A l'occasion de la journée internationale du sport au service du développement et de la paix, Sport etc. s'interroge sur les vertus pour résoudre les conflits et aider les pays en difficulté. Pourquoi la France finance-t-elle des projets sportifs en Afrique ? Est-ce un moyen de faire valoir ses intérêts et peut-être de ne pas rompre les liens avec des pays où les discussions au sommet restent difficiles ? Au moment où les États-Unis se désengagent du développement international à travers la suppression des financements d'US Aid, quel rôle la France peut-elle jouer ? Anne-Laure Bonnet et ses invités en débattent dans ce nouveau numéro de Sport, etc. sur Public Sénat. Année de Production :
Catégorie
📺
TVTranscription
00:00Retrouvez Sport Etc. avec l'Agence Nationale du Sport.
00:15Développement par le sport, héritage des Jeux Paralympiques de Paris 2024.
00:19Bienvenue dans une heure de débat autour de la place du sport dans la société.
00:24Tout de suite le sommaire.
00:25Le sport peut-il apporter la paix et aider au développement ?
00:28A l'occasion de la journée internationale du même nom, nous nous interrogerons sur l'utilité pour la France de financer des programmes sportifs à l'international.
00:37Le compte n'y est pas, affirmaient certains athlètes paralympiques au soir des Jeux de Paris 2024.
00:43Quel est le véritable héritage pour le sport para et ses pratiquants ?
00:48Une femme à la tête de la plus puissante organisation sportive.
00:53Kirstie Coventry est la nouvelle présidente du comité international olympique.
00:58Quel changement attendre dans le monde du sport ? Quel enjeu pour les femmes ?
01:07Pour m'accompagner dans les starting blocks aujourd'hui, Sophie Briante-Guillemont, vous êtes sénatrice Rassemblement démocratique et social européen.
01:14Vous représentez les Français établis hors de France. Bonjour.
01:17Bonjour, merci pour l'invitation.
01:19Rémi Riou, vous êtes le directeur général de l'Agence française de développement. Bonjour.
01:24Bonjour.
01:25Mickaël Jérémias, vous êtes toujours joueur de tennis, tennis fauteuil.
01:29Vous êtes champion paralympique en double avec Stéphane Houdet. C'était à Pékin en 2008.
01:34Mais vous êtes aussi président de l'association comme les autres. Bonjour.
01:38Lionel Dangoumo, vous êtes journaliste indépendant. Nous avons l'habitude de profiter de votre expertise dans cette émission.
01:44Nous vous en remercions. Bonjour.
01:46Bonjour.
01:47Pour commencer, un mot sur l'expansionnisme américain en matière de sport, cette fois avec l'annonce de la NBA, la ligue américaine de basket,
01:55de lancer prochainement son pendant européen NBA Europe. Il existe déjà des compétitions européennes dont l'Euroleague, la plus prestigieuse d'entre elles.
02:04On sait faire des compétitions. Lionel Dangoumo, est-ce qu'on a besoin que la NBA vienne nous donner des leçons, nous apprendre comment faire ?
02:11Ce qui est sûr, c'est que le modèle économique de la NBA est beaucoup plus puissant que celui du basket européen et que l'Euroleague,
02:16aujourd'hui, n'est pas un modèle économique qui dégage vraiment des bénéfices, qui rapporte de l'argent. On voit bien que c'est un modèle qui a des limites.
02:26Peut-être qu'effectivement, les Américains ont une autre façon de faire ou des conseils ou d'autres recettes pour aider le basket européen à passer un cap.
02:37Ensuite, le modèle américain est très particulier. Celui de l'Euroleague est différent, même s'il se rapproche un peu du modèle de ligue fermée.
02:44Je ne pense pas que la NBA puisse reproduire exactement ce qu'elle fait chez elle, mais ce qui est sûr, c'est la faiblesse de l'Euroleague,
02:54qui fait que la NBA se dit qu'elle a peut-être une carte à jouer pour étendre encore un peu davantage son empire sur le basket mondial.
03:01Raymerie, est-ce que c'est de l'expansionnisme américain ?
03:05Disons qu'ils investissent dans le basket en Afrique. Vous savez qu'il y a cinq des six derniers MVP de la NBA qui ne sont pas américains.
03:13Il y a une logique d'investissement et puis quand même de structurer une économie du sport par le basket, par le football en Afrique pour les Africains.
03:21Et ça, c'est intéressant.
03:23On est d'accord, Mickaël Jérémias, que les meilleurs joueurs, je pense à Victor Mbanyama, il ira toujours.
03:28De toute façon, il préférera aller jouer, une fois atteint un certain niveau en Europe, il préférera aller jouer aux États-Unis.
03:34Est-ce que ça brille plus ?
03:35Ça brille plus à l'heure actuelle. C'est sûr que la NBA aujourd'hui a un modèle et une façon.
03:40On a beaucoup parlé d'entertainment aussi, qui ne trouve pas son pendant en Europe.
03:44Après, peut-être que justement, en investissant en Europe, et vous parliez justement des derniers MVP.
03:49On parle en Serbie, on a vu...
03:51MVP, c'est les meilleurs joueurs...
03:53Les meilleurs joueurs de la playoff, oui.
03:55J'ai vu un documentaire récemment sur Netflix, justement, sur les Jeux de Paris 2024.
03:59Quand on suit toutes les équipes de basket, il y a de plus en plus de joueurs non américains
04:03qui performent, qui viennent du monde entier, et d'Afrique aussi.
04:06Donc, après, c'est une question de marketing, c'est une question de business.
04:10Je pense qu'on est capable, en Europe, d'avoir une ligue extrêmement forte et extrêmement fun à regarder.
04:15Parce que c'est aussi ça qui est intéressant en NBA.
04:17Moi, j'ai vu les matchs de basket aux États-Unis, et les matchs de basket en France et en Europe, ça n'a rien à voir.
04:22Donc, il y a quelque chose que je pense qu'on peut importer des États-Unis.
04:25Sophie Briand-Guillemont, il faut laisser rentrer cette culture américaine du basket, c'est quelque chose de bénéfique.
04:31Il ne faut pas oublier la nôtre de culture.
04:33Non, bien sûr. Vous parliez tout à l'heure du risque d'expansionnisme,
04:37alors qu'on est précisément dans un moment d'isolationnisme américain.
04:41Donc, c'est intéressant de voir ce contraste.
04:43Dans tous les cas, c'est toujours intéressant de pouvoir échanger, voir ce qui se fait à l'étranger.
04:47Et on fera nos propres choix, sans doute avec un mélange des deux cultures sportives.
04:53La NBA investit beaucoup, on l'a dit, en Afrique, notamment aux côtés de l'AFD, l'Agence française de développement.
05:00Nous allons détailler toutes ces actions tout de suite.
05:02C'est le carton vert de sport, etc.
05:09Le 6 avril, vous ne le savez peut-être pas, mais c'est la journée internationale du sport au service du développement et de la paix.
05:16Elle est organisée par les Nations unies.
05:18Ça signifie quoi, Rémi Rioux, le sport au service du développement et de la paix ?
05:23Alors, l'AFD, c'est la Banque internationale de développement de la France.
05:28Même la sénatrice est notre administratrice, d'ailleurs.
05:31Et nous, notre travail, c'est que nos voisins aillent mieux, aillent bien.
05:36Et puis, c'est de tisser, autant que possible, dans autant de domaines que possible, des liens positifs avec la France.
05:43Et le sport, ça paraît un peu surprenant dans le monde des économistes sérieux que nous sommes,
05:51mais enfin, on est convaincus, nous, que le sport, c'est d'abord un très gros secteur économique.
05:56Donc, il y a de la richesse, de la création de valeur.
05:58Dans nos économies, c'est 2 à 3 % du produit intérieur brut.
06:02Donc, il y a des entreprises, il y a de la création d'emplois, il y a de la richesse.
06:06Et puis, c'est aussi un extraordinaire, je dirais, accélérateur d'impact, en fait.
06:11Donc, l'obésité...
06:13Vous vous en rendez la paix ?
06:15Vous voyez, on voit, par exemple, le projet à Thiès de réinsertion des jeunes qui sont à la prison de Thiès
06:23pour le sourire d'un enfant par l'escrime.
06:26Et il y a zéro taux de récidive.
06:28D'ailleurs, on a connecté cette association avec l'administration pénitentiaire en France.
06:32Ça, c'est du développement ou de la paix ?
06:34Parce que la paix, c'est pas l'absence de...
06:36Disons que la paix, c'est dans des territoires en crise, particulièrement vulnérables, affectés.
06:40Et donc, on peut faire du sport, on peut réconcilier des gens qui sont opposés par le sport, bien sûr,
06:45mais je dirais, les vertus du sport pour la santé, pour l'éducation,
06:49elles sont universelles, en vérité.
06:52Il faut s'adapter ensuite, bien sûr, à chacun des contextes.
06:54Avec les instruments, ça, c'est notre métier.
06:56Vous le disiez, on voyait des images au Sénégal de cette action
06:59avec des jeunes incarcérés pour les faire sortir de la prison,
07:03leur donner une envie de se réinsérer dans la société.
07:08Est-ce que vous avez d'autres exemples de programmes comme ça à l'étranger,
07:11peut-être dans des lieux où il y a un peu plus de tension ?
