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00:00Bonjour à tous et bienvenue ce matin à l'heure des pros sur Europe 1 jusqu'à 9h30 et sur CNews jusqu'à 10h30.
00:07Je n'ai pas vu de factieux hier après-midi Place Vauban, je n'ai pas vu d'adversaires de l'État de droit ni d'opposants à la République ou de nostalgiques de la monarchie.
00:16J'ai vu quelques milliers, à priori moins de 10 000 sympathisants, militants de Marine Le Pen venus pour manifester leur soutien à leur leader et contester l'injustice que serait l'élimination de Marine Le Pen à l'élection présidentielle de 2027.
00:30Mais l'essentiel hier n'était pas là. Le rassemblement de Marine Le Pen ne change rien au paysage politique.
00:37En revanche, la candidature officieuse de Gabriel Attal à l'Elysée est le fait politique à retenir de ce dimanche.
00:46Il y a donc deux candidats déclarés du Bloc central, deux figures de la Macronie, abriguées la succession d'Emmanuel Macron.
00:54Edouard Philippe, enfant d'Alain Juppé, dont le président a eu la garde pendant trois ans.
00:59Gabriel Attal, enfant de la téléréalité, petit clash, petite phrase, qui part en campagne comme au concours à la Nouvelle Star, qui change chaque semaine de chanson et convoque ses fans dans les tribunes pour faire la claque et crier « Attal, président ! ».
01:14Edouard Philippe, Gabriel Attal, deux ailes non pas au sommet, mais au niveau de la mer, qui présagent une primaire de l'extrême centre à l'extrême centre.
01:23Edouard Philippe, Gabriel Attal, qui partagent tous les deux une hostilité XXL contre le Rassemblement national, au point de préférer Jean-Luc Mélenchon à Marine Le Pen, c'est leur droit.
01:34Deux candidats pour le Bloc central, en attendant Gérald Darmanin, et pourquoi pas Yael Brown-Pivet, qui a fait sienne cette Maxime de Jean-Claude Dusse.
01:43Oublie que t'as aucune chance. Vas-y, fonce, on sait jamais. Sur un malentendu, ça peut marcher.
01:48Bref, les mésaventures de Mme Le Pen allument et allumeront des ambitions. La campagne présidentielle a donc commencé ce dimanche.
01:58Il est 9h01, Chana Lusso.
01:599h, 9h30, l'heure des pros sur CNews et Europe 1.
02:11Bonjour Pascal, bonjour à tous.
02:12Donald Trump n'envisage pas de reculer sur les tarifs douaniers. Il faut parfois prendre un traitement pour se soigner, c'est ce qu'il a dit cette nuit à bord du Air Force One.
02:21C'est la seule façon de régler le problème, dit-il. Interrogé sur la possibilité de négocier une zone sans droit de douane avec l'Europe, Donald Trump reste inflexible et répond
02:31l'Europe a fait fortune sur notre dos et nous a maltraités.
02:34Un attentat terroriste islamiste déjoué en France. Trois individus âgés de 19 à 24 ans ont été mis en examen ces dernières heures.
02:42Deux d'entre eux ont été placés en détention provisoire. Ils voulaient commettre une attaque kamikaze sur le motel du Bataclan.
02:49Selon le Parisien, plusieurs cibles étaient envisagées. Un restaurant, une boîte de nuit ou encore un lieu appartenant à la communauté juive.
02:57Et puis une mère et son fils seront jugés aujourd'hui pour avoir agressé au moins trois soignants.
03:03Ça s'est passé la semaine dernière dans une clinique de Villeurbanne près de Lyon.
03:07Les deux accusés étaient venus avec un proche qui avait besoin de soins.
03:10Agacés par un temps d'attente trop long, ils s'en sont pris au personnel soignant, parfois physiquement.
03:15Ils en courent jusqu'à cinq ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende.
03:19Voilà pour l'essentiel de l'information. C'est à vous Pascal.
03:22Merci Chana Alousto.
03:24Elisabeth Lévy est arrivée sur ce plateau il y a quelques minutes.
03:27Elle nous a dit j'ai une bonne nouvelle, j'ai une extinction de voix.
03:32Cachez votre joie Pascal.
