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Au programme de ce nouveau numéro de "Et Maintenant !", retour sur le fait politique de la semaine. Le 31 mars 2025, Marine Le Pen candidate déclarée à la prochaine élection présidentielle a été condamnée à une peine de quatre ans de prison, à une amende de 100 000 euros et à cinq ans d’inéligibilité avec application immédiate. La présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale se dit victime d'une "politisation de la justice". Et l'exécution provisoire divise la classe politique. Quelles conséquences pour l'élection présidentielle de 2027 ? Marine Le Pen pourra-t-elle encore sauver sa candidature alors qu'un jugement en appel est prévu en 2026 ? Autre événement de la semaine, la mise en place par Donald Trump de nouveaux droits de douane. Emmanuel Macron fustige une décision "brutale et infondée" et l'Union européenne promet une riposte.

1:40 Les juges contre le peuple ?
15:35 Le Pen 2027, fin de partie ?
24:59 Bayrou / Mélenchon : non à l'exécution provisoire
34:22 Une internationale populiste ?
42:07 Droits de douane : la guerre est déclarée
51:28 Les tops et les flops de la semaine

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00:00Amis téléspectateurs bonjour j'espère que vous êtes en forme installez vous confortablement c'est l'heure de votre émission préférée et maintenant l'émission qui revient avec plaisir et avec vous sur l'actualité politique de la semaine hashtag et maintenant si vous souhaitez réagir
00:25Unir on d'elle ne fait pas le printemps dit le dicton ça tombe bien nous en avons quatre sur ce plateau elle nous apporte l'été la chaleur la sagesse de leur analyse on est avec celui qu'on appelle le redoutable bonjour Jean-Luc
00:37Jean-Luc Manot conseiller en communication fondateur du cabinet on lit conseil Magali Lafourcade bonjour magistrate et secrétaire général de la commission nationale consultative des droits de l'homme vous avez signé l'ouvrage les droits de l'homme c'est à lire dans la collection que sais-je soyez la bienvenue bonjour Eve
00:59Comme votre nom l'indique j'adore cette blague comme votre nom l'indique vous êtes directrice et chef de la rédaction de Marianne la une de la semaine est consacrée évidemment à la condamnation de Marine Le Pen par la justice bonjour Blanche Loridon vous êtes directrice éditoriale de l'institut Montaigne je renvoie à votre dernier livre il s'intitule le château de mes soeurs c'est à lire aux éditions les pérégrines merci d'être avec nous
01:23Dans cette émission on se demandera pourquoi Trump nous déclare la guerre lui qui a annoncé cette semaine l'un des plus grands bouleversements économiques depuis la deuxième guerre mondiale on verra s'il existe une internationale populiste et on se projettera sur la course à la présidentielle de 2027 qui a semble-t-il débuté cette semaine
01:40Bonjour Président Larcher mais d'abord retour sur cette décision qui rebat beaucoup beaucoup beaucoup de cartes le 31 mars 2025 fera date dans notre histoire politique Marine Le Pen candidate déclarée à la prochaine élection présidentielle a été condamnée pour détournement de fonds publics et l'écope d'une peine de 4 ans de prison une amende de 100 000 euros et 5 ans d'inéligibilité avec application immédiate au total ce sont 25 condamnations qui ont été prononcées par la justice à l'encontre de membres de son parti
02:09dans l'affaire des assistants parlementaires européens en réaction Marine Le Pen dénonce une justice politique écoutez
02:16L'ingérence de ces magistrats dans le processus électoral suprême qui est celui de l'élection présidentielle voilà où est le trouble à l'ordre public et les français ne l'accepteront pas qu'il soit électeur du RN ou qu'il ne soit pas d'ailleurs électeur du RN
02:38Soyons très pédagoges s'il vous plaît les amis Magali je me tourne vers vous vous êtes magistrate expliquez-nous alors ce qui pose problème cette semaine c'est cette idée d'exécution prévisoire exécution immédiate expliquez-nous qu'est-ce que ça veut dire concrètement
02:50Ça veut dire que la peine complémentaire d'inéligibilité est assortie du fait qu'elle s'exécute tout de suite on n'attend pas le procès en appel on la met en oeuvre immédiatement mais si on prend un plan un tout petit peu plus large pour Marine Le Pen cette décision n'impacte en rien sa vie politique aujourd'hui c'est-à-dire qu'elle reste députée elle n'a pas à démissionner de son mandat elle reste tête de file du groupe RN à l'Assemblée Nationale
03:17Elle peut redevenir chef de son parti si elle le souhaite et comme on sait que l'appel va être programmé pour avant l'été 2026 elle aura une décision définitive d'ici là ce qui veut dire que l'exécution immédiate de cette peine d'inéligibilité n'empêche en rien le fait qu'il n'y a pas d'élection d'ici 2026 donc n'impacte en rien sa vie politique aujourd'hui compte tenu de cet appel qui va être rendu à l'Assemblée Nationale
03:47Et pourtant elle dit qu'elle est victime, est-ce qu'elle est victime d'une justice politique Jean-Luc ?
03:53Évidemment non
03:55C'est parce qu'elle pense elle
03:58Ce qui me frappe là c'est l'inversion des logiques
04:03Marine Le Pen nous dit je suis victime d'une décision politique parce que sur le plan politique je suis candidate à la Présidence de la République
04:14Parce que j'en suis favorite c'est-à-dire que ce sont des arguments politiques qui sont utilisés pour condamner une décision de caractère politique
04:24Il y a une décision de droit, encore une fois on peut discuter de savoir si c'est bien que l'exécution provisoire
04:30Je rappelle simplement qu'elle est exercée dans 49% des cas de jugement en première instance
04:37Pour un garagiste, pour un médecin, pour tout citoyen
04:42Et donc ce qui me frappe là c'est cette idée qu'en réalité je suis dans une situation de pouvoir, pouvoir médiatique, pouvoir dans les sondages, favorite dit-elle etc
04:56Et donc on ne pourrait pas exercer à mon en contre le droit s'il suffit d'être candidat à la Présidence de la République
05:03S'il suffit d'être dans le top des professions ou des gens soutenus
05:09Attention parce que si ça donne un totem d'immunité vous allez avoir un paquet de narcotrafiquants qui vont se déclarer candidats à la Présidence de la République dans les jours qui viennent
05:18Même question blanche sur cet argument d'une justice, alors ce n'est pas forcément aux ordres, ce n'est pas ce qu'elle dit mais c'est une justice politique
05:25Qu'est-ce que vous, vous en pensez ?
05:27Alors effectivement on a beaucoup entendu cette accusation, alors on n'est même plus dans le gouvernement des juges
05:31Là la rhétorique a encore évolué puisqu'on est dans la dictature des juges, la tyrannie des juges, il y aurait une vendetta exercée par un carteron de procureurs et de magistrats trop politiciens
05:46C'est ce que dit le député Tanguy notamment
05:48C'est ce que dit en séance de questions au gouvernement le député Jean-Philippe Tanguy
05:52Bien sûr qu'on va beaucoup trop loin dans cette espèce de discrédit total qui est renvoyé sur l'institution judiciaire
05:58Et en oubliant un petit peu, là on essaie de reforger une espèce d'opposition binaire entre les juges et la souveraineté populaire
06:05Mais qu'est-ce qu'ils font les juges ? Les juges ils appliquent la loi, qu'est-ce que c'est la loi ?
06:09C'est l'émanation précisément de la souveraineté populaire par le biais de leurs représentants, de leurs élus, de leurs parlementaires
06:17Donc en réalité c'est pas de façon totalement arbitraire des juges qui parce que rouge et politique ont décidé d'infliger cette sentence à Marine Le Pen
06:27Mais c'est en application des lois de 2016 et de 2017
06:30Après comme le disait très justement Jean-Luc Manot, on peut dire peut-être et on a le droit de le dire, estimer que ce n'est pas proportionné, que ça va peut-être un peu plus loin
06:39Mais de là à jeter tout le discrédit sur la justice dans son ensemble, dans un pays qui est quand même miné par la défiance à l'égard de ses institutions
06:47J'entends Blanche, mais est-ce que ça veut dire que les magistrats ne font pas de politique ?
06:50Je vais juste vous montrer ce communiqué qui a été publié l'année dernière à l'occasion effectivement des élections législatives
06:56L'année dernière donc, le syndicat de la magistrature avait ouvertement appelé à faire barrage à l'extrême droite selon les termes du communiqué
07:03Il fallait se mobiliser contre l'accession au pouvoir de l'extrême droite en gros à faire battre le rassemblement national
07:10Ève, ça c'est de la politique ?
