Aujourd'hui, dans « Les 4V », Julien Arnaud revient sur les questions qui font l’actualité avec Élisabeth Borne, ministre d'État et ministre de l'Éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la Recherche.
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00:00Bienvenue Madame Borne, merci d'être avec nous dans les 4V. Alors évidemment ce n'est pas directement votre champ de compétences, les droits de douane, mais l'information est si importante que je vais vous demander une réaction.
00:10Plus 20% pour l'Europe, 34% pour la Chine, d'autant plus qu'Emmanuel Macron a dit il y a quelques minutes qu'il allait recevoir aujourd'hui à l'Elysée les représentants des secteurs les plus touchés.
00:19Quelles conséquences vous redoutez vous pour la France ?
00:22Vous savez c'est une mauvaise nouvelle pour tout le monde. D'abord pour les consommateurs américains avec l'impact que ça peut avoir sur l'inflation aux Etats-Unis.
00:31C'est pour ça que la présidente de la Commission a annoncé que l'Europe se prépare à réagir mais appelle aussi à reprendre des négociations pour ne pas rentrer dans cette spirale qui est pénalisante pour tout le monde.
00:44Et vous l'avez dit, le Président de la République et le gouvernement échangeront aujourd'hui avec les filières qui sont principalement impactées par ces nouveaux droits de douane.
00:53Donc ça veut dire que pour l'instant il faut une réponse mesure et il ne faut pas jouer l'escalade ?
00:56Je pense que l'escalade c'est l'intérêt de personnes mais en même temps il faut évidemment que Donald Trump est en tête, que l'Europe se défendra et souhaite plutôt reprendre les négociations mais est prête aussi à se défendre.
01:08Allez revenons maintenant à l'école si vous le voulez bien mais en commençant par une série. Est-ce que vous avez vu la série Adolescence ?
01:14Je ne l'ai vu pas en entier mais j'ai évidemment regardé, oui bien sûr.
01:20Alors je vous en parle parce que le Premier ministre britannique Keir Stammer avant-hier a souhaité que cette série soit diffusée dans les collèges et les lycées.
01:29C'est vraiment une série phénomène sur la violence à l'école. Est-ce que c'est une bonne idée que vous pourriez reprendre ?
01:34Je pense que c'est une bonne idée de sensibiliser tous les élèves aux risques des réseaux sociaux, de la violence, du sexisme, c'est ce que montre cette série.
01:45On a beaucoup de ressources pédagogiques, je sais qu'on travaille aussi en partenariat avec le service public de l'audiovisuel et je pense que c'est bien de montrer concrètement quels sont les risques de tous ces réseaux sociaux et de sensibiliser nos élèves à la nécessité de prévenir ces violences.
02:02Mais pas avec une diffusion gratuite d'adolescence dans les collèges et les lycées français.
02:05Je pense qu'on a aussi des bonnes séries françaises.
02:07On a nos propres outils, d'accord. C'est vrai que c'est une série sur la violence et c'est un phénomène terrible qu'on voit presque tous les jours dont sont victimes les élèves mais aussi les enseignants.
02:17Il y a une enseignante qui a été agressée la semaine dernière à Fontenay-Rose et une des idées que vous avez mises sous la table c'est que les enseignants soient équipés d'un bip d'alerte.
02:25Est-ce que vous pensez qu'il faut aller plus loin là-dessus et comment ça fonctionne ce système ?
02:28Je suis déterminée à lutter contre toutes les formes de violence à l'école et je voudrais à nouveau exprimer tout mon soutien à cette professeure qui a été agressée.
02:38A l'extérieur de l'établissement ?
02:40Sur un terrain de sport.
02:42Et moi ce que je peux vous dire c'est qu'on travaille très étroitement avec le ministre de l'Intérieur.
02:46Les réponses ne sont pas nécessairement nationales, elles se bâtissent localement.
02:51C'est pour ça qu'en fin de semaine dernière avec Bruno Retailleau on a envoyé des instructions au préfet, au recteur pour leur dire d'avoir des réunions.
03:00Préfet, recteur, procureur pour apporter des réponses qui sont adaptées.