03:34Et cette auto-dérision qui est souvent d'ailleurs qu'on retrouve parfois d'un côté de l'échiquier plus que de l'autre,
03:40où cette lucidité je ne sais pas m'a fait de la peine.
03:42Non Elisabeth, nous avons besoin.
03:44Cachez votre joie.
03:46Non, nous avons besoin de votre voix.
03:48D'abord parce qu'elle est unique et parce que vous êtes un élément essentiel.
03:52Sinon de notre réflexion, au moins de notre discussion.
03:55Merci Pascal.
03:56Nous sommes avec Olivier Delagarde qui se rapproche, vous avez vu il est là depuis quelques jours.
04:01J'ai une mauvaise nouvelle pour vous.
04:03Vous avez de la voix ?
04:04J'ai de la voix.
04:05Notre ami Thomas Bonnet est là, vous me direz si vous partagez le fait politique du week-end
04:10et donc la candidature désormais acquise de monsieur Attal.
04:16Nous sommes également avec Jean-Paul Garraud, député européen du Rassemblement National.
04:21Vous nous expliquerez ce qu'est un assistant parlementaire et comment ça se passe aujourd'hui,
04:24ce que ça nous intéresse.
04:25Vous avez combien d'assistants parlementaires ?
04:27Alors c'est variable, moi j'ai trois assistants, trois collaborateurs.
04:30Vous avez un budget de combien ?
04:32Alors le budget est défini par le Parlement européen.
04:35Et donc dans cette enveloppe qui nous est accordée par le Parlement européen,
04:39qui est une enveloppe assez importante.
04:41Combien ?
04:42Si vous voulez un collaborateur en fonction de son ancienneté,
04:46c'est environ par collaborateur dans les 3 000, 4 000 euros.
04:51Donc le budget global est d'environ, pour une année, 100 000 euros.
04:58Donc chaque mois vous avez un budget de combien ?
05:02On pose toujours des questions simples.
05:05100 000 euros par an.
05:07Vous avez 100 000 euros et ça vous en faites ce que vous voulez.
05:10Si vous voulez un seul assistant, vous n'avez qu'un seul assistant.
05:13Oui, mais tout cela est défini avec le Parlement européen.
05:15Oui, mais vous faites ce que vous voulez.
05:17Si vous en voulez deux, vous en voulez deux, si vous en voulez un, vous en voulez un.
05:20C'est le principe même du contrat entre un collaborateur de député et son député.
05:25C'est quelque chose qui appartient au député, tout comme au niveau national.
05:28Donc vous avez une enveloppe de 100 000 euros par an.
05:31Environ.
05:32Environ, ça doit être précis.
05:34Je ne suis pas venu avec les chiffres.
05:36Oui, mais vous n'êtes pas venu avec les chiffres.
05:38C'est important.
05:40Donc 100 000 euros et vous en faites ce que vous voulez.
05:42Donc vous, avec ces 100 000 euros, vous avez combien d'assistants ?
05:44Trois.
05:45Et les trois travaillent pour le Parlement européen,
05:46ils ne travaillent pas pour le Rassemblement national à Paris.
05:48Mais attention, ce ne sont pas des fonctionnaires.
05:51Vous voyez ce que je veux dire ?
05:53L'homme politique, le député européen, ce n'est pas un fonctionnaire.
05:56L'assistant, ce n'est pas un fonctionnaire.
05:58Ils sont basés où ces gens-là ?
06:00Oui, j'ai compris.
06:01Ils sont basés où ces gens-là ?
06:03Ils sont basés où ces trois assistants ?
06:05Bruxelles.
06:06Ils sont basés à Bruxelles.
06:07Aucun n'est à Paris.
06:08Il est possible d'avoir aussi un assistant parlementaire local.
06:11C'est possible aussi.
06:12Donc ces trois que vous avez sont à Bruxelles.
06:15Donc il faut se loger à Bruxelles.
06:17C'est peut-être des gens que vous avez pris de Paris ou d'ailleurs
06:19et qui sont allés s'installer à Bruxelles.
06:21Oui, tout à fait.
06:22Il faut trouver un appartement.
06:24Tout ça, c'est avec eux.
06:26Ce n'est pas vous qui payez.
