Le plan d'investissement est colossal, à la hauteur des enjeux. Avec le plan « Réarmer l'Europe », le Vieux-Continent affirme sa volonté de se défendre seule face à une menace russe grandissante. Un contexte de réarmement dans lequel la France pourrait jouer un rôle majeur.
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00:00Notre pays et notre continent devront continuer de se défendre, de se doter, de se préparer si nous voulons éviter la guerre.
00:09C'est 19, 20 et 21 mars, les dirigeants de l'Union Européenne se réunissent à Bruxelles.
00:14Le sommet est extraordinaire car le moment est crucial.
00:31Ces dernières semaines, ils ont établi un plan d'investissement colossal, le plan « Réarmer l'Europe ».
00:35Ce plan permet d'augmenter les dépenses militaires de chaque pays membre et met à disposition 150 milliards d'euros de prêts à taux avantageux destinés à acheter des armes.
00:44Le but, renforcer la sécurité et l'industrie européenne à horizon 2030.
00:48Nous avons maintenant une stratégie pour réarmer pleinement l'Europe, c'est-à-dire nous rééquiper, retrouver pleinement notre indépendance dans les 5 ans qui viennent.
00:57Ce réarmement de l'Europe, c'est du jamais vu depuis au moins 1989.
01:01L'invasion russe en Ukraine a réveillé le vieux continent qui redoute désormais que la Russie n'attaque d'autres pays de l'Union Européenne.
01:09Le rapprochement entre Donald Trump et Vladimir Poutine a semé le doute en Europe, l'Europe qui a pendant longtemps été tributaire des armements américains.
01:16Désormais, elle cherche à se tourner vers de nouveaux partenaires avec pour la première fois l'idée d'une préférence européenne.
01:28Avec cette prise en compte de la menace à l'Est et du lâchage à l'Ouest, les Européens vont pouvoir s'équiper beaucoup plus.
01:34Les industries françaises et européennes vont avoir du pain sur la planche.
01:38La France est le deuxième exportateur d'armes au monde.
01:41Bon, elle est loin, même très loin derrière les Américains, mais elle a dépassé la Russie dans le cours des dernières années.
01:48Les exportations françaises se tournent essentiellement vers l'Asie et le Moyen-Orient.
01:51Entre 2020 et 2024, seulement 15% de ces exportations étaient à destination de l'Europe.
01:57Parce que jusqu'à présent, l'Europe était très dépendante des armements américains.
02:01Dans le domaine de la défense antiaérienne, par exemple, avec les patriotes, les Américains ont de l'avance.
02:06C'est-à-dire qu'il y a plus d'armements américains, plus d'armements américains, plus d'armements américains, plus d'armements américains.
02:12Dans le domaine de la défense antiaérienne, par exemple, avec les patriotes, les Américains ont de l'avance.
02:17Dans les missiles à longue portée, les attaques MS, par exemple, les Américains ont de l'avance.
02:22Donc il s'agit pour les Européens de faire des choix entre le court terme et le moyen et long terme.
02:28Pour l'aviation, c'est un autre sujet.
02:30Ça a été un chantage de la part des Américains.
02:33Et aujourd'hui, ceux qui sont déjà équipés de matériel américain auront du mal à revenir en arrière.
02:39C'est notamment le cas de l'Allemagne.
02:41En 2022, le pays veut moderniser son équipement militaire et fait le choix américain des F-35.
02:46Au-delà de son avantage technologique, le F-35 permet à l'Allemagne de conserver un hypothétique parapluie nucléaire de la part des États-Unis.
02:53Les experts, des responsables politiques et des pays comme la France critiquent cette décision qui néglige l'autonomie stratégique européenne.
03:00Mais rien n'y fait, l'Allemagne maintient sa commande d'avions F-35.
03:03En parallèle, ces dernières semaines, le Danemark avoue regretter l'achat de ses avions de chasse américains.
