• il y a 3 mois
Jean-Philippe Tanguy, membre du Bureau national du Rassemblement national et député de la Somme, était l'invité de BFMTV ce mardi soir.

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Transcription
00:00Bonsoir Jean-Philippe Tanguay.
00:01Bonsoir Monsieur Duhamel.
00:03Merci d'être avec nous ce soir dans Tout le monde veut savoir.
00:05Député Rassemblement National de la Somme,
00:06vous arrivez de la Commission des Finances ?
00:08Absolument.
00:09Vous vous siégiez à l'Assemblée.
00:10Je voudrais commencer parce qu'on a appris aujourd'hui
00:12le fait que le Premier ministre Michel Barnier
00:14ait dit à ses interlocuteurs ces derniers jours
00:16qu'il n'excluait pas une hausse d'impôts pour, je cite,
00:19les contribuables aisés et les entreprises profitables.
00:22Alors l'entourage de Michel Barnier précise à l'instant
00:25qu'aucune mesure fiscale n'est envisagée à ce stade,
00:28tout en disant qu'il parle toujours de justice fiscale,
00:30donc là-dessus il va falloir sans doute que les choses soient clarifiées.
00:33Très concrètement Jean-Philippe Tanguay,
00:34si d'aventure les contribuables les plus aisés
00:37étaient mis à contribution ou les entreprises les plus profitables,
00:40est-ce que ce serait pour vous un motif de censure du gouvernement Barnier ?
00:44Mais en fait il y a une ambiguïté sur cette rumeur
00:48et sur ce que veut faire Monsieur Barnier.
00:49Si c'est une mesure de justice fiscale,
00:51c'est-à-dire on impose davantage les plus privilégiés
00:54et les surprofits de certaines multinationales,
00:57en échange d'une baisse de la pression fiscale qui est très forte
01:00sur les classes moyennes et sur les classes populaires,
01:02par exemple une baisse de la TVA sur les énergies comme on propose.
01:05Là, Monsieur Barnier aura notre soutien.
01:07Si par contre c'est une hausse d'impôts de manière absolue,
01:11c'est-à-dire que la hausse sur ces entreprises
01:14n'est pas compensée par une autre baisse,
01:17on ne sera pas d'accord et on ne soutiendra pas ce gouvernement
01:21et surtout pas cette forme de budget
01:23et on prendra selon les annonces faites les dispositions nécessaires.
01:27Mais on ne va pas alimenter ce qu'on appelle le tonneau des Danaïdes
01:30de la dépense publique, c'est-à-dire toujours plus de dépenses, de déficits
01:33et on le voit bien, jamais sous Monsieur Macron,
01:35les impôts n'ont été aussi élevés, entre 45 et 48 % du PIB en impôts,
01:40record historique et jamais il n'y a eu autant de déficits.
01:42Point factuel sur ce sujet avant de continuer à préciser les choses avec vous,
01:46ce n'est pas tant les impôts qui ont augmenté que ceux qui sont collectés,
01:49c'est-à-dire que les impôts en termes de ceux qui étaient prélevés
01:52ont baissé depuis 2017.
01:53Là encore, ceux qui nous regardent pourront vérifier, c'est un point factuel.
01:56Les taux facials n'ont pas augmenté, mais la masse des impôts sur le PIB a augmenté.
02:00Mais les impôts n'ont pas augmenté, pour être précis.
02:02Ça veut donc dire, c'est important Jean-Philippe Tanguy, qu'il n'y a pas de tabou.
02:06Je laisse beaucoup de rave pour ceux qui nous écoutent,
02:07de dire aux gens que les impôts n'ont pas augmenté.
02:08Écoutez, il suffit à vérifier, je ne sais pas pourquoi les faits sont têtus,
02:11notamment au Rassemblement national, mais là c'est un fait.
02:13Peut-être, mais juste pour que les choses soient claires.
02:15Ça veut dire qu'il n'y a pas de tabou fiscal.
