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Regardez L'édito d'Etienne Gernelle avec Etienne Gernelle du 18 novembre 2024.

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Transcription
00:00RTL Matin
00:04L'édito de RTL Matin, c'est avec Etienne Gernet, le directeur du Point.
00:07Alors Etienne, certes, il y a quelques heures, les Américains ont autorisé, en tout cas si l'on en croit à certains médias américains,
00:13ont autorisé l'Ukraine à utiliser des biciles longues portées en Russie.
00:17Et pourtant, et pourtant, le week-end aurait été bien compliqué à tout point de vue pour les Ukrainiens,
00:21aussi bien sur le front militaire que sur le front diplomatique,
00:25avec une Europe, mais alors, qui tire dans tous les sens. Bref, ça sent le Russie.
00:29Oui, vous savez, c'est terrible ces moments où même les bonnes nouvelles ont un goût d'amertume.
00:33Elle a été attendue impatiemment à Kiev, la décision de Joe Biden,
00:37d'autoriser l'usage de ces fameux missiles A-T-A-C-M-S,
00:41pour frapper la Russie en profondeur. Et en même temps, elle est terrible cette décision,
00:45parce qu'elle intervient trop tard, bien tard, trop tard.
00:48Et puis, rappelons-le, au cas par cas, comme toujours,
00:51les décisions en faveur de l'Ukraine, c'est trop peu, trop tard.
00:54Vous voulez dire que ça ne changera pas la donne ?
00:57Ça ressemble plutôt à une tentative désespérée de permettre à l'Ukraine
01:01de garder ses positions, notamment dans la région de Kursk,
01:04de conserver un semblant de statu quo.
01:07Avant l'arrivée de Trump à la Maison Blanche,
01:10cette décision de Joe Biden, elle est un double aveu, en fait.
01:12L'aveu d'un soutien trop mou jusqu'ici,
01:15et l'aveu d'un semi-lâchage qui est imminent.
01:17Parce que pour le reste, en Europe, l'ambiance est clairement à l'abandon.
01:21Alors, l'ambiance à l'abandon d'Europe, là, j'imagine que vous évoquez le coup de fil
01:24du chancelier allemand Olaf Scholz à Vladimir Poutine,
01:27qui a fait beaucoup, beaucoup parler.
01:28Et oui, entre autres, oui.
01:29Ce qui est frappant, c'est qu'au lendemain de cette conversation téléphonique,
01:33c'était vendredi, le Kremlin a lancé sur Kiev une pluie de bombes,
01:37l'une des plus grandes attaques aériennes de cette guerre.
01:40La réponse d'un homme comme Vladimir Poutine à la manifestation de faiblesse,
01:44c'est la démonstration de force.
01:47C'est incroyable que les Européens n'aient toujours pas compris
01:50la psychologie de cet homme qui tient plus du caïd mafieux que du chef d'État.
01:54Les Européens qui sont toujours très divisés.
01:57Regardez, Scholz est en train de flancher,
02:00et puis l'autre grand d'Europe, c'est la France, ne bouge pas.
02:03Emmanuel Macron était ces derniers jours en Argentine.
02:05Alors, rien à dire, c'est très bien.
02:07Et puis, il a eu raison de rendre hommage,
02:10comme il l'a fait aux victimes de la dictature argentine.
02:13Mais la menace directe de dictature, c'est en Europe, c'est la dictature russe.
02:18Si on n'avait pas l'intention d'abandonner l'Ukraine,
02:20enfin, on ferait des conférences spéciales entre Paris et Berlin.
02:23On ferait des annonces de nouvelles livraisons d'armes.
02:26On se bougerait.
02:27C'est ça qui vous gêne, c'est qu'il ne se passe pas grand-chose ?
02:29Il ne se passe rien depuis dix jours,
02:31depuis que Trump est revenu à gagner l'élection présidentielle américaine.
02:36Tout cela n'est ni courageux, ni même avisé,
02:38parce que tous ceux qui, secrètement, sont soulagés à la perspective d'un accord
02:43devraient réaliser que celui-ci, en Ukraine,
02:45reposerait sur la garantie d'un président américain
02:48qui est probablement le moins fiable de l'histoire.
02:50Bref, il n'est pas beau à voir ce spectacle de la résignation.
02:54Bon, on n'est que lundi, c'est la suite marge de progression.

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