06:27Complètement.
06:28Et d'ailleurs, l'enveloppe en question ne passe pas par les finances du député lui-même.
06:33C'est-à-dire que c'est le Parlement qui gère ?
06:35C'est le Parlement.
06:36C'est un contrat qui s'établit, c'est le Parlement qui le gère.
06:38Avec le Parlement.
06:39Complètement.
06:40Mais bien sûr, c'est pour ça que je vous pose des questions.
06:42Parce que c'est le fond du problème naturellement concernant le sujet de l'affaire.
06:47Parce que ce serait très important de revenir sur le fond du dossier.
06:50Mais on en parlera tout à l'heure parce que c'est intéressant aussi
06:52puisque visiblement, vous ne voyez pas la même chose que la justice.
06:56Georges Fenech.
06:57Je précise que nous le connaissons bien.
06:59C'est un ancien magistrat.
07:00Bien sûr.
07:01Ancien magistrat quand même.
07:02Oui.
07:03Vous ne l'avez pas dit.
07:04Je vais le dire.
07:05C'est important.
07:06Vous savez qu'il y a plein de choses que je n'ai pas dites depuis 9 heures.
07:08C'est important.
07:09Georges Fenech.
07:10Mais j'ai vu d'ailleurs que le magistrat sans doute le plus connu d'Italie
07:15a fait des causes pour Marine Le Pen.
07:18Alors qu'il n'y a pas de lien avec le Rassemblement national.
07:22Mais il n'y a d'autre voix de juriste en France.
07:24On voit Lenoir, Jean-Richard Huttel qui sont très dangereux et licieux.
07:27Il n'y a pas qu'en Italie.
07:28Parce que sur le fond, ça sera très important.
07:30J'ai bien compris sur le fond.
07:31Joachim Lefloquimade est avec nous, bien évidemment.
07:35On aurait pu parler.
07:36Quelle est à votre avis l'information la plus importante du week-end ?
07:39De ce week-end ?
07:40Oui.
07:41L'information c'est...
07:42Les motards.
07:43Non.
07:44ZFE.
07:45Non.
07:46Mais non.
07:47C'est là que vous êtes déconnecté du public.
07:49C'est le soleil, cher ami.
07:50Mais on n'en parlera pas.
07:51Vous avez bronzé, effectivement.
07:52Je ne sais pas si j'ai bronzé, mais il fait beau.
07:53Alors, on salue tous les gens qui sont peut-être en vacances.
07:57Parce qu'il y a vacances cette semaine.
07:58Toute la semaine, il va faire beau en plus.
07:59Oui.
08:00Vous serez un bon présentateur vidéo.
08:03Bon.
08:04Donc, il y a beaucoup de gens qui nous écoutent, qui vont être au soleil.
08:06Il y en a même qui sont en vacances.
08:07Je sais qu'Aix-Marseille est en vacances.
08:09Les académies de Nantes, je crois, également sont en vacances.
08:11Donc, la zone B est en vacances.
08:13Donc, on salue tous ceux qui sont en zone B.
08:14Et puis, il y a peut-être des grands-parents qui sont avec leurs enfants.
08:16Ils sont tranquilles.
08:17Parce que les enfants ne sont pas dans le jardin.
08:19Et on les salue, bien évidemment.
08:21Alors, la bataille des chiffres hier.
08:23Je ne suis pas sûr que ce soit l'essentiel.
08:24La bataille des chiffres pour les meetings.
08:26Et notamment Place Vauban.
08:28Il y avait sans doute moins de 10 000 personnes.
08:30Il n'y avait pas beaucoup de monde.
08:32Mais je voudrais qu'on écoute les uns.
08:35Je crois que c'est M. Bardella qui prend la parole sur la bataille des chiffres.
08:41Vous êtes plus de 10 000.
08:4310 000 !
08:45Au dernier comptage, mes amis.
08:48Nous avons rassemblé, depuis ce matin,
08:528 853 personnes !
08:57Ambroise Méjean.
08:58Qui était ce... ?
08:59Ambroise Méjean, qui était autrefois le patron des Jeunes avec Macron.
09:03Et qui est désormais secrétaire nationale déléguée du parti Renaissance.
09:08D'accord.
