Le journaliste de Frontières Jordan Florentin menacé et insulté hier à la manif des Insoumis: Il raconte dans "Morandini Live" son exfiltration par sa propre sécurité et sa mise à l'abri - VIDEO
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00:30Cassez-vous, allez!
00:32Cassez-vous!
00:34Allez, cassez-vous!
00:36Allez, s'il vous plaît!
00:40Professeur!
00:42Allez, allez, allez!
00:44Professeur!
00:48Allez, allez, allez!
00:50Cassez-vous, qu'est-ce qu'ils font là?
00:54— Niquez-le ! Niquez-le ! Niquez-le !
01:00— Pas de vacances !
01:05— Voilà, qu'est-ce qu'il fout là, demander quelqu'un dans la salle ?
01:08Il fait son métier, tout simplement. Bonjour, Jordan Florentin.
01:11— Bonjour, Jean-Marc. — Merci d'être en direct avec nous.
01:14Quel était l'objectif de ce reportage que vous faisiez ?
01:17Vous aviez envie de savoir quoi en interrogeant les gens qui étaient à ce meeting des insoumis ?
01:21— Déjà, Jean-Marc, merci de m'accueillir sur votre plateau.
01:23Je me sens plus en sécurité ici dans une manif Place de la République pour aller filer.
01:26J'y faisais, comme vous l'avez dit, tout simplement mon travail, à savoir celui d'un travail de journaliste,
01:30c'est-à-dire d'aller couvrir une manifestation, de comprendre pourquoi ils manifestaient,
01:34pourquoi surtout ils expliquent manifester contre le rassemblement de séditieux.
01:39C'était les mots même d'une partie de la droite, de Xavier Bertrand,
01:42qui a parlé d'un rassemblement de séditieux à la place Vauban,
01:45alors qu'en fait, c'est eux qui sont pétris de violence.
01:47Vous le voyez sur ces images. Moi, j'ai allé pour essayer de comprendre cela.
01:50Vous dites vous rassembler pour défendre la démocratie.
01:54Or, vous refusez la liberté de la presse.
01:56Vous refusez la liberté de ne pas être d'accord avec vous,
01:59ce qui veut bien dire qu'il y a un rejet d'une certaine forme de démocratie.
02:02Il y a une forme d'ultra-violence qui devient quasiment systémique, j'ai envie de dire,
02:05pour reprendre leur terme aujourd'hui dans les manifestations de la gauche
02:08et qui est pas qu'une manifestation de la gauche, mais aussi une manifestation de l'ultra-gauche,
02:12puisque vous l'avez vu sur ces images, il y a des nervis d'extrême-gauche qui sont dans les rangs.
02:18Il y a des appels de la jeunesse, des mouvements de jeunesse,
02:21donc de la Jeune Garde, de Raphaël Arnault.
02:23Il y a eu presque des appels à mener des ratonnades dans Paris
02:25contre tous les militants de droite, mais on a vu passer,
02:27en s'approchant de la manifestation, des hommes caloulés de la tête aux pieds
02:30qui se rendent à la manifestation de LFI.
02:32Il n'y avait pas un seul drapeau français, il n'y avait que des drapeaux palestiniens.
02:34Donc, moi, j'allais vraiment sur cette base-là, d'essayer de comprendre
02:38en quoi cette manifestation était une manifestation pour défendre la démocratie,
02:42parce que je n'ai pas vu une seule chose qui s'apparentait à la démocratie.
02:45Et ce qui est le plus grave, j'ai envie de vous dire,
02:47ce n'est pas tant les images qu'on a vues là qui deviennent,
02:49encore une fois, habituelles pour la gauche en jouant à l'aise de droite,
02:51s'ils fassent attaquer.
02:52C'est les propos qu'a tenus le député à LFI, Sébastien Deleuzevue,
02:55qui voyant un homme noir de peau m'accompagner pour ma sécurité,
03:00lui dire, en le voyant, tu fais la sécurité de sa frère.
