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Les métiers de la finance ne sont pas faits pour les femmes ? Anne-Sophie Mathieu, directrice générale d’Ebury France, aimerait bien réussir à en recruter plus. Dans la séquence Fenêtre sur l’emploi, elle témoigne des difficultés du secteur à attirer des femmes.

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Transcription
00:00Générique
00:00Et on termine notre émission avec Fenêtres sur l'emploi, j'accueille Anne-Sophie Mathieu.
00:16Bonjour Anne-Sophie.
00:16Bonjour Arnaud.
00:17Ravie de vous accueillir, DG, directrice générale d'Eburie France.
00:20Alors c'est une très belle entreprise.
00:22Alors vous venez de la finance, on va parler des femmes dans la finance,
00:25mais c'est une FinTech qui s'occupe notamment du financement des entreprises,
00:29des solutions de paiement internationaux, des taux de change.
00:32Juste un petit mot dans l'actualité, vous recrutez ?
00:35J'ai le sentiment que vous allez devoir encore plus recruter parce que les taux de change, là c'est l'enjeu aujourd'hui.
00:40Alors effectivement avec l'actualité très mouvementée sur les tarifs douaniers américains notamment,
00:45de venir sécuriser ses marges à l'international quand on est une entreprise par exemple
00:50qui va importer de Chine et vendre aux Etats-Unis,
00:54ça devient crucial, ça devient même vital pour ces entreprises.
00:59Donc on a un rôle extrêmement important.
01:01Eburie c'est 1800 employés dans le monde, 40 bureaux et en France vous lancez une campagne de recrutement.
01:07Et vous avez envie de nous parler d'un sujet je pense qui vous tient très à cœur,
01:10la place des femmes dans la finance et la difficulté de les recruter.
01:13C'est difficile ou pas de recruter des femmes dans la finance ?
01:16Oui alors c'est assez difficile de recruter des femmes,
01:17les chiffres sont là de toute façon dans les métiers de capital investissement,
01:21de banque d'affaires, de salle des marchés.
01:24Les études indiquent entre 17 et 22% à peu près de femmes dans les effectifs.
01:30Dès qu'on va gravir les échelons c'est encore plus important avec un taux entre 6 ou 9% au mieux
01:37dans les fonctions un petit peu plus dirigeantes.
01:40Donc nous avons exactement le même phénomène avec très peu de candidates,
01:45très peu de CV reçus pour travailler dans nos équipes malgré un métier qui est passionnant.
01:50Donc il y a une pénurie tout simplement, vous n'avez pas les CV sur votre bureau pour pouvoir les sélectionner.
01:55Je me tourne vers vous, vous avez réussi à faire votre place dans la finance,
01:59vous êtes aujourd'hui DG de déburie, c'était plus difficile que pour les hommes
02:03parce qu'évidemment on se benchmark, on se compare, c'était plus dur pour vous ?
02:06Alors je pense que les choses ont pas mal évolué parce que moi j'ai commencé il y a quand même 20 ans dans la finance.
02:11Pour vous donner une petite anecdote par exemple,
02:13j'ai démarré ma carrière dans une grande banque d'affaires à Londres en fusion acquisition.
02:17Le premier jour, alors que je prenais ma place sur le floor,
02:21un homme est venu et m'a demandé de lui servir un café.
02:24Parce qu'à l'époque, en fait, les femmes qui étaient présentes sur le floor,
02:27elles étaient là pour être assistantes.
02:31Je pense que les choses ont quand même beaucoup évolué,
02:32donc maintenant on est sur des pourcentages qui sont plus intéressants.
02:35En fintech, par exemple, chez Ubery, on a 30% de femmes, ce qui est beaucoup mieux,
02:38mais on est encore loin de la parité.
02:39Ça veut dire que dans les formations initiales, on a beaucoup d'invités, femmes et hommes,
02:43qui nous disent qu'il faut dès le début flécher ces femmes,
02:47pas sur les services supports, mais sur les services financiers, sur les maths,
02:50parce qu'il y a beaucoup de maths dans la finance, faut-il le rappeler.
02:53C'est ça la solution ? Vous militez pour ça ?
02:55Alors je milite complètement pour ça, parce que la solution, il faut la prendre le plus tôt possible.
02:59Il y a effectivement ce paradoxe entre la scolarité avec des femmes
03:03qui sont performantes au niveau des matières scientifiques
03:06et le choix des études qui sont faites.
03:08Et en fait, les études montrent que très jeunes,
03:10il y a une disparité entre les garçons et les filles,
03:12même au sein des familles, dans l'éducation financière.
03:15Il y a une grosse différence entre l'argent de poche, le montant et la gestion
03:19qui est donnée entre un petit garçon et une petite fille.
03:21Oui, ça, les grosses sommes, c'est pour les hommes,
03:23et toi, tu vas gérer ton petit porte-monnaie avec tes petites pièces.
03:25C'est ça. Et ces jeunes femmes qui grandissent,
03:27quand elles vont dans les études supérieures,
03:29elles vont plutôt choisir des métiers qui sont ressources humaines, marketing, RSE.
03:33Elles se l'interdisent, en fait.
03:34Elles se l'interdisent, elles se mettent des freins comportementaux, psychologiques,
03:39en pensant que ces métiers-là sont plus qu'aux contacts,
03:41alors que nous, précisément, en finance,
03:43nous sommes tous les jours au contact et au service de nos clients.
03:46Donc vous leur dites, osez, osez pousser la porte
03:49des entreprises, des fintechs, des salles de marché.
03:53Faites-le, essayez pour le moins. C'est ça que vous dites ?
03:56Alors c'est le message que l'on passe,
03:57et puis on fait plus que passer le message.
03:59On va aller chercher les femmes sur les sujets qui sont importants pour elles.
04:02Par exemple, un métier qui a du sens.
04:05On leur montre que travailler dans la finance,
04:08c'est avoir un impact direct sur l'économie.
04:11Dans le contexte actuel, on en parlait tout à l'heure,
04:14quand vous avez des tarifs douaniers qui viennent un petit peu assommer
04:16la profitabilité des entreprises,
04:18gagner quelques pourcentages de marge sur leurs résultats,
04:23c'est essentiel,
04:23et ça préserve l'économie directement,
04:27et donc les emplois.
04:28Donc c'est un métier qui est utile,
04:30encore plus si on va s'adresser, par exemple, à des ONG.
04:32Merci Anne-Sophie Mathieu,
04:33directrice générale des Buris France,
04:35et je voudrais simplement signaler que,
04:36si vous allez sur le site des Buris,
04:39il y a des recrutements ouverts.
04:41Vous êtes dans une campagne combien ?
04:4225, 30 recrutements, là ?
04:43En France, on est entre 25 et 30, tout à fait.
04:46Donc, mesdames, vous êtes les bienvenus.
04:47Vous êtes les bienvenus.
04:49C'est la directrice générale, Anne-Sophie Mathieu,
04:51qui vous le dit.
04:51Merci de nous avoir rendu visite.
04:53C'était un vrai plaisir.
04:54L'émission est terminée.
04:55Merci à vous.
04:56Merci de votre fidélité.
04:57Merci à tous ceux qui nous suivent à la télévision,
04:59sur les réseaux sociaux et en podcast.
05:01ne pas l'oublier.
05:02Merci à Théo, à la réalisation.
05:03Merci à Thibaut, au son.
05:05Et merci, évidemment, à l'incontournable Nicolas Juchat.
05:09Je vous dis à très, très bientôt.
05:10Portez-vous bien.
05:11Bye, bye.
05:11Sous-titrage Société Radio-Canada

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