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00:00J'avais envie de revenir avec vous les amis sur l'interview ce matin du Président du groupe La Droite Républicaine à l'Assemblée Nationale, Laurent Wauquiez.
00:07Il était l'invité de la grande interview ce matin sur Europe 1 et ses news.
00:11Et voilà, on va le rappeler, c'est le rival de Bruno Retailleau dans la course à la Présidence des Républicains.
00:16Il a durci le ton, notamment à propos de l'immigration.
00:22Il dit, je ne veux pas que la droite soit au gouvernement pour être la caution de l'immobilisme du Premier Ministre,
00:28déplorant qu'aucun texte sur l'immigration ne soit inscrit à l'ordre du jour de l'Assemblée Nationale au cours du prochain semestre.
00:33L'impuissance de Bruno Retailleau, c'est finalement le meilleur carburant pour Laurent Wauquiez.
00:39D'ailleurs, on voit bien que c'est la partition intéressante qu'il joue.
00:42Il est, lui, le patron des députés LR.
00:45Il soutient le gouvernement dans toutes leurs propositions.
00:49Il y a en ce moment la proposition de loi sur le narcotrafic, évidemment, que la droite soutiendra ce texte.
00:56Mais en revanche, il ne se garde pas, il ne fait pas l'économie de critiques sur l'impuissance sur certains dossiers.
01:02La cacophonie gouvernementale sur le voile dans les sports, ça peut possiblement affaiblir Bruno Retailleau.
01:07D'ailleurs, il dit que la parole est libre et indépendante parce que je ne suis pas attachée au gouvernement, contrairement à Bruno Retailleau.
01:12Il avait même dit, au moment où ça commençait à se lancer la Présidence des Républicains, qu'il n'était pas l'otage de François Bayrou.
01:19Donc, on a bien compris que là, ils étaient en campagne, que lui, sans critiquer Bruno Retailleau de manière publique,
01:25va pointer tous les petits dysfonctionnements dans l'appareil d'État dans lesquels Bruno Retailleau pourra avoir un impact.
01:31Et lui, sa théorie, c'est que si Bruno Retailleau est impuissant, s'il ne peut pas gagner ce bras de fer avec l'Algérie,
01:39s'il ne peut pas imposer une loi d'immigration, il considère que la droite aurait tout intérêt à sortir du gouvernement
01:46pour ne pas offrir finalement une victoire à Macron. Et cette victoire, ce serait de sauver Emmanuel Macron, en réalité.
01:52Écoutez, je vais vous donner mon sentiment, je trouve ça extrêmement malhonnête.
01:56C'est-à-dire ?
01:57Évidemment que dans tout le discours de ce matin, la critique était adressée à Bruno Retailleau.
02:04Alors, évidemment...
02:05Il le soutient ! Il dit qu'il a réitéré son appui au ministre de l'Intérieur, qui pète pour une réponse graduée.
02:11Voilà, il est au soutien.
02:12Que vouliez-vous qu'il file ?
02:14C'est souvent une caresse qui devient baffe.
02:15C'est exactement ça. Il ne soutient rien du tout, il est en train de taper à bras raccourcis sur...
02:21Mais il revient dans le match !
02:22Oui, il revient dans le match. Dans l'absolu, selon moi, je vous dis, la ficelle est très grosse.
02:29Pourquoi la ficelle est très grosse ?
02:30Parce qu'il sait très bien que de toute façon, deux lois importantes sur l'immigration, il n'y aura pas, vu qu'il n'y a pas de majorité.
02:36Alors, il charge Retailleau et il pointe bien l'intégralité, tout à la fois de l'impuissance de Bruno Retailleau
02:43et de l'impuissance de ce gouvernement, alors qu'il sait très bien que sans majorité, rien n'aurait été possible.
02:49Et quand il dit, mais moi j'ai une parole indépendante, évidemment, il a refusé de rentrer au gouvernement.
02:54Maintenant, il a beau jeu de dire...
02:55Il condamne la comédie, parce qu'il parle de comédie.
02:58Il dit que François Bayrou nourrit un système et alimente les polémiques.
03:03Mais évidemment, on peut lui donner raison.
03:06Surtout, il a beau jeu de le faire, dans le même temps, expliquez-moi en quoi ça fait avancer le schmilblick.
03:13Il n'est pas dans l'opposition, Laurent Wauquiez, mais il a quand même le droit de considérer qu'il y a au gouvernement,
03:20parfois, des positionnements contraires.
03:23Mais bon, ce n'est pas un chant reduit, en même temps...
03:26Et il a émis des doutes, justement, sur la volonté de François Bayrou de mettre la pression sur Alger,
03:30craignant une réplique très graduée, avec très peu de riposte.
03:33Il dénonce, il demande une dénonciation des accords qui sont tués.
03:36Il est, comme beaucoup de Français, parfois très agacé de voir qu'on a la ministre des Sports
03:40qui nous dit que le voile dans le sport, ce n'est pas de l'entrisme,
03:42et que, de l'autre côté, il y a Bruno Rotaillot qui veut l'interdire.