02:17S'il y avait certaines hausses pour les plus riches, les plus grandes entreprises
02:20qui étaient compensées par certaines baisses d'impôts,
02:22vous pourriez dire que ça fait partie de la justice fiscale, pourquoi pas ?
02:25C'est le programme de Marine Le Pen et Jordan Bardella aux dernières élections législatives.
02:29Plus de justice fiscale égale moins de prélèvements pour les classes moyennes et populaires.
02:33Puisque nous avons toujours dit que M. Macron s'était, hélas, distingué
02:37pour baisser les impôts de sa clientèle les plus favorisées,
02:40il avait accablé les classes moyennes et populaires,
02:42notamment la hausse des taxes sur les énergies, le carburant, le fioul, le gaz,
02:47qui avaient provoqué les gilets jaunes.
02:49Une taxe qui, à l'époque, a été isolée mais qui n'a pas été baissée.
02:51C'est pour ça qu'aujourd'hui, alors que le baril de pétrole est assez bas,
02:56le carburant est toujours plus haut qu'avant l'arrivée de M. Macron.
02:59Prenons un exemple très concret.
03:00S'il s'agissait de rehausser la dernière tranche de l'impôt sur le revenu
03:04ou, par exemple, d'augmenter l'impôt sur la fortune immobilière pour les plus aisés,
03:08par exemple au-dessus de 5 millions, 10 millions d'euros de patrimoine,
03:12vous qui vous targuez de représenter les classes populaires,
03:15vous considérez que ça pourrait être juste de réformer l'impôt de cette manière-là ?
03:20Là où vous avez raison, c'est qu'on n'est pas comme la gauche.
03:24On ne dit pas que c'est le programme du Rassemblement national, rien.
03:26Il peut y avoir d'autres mesures qui vont dans le sens de la justice fiscale.
03:30Par contre, par exemple, si c'est toujours taxer plus les propriétaires,
03:33ceux qui ont une richesse enracinée en France,
03:35et jamais les revenus spéculatifs de la finance
03:38ou l'argent qui est investi dans des entreprises non françaises,
03:41on ne sera pas d'accord.
03:43Il faut aussi choisir ses cibles fiscales.
03:45On ne va pas punir les gens qui investissent en France.
03:48Il faut plutôt sanctionner les investisseurs
03:51qui choisissent de faire sortir leur argent de notre pays.
03:53Pour que les choses soient très claires,
03:55censure si hausse d'impôt n'est pas compensée par une baisse d'impôt ?
03:58Absolument.
03:59Je pense que c'est extrêmement clair.
04:01Parce que ce serait ajouter des problèmes au problème,
04:04et ce serait la continuité de ce que fait M. Macron depuis 7 ans.
04:10Est-ce que vous défendez toujours l'exonération d'impôt sur le revenu
04:12pour les moins de 30 ans ?
04:13Oui, tout à fait.
04:14Et M. Jordan Bardella avait précisé dans la dernière législative
04:17que ce serait limité à certains revenus,
04:19puisqu'on nous avait accusé…
04:20Oui, après avoir dit exactement l'inverse pendant plusieurs mois.
04:22Vous savez, quand une mesure n'est pas comprise, on peut l'améliorer.
04:25On n'est pas comme M. Macron ou d'autres à s'enfermer
04:27et à penser qu'on a toujours raison.
04:29Mais c'était une mesure pour garder les talents,
04:31parce que le fait qu'on perde chaque année des talents français,
04:34des soignants, des personnes de restauration…
04:36Vous aimeriez que ce soit repris par le Premier ministre cette mesure ?
04:40D'ailleurs, ça avait été reconnu par certains de nos adversaires
04:42à l'Assemblée nationale, pas par le gouvernement.
04:44Mais lors de la dernière discussion sur le budget,
04:47d'autres députés d'autres formations politiques avaient reconnu
04:49que la France perdait chaque année des talents
04:52et qu'il fallait trouver des moyens de les garder.
04:54Après, on peut discuter des mesures.
04:55Le plafond, vous le mettez où ?
04:56Parce qu'on avait beaucoup parlé de Kylian Mbappé.