07:16Alors, j'ai un projet intéressant dans la ville de Togo, à Lomé, par exemple,
07:21où là, on arrive à financer,
07:23parce qu'évidemment, ce qui manque souvent en Afrique, c'est des infrastructures,
07:26des stades, bien sûr, mais aussi des infrastructures de proximité.
07:29Et donc, à Lomé, on arrive à financer, dans un projet de gestion des déchets,
07:33des infrastructures sportives, parce qu'évidemment,
07:36le problème des déchets, c'est qu'il faut les trier.
07:39Et donc, la ville de Lomé nous a demandé, d'ailleurs, c'est un prêt, en l'occurrence,
07:42ce n'est pas un don, donc ils vont nous rembourser,
07:45de créer des points dans la ville de Lomé
07:47où les familles, les adolescents, les jeunes,
07:50peuvent amener leurs déchets, les trier,
07:53et ils y viennent parce qu'il y a un terrain de sport,
07:55parce qu'on peut brancher son téléphone.
07:57Donc, vous voyez, on arrive à financer dans un projet en prêt.
07:59Et de mettre le sport qui attire.
08:01Dans un projet de gestion des déchets, des infrastructures sportives qui manquent.
08:04Donc, si on commence à faire ça, nous, et puis la Banque mondiale,
08:07la Banque africaine, toutes ces institutions financières publiques,
08:10là, je pense qu'on va avoir un vrai effet structurant,
08:13et à la fin, sur la pratique sportive,
08:15et donc sur les bénéfices sociaux.
08:17Sophie Briand-Guillemont, est-ce que le sport permet le dialogue ?
08:20Parce qu'on parle de développement,
08:22on parle également de paix par le sport.
08:24Je pense notamment dans des pays
08:27avec lesquels on est plus en froid en ce moment.
08:30Oui, absolument.
08:32Alors, juste, je reviens sur ce que vient de dire Rémi Rioux.
08:35Il y a plein d'exemples, en fait,
08:38qui existent de projets hyper intéressants
08:40qui permettent de passer par le sport
08:42et d'avoir ce dialogue, cette construction culturelle
08:45qui permet précisément de déminer des potentiels conflits.
08:48Moi, j'ai eu l'occasion de visiter un projet,
08:50alors là, qui n'est pas financé par l'AFD,
08:52mais c'est aussi de l'argent public français au CAP.
08:56Alors, je représente les Français de l'étranger,
08:59et ils ont gagné le prix du développement durable
09:01de l'Assemblée des Français de l'étranger.
09:03En fait, c'est un couple de Français qui s'est installé à Cape Town
09:06et qui a décidé d'ouvrir une association
09:08qui s'appelle le CAP sportif.
09:10Dans un détente-ship,
09:12ils ont ouvert une école,
09:14alors c'est des passionnés de vélo,
09:16et ils ont ouvert une petite école
09:18qui permet à des femmes d'apprendre à réparer des vélos.
09:20Et en fait, vous leur apprenez à réparer des vélos,
09:23et dans un pays où 50 % de chômage de la jeunesse,
09:26donc énorme,
09:28vous leur apprenez un métier,
09:30ça passe par le sport,
09:32parce que si ce n'était pas des sportifs et des passionnés de vélo,
09:34ils ne l'auraient pas fait,
09:36et vous permettez de créer des emplois derrière.
09:38Ça a un réel impact,
09:40et pour des projets extraordinaires,
09:42évidemment, ça permet une construction culturelle.
09:44Là, vous parliez d'un financement
09:46avec des fonds publics français,
09:48c'est une forme de diplomatie,
09:50une diplomatie parallèle, l'utilisation du sport ?
09:54Absolument.
09:56Ce n'est même plus une diplomatie parallèle,
09:58parce qu'avec les Jeux Olympiques,
10:00on a un ambassadeur du sport,
10:02c'est quelque chose
10:04qui est devenu important
10:06dans la diplomatie française,
10:08qui est réfléchi, qui est structuré,
10:10et on a vu ce que c'était pendant les Jeux Olympiques.
10:12C'est une réelle diplomatie,
10:14pas seulement parallèle,
10:16mais officielle.
10:18Notamment en Afrique de l'Ouest,
10:20où certaines relations sont compliquées avec la France ?
10:22Absolument.
10:24Et le sport, en réalité, est quelque chose de très politique,
10:26mais ça permet précisément
10:28d'avoir un dialogue
10:30plus apaisé
10:32sur des sujets
10:34qui pourraient être un peu plus simples
10:36pour avoir cette première approche diplomatique.
10:38Rémi Riou, avec le sport,
10:40est-ce qu'on peut parler aux autorités locales ?
10:42Est-ce que, quelque part,
10:44on maintient le dialogue
10:46quand ce n'est plus possible
10:48entre dirigeants des pays ?
10:50En Afrique de l'Ouest,
10:52que vous citiez, par exemple,
10:54on est un grand partenaire, je crois,
10:56des futurs Jeux Olympiques
10:58de la jeunesse,
11:00dans un moment de renouvellement politique,
11:02et de transformation
11:04aussi de la relation avec la France.
11:06Et le Sénégal,
11:08et effectivement l'année prochaine, en 2026,
11:10aura lieu
11:12le premier événement olympique
11:14jamais organisé en terre africaine,
11:16alors qu'un jeune sur trois
11:18sera africain en 2050, dans 25 ans.
11:20Donc il faut s'en occuper,
11:22et je crois que c'est important que la France soit présente.
11:24Et vous avez raison, ça surprend,
11:26ça crée... Et là, on finance des infrastructures,
11:28on va rénover le stade
11:30d'Iba-Mardiop, dans le quartier de la Médina,
11:32la piscine de l'Oeuf, donc c'est des choses
11:34sérieuses en fait, c'est des choses qui restent,
11:36et que des centaines et des centaines d'associations,
11:38d'écoles, viennent ensuite
11:40utiliser dans ce quartier très populaire
11:42de Dakar.
11:44Lionel Dangoumo, le sport,
11:46la France a quelle image en termes de sport
11:48dans le monde ? On compte,
11:50beaucoup ? Je pense. Notamment
11:52après les Jeux ? Oui, et puis là, la France
11:54est quand même un pays où le sport
11:56et les sportifs sont connus,
11:58de nombreux sportifs et sportives qui sont connus
12:00dans le monde entier, des équipes de sport collectif
12:02qui sont connues dans le monde entier,
12:04donc je pense que c'est pas idiot
12:06que la France profite un petit peu
12:08de cet avantage-là, pour à la fois
12:10faire profiter les populations locales, c'est quand même
12:12je pense le premier objectif,
12:14que par exemple ces
12:16personnes qui sont en prison
12:18profitent d'une éducation
12:20par le sport, c'est déjà d'abord pour elles
12:22que c'est intéressant, et puis après pour la France
12:24c'est pas une façon honteuse
12:26de faire de l'influence que d'apporter
12:28des infrastructures sportives ou de faire
12:30de l'éducation par le sport, il y a
12:32d'autres pays qui sont très forts dans l'influence
12:34par le sport et qui le font pas toujours de manière très subtile
12:36Vous pensez à qui ?
12:38Je sais pas !
12:40Donc il n'y a pas de raison
12:42que la France ne s'y mette pas, si en plus
12:44ça part plutôt d'initiatives
12:46qui sont positives et qui sont
12:48en faveur des populations locales.
12:50Mickaël Gérémias, ça vous paraît
12:52important que la France
12:54soit présente à peu près partout
12:56dans le monde, justement à travers
12:58le sport, pour aider au développement à travers
13:00le sport. Le sport c'est un outil politique
13:02social puissant. Partiellement
13:04on l'a dit que c'était un outil politique social puissant
13:06il faut l'exploiter comme tel
13:08d'abord chez nous, c'est très bien qu'on le fasse un peu
13:10partout dans le monde, mais on a un vrai sujet en France
13:12de comment on utilise le sport
13:14comme cet outil là, on parle d'éducation par le sport
13:16on parle de ce
13:18vieux débat que la France serait une nation de sport
13:20moi j'ai un avis plus réservé sur la question
13:22mais voilà, aujourd'hui
13:24le sport est peut-être un des outils les plus puissants
13:26il y a évidemment l'éducation, il y a plein de
13:28il y a la culture aussi
13:30mais voilà, il faut qu'on s'en saisisse
13:32plus que jamais, et moi je sais
13:34j'ai travaillé sur un projet en Côte d'Ivoire
13:36alors qu'il était un peu en sommet
13:38maintenant on va peut-être en reparler
13:40maintenant que je vous vois, mais justement pour comment
13:42on rapproche des cultures, des
13:44pays et des projets
13:46et si ça sert à l'intérêt général, moi ça me va très bien
13:48Est-ce que c'est
13:50vraiment à l'AFD, à l'Agence Française
13:52de Développement de financer, je prends
13:54l'exemple du sport scolaire au Rwanda
13:56depuis 2021
13:58c'est près d'un million
14:00et demi d'euros qui ont été débloqués pour ce
14:02pays, qu'est-ce que ça rapporte à la France ?