03:47Gérald Darmanin qui dit « je démissionne si on revient sur cette proposition de loi du Sénat ».
03:50Il en a marre de voir Emmanuel Macron dire que les accords de 68, on ne le fera pas unilatéralement,
03:55et François Bayrou et Bruno Rotaillot dire la même chose.
03:59Il en a marre de voir François Bayrou nous dire qu'on va faire un conclave sur les retraites,
04:04on en parlera après, je crois, pour enlever le PS de la motion de censure,
04:09et puis ensuite, si je fais le blic, il n'avance pas.
04:13On peut aussi comprendre Laurent Wauquiez, bien sûr.
04:17Je pense qu'il y a même une majorité de Français qui pensent aujourd'hui
04:20ce que Laurent Wauquiez nous dit, c'est qu'on a un gouvernement qui fait le « en même temps ».
04:24Finalement, François Bayrou, en même temps, c'est le père du macronisme, et donc le père du « en même temps ».
04:28Ce n'est pas choquant, on l'a dit dès le départ.
04:30En mettant M. Lombard à l'économie et M. Rotaillot à l'intérieur,
04:34on pouvait quand même se douter qu'il y aurait parfois...
04:37Il y a quand même des méthodes qui sont quand même bizarres.
04:40Plus que la politique dans son roi.
04:42Bien entendu, mais gageons que j'imagine qu'il y ait de la morale en politique.
04:46C'est quand même extrêmement bizarre.
04:48Vous proposez à quelqu'un de rentrer au gouvernement,
04:51la personne en question, Wauquiez pour ne pas le nommer, refuse.
04:54Or, ce qu'on attend d'un politique, c'est d'être dans l'action.
04:57Après, on a beau jeu, alors on a dit non, je refuse d'y aller,
05:00de mettre par conséquent des mains dans l'enquête.
05:02Il assume sa parole libre et indépendante, il voulait garder son indépendance et sa liberté.
05:06Il pense à 2027.
05:07Il n'a pas voulu aller à Bercy, il a refusé Bercy.
05:10Ensuite, il a voulu faire sortir la droite du gouvernement.
05:13Il y a un moment où il faut quand même mettre les mains dans le cambouis.
05:16Il ne suffit pas de critiquer à l'envie.
05:18C'est très facile, vous savez, de distribuer les bons et les mauvais points
05:21dès lors qu'on ne s'est pas engagé et qu'on n'est pas allé au front.
05:25Moi, je trouve ça, il se réserve pour 2020.
05:27Je vois bien le jeu politique.
05:29Est-ce que l'exemple de Bruno Rotaillot,
05:31qui est quand même s'étendu pour lui en ce moment,
05:33ne lui donne pas raison ?
05:34Un peu, mais on ne peut pas reprocher à Bruno Rotaillot en tous les cas.
05:38On ne peut pas lui reprocher d'aller au feu,
05:40ni lui reprocher vraiment son implication et sa sincérité.
05:45Mais peut-être qu'à un moment ou un autre...
05:46Est-ce que ce qui se passe actuellement pour Bruno Rotaillot
05:48ne donne pas, finalement, raison ?
05:50En tout cas, ne donne pas tort à Laurent Wauquiez ?
05:52Alors dans ce cas-là, il ne faut rien faire.
05:53Et puis ne pointer que 2027 et surtout pas, comme je vous le disais...
05:57C'est aux sauvegardes, ce gouvernement !
05:59Vous avez plutôt raison, Céline.
06:01Est-ce qu'il trace un chemin, Laurent Wauquiez ?
06:03C'est ce qu'on dit maintenant depuis plusieurs semaines.
06:05C'est que l'impuissance parfois à laquelle est confronté Bruno Rotaillot,
06:09c'est du carburant pour Laurent Wauquiez.
06:12Le meilleur ami aujourd'hui de Laurent Wauquiez,
06:14c'est le régime algérien, en réalité.
06:16Car c'est celui qui veut la peau de Bruno Rotaillot.
06:20C'est Bruno Rotaillot qui est affiché dans la presse algérienne,
06:22vous l'avez très bien dit,
06:24souvent avec des termes d'ailleurs peu amènes.
06:26Je note d'ailleurs, il y a quelque chose d'assez intéressant,
06:28c'est que l'ambassade de France en Algérie
06:30ne relaie jamais ce que dit Bruno Rotaillot.
06:32Finalement, l'ambassadeur va rester pour l'instant.
06:34Il y a eu un doute.
06:36C'est très intéressant de voir que, par exemple,
06:38le compte Twitter de l'ambassade de France en Algérie
06:40relaie François Bayrou,
06:42relaie Emmanuel Macron,
06:44relaie Jean-Noël Barraud, mais ne relaie jamais Bruno Rotaillot
06:46et ses prises de position sur l'Algérie.
06:48Encore une fois, une dissonance au sommet de l'État
06:50qui parfois peut agacer,
06:52et c'est la raison pour laquelle je pense que Laurent Wauquiez
06:54a raison d'aller sur ce point,
06:56quand bien même il n'y aurait pas de morale en politique.