03:04C'est-à-dire qu'au-delà du propos raciste d'estimer qu'une personne noire
03:07ne pourrait pas avoir ses propres convictions,
03:09ne pourrait pas sécuriser un joueur à l'aise de droite,
03:11ne pourrait pas voter à droite,
03:13il y a une forme de déshumanisation en me montrant du doigt,
03:16en disant de ça, c'est-à-dire ce journaliste,
03:18ce n'est même pas un journaliste, ce n'est même pas un être humain,
03:19c'est ça, et tu fais la sécurité de sa frère.
03:22Donc vous avez le langage de racaille de cité,
03:24le racisme, parce qu'on a entendu ensuite dire
03:27qu'en gros c'était un noir de service.
03:29Donc il y a tout ça, en fait, dans cette manifestation
03:31qui, pour le coup, était le rassemblement de séditieux
03:34qu'ils avaient dénoncé.
03:35– Vous avez pu rester combien de temps dans la manif ?
03:37Est-ce que vous avez pu quand même interroger certaines personnes ?
03:39Et qu'est-ce qu'elles vous disaient, si vous avez pu parler avec certaines ?
03:42Qu'est-ce qu'elles vous disaient sur leur présence ?
03:44– Alors, journaliste de droite, en 2025, place de la République,
03:47vous restez 10 minutes, tout au plus.
03:48Même avec la sécurité, pour notre survie, tout simplement,
03:51pour notre sécurité, on a dû être filtré de justesse par les CRS.
03:54Vous voyez les jets de bière, les jets d'eau qu'on a reçus.
03:56En fait, moi j'étais une cible sur pattes,
03:58parce que j'avais un micro, et qui plus est, un micro rouge,
04:02qui fait penser à Frontières, qui fait penser à CNews,
04:04qui fait penser à tous ces journalistes d'opinion
04:06qui se sont chassés, vilipendés dans ces manifestations.
04:08Il y a un coup qui a été porté à mon caméraman.
04:11On voit une extrême violence, parce qu'il faut savoir,
04:13c'est beaucoup d'alcool qui circule dans ces manifestations,
04:15il n'y a aucun encadrement, ils sont en roue libre au total,
04:18parce qu'ils savent qu'ils sont dans une impunité totale.
04:20Les CRS n'interviennent pas, si ce n'est pour faire des cordons
04:23de sécurité autour, pour nous protéger.
04:26Mais c'est vrai que je n'ai pas pu rester très longtemps sur place,
04:29mais ça m'a permis aussi de montrer le deux poids deux mesures,
04:32de montrer finalement ces trois salles, ces trois ambiances que vous parlez.
04:35Alors moi, je n'ai pas eu la chance d'aller voir Gabriel Attal,
04:37mais je suis allé place Vauban ensuite,
04:40et là-bas, on a vu finalement cette forme de bienveillance,
04:42des journalistes bien accueillis, et surtout,
04:44et c'est là où je tiens à souligner,
04:46c'est que j'ai pu parler avec des confrères de gauche qui étaient sur place,
04:48France Inter, le service public qui était sur place, place Vauban.
04:51Il n'y en a pas un qui a été injurié, pas un qui a été insulté,
04:54pas un qui a été hué.
04:55Vous avez deux France, vous avez celle qui défend la Palestine,
04:58place de la République, et celle qui est taiseuse, silencieuse,
05:01qui est résiliente, qui est place Vauban,
05:04et qui se voit privée de leur candidat et qui est moquée dans les médias.
05:07Moi, je me suis sorti plus en sécurité de cette France Inter,
05:09parce qu'elle a su chaleureusement accueillir des journalistes
05:12et ne pas les insulter.
05:13– Reste avec nous un instant Jordan,
05:15Philippe Ballard, puisqu'on était en train d'évoquer justement
05:18les journalistes de gauche qui sont venus au mouvement
05:21du Rassemblement National hier,
05:22eux sont bien accueillis là-bas ou il y a des incidents ?
05:25– Non, ils ont été bien accueillis,
05:27et bravo et tout mon soutien pour ce qu'ils ont fait.
05:30Beaucoup de courage de la part de Jordan,
05:33très beau prénom d'ailleurs Jordan, sans parenthèse.