09:09Lui, effectivement, n'était pas avec Marine Le Pen.
09:11Bien évidemment.
09:12Il faut le préciser.
09:14Comme on a vu l'un derrière l'autre.
09:17Donc, il y avait à peu près le même nombre de personnes.
09:19Mais ce qui est marrant, et ça c'est une réflexion sur le fond,
09:21on n'arrive plus à rassembler beaucoup de gens dans la rue.
09:24Je voyais, par exemple, une manifestation dans les années 80 pour Énergie.
09:27Bon, il y avait 3-5 000 personnes.
09:29Aujourd'hui, ça ne serait plus possible.
09:31Élisabeth Lévy.
09:32Justement, moi, c'est ça qui m'a frappé.
09:34On avait annoncé, y compris moi, un grand week-end politique.
09:36Les trois France-France face à face.
09:38Et même la quatrième avec celle des ZFE.
09:41Moi, je suis allée voir la manif des ZFE.
09:44Et en fait, ce n'est pas seulement le soleil,
09:46mais c'est l'autre France, la majorité écrasante,
09:50qui donne l'impression de regarder tout ça de très loin.
09:54Et il me semble que s'il y a une menace sur la démocratie,
09:57en tous les cas sur la politique, c'est ça.
09:59C'est ce sentiment d'éloignement des gens du collectif.
10:02Mais sur tous les sujets.
10:03Je vous répète, Énergie, c'est un bon exemple.
10:05Oui, absolument.
10:06Énergie dans les années 80 pour les radios libres.
10:08Là, par exemple, C8 a fermé.
10:10Personne n'est descendu dans la rue.
10:12Énergie, il y a donc en 1981 ou 1982,
10:16vous aviez 300 000 personnes avec Max Boissigny et Dalida
10:20dans la rue en 81 ou 82 ou 83, je ne sais plus,
10:24pour manifester contre la fermeture d'Énergie.
10:26Donc, la société a changé.
10:28Après, il y a une bascule, c'est les gilets jaunes.
10:29Les gens qui manifestent au moment des gilets jaunes,
10:31ce sont des personnes qui, pour la grande majorité,
10:33n'ont jamais manifesté.
10:34Thomas Bonnet.
10:35L'accueil qu'ils ont eu, que ce soit l'accueil médiatique,
10:37le traitement médiatique qui a été réservé aux gens
10:39qui ont manifesté avec les gilets jaunes,
10:40a été quand même assez terrible pour eux.
10:42Et le traitement aussi policier,
10:44la manière avec laquelle on a encadré ces manifestations,
10:46a sans doute dissuadé beaucoup de personnes.
10:48Jean-Paul Garon, vous y étiez hier,
10:49il n'y avait pas grand monde, c'est vrai.
10:50Ah non, je ne suis pas d'accord avec vous,
10:52parce que d'abord, on a organisé cette manifestation en 5 jours.
10:55En 5 jours, on a eu environ 10 000 personnes,
10:58ce qui est quand même assez considérable.
11:00On a eu 25 000 adhésions à ce jour,
11:0225 000 adhésions nouvelles au Rassemblement National,
11:04ce qui est quand même considérable aussi.
11:06Donc, on a des chiffres considérables,
11:08où cela montre quand même un mouvement de fond.
11:11Alors, tout le monde ne pouvait pas venir à Paris,
11:13c'est compliqué de venir à Paris quand on est en province aussi.
11:16La région parisienne n'est pas la plus favorable
11:18au Rassemblement National non plus.
11:20Donc, si vous voulez, on est quand même...
11:22Alors, 10 000 personnes à Paris, c'est quand même pas beaucoup.
11:26Et c'est pour ça que moi, je ne suis pas complètement d'accord
11:28avec ce que vous disiez tout à l'heure,
11:30quand vous disiez que la campagne présidentielle a commencé.
11:33Je pense que oui, chez les candidats potentiels,
11:36chez Gabriel Attal, ok.
11:37Chez les Français, pas du tout.
11:38Ah oui ?
11:39Non, mais là, vous avez raison.
11:40Pas du tout.
11:41Non, mais vous avez raison.
11:42On n'est pas du tout dans le...
