Regardez L'édito d'Etienne Gernelle du 07 avril 2025.
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00:00Il est 7h17, l'édito d'RTL Matin avec vous Etienne Jarnel, directeur du Point, ce dimanche
00:08ressemblait donc à un dimanche en campagne avec un rassemblement de la gauche, un meeting
00:11de Marine Le Pen, un autre de Gabriel Attal, bon ça y est la campagne pour 2027 est lancée
00:15on y est.
00:16Oui, manifestement c'est parti, alors ça va peut-être en choquer certains, mais c'est
00:19pas plus mal.
00:20En général, vous savez, il est de bon ton de trouver indécent ce qu'on appelle la
00:23popole, c'est-à-dire les jeux d'ambition personnelle, d'écurie, mais il est aussi
00:28sain que se reforment des vraies options politiques.
00:31Alors hier, on a vu Marine Le Pen s'agiter plus ou moins droitement pour sauver sa candidature,
00:36on a vu Gabriel Attal lancer sa propre candidature, sans vraiment le dire, lors du meeting de
00:41renaissance à Saint-Denis, attaquant le RN d'ailleurs avec un discours qui avait des
00:45accents d'un deuxième tour de présidentielle, vous savez, c'était la démocratie, etc.
00:50On a vu LFI organiser une contre-manifestation avec les Verts, mais, et c'est très intéressant,
00:55sans l'EPS, qui prend son temps, et dont les contributions pour son congrès ont été
01:00déposées samedi, c'est-à-dire en fait les professions de foi des candidats, les affinités
01:04se dessinent, la poussière soulevée par la dissolution commence à retomber, et c'est
01:09plutôt une bonne nouvelle !
01:10Oui, c'est-à-dire, on n'avait pas complètement l'impression que la politique avait disparu
01:13non plus.
01:14Oui, mais je ne suis pas tout à fait d'accord, la dernière campagne présidentielle en 2022
01:18a été soufflée par l'invasion de l'Ukraine, elle n'a quasiment pas eu lieu, pensez qu'à
01:23Noël 2021, Emmanuel Macron se demandait encore quel thème de campagne il pourrait bien choisir,
01:28il n'en a pas eu besoin, et puis après on a eu des législatives qui n'ont pas donné
01:32de majorité, la suite a été globalement de la navigation à vue, jusqu'à la dissolution,
01:37et le cafarnaum que l'on sait, avec des postures, des réactions de court terme, des
01:42alliances de court terme, mais peu de vision discernable de l'avenir, et puis vous le
01:46savez Emmanuel Macron a longtemps concentré toutes les critiques, et puis c'est normal,
01:51mais il n'est plus l'enjeu désormais, il s'est un peu auto-dissout, il ne peut plus
01:55se représenter, et maintenant il va falloir que chacun propose une voix.
01:59Bon, alors moi je vais vous dire, j'ai regardé tous les discours, toutes les interventions,
02:02j'ai passé mon après-midi à ça hier, et je me suis quand même posé une question,
02:05je me suis demandé si ce dimanche poétique n'était pas très déconnecté des préoccupations
02:09des français, c'était plus ambiance barbecue, on ne sentait pas une grande tension quand même.
02:13Oui, alors ça c'est pas faux Thomas, par exemple vous n'aurez pas compris, en suivant
02:16les meetings d'hier, comment on allait faire pour réduire le déficit à 5,4% du PIB cette
02:21année, et à 4,6% l'an prochain, tout en consentant un effort historique pour la défense,
02:27et malgré les conséquences de la guerre commerciale trumpienne, qui sera peut-être
02:32elle-même un choc historique.
02:33Alors tout ça est indiscutable, mais disons d'abord que le bal des ambitions a le mérite
02:37d'exister, c'est aussi le luxe des démocraties, et surtout que la perspective de 2027 va peut-être,
02:44l'espoir fait vivre, obliger les ambitieux à articuler, osons les grands mots, une pensée.