07:12Alors je crois que oui, ça en est effectivement, mais le syndicat de la magistrature représente je crois 20% aux élections à peu près
07:21C'est 30% parmi même pas 30% de magistrats qui sont syndiqués
07:26Je ne suis pas sûre que la juge Bénédicte de Pertuis soit adhérente au syndicat de magistrature
07:32Il n'empêche que cette décision de justice sur l'aspect exécution provisoire, je ne parle pas de la peine principale
07:39qui est d'ailleurs la peine à 4 ans d'emprisonnement dont 2 ans aménageables sous bracelet
07:45Cette peine a été très bien comprise par les français
07:48Mais la peine on pourrait dire complémentaire d'inégibilité assortie d'exécution provisoire qui pose un problème démocratique malgré tout
07:57Et on ne peut pas faire comme si c'est un non-sujet et s'inverser dans le populisme anti-juge, les juges rouges comme on peut le lire
08:05On peut se demander s'il n'y a pas eu là une décision politique ou en tout cas une forme d'excès de pouvoir de la part de la juge
08:11et qui dans le contexte de crise démocratique n'est pas bienvenue
08:17Disons qu'on pourrait se dire, il n'est pas interdit quand même d'être malin, d'avoir un peu de sens politique
08:22Les juges ne sont pas sur leur aventain, dans une bulle, etc.
08:26Ils savent que même si c'est une justiciable ordinaire, on a affaire à la candidate la plus populaire des français
08:34Et voilà, moi ce qui me fait peur c'est le risque d'effet boomerang et que ça nourrisse en retour encore davantage le vote...
08:42Madame la magistrate, excès de pouvoir des magistrats
08:45Je trouve qu'à chaque fois qu'on a des responsables politiques de droite, de gauche, d'extrême droite, d'extrême gauche
08:51qui sont mis en cause, ils peuvent s'offrir une tribune pour pouvoir attaquer le messager, c'est-à-dire le juge
08:58Là ce qui est en jeu c'est vraiment la violation de la loi pénale et quelque chose qui est un principe fondamental dans notre république
09:04qui est le principe d'égalité de tous devant la loi, un principe qui est fragile et qui est crucial
09:10Et ce que j'entends dans le discours de Marine Le Pen, c'est différent de ce qu'on entendait quand même chez les autres politiques qui étaient mis en cause
09:17Alors qu'on est face à un détournement de fonds qui concerne 4 millions d'euros, c'est quand même assez inouï dans notre histoire républicaine
09:23En termes de contenu, sur 12 ans, sur 3 mandatures
09:27C'est très grave
09:28C'est très grave, on essaye d'occulter cet aspect-là des choses, de toute façon maintenant elle est de nouveau présumée innocente
09:33Mais elle s'en prend à l'idée même de justice, à la légitimité même du juge
09:38Je comprends qu'on puisse discuter sur l'exécution provisoire
09:40Après c'est quand même une atteinte à la présomption d'innocence l'exécution provisoire
09:44Jean-Luc tu disais c'est très banal, je ne sais pas si c'est si banal
09:47C'est la règle
09:49Que ça soit dans la loi
09:5050% des gens sont condamnés
09:52Dans le cas d'une élue, c'est une atteinte à la présomption d'innocence et au double degré de juridiction
10:01Deux trois remarques
10:03D'abord je pense qu'il faut qu'on fasse tous attention aux mots qu'on utilise
10:06Excès de pouvoir, non, il n'y a pas d'excès de pouvoir
10:09Il y a une décision, elle est discutable, elle peut être critiquable et on a toute la liberté
10:14Mais enfin ça se qualifie un excès de pouvoir
10:17Et là il n'y a pas d'excès de pouvoir en la matière
10:19Deuxièmement il y a des juges politisés
10:22Oui sans doute il y a des juges qui font de la politique
10:25Mais enfin on va interdire à des policiers qui sont dans un syndicat proche du Rassemblement National
10:31De procéder à une garde à vue
10:33Ça n'existe pas au nom qu'il y aurait peut-être des policiers bruns
10:38Et puis on peut l'interdire aussi
10:40Si on fait ça, ça n'existe plus
10:43C'est-à-dire qu'on enlève le principe qu'on juge les gens sur leurs actes
10:49Pas d'où ils viennent et qui ils sont
10:53Ensuite sur l'exécution provisoire, ça peut être un débat
10:58Mais enfin Marine Le Pen n'est pas la première
11:01C'est ça qui est terrible, c'est l'idée
11:03Moi je connais un exemple
11:05On a condamné avec exécution provisoire à trois ans d'inéligibilité
11:13Le maire de Toulon, Hubert Falco
11:15Parce qu'il était allé à plusieurs reprises manger à la cantine du conseil départemental
11:20Deux tranches de jambon et une salade gratuitement alors qu'il n'y avait pas droit
11:24Ou il y avait un risque de récidive
11:26Ou il y avait un trouble à l'ordre public
11:28La juge a décidé
11:30Ce qui a été fait pour le maire de Toulon et quelques autres
11:34Est fait pour Marine Le Pen
11:36On peut changer la loi
11:38Peut-être qu'il faut la changer sur l'exécution provisoire
11:40Je pense comme la détention provisoire
11:42Je suis plutôt de ceux qui pensent qu'il faut la changer
11:44Mais tant qu'elle est là, on l'applique et on la soutient
11:47Marine Le Pen qui a réclamé un procès en appel au plus vite
11:51Elle a été entendue puisque la cour d'appel de Paris
11:53A expliqué qu'elle examinera ce dossier dans des délais
11:55Qui devraient permettre de rendre une décision à l'été 2026
11:58Donc nouveau procès dans un an
12:00C'est très rapide, est-ce que là c'est un peu un traitement de faveur ?
12:03En général un audiencement sous deux à quatre ans
12:06Et là on est sous un an
12:08Effectivement oui, il semblerait
12:10Alors moi je suis moins familière que les deux autres personnes
12:13Sur ces délais là
12:15Mais effectivement il semble que c'est un délai
12:17Qui est un petit peu, qui est assez court
12:20Quand on compare aux moyennes observées
12:22Mais est-ce que c'est un traitement de faveur ?
12:24Non moi j'ai pas un traitement de faveur
12:26Comme l'a dit Jean-Luc Manon
12:28Il faut faire attention aux mots
12:30Est-ce qu'il y a une faveur ?
12:32Je ne suis pas convaincue qu'on soit dans le registre de la faveur
12:34Et tout cela, ça ne lui garantit en aucun cas
12:37De ne pas être à nouveau condamné à l'indigibilité
12:40Et avec une application provisoire
12:42Donc tout ça, elle parlait elle-même d'un chemin
12:45Qui était étroit jusqu'à la présidentielle de 2027
12:48Ce chemin est peut-être un tout petit peu moins étroit aujourd'hui
12:51Mais ce n'est pas non plus un boulevard vers la présidentielle
12:53Donc je crois qu'il faut mettre un peu de nuance et de force
12:55On va en parler après
12:57Yves, vous considérez que c'est un traitement de faveur vous ?