03:08Le Portugal, lui, envisage des alternatives aux F-35, des alternatives notamment européennes.
03:14Parmi celles-ci pourrait figurer le rafale du constructeur français Dassault.
03:18Il faudra voir dans les semaines et les mois à venir, mais nous avons effectivement envie de proposer notre avion au Portugal.
03:23On est dans une véritable révolution en Europe, en voulant s'armer plus et s'armer plus en bénéficiant des productions européennes.
03:33Pour commencer une production en 3 ans, il faut appuyer sur le bouton de la production tout de suite
03:38et qu'on regarde sur la connectivité, sur la détection, sur la furtivité, sur les moteurs, quel que soit le domaine dans lequel on va regarder,
03:45et bien en Europe, on va plutôt se tourner vers la France.
03:48Produire plus pour davantage exporter en Europe, la production d'armes en France est parfois décrite comme échantillonnaire.
03:54Une production qui sait tout faire, des chars, des satellites, des avions de chasse, des missiles, mais en quantité réduite.
04:01Même si on n'a pas la capacité de produire en très très grande quantité, on n'a jamais abandonné la recherche.
04:05C'est-à-dire qu'en réalité, que ce soit les radars, les bombes, les avions, on a continué à investir depuis des décennies et des décennies
04:12pour garder la technologie et justement être capable de remonter rapidement en puissance quand c'était nécessaire.
04:18Alors en 2022, avec le début de la guerre en Ukraine, la France a un déclic.
04:22Nous entrons dans une économie de guerre qui va nous obliger à investir davantage pour les Etats,
04:27à être plus exigeant avec les industriels pour ces derniers, à être encore plus innovant, plus rapide.
04:33L'économie de guerre telle que considérée aujourd'hui en France, c'est pas une économie de temps de guerre, ça je concède tout à fait,
04:40mais c'est une économie qui se prépare à ne pas subir en cas de crise.
04:44Cette économie de guerre se traduit par une production plus souveraine, en plus grande quantité et plus rapide.
04:49Depuis 2 ans, les Césars multipliés par 2 ou 3, les munitions multipliées par 4, les rafales multipliées par 3 ou 4,
04:57les missiles multipliés par 3, donc tout ceci est en bonne voie, il faut encore accélérer.
05:03Signe de cette accélération à venir, la loi programmation militaire ou LPM qui a été votée l'an dernier.
05:08Jusqu'à horizon 2030, la France prévoit un budget de 413 milliards d'euros pour transformer les armées.
05:13413 milliards, c'est 118 milliards d'euros de plus que la LPM précédente.
05:18Autre symbole de cette économie de guerre, la relocalisation à Bergerac de l'usine Renko et de sa production de poudre.
05:24C'est la démonstration même de plusieurs choses, la remontée en puissance de notre appareil industriel,
05:29notamment de notre capacité à produire plus de charges modulaires pour faire les obus de 155 mm,
05:34de la relocalisation de quelque chose qui n'aurait jamais dû être délocalisé de mon point de vue qu'à la production de poudre,
05:40c'est-à-dire qu'un pays comme la France, grande puissance industrielle, grande puissance militaire,
05:44s'était mis en situation de dépendance de pays étrangers.
05:47Donc là, désormais, avec cette installation, c'est une capacité de 100 000 obus par an en production de poudre
05:54que nous avons retrouvée en l'espace de moins de deux ans.
05:57Mais cette augmentation de la production se heurte à plusieurs défis.
06:00Les deux problèmes majeurs, ce sont les sous-traitants qui n'arrivent pas à avoir les produits dont ils ont besoin pour produire.
06:09Et le deuxième point, ce sont les... la main-d'oeuvre, la main-d'oeuvre technique qui doit être formée.
06:15Eh bien, on a encore 7,5 % de chômeurs, donc il y a encore de la marge pour recruter et pour former des gens,
06:23mais ça prend un peu de temps, c'est certain.