11:43Et d'ailleurs, les différents sondages,
11:44on va peut-être en parler,
11:46mais de voir d'ailleurs que, finalement,
11:48Jordan Bardel a fait le même score que Marine Le Pen.
11:50Les intentions de vote ne bougent pas d'un millimètre.
11:54On a l'impression d'être dans une situation totalement figée pour le moment.
11:58Mais vous avez parfaitement raison.
11:59Et à deux ans de la présidentielle, un sondage,
12:01il faut prendre ça avec beaucoup de recul.
12:03Écoutons Marine Le Pen sur l'émotion hier,
12:05et sur ce qui a été foulé au pied, selon elle.
12:11D'être à nos côtés pour défendre
12:13ce que cette décision a foulé au pied,
12:15et auquel je tiens par-dessus tout,
12:18mon peuple, mon pays et mon honneur.
12:24Un merci affectueux pour votre courage,
12:27votre ténacité, votre générosité.
12:30Vous êtes formidables.
12:32Vous êtes formidables !
12:35Mme Le Pen qui est revenue sur l'origine du procès et l'instruction.
12:38Là, vous allez pouvoir nous dire, M. Garraud,
12:40et je rappelle que vous êtes député du RNE et ancien magistrat,
12:45comme l'a dit Georges,
12:46vous allez nous dire ce que vous pensez de cette intervention
12:48sur le fond de Mme Le Pen.
12:51Si l'origine de ce procès fut politique,
12:55l'audience d'une partialité affolante le fut également.
13:01Tout comme l'instruction confiée à une magistrate
13:04du syndicat de la magistrature.
13:06Et enfin, bien sûr, le jugement
13:08dont l'argumentation a presque fait l'unanimité
13:12contre elle des juristes sérieux.
13:15C'est pourquoi il faut arrêter de nous reprocher
13:18de critiquer une décision de justice.
13:21Ce n'est pas une décision de justice !
13:24C'est une décision politique !
13:28Bon, M. Garraud, cette phrase-là choque l'espace médiatique.
13:32C'est-à-dire que l'idée que Mme Le Pen remette en cause
13:35une décision de justice,
13:37la taxe dans l'espace médiatique
13:40pour une factieuse, pourquoi pas,
13:42pour une remise en cause de l'état de droit,
13:44pour une trumpiste, etc.
13:46Quelle est votre réponse à cela ?
13:49D'abord, ce n'est pas une critique de la justice en général.
13:52Je dois bien le dire.
13:54Il y a évidemment d'excellents magistrats,
13:56je le sais, nous le savons d'ailleurs,
13:57pour avoir exercé pendant longtemps.
13:59C'est une critique, en réalité, de cette décision.
14:02Et il n'est pas interdit de critiquer une décision de justice.
14:05Pourquoi cette décision est critiquée ?
14:07Pour de très nombreuses raisons.
14:09Parce que d'abord, ce procès, si vous voulez,
14:12porte sur des faits qui sont très anciens,
14:142004, 2015, les faits.
14:16À une époque où les règles d'aujourd'hui...
14:18Non, mais excusez-moi, les règles d'aujourd'hui,
14:20les règles du Parlement d'aujourd'hui,
14:22ne sont pas les règles de l'époque.
14:23Non, mais on juge des gens.
14:25On peut venir vous chercher demain, peut-être,
14:27dans 20 ans, sur ce que vous avez dit aujourd'hui.
14:29Enfin bon, ou fait aujourd'hui.
14:31Ce qui est quand même un vrai problème.
14:32Tous les jours, personnellement, qu'on vient me chercher.
14:34Ensuite, l'instruction a été menée à charge.
14:36Alors ça, c'est intéressant.
14:37Quand vous dites que l'instruction a été menée par...
14:40C'est une seule personne qui a mené l'instruction ?
14:42Oui, un juge d'instruction.
14:43Et donc, c'est une personne issue du syndicat de la magistrature.
14:45Ça, c'est avéré, ce qu'elle dit.
14:47C'est avéré.
14:48D'après les informations qui ont été réunies,
14:51elle viendrait donc du syndicat de la magistrature.
14:53Et là, il est vrai qu'on a un vrai problème
14:55avec le syndicat de la magistrature.
