• il y a 8 mois
Regardez L'édito d'Etienne Gernelle du 10 avril 2024 avec Etienne Gernelle.

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Transcription
00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 RTL Matin
00:06 Il est 7h17, bonjour Etienne Jarnel.
00:09 Bonjour à tous.
00:10 Ce matin vous nous parlez de Bruno Le Maire, le ministre qui selon vous ne ferme pas sa gueule et ne démissionne pas.
00:14 Oui, vous connaissez cette phrase culte prononcée par Jean-Pierre Chevènement, alors ministre de l'Industrie de la Recherche.
00:20 C'était en 1983, un ministre, ça ferme sa gueule, si ça veut l'ouvrir, ça démissionne.
00:27 Alors ce qu'on raconte un peu moins souvent, c'est le contexte de cette phrase, qui est quand même assez cocasse.
00:32 1983 c'est le tournant de la rigueur. Mitterrand, après avoir bien vidé les caisses depuis 1981,
00:39 décide de serrer la vis parce que la France n'est plus solvable.
00:42 Et Chevènement, qui appartient plutôt à l'aile gauche du gouvernement, n'est pas content.
00:47 Il ne dit rien donc, mais finira par démissionner.
00:51 Eh ben, Bruno Le Maire, c'est très exactement l'inverse.
00:55 Alors pourquoi dites-vous cela ? Expliquez-nous.
00:57 D'abord, parce que contrairement à Chevènement, c'est précisément parce qu'il n'y a pas de tournant de la rigueur,
01:02 en tout cas pas suffisant à ses yeux, que Le Maire s'agace, s'énerve.
01:06 Et c'est l'inverse parce que Le Maire, lui, ne la ferme pas.
01:10 Alors ça fait longtemps qu'il fait entendre une petite musique différente sur la dette.
01:14 Il l'a même exposée dans un livre, "La Voix Française", publié en mars chez Flammarion,
01:18 dans lequel il consacre tout un chapitre au désendettement.
01:22 Et là, il plaide ouvertement pour des mesures d'économie plus profondes,
01:25 et une loi de finances rectificative, ce dont Macron ne veut pas entendre parler,
01:29 à Tal non plus d'ailleurs. Bref, ça chauffe très fort.
01:33 Ah ben alors, on se régale. Expliquez-nous tout ça, racontez-nous.
01:36 L'insistance de Le Maire exaspère le chef de l'État, qui répète,
01:39 entre nous c'est ahurissant, qui répète qu'on n'a pas un problème de recettes,
01:43 qu'on a un problème de recettes, mais pas de dépenses.
01:46 Certains conseillers de l'exécutif jugent même que ce serait la faute de Le Maire
01:50 de ne pas faire attention et focaliser sur les finances publiques,
01:53 ce serait, selon eux, anxiogène. On peut penser aussi que c'est plutôt la dette elle-même
01:57 qui est anxiogène. Bref, en conséquence, le ministre a été prié
02:01 de ne pas s'exprimer dans les médias sans autorisation.
02:04 Autrement dit, il faudrait qu'il ferme son clapet.
02:06 - Bon, Bruno Le Maire ne va pas démissionner ?
02:08 - Ah, ce serait une petite bombe, il y a les européennes,
02:10 et avant cela, dans quelques semaines, les verdicts des agences de notation
02:13 nous disent, et Sondage en nous pose, alors, on voit mal Le Maire faire ça.
02:17 Après, on ne sait pas, et qui sait, si Macron, qui a déjà été tenté
02:21 de l'écarter lors de précédents remaniements, ne voudra pas le démissionner lui-même,
02:26 sauf qu'évidemment, ce n'est pas là le meilleur moyen de l'obliger à la boucler.
02:30 - En effet, merci beaucoup Etienne Gernel.
02:32 - Merci. - Merci.
02:33 [SILENCE]