13:00Forcément, mais c'est une conséquence de l'excès
13:03En tout cas d'une décision
13:05Qui peut paraître justement trop sévère
13:07Et Rodolphe Voslu, l'avocat de Marine Le Pen
13:09A dit que c'est un désaveu
13:11Franchement il n'a pas tort
13:13Les délais d'audiencement moyen, Magali elle le dira
13:15Elle me confirmera, c'est deux ans voire plus
13:17Moi j'ai été plusieurs fois poursuivie en diffamation
13:20D'ailleurs par Jean-Christophe Lagarde
13:22Dont l'avocat est Rodolphe Voslu
13:24Donc je le connais très bien
13:26Je veux dire, en général, le calendrier d'audiencement
13:29De tenue des audiences
13:31Sont beaucoup plus longues
13:33C'est sur deux ans, trois ans
13:35Là, on a l'impression que pour se rattraper
13:37D'une erreur, ou en tout cas de ce qui a été mal compris
13:39Par l'opinion, c'est peut-être pas une erreur judiciaire
13:42Ou juridique, mais en tout cas une erreur politique
13:44Ils font ça
13:46Marine Le Pen, attendez, attendez, attendez
13:48Jean-Luc, Jean-Luc
13:50Marine Le Pen, en 2013, elle était sur Public Sénat
13:52Vous avez sans doute vu cette séquence
13:54En 2013, je vous donne la parole dans un instant
13:56Marine Le Pen qui en 2013 était sur Public Sénat
13:58Et qui avait eu ses propos
14:00Et je vous fais réagir tout de suite
14:02Faites pas la gueule Jean-Luc
14:04On écoute, on écoute, j'allais dire
14:06On écoute Jean-Luc Manon
14:08On écoute Marine Le Pen, c'était en 2013 sur Public Sénat
14:10Enfin écoutez, quand on voit la liste
14:12De tous les responsables politiques
14:14Qui sont condamnés
14:16Qui ont été condamnés
14:18Et qui sont aujourd'hui
14:20A des postes de très haute responsabilité
14:22Mais je veux dire, on rêve
14:24Quand allons-nous tirer les leçons
14:26Et effectivement
14:28Mettre en place
14:30L'interdiction
14:32De l'inéligibilité à vie
14:34Pour tous ceux qui ont été condamnés
14:36Pour des faits commis grâce
14:38Ou à l'occasion de leur mandat
14:40Jean-Luc, c'est à vous
14:42Non, je voulais réagir
14:44L'avocat de Marine Le Pen me dit
14:46On audience très vite
14:48C'est la preuve que le premier jugement est mauvais
14:50Pas du tout, pas du tout
14:52Il n'y a rien qui permet de faire ça
14:54Il y a juste l'idée que
14:56Puisqu'il y a un débat sur le fait
14:58Que le jugement aurait été motivé
15:00Par une volonté politique d'interdiction
15:02Nous démontrons qu'il y aura une décision
15:04Et que les citoyens français
15:06Sauront s'ils peuvent
15:08Élire une délinquante
15:10Si elle peut être candidate
15:12Si elle est innocente
15:14Donc ça, il n'y a pas de désaveu
15:16Par cette décision
15:18Pour le reste, voyez bien que
15:20C'est le boomerang
15:22C'est-à-dire qu'on est dans une situation
15:24Où quand on demande des peines
15:26Toujours plus lourdes
15:28Qu'on fait les chevalieux blancs
15:30Il y a un moment donné
15:32Il faut bien, quand on a les mains sales
15:34Avoir la tête basse
15:36Le 31 mars 2025 restera sans doute
15:38Comme le top départ de la campagne présidentielle de 2027
15:40Dans le camp de Marine Le Pen
15:42L'objectif aujourd'hui est très clair
15:44Il faut sauver le soldat Marine
15:46Et pourquoi pas en supprimant la mesure
15:48Décidée par les juges et qui lui interdit
15:50De se présenter à l'élection
15:52C'est en tout cas la proposition du député Eric Ciotti
15:54Écoutez
15:56Nous observons la prise de pouvoir
15:58De l'autorité judiciaire
16:00Le gouvernement des juges
16:02S'installe contre le peuple souverain
16:06D'éminents juristes
16:08Pourtant opposés à Marine Le Pen
16:10Je vous fais entendre leur inquiétude
16:12L'exécution provisoire
16:14Installe une peine de mort politique
16:18Monsieur le Premier Ministre
16:20D'autres groupes
16:22Portera donc dans sa niche de joint
16:24Une proposition de loi
16:26Pour supprimer l'exécution provisoire
16:28Pour les peines d'inéligibilité
16:34Objectif ? Sauver le soldat Marine
16:36Absolument
16:38En comprenant
16:40Venant de son nouvel allié Eric Ciotti
16:42C'est quand même assez désastreux
16:44Pour l'opinion publique
16:46De se dire on n'est pas content
16:48On n'est pas satisfait d'une décision de justice
16:50On va profiter de notre initiative parlementaire
16:52Pour revenir en arrière
16:54Sachant que ces dernières années
16:56Tous les scandales
16:58Politico-financiers
17:00Détournements de fonds
17:02Se sont accompagnés d'évolutions positives
17:04Dans la demande d'exemplarité
17:06Et ça s'est accompagné
17:08D'évolutions législatives
17:10Et donc là
17:12Ce que propose Eric Ciotti
17:14C'est un recul
17:16Alors qu'il y a un débat au Parlement
17:18Le Parlement est libre
17:20Et ces éléments-là devront être débattus
17:22Mais je trouve que là
17:24La concordance, la simultanéité
17:26D'annoncer cette PPL
17:28Le lendemain ou le surlendemain du jugement
17:30Dans une opinion publique française
17:32Qui comprend, il faut le dire
17:34Une majorité de français
17:36Qui comprennent cette décision
17:38Qui trouvent qu'elle est juste, qu'elle est proportionnée
17:40Et qui se demandent davantage de probabilité
17:42De la part de leurs élus
17:44On sait que le déficit de confiance
17:46A l'égard des politiques est immense
17:48Et ils demandent qu'il soit exemplaire
17:50Annoncer ça maintenant
17:52Je trouve que c'est assez désastreux pour l'opinion publique
17:54Magali, sur cette question
17:56Qui prévoit de revenir
17:58Sur cette exécution immédiate, provisoire
18:00Qui est prévue par la loi
18:02Je crois que ce que vient de dire Blanche
18:04Je crois que c'est extrêmement violent
18:06Quand on voit en plus tous les sondages
18:08Les enquêtes Sévipov sur la dégradation
18:10De la confiance des citoyens
18:12Dans les élus
18:14Avoir comme ça l'idée d'une justice de caste
18:16Qui veillerait en fait
18:18A faire des lois sur mesure
18:20Alors les lois dans l'émotion, c'est pas bon
18:22Mais alors là, les lois sur mesure pour une personne
18:24Et pour d'autres qui pourraient être concernées
18:26Par des faits détournements de fonds publics
18:28Encore une fois, c'est pas des pécadilles
18:30On a l'impression
18:32Une émotion, un scandale, une loi
18:34Une nouvelle émotion, un nouveau scandale, une autre loi
18:36Et je crois qu'en fait aussi il y a un problème
18:38Autour du terme de moralisation de la vie publique
18:40Ou exemplarité, ce que fait le juge
18:42Ce n'est pas de la morale, le juge ne fait pas de la morale
18:44Il tranche la violation de la loi pénale
18:46On est dans des délits
18:48Qui sont extrêmement attentatoires
18:50A la logique
18:52De notre république, c'est à dire
18:54La prééminence du droit et le fait qu'on doit servir
18:56L'intérêt général quand on est un élu
18:58Dans le camp de Marine Le Pen
19:00Peu importe l'ampleur de cette condamnation
19:02On croit dur comme faire une candidature
19:04En 2027
19:06Et Bardala attendra
19:08Marine Le Pen est candidate
19:10A l'heure où je vous parle
19:12Et donc à partir de là, il ne s'agit pas du tout d'anticiper sa succession
19:14Il s'agit de savoir comment nous organisons
19:16Vous ne m'emmènerez pas sur ce terrain-là
19:20Puisqu'une fois de plus, si je commence à commenter
19:22Les candidatures qui feraient succession à Marine Le Pen
19:24C'est que j'accepte l'idée
19:26Qu'elle ne peut pas être candidate
19:28On est dans la probabilité forte
19:30D'accord, la voie est étroite
19:32La voie est étroite, je suis d'accord avec vous
19:34Mais elle existe
19:36Et donc il faut s'en emparer jusqu'au bout
19:38Puisqu'une fois de plus, ça crée un précédent extrêmement grave et inquiétant
19:40Ève, est-ce que Marine Le Pen
19:42Peut encore sauver sa candidature pour 2027 ?
