Maud Bregeon (Ensemble) et Jean-Philippe Tanguy (RN) étaient les invités de BFM Politique du dimanche 6 avril.
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00:00Deux visions de la France, à mes côtés justement, Maude Brejon. Bonjour, vous êtes députée Ensemble pour la République, ancienne porte-parole du gouvernement, Jean-Philippe Tanguy, bonjour, merci d'être avec nous, députée du Rassemblement National.
00:12Alors, on va voir vos deux visions, vos positions sur les différents sujets qui nous concernent, mais comme tout bon débat, ça va commencer par un tirage au sort.
00:20Pour savoir qui va députer, Jean-Philippe Tanguy, Maude Brejon, j'ai la pièce dans les mains, pile, face, qu'est-ce que vous préférez, Maude Brejon ?
00:27Allez, et bien c'est face, ça sera donc pour Jean-Philippe Tanguy, je suis désolé, on va commencer comme ça, et puis bien sûr un temps de parole qui est contrôlé en régie notamment par Sylvain, notre rédacteur en chef, pour que ce débat se fasse dans les meilleures conditions et également d'égalité.
00:43On le disait, un grand rassemblement qui a amorcé évidemment cette semaine politique, rassemblement dans le septième arrondissement auquel appelle le Rassemblement National,
00:52six jours après la condamnation de Marine Le Pen à cinq ans d'inégalité. Pour l'instant, ça veut dire que Marine Le Pen, en l'état, ne peut pas se présenter à la prochaine élection présidentielle.
01:02Jean-Philippe Tanguy, le mot d'ordre du meeting, c'est sauvons la démocratie. Est-ce que ça veut dire que parce que la justice s'applique, la démocratie est en danger ?
01:12– Mais la vraie question c'est est-ce que la justice s'est vraiment appliquée dans de bonnes conditions, dans des conditions impartiales ?
01:18Est-ce que Marine Le Pen a été jugée comme une française parmi les françaises ou parce qu'elle était la première opposante au système depuis 20 ans ?
01:25Je suis rassuré par les interventions très nombreuses de juristes, avocats, anciens magistrats, l'ancien secrétaire général du conseil constitutionnel,
01:35d'anciens membres des membres honoraires du conseil constitutionnel comme madame Lenoir, des opposants historiques du rassemblement national comme l'ancien président de la LICRA,
01:43monsieur Jacobovic, qui tous disent que le fond du jugement n'est pas un jugement en droit, que c'est un jugement politique.
01:49Et je le regrette parce que les françaises et les français évidemment ont besoin et nous avons tous besoin d'une justice parfaitement apolitique
01:56qui rende une justice au nom du peuple, de tout le peuple français et pas seulement d'une partie.
02:01Ce rassemblement Maude Brogeon, aujourd'hui, il vous pose problème ou pas ? Rassemblement pour sauver la démocratie, dit Jean-Philippe Tanguy.
02:08Je n'enlève à personne et à aucun parti politique le droit de manifester, le droit d'appeler au rassemblement.
02:13En revanche, force est de constater, et c'est ce qui me frappe, on a aujourd'hui l'illustration de deux visions radicalement opposées et de deux visions radicalement opposées des institutions.
02:24D'un côté le rassemblement national qui ne fait pas que critiquer le jugement qui a été celui de lundi, ça c'est votre droit, mais qui jette l'opprobre sur l'ensemble de l'institution judiciaire et de la justice.
02:35Je regardais d'ailleurs le tract d'appel au rassemblement, du rassemblement national, qui parle de démocratie exécutée, qui dit ce n'est plus le gouvernement des juges, c'est la dictature des juges.
02:48Et c'est bien ce que moi je vous reproche au fond, c'est de pointer du doigt l'institution judiciaire dans son ensemble, bien au-delà du jugement qui a été prononcé,
02:56et de pointer du doigt l'ensemble des juges, en quelque sorte de poser une cible dans le dos des juges, et on voit que certains ont subi d'ailleurs des menaces.
03:03Et puis de l'autre côté, on a la famille politique à laquelle j'appartiens, qui pense que la justice n'exécute pas la démocratie.
03:11Nous on pense que la justice protège la démocratie, et que la démocratie c'est précisément le respect de l'état de droit et de la chose jugée.
03:18Et donc c'est un contraste, c'est deux visions radicalement différentes, et je pense que c'est aussi sain qu'on puisse avoir au fond une forme d'éclaircissement et de mise au point aujourd'hui.
03:28Vous placez une cible dans le dos des juges ? Qu'est-ce que vous lui répondez ?
03:31Non, je regrettais que M. Darmanin, le mardi, quand je l'ai interrogé sur la nature du jugement, ait menti, ou peut-être ne le savait-il pas,
03:38mais ça m'étonne de lui, que j'avais personnellement et d'autres soutenu les juges contre les insultes, contre les attaques.
03:45M. Darmanin a fait croire qu'on ne soutenait pas les juges, c'est faux, évidemment nous soutenons les juges contre toutes les menaces,
03:50et nous demandons, et nous l'avons d'ailleurs régulièrement demandé, des mesures plus fortes d'ailleurs pour protéger tous ceux qui sont dépositaires de l'autorité publique dans notre pays.
03:57Malheureusement, ça n'a pas été voté, mais il me semble que vous n'étiez pas forcément contre vous, à titre personnel,
04:02le renforcement des peines quand ça touchait les forces de l'ordre, les magistrats, ou un certain nombre de fonctionnaires.
04:07Donc, ce n'est pas le sujet aujourd'hui.
04:09Le sujet, c'est est-ce qu'un certain nombre de magistrats confondent leur rôle démocratique et constitutionnel avec un combat politique ?
04:16Je regrette par exemple que votre famille politique n'ait pas condamné aux dernières élections le communiqué de presse du syndicat de la magistrature,
04:23qui représente entre 25 et 35 % des magistrats, qui, sans aucune ambiguïté,
04:28appelle l'ensemble des juges, procureurs, greffiers, tout le personnel lié à l'autorité judiciaire dans notre pays,
04:33à faire barrage au Rassemblement national, comme il l'avait fait d'ailleurs dix ans avant, contre Nicolas Sarkozy.
04:38Ce n'est pas une attitude normale.
04:40Je pourrais vous citer l'affaire Fillon, qui quand même a donné lieu au sein de l'Assemblée nationale,
04:44à une audition de l'ancienne procureure du parquet national financier,
04:49qui avait dit sous serment qu'elle avait reçu des pressions et des menaces de sa hiérarchie,
04:55aussi bien sa hiérarchie politique que sa hiérarchie judiciaire,
04:59transmise au conseil supérieur de la magistrature, qui est censé faire le ménage,
05:02appliquer la discipline au sein de la magistrature et qui n'a donné lieu à aucune réforme et même à aucune sanction.
05:09Donc soit cette procureure avait menti sous serment devant l'Assemblée,
05:13soit le conseil supérieur de la magistrature a enterré l'affaire.
05:16Mais on ne peut pas dénoncer des pressions sous serment à l'Assemblée nationale,
05:19au sein de la magistrature, des pressions politiques,
05:21puis que l'autorité chargée en charge de la discipline explique qu'il ne s'est rien passé.
05:26Le fond de ma pensée, Jean-Philippe Tanguy, je pense que vous vous rendez compte
05:29que vous êtes allé beaucoup trop loin durant les heures et les jours qui ont suivi la décision de lundi.
05:36Vous êtes en train au fond de bifurquer en parlant de cas particuliers,
05:40dont on peut discuter, des cas importants et on peut complètement en débattre.
05:44Mais reconnaissez que dans les jours qui ont suivi la décision, lundi, mardi, mercredi,
05:50vous n'avez pas ciblé des cas particuliers, vous n'avez pas expliqué des anecdotes.
05:55Vous avez ciblé l'institution judiciaire dans son ensemble et vous vous êtes pris à l'ensemble des juges.
06:01Je vois bien que là, il y a une volonté probablement de modifier un peu l'axe de défense.
06:08Il est probable que vous preniez aussi conscience qu'une majorité de Français
06:13n'adhère aujourd'hui pas au discours qui a été le vôtre en début de semaine.
06:17Donc il y a une modification de la défense de votre part, j'entends, un changement de discours.