14:04On a joué un rôle important
14:06pas que par le sport
14:08vous savez le Rwanda, on a
14:10été brouillé
14:12pendant 30 ans, depuis le
14:14génocide de 1994,
14:16des Tutsis, et on a joué
14:18un rôle, l'AFD en appui
14:20de notre diplomatie bien sûr
14:22à partir de 2019
14:24pour nous réconcilier
14:26avec le Rwanda, c'est passé
14:28par des preuves concrètes
14:30de notre engagement
14:32de l'hydroélectricité
14:34et de l'éducation, et on s'est
14:36dit qu'il y avait une vraie
14:38politique sportive au Rwanda
14:40et que c'était un bon sujet de travailler
14:42sur l'inclusion des jeunes filles
14:44le sport à l'école, et d'ailleurs
14:46on a commencé par une
14:48subvention, comme vous dites, d'un million et demi
14:50ce qui est intéressant au Rwanda, c'est que maintenant
14:52le gouvernement du Rwanda nous emprunte
14:5420 millions d'euros pour cette fois
14:56passer à l'échelle
14:58ce sujet du sport à l'école
15:00à l'échelle de l'ensemble du pays
15:02donc là on va avoir un effet
15:04transformateur qui
15:06rapporte je crois dans notre relation
15:08avec le Rwanda. On parle évidemment de développement
15:10on pense à ce qui se passe en ce moment aux Etats-Unis
15:12Donald Trump a suspendu pour 90 jours
15:14les programmes financés par USAID
15:16qui est le pendant de l'AFD
15:18aux Etats-Unis, Elon Musk lui un peu plus tard
15:20lui qui est à la tête
15:22du département de l'efficacité gouvernementale
15:24a déclaré la fermeture définitive
15:26d'USAID, donc seulement
15:2817% des programmes vont continuer
15:30à être financés par le département d'Etat
15:32il n'y avait évidemment pas que des programmes
15:34de sport, mais est-ce que la France
15:36doit prendre une place qui a été
15:38laissée vacante par les Etats-Unis, est-ce que c'est notre rôle
15:40est-ce qu'on peut le faire ?
15:42C'est formidable, ce serait
15:44évidemment l'occasion de pouvoir
15:46prendre la place
15:48ou en tout cas justement gagner en influence
15:50au moment où les Etats-Unis décident
15:52de se retirer, sachant que l'USAID
15:54il me semble que c'est 40%
15:56de l'APD au niveau mondial
15:58le seul problème c'est que nous-mêmes
16:00on a considérablement diminué
16:02les budgets de l'aide publique au développement
16:04sachant que
16:06souvent ce qu'on a du mal à comprendre
16:08c'est que l'USAID c'est très différent de ce que
16:10peut faire l'AFD, l'USAID c'est
16:12principalement de la subvention, donc du don
16:14alors que l'AFD c'est
16:16principalement du prêt
16:18donc ce serait formidable qu'on profite de cette occasion
16:20budgétairement je pense
16:22que ça va être un peu plus compliqué
16:24Il y en a peut-être quelques limites budgétaires
16:26Oui
16:28Alors on va parler héritage des jeux paralympiques
16:30à présent, c'est la prolongation de sports
16:32etc...
16:34Alexis
16:36Alexis
16:38Anquinquan, paratriathlète
16:40double médaillé paralympique et porte
16:42drapeau des jeux de Paris 2024
16:44s'était interrogé sur le véritable
16:46héritage pour le monde du
16:48parasport, je le cite
16:50on a beaucoup parlé de l'héritage des jeux de Paris
16:52et en fait où est passé cet héritage
16:54il déclarait ça le 9 décembre
16:56dernier
16:58chez nos confrères de l'AFP, si je vous dis
17:00héritage, quelle est votre première réaction
17:02laquelle Jérémiase ?
17:04Déjà vous souriez
17:06Moi je me suis engagé dans la
17:08candidature de Paris 2024 en 2017
17:10en 2016
17:12justement autour de la question de l'héritage
17:14donc pendant 9 ans on a travaillé avec la directrice de l'héritage
17:16qui est maintenant la ministre des sports, Marie Barsac
17:18et donc on l'a fait parce qu'on y a cru
17:20parce que le sport il sert à ça, c'est pas juste un événement
17:22pour divertir des millions de personnes
17:24même si on a été très bien divertis
17:26c'est notamment pour l'utilité de l'événement
17:28et en réalité il y a un héritage
17:30de tout ce qui a été construit
17:32tout ce qui a été pensé, tout ce qui a été financé
17:34parce qu'on organisait les Jeux, ça très bien
17:36mais l'héritage ça devait être plus que ça
17:38l'héritage c'est dans la démocratisation
17:40de l'accès à la pratique du sport pour tous par exemple
17:42il n'y a pas d'héritage de ça
17:44aujourd'hui il faut toujours faire en moyenne 50 km
17:46pour accéder à une association ou un club sportif
17:48qui permet d'accueillir des personnes handicapées
17:50la place des personnes handicapées dans nos sociétés
17:52c'était un des enjeux, l'héritage
17:54c'est-à-dire que ce soit finalement assez banal
17:56que une personne handicapée soit un citoyen de plein droit
17:58dans notre société, et en fait il n'y a pas eu
18:00de politique publique forte et engagée
18:02au lendemain des Jeux, la seule chose qu'on a eu au lendemain des Jeux
18:04c'est une réduction de près de 100 millions d'euros
18:06du gouvernement Barnier
18:08et puis le gouvernement Béroult a voulu faire
18:10du budget du sport
18:12le gouvernement Béroult a voulu faire la même chose
18:14alors là, levé de bouclier pour préserver
18:16les sénateurs vont vous en sauver
18:18effectivement
18:20et puis de manière unanime
18:22mais ils reviendront à la charge
18:24une prochaine fois, la réalité c'est que
18:26c'est pas ça qu'il fallait faire
18:28c'est-à-dire qu'au lieu d'essayer de préserver un petit budget
18:30une petite part du budget du sport
18:32qui est quand même ridicule, je crois que c'est 0,3%
18:34du budget de l'État, donc on n'est pas une nation de sport
18:36quand on investit aussi peu d'argent autour du sport
18:38de tout ce que le sport peut apporter à une société
18:40manifestement on n'est pas une nation de sport
18:42ça aurait dû être l'inverse, même dans une période de crise
18:44c'est le budget qu'il aurait fallu
18:46à minima protéger intégralement, voire
18:48valoriser, mais notamment parce que pour des enjeux
18:50de santé publique, ce sont des milliards
18:52d'économies, une pratique du sport saine
18:54et depuis le plus jeune âge, pour tous
18:56donc il y a une grosse frustration.
18:58En termes d'image, les Jeux paralympiques ont quand même
19:00servi à quelque chose, alors vous parliez
19:02de la place des personnes porteuses
19:04de handicap dans la société, est-ce qu'on n'a pas
19:06quand même un changement
19:08d'attitude ?
19:10Peut-être que vous ne le sentez pas, mais les plus jeunes
19:12ont quand même une attitude
19:14différente, on a le sentiment que
19:16ils ont servi à quelque chose
19:18ces Jeux paralympiques ?
