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Regardez L'édito d'Etienne Gernelle du 27 mars 2025.

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Transcription
00:00RTL Matin.
00:02Il est 7h18, l'édito d'RTL Matin avec vous, Etienne Gernet, le directeur du Point.
00:05Alors, sur la forme, la France a encore mis le paquet pour accueillir Volodymyr Zeninsky
00:09et montrer au président ukrainien notre soutien sans faille.
00:13Mais sur le fond, Etienne, on a un peu de mal à suivre la ligne des Européens.
00:18Est-ce qu'on peut vraiment dire que notre vieille Europe fait de la résistance ?
00:21Écoutez, ce matin, Thomas, j'ai envie d'être un peu plus optimiste, en plus que d'habitude.
00:25En tout cas, ce qui me rend optimiste, vous savez, c'est une toute petite déclaration
00:29faite hier par une obscure porte-parole de la Commission européenne.
00:32Je m'explique.
00:33On en parlait hier.
00:34Le Kremlin conditionne l'entrée en vigueur du cessez-le-feu très partiel en mer Noire
00:38à la levée de certaines sanctions économiques.
00:40Et la Maison-Blanche, tout à sa politique d'aplatissement, semble se prêter au jeu.
00:44Sauf qu'hier, cette porte-parole inconnue de la Commission, Anuta Hipper,
00:49a administré un double soufflet à Donald Trump et à Vladimir Poutine.
00:54Je la cite.
00:55Le retrait inconditionnel de toutes les forces militaires russes de l'ensemble du territoire
01:00ukrainien serait l'une des principales conditions préalables à la modification ou à la levée
01:06des sanctions.
01:07Fin de citation.
01:08Et boum !
01:09Mais ça change quoi concrètement ?
01:10Ça veut dire que le petit plan de normalisation aux poutinots trumpiens a du plomb dans l'aile.
01:15Car il repose sur une levée progressive des sanctions.
01:18Or, en la matière, c'est l'Europe qui a les clés.
01:21Et d'abord parce que les échanges pré-guerre entre la Russie et l'Europe étaient presque
01:2510 fois plus importants que ceux entre la Russie et l'Amérique.
01:28Et surtout, les flux financiers peuvent difficilement éviter l'Europe.
01:32Ceux qui reprendraient les échanges avec la Russie se mettraient en risque sur le territoire
01:37européen.
01:38Tout ça pour une économie.
01:39La Russie qui fait à peu près la taille de celle du Texas.
01:41Bref, sur ce plan, l'Europe a les cartes en main.
01:45De remarque à ce que vous dites.
01:46Est-ce que vous êtes sûr que Donald Trump a appelé Vladimir Poutine ?
01:48Tu as vu Vlad, il y a Anita Hipper qui n'est pas contente.
01:51Il faut qu'on arrête nos bêtises.
01:52Et puis l'autre chose, c'est que les sanctions économiques, ça ne suffit pas.
01:55Non, c'est sûr.
01:56Mais ce sujet conserve de l'importance et en gagne en réalité.
02:00Depuis précisément que Donald Trump a accepté d'en faire un élément central de sa complaisante
02:06négociation avec Vladimir Poutine.
02:09D'ailleurs, l'un et l'autre accordent de l'importance, la preuve, ils le mettent dans leur négo.
02:13Or, sur ce point, Donald Trump s'est surestimé.
02:15L'Europe et donc l'Ukraine a un levier puissant et l'a montré hier.
02:18Mais si ce message est si important, Etienne, pourquoi est-ce qu'il est porté par une quasi-inconnue ?
02:23Ah oui, ça donne envie de revenir sur cette question de cette Europe sans visage, sans incarnation,
02:28qui n'est même pas capable d'avoir des vrais personnages historiques ou des vrais monuments sur ses billets de banque.
02:33Notons d'ailleurs, et c'est un paradoxe, que sur le plan militaire où l'Europe est moins décisive,
02:37ses leaders sont beaucoup plus démonstratifs.
02:39Mais hier, par cette toute petite déclaration discrète,
02:42l'Europe a quand même montré qu'on pouvait relever la tête, même sans avoir de visage.
02:47Merci beaucoup Etienne Jalala, directeur du Point Je Découvre.

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