06:22Mais le discours que vous avez tenu, vous, M. Bardella, Mme Le Pen et vos collègues à l'Assemblée nationale,
06:28c'était un discours qui portait le discrédit sur l'ensemble de l'institution judiciaire.
06:35Et c'est ce discours que je trouve, moi, extrêmement dangereux,
06:39parce que je pense que lorsqu'on aspire aux plus hautes fonctions, et en l'occurrence lorsqu'on aspire à diriger l'État,
06:46on doit être garant de la séparation des pouvoirs et du respect des différentes instances,
06:52et du respect des différentes institutions.
06:55J'ai parlé d'une forme de trumpisation dans le discours.
06:59Et d'ailleurs, les faits de ces derniers jours m'ont plutôt donné raison,
07:04puisque je constate que vous avez eu le soutien, dans ce discours extrêmement dur,
07:09à l'encontre de l'institution judiciaire, de M. Trump, de Jay Devance, le vice-président de Donald Trump, de M. Orban.
07:15Bon, alors, j'ai envie de vous dire, on a les amis qu'on mérite,
07:18mais ça dit bien quelque chose de la tonalité du discours qui a été le vôtre.
07:22Et moi, j'entends beaucoup de Français qui ont pu être choqués par ce discours-là,
07:26ou en tout cas qui n'adhèrent pas à une telle radicalité.
07:30Mais n'utilisez pas le soutien de M. Trump dans ce débat.
07:34Il n'est pas venu, nous ne l'avons pas sollicité.
07:37Mais il vous dérange.
07:38Non, mais ce n'est pas qu'il me dérange, c'est qu'en fait, vous savez que je suis souverainiste,
07:41vous ne pouvez pas me le retirer.
07:42Vous savez bien que moi, les opinions des gouvernements étrangers sur le destin de la France,
07:45je pense que ça ne nous regarde pas et qu'on n'a pas à en tenir compte.
07:48Et M. Macron, à de nombreuses reprises, prévalue de liens d'amitié personnel,
07:53même avec M. Trump, aussi le restaurant à la tour Eiffel,
07:57l'invitation à Notre-Dame, très chaleureux,
08:00même la personne, comment dire, les deux couples.
08:04Préférant.
08:05Non, non, ils se sont rencontrés, ils se sont prévalus,
08:07une relation personnelle, ce que fait d'ailleurs M. Macron
08:09avec presque tous les dirigeants du monde.
08:11Donc ne nous dites pas que c'est nous qui sommes amis avec M. Trump,
08:14tous les Françaises qui nous regardent.
08:15Ça vous fait honte ce soutien, on dirait ?
08:16Mais non, ça ne nous fait pas honte.
08:17Mais moi, je suis contre les ingérences étrangères, quelles qu'elles soient.
08:21J'ai toujours été contre, c'est à l'origine de mon engagement politique,
08:24donc je ne vais pas changer d'avis là-dessus.
08:25Le Kremlin qui soutient Marine Le Pen ?
08:27Mais non, mais c'est une preuve qu'il n'y a pas une personne qui nous regarde
08:29qui pense que le soutien du Kremlin nous a soutenus.
08:31Ça ne nous a pas aidé une seule seconde, bien au contraire.
08:33C'est une ingérence ?
08:34Justement, c'est une ingérence.
08:36Ça nous a d'ailleurs été reproché par tous nos adversaires politiques depuis une semaine.
08:39Donc merci de soutenir.
08:40Mais vous êtes allé les chercher ces soutiens ?
08:41Non, on n'est pas allé les chercher.
08:42Puisqu'on a constaté que vous aviez demandé un certain nombre de dirigeants européens,
08:49M. Orban et d'autres, des mots de soutien pour le meeting de cet après-midi.
08:53Non, on n'a pas cherché de soutien.
08:54Je ne sais pas de quoi vous parlez, Mme Région.
08:56On n'est pas allé chercher le soutien de M. Poutine.
08:58D'ailleurs, le soutien de M. Poutine, il s'est exprimé alors que le jugement n'était même pas rendu.
09:01Bon, donc non, je ne vois pas de quoi vous parlez là.
09:03Mais revenons sur le fond.
09:04Vous avez dit qu'on a changé de discours.
09:06On n'a absolument pas changé de discours.
09:08C'est moi qui posais la question mardi, donc je sais ce que j'ai dit.
09:10Oui, je vous ai entendu, j'étais là.
09:11Oui, beaucoup de...
09:12J'ai vu que ça avait réagi par beaucoup de voix.
09:14Peut-être que vous n'avez pas tout entendu tellement j'ai été couvert d'injures, d'agonie de nos confrères et collègues.
09:19Je n'ai pas dit les juges.
09:21J'ai parlé d'un carteron de juges et de procureurs.
09:23Donc c'est bien une partie de cette magistrature qui s'oppose à la démocratie.
09:28Les exemples que je vous donnais, vous n'avez pas voulu répondre, c'est votre choix.
09:30Mais ce sont des exemples précis qui montrent un problème.
09:33Quand je dis qu'il y a 25 à 35 % de la magistrature qui est politisée dans un syndicat
09:37qui veut faire barrage au Rassemblement national, mais même à M. Sarkozy,
09:41c'est une partie de la magistrature.
09:43Je n'ai pas remis en cause l'ensemble des magistrats.
09:45D'ailleurs, j'ai même salué, c'était ma première intervention ici,
09:47qu'un certain nombre de magistrats honoraires, anciens magistrats,
09:50avaient eu le courage de prendre la parole pour dire que ce jugement sur le fond n'allait pas.
09:55Je ne remets pas en cause votre propre intervention de mardi.
09:58Les interventions du Rassemblement national ne se résument pas à la question au gouvernement que vous avez posée mardi.
10:05Enfin, chacun voit bien qu'en ce début de semaine et depuis quelques jours,
10:10il y a eu un discours à l'encontre de l'ensemble de l'institution judiciaire.
10:13Pardon, on est un peu en boucle.
10:15Vous diriez que c'est un discours anti-républicain ?
10:18Lorsque dans le tract de mobilisation, on parle de dictature des juges,
10:22on s'attaque bien à l'ensemble des juges et à l'ensemble de l'institution.
10:27Et ça, c'est un discours qui, encore une fois, je le dis, fait mal à la démocratie.
10:30Et vous ne devriez pas, de là où vous êtes, de l'Assemblée nationale,
10:35alors même que Mme Le Pen prétend encore, et elle est présumée innocente,
10:39moi je respecte l'État de droit jusqu'au bout, j'essaie d'être cohérente,
10:43prétend encore accéder aux plus hautes fonctions.
10:46Vous diriez que c'est un discours anti-républicain ?
10:47Mais c'est un discours qui fait du mal à la démocratie.
10:50C'est un discours qui fait du mal aux fondamentaux de notre République.
10:54Et je pense que, même si cette décision a pu générer chez vous beaucoup d'émotions,
11:00vous auriez dû contenir ce discours,
11:03et ne pas revenir au fond à ces pulsions antidémocratiques,
11:09encore une fois extrêmement dangereuses,
11:15et vous en tenir peut-être à la critique de la décision de justice.
11:21On a le droit de critiquer une décision de justice en démocratie,
11:24en France, je le redis, on ne s'en prend pas à l'ensemble de l'institution judiciaire.
11:28Maude Brejon, il y a un gouvernement que vous soutenez, ce socle commun,
11:32il y a un ministre de l'Intérieur qui s'appelle Bruno Rotailleau,
11:34qui a dit qu'il était, je cite,
11:35« objectif de dire qu'il existe des juges rouges, sous-entendu d'extrême gauche ».
11:38Vous partagez ces propos ?
11:39Je ne reprendrai pas ces propos à mon compte,
11:41parce que je considère que dans la séquence qu'on est en train de vivre,
11:45les tenir dans la séquence qu'on est en train de vivre,
11:48c'est alimenter le procès que le Rassemblement national
11:51tente de faire à l'institution judiciaire.
11:53Pour autant...
11:54Les propos de Bruno Rotailleau, je vous coupe, sont dangereux pour la démocratie également ?
11:57Est-ce que les propos de Bruno Rotailleau sont dangereux pour la démocratie ?
12:00D'abord, je vais terminer mon propos.
12:01Pour autant, je comprends que M. Rotailleau, comme d'autres,
12:04pointe du doigt des cas particuliers dans lesquels il y a un manque d'impartialité.
