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00:00du fléau. Mais pour commencer, les ZFE stoppent où encore ?
00:04La suppression de ces zones à faible émission, on en a beaucoup parlé sur Europe 1,
00:09sera examinée ce soir à l'Assemblée et les débats s'annoncent enflammés
00:13car le gouvernement veut faire une exception à Lyon et à Paris.
00:17Pourquoi ? Les explications avec Arthur Delaborde.
00:20Très controversé, les zones à faible émission sont en particulier dans le viseur de la droite
00:25à l'origine des amendements de suppression adoptés en commission il y a deux semaines.
00:29Mais le gouvernement veut rétablir les ZFE et prévoit pour cela de les assouplir fortement
00:34en ne les rendant obligatoires que dans les villes dépassant les seuils réglementaires de qualité de l'air,
00:39essentiellement Paris et Lyon. Position défendue par la ministre de la Transition écologique.
00:44Sur BFMTV, Agnès Pannier-Runacher prétend vouloir protéger les plus démunis
00:49des conséquences de la pollution.
00:51C'est les plus précaires qui sont impactés les premiers.
00:53C'est les plus vulnérables, c'est ceux qui habitent en proximité des axes routiers.
00:58Ce sont notamment les habitants des logements sociaux.
01:01Ce sont aussi les moins riches.
01:02Alors, d'abord, les moins riches, ils n'ont pas de voiture.
01:05Pas sûr que ce type de déclaration ne suffise à convaincre les députés,
01:09en particulier ceux du Bloc central, très divisés sur la question des ZFE.
01:13Avant de parler de François Hébérou, je vous propose qu'on y réécoute Agnès Pannier-Runacher
01:19parce que je vous ai vu réagir en studio au ministre de l'écologie
01:22qui défend les ZFE à l'été sur BFM ce matin.
01:25Ces impacts sur la santé, c'est les plus précaires qui sont impactés les premiers.
01:30C'est les plus vulnérables, c'est ceux qui habitent en proximité des axes routiers.
01:34Ce sont notamment les habitants des logements sociaux.
01:37Ce sont aussi les moins riches.
01:38Alors, d'abord, les moins riches, ils n'ont pas de voiture.
01:41Ce sont ceux qui sont le moins équipés en voiture.
01:45Et pour ceux qui sont équipés en voiture, vous avez raison de le souligner, il faut les accompagner.
01:49Voilà, les moins riches, ils n'ont pas de voiture.
01:51Cette phrase, c'est quand on sait qu'un tiers de la population française vit en grande ruralité
01:56et qu'elle a un besoin vital de sa voiture.
01:58Elle est hors sol, notre ministre ?
01:59Non, mais c'est terrifiant parce que qui n'a pas de voiture aujourd'hui ?
02:03C'est le bobo urbanisé parisien qui a besoin de sa trottinette ou qui prend le métro.
02:09Il va falloir lui dire que moi, dans mon village en Aveyron, je cherche toujours la station de métro.
02:13Enfin, je n'y habite pas toute l'année, mais ceux qui y habitent l'année,
02:16sans voiture, ce n'est même pas la peine d'espérer aller dans la ville la plus proche.
02:22Vous savez, on dit que c'est Jean Jaurès qui disait que la patrie, c'est ce qui reste à ceux qui n'ont rien,
02:26mais parfois aussi la voiture, vous voyez ?
02:28La voiture, c'est que vous mettez toute votre famille dedans et votre vieille guimbarde.
02:32Eh bien, ma vieille guimbarde, je la garde.
02:34Voilà, ça pourrait être le slogan des ZFE.
02:36Donc, si vous voulez, ce genre de réponse au mouvement des ZFE, rebaptisé zone à forte exclusion,
02:43il faut quand même y réfléchir.
02:44Alors qu'on a connu les Gilets jaunes,
02:46mais je me dis qu'il faut quand même avoir une mémoire de poisson rouge.
02:48Pardon, mais ça me rappelle Valérie Ayé, vous savez, dans un autre style, je ne sais pas si vous vous souvenez,
02:53au moment des Européennes, il y avait une dame, qui s'appelait Fabienne,
02:57et qui dit que j'ai du mal, je n'arrive pas à joindre les fins de mois,
03:00j'ai du mal à faire mon contrôle technique.
03:02Elle dit que ce n'est pas grave, vous n'avez qu'à acheter une voiture électrique.
03:04Côté la brioche de Marie-Antoinette, qui paraît-il apocryphe d'ailleurs,
03:08on peut aller se rhabiller.