05:00On comprend que ça ne le concernerait plus si d'aventure
05:02vous mettiez effectivement un plafond.
05:03À quel niveau de revenu on se limite ?
05:06Là, il faudrait regarder quel revenu serait adapté
05:09et il n'y aurait pas d'effet d'aubaine.
05:10Mais à la base, on voulait le limiter par les mesures
05:12sur le rétablissement, la fin de la flat tax
05:15sur les revenus immobiliers
05:16et l'établissement d'un impôt sur la fortune financière.
05:18Donc, ça concernerait le niveau de revenu
05:20qui aurait été frappé par ces deux taxes.
05:22D'accord. Jean-Philippe Tanguy,
05:23une des images du jour en politique, c'est ce drôle d'alliage.
05:26Éric Coquerel, le président de la Commission des finances
05:28et Charles de Courson, le rapporteur,
05:30presque main dans la main, allant à Matignon,
05:32ils voulaient obtenir ce qu'on appelle les lettres plafond
05:35en vue de l'examen du budget,
05:36c'est-à-dire le budget de chacun des ministères.
05:39Ils en sont sortis bredouilles,
05:41sans ces lettres de plafond précisément.
05:43Franchement, est-ce qu'il est vraiment choquant
05:46qu'un gouvernement qui n'est pas encore composé
05:48doive attendre encore quelques jours
05:50avant de pouvoir rendre ses arbitrages ?
05:51Est-ce que là, il n'y a pas une forme de politique spectacle ?
05:54J'ai vu qu'à la Commission des finances,
05:55vous souteniez Éric Coquerel et Charles de Courson.
05:58Oui, absolument.
05:59Monsieur de Courson représente les valeurs du centre,
06:01Monsieur Coquerel le NFP,
06:03donc on ne peut pas les accuser
06:04d'être sur la même ligne politique.
06:06Mais là, ils ont défendu les droits du Parlement.
06:08En France, il y a une continuité de l'État.
06:10Le gouvernement n'est pas formé,
06:12mais l'État continue à travailler.
06:14Le gouvernement des missionnaires
06:16donne des instructions aux fonctionnaires.
06:18Donc le budget, il est en cours de constitution.
06:19Mais il n'y a pas de gouvernement.
06:20Monsieur Duhamel, ce n'est pas vrai.
06:21Ce n'est pas vrai.
06:22Si, il n'y a pas de gouvernement.
06:23Vous demandez au Premier ministre
06:25de vous donner les arbitrages budgétaires
06:26alors que le gouvernement n'est pas formé.
06:27Vous pouvez faire les questions et les réponses.
06:30Je ne fais pas les questions et les réponses,
06:31mais si les réponses ne sont pas très convaincantes,
06:32je vais vous permettre de relancer.
06:36C'est plus convaincant que vous le pensez.
06:37Vous avez le droit.
06:38Moi, je vous dis qu'il y a une permanence de l'État,
06:40que les affaires continuent d'être suivies,
06:43et que le budget est en train d'être constitué,
06:45malgré le fait qu'il n'y ait pas des ministres de plein droit.
06:48Et qu'il est très naïf, permettez-moi de le dire,
06:50de croire que parce que des nouveaux ministres
06:52ne sont pas nommés, l'État n'a pas à continuer à avancer.
06:55On est vraiment, Jean-Philippe Tanguy,
06:58c'est une question de quoi ?
06:59Cinq jours, six jours près ?
07:00Ça vaut le coup d'aller faire ce genre de...
07:02On n'est pas à cinq jours près.
07:04Ce qui, constitutionnellement,
07:06c'est reconnu par celles et ceux qui ont travaillé sur le sujet,
07:08le plus important, c'est que les parlementaires
07:10aient 70 jours pour examiner le budget.
07:12Pour le reste, il s'agit plus d'une forme de coutume
07:14que de quelque chose qui est inscrit dans le droit.
07:16Ce n'est pas une coutume, un usage, si vous voulez.
07:18Ce qui consiste, c'est à ce que le Parlement puisse travailler.