12:09Et ça, je suis complètement prête à l'entendre.
12:11Mais entre dire qu'il y a parfois des juges qui manquent d'impartialité
12:16et qui ont un engagement politique probablement trop affirmé
12:20au regard de leurs responsabilités,
12:22et dire de l'autre côté qu'il y a une justice dans sa globalité
12:27qui, je le redis, est une dictature avec une démocratie exécutée,
12:31pardon, ce n'est pas complètement la même chose.
12:34Je repose ma question, est-ce que les propos de Bruno Rotailleau
12:36sont dangereux pour la démocratie ?
12:38Les propos de Bruno Rotailleau ne sont pas dangereux pour la démocratie,
12:42mais je ne reprends pas ces mots à mon compte
12:44parce que j'estime qu'au regard des convictions qui sont les miennes
12:48et encore une fois au regard du mandat que nous a confié le peuple français,
12:52notre devoir dans ce moment, qui est sensible,
12:57qui est complexe pour la vie politique française...
13:00Mais alors quand le RN le dit, c'est dangereux pour la démocratie ?
13:03Quand c'est Bruno Rotailleau, ce n'est pas dangereux pour la démocratie ?
13:05Mais ce n'est pas la même chose.
13:06Pardonnez-moi, je disais à M. Tanguy qu'il citait un certain nombre d'exemples,
13:09que j'étais prête à entendre ces exemples,
13:11que je ne connais pas tous pour être très honnête,
13:14mais j'accepte sur le principe complètement d'en discuter.
13:17Mais c'est ce que vous avez dit, les juges rouges, non ?
13:19Le syndicat de la magistrature, c'est ce qu'on peut appeler les juges rouges,
13:21même des juges anarchistes.
13:22Mon point.
13:23Donc vous partagez les propos de Bruno Rotailleau, vous ?
13:25Oui, on partage les nôtres, comme souvent, on parle M. Rotailleau-Suisse,
13:28ce n'est pas la première ni la dernière fois.
13:30Mais vous vous êtes, encore une fois je le redis,
13:32attaqué à une institution dans sa globalité,
13:37et vous vous attaquez à cette institution dans sa globalité
13:40parce que le rendu du jugement en première instance de lundi dernier
13:44ne convient pas à Mme Le Pen.
13:46Comme ça, la vérité des choses.
13:48Si Mme Le Pen avait été blanchie lundi dernier,
13:51vous auriez un discours radicalement différent aujourd'hui.
13:54Vous savez bien.
13:55Non, je ne crois pas, parce qu'il y a deux choses différentes.
13:57Je vais essayer de vous convaincre.
13:59En tout cas, de débattre de l'inverse.
14:01Le concept de dictature des juges ou de gouvernement des juges,
14:04c'est un concept politique qui est ancien.
14:08Si je peux me permettre, je pense que dans ce tract,
14:10vous avez voulu confondre notre critique du fond,
14:13sur le jugement de fond,
14:14et notre critique de ce qu'on appelle le gouvernement,
14:16la tyrannie des juges.
14:17Qu'est-ce que c'est ?
14:18C'est que nous considérons qu'en démocratie,
14:20les juges, dans la tradition française,
14:22c'est ce que disait Montesquieu,
14:23doivent rester la boule de la loi.
14:24Il n'y a qu'à rester une interprétation stricte du droit
14:27tel que l'a écrit le pouvoir législatif.
14:30Depuis la construction européenne,
14:32je vais essayer d'aller rapidement,
14:34les juges ont pris une tradition anglo-saxonne,
14:37et interprètent de plus en plus le droit
14:39que tous les deux nous écrivons à l'Assemblée nationale,
14:41pour faire leurs propres normes,
14:42pour faire des jurisprudences exorbitantes
14:44de ce que nous avons écrit à l'Assemblée nationale,
14:46et parfois prendre un pouvoir au sein de notre République,
14:48qui n'est pas celui que les Françaises et les Français
14:50ont voulu avec le général de Gaulle,
14:52qui disait lui-même,
14:53la seule cour suprême, c'est le peuple.
14:54Quand les juges interprètent un certain nombre de lois européennes,
14:58de normes européennes, contre le droit français...
15:00Donc c'est à vous de modifier la loi en tant que législateur ?
15:02C'est à vous de modifier la loi, malheureusement,
15:03ce sont les traités européens qui ont autorisé cette dérive.
15:05Et ce gouvernement des juges...
15:06Là, pour Marine Le Pen, c'est la loi française.
15:07Par exemple, prenons un exemple pour que tout le monde comprenne.
15:09Dans la tradition anglo-saxonne, par exemple aux États-Unis,
15:11ce sont les juges qui décident si l'avortement est légal ou pas
15:15dans l'ensemble des États américains.
15:17Ça, c'est la conception américaine,
15:18ce ne sont pas les parlementaires du Congrès
15:20qui ont voté une loi sur le statut de l'avortement au niveau fédéral,
15:24c'est les juges.
15:25Ils ont, dans les années 70, décidé que c'était possible,
15:27ils ont changé d'avis, récemment, je le regrette,
15:30rendant l'avortement possiblement illégal dans un certain nombre d'États.
15:33En France, ce n'est pas ça.
15:34En France, ce n'est pas les juges qui décident
15:36si l'avortement est légal ou pas, c'est le parlementaire.
15:38Jean-Philippe Tanguay.
15:40Je t'ai dit que ce n'est pas notre tradition.
15:42Et là, par exemple, dans le jugement de fonds,
15:44pour donner cet exemple-là,
15:45les juges n'ont pas appliqué la loi.
15:47Par exemple, ils ont décidé...
15:48Non, je finis.
15:49Jean-Philippe Tanguay.
15:50Ils ont décidé que la loi Sapin,
15:51qui a été votée après les faits,
15:53devait s'appliquer, dans son esprit, aux faits précédents.
15:56C'est complètement contraire aux faits français.
15:58Jean-Philippe Tanguay, justement, dans une logique...
16:00Notre opposition à notre exemple dernier,
16:02que notre opposition à la construction européenne
16:04devait nous être reprochée et aggraver notre peine,
16:06ça n'existe dans aucune loi française.
16:08Jean-Philippe Tanguay.
16:09Justement, dans le fait de possiblement...
16:10Peut-être qu'on va être unis pour s'opposer à l'Union Européenne.
16:12Dans le fait de possiblement modifier la loi,
16:14il y a quelqu'un qui s'appelle Éric Ciotti,
16:15qui justement dit qu'il faut modifier la question
16:17de l'exécution provisoire,
16:18c'est-à-dire que cette peine qui est applicable immédiatement.
16:20Il dit que dans la niche de son groupe,
16:22il va déposer une proposition de loi
16:24pour mettre fin à l'exécution provisoire.
16:26Maude Brogeon, vous voterez cette proposition de loi ?
16:29Non, je suis fermement opposée à cette proposition de loi,
16:32qui est d'ailleurs proposée à l'initiative indirecte
16:35du Rassemblement national, avec deux objectifs.
16:38Le premier objectif, c'est de discréditer
16:40la décision de lundi dernier.
16:42Et le deuxième objectif, c'est de permettre
16:44à Madame Le Pen de contourner ou d'arranger
16:47une affaire judiciaire qui ne lui convient pas
16:49pour son propre avenir politique.
16:51Et j'en veux pour preuve les déclarations
16:53de Monsieur Tanguy, qui disait, mardi je crois,
16:56après les questions au gouvernement,
16:58que cette loi serait rétroactive
17:00et qu'elle permettrait donc à Madame Le Pen
17:02de contourner, en quelque sorte,
17:04ce n'est pas vos mots mais c'est les miens,
17:06la décision qui a été prononcée lundi.
17:08Moi, je considère qu'on ne légifère pas comme ça.
17:12Je considère qu'on ne légifère pas
17:14pour arranger les affaires judiciaires
17:16d'une responsable politique.
17:17Je considère qu'on ne légifère pas
17:19sous le coup de l'émotion,
17:20peut-être que parfois on a tendance à le faire,
17:22mais je crois que c'est une erreur,
17:23de toute façon, de façon générale.
17:25Et j'attends à ce que le socle commun,
17:28LR, Renaissance, Modem, Horizon,
17:31la famille politique à laquelle j'appartiens,
17:33ait un positionnement extrêmement clair
17:36sur ce sujet.