19:44Alors
19:46Tout dépendra pour le coup de la justice
19:48Son sort est entre les mains de la justice
19:50Ça semble difficile
19:52Qu'elle ne soit pas condamnée
19:54En deuxième instance
19:56Sauf si
19:58Elle change de stratégie de défense
20:00Parce que la juge a bien dit quand même
20:02Cette stratégie qui consistait à nier les faits
20:04Et à
20:06Les mots sont très forts
20:08Dans le jugement, il faut le lire
20:10Marine, on l'a publié en intégralité
20:12Sur le site
20:14Parce que je pense que c'est important que les Français
20:16Le lisent, les mots sont très forts
20:18Sur ce mépris des faits
20:20Conception narrative de la vérité
20:22Oui, alors j'ai pas forcément bien compris cette expression
20:24Mais c'était une façon de dire que
20:26Ils sont dans la vérité alternative
20:28En tout cas
20:30Mais
20:32Votre question c'était sur
20:34Est-ce que c'est encore possible
20:36Après c'est une telle décision
20:38Peu importe le jugement d'appel
20:40Pour l'instant
20:42Le parti se refuse à évoquer un plan B
20:44Parce que ça serait une façon déjà de
20:46Finalement de préempter
20:48Ce qui va se passer par la suite
20:50Je pense finalement qu'elle va vraiment être condamnée
20:52Non seulement
20:54Sur le plan pénal
20:56Que la peine va être confirmée en appel
20:58Mais en plus l'inégibilité également
21:02Mais
21:04La question c'est à qui va profiter cette condamnation
21:06Je trouve que le débat
21:08Est-ce que ça va être à Jordan Bardella
21:10C'est pas si sûr
21:12Est-ce que ça peut être à Bruno Rotaillot
21:14Qui en fait apparaît justement comme plus modéré
21:16Et pourrait faire attirer vers lui
21:18Les électeurs de droite
21:20Qui sont allés vers le RN
21:22Vu qu'il a une politique de fermeté
21:24En matière d'immigration
21:26Je trouve que ce qui est intéressant
21:28C'est qui pour ramasser la mise
21:32Est-ce que Marine Le Pen
21:34Peut être candidate
21:36Oui il suffit que le tribunal
21:38La juge innocente
21:40Des faits qui lui sont
21:42Reprochés
21:44Ou qu'il la condamne
21:46Sans exécution provisoire
21:48Ou avec une inégibilité qui est déjà couverte
21:50Evidemment il faudra aller
21:52A l'élection présidentielle
21:54En disant
21:56J'ai été condamné
21:58Voilà
22:00Et répondre à Jordan Bardella
22:02Qui dit si on a un casier judiciaire
22:04On doit pas pouvoir être candidat
22:06Dans la République
22:08Mais ça c'est une affaire à régler entre eux
22:10Deuxième chose est-ce qu'il peut y avoir un plan B
22:12Il y en a un qui existe
22:14C'est assez intéressant la déclaration
22:16De l'intervention qu'on vient d'entendre
22:18Parce qu'elle ne dit pas
22:20Je ne veux pas commander le successeur
22:22Elle dit je ne veux pas commander les successeurs
22:24Elle est sur le pluriel
22:26Et riche de promesses
22:30De débats à venir
22:32Et peut-être d'ordre de service
22:34Mais
22:36Sur cette question-là
22:38Et sur savoir comment Marine Le Pen peut sortir
22:40La question qu'on a
22:42Le débat qu'on va avoir
22:44C'est un vrai débat sur la démocratie
22:46Sur ce qu'est la démocratie
22:48Avec cette idée la démocratie
22:50Ca n'est que le suffrage universel
22:52En gros je suis élu
22:54Et quand je suis élu j'ai le droit de faire ce que je veux
22:56Finalement Marine Le Pen elle dit quoi là
22:58Elle dit la loi c'est moi
23:00La même façon que Jean-Luc Mélenchon a dit
23:02La République c'est moi
23:04Et c'est un point commun
23:06De tous les populistes
23:08Se dirige-t-on vers une guerre des chefs
23:10Il promet et le jure
23:12Il ne trahira pas sa patronne
23:14Nous avons un genou à terre aujourd'hui
23:16Mais on est loin d'être morts
23:20Et par conséquent
23:22Tant que
23:24Nous n'aurons pas
23:26Déclaré forfait si je puis dire
23:28Et tant que nous n'aurons pas
23:30Combattu cette injustice
23:32Et fait appel à toutes les voies de recours
23:34Possible
23:36Alors je refuserai de me mettre
23:38Dans ce scénario et dans cette hypothèse
23:40Il a l'air sincère
23:42Oui et tout le monde fait bloc
23:44Avec lui et avec ses décisions
23:46C'est-à-dire que les éléments de langage du parti sont parfaitement
23:48Harmonieux et maîtrisés
23:50Moi je voudrais revenir sur deux choses
23:52D'abord à qui va bénéficier
23:54La condamnation pour 2027
23:56Déjà je sais qu'il y a un perdant pour 2027
23:58C'est la campagne
24:00C'est-à-dire que là on s'oriente vers une campagne
24:02Qui va être, pardon du mot, polluée par ces questions là
24:04Vous avez dit Jean-Luc Manot
24:06On a un très grand débat sur la démocratie
24:08Je me trouve très optimiste
24:10J'adorerais qu'on ait un très grand débat sur la démocratie
24:12Mais ce que je crains c'est qu'on ait un petit débat
24:14Mesquin sur est-ce que oui ou non
24:16Des juges rouges ont essayé d'empêcher
24:18Marine Le Pen
24:20De se présenter à l'élection présidentielle
24:22Et ça puisque là on rentre dans un feuilleton judiciaire aussi
24:24Parce qu'il y a un nouveau rendez-vous
24:26Qui est donné à l'été
24:28Mais qui dit décision d'appel à l'été
24:30Dit second jugement plutôt en tout début
24:32D'année prochaine
24:34Et donc tout ça va feuilletonner
24:36Et je crains un petit peu
24:38Comme ce qui s'était passé avec François Fillon
24:40En 2017
24:42Qu'on ait une campagne présidentielle
24:44Alors même qu'on avait peut-être l'opportunité
24:46D'avoir de nouvelles incarnations
24:48De nouvelles idées, à nouveau un débat de fond
24:50Pour une échéance qui est absolument
24:52Majeure
24:54Que cette campagne là en 2027
24:56Elle soit totalement polluée par cette affaire là
24:58Par cette question des juges
25:00Les adversaires de Marine Le Pen ne se sont pas tous
25:02Réjouis de cette condamnation
25:04Le premier ministre lui-même a eu l'air d'hésiter
25:06Quelque peu sur la marche à suivre
25:08Ecoutez François Bayron
25:10Toute décision est de recours
25:12Il se trouve que
25:14Le seul point de l'exécution provisoire
25:16Fait que des décisions
25:18Lourdes et graves
25:20Ne sont pas susceptibles de recours
25:22Des décisions
25:24Potentiellement
25:26Porteuses
25:28Potentiellement porteuses
25:30De conséquences
25:32Irréversibles
25:34Ne sont pas susceptibles d'appel
25:36Je l'ai dit
25:38Je l'ai dit
25:40Comme citoyen
25:42A différentes reprises par exemple
25:44Par exemple
25:46Pour le maire de Toulon
25:48Je considère
25:50Qu'il devrait y avoir
25:52Possibilité
25:54Je considère comme citoyen
25:56Et que c'est au parlement
25:58Il s'agit de s'interroger
26:00De prendre ses responsabilités
26:02Il rame un peu
26:04C'est comment dire
26:06On compatit en le voyant
26:08On se dit c'est difficile
26:10Est-ce qu'un premier ministre peut parler comme ça
26:12Peut dire ça il dit je m'exprime en tant que citoyen
26:14On est dans l'hémicycle de l'assemblée nationale
26:16Non mais on sent que
26:18C'est un débat juridique quand même archi compliqué
26:20Et de même qu'on est tous spécialistes
26:22De foot quand c'est la
26:24La coupe du monde
26:26Et des mauvais spécialistes d'ailleurs
26:28Parce que c'est hyper compliqué
26:30Et donc on sent qu'il a du mal
26:32A trouver une position qui soit une bonne position
26:34Donc moi je suis pleine
26:36D'indulgence pour François Beyrou
26:38En plus connaissant son handicap
26:40Vous le connaissez
26:42C'est un ancien bec
26:44Qui a surmonté mais on peut penser que dans un moment
26:46Aussi critique pour la démocratie
26:48L'émotion aussi est là
26:50Donc j'ai pas envie d'être trop sévère
26:52Mais on sent qu'il a du mal à trouver une position qui soit juste
26:54Comme nous tous d'ailleurs
26:56Il est aussi un peu concerné par cette affaire
26:58Il y a ce procès des assistants parlementaires
27:00Du Modem
27:02Il a été relaxé mais il y a un appel
27:04Il y a un appel du parti
27:06Donc ça peut expliquer aussi c'était sa position Jean-Luc
27:08Oui j'en sais rien
27:10Il faut être effectivement sur le style
27:12On a tous
27:14Ses bons moments et ses mauvais moments
27:16Mais ce qui s'énonce
27:18Qu'on soit aisément s'énonce clairement
27:20Et là
27:22Et là on voit bien qu'il y a une difficulté
27:24De fond c'est à dire que
27:26Le boulgui-boulga du style
27:28Est le résultat d'une pensée
27:30Pour le moins confuse
27:32Difficile à énoncer
27:34Parce que quand on est Premier Ministre
27:36Sa fonction c'est 1
27:38De soutenir les magistrats qu'il faut attaquer
27:402 de faire respecter la loi
27:423 de ne pas commenter les décisions de justice
27:44Il a violé les 3 en
27:46Avec la phrase certes
27:48La plus longue de l'histoire
27:50De la syntaxe française
27:52Qui sera dans le Guinève des records un jour sans doute
27:54Mais enfin il y a une difficulté
27:56Donc non il n'est pas dans sa fonction
27:58Je revenais sur ce que vous venez de dire Jean-Luc
28:00Il ne faut pas commenter les décisions de justice
28:02Est-ce que c'est vraiment un principe
28:04Les politiques en droit
28:06Le Premier Ministre est garant
28:08De l'autorité de la chose judiciaire
28:10Comme tous les détenteurs de l'autorité publique
28:12N'ont pas à le faire
28:14Laissez votre voisine répondre
28:16Magali
28:18Tout à fait commenter les décisions
28:20La limite qui est posée par le code pénal
28:22C'est qu'on n'a pas le droit de jeter le discrédit
28:24Sur l'autorité judiciaire
28:26Et donc entre commenter
28:28Et jeter le discrédit
28:30Et là le discrédit a été largement jeté
28:32Par qui ?