03:06Regarder aussi à l'échelle d'un département quels sont les établissements qui ont le plus de risques de violence et apporter des réponses.
03:14Mais qu'est-ce qu'il y a de concret derrière ces réunions ? Parce qu'on imagine que c'est un sujet que vous évoquez depuis longtemps.
03:19Ça peut être par exemple, vous savez que moi je souhaite lutter contre les armes blanches à l'école.
03:24Il y en a dans la société chez des jeunes de plus en plus jeunes.
03:28C'est notamment dans ces réunions que peuvent être décidées les établissements sur lesquels on organise des contrôles aléatoires des sacs, des fouilles aléatoires de ces sacs.
03:38Et ces réponses elles se bâtissent localement.
03:41Je vous dis, entre le recteur, le procureur, le préfet, les collectivités, il faut vraiment qu'on fasse bloc face à la violence.
03:49Et il faut faire du sur-mesure, bloc contre la drogue également.
03:51On a vu dans le journal ce sujet sur ce matin, les parents d'élèves d'une école maternelle de Saint-Ouen qui doivent voter pour savoir si leur école doit déménager
03:59parce qu'il y a des dealers qui occupent l'espace qui paraît invraisemblable.
04:03Comment est-ce qu'on peut faire ? D'abord comment on en arrive là ? Et est-ce que vous souhaitez ce déménagement ou pas ?
04:08Je vais vous dire très clairement, l'école ne reculera jamais face à la violence.
04:13On en a parlé avec Bruno Retailleau.
04:15Évidemment le gouvernement est déterminé à rétablir un environnement sûr pour cette école.
04:21Donc si les classes peuvent déménager provisoirement, notre objectif c'est que l'école puisse se réinstaller.
04:28Le cas échéant avec des travaux de sécurisation mais surtout avec un travail pour rétablir un environnement sûr et que l'école puisse revenir là où elle est aujourd'hui.
04:37Donc déménagement provisoire, c'est ça que vous appelez ?
04:40Si le maire, si finalement les décisions qui sont prises aujourd'hui sont de bouger les classes,
04:47notre détermination avec Bruno Retailleau c'est de rétablir un environnement sûr que l'école puisse se réinstaller là où elle est aujourd'hui.
04:54Mais c'est possible de le rétablir avec les élèves qui restent dans l'école ou pas ?
04:57C'est le choix du maire de bouger les classes.
05:00De toute façon, la police, la justice, tout le gouvernement est mobilisé pour qu'on recrée un environnement sûr autour de cette école.
05:09Quelle que soit la réponse à ce vote.
05:11Quelle que soit la réponse qu'apporteront effectivement les parents sur leur choix.
05:15Alors autre sujet qui concerne tous les élèves, c'est juste après la primaire en sixième, c'est le sport à l'école.
05:20Parce qu'il y a eu un test qui a été mené dans certains collèges cette année pour un test de sport.
05:27Est-ce que vous nous confirmez ce matin que ce test va être généralisé à la rentrée prochaine sur l'ensemble du pays ou pas ?
05:32Alors je vous confirme et on sera en déplacement tout à l'heure avec la ministre des Sports Marie Barsac
05:37pour présenter les mesures qu'on veut continuer à porter pour soutenir le sport.
05:42Dont celle-là ?
05:43Dont celle-là, pour pouvoir aussi mieux répondre.
05:46D'abord détecter des élèves qui peuvent avoir des difficultés et puis mieux les accompagner.
05:51La pratique du sport à l'école, et on en a beaucoup parlé l'an dernier avec les Jeux Olympiques,
05:56c'est quelque chose de très bénéfique pour lutter contre la sédentarité.
06:00Ce qu'on constate, c'est que les élèves qui ont des bons résultats en sport ont aussi des meilleurs résultats au plan scolaire.
06:07Ça va consister en quoi ces tests ?
06:09Les tests, c'est des tests d'endurance, de rapidité, donc c'est des tests de base.
06:13En tout cas, ça permet de situer le niveau des élèves, leurs éventuelles difficultés et de mieux les accompagner.
06:19Il y a aussi une réforme que vous avez annoncée sur le recrutement des professeurs.