17:37Vous noterez que François Bayrou
17:38n'a pas un positionnement très clair
17:39ce matin chez nos confrères du Parisien.
17:40Il dit, je cite, qu'il n'est pas député
17:42et c'est au Parlement que ça se discute.
17:43J'attends du gouvernement et du Premier ministre
17:45qu'il ait une position extrêmement claire
17:47sur la proposition de Monsieur Sciocchi
17:49en s'opposant à cette proposition de loi,
17:52encore une fois, de façon expliquée et nette,
17:55parce que cette proposition de loi
17:57n'a pour objectif que le discrédit
17:59d'une décision de justice prononcée
18:01et une facilité donnée à Madame Le Pen
18:05face à l'institution judiciaire.
18:07Et donc, c'est inenvisageable.
18:09Mais ce n'est pas du tout une facilité,
18:11il y a deux choses différentes.
18:12L'exécution provisoire, d'ailleurs,
18:14Monsieur Bayrou, d'après la presse,
18:15l'a dit à une réunion mardi matin,
18:17ça n'existe qu'en France.
18:18C'est une exception française
18:20et ça a pris un problème de droit.
18:21Pourquoi ?
18:22Madame Barrèges, députée et ancienne maire de Motoban,
18:24a été condamnée à être inéligible
18:26avec l'exécution provisoire,
18:27a perdu son mandat de maire de Motoban.
18:29Deux ans plus tard, en appel,
18:31elle a été, et en cassation,
18:32elle a été reconnue innocente.
18:34Donc, elle avait perdu son mandat
18:35et c'est un préjudice irréparable.
18:37C'est-à-dire qu'en fait,
18:38l'exécution provisoire supprime
18:39la présomption d'innocence.
18:40Ce n'est pas du tout la même chose que l'appel.
18:42Parce que, vous dites,
18:43ça arrange les affaires de Marine Le Pen.
18:44Marine Le Pen sera donc jugée en appel
18:46avec nos autres amis à l'été 2016.
18:48Même s'il n'y a pas d'exécution,
18:50si l'exécution provisoire entre les deux disparaît,
18:52parce que la loi aurait été votée,
18:54en théorie, évidemment.
18:55Si Mme Le Pen devait être encore condamnée,
18:57ce que je ne pense pas,
18:58puisqu'elle est innocente,
18:59évidemment, des faits qui lui sont reprochés,
19:01eh bien, l'exécution provisoire ou pas
19:04ne l'empêcherait pas
19:05d'être condamnée sur cette affaire.
19:06Donc, vous n'êtes pas de très bonne foi
19:07dans cette histoire.
19:08Parce que l'exécution provisoire,
19:09c'est juste de maintenir
19:10la présomption d'innocence.
19:12Et ça concerne tous les Français.
19:13Pas seulement Marine Le Pen.
19:14Et ça posait un problème avant Marine Le Pen.
19:16Je vous ai présenté l'exemple de Mme Barreges.
19:18Il y a M. Falco, maire LR de Toulon,
19:20qui a perdu son mandat
19:21alors qu'on ne sait pas encore
19:22s'il est définitivement condamné.
19:24J'appelle à ceux qui nous écoutent.
19:26Imaginez, vous êtes, par exemple, médecin.
19:28Vous êtes condamné à ne plus pouvoir
19:31exercer votre métier pendant deux ans.
19:33Et en fait, vous étiez innocent.
19:34Et donc, pendant deux ans,
19:35vous êtes privé de votre métier
19:36alors que vous n'avez pas fait avaloir vos droits.
19:38Là, le principe,
19:39c'est que tout le monde soit exigé pareil.
19:40Ce n'est pas du tout une exception.
19:41Je pense qu'on ne fait pas, je le redis,
19:43je pense qu'on ne fait pas une loi
19:45qui est une loi de circonstance
19:47montée de toute pièce
19:50par un allié de Mme Le Pen
19:52pour arranger les affaires de Mme Le Pen.
19:54Et je pense que les Français ne comprendraient pas
19:57qu'on puisse être dans cette démarche-là.
19:58Sur le fond, Mme Barreges.
19:59Je crois et je suis convaincue
20:01qu'être dans cette démarche-là,
20:04faire une loi ad hoc
20:06pour répondre à la condamnation de Mme Le Pen,
20:09renverrait une image absolument dramatique
20:11de l'Assemblée nationale
20:12et des députés que nous sommes.
20:14Ensuite, est-ce qu'on peut mener une réflexion
20:19sur la question de l'inégibilité
20:25et de l'application immédiate
20:27en matière civile, en matière pénale ?
20:29Peut-être, mais on ne le fait pas à chaud.
20:31On ne le fait pas sous le coup de l'émotion.
20:33Et on voit bien, en l'occurrence,
20:34pardonnez-moi, personne n'est dupe,
20:36cette proposition de loi,
20:37elle est proposée par M. Ciotti.
20:38M. Ciotti est un allié de Mme Le Pen.
20:40L'annonce du dépôt de cette proposition de loi
20:45se fait le mardi lors des questions au gouvernement,
20:48lors d'une question qui traite de la condamnation
20:52en première instance de Mme Le Pen.
20:54Et M. Tanguy vient nous dire ensuite
20:55que ce sera rétroactif
20:56et que ça permettra à Mme Le Pen
20:58de peut-être être candidate.
21:00Vous avez parfaitement le droit
21:04de déposer cette proposition de loi.
21:07Ça sert à mon interprétation.
21:08Ma position, elle est de dire que
21:11du fait de l'exemplarité
21:13que les Français attendent de nous
21:15et du lien qu'on doit retisser
21:17entre les élus et les citoyens,
21:18il serait incompréhensible
21:20de voter une loi
21:21qui vienne encore une fois
21:22arranger les affaires judiciaires
21:23d'une responsable politique,
21:25que ce soit Marine Le Pen ou d'autres.
21:27Maude Bréjean, on en parle dans un instant.
21:29Et on verra aussi vos deux visions
21:30qui s'opposent sur la question
21:31de la réponse à apporter à Donald Trump
21:33et bien sûr,
21:34ses rassemblements prévus cet après-midi.
21:36Vous restez dans BFM Politique.
21:38On se retrouve dans un instant.
21:45Vous êtes bien sur BFM Politique
21:47qui amorce une journée spéciale
21:49sur BFM TV.
21:50Ça, tout du coup,
21:51dans la voie de la prochaine présidentielle.
21:52Vous voyez en haut, à l'image,
21:54le Rassemblement national
21:56qui appelle ses soutiens
21:57à venir soutenir Marine Le Pen
21:58après sa condamnation.
21:59Place de République, c'est la gauche
22:01qui se rassemble justement
22:03pour défendre, je cite, l'État de droit.
22:05Et c'est François Bayrou, à droite,
22:06qui est en train de s'exprimer
22:08à la tribune du Rassemblement de Renaissance.
22:11Gabriel Attal, Édouard Philippe
22:12prendront la parole également.
22:13Ce sera à suivre dans l'après-midi,
22:14bien sûr, sur BFM TV.
22:16Plusieurs visions de la France
22:18et deux particulièrement
22:19qui s'opposent ce matin
22:20dans BFM Politique
22:22puisque je reçois Maude Bréjean,
22:24ancienne porte-parole,
22:25députée Ensemble pour la République,
22:26Jean-Philippe Tanguy du Rassemblement national
22:28qui est avec moi.
22:29Alors, on tient les compteurs en régie.
22:30Vous avez une petite minute d'avance,
22:31Maude Bréjean.
22:32On va donc avancer par une question
22:34à Jean-Philippe Tanguy.
22:35On voyait ces trois rassemblements
22:36ce matin chez nos confrères du Parisien.
22:38Le Premier ministre François Bayrou
22:40explique, je cite,
22:41qu'il n'est ni soin, ni souhaitable,
22:44quand il évoque le Rassemblement national
22:46qui convoque,
22:47qui appelle les militants à se rassembler,
22:49ni sain, ni souhaitable, ce rassemblement,
22:51puisque nos institutions organisent
22:53à la fois la séparation des pouvoirs
22:55et la protection de la justice,
22:57dit le Premier ministre.
22:59Qu'est-ce que vous en pensez de ces propos ?