28:34Quand on parle de tyrannie légitime
28:36Non non pas par François Bayrou
28:38Juste sur François Bayrou ce qui m'a interpellé
28:40C'est que souvenez-vous en 2017
28:42Quand il a décidé
28:44D'apporter son soutien à Emmanuel Macron
28:46Une des conditions qu'il a posées
28:48C'est la moralisation, une nouvelle loi de moralisation
28:50De la vie publique
28:52Et là maintenant on est dans l'idée
28:54Qu'on est allé trop loin
28:56Pas sur la morale
28:58Sur le respect de la règle commune
29:00C'est-à-dire on ne pique pas dans la caisse
29:02Vous êtes d'accord qu'on a le droit
29:04De commenter l'édition de justice
29:06Parce que j'ai entendu sur beaucoup de plateaux
29:08Il ne faut pas commenter l'édition de justice
29:10Est-ce qu'un responsable politique
29:12A le droit, Ève, de commenter l'édition de justice ?
29:14Ça dépend de quel responsable politique
29:16Au ministre de la justice
29:18Il serait très mal fondé, on a la séparation des pouvoirs
29:20De le faire, mais la séparation des pouvoirs
29:22Ce n'est pas un intangible
29:24Au sens
29:26Ça n'empêche pas
29:28La critique surtout d'une décision
29:30Aussi importante quand même que celle-là
29:32Et y compris le débat doit avoir lieu
29:34Sur est-ce qu'on est allé trop loin
29:36Est-ce que la loi Sapin 2, après Caillouzac
29:38Est-ce qu'on est allé trop loin
29:40Dans ces lois-là
29:42Il y a un débat
29:44Sur l'exécution provisoire
29:46Sur une partie de la loi
29:48Et en ce qui me concerne je suis pour la changer
29:50Ça c'est faire de la politique
29:52Mais l'appliquer à la décision là
29:54Ad féminem
29:56Sur une personne avec 23 accusés
29:58Alors ça je trouve que c'est pas acceptable
30:00Dans la règle française
30:02Des responsabilités
30:04Qui lui incombe en tant que Premier ministre
30:06Il est aussi chef d'une majorité
30:08Si on peut l'appeler comme ça, très très fragile
30:10Et là aussi on voit
30:12Qu'au sein de l'alliance
30:14Entre son parti Horizon
30:16Renaissance
30:18Ça a suscité beaucoup de gêne
30:20Et donc là en plus il est en train de semer
30:22Une forme de division au sein même
30:24D'une coalition présidentielle
30:26Extraordinairement fragile
30:28Là il y a vraiment en tant que Premier ministre
30:30C'est beau, leurs confusions
30:32Sont troublantes
30:34Pour reprendre ses propres éléments de langage
30:36Mais en plus en tant que chef d'une majorité
30:38Bancale et fragile
30:40C'est très troublant aussi
30:42Parmi les autres réactions plutôt inattendues
30:44Il y a aussi celle de Jean-Luc Mélenchon
30:46Et de la France insoumise, on va l'écouter
30:48Pour que la loi soit acceptée
30:50Pour que les décisions de justice
30:52Soient respectées, il faut
30:54Qu'elles se soient ouvertes
30:56Dans l'ensemble de la procédure
30:58Et voilà pourquoi nous sommes contre
31:00Le fait que soit exécutoire
31:02Une mesure d'inéligibilité
31:04C'est à dire tout le reste
31:06Vous pouvez faire appel sauf ça
31:08Et vous êtes inéligible
31:10Vous comprenez Jean-Luc cette position
31:12De Jean-Luc Mélenchon ?
31:14Non, enfin oui je la comprends
31:16C'est une comment dire
31:18Ca devient un mantra populiste
31:20Donc il est à gauche comme à droite
31:22Parce que admettons qu'on supprime
31:24La peine d'exécution immédiate
31:26Vous avez pour instruire
31:28Un délit
31:30Vous pouvez avoir
31:32Allez on est à 14-16 mois
31:34En première instance
31:36Il n'y a pas de condamnation
31:38Donc à l'exécution immédiate
31:40Vous avez ensuite
31:42Deux ans d'appel quand vous n'avez pas
31:44Un privilège qui vous est accordé
31:46Par le premier privilège justifié
31:48Donc vous êtes à 3 ans
31:50Et demi voire 4 ans
31:52Donc les seules fautes
31:54Qui pourraient vous amener à l'inégibilité
31:56C'est celles qui ont été commises
31:58Dans la première année de votre mandat
32:00Quand le mandat est de 5 ans
32:02C'est donner aux élus
32:04Un pouvoir absolu
32:06C'est pas un pouvoir absolu
32:08C'est de leur permettre
32:10Malgré les délits qu'ils pourraient commettre
32:12De ne pas être inéligibles
32:14En réalité ce que dit Mélenchon
32:16Et parce que c'est ce qu'il pense au fond
32:18Il n'y a pas de peine d'inéligibilité
32:20C'est le peuple qui décide
32:22De tout
32:24Et c'est une conception de la démocratie
32:26Qui n'est pas la conception de la démocratie française
32:28Et de notre droit
32:30Tous les élus ne sont pas venus critiquer
32:32Cette décision des magistrats
32:34Certains partis de gauche sont venus au contraire
32:36En soutien à cette décision
32:38Écoutez
32:40Nous faisons face à une offensive inédite
32:42De la part de l'extrême droite
32:44Accompagnée malheureusement par d'autres formations politiques
32:46Contre l'état de droit
32:48Et contre l'indépendance des magistrats
32:50Des juges
32:52Et ce qui me trouble
32:54C'est le trouble du premier ministre
32:56Le meilleur moyen quand on ne veut pas être condamné
32:58A une certaine immunité pour soi-même
33:00C'est de respecter la loi de ne pas commettre de crime
33:02De ne pas commettre de délit
33:04Elle est condamnée aujourd'hui
33:06Et donc elle doit payer sa peine
33:08Dans la famille Le Pen je demande la soeur
33:10Un emploi fictif
33:12La belle-soeur
33:14C'est mou
33:16La belle-soeur
33:18Un emploi fictif
33:20Le compagnon
33:22Un emploi fictif
33:24Le garde du corps
33:26Le majordome de son père
33:28Un emploi fictif
33:30La campagne présidentielle a clairement commencé
33:32La campagne pour 2027
33:34Elle a commencé et en fait je pense qu'on ne va pas y arriver
33:36Si le débat continue
33:38A être aussi polarisé
33:40Qu'on s'envoie des noms d'oiseaux des deux côtés
33:42Franchement c'est le populisme qui va gagner
33:44Dans ces cas-là
33:46Je me dis pourquoi pas
33:48Soumettre la question
33:50De l'inégibilité à un référendum
33:52Par exemple faut-il que les
33:54Un moment donné il va falloir demander aux français
33:56Aussi ce qu'ils en pensent
33:58On a envoyé un reporter dans le nord
34:00Dans une ville
34:02Bruel à Bussière
34:04C'est la ville où a été tournée
34:06Bienvenue chez les ch'tis
34:08Et les électeurs font la différence
34:10En disant elle a fait des erreurs c'est normal qu'elle soit condamnée
34:12Par contre c'est à nous de décider
34:14L'électeur c'est à nous qu'il revient
34:16De décider si on veut qu'elle soit élue ou pas
34:18Il y a une sagesse aussi des gens
34:20Il faut aussi pas
34:22Il y a une sagesse des citoyens
34:24Beaucoup de réaction chez nous évidemment à la condamnation de Marine Le Pen
34:26Mais aussi énormément de réaction internationale
34:28A commencer par Donald Trump himself
34:30Le président américain
34:32C'est une grosse affaire
34:34C'est une très grosse affaire
34:36J'en connais quelque chose
34:38Et beaucoup de gens pensaient qu'elle n'allait pas être condamnée
34:40Pour quoi que ce soit
34:42Et je ne sais pas s'il s'agit d'une condamnation
34:44Mais elle a été interdite de se présenter pendant 5 ans
34:46Et elle est la principale candidate
34:48Cela ressemble à notre pays
34:50Quelques jours plus tard
34:52Trump percit ses signes
34:54Dans un message posté sur les réseaux sociaux
34:56Il écrit la chose suivante
34:58Je ne connais pas Marine Le Pen
35:00Mais je suis sensible au fait qu'elle travaille dur depuis tant d'années
35:02Elle a essuyé des échecs