14:56Mais ce n'est pas le juge, c'est l'instruction.
14:58Non, mais d'accord.
14:59Mais le syndicat de la magistrature est quand même un syndicat
15:02relativement ancien, très virulent, très idéologique, on le sait,
15:06qui a mené à voter pour des candidats à la présidentielle de gauche,
15:10qui a participé à la fête de l'Humanité,
15:12qui participe avec l'FI, etc.
15:14Ce sont aussi des magistrats.
15:15Et le jugement ?
15:16Ça pose quand même un problème.
15:17Et le jugement ?
15:18Ce qui construit le dossier, c'est le juge d'instruction.
15:22Donc si vous avez un juge d'instruction étiqueté quand même à l'extrême-gauche,
15:25c'est quand même un peu problématique.
15:26Je comprends M. Garraud, mais ce que vous me dites, c'est que...
15:28Pour démontrer le système.
15:29Parce que ce qui est reproché, c'est d'avoir mis en place un système frauduleux.
15:31Un système frauduleux.
15:33Ensuite, vous avez une audience.
15:34Cette audience, au cours de l'audience,
15:36moi j'ai le sentiment que les choses étaient déjà faites avant même les débats.
15:41Si vous voulez, peut-être même le jugement a été rédigé avant même la fin des débats.
15:45Et sur cette conduite de l'audience...
15:49Sauf que pour le modem...
15:50Et ensuite, il y a la motivation.
15:51Sauf que pour le modem, visiblement, c'est la même chose.
15:53Oui, il n'y a pas que le modem.
15:54La fonction est la même.
15:55Donc ce n'est pas forcément contre le Rassemblement National,
15:57puisque le modem est la même chose.
15:58Et on me dit que d'autres pourraient être...
16:01Exactement, pourraient être concernés de la même manière.
16:04C'est d'ailleurs...
16:05Parce que le législateur a mis ses peines d'inégibilité dans la loi.
16:10Et la magistrate, en l'occurrence Mme de Pertuis,
16:13parce qu'elle a appliqué simplement la loi ou pas,
16:14moi je ne peux pas...
16:15C'est d'ailleurs la même magistrate.
16:16...le dire aussi clairement.
16:17C'est d'ailleurs la même magistrate.
16:18Mais encore une fois, il n'y a pas de procès personnel à faire.
16:21Franchement...
16:23Mais c'est la même magistrate qui a instruit le dossier du modem
16:27et qui a présidé l'audience.
16:29Et ça, par exemple, ce n'est pas bien ?
16:31Moi, je trouve ça plutôt logique.
16:32Ça veut dire qu'elle connaît...
16:33De l'extérieur, quand on me dit ça, moi je dis au moins c'est plutôt logique.
16:36C'est-à-dire qu'elle connaît un sujet.
16:38Au moins, elle connaît ce sujet.
16:39Elle a instruit un dossier réuni des charges à l'encontre des personnalités du modem,
16:44dont d'ailleurs le nouveau...
16:45Enfin, le Premier ministre.
16:46Oui.
16:48Donc, elle a démontré un système mis en place par le modem, a priori,
16:52puisqu'elle a réuni des charges qui ont abouti à un jugement de première instance.
16:55Ça vous choque, ça, Georges Fenech, ou pas ?
16:57Est-ce que c'est choquant ?
16:58Ça a été relaxé.
16:59Est-ce que c'est choquant ?
17:00Tout me choque dans cette affaire.
17:01D'accord.
17:02Mais ça, ça vous choque précisément ?
17:03Oui.
17:04D'accord.
17:05Alors, la dernière chose qui m'intéresse, c'est que...
17:07Ce que vous dites ce matin, ce que dit Madame Le Pen également,
17:09c'est qu'elle défend sa position.
17:11C'est-à-dire que la prochaine fois, en 2027, ça sera la même défense,
17:15et les mêmes causes produisent les mêmes effets.
17:18C'est-à-dire que si c'est la même défense et que le jugement est le même, ben...
17:22Mais quand on est innocent...
17:23Mais j'entends bien.
17:24Quand on est innocent...
17:25Mais j'entends ce que vous dites.
17:26Mais j'entends parfaitement ce que vous dites.
17:27Mais comment...