23:01J'en pense que Monsieur Bayrou
23:02a sans doute l'habitude
23:03de présenter la deuxième joue.
23:05Nous, ce n'est pas notre genre.
23:06Marine Le Pen, c'est une lionne,
23:08et quand on vient la chercher,
23:09on la trouve.
23:10Elle se défend,
23:11et nous n'allons pas nous laisser
23:12attaquer en silence.
23:13C'est un meeting,
23:14c'est un rassemblement de soutien,
23:16parfaitement démocratique,
23:17parfaitement républicain,
23:18tout à fait pacifique, évidemment.
23:20C'est quand même triste qu'on en soit
23:21à devoir le préciser,
23:22alors que dans toute l'histoire
23:23du Rassemblement national,
23:24il n'y a eu aucune remise en cause
23:26des institutions, évidemment.
23:28Tout ça, c'est n'importe quoi.
23:30On a voulu aussi faire peur aux Français.
23:32C'est un peu, malheureusement,
23:33la marque du fabric du système
23:34depuis 20 ans.
23:35C'est toujours utiliser la peur.
23:37La peur pour gouverner,
23:38la peur pour faire taire,
23:39la peur pour mobiliser
23:41une partie des Français
23:42contre les autres.
23:43La peur, tout le temps la peur.
23:44La peur n'est pas un projet politique.
23:46La peur divise.
23:47La peur est toxique pour notre société.
23:49J'espère que nos compatriotes
23:50ne sont plus dupes
23:51de cette théorie de la peur
23:52qui, sur tous les sujets,
23:54essaie d'étouffer le débat.
23:55– Et donc, si on en croit
23:57le sous-titre du meeting
23:59auquel vous allez vous rendre
24:00justement le Rassemblement de Renaissance,
24:02Maude Brogeon,
24:03vous avez en face de vous
24:04la défenseuse de l'État de droit.
24:06– Oui, au moins.
24:07C'est très modeste,
24:08mais c'est sûr que Mme Bayrou
24:10sera un peu plus humble
24:11que M. Attal.
24:12– C'est un appel à l'indurrection,
24:14quasiment, c'est ce que dit
24:15François Bayrou,
24:16ce meeting cet après-midi.
24:17– Non, mais on n'est pas obligé…
24:18– Ça vous choque ?
24:19– Attendez, on jugera sur pièce.
24:21Je peux redire ce que j'ai déjà dit.
24:23Moi, ce qui me choque
24:25et ce qui me pose problème,
24:26c'est les propos tenus
24:27par le Rassemblement national
24:29depuis ce début de semaine.
24:30– Manifester contre la justice,
24:31ça ne vous pose pas problème ?
24:32– Que des partis ou des organisations
24:34se réunissent et appellent à la mobilisation,
24:36c'est leur droit.
24:37En revanche,
24:38je suis très inquiète
24:39quand je vois que le Rassemblement national
24:41mobilise sur l'argument
24:42de la dictature des juges
24:43parce que ça n'occure rien de bon
24:45sur ce qui sera dit cet après-midi.
24:46Mais encore une fois,
24:47nous jugerons sur pièce.
24:48– Alors justement,
24:49on va voir ça également
24:50un peu plus tard dans l'émission
24:51parce qu'on reviendra bien sûr
24:52sur ces rassemblements.
24:53Mais je disais aussi,
24:54à la tribune,
24:55on le voit sur la question de la justice,
24:57sur la question des juges
24:58mais plus largement
24:59sur la question de l'économie
25:00et de la situation internationale.
25:02Ce sont plusieurs visions
25:03de la France et du monde
25:04qu'on va voir en direct bien sûr
25:06sur BFM TV cet après-midi s'affronter
25:08et dès un instant sur ce plateau.
25:10Il y a eu un événement mondial
25:11qui a marqué tous les esprits,
25:12ça a été un tremblement de terre
25:13selon les termes même de François Bayrou
25:15ce matin dans Le Parisien.
25:16C'est cette annonce de Donald Trump
25:18qui a augmenté les droits de douane
25:20pour quasiment le monde entier,
25:22plus 20% pour les produits importés
25:25justement de l'Union Européenne.
25:27Alors la réponse,
25:28elle doit être française ou européenne ?
25:31Jean-Philippe Tanguy.
25:32Elle sera européenne de fait
25:34puisque la politique commerciale
25:35de toute façon a été transférée
25:36à l'Union Européenne
25:37avec le peu de succès
25:38que l'on sait malheureusement.
25:39D'une chose déjà,
25:40le fait que Monsieur Trump
25:41fasse des décisions,
25:42où est la surprise ?
25:43Il l'a annoncé pendant toute sa campagne,
25:45il l'avait déjà fait quand même
25:47avec des proportions moindres
25:48mais quand même avec une remise en cause
25:49des accords de libre-échange
25:50avec le Mexique et le Canada
25:51sous son premier mandat.
25:52D'ailleurs Monsieur Biden
25:53n'avait pas remis en cause
25:54ses décisions et là
25:55il avait annoncé ses décisions.
25:56Donc moi je ne comprends pas
25:58avec la personnalité de Monsieur Trump
25:59telle qu'on connaît,
26:00c'est son deuxième mandat,
26:02on ne découvre pas le personnage,
26:04il fait ce qu'il avait dit.
26:05Ben oui, ça fait trois mois
26:07qu'il fait ce qu'il avait dit.
26:08Alors on peut le regretter,
26:09on peut le déplorer.
26:10Le problème c'est pourquoi
26:11on n'a rien préparé.
26:12Quand je vois que l'Union Européenne
26:13ressort des mesures
26:14qu'on avait déjà appliquées avant
26:15qui sont des mesures ridicules,
26:16contre-productives.
26:17Par exemple ?
26:18On va taxer l'Harley-Davidson.
26:19Mais est-ce qu'on croit
26:20que les Harley-Davidson
26:22sont un bien critique
26:23du commerce entre l'Union Européenne
26:25et les Etats-Unis ?
26:27Le bourbon qui consomme
26:29du bourbon américain en Europe
26:30alors que ça cible,
26:31ça cible directement
26:33nos producteurs de vins espiritueux
26:35français qui sont importants.
26:37Le problème derrière ça par contre,
26:38quand on a transféré
26:40la politique commerciale
26:41à l'Union Européenne
26:42de manière quasi exclusive,
26:43c'est qu'en fait on se retrouve
26:45mélangé aussi avec des gens
26:46qui ont fait des politiques
26:47qui étaient de mauvaises politiques.
26:48Prenons, eh bien,
26:49quel est le principal
26:51bénéfice commercial
26:53entre…
26:54Quel pays, pardon,
26:55a le plus d'excédents commerciaux
26:56au sein de l'Union Européenne
26:57envers les Etats-Unis ?
26:58L'Irlande,
26:59la toute petite république irlandaise
27:00qui a plus de 86 milliards
27:01d'excédents commerciaux
27:02avec les Etats-Unis
27:03parce que c'est un parasite fiscal.
27:04Ils ont organisé un modèle
27:06au sein du marché commun
27:08qui fait que des multinationales
27:10américaines,
27:11en particulier la pharmacie
27:12où les GAFA s'installent en Irlande,
27:15utilisent la force du marché commun
27:16uniquement pour le bénéfice
27:18de l'Irlande
27:20Quand il y a un procès
27:21y compris des institutions européennes
27:22pour lutter contre ce comportement
27:24de parasite fiscal,
27:25le gouvernement irlandais
27:27ne se met pas du côté
27:28de l'Union Européenne
27:29et de ses partenaires
27:30qui sont floués
27:31mais du côté des multinationales
27:32et donc on a créé
27:33au sein de l'Union Européenne
27:34par stupidité
27:35et par idéologie
27:36des problèmes
27:37sur lesquels la France va payer.
27:38Donc en fait,
27:39les vignerons français
27:40vont payer
27:41pour le parasite fiscal.
27:42L'Irlande,
27:43j'aurais pu citer les pays…
27:44Le parasite fiscal.
27:45Ah oui, l'Irlande,
27:46c'est vraiment le parasite fiscal.
27:47Votre discours est fascinant.
27:49C'est un bon début.
27:50Donald Trump met en œuvre
27:51une politique isolationniste
27:52qui va profondément
27:54déstabiliser
27:55l'économie mondiale
27:56et affecter
27:57les consommateurs
27:58américains et européens.
