Et si le réarmement devenait « LE » moteur de la réindustrialisation française ? Entre l’élection de Donald Trump et la guerre en Ukraine, la France, l’Europe ont ouvert les yeux : il y a urgence à reconstruire les capacités de défense. En France, cela s’est traduit par la Loi de programmation militaire 2024-2030, qui prévoit 413,3 milliards d’euros de dépenses sur sept ans. [...]
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00:00Et si le réarmement devenait le moteur de la réindustrialisation française ?
00:16Entre l'élection de Donald Trump et la guerre en Ukraine, la France et l'Europe ont ouvert les yeux.
00:21Il y a urgence à reconstruire les capacités de défense.
00:26En France, cela s'est traduit par la loi de programmation militaire 2024-2030
00:32qui prévoit 413,3 milliards d'euros de dépenses sur 7 ans.
00:36Un bon historique de 40% par rapport à la précédente enveloppe.
00:42La Commission européenne a, elle, dégainé le plan Rearm Europe,
00:46devenu Readiness, visant à mobiliser environ 800 milliards d'euros.
00:51Bruxelles propose aussi de mettre en place une centrale d'achat commune pour l'armement
00:56et réserver un traitement préférentiel aux entreprises européennes
01:00en n'imposant que 65% de la valeur totale d'un produit, soit d'origine européenne.
01:06Avantage est donc donné à ceux qui sont déjà dotés d'une industrie militaire puissante.
01:13France en tête.
01:16Ces investissements seront pleinement profitables à la base industrielle et technologique de défense,
01:22la BITD, qui regroupe l'ensemble des entreprises de défense
01:26qui conçoivent et produisent directement ou indirectement les équipements pour les armées.
01:32Elle est composée de neuf grands groupes industriels et de 4 500 start-up PME,
01:39ETI, sous-traitante, représentant 220 000 emplois directs et indirects,
01:44pour un chiffre d'affaires annuel d'environ 30 milliards d'euros, dont près de la moitié réalisé à l'étranger.
01:50La France se positionne ainsi comme le deuxième exportateur d'armes au monde sur la période 2020-2024 derrière les États-Unis.
02:00À n'en pas douter, les industries de défense, les secteurs liés, leurs capacités d'entraînement sont de solides atouts.
02:08Mais de là en faire LE levier pour revitaliser l'ensemble du tissu productif paraît léger.
02:13L'ensemble ne pèse finalement pas plus que la filière automobile.
02:17Mais de là s'arrête la comparaison.
02:18Cinq dimensions sont à intégrer.
02:211. La grande majorité des entreprises de la BITD a également une activité civile,
02:28ce qui leur permet d'avoir un portefeuille équilibré civile-militaire, marché national et export,
02:35à même de les rendre plus résistantes face aux retournements sectoriels ou géographiques, ainsi de mieux traverser les périodes de crise.
02:432. Les activités de défense héritent de très nombreux champs industriels.
02:48Fabrication d'équipements d'aide à la navigation, de communication, de composants électroniques, aéronautiques, spatiales, navales,
02:56mais est allergie dans la fabrication d'armes et munitions, textiles, chimie, etc.
03:033. Les avancées dans le domaine militaire ont des retombées civiles majeures.
03:08C'est un moteur de l'innovation transverse.
03:124. Les emplois de la BITD, souvent très qualifiés, sont par nature très peu délocalisables.
03:19Souveraineté oblige.
03:215. L'activité est répartie dans des centres de production et de recherche sur l'ensemble du territoire,
03:26ce qui renforce sa capacité d'entraînement sur le tissu productif local.
03:31Produire plus d'armements, ce n'est pas seulement renforcer notre sécurité,
03:36c'est aussi donner un nouvel élan à notre machine industrielle,
03:39et pour peu que les financements soient bien là pour accompagner les entreprises dans leur développement.