35:04Mais elle a continué
35:06Et maintenant juste avant ce qui serait une grande victoire
35:08Ils s'en prennent à elle sur une accusation mineure
35:10Dont elle ne savait probablement rien
35:12Cela ressemble pour moi à une erreur comptable
35:14Même combat Trump Marine Le Pen
35:16Alors en tout cas il y a certains soutiens
35:18Qui sont un peu encombrants
35:20Vous avez mentionné Trump
35:22On pourrait mentionner le Kremlin
35:24Qui a été le premier à réagir
35:26Victor Orban, Je suis Marine
35:28Je vous avais préparé une petite guirlande
35:30Alors je vais les faire ces autres réactions internationales
35:32Elon Musk, lorsque la gauche radicale
35:34Ne peut pas gagner par le vote démocratique
35:36Elle abuse du système juridique
35:38Pour emprisonner ses opposants
35:40C'est leur manuel de jeu standard dans le monde entier
35:42Victor Orban, le premier ministre hongrois
35:44Qui a lancé un Je suis Marine
35:46Un message publié sur X
35:48Geert Wilders, le patron de l'extrême droite néerlandaise
35:50S'est dit choqué par le jugement rendu
35:52Et dit je suis persuadé qu'elle gagnera en appel
35:54Et qu'elle deviendra présidente de la France
35:56Et puis Dimitri Medvedev
35:58Ancien premier ministre russe
36:00Qui écrit après la décision de justice rendue
36:02Il semble que comme le 31 mars 1814
36:04Seuls les Cossacks russes
36:06Puissent ramener la liberté en France
36:08Mais est-ce que Marine Le Pen les attendra
36:10Vous voyez j'ai une belle guirlande avec toutes ces réactions
36:12Absolument
36:14Ils ont conforté leurs propres
36:16Agendas politiques
36:18Ramener à leurs propres condamnations
36:20C'est le cas de Trump
36:22Mais moi je me méfie toujours
36:24De cette notion comme quoi il y aurait
36:26Une internationale populiste
36:28Avec des agendas parfaitement
36:30Harmonisés et cohérents
36:32Là je crois qu'on a la preuve en ce moment
36:34Avec ce qui se passe et on va en parler en fin d'émission
36:36Aux Etats-Unis avec les droits de douane
36:38Que Trump il ne pense qu'à lui et aux Etats-Unis
36:40Et qu'on voit même d'ailleurs
36:42Celle d'Ali qui espérait être exemptée
36:44Des droits de douane du fait
36:46D'une proximité affichée avec le président des Etats-Unis
36:48Elle n'est pas du tout épargnée
36:50Donc tout ce qui compte pour l'ensemble
36:52De ses dirigeants et quelle que soit la nature
36:54Et les gentillesses qu'ils ont pu adresser à Marine Le Pen
36:56Lors de son jugement le plus important ça reste
36:58Eux et ça reste leur nationalisme
37:00Et donc cette internationale des nationalistes
37:02Pour moi je n'y crois pas
37:04Et surtout je ne suis vraiment pas
37:06De facto
37:08Mais elle n'est pas formalisée et il y a tellement
37:10D'invergents sur leurs seins qu'en Bardella va aussi pas
37:12Que finalement il ne prend pas la parole
37:14En Israël
37:16Tout ça est très précaire
37:18Netanyahou n'a pas réagi
37:20Mais il en fait partie
37:22Et puis surtout
37:24Je pense qu'elle se serait peut-être bien passée
37:26C'est ça, c'est à ce que ça la sert
37:28Toutes ces réactions très rapides
37:30C'est l'action internationale Magali
37:32Surtout là c'est celle de Vladimir Poutine
37:34Alors qu'on voit bien que dans la stratégie
37:36Des diabolisations
37:38Il y a une liberté démocratique
37:40Qui nous fait la leçon quand même
37:42Et en plus
37:44Le RN avait fait
37:46Tant d'efforts pour se distancier
37:48De Poutine
37:50Parce que ça avait été son banquier
37:52Donc ils avaient fait vraiment des efforts
37:54Même vis-à-vis de Trump
37:56Ils avaient une certaine distance
37:58Ils ne voulaient pas se réjouir comme l'avait fait Georgia Meloni
38:00Et je rejoins
38:02L'idée que
38:04Cette internationale réactionnaire
38:06Elle est quand même traversée de tellement
38:08De différences, elle se rejoint sur l'immigration
38:10Mais sur le rapport à l'Union Européenne
38:12Sur le rapport
38:14Aux alliances
38:16Ne serait-ce que
38:18La guerre de l'Illinois
38:20Il y a quand même un type commun
38:22C'est cette idée de régime illibéral
38:24Qu'est-ce que c'est un régime illibéral ?
38:26Il y a une rhétorique anti état de droit
38:28Il se trouve que
38:30Dans la stratégie de l'URN
38:32C'était aussi accrocher le vote
38:34Des personnes retraitées
38:36Or les personnes retraitées sont
38:38Très sensibles dans les éléments de vote
38:40Autour de la stabilité
38:42Que ce ne soit pas le chaos
38:44Or l'état de droit c'est un élément
38:46Aussi de stabilité politique
38:48Mais aussi économique
38:50Le fait de vouloir s'acoquiner
38:52Avec des gens comme ça
38:54C'est très malvenu
38:56Pour pouvoir arriver un jour à prendre le pouvoir
38:58Puisqu'il lui manque quand même un peu
39:00De voix et donc il faut
39:02Pouvoir rassurer et ça, ça ne va pas du tout
39:04Dans la stratégie de la cravate
39:06Je crois qu'on dit
39:08Se respectabiliser
39:10Jean-Luc, c'est ça qui est le plus signifiant
39:12Parce que moi je suis d'accord
39:14Il y a une internationale réactionnaire
39:16Sur le plan idéologique
39:18Mais il n'y a pas comme feu l'internationale communiste
39:20Avec un comité terme
39:22Qui dirigerait
39:24Il y a quand même une solidarité Jean-Luc
39:26C'est proche de l'internationale socialiste
39:28D'accord mais il ne faut pas de fantasme
39:30Ce qui est majeur de mon point de vue
39:32Dans ce qui vient de se passer
39:34C'est que Marine Le Pen est contrainte par cette décision
39:36D'enterrer la dédiabolisation
39:38C'est-à-dire que cette stratégie-là
39:40Elle redevient dans une formidable radicalité
39:42Anti-système, anti-juge, etc.
39:44Quant à la liste, non ça ne l'avantage pas
39:46Il y a juste une incongruité
39:48C'est qu'on attend avec impatience
39:50Le communiqué qui pour le moment n'a rien dit
39:52C'est intéressant
39:54Le président de la Corée du Nord
39:56Au départ il voulait annoncer
39:58Que Marine Le Pen voulait lancer
40:00Une grande manifestation
40:02Et puis ils sont revenus
40:04Ils ont dit on va faire plutôt
40:06Petition, meeting, et puis tractage sur les marchés
40:08Et Bardella a dit
40:10Nous ne sommes pas des fachos, nous sommes des gens raisonnables
40:12C'est assez récent que dans la référence
40:14Il dit nous ne voulons pas faire février 34
40:16C'est-à-dire les élus fascistes
40:18Personne ne leur avait dit que c'était février 34
40:20Il y a toute cette question maintenant
40:22De la stratégie du RN qui se pose
40:24On a dédiabolisé pendant une dizaine d'années
40:26Maintenant on essaie de
40:28On rediabolise contre le système
40:30Parce qu'on a beaucoup entendu ce mot aussi
40:32Cette semaine, le système
40:34On a l'impression que toute leur stratégie
40:36Leur passion de stratégie
40:38De dédiabolisation
40:40A été complètement anéantie
40:42Finalement par leur faute
40:44Par leurs outrances
40:46On a entendu des choses hallucinantes
40:48Et ce procès en Trumpisation
40:50Puisqu'on parlait justement de ça
40:52Va à l'encontre quand même
40:54De cette stratégie
40:56Ils sont vraiment sur une ligne de crête
40:58Ils se rendent compte qu'il faut éviter ce procès
41:00Parce que c'est un peu ce que je disais
41:02Sur la boîte de Pandore
41:04Si on attise une colère qu'on ne maîtrise plus
41:06On va avoir des problèmes
41:08C'est ce qu'ils disent un peu en off
41:10Le système c'est quoi ?
