un projet, évidemment.
12:04Oui, mais oui, ça va être une vingtaine d'emplois directs à temps complet sur l'ensemble de l'année sur le site.
12:13Ce qui est intéressant, c'est notamment la partie agricole, puisqu'on arrive à recréer une ferme,
12:18recréer un modèle économique autour d'une ferme de petite taille, un peu grosse quand même.
12:23On arrive à recréer un modèle autour de ça.
12:25Et au-delà, vous le soulignez aussi, c'est la création d'emplois indirects,
12:30puisque c'est tout un territoire qui, je l'espère, va pouvoir bénéficier de cette vingtaine, trentaine de groupes
12:35qui viendront séjourner chaque week-end dans le coin sur un territoire qui est en difficulté,
12:40on va dire, qui est un peu au bord d'être en situation plus fragile.
12:44Donc on est content, les élus aussi sont contents d'avoir ce petit bonus.
12:47– Est-ce que, dernière question, Solange Escur, il y a une demande toujours aussi importante.
12:52Est-ce que vous voyez le nombre de nuitées progresser année après année ?
12:56– Oui, alors surtout post-Covid en fait.
12:59On est à une croissance à deux chiffres par rapport à 2019 et qui ne se dément pas.
13:04Les Français en 2020, ils ont redécouvert la France et donc redécouvert notre marque.
13:09– Merci beaucoup, merci à tous les deux.
13:12À bientôt sur Bsmart4Change, on passe à notre grand entretien.
13:16C'est la rubrique Prêt pour l'impact.