17:28Monsieur Prot, en appel, le taux de réformation des jugements des tribunaux en appel, il existe.
17:3630 à 40.
17:37D'ailleurs, ce même tribunal qui vient de condamner Marine Le Pen
17:42avait innocenté, dans une affaire précédente, un ancien ministre socialiste, Monsieur Dussopt,
17:47et la Cour d'appel a contredit le tribunal et a condamné le ministre.
17:51Donc la défense sera la même.
17:53L'innocence, c'est l'innocence.
17:55Bien sûr.
17:56J'entends.
17:57Mais attendez.
17:58La défense ne va pas forcément être la même dans la mesure où on a maintenant un jugement.
18:01Et dans ce jugement, il y a des motivations.
18:04Et je peux vous dire que les motivations de ce jugement sont très contestables.
18:08Notamment, premièrement, sur, évidemment, l'exécution provisoire.
18:12Ce jugement...
18:13Enfin, moi, j'ai jamais vu ça.
18:14J'ai 30 ans de carrière dans la magistrature.
18:15J'ai jamais vu ça.
18:16Ce jugement est motivé sur le fait que, dans l'hypothèse où Marine Le Pen se présenterait
18:22à la candidature à l'élection présidentielle, et dans l'hypothèse où elle serait élue,
18:26à plus forte raison, présidente de la République, il faut l'en empêcher.
18:30Et donc, il faut mettre en place l'exécution provisoire.
18:33Donc, dès la première instance, nous n'obstons, comme on dit, appel.
18:37C'est-à-dire qu'on a un présumé innocent qui se retrouve avec une condamnation à mort politique immédiate.
18:42Moi, si vous voulez, ça me choque.
18:44Ensuite, le deuxième point...
18:45J'en arrête là, mais le deuxième point qui me choque aussi, c'est que vous allez avoir...
18:50Donc, première instance et appel, vous allez avoir trois magistrats,
18:54trois magistrats qui vont décider de l'avenir d'une candidate à l'élection présidentielle,
19:01la candidate favorite, qui vont décider, donc, de l'avenir du pays.
19:04Disons les choses comme ça.
19:06On peut ajouter aussi la mention de l'euroscepticisme du RN, comme ça.
19:09Oui, et deuxième point...
19:10Elisabeth Lévy.
19:11Non, mais, excusez-moi, dans la modification...
19:13Une petite remarque, pardon.
19:14Elisabeth Lévy.
19:15Quand vous dites qu'elle est innocente, je comprends bien ce que vous voulez dire,
19:19c'est ce qui a été défendu.
19:20Vous avez reconnu les faits pour l'essentiel, c'est-à-dire que des assistants pouvaient travailler là ou là,
19:25mais vous pensez, dans votre défense, et je le comprends tout à fait,
19:30qu'il ne constitue pas une infraction.
19:31Oui.
19:32Simplement, le fait de répéter tout le temps que je suis innocente
19:35est utilisé, non seulement par le tribunal et par vos adversaires,
19:40pour dire qu'ils sont dingues, qu'ils sont dans le déni du réel.
19:43La réalité, c'est que c'est sur l'appréciation des faits qu'il y a une vraie divergence.
19:48C'est pour ça que je veux...
19:49Parce que le débat sur l'exécution provisoire a occulté, en quelque sorte, le fond, au niveau médiatique.
19:55Sur le fond, il faut bien que les gens comprennent que personne ne s'est mis de l'argent dans les poches.
20:00Ils l'ont compris, je vous assure, on en parle matin.
20:02Mais si, ils l'ont compris.
20:03C'est pas si évident, surtout quand vous avez M. Attal ou M. Urvoas,
20:08ancien ministre de la Justice, qui dit que Marine Le Pen n'est pas victime.
20:10Elle est coupable, alors qu'elle est présumée innocente, etc.
20:13Pour un ancien ministre de la Justice, on fait prédominer des considérations politiques.
20:17Je pense que les uns et les autres ont très bien compris cette affaire.
20:22Pariez toujours sur l'intelligence des gens.
20:24Oui.
20:25Mais bien sûr, ils ont très bien compris.
20:27Ils ont très bien compris que cette affaire peut avoir, effectivement, une certaine importance.