28:00Mais le problème
28:01pour le rassemblement national
28:02c'est l'Union Européenne.
28:04C'est nous.
28:05On vous interroge
28:06sur les décisions
28:07de Donald Trump
28:08et sur sa politique
28:09protectionniste
28:10et vous répondez
28:11en attaquant l'Union Européenne
28:13alors que la solution
28:14face à cette politique-là
28:15qui n'est d'ailleurs
28:16pas très éloignée
28:17du programme
28:18de Mme Le Pen
28:19et du programme
28:20que vous défendez
28:21au rassemblement national.
28:22Pourquoi ?
28:23La seule réponse
28:24possible pour répondre
28:25à votre question
28:26est-ce que c'est français
28:27ou européen ?
28:28C'est français ET européen.
28:29On voit bien
28:30que Donald Trump
28:31s'attaque à l'Union Européenne,
28:32impose des droits de douane
28:33sur l'ensemble
28:34de l'Union Européenne.
28:35Il fait des droits de douane
28:36sur le monde entier
28:37en dehors du Mexique.
28:38La réponse doit naturellement
28:39être une réponse
28:40coordonnée et unie
28:41à l'échelle
28:42de l'Union Européenne
28:43en ciblant
28:44avec une réponse
28:45similaire à ce que
28:46Donald Trump met en place
28:47de son côté
28:48et en ciblant
28:49certaines filières.
28:50Il faut assumer
28:51un rapport de force
28:52extrêmement clair
28:53et c'est ce que prône
28:54le Président de la République,
28:55le rapport de force
28:56parce que Donald Trump
28:57ne comprend que ça
28:58et le faire encore une fois
28:59de façon coordonnée
29:00en européen
29:01et là-dessus,
29:02qu'on soit d'accord
29:03ou pas avec lui,
29:04personne ne peut enlever
29:05à Emmanuel Macron
29:06le fait d'avoir été
29:07la locomotive
29:08de l'Union Européenne
29:09en la matière.
29:10Ça a bien marqué.
29:11Personne ne peut enlever
29:12à Emmanuel Macron
29:13d'être la locomotive
29:14de l'Union Européenne.
29:15Qu'est-ce que vous répondez à cela ?
29:16Est-ce que la réponse
29:17d'Emmanuel Macron
29:18cette semaine
29:19à ce que fait
29:20Donald Trump
29:21est satisfaisante ?
29:22C'est une drôle de locomotive.
29:23C'est une locomotive
29:24en marche arrière.
29:25Vous voyez bien que
29:26Donald Trump
29:27félicite les consommateurs
29:28du français
29:29et le problème,
29:30c'est l'Europe.
29:31Ça ne va pas.
29:32Mais parce que ça ne sert à rien
29:33de faire le moulin à prière
29:34en disant
29:35Monsieur Trump,
29:36il est méchant.
29:37Vous devriez commenter
29:38ce que fait Monsieur Trump
29:39mais ça ne sert à rien
29:40de commenter ce que fait
29:41Monsieur Trump.
29:42Je ne veux pas vous commenter.
29:43Je vous pose une question
29:44et je vais vous le dire.
29:45Vous m'attaquez en disant
29:46oui, vous attaquez
29:47l'Union Européenne.
29:48Mais j'attaque
29:49les politiques
29:50sur lesquelles j'ai une influence
29:51en tant que français
29:52et parlementaire français.
29:53Vous n'avez pas d'influence
29:54Madame Région
29:55sur le comportement
29:56de Monsieur Trump.
29:57Monsieur Macron
29:58d'ailleurs c'est comme
29:59Monsieur Poutine.
30:00Monsieur Macron
30:01avait tout fait
30:02avec Monsieur Poutine.
30:03Monsieur Poutine
30:04a bien fait ce qu'il voulait
30:05et Monsieur Trump
30:06parce que vous lui serrez la main
30:07pendant cinq minutes
30:08en essayant de savoir
30:09qui va écrabouiller
30:10la main de l'autre.
30:11Mais si, que vous allez changer
30:12le comportement
30:14Ça ne justifie pas
30:15le fait de s'attaquer
30:16en réponse à l'Europe.
30:17Mais si, parce que ça
30:18c'est votre obsession
30:19anti-Union Européenne.
30:20Ce n'est pas une obsession.
30:21Vous n'avez d'ailleurs pas répondu
30:22sur l'Irlande.
30:23C'est quand même assez préoccupant.
30:24Pourquoi vous ne répondez pas
30:25sur ce que vous avez dit
30:26sur l'Irlande ?
30:27Est-ce que c'est faux ?
30:28Est-ce que oui ou non
30:29les règles de l'Union Européenne
30:30que j'ai toujours combattues
30:31vous pouvez me le laisser ça.
30:32Mais le rapport de force
30:33que prône Emmanuel Macron
30:34c'est la bonne solution
30:35face à Donald Trump ?
30:36Nous avons des Judas
30:37dans notre propre camp.
30:38A partir du moment
30:39ou alors je vais répéter
30:40ce que j'ai dit.
30:41L'Irlande, je vous ai dit,
30:42prend le parti
30:43non pas de l'Union Européenne
30:44ou de ses partenaires européens
30:45mais prend le parti
30:46des Américains
30:47et des multinationales américaines.
30:48Donc vous avez des Judas
30:49au sein du marché commun
30:50qui agissent
30:51contre les intérêts
30:52de la France
30:53mais contre les intérêts réels
30:54de ce qu'ils appellent
30:55l'intérêt communautaire.
30:56Notre riposte sera ferme
30:57mais proportionnée
30:58dit ce matin le ministre
30:59de l'économie
31:00dans le journal du dimanche.
31:01C'est du paratin.
31:02Ils racontent ça en permanence.
31:03Donnez-moi un exemple
31:04de riposte proportionnée
31:06et ferme.
31:07Est-ce que vous estimez
31:08qu'il n'y a pas
31:09de droit de douane
31:10miroir
31:11imposé aux Etats-Unis
31:12après cette décision
31:13de Donald Trump ?
31:14Vous avez dit
31:15que c'était ciblé.
31:16J'aimerais comprendre.
31:17Vous avez parlé
31:18d'une mesure ciblée.
31:19Si on fait pareil,
31:20c'est pas ciblé.
31:21Je dis que dans les jours
31:22ou dans les semaines à venir
31:23il va falloir…
31:24Il faut taxer
31:25par exemple
31:26les géants de la tech,
31:27Google…
31:28Ah oui, je pense
31:29qu'il faut clairement
31:30mettre ce type de réponse
31:31sur la table.
31:32Mais vous ne pouvez pas
31:33y faire en Irlande.
31:34On sait comment fonctionne
31:35Donald Trump.
31:36Donald Trump a une façon
31:37de fonctionner
31:38qui est extrêmement claire
31:39et ne comprend
31:40que le rapport de force.
31:41Donc, il faut qu'on assume
31:42ce bras de fer.
31:43Maintenant, moi,
31:44je me retourne de nouveau
31:45vers vous Jean-Philippe Tanguy.
31:46On a compris
31:47que vous n'aimiez pas
31:48l'Union européenne.
31:49C'est très clair.
31:50Et encore une fois,
31:51vous avez été très constant
31:52dans toute votre carrière
31:53politique là-dessus.
31:54Si Marine Le Pen
31:55était au pouvoir,
31:56là, demain,
31:57que ferait-elle ?
31:58Que mettrait-elle
31:59en œuvre,
32:00en réponse
32:01face à Donald Trump ?
32:02Et ça, en fait,
32:03on ne le sait pas bien.
32:04Mais si,
32:05je vais vous expliquer.
32:06C'est ce qu'on appelle
32:07la politique du chèque-vide.
32:08La France,
32:09vers 24 milliards
32:10à 26 milliards d'euros par an,
32:11ça va augmenter
32:12de 6 milliards, là, bientôt,
32:13à l'Union européenne.
32:14À l'Union européenne ?
32:15Oui.
32:16Mais non.
32:17Donc, si l'Union européenne
32:18ne fait pas le ménage
32:19au sein de l'équipe,
32:20eh bien, on ne paie plus.
32:21Quand on sort
32:22de l'Union européenne.