07:20La démocratie, ce n'est pas l'application d'un mode d'emploi
07:24ou l'application stricte de règles.
07:26Les règles sont là pour permettre la démocratie.
07:28Si vous pensez que le Parlement peut travailler
07:30sur un budget en seulement 70 jours,
07:32je vous invite à venir en stage avec moi quelques jours.
07:34Vous allez voir, vous ne passerez pas des bonnes nuits.
07:36Vous verrez qu'on n'a pas le temps.
07:38On peut prendre un peu de légèreté sur ce sujet.
07:40Je pense que vous savez que ce n'était pas au premier degré.
07:42Rassurez-moi.
07:44Donc, 70 jours, c'est peu
07:46pour travailler sur un budget.
07:48Surtout si ce budget doit constituer une rupture
07:50par rapport à la dérive des finances publiques.
07:52Excusez-nous, collectivement,
07:54parce que tous les groupes,
07:56sauf Renaissance et le Modem,
07:58ont quand même manifesté leur inquiétude
08:01d'être inquiets, puisque c'est la deuxième année
08:03que le gouvernement a menti au Parlement
08:05sur le niveau du déficit et la trajectoire
08:07des finances publiques.
08:09La situation est très grave.
08:11Selon la Cour des comptes, il faut trouver 110 milliards d'euros.
08:13C'est-à-dire à la fois les budgets
08:15d'économie,
08:17c'est-à-dire le budget
08:19de tout l'enseignement
08:21et le budget des armées.
08:23J'écoute attentivement les interviews des membres du RN
08:25et aussi ce que vous écrivez
08:27sur la question des économies.
08:29Il y a toujours l'immigration.
08:31Il y a toujours la remise en cause de la contribution française
08:33à l'Union Européenne.
08:35Vous avez fait l'impasse ?
08:37Non. J'ai proposé dans le législatif,
08:39sur votre plateau à nombreuses reprises,
08:41la suppression de deux échelons administratifs.
08:43C'est-à-dire ? On supprime les régions ?
08:45On supprime les régions et qu'on revienne
08:47déserter la communalité à taille humaine
08:49sans la dérive de l'emploi dans un certain nombre
08:51de fonctions de cadre qui n'ont pas servi à la dose.
08:53Vous voulez des délégués régionaux à l'Assemblée nationale
08:55mais vous voulez supprimer les régions ?
08:57Ça n'a pas la même conséquence.
08:59Vous pouvez avoir une organisation territoriale
09:01qui ne soit pas celle de l'État.
09:03Je veux bien qu'on rigole de tout et qu'on prenne rien au sérieux.
09:05Je pense que le millefeuille administratif
09:07et bureaucratique dans notre pays coûte très cher.
09:09Vous avez une étude très intéressante
09:11qui est sortie de Columbia
09:13qui estime la perte de PIB
09:15à cause de la surréglementation française.
09:17La France est le pays qui est le plus pénalisé
09:19pour la production de richesses à cause de la surréglementation.
09:21C'est quatre points de PIB.
09:23Ça représente en recette fiscale
09:25un quart d'euro qu'on pourrait récupérer.
09:27Donc suppression des régions ?
09:29Ce sera une proposition pour l'Assemblée nationale ?
09:31J'espère que ce sera une proposition retenue
09:33lors du budget.
09:35C'est une piste sérieuse d'économie parmi d'autres.
09:37Ce qui compte, c'est ce qu'avait dit Jordan Bardella
09:39lors des législatives, c'est surtout la dé-bureaucratisation
09:41de notre pays.
09:43On connaît la crise du logement.
09:45C'est ce qu'on entend à chaque fois.
09:47Il suffirait de supprimer les normes pour faire des économies.
09:49Je ne vous fais pas dire que ce sera un changement par M. Macron.
09:51Par exemple, la crise du logement,
09:53le code de la construction
09:55a augmenté de 33%
09:57depuis l'élection de M. Macron.
09:59Ce n'était pas la start-up nation,
10:01c'était un champion des bureaucrates.
10:03Pendant ce temps-là, Michel Barnier continue
10:05de consulter en vue de former son gouvernement.