06:23Ça fait beaucoup parler parce que jusqu'à maintenant, je fais très simple, mais en gros, c'était Bac plus 5.
06:27Aujourd'hui, vous dites que ce sera Bac plus 3 avec ensuite deux ans de formation rémunérée.
06:31On entend des voix pour dire que ça va faire baisser le niveau général.
06:34Évidemment, à Bac plus 3, on est moins fort qu'à Bac plus 5. Vous répondez quoi à ça ?
06:38C'est vraiment le contraire. L'objectif, c'est de mieux former nos professeurs.
06:43Quand on est passé à recrutement à Bac plus 5, on a eu 45 % de candidats de moins.
06:50Donc c'était une catastrophe ?
06:51Je pense que ça a forcément tari le vivier de professeurs qu'on peut recruter.
06:57Moi, je souhaite, notamment pour les professeurs des écoles, qu'ils puissent suivre une licence pluridisciplinaire.
07:03Ça paraît assez logique. On enseigne des maths, du français, de l'histoire géo.
07:07Qu'ils puissent se former pendant leur licence sur toutes ces matières.
07:11Et qu'ensuite, ils soient recrutés à la fin de la licence et qu'ils soient formés jusqu'au niveau Master 2, comme c'est le cas aujourd'hui,
07:19en étant rémunérés. Donc on espère être attractifs et attirer beaucoup de jeunes, leur donner envie d'enseigner.
07:26Et des professeurs bien préparés, c'est comme ça qu'on pourra mieux accompagner, élever le niveau des élèves.
07:32On lit un chiffrage autour de 500 millions d'euros par an sur cette réforme. Est-ce que la France en a les moyens ?
07:37C'est une priorité pour notre pays. Vous voyez, je pense que vouloir faire des économies sur la formation des professeurs,
07:43c'est une très mauvaise idée. Donc je pense que c'est un investissement qui est essentiel pour notre pays.
07:48Le 15 avril, il y a une grande conférence sur les finances publiques. Évidemment, l'éducation nationale, c'est un très gros budget.
07:53Est-ce qu'il y aura un effort de fait sur le plan budgétaire ? Est-ce que ce budget va baisser ou pas ?
07:58Je vous aurais compris qu'on a des besoins qui sont essentiels. Bien former nos professeurs, bien former nos élèves,
08:06c'est préparer notre pays pour demain.
08:09Donc on sanctuarise, c'est ce que vous nous dites, et c'est l'assurance que vous avez eue de la part de France Envoyé ?
08:12Vous avez entendu le Premier ministre qui considère que c'est une priorité nationale.
08:16Et donc on va continuer à investir dans l'éducation de nos jeunes, dans nos universités. C'est vraiment prioritaire pour notre pays.
08:23On l'a entendu aussi sur Parcoursup, le Premier ministre. Il se trouve que les inscriptions se sont closes hier.
08:29Et François Bayrou n'est pas très fan de système. Il dit « Je suis interrogatif parce que c'est l'organisation de l'orientation précoce,
08:35et ça, c'est une orientation sociale ». Est-ce que cet avis, vous le partagez ? Est-ce que vous dites qu'il faut changer le système ?
08:40Je pense que la réflexion sur l'orientation, elle est très importante. Il y a une concertation qui est en cours.
08:45Évidemment, moi je souhaite que chaque jeune puisse être accompagné pour trouver sa voie de réussite.
08:51Parcoursup est un élément, mais réfléchir à la meilleure façon d'accompagner les jeunes,
08:58permettre de découvrir des métiers, ouvrir les horizons pour les jeunes, c'est fondamental.
09:03Une concertation a été lancée à la fin de l'année dernière. Elle s'est terminée à la fin du mois de février.
09:09Et je présenterai des mesures en lien, évidemment, avec les régions qui ont aussi leurs responsabilités dans ce domaine.
09:16L'orientation, ça doit être vraiment l'occasion pour chaque jeune de trouver la voie qui lui plaît et là où il peut réussir.
09:24Et la réponse sur la voie de terminale, ce sera le 2 juin.
09:26Merci beaucoup Élisabeth Borne qui nous confirme donc la généralisation du test de sport à la rentrée prochaine en sixième. Merci.