20:33Moi, j'ai dit que c'était une affaire souvent de corps de cul,
20:36que ça ne nécessite pas d'empêcher un candidat à la présidentielle.
20:41Je le dis pour Jean-Luc Mélenchon, je le dirai pour tous les autres.
20:44Ils ont très bien compris que c'est globalement une affaire qui n'est pas de la plus importante,
20:49de savoir si un assistant parlementaire a travaillé exclusivement pour le parti ou pour le Parlement européen,
20:56et qu'effectivement les frontières sont poreuses, bien évidemment.
21:00Ils ont très bien compris tout ça, je vous assure.
21:04Après, tu as une machine médiatique, vos adversaires politiques disent
21:08que vous avez détourné de l'argent, c'est de bonne guerre.
21:10Détournement public, c'est de bonne guerre.
21:12Ce qui me frappe chez Marine Le Pen, c'est que dès l'extrême-centre à l'extrême-gauche,
21:17tout le monde a toujours la même analyse.
21:18C'est ça qui est drôle, d'ailleurs.
21:20Et en dehors même de la politique.
21:22Parce que vous allez peut-être avoir le pouvoir, c'est-à-dire que les gens vous ciblent
21:28et ne veulent pas que le Rassemblement national ait le pouvoir.
21:324 ans d'emprisonnement.
21:34Oui, mais attendez, la crise sur Nicolas Sarkozy a été extrêmement rude,
21:41avec une absence de preuves, a priori, dans le dossier.
21:45Moi, j'ai eu des assistants parlementaires.
21:47Il n'y a pas de fiche de poste.
21:49Oui, sans doute.
21:51C'est le parlementaire qui définit le travail de son assistant.
21:54Oui, c'est normal.
21:56C'est ça que vous devez comprendre.
21:58Mais on le comprend.
22:00Mais les gens, il y a un règlement quand même au niveau du...
22:02Non, non, non.
22:04Oui, mais je ne voudrais pas qu'on rentre dans le règlement du Parlement européen.
22:07On va faire fuir tout le monde.
22:09Non, non, mais je ferme la porte.
22:11Le règlement existe et il a changé 20, 30 fois.
22:15Entre 2004, le début des faits, la fin des faits 2015,
22:19et aujourd'hui, ce n'est plus du tout le même.
22:21Ce qui est vrai aujourd'hui n'était pas vrai.
22:23Et pourtant, on le fait reprocher.
22:25Le carillon, le célèbre carillon.
22:27Est-ce qu'il est en vacances ou pas ?
22:29Non, parce que je n'ai pas encore les vacances scolaires.
22:31Est-ce que vous partez en vacances, d'ailleurs, la semaine prochaine ?
22:33Est-ce que vous n'étiez pas parti en février ?
22:35Non, je n'étais pas parti en février, je m'accroche.
22:37Et là, vous allez encore envoyer votre épouse avec les enfants sans vous ?
22:39Non, non, non.
22:41Oui, alors, une semaine, elle va partir sans moi
22:43et ensuite, je vais la rejoindre.
22:45Donc, je vais prendre une petite semaine de vacances.
22:47Bon, tout va bien ?
22:49Vous avez passé un beau week-end ? Vous avez pris le soleil un peu ?
22:51Oui, on est allé voir Alex Lutz
22:53en spectacle avec Anissa, c'était super.
22:55Ah oui, parce que maintenant, vous allez avec Anissa
22:57le week-end ?
22:59Oui, c'est ma deuxième femme, vous savez bien.
23:01Ah !
23:03Ça se coupe, ça !
23:05Oui, ça s'éteint.
23:07Et alors, le programme,
23:09le programme, chers camarades ?
23:11Je ne sais pas si vous connaissez Fluide Glacial.
23:13Est-ce que vous avez déjà lu Fluide Glacial ?
23:15Je disais ça quand j'étais enfant.
23:17Il fait de ses 50 ans, figurez-vous.
23:19Ça ne m'étonne pas, mais c'était
23:21très offensif, Fluide Glacial.
23:23Exactement, donc on va parler de ses 50 ans.
23:25Gotlib.
23:27C'était Gotlib.
23:29Il est 9h23, on va marquer une pause.
23:319h30.