10:07Non seulement vous aviez des exigences
10:09quant au Premier ministre, vous avez dit non à
10:11Xavier Bertrand, Bernard Cazeneuve, dont Michel Barnier a été nommé,
10:13mais vous avez aussi des exigences sur la composition du gouvernement.
10:15Le président de votre formation politique,
10:17Jordan Bardella, dit non à Gérald Darmanin,
10:19non à Éric Dupond-Moretti, non à Xavier Bertrand,
10:21une nouvelle fois.
10:23Vous savez quand même que vous n'avez pas gagné les élections, Jean-Philippe Tanguy.
10:25C'est vous qui faites la composition du gouvernement ?
10:27On ne les a pas gagnées en nombre de sièges,
10:29mais en nombre de voix.
10:31Ça nous donne suffisamment d'influence pour décider
10:33que ceux qu'on a refusé de voir revenir
10:35par la grande porte ne reviennent pas par la fenêtre.
10:37Ça veut dire que si je continue
10:39à vous soumettre ainsi des potentiels
10:41ministres, puisqu'il vous dit oui ou non...
10:43Il reste beaucoup de noms en France.
10:45On évoque METMTV donner ses informations,
10:47la possibilité que Laurent Wauquiez soit ministre de l'Intérieur
10:49et Valérie Pécresse ministre de l'Economie et des Finances.
10:51Est-ce que ça vous dit ok ?
10:53Ou est-ce qu'au contraire vous dites non,
10:55c'est les revenants, c'est l'UMPS, on n'en veut pas ?
10:57Le critère, c'était le respect
10:59des électeurs du RN.
11:01M. Dupond-Moretti a fait des bras d'honneur
11:03dans le sein de la RN.
11:05Par comparaison, à ma connaissance,
11:07M. Wauquiez ou Mme Pécresse n'ont pas manqué de respect
11:09de mémoire aux électeurs du RN.
11:11C'est un peu le même type que M. Barnier.
11:13Donc, ceux-là ont plutôt
11:15votre fonction.
11:17Si, puisque Jordan Bardella dit
11:19s'il y a ceux-là, on censurera
11:21le gouvernement.
11:29Autre information du jour, Jean-Philippe Tanguy.
11:31Sondagière, celle-là, Michel Barnier
11:33fait une entrée fulgurante dans le baromètre
11:35IFOP Paris Match. Il arrive en tête
11:37carrément des personnalités politiques
11:39préférées des Français. Pour un
11:41fossile homme politique
11:43le plus stupide de la Ve République,
11:45vous disiez...
11:47C'est pas trop mal, non ?
11:49C'est vrai que vous vous êtes excusé.
11:51Plusieurs fois.
11:53Il y a un état de grâce.
11:55J'espère que cet état de grâce permettra
11:57à M. Barnier de prendre les bonnes décisions.
11:59Mais là, on a parlé de la hausse des impôts,
12:01je commence à être un peu inquiet.
12:03Peut-être qu'il me donnera tort.
12:05Je ne demande qu'à avoir tort pour le bien de mon pays.
12:07Simplement sur le fait que les Français
12:09lui fassent confiance alors même que
12:11c'est un sondage.
12:13Il y a une forme de décalage
12:15entre les critiques adressées par le RN
12:17et le fait que visiblement les Français sont
12:19plutôt sur une position consistant à dire
12:21qu'on a envie de lui laisser une chance.
12:23J'ai eu des critiques très dures contre M. Barnier.
12:25Je ne suis pas le RN à moi tout seul.
12:27Mes collègues du RN se sont exprimés
12:29avec plus de bienveillance
12:31et de magnéminité à l'image
12:33des Français. Mais j'espère avoir tort.
12:35Si M. Barnier
12:37rétablit les finances publiques,
12:39contrôle l'immigration, rétablit l'ordre public
12:41à l'école, je serai ravi et je reviendrai
12:43sur votre plateau m'excuser encore davantage
12:45et peut-être même
12:47me retirer de la vie politique.