03:09Mais qu'est-ce que ça dit de notre classe politique totalement déconnectée de la réalité,
03:13alors que c'est un sujet chaud, brûlant, c'est un sujet de ségrégation sociale, c'est un sujet politique.
03:18Ce que ça dit de notre classe politique, chère Céline,
03:21j'espère surtout qu'Agnès Pannier-Runacher est très minoritaire à dire ça.
03:24Je l'apprécie, Agnès Pannier-Runacher, mais là elle dit une très grosse bêtise quand même.
03:28Dire que les plus pauvres n'ont pas de voiture, c'est faux.
03:31C'est simplement faux.
03:32Contraire, c'est le seul truc qui est contraire.
03:34Moi j'habite dans les Deux-Sèvres, c'est un département rural,
03:37si vous n'avez pas de voiture, c'est très difficile.
03:39Donc effectivement, aujourd'hui vous pouvez vous acheter une voiture diesel
03:42sur un site internet ou de la vente entre particuliers pour vraiment pas cher,
03:46et vous n'avez pas forcément les moyens de vous payer une voiture électrique à 20, 30 ou 40 000 euros.
03:51Donc ça, il faudrait peut-être le dire à la ministre,
03:53qui effectivement passe un peu pour une technocrate sur ce coup-là.
03:57D'autant que les ADFE sont une mécanique d'exclusion, évidemment automatique,
04:02des automobilistes qui n'ont pas les moyens de rouler avec des voitures dernier cri, qui pollueraient moins.
04:07Je mets ça avec des guillemets, parce qu'elles polluent un peu moins,
04:09mais de toute façon, c'est pas vraiment ça le problème de la surpollution des villes.
04:12Il y a des mécaniques de harcèlement des automobilistes,
04:15dans à peu près toutes les grandes villes, y compris les grandes villes écolo-socialistes.
04:19Je pense par exemple à Paris, principalement, ou à Lyon, ou à Grenoble, ou à Bordeaux,
04:23où vous avez des villes dans lesquelles, entre le stationnement payant,
04:26l'accès à la ville, les amendes que vous prenez pour tout et n'importe quoi tout le temps,
04:30les voies de circulation pour le covoiturage, le 30 à l'heure, etc.
04:33Pour réussir à faire d'une porte à l'autre de Paris en voiture sans prendre une amende, bon courage !
04:37Donc c'est une mécanique de harcèlement, on veut saouler les gens, on veut les énerver,
04:41on ne s'y prendrait pas autrement si on voulait gilet jauniser le pays.
04:44Donc je suis atterré par les propos de la ministre.
04:47Est-ce que ça peut passer, cette idée de dire, on les supprime, sauf à Lyon et à Bordeaux ?
04:53Et à Paris.
04:54A Lyon et à Paris, pardon.
04:56Je pense qu'il y a derrière cette mesure-là, une volonté aussi de plaire aux électeurs de ces deux villes,
05:01qui probablement, eux, puisque c'est aussi une des villes privilégiées dans lesquelles les pauvres ne vivent plus,
05:06de moins en moins de familles avec enfants, avec des revenus modestes, vivent à Paris.
05:10Ce sont des gens privilégiés qui, pour beaucoup d'entre eux, je ne dis pas tout le monde, je ne veux pas stigmatiser,
05:14mais pour beaucoup de gens qui vivent à Paris, ont un SUV dans un garage, comme ça ils ne risquent pas d'avoir d'amende,
05:18ça permet d'aller à Deauville le week-end, et après ils ont un appartement à Paris en surface et ils se promènent à pied.
05:22Donc ça c'est le modèle de l'avenir de Paris, c'est le modèle de Madame Hidalgo,
05:26c'est-à-dire des gens qui ont les moyens de ne pas avoir de voiture.
05:28Donc évidemment, si on veut plaire à ces électeurs-là, les ZFE, c'est plutôt populaire, à mon avis,
05:32si vous ne faites qu'une votation, comme on dit, comme la votation sur les SUV, dans Paris intra-muros.
05:36Mais il faudrait faire une votation pour toute la banlieue, faire une votation dans toute l'Île-de-France,
05:40parce que quand vous venez du fin fond de la Seine-et-Marne, je ne suis pas sûr que vous soyez favorable aux ZFE.
05:44Gabrielle Cluzel, cette idée d'exclure Lyon et Paris ?
05:49Non mais, alors moi j'ai vu que Lyon avait pris des mesures depuis le début pour amortir le choc,
05:57moi je crois que surtout il faudrait supprimer ces ZFE partout où elles sont,
06:02parce qu'en réalité, que se passe-t-il ? Qui est touché par cela ?