41:12Demandez l'heure
41:14Cette rhétorique anti-système
41:16Elle avait considérablement régressé
41:18Depuis 2022 et 2024
41:20Pour des raisons simples
41:22C'était désormais partie du système
41:24Ce parti qui avait d'abord en 2022 89 députés
41:26Puis encore plus en 2024
41:28Était désormais un parti installé
41:30Qui participait à la construction des lois
41:32Qui était reçu à Matignon
41:34Qui ne votait pas la censure
41:36Le Premier Ministre Michel Barnier
41:38Citait nommément dans des communiqués de Matignon
41:40Donc c'est un parti
41:42Qui est reçu dans tous les grands médias
41:44Qui ne pouvait plus se prévaloir
41:46Ni de cette rhétorique victimaire
41:48Ni de cette rhétorique anti-système
41:50Alors on est pas non plus
41:52Attention aux analogies
41:54Sur une rhétorique totalement Trumpiste
41:56Il n'y a pas d'assaut du Capitole
41:58À la 21 janvier en ligne de mire
42:00Et justement ils sont très prudents
42:02Pour ne pas donner l'impression
42:04Qu'ils pourraient susciter ça
42:06Mais on a évidemment un retour en arrière
42:08En tout cas du point de vue de la rhétorique
42:10L'Union Européenne nous arnaque
42:12Voilà comment Donald Trump a justifié
42:14La mise en place de nouveaux droits de douane
42:16Cette semaine à notre rencontre
42:18Les droits importés aux Etats-Unis
42:20Faut-il s'estimer heureux ?
42:22Les produits chinois seront taxés à 34%
42:24Dans le cadre de ce que Donald Trump appelle
42:26Des droits de douane réciproques
42:28On va écouter le président américain
42:32Chers Américains
42:34C'est le jour de la libération
42:36Attendue depuis longtemps
42:38Le 2 avril 2025 sera à jamais gravé dans les mémoires
42:40Comme le jour de la renaissance de l'industrie américaine
42:42Le jour de la reconquête du destin de l'Amérique
42:44Et le jour où nous avons commencé
42:46A rendre sa richesse à l'Amérique
42:48Nous leur ferons payer approximativement
42:50La moitié de ce qu'ils nous facturent
42:52Et nous ont facturé
42:54Donc les droits de douane ne seront pas
42:56Entièrement réciproques
42:58J'aurais pu le faire oui
43:00Mais cela aurait été difficile pour de nombreux pays
43:02Nous ne voulions pas faire cela
43:04S'estimer heureux
43:06C'est un jour historique
43:08Parce qu'il y a toute la rhétorique Trumpist
43:10Mais c'est un jour historique d'un point de vue économique
43:12D'un point de vue même
43:14Des relations internationales
43:16Depuis la 2ème guerre mondiale
43:18C'est un jour de bascule indiscutablement
43:20Mais en tout cas oui
43:22C'est un jour de bascule
43:24Parce que ça change les données
43:26Et on passe d'un monde
43:28Avec un commerce ouvert
43:30Et à la logique de la négociation
43:32A un commerce fermé
43:34Sous protectionnisme
43:36Et avec le rapport de force
43:38Plutôt que la discrétion
43:40Et la discrétion
43:42Plutôt que la discussion
43:44Et la négociation
43:46Donc de ce point de vue c'est différent
43:48Après la propagande sur celle d'Inès
43:50C'est pour un mauvais film
43:52Mais au fond il y a effectivement
43:54Ce qui est assez amusant
43:56C'est de voir
43:58Donald Trump appliquer
44:00Le programme de Marine Le Pen
44:02Et de Jean-Luc Mélenchon
44:04Parce qu'en réalité
44:06Cette idée du protectionnisme général
44:08Le souverainisme
44:10C'est terrible
44:12On ouvre nos frontières
44:14Et donc on commerce
44:16Vous vous rendez compte c'est terrible
44:18Ca fait qu'on est au chômage etc
44:20C'est ce qu'il dit aux Etats-Unis
44:22C'est ce qu'il fait
44:24Les Américains vont payer le prix quand même
44:26Parce qu'on va voir comment ça se passe
44:28Sur le plan de l'inflation
44:30Sur le plan économique
44:32Le monde des affaires a réagi
44:34Avec les bourses
44:36Qui se sont globalement effondrées
44:38Cela étant dit
44:40Elle a les moyens de contrer
44:42Avec deux outils
44:44La réciprocité
44:46Mais elle a dans son arsenal
44:48L'instrument anti-coercition
44:50Qui est une bombe nucléaire
44:52Un outil nucléaire
44:54Très violent
44:56Dans la riposte
44:58Peut-être qu'il est temps de commencer
45:00A dire au moins qu'on pourrait l'utiliser
45:02Il y a une logique quand même
45:04Il parle à ses électeurs
45:06Il fait le programme pour lequel il a été élu
45:08Et pourquoi il a été élu sur ce programme ?
45:10Parce que la mondialisation
45:12C'est la désindustrialisation
45:14C'est des classes moyennes
45:16C'est le chômage de masse
45:18C'est la pauvreté
45:20C'est la paupérisation
45:22Qui font que sur la feuille de paye
45:24Il n'y a tellement plus rien
45:26Et c'est la délocalisation
45:28Du coup on achète des t-shirts à un euro
45:30Made in China
45:32Est-ce que c'est vraiment ça ce modèle qu'on veut ?
45:34Tout le monde défend le libre-échange
45:36Après avoir quand même
45:38On devrait savoir que
45:40Si l'ERN aussi est proche du pouvoir
45:42C'est parce que
45:44Les ravages de la mondialisation
45:46Et de cette économie complètement ouverte
45:48Ont de telles conséquences sociales
45:50Et c'est bien pour ça
45:52Qu'on avait commencé
45:54A changer le logiciel
45:56L'Union Européenne
45:58Notamment sur le Mercosur
46:00Où la France a dit
46:02On ne va pas le voter
46:04Parce que ça va mettre en danger
46:06Nos agriculteurs, nos usines etc
46:08Et donc là Trump qu'est-ce qu'il fait ?
46:10Il dit si on veut
46:12Relocaliser les usines, redonner du pouvoir
46:14A la majorité quand même
46:16C'est-à-dire les classes moyennes
46:18On arrête. Et juste une phrase
46:20Le secrétaire au Trésor qui s'appelle Scott Besant
46:22A dit quelque chose de très juste
46:24Avoir accès à des produits
46:26Abordables, donc chaines
46:28Des produits chinois
46:30L'essence du rêve américain
46:32C'est d'avoir un travail qui paye bien
46:34Et un emploi industriel
46:36C'est un emploi qui paye bien
46:38Et pas d'aller acheter chez Walmart etc
46:40Des t-shirts importés par conteneurs
46:42En plus de Chine ou d'ailleurs
46:44La Commission Européenne a fait les calculs
46:46Les droits de douane
46:48Annoncés par Trump
46:50Vont toucher 380 milliards d'euros
46:52D'exploitation européenne
46:54Ces taxes rapporteront
46:5681 milliards d'euros dans les caisses américaines
46:58Contre 7 milliards d'euros
47:0080 milliards d'euros contre 7 milliards d'euros
47:02On comprend la logique de Donald Trump
47:04C'est aussi une manière peut-être
47:06De faire baisser les impôts
47:08Des américains, donc il y a un peu ça aussi
47:10Magali
47:12Ce qu'il dit c'est réindustrialisation
47:14C'est ce que souligne Eve
47:16Créer des emplois au niveau national
47:18Et baisser les impôts
47:20Sauf que les économistes sont pas du tout
47:22Sur cette ligne là, il y a quand même un consensus
47:24Économique pour dire que ça va
47:26Flinguer le pouvoir d'achat
47:28Du consommateur et surtout
47:30De son socle électoral
47:32Parce que ce ne sera pas les gens très riches
47:34Qui vont souffrir de ça
47:36Donc il y aura de l'inflation, il y a déjà un problème autour du prix de l'oeuf
47:38Aux Etats-Unis
47:40Et son socle risque
47:42De souffrir énormément
47:44Et ensuite il va y avoir, c'est un choc
47:46Parce que ça a été brutal, il y avait eu déjà
47:48Des droits de douane augmentés en 2017
47:50Pour le premier mandat mais c'était sur 18 mois
47:52Ils avaient annoncé à la Chine
47:54L'ampleur et la brutalité
47:56Les droits de douane c'est autour de 4-5%
47:58Il se trouve que là
48:00Ils ont calculé sur une base
48:02Complètement dingue
48:04Les droits de douane réciproques
48:06Les mesures sanitaires
48:08Les entraves non tarifaires
48:10Les mesures climat
48:12Et les mesures
48:14D'ordre de la TVA
48:16C'est basé sur rien scientifiquement
48:18Et ça fait des montants
48:20Ça va être un choc pour l'économie mondiale
48:22Ça va être un choc pour l'Europe
48:24Il faut que l'Europe
48:26S'outille et soit très très unie
48:28Comme elle l'a pu le faire
48:30Parce que la compétence en matière commerciale
48:32C'est une compétence commune, partagée
48:34C'est une compétence de l'Union
