Au dernier jour du procès du financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007 ce mardi 8 avril, Nicolas Sarkozy a indiqué, dans ses derniers mots, ne pas "vouloir répondre" à un "réquisitoire politique et violent". La décision des juges sera dévoilée le 25 septembre prochain au matin.
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00:00Mais si on veut faire condamner Nicolas Sarkozy dans ce dossier, on ne peut pas dire qu'il est juste un spectateur.
00:06Il est, dans la thèse et dans la construction du parquet, il est le candidat qui rechercherait le financement de sa campagne.
00:15Ce qui n'a aucun sens, puisque l'UMP finançait sa campagne.
00:18Nicolas Sarkozy n'a pas besoin d'aller demander à un chef d'État fou, qu'il ne connaît pas, qu'il n'a jamais rencontré, d'aller financer sa campagne.
00:26Mais dans la théorie de la fabrication du parquet, c'est lui le bénéficiaire.
00:32Donc, ils en tirent comme conséquence qu'il serait le commanditaire.
00:36Mais ça n'est que de l'imagination, ça ne repose sur rien.
00:41Une question. On se souvient de la réaction de Nicolas Sarkozy au moment des réquisitions, qui a dit la chose suivante sur X.
00:49« Le parquet national financier persiste depuis 13 ans. Essayez de prouver ma culpabilité.
00:52Postulat idéologique de base. Je continuerai donc à me battre pied à pied, à croire dans la sagesse du tribunal. »
00:59Lui, il a le sentiment qu'on s'acharne sur lui ?
01:01Il y a une succession de procédures qui, en effet, peut laisser penser ça.
01:07Mais dans ce dossier-là...
01:08Qu'il y a un acharnement judiciaire contre Nicolas Sarkozy ?
01:10Il y a une volonté de faire condamner Nicolas Sarkozy.
01:13Et dans ce dossier-là, c'était très frappant.
01:15Parce qu'on a d'un côté la faiblesse du dossier, la faiblesse factuelle qui a été démontrée.
01:20Les contreparties économiques auraient été promises en échange du financement.
01:24C'est totalement ridicule.
01:25Les contreparties diplomatiques, elles ne tiennent pas.
01:28On dit que la France serait le moteur du retour de la Libye sur la scène internationale.
01:33Mais le retour de la Libye sur la scène internationale précède l'arrivée de Nicolas Sarkozy.
01:37Elle est initiée en France par Jacques Chirac qui va visiter Muammar Gaddafi en 2004.
01:43Donc ça n'a rien à voir avec Nicolas Sarkozy.
01:45Donc toute cette construction intellectuelle, elle s'effondre.
01:48Et pourtant, on a un réquisitoire extrêmement violent.
01:51Et comment vous l'expliquez, ce réquisitoire aussi ferme ?
01:53Sept ans de prison requis contre Nicolas Sarkozy, c'est beaucoup.
01:57Si le dossier est vide et...
01:59300 000 euros d'amende, 5 ans d'inéligibilité, je complète les propos d'Amandine.
02:03Je crois que lorsqu'on est à la place du parquet national financier
02:06et qu'on accuse Nicolas Sarkozy de faits aussi graves et infamants
02:10que ceux pour lesquels il comparaissait devant le tribunal,
02:13il est cohérent de demander une peine élevée.
02:15Vous ne pouvez pas dire qu'il a été financé par ce dictateur sanguinaire
02:20et en même temps demander une année d'emprisonnement avec sursis.
02:22Ça n'aurait aucun sens.
02:23Donc dans leur logique, et là encore pour masquer les failles de l'enquête,
02:28on parle fort et on tape fort.
02:29Mais ça, ça masque les trous.
02:32C'est vraiment, c'est fait pour ça.
02:34Et c'est un rideau de fumée.
02:35Et quand on regarde comme on l'a fait pendant l'audience,
02:37trois mois d'audience,
02:39et pas trois mois d'audience consacrée à Nicolas Sarkozy,
02:41mais le premier mois en tout cas consacrée à Nicolas Sarkozy,
02:45on voit bien que cette accusation, elle est extrêmement faible.
02:48Sous-titrage Société Radio-Canada