Le président Vladimir Poutine a menacé mardi de «graves conséquences» en cas d'usage d'armes occidentales contre le territoire russe, son homologue français Emmanuel Macron préconisant de son côté de «neutraliser» les bases en Russie d'où sont tirés des missiles sur l'Ukraine. Mais pour le général Christophe Gomart, numéro 3 de la liste Les Républicains aux élections européennes, «aujourd’hui, la France n’a plus de capacité de production».
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00:00 La France, je crois qu'on est classé 12e au rang des pays donateurs.
00:04 Emmanuel Macron est sans doute celui qui parle le plus,
00:06 qui parle de trop peu de sol, qui dit "il faut mutualiser nos dissuasions nucléaires",
00:11 qui dit qu'il faut aller frapper directement en Russie.
00:14 Donc on voit bien, il y a beaucoup de paroles, mais derrière il y a peu d'actes.
00:17 Peu d'actes, quand on regarde, la France aujourd'hui n'a plus de capacité de production.
00:20 La défense française, j'allais dire, est à l'os, ou presque.
00:23 On a l'une des armées les plus opérationnelles et on ne peut que saluer
00:26 les soldats et les officiers qui forment cette armée,
00:29 mais on n'a pas de stock.
00:30 Mais ceci explique cela.
00:31 C'est cela, mais ce n'est pas pour autant qu'on a augmenté la capacité de production.
00:36 Il y a un seul fabricant de corps d'obus en France, c'est à Tarbes,
00:39 ça s'appelle les forges de Tarbes.
00:41 La poudre, on l'importe encore d'Australie,
00:43 alors on va la fabriquer à Bergerac bientôt.
00:45 Mais on voit bien derrière que la capacité de production française a disparu.
00:49 Quand on parle de réindustrialisation, oui, il est temps et nécessaire
00:51 si on veut garder notre souveraineté.
00:53 Est-ce qu'à votre connaissance, il y a des soldats français présents en Ukraine,
00:57 même de manière discrète, il est question que les soldats français
00:59 aient formé des soldats ukrainiens ?
01:01 Alors, vous savez que dès 2014, moi-même, j'étais à l'époque en charge du renseignement militaire.
01:06 On avait mis en place des observateurs, en effet.
01:09 Donc dans tout conflit ou toute crise, il ne faut pas se leurrer.
01:12 Il y a forcément des gens qui font du renseignement,
01:14 il y a forcément des conseillers.
01:15 Et pour apporter du renseignement, il faut sans doute des gens
01:18 qui soient en mesure d'être reliés avec leurs camarades
01:21 qui restent sur le territoire national.
01:23 Donc, sans doute, ça n'est pas annoncé, ça n'est pas officiel et c'est bien comme ça.
01:28 Et ça serait la ligne rouge que ne supporterait pas Vladimir Poutine,
01:31 qui se montre de plus en plus menaçant, qui dit "attention en Europe,
01:34 en particulier dans les petits pays, ils doivent réfléchir avec ce à quoi ils jouent".
01:39 Vous savez, quand Vladimir Poutine annonce qu'il a tué des mercenaires français,
01:43 en fait, derrière, c'est simplement un signal en disant "attention les Français,
01:46 on sait que vous avez sans doute quelques hommes présents sur le sol,
01:49 attention parce que demain, ils pourraient devenir la cible".
01:51 Donc, en fait, c'est des menaces, c'est un dialogue, j'allais dire, qui est au-dessus.
01:57 Mais en fait, la réalité, c'est comme l'iceberg,
01:58 ça se passe en dessous du niveau de la surface de la mer.
02:01 D'accord.
02:02 Sous-titrage Société Radio-Canada
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