32:23Mais non,
32:24on ne sort pas de l'Union européenne.
32:25On est une des puissances,
32:26on est un des piliers.
32:27Le problème, c'est que
32:28en Allemagne,
32:29on ne se fait pas respecter.
32:30Je vais repartir d'Irlande,
32:31mais bon,
32:32on parle des GAFAM.
32:33Je vous ai dit
32:34que le cheval de Troie,
32:35on ne m'avait pas dit
32:36que c'était faux,
32:37ou alors j'ai menti.
32:38Le cheval de Troie
32:39des GAFAM au sein
32:40de l'Union européenne,
32:41c'est l'Irlande.
32:42Ça fait,
32:43l'Irlande est rentrée quand ?
32:44Il y a 50 ans.
32:45Ils ne sont pas rentrés
32:46la semaine dernière.
32:47Et ça fait 50 ans
32:48qu'on les laisse faire
32:49cette politique.
32:50J'ai vu que les Irlandais,
32:51qui étaient parmi
32:52les plus pauvres de l'Europe,
32:54Le Premier ministre,
32:55François Bayrou,
32:56dit justement que cette politique
32:57de Donald Trump
32:58peut nous coûter
32:59plus de 0,5 point
33:00de produit intérieur brut.
33:01Il veut maintenir
33:02en même temps
33:03l'objectif
33:04d'une réduction du déficit
33:05à 3% du PB
33:06à l'horizon 2029.
33:07Concrètement,
33:08quelle solution ?
33:09Maude Brogeon,
33:10ça veut dire quoi ?
33:11On augmente les impôts demain ?
33:12Non.
33:13On n'augmente pas les impôts.
33:14Il est hors de question.
33:15Ça, vous pouvez le dire
33:16à nos téléspectateurs.
33:17Vos impôts ne vont pas augmenter.
33:18Ce n'est pas dans votre portefeuille
33:19qu'on va venir chercher l'argent.
33:20Il est hors de question
33:22de combler le déficit
33:23et la dette française
33:24en allant chercher davantage
33:26de taxes et d'impôts
33:27dans les poches des Français
33:28qui en paient déjà suffisamment,
33:30si ce n'est trop.
33:31Il va, en revanche,
33:32falloir avoir le courage
33:34de s'attaquer
33:35à la dépense de l'État
33:36et notamment
33:37à la dépense sociale.
33:39Je crois qu'on vit aujourd'hui
33:40sur un système
33:41qui, au regard
33:42de ce qu'est l'économie aujourd'hui,
33:44de ce qu'est la démographie française,
33:45n'est pas tenable.
33:46Donc ça, vous êtes d'accord
33:47avec le RN, finalement, là-dessus ?
33:48Je pense qu'on dit précisément
33:50l'inverse.
33:51Sur la dépense sociale,
33:52ils disent qu'il faut couper
33:53la dépense sociale.
33:54Je ne suis pas sûre que…
33:55Ça dépend, oui.
33:56C'est la dépense sociale
33:57de l'immigration.
33:58On ne dit pas exactement la même chose
33:59pour le commissaire Darré.
34:00Loin de là.
34:01Prenons un exemple,
34:02la question des retraites.
34:03Je pense qu'il faut tout de suite
34:04évacuer tout débat
34:06sur un éventuel retour
34:08en amont des 64 ans
34:10qui est en complet décalage
34:12avec la situation économique
34:13face à laquelle
34:14nous sommes confrontés.
34:15Ça, c'est la première chose.
34:16Attention, hors de question.
34:17Alors, attendez,
34:18je vous coupe juste
34:19la réponse de Jean-Philippe Tanguy
34:20parce que le RN a dit
34:22qu'on veut revenir sur la retraite
34:23à 64 ans.
34:24C'est terminé, écoutez.
34:25Mais dire que la réponse
34:26à M. Trump,
34:27c'est encore la faute
34:28des retraités qui abuseraient
34:29et qui auraient des…
34:30Ce n'est pas ce que je lui ai dit.
34:31Non, mais qui coûteraient cher
34:32ou la dépense sociale
34:33qui coûterait cher.
34:34Moi, j'étais encore
34:35dans ma circonscription
34:36dans la Somme.
34:37J'étais en soutien
34:38à une crèche à Conti
34:39avec des femmes
34:40parce que c'est exclusivement
34:41des femmes qui travaillent
34:42sur ce lieu,
34:43ont un métier très difficile.
34:44Elles ne se voient pas
34:45à 64 ou 65 ans
34:46continuer à courir
34:47derrière les bambins
34:48même s'ils sont très mignons
34:49à faire le ménage
34:50et la cuisine
34:51dans des conditions
34:52difficiles.
34:53Mais vous avez entendu la réponse.
34:54C'est fini le conclave.
34:55On ne reviendra pas
34:56aux 64 ans,
34:57dit Maude Bréjean.
34:58Non, mais d'accord.
34:59Mais c'est votre avis
35:00et vous êtes assez honnête
35:01puisque M. Bérou
35:02a sans doute été moins honnête
35:03qu'un homme région
35:04en baladant les gens.
35:05Mais moi,
35:06j'invite les partenaires sociaux
35:07à rendre à M. Bérou
35:08la monnaie de sa pièce.
35:09Il a voulu se moquer d'eux
35:10et les balader.
35:11Moi, je les invite
35:12par exemple sur les carrières
35:13des femmes,
35:14sur les droits
35:15des métiers pénibles.
35:16Je conseillerais
35:17aux syndicats
35:18de faire un petit coup
35:19de trafalgar
35:20à M. Bérou
35:21qui a voulu les balader
35:22et ce sera bien fait pour lui
35:23et ce sera tant mieux
35:24pour les Françaises
35:25et les Français
35:26qui pourront peut-être avoir
35:27quelques droits sociaux.
35:28Alors, on fait comment
35:29pour trouver l'argent ?
35:30Pas de retraite ?
35:31Défense publique,
35:32on coupe où ?
35:33Il faut, pardonnez-moi,
35:34oser s'attaquer
35:35à la défense publique
35:36ce qu'on n'a pas suffisamment
35:37fait par le passé.
35:38Très concrètement,
35:39Maude Bréjean.
35:40Et à moyen et long terme,
35:42c'est une mesure
35:43qui a été celle menée
35:44depuis 7 ans
35:45pour encourager l'emploi,
35:46pour encourager la croissance,
35:47pour encourager
35:48la réindustrialisation
35:49parce qu'à terme,
35:50c'est comme ça
35:51qu'on crée de la richesse
35:52et c'est comme ça
35:53et c'est comme ça
35:54qu'on stabilise
35:55et c'est comme ça
35:56qu'on stabilise un déficit
35:57en permettant
35:58d'avoir une croissance
35:59suffisamment soutenable.
36:00Une mesure très concrète
36:01vous coupez quoi ?
36:02Eh bien, il y avait,
36:03pardonnez-moi,
36:04des propositions
36:05que j'ai moi-même défendues
36:06lorsque j'étais porte-parole
36:07du gouvernement
36:08sur la question,
36:09par exemple,
36:10des jours de carence
36:12par le ministre
36:13Guillaume Casbarion,
36:14député de l'Heure aujourd'hui.
36:15Je le regrette.
36:16Voilà.
36:17Je pense qu'il y a
36:18une réflexion à mener
36:19sur le système de santé.
36:20Ce n'est pas très populaire
36:21de le dire
36:22mais le tout gratuit…
36:23On rembourse moins
36:24les médicaments,
36:25on rembourse moins
36:26les consultations ?
36:27Le tout gratuit,
36:28pardonnez-moi,
36:29dans la santé,
36:30quand on voit par exemple
36:31ce qui est dépensé
36:32en termes de dépense
36:33de taxi pour emmener
36:34les gens à l'hôpital
36:35ou dans des consultations
36:36de santé,
36:37ce n'est aujourd'hui
36:38pas tenable
36:39au regard de la démographie
36:40et de la situation
36:41française.
36:42Et donc en fait,
36:43il va je pense
36:44falloir avoir
36:45un discours de réalité
36:46et oser dire
36:47la vérité aux Français.
36:48Ne pas augmenter
36:49les impôts,
36:50baisser l'âge
36:51sur les retraites,
36:52continuer un système
36:53social…
36:54Moins rembourser
36:55les dépenses de santé,
36:56on vous entend ?