19:20Pendant la semaine olympique et paralympique, j'ai organisé un événement
19:22dans l'appartement de la Moselle, on a accueilli 900 enfants
19:24et donc les 900 enfants, les collégiens
19:26ont été sensibilisés à la pratique des parasports
19:28et donc la différence
19:30entre cet événement et celui qu'on a fait l'année dernière
19:32c'est qu'ils ont vu les Jeux paralympiques entre temps
19:34donc ils étaient extrêmement enthousiastes, ils ont adoré
19:36sauf qu'en réalité, tant que vous n'évoluez pas
19:38au quotidien avec des personnes dites différentes
19:40en fait vos comportements ne changent pas
19:42donc vous avez vu des athlètes paralympiques
19:44qui d'ailleurs ne sont pas particulièrement représentatifs
19:46de monsieur et madame tout le monde en situation de handicap
19:48ils ont pour un certain nombre
19:50et puis ils ont dominé la question du handicap
19:52de la différence, de la maladie
19:54même si c'est compliqué, mais le problème
19:56c'est le quotidien, c'est-à-dire que
19:58la question du haut niveau
20:00et la validation du sport paralympique, tant mieux
20:02mais aujourd'hui c'est, à mon sens
20:04la place et les libertés des personnes
20:06handicapées dans la société, dans l'accès à l'apprentissage sportif
20:08et de manière générale, et là pour le coup
20:10c'est un échec, c'est un échec
20:12et moi je le vois, moi dans mon quotidien
20:14de personne en fauteuil roulant
20:16quand je vais faire des courses, quand je voyage
20:18quand je prends l'avion, quand je prends le train, quand je prends un taxi
20:20je peux vous raconter une par jour
20:22de situations de discrimination ordinaire
20:24donc manifestement
20:26ça n'a pas changé en profondeur la société
20:28Pour revenir sur le sport
20:30et pas les athlètes de haut niveau
20:32ça a quand même créé des vocations
20:34j'ai vu que ça se traduisait par une hausse des inscriptions
20:36dans les clubs, dans les clubs qui peuvent accueillir
20:38qui ont les infrastructures pour accueillir
20:40on parle de 5% pour le sissi foot
20:4230% pour le badminton
20:44ça c'est positif
20:46Moi je pense que les Jeux Paralympiques de Paris
20:48ils ont quand même eu un effet en France
20:50de populariser la pratique du sport
20:52du parasport
20:54auprès de populations qui n'y avaient pas été exposées
20:56ou qui ne la connaissaient pas
20:58et aussi de populariser
21:00des figures
21:02des modèles
21:04qui sont rentrés dans
21:06l'imaginaire collectif, vous avez parlé
21:08d'Anquin Camp, Aurélie Aubert
21:10l'équipe de France de sissi foot, il y a des gens que
21:12je pense que les gens qui s'intéressent au sport
21:14ne le connaissent pas aujourd'hui
21:16alors qu'ils ne les identifiaient pas avant
21:18alors est-ce que ça ne suffit pas
21:20à transformer la société, c'est sûr
21:22mais pour ce qui est du sport
21:24je pense que ça a quand même permis
21:26de franchir une étape
21:28qui n'est évidemment pas suffisante non plus
21:30parce que derrière il y a d'autres sujets
21:32qui sont beaucoup plus structurants
21:34qui est l'accueil des jeunes
21:36qui veulent faire du parasport
21:38les équipements
21:40et puis après les financements aussi
21:42les champions paralympiques
21:44se sont rendus compte que les marques
21:46qui pensaient aller les accompagner
21:48après les Jeux
21:50pour beaucoup d'entre elles se sont retirées
21:52mais c'est à peu près la même chose
21:54là c'était juste un engagement d'image
21:56pour le temps
21:58c'est la logique de ces marques-là
22:00de s'engager pendant une durée parce que le focus
22:02est fait pendant un certain nombre d'années
22:04sur un événement, là c'était du sport
22:06peut-être que les prochaines années ce sera d'autres thématiques
22:08Mickaël Jérémias, on vous voyait il y a quelques instants
22:10porter la flamme
22:12fièrement, vous ne regrettez pas quand même
22:14tout ce qui s'est passé, toute cette aventure
22:16parce qu'on a tous vibré
22:18non mais moi j'ai aucun regret
22:20c'est juste que vous aviez peut-être une attente
22:22la réalité ne correspond pas à votre attente
22:24moi si on me dit quelque chose
22:26je ne suis pas quelqu'un de naïf mais je veux bien croire les gens
22:28quand le président de la publique
22:30prend un certain nombre d'engagements, je veux bien le croire
22:32quand un premier ministre prend un certain nombre d'engagements, je veux bien le croire
22:34quand des chefs d'entreprise qui pour certains
22:36ont fait du handiwashing, parce que ça existe
22:38on les a mis en garde
22:40on leur a dit c'est bien de financer le sport
22:42et d'accompagner des athlètes mais pensez au coût d'après
22:44sinon l'effet est plus grave
22:46c'est bien qu'il y ait une augmentation du nombre de pratiquants
22:48mais s'ils ont envie d'en faire plus
22:50qu'ils s'inscrivent mais qu'ils ne peuvent pas y aller
22:52parce qu'il y a des problèmes structurels
22:54problèmes d'accessibilité, problèmes de transport, problèmes de formation
22:56problèmes d'équipement, en fait ça ne sert à rien
22:58donc moi j'ai aucun regret, c'est un des plus beaux moments
23:00de ma vie, c'est le moment
23:02où je relais la flamme ces 9 ans
23:04d'une aventure extraordinaire avec les gens du Cojo
23:06une aventure internationale qui a commencé
23:08d'abord à Paris puis à Lima et puis après
23:10qu'on a porté, moi j'ai aucun regret
23:12et tout ce que ça a apporté, je le prends
23:14mais par contre pour moi c'est un gâchis monstre
23:16avec cette opportunité-là
23:18avec ce qu'on a réussi justement à partager
23:20avec la société française et internationale
23:22de ne pas avoir fait beaucoup mieux
23:24et si dans ces moments-là on n'est pas capable de transformer la société
23:26quand on a un tel événement entre les mains
23:28c'est que peut-être on n'y arrivera jamais
23:30peut-être que cette minorité à laquelle moi j'appartiens
23:32ne sera jamais capable d'être intégrée
23:34dans la même place que les autres citoyens
23:36parce que c'est ça, en fait, l'enjeu
23:38c'est pas qu'on soit des champions de tennis-fauteuil
23:40ou de paratriathlon
23:42Je vous voyais réagir, Emeryon ?
23:44Non, moi je suis très sensible
23:46à cette cause
23:48mon papa était handicapé
23:50et à l'AFD
23:52alors on est maintenant à 4% de salariés
23:54en situation de handicap et on a un plan
23:56pour atteindre les 6%
23:58qui est l'objectif fixé par la loi
24:00et que très très peu d'entreprises
24:02voire aucune entreprise n'atteint
24:04aujourd'hui donc on veut vraiment
24:06apporter cette contribution. Après je souris
24:08parce que je pense que cette notion d'héritage
24:10en fait elle est complexe
24:12il faudra évidemment
24:14la juger à plus long terme
24:16et on aura
24:18les jeux dans les Alpes aussi
24:20il faut fixer des rendez-vous
24:22pour pouvoir mesurer
24:24et je reviens à la dimension
24:26internationale de l'AFD
24:28le signal qu'a envoyé Paris 2024
24:30bien sûr il est français
24:32mais il faut en mesurer la portée
24:34internationale, on a fait
24:36un grand sommet la veille des Jeux Olympiques
24:38le 25 juillet, on avait 60 chefs d'Etat
24:40ils se sont engagés
24:42sur 10 objectifs
24:44le 7ème c'est précisément
24:46d'intégrer dans leur politique sportive
24:48leur politique de développement, la question du handicap
24:50les Sénégalais dont on parlait
24:52se sont engagés à refaire un événement de ce type
24:54l'année prochaine donc on va essayer
24:56de mesurer quand même ce qui se passe vraiment
24:58ou ce qui ne se passe pas, ce qui est du sport-washing
25:00ou ce qui est de la réalité
25:02et peut-être que des exemples étrangers
25:04on va essayer de les ramener en France
25:06et qui pourront nous inspirer comme sur les scrims
25:08d'Athiès qu'on voyait tout à l'heure
25:10Sophie-Brienne Guillemot, est-ce que peut-être
25:12ce qui s'est passé à Paris avec les Jeux Paralympiques
25:14ce qui est le plus marquant
25:16c'est que dans le monde olympique
25:18on a l'impression, en tout cas
25:20en France on a traité à égalité
25:22les Jeux Olympiques et les Jeux Paralympiques
25:24on a le sentiment qu'ils ont pris
25:26la place qu'ils méritaient et qu'ils auraient dû avoir
25:28depuis bien longtemps. Oui absolument
25:30il me semble que le traitement
25:32médiatique et le suivi
25:34populaire a été considérablement
25:36important et
25:38je représente les Français de l'étranger
25:40donc qui ont regardé ça à la télé
25:42j'ai rarement senti un moment de fierté
25:44aussi intense de leur part
25:46qu'au moment des Jeux Olympiques
25:48et Paralympiques donc
25:50je comprends la frustration, je la partage
25:52ça vaut
25:54pour plein de sujets en fait
25:56et même pour l'aide publique au développement
25:58ça vaut pour plein de choses
26:00où en fait on est obligé de travailler le fond
26:02pendant des années à s'épuiser
26:04mais ça ne veut pas dire que
26:06on n'a pas réussi à faire quelque chose
26:08ou marquer quelque chose et qu'en réalité c'est pierre par pierre
26:10qu'on va réussir à bâtir dans la durée
26:12Alors moi je voulais laisser la parenthèse
26:14enchantée, c'est le soi-disant des Jeux Olympiques
26:16j'aimerais bien la laisser ouverte, je vais aller jusqu'à
26:18Los Angeles 2028
26:20est-ce que vous craignez un retour
26:22en arrière, notamment du fait
26:24de la présence d'un nouveau
26:26président aux Etats-Unis en la personne
26:28de Donald Trump ?
26:30Ça va être compliqué quand même, et là je vous rejoins
26:32de faire ce que la France
26:34a fait, c'est-à-dire que les Jeux de Paris 2024
26:36moi j'étais aux Jeux de Londres
26:38qui ont marqué un tournant dans l'histoire du mouvement
26:40Paralympique en termes de
26:42ferveur populaire, en termes de médiatisation
26:44je pense qu'on a, et tous les
26:46observateurs français étrangers le partagent
26:48on a mis la barre très haute
26:50pour le coup
26:52Los Angeles a un vrai
26:54challenge, alors on peut se poser
26:56la question de la présence de Trump
26:58je ne suis pas certain que c'est ça qui sera le plus gros
27:00le plus gros frein, c'est vraiment
27:02pour moi c'est une question
27:04de leadership
27:06du cojo
27:08américain, du comité
27:10d'organisation des Jeux, quelle est en fait leur feuille
27:12de route sur le paralympisme
27:14ils sont capables dans l'entertainment
27:16et l'événementiel de faire des choses extraordinaires
27:18On n'a pas exactement les mêmes problématiques
27:20aux Etats-Unis et en France sur la question du handicap
27:22notamment en termes d'accessibilité
27:24c'est un des premiers freins
27:26en France c'est extrêmement compliqué, ça l'est beaucoup
27:28moins aux Etats-Unis, pas partout mais dans un certain
27:30nombre d'Etats
27:32pour moi le sujet, je reviens juste là-dessus
27:34il n'y a aucun regret de ce qui s'est passé
27:36même si
27:38cette problématique qu'on a et la frustration qu'on a
27:40elle existe partout ailleurs, la réalité c'est que nous
27:42en fait c'est en permanence
27:44un espoir qui est mis un peu de côté
27:46c'est-à-dire qu'on se dit tiens on a les jeux
27:48maintenant on nous a dit ne vous inquiétez pas
27:50il y a 2030, très bien c'est un truc de plus
27:52mais en réalité quand moi je reçois
27:54dans les mois qui suivent
27:56des lettres de parents qui me disent, mon enfant vient de lui dire
27:58qu'il n'aura pas de notes au bac parce qu'on n'est pas
28:00capable de lui enseigner, donc dans les écoles
28:02publiques françaises, de lui enseigner
28:04une discipline sportive
28:06alors que le gamin
28:08il est dans un pôle France de tennis-fauteuil, il suffit juste
28:10d'aller l'évaluer dans le tennis-fauteuil, il y a 50 000
28:12façons de le faire, aujourd'hui ça passe
28:14par là, c'est-à-dire que pour moi
28:16ce n'est pas juste une petite frustration, c'est que c'est un échec
28:18cuisant à partir du moment où je n'ai entendu
28:20aucun engagement fort de la part
28:22de l'Etat, et la société dans son ensemble
28:24la médicalisation est exceptionnelle
28:26mais qu'est-ce qu'il y a eu depuis ?