06:06Paul l'a expliqué, mais il n'y a plus de classe moyenne, voyez, dans les grandes métropoles,
06:11et ce sont ces classes moyennes qui ont des voitures,
06:16et elles ont été exclues par la Côte immobilière.
06:20Donc il faut avoir soit être CSP+, pour vivre dans ces grandes métropoles,
06:24soit avoir des logements sociaux, être dans des logements sociaux.
06:27Qui est dans les logements sociaux ? Comme il n'y a pas de préférence nationale, c'est interdit.
06:30Donc qui mécaniquement est dans les logements sociaux ?
06:32Ceux qui arrivent les plus pauvres, qui ont les poches vides,
06:34donc c'est souvent une population immigrée qui est dans les logements sociaux.
06:37Et ceux-là, quand vous réfléchissez, c'est très cynique ce que je vais dire,
06:40mais ils servent de domestiques finalement, c'est des domestiques de substitution,
06:43les logements sociaux sont les chambres de bonne dière,
06:45ils traversent la rue, donc de descendre l'escalier de service,
06:48au bobo, ils vont leur apporter à vélo, voyez,
06:51c'est comme un pousse-pousse,
06:53leur déjeuner, ils les servent dans les restaurants,
06:58vous savez, c'est les fameux métiers en tension, etc.
07:00Mais les classes moyennes, elles sont obligées de vivre en grande banlieue,
07:02ou dans les zones rurales.
07:04Donc c'est un signal exécrable,
07:06on commençait à dire on va supprimer à Paris, à Lyon,
07:09mais on va le laisser là, c'est un signal exécrable
07:12pour cette population-là, qui est déjà extrêmement tendue,
07:16qui se sent oubliée.
07:18Vous savez, c'est la France périphérique de Christophe Guy lui,
07:20mais je me dis à un moment, il faut qu'il sorte
07:22les gueux, selon Alexandre Jardin,
07:25les déplorables, parce que ça traverse tout l'Occident ça,
07:27les déplorables disaient,
07:30comment elle s'appelait la candidate américaine aux élections,
07:33dont le nom m'échappe déjà,
07:35Kamala Harris, c'était avant Kamala Harris,
07:37Hillary Clinton,
07:39et tout l'Occident est traversé par ça,
07:42mais ils continuent, c'est pas grave,
07:44on continue à les exaspérer.
07:46Et après on s'étonne de la montée des populistes,
07:48la boucle est bouclée.
07:49Il ne faut-il pas aussi voir dans cette affaire autour des ZFE
07:53une volonté politique de François Bayrou
07:55de ménager la gauche ?
07:57Est-ce que cette stratégie, cette tactique
08:00de François Bayrou peut s'avérer payante ?
08:02On va en parler dans
08:03Opposé à l'inter-Milan,
08:04le coup d'envoi à 21h.
08:0713h, 14h,
08:08Europe 1, 13h.
08:09Et à 13h31 sur Europe 1, Europe 1, 13h,
08:11la suite, vous écoutez Céline Giraud et le débat se poursuit.
08:13Céline avec vos deux chroniqueurs,
08:15Paul Mulin et Gabriel Cluzel.
08:17Et je m'accroche encore sur cette suppression
08:19des zones à faible émission
08:21qui sera examinée ce soir à l'Assemblée.
08:24Les députés de la droite et du RN
08:26ont fait adopter des amendements identiques
08:28prévoyant leur suppression pure et simple.
08:30Mais, pour contenter la gauche,
08:32le gouvernement va proposer un amendement
08:34pour les maintenir à Lyon et à Paris.
08:37Sébastien Chenu, député RN du Nord,
08:41n'exclut pas la censure du gouvernement Bayrou.
08:44On l'écoute, il était sur BFM.
08:46François Bayrou prend une très mauvaise pente
08:48en pensant user, finalement,
08:50les parlementaires à travers le temps
08:52pour pouvoir tenir le plus longtemps.
08:54Donc vous envisagez de le censurer sans parler ?
08:56Nous l'envisageons, ça fait partie des choses possibles,
08:58que ce soit sur le plan pluriannuel
09:00de l'énergie qui va coûter 300 milliards d'euros
09:02et qui va affaiblir notre nucléaire,
09:04ou que ce soit sur les retraites
09:06qui ont été une espèce de façon
09:08d'entourlouper les socialistes,
09:10mais pas seulement les socialistes,
09:12les français avec ce conclave
09:14qui n'aboutira pas à grand chose.
09:16François Bayrou est sur la mauvaise pente.