36:57Qui abonde
36:58les uns et les autres,
36:59le tout sans toucher
37:00aux dépenses de l'État,
37:01mais en fait
37:02ce n'est pas possible.
37:03Jean-Philippe Tanguy,
37:04quand vous entendez
37:05le programme économique
37:06du Socle commun,
37:07vous entendez les propos
37:08de François Bayrou
37:09ces dernières semaines,
37:10qui est le président
37:11de la nation
37:12de Marine Le Pen
37:13qui ne peut pas en l'état
37:14se présenter
37:15à la prochaine présidentielle.
37:16Est-ce que vous vous dites
37:17oui, on va censurer
37:18François Bayrou ?
37:19Ou en tout cas,
37:20il est sur le chemin
37:21de la censure
37:22comme le dit Jordan Bardella ?
37:23Oui, il est sur le chemin,
37:24le chemin commence
37:25à être bien entamé
37:26parce qu'effectivement
37:27les promesses
37:28qui ont été faites
37:29n'ont pas été tenues.
37:30On en a parlé des retraites,
37:31on a parlé du budget,
37:32visiblement on nous annoncerait
37:33un nouveau dérapage
37:34du budget
37:35dans les jours à venir.
37:36Alors évidemment,
37:37on accusera M.Trump
37:38ou je ne sais quoi,
37:39le gouvernement,
37:40la réalité c'est que
37:41vous dites, moi j'étais
37:42un peu interpellé
37:43Mme Bréjon,
37:44vous dites on va continuer
37:45ce qu'on a fait,
37:46ça a bien marché.
37:47En matière de chômage ?
37:48Des records de déficit,
37:49mais le chômage,
37:50on pourra en parler malheureusement,
37:51c'est beaucoup de chiffres bidons,
37:52mais non,
37:53beaucoup de chiffres bidons,
37:54ben si,
37:55je suis désolé,
37:56avec beaucoup de subventions
37:57pour des faux contrats,
37:58mais non,
37:59avec beaucoup de subventions
38:00pour des faux contrats
38:01qui coûtent très cher,
38:02des gens qui pensaient avoir
38:03une formation
38:04qui n'en ont pas,
38:05donc on met les gens
38:06à droite à gauche
38:07pour passer les élections
38:08et le chômage est au plus bas
38:09depuis une quinzaine d'années.
38:10Maud Bréjon,
38:11on peut avoir
38:12beaucoup de désaccords,
38:13on peut avoir
38:14beaucoup de désaccords,
38:15mais vous pourriez
38:16au moins reconnaître ça.
38:17Vous avez entendu
38:18que Jean-Philippe Tanguy
38:19a dit que François Ayrou
38:20est plus que jamais
38:21sur le chemin de la censure.
38:22Oui, alors je reviens
38:23au propos, pardonnez-moi
38:24de M. Tanguy,
38:25on s'égare.
38:26Bon, la censure
38:27est une liberté
38:28pour l'ensemble des parlementaires,
38:29ce qui moi me choque
38:30dans le discours
38:31qu'est le vote,
38:32c'est qu'on ne comprend pas bien
38:33sur quoi s'appuie
38:34cette volonté de censure,
38:35c'est le budget,
38:36le lundi c'est le budget,
38:37le mardi c'est l'énergie,
38:38le mercredi c'est l'immigration,
38:39jeudi ce sera autre chose,
38:40on ne sait pas quoi,
38:41et on voit bien
38:42que vous cherchez
38:43d'une certaine façon
38:44à détourner l'attention
38:45et à utiliser la censure
38:46comme moyen de revanche.
38:47Et c'est le sentiment
38:48que vous donnez.
38:49Mais tous les sujets
38:50que vous donnez,
38:51je l'ai dit avant,
38:52nous sommes parlementaires
38:53tous les deux.
38:54Par ailleurs,
38:55je termine.
38:56Dans le contexte
38:57extrêmement périlleux
38:58qu'on est en train
38:59de traverser,
39:00c'est-à-dire
39:01qu'on est en train
39:02de traverser
39:04qu'on est en train
39:05de traverser
39:06au regard de la situation
39:07internationale
39:08qui nécessite
39:09que la France
39:10continue à avoir
39:11une voix forte,
39:12notamment au sein
39:13de l'Union Européenne,
39:14même si vous ne l'aimez pas
39:15beaucoup.
39:16La censure
39:17et le gouvernement
39:18aujourd'hui,
39:19quoi que vous pensiez
39:20de François Bayrou,
39:21aura un effet immédiat,
39:22c'est l'affaiblissement
39:23du pays.
39:24Et je pense que
39:25si vous êtes
39:26sincèrement attachés
39:27aux intérêts français,
39:28au quotidien des français
39:29et à l'intérêt supérieur
39:30de la France,
39:32et à l'intérêt supérieur
39:33de la nation,
39:34vous ne pouvez pas censurer
39:35le gouvernement
39:36de M. Bayrou,
39:37notamment au regard
39:38du contexte
39:39qu'on est en train
39:40de traverser.
39:41Parce que sinon,
39:42à la fin de l'année,
39:43ce n'est pas 5,5%
39:44de déficit qu'il y aura,
39:45c'est 6,5%,
39:46et nous n'aurons plus
39:47aucune crédibilité
39:48pour répondre,
39:49et notamment face
39:50à Donald Trump
39:51en ce moment.
39:52Je ne conçois même pas
39:53qu'après avoir déjà
39:54fait tomber M. Barnier,
39:55vous puissiez de nouveau
39:56envisager de faire tomber
39:57un gouvernement
39:58pour des raisons
39:59qu'on ne comprend
40:01alors même qu'on traverse
40:02une situation internationale
40:03inédite et très inquiétante.
40:04Qu'est-ce que vous répondez
40:05à Maude Brejon ?
40:06Ce sera la dernière réponse.
40:07Comme je l'ai dit tout à l'heure,
40:08c'est la peur, on y revient.
40:09Ce n'est pas vous le déluge.
40:10Je trouve que ça fait le congé.
40:11Mais non, mais ce n'est pas vous
40:12le déluge.
40:13Mais ce n'est pas nous le déluge.
40:14Mais si, c'est toujours vous
40:15le déluge, il n'y a que nous
40:16qui sachons, nous sachons,
40:17on fait tout bien,
40:18il y a 1 000 milliards
40:19de dettes, ce n'est pas nous,
40:20et ce n'est jamais
40:21de votre faute, de rien.
40:23des déficits.
40:24Monsieur Lefebvre a dit
40:25en conférence de presse,
40:26ce n'est pas le gouvernement,
40:27c'est les fonctionnaires.
40:28Maude Brejon vous dit
40:29que ce serait irresponsable
40:30dans la situation
40:31de faire tomber
40:32le gouvernement Bayrou.
40:33S'ils le savent,
40:34ils n'ont qu'à donner des gages.
40:35Vous avez parlé des retraites,
40:36Monsieur Bayrou a menti,
40:37tout le monde le dit.
40:38Les syndicats,
40:39ils sont rentrés de bon cœur,
40:40ils ont été baladés.
40:41C'est de la faute
40:42du Rassemble national ?
40:43Non.
40:44On a demandé une mesure
40:45de libération des salaires.
40:46Vous le savez très bien,
40:47il y a eu un rapport
40:48qui avait été rendu
40:49à Monsieur Attal
40:50On a 20% des gens
40:51qui sont bloqués au SMIC.
40:52Il y avait un rapport
40:53pour le résoudre.
40:54Vous avez utilisé
40:55les 4 milliards
40:56qui devaient résoudre
40:57les trappes à bas salaire
40:58pour remplir les caisses de l'État
40:59au lieu de libérer les salaires.
41:00Ce n'est pas la faute
41:01du Rassemble national.
41:02Sur l'énergie,
41:03vous le savez très bien,
41:04ça fait des années
41:05que je me bats.
41:06D'ailleurs, parfois,
41:07on a des accords là-dessus.
41:08Ce sera le mot de la fin.
41:09Monsieur Bayrou est en train
41:10de préparer une facture
41:11de 300 milliards d'euros
41:12pour les Français.
41:13On y reviendra,
41:14ce sera l'occasion
41:15d'un autre débat.
41:17Merci d'avoir été avec nous
41:18pour ce débat.