28:28il y a eu ça d'augmentation, de retransmission
28:30en direct des preuves parasportives ou de juste
28:32traitement des personnes écapées dans la société
28:34là on est bien au-delà du sport
28:36mais quand on parle de
28:38santé publique, là on parle d'une population
28:40qui est particulièrement sédentaire, le taux de personnes
28:42écapées qui ne font pas de sport, il n'a rien à voir
28:44avec le taux de personnes valides, donc avec des
28:46conséquences qu'on connaît, donc avec des gens qui
28:48vivront moins longtemps, en fait qui passent à côté
28:50de leur vie. On doit rester attentif
28:52à ce que ça donne. En fait ça nous oblige
28:54les médias, la société, le secteur
28:56privé, le secteur public, évidemment
28:58l'Etat, et puis tout un chacun, qu'est-ce qu'on fait
29:00au quotidien pour s'assurer que la vie de l'autre
29:02soit un peu meilleure. On va s'intéresser maintenant à la
29:04proposition de loi
29:06relative à l'organisation,
29:08la gestion et le financement du sport
29:10professionnel, elle a été déposée par les sénateurs
29:12Laurent Laffont et Michel Savin, c'est l'arrêt
29:14de jeu, de sport, etc.
29:20C'est un serpent de mer, il y a un
29:22problème de gouvernance dans le sport français
29:24et les pouvoirs publics veulent changer les
29:26choses. Roxana Maracinanu, ancienne ministre
29:28des sports, avait lancé la loi
29:30de démocratisation dans le sport. Amélie Oudéa
29:32Castera, qui lui a succédé
29:34devait s'y atteler dans la loi héritage
29:36qui n'a jamais vu le jour, et c'est au tour du Sénat
29:38de mettre son grain de sel et de proposer
29:40une loi relative à l'organisation,
29:42la gestion et le financement du sport
29:44professionnel. Je vous propose d'écouter
29:46Laurent Laffont et Michel Savin lors de leur conférence
29:48de presse, c'était le 19 mars dernier.
29:50C'est d'abord
29:52de rendre obligatoire
29:54pour les ligues,
29:56de rendre compte de manière obligatoire
29:58pour les ligues, chaque année au ministère des
30:00sports, de l'exercice de la
30:02subdélégation. Il n'existe pas à ce jour
30:04ce rapport, évidemment
30:06qui serait nécessaire dans le cadre des relations
30:08et du dialogue à établir
30:10entre ministères et
30:12ligues. Prévoir aussi
30:14que la rémunération
30:16d'un dirigeant ou d'un salarié
30:18d'une ligue ne peut excéder
30:20le plafond applicable à la rémunération
30:22du président
30:24du conseil d'administration d'une
30:26entreprise publique. Le plafond
30:28actuel applicable pour les présidents de
30:30conseil d'administration des EPIC
30:32d'Etat est fixé à 450
30:34000 euros et donc nous demandons que ce
30:36même plafond s'applique pour les présidents
30:38de ligues.
30:40De rendre
30:42aussi incompatible, c'était également
30:44une proposition du rapport,
30:46de rendre incompatible la fonction de dirigeant
30:48ou de membre du conseil d'administration de la
30:50ligue professionnelle avec la détention
30:52d'intérêt ou l'exercice de fonction au sein
30:54d'une entreprise de diffusion
30:56audiovisuelle. C'est bien sûr la notion
30:58de conflit d'intérêt. Il était temps de
31:00mettre fin aux dérives
31:02qui sont citées là dans le
31:04sport, Lionel Dangoumo. Oui,
31:06il est toujours temps de mettre fin aux dérives.
31:08Après, je suis assez réservé. Je pense que
31:10ça part évidemment d'un bon sentiment
31:12et il y a
31:14des initiatives et des propositions
31:16qui vont sans doute dans le bon sens
31:18qui se résument essentiellement
31:20au fait que les fédérations
31:22c'est essentiellement dirigé vers le football
31:24quand même cette proposition de loi
31:26que la fédération française de foot
31:28ait une autorité un peu
31:30plus grande sur la ligue de football professionnel.
31:32La loi concerne tous les
31:34sports mais elle s'applique notamment.
31:36Elle s'applique notamment et elle a été préparée
31:38surtout en pensant très fort au football.
31:40Elle est dirigée, on voit bien sur
31:42la proposition sur le salaire ou sur
31:44le conflit d'intérêt, on voit bien qu'elle est dirigée
31:46sur certaines personnalités du football
31:48français actuel. Ensuite,
31:50le législateur ne peut pas d'un seul coup
31:52réformer l'économie du football
31:54français d'un coup de baguette
31:56magique. Donc ça ne suffira pas
31:58à combler les limites et les lacunes
32:00du football français et les problèmes
32:02dans lesquels il est embrouvé
32:04aujourd'hui. Ce qui est sûr
32:06c'est qu'effectivement ça répond à la question de la gouvernance
32:08et du fait que en gros
32:10on demande aux ligues
32:12professionnelles de rendre
32:14davantage de comptes auprès de leur
32:16autorité de tutelle, c'est-à-dire auprès des fédérations
32:18de chaque sport.
32:20Sophie Briand-Guillemont,
32:22les ligues elles disposent
32:24d'une subdélégation
32:26de services publics.
32:28C'est une nécessité pour le pouvoir politique
32:30de prendre la parole,
32:32de reprendre la main ?
32:34Oui absolument.
32:36Je rejoins ce qui vient d'être dit,
32:38le législateur ne pourra pas
32:40tout solutionner.
32:42On ne va pas révolutionner le modèle
32:44de financement des fédérations
32:46aujourd'hui. Par contre,
32:48cette proposition de loi intervient
32:50au terme d'une commission d'enquête
32:52qui est portée en plus
32:54à haut niveau puisque c'est le président
32:56de la commission de la culture
32:58qui le porte notamment et
33:00il y a une véritable réflexion
33:02en tout cas au sein du Sénat
33:04sur les problématiques
33:06actuelles. L'idée c'est qu'on va avoir
33:08un débat et ça va permettre
33:10de mettre
33:12le doigt sur certaines problématiques
33:14et essayer de solutionner notamment
33:16la gouvernance. On est parfaitement conscients
33:18qu'on ne pourra pas tout régler
33:20mais c'est une première approche
33:22qui me semble absolument nécessaire.
33:24Vous parliez, Lionel Dongumo, du fait que c'était
33:26très orienté football.
33:28Je pense notamment au premier article
33:30qui concerne la rémunération des dirigeants
33:32et des salariés de ligue qui ne peut pas déplacer
33:34450 000 euros.
33:36À ma connaissance, en dehors du football,
33:38il n'y a pas beaucoup de ligues qui sont concernées.
33:40Non, je ne pense pas. Et puis, on sait que
33:42le salaire du président actuel de la Ligue de football
33:44professionnelle, Vincent Laboune, a fait polémique
33:46parce qu'il était très élevé.
33:48Je ne vais pas dire une bêtise
33:50mais je pense que c'est au moins trois fois plus
33:52que le plafond qui est évoqué là.
33:54Mais encore une fois, je n'ai pas vérifié.
33:56C'était lors de la mission d'information.
33:58Donc, oui,
34:00c'est sûr que
34:02l'actualité des derniers mois
34:04du football français,
34:06elle obligeait à ce qu'une autorité
34:08vienne un peu remettre de l'ordre
34:10et qu'en tout cas, la gouvernance actuelle
34:12du football français a montré ses limites
34:14et a montré qu'elle n'était pas préparée
34:16à affronter une situation de crise
34:18comme elle l'a vécue ces derniers mois.
34:20Donc oui, il faut sans doute qu'elle
34:22rende des comptes, que ce n'était sans doute
34:24pas suffisamment le cas auparavant.
34:28Mais, encore une fois,
34:30je pense que les problèmes
34:32économiques du football français actuel
34:34viennent justement de son modèle
34:36économique. Et là, la loi
34:38n'y pourra rien. Là, on touche à d'autres
34:40questions, d'autres sujets qui sont sur la
34:42conversation des trois télés, sur les affluences,
34:44sur l'économie
34:46des clubs...