48:36Et que Donald Trump cherche évidemment
48:38A diviser les Européens
48:40Et que c'est ça qui va attendre
48:42Et notamment on sait que les Allemands
48:44Et les Italiens qui sont les premiers
48:46Dans l'Union à être concernés
48:48Vont peut-être avoir la tentative d'y aller seul
48:50Mais aussi développer le marché intérieur
48:52C'est-à-dire là on parle des moyens de rétorsion etc
48:54Mais le marché intérieur c'est quand même un formidable marché
48:56Où les échanges économiques sont majoritaires
48:58Donc il faut aussi regarder
49:00Tous nos autres accords de libre-échange
49:02Qu'on a avec d'autres pays tiers
49:04Et considérer que ça va être eux, nos nouveaux partenaires
49:06Être très vigilants sur le risque
49:08De recevoir
49:10Des produits chinois
49:12Qui seraient déversés sur le sol européen
49:14Parce qu'ils ne trouveraient plus
49:16De débouchés aux Etats-Unis
49:18C'est vrai que là l'Europe elle doit réagir
49:20Qu'on peut être un tout petit peu surpris
49:22De la lenteur de la réaction
49:24On va écouter Emmanuel Macron
49:26Qui réagit précisément
49:28A ces annonces du président américain
49:30Écoutez le chef de l'État
49:32La décision qui a été annoncée cette nuit
49:34Est une décision brutale et infondée
49:36Elle est infondée parce que
49:38On ne corrige pas des déséquilibres commerciaux
49:40En mettant des tarifs
49:42Et les bases de la théorie économique
49:44Montrent le contraire
49:46Surtout d'ailleurs quand les déséquilibres ne prennent pas en compte
49:48Les services numériques
49:50Pour ne citer qu'eux ou d'autres
49:52Et au fond
49:54Cette décision va toucher tous les secteurs
49:56Pour nos économies
49:58Sur les 500 milliards
50:00Que les Européens exportent vers les Etats-Unis d'Amérique
50:02A date nous avons une visibilité
50:04Sur plus de 70%
50:06Qui seront touchés par les tarifs
50:08Emmanuel Macron partisan évidemment
50:10Du libre-échange
50:12On est sur deux modèles différents
50:14Un peu d'un côté Etats-Unis
50:16Et Emmanuel Macron qui dit
50:18Il faut tenir dans cette conception du libre-échange
50:20Il ne faut pas lâcher et pas répliquer
50:22Ce que Donald Trump vient de faire à l'Union Européenne
50:24Oui c'est-à-dire l'idée de continuer
50:26Sur un monde ouvert
50:28Au commerce et avec une régulation
50:30Et naturellement une réaction
50:32Face aux Etats-Unis
50:34Parce que cette mesure quand même
50:36Tous les chiffres sont faux
50:38Ça n'est pas vrai qu'à 37%
50:40De taxation européenne
50:42C'est ce qui amènerait à la désindustrialisation
50:44La délocalisation, tout ce qu'on veut
50:46Ça n'est pas vrai, il n'y a pas 37%
50:48Il semble que le chiffre il l'ait calculé
50:50En prenant le déficit commercial
50:52Pays par pays, le diviser par 10
50:54Et le remultiplier par 100
50:56C'est des branquignoles
50:58Là-dessus sur le chiffre
51:00Le chiffre en réalité n'a pas de sens
51:02Deuxièmement on dit c'est formidable
51:04Ils vont avoir 80 milliards en plus
51:06Mais ce n'est pas vrai, c'est à quantité constante
51:08Si les gens n'achètent plus les produits
51:10Si on ne peut plus les envoyer
51:12Si le chiffre d'un litre de vin
51:14Passe de 20 à 50 dollars
51:16Les quantités ne resteront pas les mêmes
51:18Donc les taxes ne persisteront pas les mêmes
51:20Donc c'est, honnêtement
51:22C'est l'économie apprise dans le reader digest
51:24Ça n'a pas de sens
51:26Comme chaque semaine, désolé on n'a pas le temps
51:28Merci Président Larcher
51:30Comme chaque semaine on termine par un top flop
51:32Avec une question simple
51:34Qui a marqué l'actualité de la semaine
51:36En bien ou en mal
51:38Le top de la semaine
51:40Le top, et alors c'est le
51:42Comment dire
51:44L'humour involontaire de l'administration Trump
51:46Dans la liste de tous les états
51:48Qui ont été cités avec les augmentations
51:50Il y en a un qui est très intéressant
51:52Ça s'appelle l'île de
51:54Heard and McDonald
51:56Elle est au large de l'Australie
51:58Et elle n'est peuplée que de pingouins
52:00Donc les pingouins seront taxés
52:02À 10%
52:04Qui montre le sérieux
52:06Qui montre le sérieux de la logique
52:08Le flop c'est le débat
52:10Niveau 0
52:12Entre Retailleau
52:14Et Wauquiez
52:16C'est à dire qu'en fait il ne se dit rien
52:18Si ce n'est toi t'es au gouvernement
52:20Donc t'es un vendu
52:22Et l'autre lui dit toi t'es pas au gouvernement
52:24Donc tu ne sers à rien on pourrait espérer mieux
52:26C'est un combat de géant mais qui a été sanctionné
52:28Déjà par l'opinion, sondage
52:30Hypothèse présidentielle
52:32Retailleau 7%
52:34Et Wauquiez 4%
52:36Un combat de géant
52:38Magali le top de la semaine
52:40Alors moi mon top c'est l'adoption de la proposition
52:42De loi visant à intégrer la notion de consentement
52:44Dans la définition pénale des infractions sexuelles
52:46Et en particulier du viol
52:48Et ça c'est une grande grande victoire
52:50Ça a été un travail colossal mené par
52:52La délégation des droits des femmes
52:54Pilotée par Véronique Riotton
52:56Et Marie-Charlotte Garin
52:58Elles ont obtenu
53:00Un passage en commission des lois qui s'est très bien passé
53:02L'adoption très large
53:04A l'assemblée nationale et maintenant
53:06La balle est dans le camp du Sénat
53:08Et maintenant le Sénat
53:10Va-t-il être à la hauteur des enjeux de la société
53:12Sur les droits des femmes et la lutte contre l'impunité des violeurs
53:14Le flop Magali rapidement
53:16Eh bien le flop
53:18La proposition omnibus de la commission européenne
53:20Qui sous couvert de simplifier
53:22La vie des entreprises
53:24Est en train de détricoter le Green Deal
53:26Avec le soutien du parlement européen
53:28Et ça c'est très grave parce que la responsabilité sociétale
53:30Des entreprises c'était une avancée majeure
53:32De la France
53:34Et aujourd'hui c'est un flop
53:36Moi j'ai deux tops cette semaine
53:38C'est le vote du projet de loi
53:40Sur le narcotrafic par l'assemblée nationale
53:42Avec les voix du Parti Socialiste
53:44Enfin le Parti Socialiste
53:46Parti un pilier à gauche
53:48Ouvre les yeux je dirais sur une question
53:50Sécuritaire majeure et le deuxième
53:52Il y avait plein de flops
53:54Mais moi j'ai préféré prendre un autre top
53:56Qui est Nicolas Demorand
53:58Qui a confessé
54:00Et pas le bon mot
54:02Qui a en tout cas révélé
54:04Sa bipolarité
54:08Et ça va aider
54:10A l'acceptation des maladies mentales
54:12Qui ne sont pas de la folie
54:14Je trouve que c'est très courageux d'avoir fait
54:16Blanche le top de la semaine
54:18Alors mon top il est pour Giuliano Dampoli
54:20Cet écrivain
54:22Italo-suisse que vous connaissez peut-être
54:24Qui avait écrit deux ouvrages
54:26Le premier que sont les ingénieurs du chaos
54:28Qui nous aident encore aujourd'hui à comprendre
54:30Ce qui est en train de se passer
54:32Et bien sûr le match du Kremlin
54:34Et là il revient avec l'heure des prédateurs
54:36Qui va nous aider à comprendre un petit peu
54:38Cet univers des autocrates
54:40Et des grands seigneurs de la tech
54:42Donc une lecture enthousiasmante
54:44Et le flop c'est pour Victor Orban
54:46Qui a profité
54:48Le premier ministre hongrois
54:50De la visite de Benjamin Netanyahou
54:52En Hongrie la semaine dernière
54:54Pour annoncer le retrait de son pays
54:56De la cour pénale internationale
54:58On a beaucoup parlé
55:00De l'affaiblissement et des attaques
55:02Envers la justice
55:04A la fois en France et aux Etats-Unis
55:06Là c'est la justice internationale qui prend un coup
55:08Il faut qu'on soit évidemment très vigilant
55:10Nous serons très vigilants
55:12Merci beaucoup Blanche, merci à tous les quatre
55:14C'est la fin de cette émission
55:16C'était très bien, bravo, vraiment bravo et merci
55:18Salut à vous et à votre écran
55:20Je vous souhaite un excellent week-end de printemps
55:22On se retrouve la semaine prochaine
55:24Même jour, même heure et même endroit
55:26Bye bye

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