05:36Non, mais ça montre un, le vrai visage de la France insoumise
05:40et des écologistes, parce que le rassemblement hier
05:42était organisé également par les écologistes,
05:44donc c'est l'intolérance, c'est la violence,
05:46et ils nous avaient accusés de faire un rassemblement en factieux.
05:49Deux, place Vauban, oui tous les journalistes ont été accueillis,
05:52ils parlaient du service public,
05:53mais parfois il y a Mediapart qui vient,
05:55on sait très bien qu'ils nous ont dans le viseur,
05:58mais voilà, tout le monde vient,
05:59nos rassemblements ne sont pas insultés,
06:01deux poids, deux mesures,
06:03donc les factieux évidemment, c'est pas nous,
06:05c'est plutôt ces images que l'on découvre,
06:07et un mot quand même, parce qu'il parlait de la jeune garde,
06:09c'est cette milice d'extrême gauche
06:11qui est menée par un député,
06:13Raphaël Arnault en l'occurrence.
06:14Moi je vous laisse juste imaginer
06:16si un député rassemblement national
06:18avait une milice qui s'en prenait de façon violente
06:21à des opposants dans les rues de Paris.
06:22Mais qu'est-ce qu'on n'entendrait pas ?
06:24Mais là ça passe crème, voilà.
06:26Il est fiché ce député.
06:27Jordan Clorentin, ce qui est étonnant,
06:29c'est qu'à aucun moment il y a des gens de l'organisation,
06:31par exemple des Insoumis,
06:33qui tentent de vous protéger et de dire
06:35ne le touchez pas, c'est mauvais,
06:37ne serait-ce que pour l'image de cette manifestation.
06:39On a l'impression que la seule chose qu'ils souhaitent,
06:42c'est que vous partiez le plus vite possible,
06:43le plus loin possible,
06:44pour à débarrasser de vous en fait.
06:45Mais pire que ça, Jean-Marc,
06:47c'est-à-dire que Sébastien Deleuville,
06:49député de la France Insoumise,
06:50ces violences se sont passées sous ses yeux,
06:51il n'a pas sourcillé.
06:52Et c'est lui qui lance un petit peu,
06:54si vous voulez, cette espèce de fatwa physique et matérielle
06:56à mon égard en disant
06:58bouge de là frère.
06:59Est-ce que vous imaginez un député dire
07:04C'est ça qu'il faut retenir, c'est cette violence.
07:06C'est pour répondre à votre question.
07:07Oui, j'ai pu interroger quelques personnes en marge.
07:09Les seules réponses, comme d'habitude, c'est
07:11vous êtes un média facho,
07:12il n'y a pas d'argumentation.
07:13Une jeune femme journaliste de gauche
07:15qui m'a dit mais moi j'ai le droit d'être là,
07:17toi tu es en danger ici.
07:18D'ailleurs, elle reconnaît que son confrère est en danger
07:19mais elle ne lui apporte pas son soutien.
07:21Elle s'est vue corrigée par un professeur d'histoire
07:23qui était dans les barrages
07:24et qui a pu discuter avec elle
07:25de ce qu'était le fascisme en France.
07:26Donc ça, ces images, on les montrera.
07:29Retenir ce deux poids deux mesures.
07:31Moi, j'aimerais vraiment que c'est toute la profession
07:34qui devrait s'indigner de voir en 2025
07:36un journaliste muni de sa carte de presse
07:38se faire malmener comme ça,
07:39se faire cracher dessus,
07:40insulter en manifestation.
07:41Encore une fois, les journalistes
07:42dans des manifestations de droite
07:44ou de la soi-disant extrême droite
07:46n'ont jamais eu besoin de sécurité,
07:48n'ont jamais été agressés sur place.
07:49Donc il faudra se poser les bonnes questions un jour.
07:51Vous pouvez toujours rêver, Jordan.
07:52Si vous espérez une mobilisation de la part
07:54de vos confrères ou des syndicats de journalistes,
07:56je pense que vous pouvez beaucoup rêver.
07:58Merci en tout cas d'avoir été en direct avec nous.