34:48Est-ce que je reviens sur le fait que la loi
34:50présentée par Michel Savin
34:52et Laurent Laffont,
34:54elle concerne tous les sports. D'ailleurs, de nombreux
34:56présidents de ligues professionnelles,
34:58avec Vincent Labrune, le président de
35:00la Ligue de foot, ont exprimé leur
35:02profond désaccord avec cette loi qui mettait,
35:04selon eux, en danger l'équilibre du système
35:06sportif français. Je cite
35:08jamais au cours de vos travaux
35:10David Tebib,
35:12le président de l'association qui regroupe la Ligue
35:14de foot, de basket,
35:16de hand, de volley, de rugby, de hockey, de cyclisme,
35:18disait donc, s'adressant
35:20aux sénateurs, jamais au cours
35:22de vos travaux, vous n'avez sollicité un échange
35:24avec les ligues professionnelles concernées, ce qui
35:26aurait sans doute permis d'éviter des erreurs d'analyse
35:28qui conduisent à l'incompréhension
35:30que nous souhaitons exprimer ici.
35:32Alors, il y est allé les deux pieds
35:34décollés, on dit dans le football.
35:36C'est maintenant que
35:38les échanges vont avoir lieu, c'est maintenant
35:40qu'on va peut-être pouvoir plus écouter
35:42les présidents de ligues,
35:44les laisser s'exprimer. Le dialogue
35:46est ouvert. Le dialogue est ouvert
35:48parce qu'on va avoir un débat
35:50d'abord en commission et ensuite en séance.
35:52Moi, je n'ai pas fait partie de cette mission d'information, mais
35:54justement, ça va permettre
35:56d'ouvrir le débat, de pouvoir
35:58s'en saisir quand on est des sénateurs
36:00qui en avons... quand on n'en a pas
36:02fait partie. Maintenant, les ligues
36:04ont très très bien suivi le texte
36:06par contre, donc je pense qu'elles n'hésiteront
36:08pas à venir vers nous pour
36:10justement essayer de comprendre leur point de vue
36:12et ce qu'elles veulent faire passer.
36:14Mickaël Jérémias, qu'est-ce qui donne
36:16des poussées d'urticaire au mouvement sportif
36:18français quand le politique met
36:20son nez dans les affaires ?
36:22J'ai pas de problème avec le politique mettant son nez
36:24dans les affaires et dans quelconque affaire,
36:26à la condition que ce soit pour le bien commun.
36:28Là, en l'occurrence, il y a un peu plus
36:30de transparence dans
36:32le financement du sport,
36:34qui, en partie, même si
36:36il y a beaucoup de financements privés, mais bénéficie
36:38du financement public, ça me paraît normal.
36:40Je n'ai pas vraiment de problème avec
36:42une petite réduction
36:44des rémunérations, en tout cas plus de contrôle
36:46des rémunérations de grands dirigeants sportifs.
36:48Ça va, 450 000 euros,
36:50on parle de salaire, j'imagine qu'il y a moyen
36:52qu'il y ait des primes et des choses comme ça.
36:54Tout va bien.
36:56Pour moi, ce n'est pas le problème le plus
36:58important aujourd'hui. Par contre, qu'il y ait un peu
37:00de régulation, qu'il y ait un peu plus d'équilibre,
37:02qu'on ne soit pas dans une nation ou dans un monde
37:04où le foot,
37:06le foot masculin notamment,
37:08empiète autant sur tout le reste.
37:10Il y a tellement de sports
37:12et d'histoires intéressantes.
37:14C'est notre responsabilité
37:16nous médias. Bien sûr.
37:18C'est ça,
37:20c'est sur cette vigilance-là,
37:22la manière dont aujourd'hui, vous parliez de droits
37:24télés, la folie des droits
37:26télés, du prix pour obtenir
37:28les droits de la Ligue 1, par exemple.
37:30Un milliard, je veux dire.
37:32Oui, dans le monde. En France, un peu moins.
37:34En France, ça va moins bien.
37:36Mais ce qui est demandé, je ne dis pas de ce qui est payé.
37:38Au final, de ce qui est demandé, je pense qu'il faut être
37:40un peu plus raisonnable.
37:42Et puis, c'est la question après de la redistribution, du partage.
37:44Tout ça, c'est très bien. Moi, je n'ai aucun problème avec les gens qui gagnent de l'argent.
37:46Je ne suis pas sûre qu'une loi suffise
37:48à combler toutes ces choses-là.
37:50En tout cas, on sera très attentifs
37:52à la présentation de cette loi
37:54qui devrait être faite au Sénat le 11 juin prochain.
37:56On va accélérer le rythme à présent
37:58avec trois informations traitées en trois minutes.
38:00C'est le chrono de Sport Etc.
38:04Muscles test
38:06pour les élèves de 6e et supporters.
38:08Pas forcément les trois ensemble.
38:10Trois sujets, trois minutes.
38:12C'est le top chrono.
38:14Premier thème, on commence par la star de YouTube,
38:16Thibaut Inchaye, roi du fitness
38:18et des gros muscles aux 26,4 millions d'abonnés.
38:20Est-ce que vous le connaissez ?
38:22Oui.
38:24Vous avez suivi le personnage.
38:26C'est un personnage qui est...
38:28Non, j'avoue que je ne suis pas de près,
38:30mais je sais qui il est et je sais ce qu'il fait.
38:32Alors, il encourage
38:34ses abonnés
38:36à faire du sport, parfois avec maladresse.
38:38Je ne vais pas citer absolument tous ses propos
38:40parce qu'il faudrait mettre des gros bips à l'antenne,
38:42mais réveille-toi
38:44avec un langage fleuri.
38:46Rien à foutre de ta dépression, rien à foutre de tes excuses,
38:48rien à foutre de ton petit cœur brisé. Lève-toi maintenant,
38:50tout de suite. C'est comme ça qu'on fait faire du sport,
38:52Mickaël Jarret ? Je me souviens très bien de cette polémique.
38:54Oui, ce n'est pas très brillant.
38:56Non, ce n'est pas comme ça.
38:58Rémi Rioux, ça vous dirait un influenceur pour
39:00faire la promotion de l'AFD ? Peut-être pas forcément
39:02avec les muscles saillants et le langage fleuri.
39:04Vous voulez dire qu'on en a besoin ?
39:06Je m'interrogeais sur le fait que c'était intéressant.
39:08Il faut prendre le monde tel qu'il est.
39:10Effectivement, après, c'est toujours pareil.
39:12Il faut le faire bien.
39:14Le média n'est pas le message
39:16ni la façon de le convoyer.
39:18Oui, bien sûr. Non, mais il n'y a aucune exigence.
39:20Il n'y a aucune exigence d'énormément d'annonceurs,
39:22qu'ils soient publics ou privés, on l'a vu pendant les Jeux.
39:24L'idée, c'est juste le nombre de vues.
39:26En fait, c'est triste.
39:28C'est quelqu'un qui, quelque part, fait la promotion
39:30du sport, qui est le youtubeur
39:32le plus suivi. On devrait être une nation de sport
39:34puisque c'est quelqu'un qui fait du sport,
39:36le youtubeur le plus suivi en France.
39:38Ça ne marche pas comme ça ?
39:40Non, ça ne marche pas comme ça. Heureusement que ça ne s'évalue pas comme ça.
39:42Le problème, c'est que la culture
39:44du résultat et du buzz et du chiffre
39:46et du nombre de clics, moi, c'est un truc
39:48que je rejette. Alors, ça fait peut-être vieux con, mais j'ai que
39:5043 ans, donc je pense que je connais ça.
39:52Je connais le monde d'avant et le monde actuel très bien.
39:54Je pense qu'on est capable d'avoir
39:56effectivement des influenceurs, ce n'est pas un gros mot,
39:58des influenceurs qui sont capables
40:00de véhiculer vraiment ce qu'on a envie de raconter.
40:02Là, vous avez cité, justement,
40:04cette vidéo qui a fait polémique, mais qui n'est pas une vidéo polémique
40:06juste pour provoquer, c'est ce qu'il est, ce qu'il pense vraiment.
40:08C'est-à-dire que pour lui, en gros,
40:10pour moi, il est grossophobe à minima,
40:12c'est-à-dire que c'est le degré zéro
40:14de la connaissance, de la psychanalyse, de la psychologie,
40:16qu'en gros, on s'en fout de ta dépression. En fait, c'est le principe de la dépression,
40:18c'est-à-dire que quand tu es dépressif, tu ne vas pas aller
40:20t'amuser à faire 100 abdos tous les matins.
40:22Non, tu ne te lèves pas le matin.
40:24Lui, comme d'autres,
40:26mais il y en a des très bien.
40:28Par contre, quand on fait des grandes campagnes institutionnelles,
40:30aujourd'hui, on sait bien que faire du 4x3
40:32dans la rue avec JC Decaux, ce n'est pas ça
40:34qui va embarquer des millions de gamins, donc il faut
40:36travailler avec eux, mais il faut être un peu plus exigeant.
40:38Ça montre quand même la puissance du sport,
40:40qu'il soit le premier.
40:42Absolument, ça montre la puissance du sport.
40:44On essaie de faire passer les messages, nous,
40:46ici, différemment, sans muscle saillant,
40:48pardonnez-moi pour ça.
40:50Deuxième thème, on l'a appris cette semaine,
40:52dès la prochaine rentrée scolaire,
40:54des tests de sport seront généralisés
40:56au collège pour les élèves de 6e,
40:58ont annoncé Elisabeth Borne et
41:00Marie Barsac, respectivement,
41:02ministre de l'Éducation et ministre des Sports.
41:04C'est un petit peu comme pour le français et les mathématiques,
41:06il devrait y avoir des tests d'endurance,
41:08de rapidité, peut-être de saut en hauteur,
41:10une manière d'avoir une photographie des capacités
41:12sportives des enfants.