12:49J'aurais eu tellement tort.
12:51Si M. Barnier réussit, vous vous retirez de la vie politique ?
12:53J'aurais plus de fonction.
12:55On enregistre la bande
12:57et on pourra vous la repasser.
12:59Jordan Bardella lui arrive en 15ème position
13:01de ce baromètre.
13:03Il y en a d'autres où les deuxième et troisième.
13:05Généralement, vous pouvez reconnaître
13:07que Jordan Bardella a plutôt des bons sondages.
13:09Là, vous me prenez un peu au pied. Je n'ai pas vu ce baromètre.
13:11Un dernier mot avec vous, Jean-Philippe Tanguy,
13:13sur Christine Angrand, députée
13:15Rassemblement national du Pas-de-Calais.
13:17Ça m'aurait déçu qu'on se quitte sans parler de Mme Angrand.
13:19Je crois que c'est important.
13:21Peut-être que ceux qui nous regardent ne la connaissent pas.
13:23Députée Rassemblement national du Pas-de-Calais qui roulait avec un permis
13:25qui n'était plus valide et ce depuis 2009
13:27qui a utilisé ses frais de mandat
13:29pour aller sur des sites de rencontres, pour payer
13:31des frais d'obsèques, aussi pour ses chiens
13:33je crois. Elle a remboursé
13:35les sommes litigieuses.
13:37Mais si vous voulez être exemplaire, je crois qu'elle va passer devant
13:39un conseil de discipline.
13:41Est-ce que vous nous dites ce soir qu'elle ne pourra pas
13:43continuer à siéger au sein du groupe
13:45Rassemblement national ?
13:47Si les faits sont avérés, c'est-à-dire d'une part
13:49qu'elle n'aurait pas remboursé cet argent
13:51comme elle dit l'avoir fait. Parce qu'aujourd'hui, elle déclare
13:53qu'il n'y a pas de plainte de l'Assemblée nationale
13:55d'avoir remboursé l'ensemble des sommes et que c'était une erreur.
13:57Et si l'Assemblée nationale n'a pas porté plainte,
13:59c'est que c'était une erreur. Le permis de conduire invalide depuis 2009.
14:01Une erreur de bonne foi. J'essaie de répondre
14:03à vos questions l'une après l'autre.
14:05Et pour le permis de conduire, si effectivement
14:07les faits sont avérés et qu'elle n'a pas de...
14:09Parce qu'elle a dit qu'elle avait une explication à nous donner.
14:11Effectivement, ça me semble compliqué
14:13de garder en notre groupe une députée
14:15qui a enfreint la loi puisqu'on le condamne
14:17régulièrement dans les médias
14:19et ce sont nos positions politiques.
14:21Évidemment, on ne peut pas conduire sans permis
14:23pendant 15 ans.
14:25Et s'il y avait de nouvelles élections, elle ne serait pas réinvestie par le parti ?
14:27En toute logique, oui.
14:29Mais elle a le droit de se défendre.
14:31Si vous voulez, on ne rend pas...
14:33Et d'ailleurs, pour reconnaître qu'on ne le fait pas pour nos adversaires politiques,
14:35il y a trois députés insoumis
14:37qui ont été mis en cause pour des problèmes graves
14:39de conduite ces dernières semaines,
14:41nous, on ne rend pas la justice sur les plateaux de télévision.
14:43Donc, on attend. Elle a le droit de se défendre.
14:45Moi, je travaille avec Mme Angrand depuis
14:473 ans.
14:49Elle a toujours été à mes yeux une honnête femme.
14:51Et j'attends ses explications.
14:53Et je pense que dans votre vie,
14:55M. Duhamel, peut-être travaillerez-vous avec des gens
14:57dont vous avez confiance, et j'espère que vous leur ferez confiance
14:59jusqu'à ce qu'ils puissent s'expliquer.
15:01Mais chacun est maître de son éthique.
15:03Merci beaucoup, Jean-Philippe Tanguy, député rassemblement national
15:05de la Somme, d'avoir été l'invité de
15:07Tout le monde veut savoir.

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