09:18Est-ce qu'il est sur la mauvaise pente, François Bayrou,
09:20qui a multiplié les stratégies de concession
09:22et de ménagement à l'Assemblée
09:24pour éviter la censure ?
09:26François Bayrou, c'est un équilibriste.
09:28Il essaie de tenir.
09:30C'est curieux, ces gouvernements
09:32qui n'essaient pas d'avancer,
09:34mais qui essaient simplement de rester
09:36debout sur le radeau de la méduse.
09:38C'est vrai qu'il fait des concessions.
09:42Je trouve qu'il les fait toujours du même côté.
09:44On va quand même être toujours à gauche.
09:48Là, ce qui arrive avec l'euthanasie,
09:50c'est quand même un sujet
09:52sur lequel pourtant
09:54il m'avait paru ferme par le passé
09:56et sur lequel il ne l'est plus.
09:58Je dis les ZFE,
10:00ce que je ne comprends pas,
10:02je le dis franchement,
10:04c'est qu'ils ont mis un temps fou
10:06à éteindre le feu des gilets jaunes
10:08et ils vont rallumer la flamme.
10:10Il faut être parfaitement irresponsable.
10:12Parfois, je me demande si ces gens
10:14ne vivent pas dans une capture sur la lutte.
10:16Je pense que sur le plan purement
10:18de la censure, il se dit que
10:20maintenant que Marine Le Pen
10:22a été condamnée,
10:24elle osera moins censurer.
10:26Parce qu'elle perdrait
10:28en cas de réélection, par exemple,
10:30si on va jusqu'au bout du processus,
10:32son siège.
10:34Actuellement, c'est encore
10:36ce qu'elle a.
10:38C'est des raisonnements.
10:40Néanmoins, cette grande
10:42instabilité,
10:44s'il continue à l'alimenter,
10:46c'est intéressant de voir que la droite
10:48se rejoint sur ce sujet-là.
10:50Ça prouve
10:52qu'elle a compris que son électorat
10:54c'était celui de la France silencieuse des oubliés.
10:56Et sur la stratégie de concession
10:58adoptée par François Bayrou
11:00à l'endroit de la gauche ?
11:02Si on parle de pure tactique politicienne,
11:04et ce n'est pas ce qui m'intéresse le plus,
11:06il risque peu la censure, François Bayrou,
11:08sur le sujet des ZFE.
11:10Parce que si le RN censure, ils seront tout seuls.
11:12Avec peut-être LR,
11:14ou les gens de Éric Ciotti, l'UDR.
11:16Mais la majorité sera tenue.
11:18Le Bloc central sera tenu
11:20et votera pour cette réforme des ZFE
11:22excluant Lyon et Paris.
11:24Et toute la gauche votera comme un seul homme
11:26pour les ZFE. Donc c'est bon, ça fait une majorité.
11:28Donc, si vous voulez, il n'y a pas de risque de censure
11:30sur ce sujet-là. Sur les retraites, Sébastien Chenu
11:32citait les retraites, il n'y a plus de chance de censure.
11:34Donc, François Bayrou, il doit faire attention.
11:36Mais il est vrai qu'il compose
11:38ses majorités texte par texte.
11:40Et là, sur la question des ZFE,
11:42il y a une majorité au Parlement européen,
11:44au Parlement français et au Parlement européen.
11:46Mais est-ce qu'il peut tenir longtemps comme ça,
11:48François Bayrou, justement, en faisant
11:50ses concessions et en tentant de ménager
11:52la gauche en particulier ? Il nous a montré qu'il tenait
11:54plutôt bien. En tout cas, c'est sa feuille de route.
11:56Là, on n'est pas surpris. C'est-à-dire que du moment
11:58où il a été nommé à Matignon, on savait précisément
12:00que ce serait pour permettre
12:02de ménager la chèvre et le chou, de ne pas
12:04s'aliéner l'aile gauche
12:06de son bloc central et l'aile droite. Vous savez,
12:08le bloc central, aujourd'hui, il est très composite
12:10entre un certain nombre de parlementaires d'horizon,
12:12le mouvement d'Edouard Philippe,
12:14un mouvement qui, d'ailleurs, a eu des mots assez singuliers
12:16par rapport à l'affaire judiciaire de Marine Le Pen
12:18et les proches de Clément Beaune
12:20ou de Gabriel Attal, ou plutôt l'aile gauche
12:22de la Macronie. Vous avez quand même
12:24non pas un océan, mais
12:26des différences programmatiques importantes. Donc, son boulot
12:28à François Bayrou, c'est de réunir tous ces gens
12:30un peu différents sous une même bannière.

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