41:14C'est une bonne nouvelle, Sophie-Briand Guillemont,
41:16il faut savoir où ils en sont sportivement.
41:18Oui, sportivement, et puis aussi
41:20en termes de santé.
41:22Ça va permettre de faire les deux.
41:24Il faudra juste s'assurer que ce soit appliqué
41:26à tous les enfants.
41:28Vous voyez, je m'en suis naturellement tournée vers vous.
41:30Parce qu'on travaille en équipe.
41:32Marie Barsac, on travaille ensemble,
41:34Elisabeth Borne, je pense qu'on va se rencontrer très bientôt.
41:36Aujourd'hui, c'est quand même,
41:38je reviens dessus, mais c'est quand même complètement hallucinant
41:40que dans les écoles françaises, écoles de République,
41:42au milieu ordinaire, on ne puisse pas avoir une activité physique,
41:44quelle qu'elle soit. Et en fait, la solution est très simple.
41:46C'est que d'apprendre à nos enfants à se jeter le plus loin possible
41:48dans un bac à sable, à jouer au foot,
41:50nager, quand à l'adolescence, on sait que c'est un problème pour plein de garçons
41:52et notamment pas mal de filles.
41:54En fait, on va enseigner le parasport à l'école.
41:56C'est-à-dire qu'enseigner le parasport,
41:58c'est apprendre des sports,
42:00c'est pas plus con de jouer au basket en fauteuil que, encore une fois,
42:02de se jeter le plus loin possible dans un bac à sable.
42:04Et simplement, c'est une manière
42:06de valoriser des élèves qui sont souvent
42:08harcelés à l'école et qui ne sont pas valorisés.
42:10C'est une manière aussi de niveler.
42:12C'est pas les petits garçons dans les écoles qu'on a valorisés,
42:14qui courent le plus vite, qui ont les plus gros muscles.
42:16Et donc, de permettre un moment...
42:18Justement, de permettre un moment
42:20de valoriser ces enfants-là.
42:22Parce que tout ça, ça reste des effets d'unissement.
42:24Très bien, le bilan, je vous le fais déjà.
42:26Et c'est ce que vous allez dire à Elisabeth Bord ?
42:28On est beaucoup moins rapides qu'il y a 30 ans, et que c'est de pire en pire,
42:30parce qu'on est sédentaires, parce qu'il y a les jeux vidéo, les réseaux sociaux.
42:32Eh bien, faisons-en du sport ensemble,
42:34depuis le plus jeune âge.
42:36Mais c'est vraiment une proposition que vous allez faire ?
42:38Devant le Président de la République,
42:40je sais que c'est dans les tuyaux.
42:42Maintenant, je sais que les tuyaux sont longs.
42:44Oui, mais voilà, on expose cette proposition,
42:46et on insiste.
42:48Justement, on parlait du niveau des élèves.
42:50Une expérimentation a déjà eu lieu cette année
42:52sur 4000 élèves.
42:54Seulement 19% d'entre eux étaient considérés
42:56comme ayant une qualité physique
42:58satisfaisante.
43:00Ça vous surprend, Lionel Dangoumo ?
43:02Vous êtes plus spécialiste du sport de haut niveau ?
43:04Non, mais qu'est-ce que ça veut dire,
43:06une activité physique satisfaisante ?
43:08Après, je ne sais pas ce qu'on met derrière ça.
43:10Après, oui,
43:12comme le disait Mickaël,
43:14il y a des problèmes de sédentarité
43:16chez les enfants, d'activité physique.
43:18Je pense que tout le monde en est plus ou moins conscient.
43:20Après, c'est effectivement,
43:22une fois qu'on a dit 19%,
43:24qu'est-ce qu'on fait pour que ça passe à 25% ou à 30% ?
43:26On balaye les deux heures de sport supplémentaires,
43:28qui étaient une belle promesse d'héritage des Jeux.
43:30On le balaye, on se dit que ce n'est pas très grave.
43:32On compte sur vous.
43:34Mickaël Jérémias, on compte sur vous.
43:36Troisième et dernier thème de ce chrono,
43:38le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau,
43:40s'intéresse décidément de très près
43:42à tout ce qu'il se passe dans les stades,
43:44puisqu'il a annoncé cette semaine avoir demandé
43:46la dissolution du groupuscule Légion X,
43:48qui se considère
43:50comme des supporters du club
43:52de Paris, le Paris FC,
43:54club de Ligue 2 de football,
43:56club dont l'actionnaire majoritaire
43:58est la famille Arnaud. Le groupuscule avait cessé
44:00ses activités en novembre dernier.
44:02C'est-à-dire une dissolution de la chose déjà dissoute.
44:04En novembre, le ministre de l'Intérieur,
44:06en revanche,
44:08était forcé de rétropédaler
44:10sur les deux groupes de supporters
44:12de l'AS Saint-Etienne, les Magic Fans et les Green Angels,
44:14pour lesquels il avait également
44:16demandé une procédure de dissolution.
44:18La Commission nationale consultative
44:20de prévention des violences lors des manifestations
44:22sportives a donné un avis négatif
44:24à la dissolution.
44:26Un dialogue sera instauré.
44:28C'est la solution pour mettre fin
44:30à la violence dans les stades,
44:32dissoudre administrativement les clubs de supporters,
44:34Lionel Dangoumo ?
44:36Je ne crois pas, sinon ça se saurait.
44:38Je pense que d'autres ministres de l'Intérieur l'auraient fait
44:40et auraient dissous tous les groupes qui posent problème
44:42et il n'y aurait plus de problème dans les stades.
44:44Malheureusement, je ne crois pas que ça marche comme ça.
44:46Et d'ailleurs, si je ne me trompe pas,
44:48le groupe des Green Angels n'est même pas constitué en association.
44:50Ce sont souvent des groupes informels
44:52qui n'ont pas de constitution légale
44:54officielle.
44:56Comment on fait pour dissoudre quelque chose qui n'existe pas ?
44:58Vous pouvez dire que vous allez dissoudre.
45:00Ils vont se reformer sous un autre modèle,
45:02avec un autre nom.
45:04Je pense que la France,
45:06depuis des années, a un problème
45:08avec le supporterisme.
45:10Des problèmes que d'autres pays ont réussi à résoudre
45:12de façon très différente,
45:14que ce soit en Allemagne ou en Angleterre.
45:16Ce n'est pas du tout la même politique.
45:18Mais il y a d'autres pays qui ont quand même
45:20beaucoup moins de problèmes avec leurs supporters,
45:22beaucoup moins de problèmes de violence notamment.
45:24Et nous, on n'y arrive pas.
45:26Sans doute, peut-être,
45:28parce qu'il y a une approche
45:30qui est souvent trop idéologique
45:32et qui n'est pas assez pragmatique.
45:34Je ne dis pas qu'il faut tout passer
45:36au groupe de supporters,
45:38mais entre les dissoudre et dialoguer,
45:40il y a peut-être un juste milieu à trouver.
45:42– En l'occurrence, pourquoi est-ce que la commission
45:44donne un avis négatif à cette dissolution ?
45:46Parce que ce n'est pas avéré,
45:48parce qu'on n'a pas de preuves,
45:50parce que ça ne servirait à rien ?
45:52– Je ne sais pas.
45:54Il y a des groupes déjà qui ont été dissous par le passé
45:56dans d'autres clubs, dans d'autres stades.
45:58– Et pas de manière administrative.
46:00Je pense au plan Le Prou au Paris Saint-Germain,
46:02ce n'était pas une dissolution administrative.
46:04– Non, mais il y a des problèmes
46:06qui ont été résolus à droite à gauche,
46:08mais au global, la France n'a pas résolu
46:10son problème de violence dans les tribunes.
46:12Et aujourd'hui,
46:14je pense que cette solution-là,
46:16elle n'est pas satisfaisante.
46:18Je pense qu'il y a des structures
46:20qui existent où les groupes de supporters
46:22peuvent dialoguer avec les instances.
46:24Sans doute qu'on ne les a pas suffisamment
46:26mises en valeur,
46:28pas suffisamment travaillées,
46:30mais en général,
46:32en tout cas,
46:34l'exemple d'autres pays en a la main,
46:36notamment, quand les supporters
46:38dialoguent avec les pouvoirs publics,
46:40avec leur club, etc., ça va mieux.
46:42Ça ne permet pas de faire des effets d'annonce,
46:44parce que c'est sur du temps long,
46:46mais je pense que sur la durée,
46:48ça produirait de meilleurs effets.
46:50Alors, moins d'effets d'annonce,
46:52plus de dialogue, et on suivra donc
46:54la situation de ces clubs de supporters
46:56de la Saint-Étienne.
46:58On va maintenant passer au dernier thème
47:00de cette émission,
47:02tout autre sujet.
47:04Elle est sportive, elle est dynamique, puissante,
47:06double championne olympique de natation,
47:08et depuis le 20 mars dernier,
47:10elle est aussi la présidente du Comité international
47:12olympique, c'est la championne de sport, etc.
47:14Kirstie Coventry n'était pas la favorite des sondages,
47:22mais elle est aujourd'hui la présidente
47:24du Comité international olympique,
47:26le mouvement sportif le plus puissant de la planète.
47:28Elle est également la première représentante
47:30du continent africain à ce poste,
47:32elle est zimbabwéenne.
47:34Avant de parler de ses compétences
47:36nombreuses et de son parcours brillant,
47:38le symbole est fort,
47:40à trois ans des Jeux olympiques et paralympiques
47:42de Donald Trump à Los Angeles.
47:44Oui, évidemment,
47:46c'est un signal fort,
47:48extrêmement positif,
47:50et quand on arrive à réunir
47:52la représentation
47:54et les compétences,
47:56c'est toujours formidable,
47:58donc c'est une excellente nouvelle.
48:00Kirstie Coventry a connu un parcours d'excellence,
48:02je le disais, membre du CIO à moins de 30 ans
48:04après avoir remporté deux médailles d'or
48:06sur 200 mètres d'eau à Athènes en 2004
48:08et à Pékin en 2008,
48:10comme vous, Mickaël Jérémias.
48:12Elle était jusqu'à son élection
48:14au CIO ministre des Sports du Zimbabwe.
48:16Est-ce que vous savez
48:18quel dirigeant a été le premier
48:20à lui adresser ses félicitations ?
48:22J'admire Poutine.
48:26Et pourquoi ?
48:28Peut-être ce qu'il a mis derrière la tête.
48:30Il a peut-être envie que ses athlètes
48:32reviennent aux Jeux olympiques
48:34l'année prochaine.
48:36Oui, dès 2026. Je rappelle qu'il y a des Jeux olympiques d'hiver
48:38à Milan-Cortina en 2026.
48:40Elle va devoir affronter
48:42des questions sensibles ?
48:44Celle-là en est une. A priori,
48:46elle est déjà tranchée. A moins qu'il y ait
48:48un changement radical de la politique du CIO,
48:50tant que la situation politique...
48:52Il peut y avoir aussi l'espoir de la paix.
48:54Évidemment, à moins d'une paix
48:56en Ukraine d'ici là.
48:58Ce n'est pas déjà le cas. Trump avait dit
49:00qu'il se repouvait au lendemain.
49:02A moins qu'il se soit passé quelque chose
49:04et qu'on ignore, mais ce n'est pas encore le cas.
49:06Est-ce que c'est une bonne nouvelle pour vous, cette élection,
49:08Michael Jeremiaz, de Kirsten Coventry ?
49:10Elle est jeune, elle est dynamique.
49:12C'est déjà très bien qu'au CIO,
49:14il soit moins européen et moins masculin.
49:16Ça, de manière générale.
49:18Je vous dirais que c'est une bonne nouvelle en fonction
49:20de ce qu'elle va faire et de son programme.
49:22Je vois quand même que vous ne croyez pas
49:24les gens sur parole. Vous avez raison.
49:26J'ai échaudé.
49:28Non, mais pour le coup,
49:30je ne la connais pas.
49:32Le CIO, c'est une institution
49:34qui n'est pas celle que je porte le plus
49:36dans mon cœur historiquement, qui a été
49:38souvent attachée de corruption.
49:40Aujourd'hui, la réalité, c'est que c'est
49:42effectivement
49:44l'institution la plus puissante.
49:46Quand on a beaucoup de pouvoir, beaucoup de responsabilité.
49:48Moi, j'ai beaucoup d'attentes
49:50de ce qu'elle peut faire, mais comme de ses prédécesseurs.
49:52Je suis plutôt satisfait
49:54que ce soit une femme, une femme africaine
49:56que potentiellement d'autres profils qu'on a déjà vus
49:58depuis 30, 40, 50 ans. Après,
50:00j'attends de voir ce qu'elle va faire.
50:02Rémi Rioux, elle va devoir
50:04aussi affronter la question
50:06de la neutralité politique du CIO.
50:08Les autres thèmes
50:10qui peuvent, selon vous, être
50:12des défis pour Kirsten Coventry ?
50:14Une pensée pour David Lappartient.
50:16Une pensée pour Thomas Barre
50:18aussi, quand même,
50:20qui, comme je le disais, notamment
50:22avec la crise du Covid,
50:24a transformé, fait avancer
50:26l'organisation.
50:28Là, c'est un profil, évidemment, très différent.
50:30Et avec...
50:32Je reviens sur les Jeux olympiques de Dakar,
50:34dont elle présidait déjà le comité
50:36d'organisation,
50:38et qui va être certainement pour elle,
50:40puisque c'est la première présidente
50:42africaine...
50:44N'est plus un continent oublié.
50:46Complètement oubliée, donc je soupçonne
50:48qu'elle va en faire un moment
50:50important. Nous, on connaît
50:52un peu le Zimbabwe.
50:54Elle a sa fondation, déjà.
50:56Elle a un programme qui s'appelle Heroes,
50:58qui mobilise les moyens
51:00de la natation pour les populations
51:02défavorisées.
51:04Moi, je la verrai début juin, parce qu'on m'a mis
51:06dans une commission qui s'appelle Olympisme
51:08365, donc j'irai
51:10voir, mais je m'attends
51:12à une impulsion forte sur les questions
51:14dont on parlait précédemment.
51:16Vous avez une attente, vous, particulière ?
51:18Oui, j'ai une attente
51:20de force, d'ambition,
51:22d'incarnation, aussi, et vous avez raison,
51:24elle va se retrouver dans des environnements
51:26qui incarnent peut-être d'autres choses.
51:28Donc il va falloir tenir bon.
51:30Elle s'est exprimée
51:32au sujet de Donald Trump.
51:34Nous ne dérangerons pas à nos valeurs,
51:36à nos valeurs de solidarité,
51:38ainsi qu'à la garantie que chaque
51:40athlète qualifié pour les Jeux, elle parle
51:42des Jeux de 2028, puisse y participer
51:44en sécurité.
51:46Avant d'ajouter, avec ma liste,
51:48depuis l'âge de 20 ans, je traite avec des gens
51:50occupants, disons, de hautes fonctions.
51:52Ce que j'ai appris, c'est que la communication sera la clé.
51:54J'ai la conviction que le président Trump
51:56est un grand amateur de sport.
51:58Il voudra que ses Jeux de Los Angeles
52:00soient un succès.
52:02C'est la Californie, aussi.
52:04C'est quelque chose de spécial aux Etats-Unis.
52:06On était au Cap, récemment,
52:08avec toutes les banques publiques de développement.
52:10On l'avait invitée, d'ailleurs, elle n'avait pas pu venir.
52:12Elle avait conseillé les ministres, mais on a fait un événement sur sport
52:14et développement pour chercher plus de financement.
52:16Et le message qu'on a eu de tous nos partenaires,
52:18c'est quand même, on reste engagés
52:20sur l'agenda Egalité Femmes Hommes,
52:22dans la lutte contre le changement climatique.
52:24Il n'y a pas que les Etats-Unis dans la vie.
52:26Oui, je sais bien,
52:28mais les prochains Jeux Olympiques,
52:30ils sont à Los Angeles.
52:32On a vu que, lors de sa prise de fonction,
52:34Donald Trump s'est tout de suite
52:36exprimé sur la question des athlètes transgenres
52:38qui sont menacés de ne plus avoir
52:40de visa pour les Etats-Unis.
52:42Il va falloir lui tenir tête.
52:44Sophie Briand-Guillemont, c'est pas parti facile
52:46quand on sait que les Jeux sont chez lui.
52:48Il va falloir lui tenir tête
52:50sachant que nous-mêmes, au ministère des Affaires étrangères,
52:52on a déjà modifié
52:54les préconisations
52:56pour les Français qui se rendent aux Etats-Unis,
52:58précisément quand il y a une différence
53:00entre le sexe sur l'Etat civil
53:02quand on est né
53:04et le sexe sur l'Etat civil actuel.
53:06Donc,
53:08ça va être un combat politique.
53:10C'est un warning que vous avez...
53:12Oui, c'est un warning.
53:14De toute façon,
53:16c'est eux qui décideront aux Etats-Unis
53:18ce qu'ils voudront faire, donc c'est un combat politique
53:20de pouvoir changer ce qu'ils pensent actuellement.
53:22Et ça va être compliqué.
53:24Donc,
53:26les personnes transgenres
53:28porteuses d'un passeport français...
53:30On leur dit qu'ils peuvent avoir des problèmes
53:32en arrivant aux Etats-Unis.
53:34D'accord.
53:36Pardon, en fait,
53:38je suis un peu sans voix
53:40qu'on en soit là.
53:42Ça sera un des enjeux.
53:44Pour les Jeux de Los Angeles 2028,
53:46on sera tous attentifs.
53:48Le comité international olympique
53:50aura une vraie responsabilité.
53:52On fait confiance à Kirstie Coventry
53:54pour porter haut la voix des athlètes.
53:56Pour nous quitter, on va plonger dans une piscine,
53:58pas comme les autres dans le département des Bouches-du-Rhône.
54:00Un camion-piscine
54:02fait le tour des communes afin d'apprendre
54:04à nager à tous. Il s'agit du camion
54:06d'Aqua Itineris,
54:08mis en service en 2017.
54:10Il comporte un bassin de 8 m de long, 2 m de large,
54:12une eau à 29 degrés, un vestiaire.
54:14Je rappelle qu'en France,
54:16268 personnes
54:18sont mortes par noyade
54:20l'an dernier. Superbe
54:22idée d'apprendre
54:24à nager avec ce camion mobile.
54:26Merci beaucoup. Merci à tous les 4
54:28d'avoir participé à l'émission.
54:30Merci à vous de nous avoir suivis.
54:32On se retrouve très prochainement pour un nouveau numéro
54:34de Sport Etc.
54:36...
54:44Vous allez regarder Sport Etc
54:46avec l'Agence nationale du sport.