L'Algérie rejette et condamne la liste d'Algériens à expulser, envoyée par Bruno Retailleau. Le ministre de l'Intérieur annonce qu'il va déclencher "la riposte graduée" contre Alger.
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00:00Dernière information de la journée et elle est d'importance avec les conséquences politiques qu'elle peut avoir.
00:06Alger vient de faire savoir qu'il rejetait la liste des Algériens que la France veut expulser
00:13et elle dénonce la démarche du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau
00:17qui avait communiqué cette liste de 60 personnes indésirables.
00:21Oui, vous savez, c'était la première phase dans la mise en tension, si on veut dire, des relations entre Paris et Alger.
00:27Le Premier ministre François Bayrou avait lui-même annoncé,
00:30donnant le sentiment de suivre effectivement la ligne qui avait été dictée par Bruno Retailleau,
00:33de dire que durant les six semaines qui ont été données à l'Algérie pour vérifier si les accords passés entre la France et l'Algérie étaient respectés,
00:41il y aurait notamment l'envoi d'une première liste de ressortissants que Paris souhaite voir reprendre par l'Algérie
00:47et effectivement l'Algérie a confirmé qu'elle ne souhaitait pas les reprendre.
00:51Réponse immédiate du ministre de l'Intérieur que j'ai eue il y a quelques instants,
00:56Bruno Retailleau m'annonce et nous annonce à BFM TV qu'il va donc déclencher, je cite,
01:01la riposte graduée comme le comité interministériel présidé par le Premier ministre l'a décidé
01:07puisqu'à ses yeux, aux yeux de Bruno Retailleau, les Algériens, je cite, ne respectent pas l'accord de 1994.
01:14Donc voyez, on va monter, ça y est, dans la...
01:15C'est quoi la riposte graduée ?
01:17Eh bien, signe déjà que le contexte va pas très...
01:18Enfin, que c'est de pire en pire entre les...
01:20On le sait que les relations entre la France et l'Algérie ne sont pas terribles,
01:24mais que du coup, on a des relations consulaires aussi qui sont extrêmement tendues.
01:27Donc voilà, c'est ça, ce qui s'annonce, c'est une gradation en fonction de ce qu'il va pouvoir faire.
01:33Rappelons que sur cette liste, il y avait une soixantaine d'Algériens,
01:36c'est ce qu'avait précisé ce week-end Bruno Retailleau.
01:38Donc des profils dangereux, la France n'en veut plus.
01:41Franck Aliziot, bonsoir, une première réaction politique pour le Rassemblement national.
01:45Donc le bras de fer continue, Alger rejette cette liste d'Algériens que la France veut expulser.
01:51Qu'est-ce qu'il faut faire maintenant selon vous ?
01:54L'Algérie continue son bras de fer, il serait temps de notre côté de muscler notre bras.
01:58C'est ce qu'annonce, via les infos de Guillaume Darré,
02:02Bruno Retailleau qui dit que c'est la riposte graduée qui est déclenchée.
02:05Concrètement, c'est quoi la riposte graduée selon vous ?
02:07Concrètement, la riposte graduée, on sait depuis...
02:09D'ailleurs, le ministre l'a dit ce week-end,
02:12on sait depuis Jean-Pierre Chevènement qu'à un moment donné,
02:14un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne.
02:16Donc maintenant, il faudrait qu'il joigne les actes aux paroles.
02:19Il doit démissionner Bruno Retailleau ?
02:21À un moment donné, s'il...
02:22Là, il se bat, il faut plutôt qu'il essaie de se battre.
02:25Autant qu'il se batte, mais qu'il se batte contre le Premier ministre et le Président de la République
02:29qui, eux, en parallèle, temporisent sans arrêt avec l'Algérie.
02:32Est-ce qu'il doit dénoncer les accords de 1968 ?
02:34Est-ce que la France doit dénoncer ces fameux accords qui sont favorables aux Algériens ?
02:38Bien évidemment, à un moment donné, comme même Edouard Philippe le dit,
02:44c'est que forcément, 80% des Français sont d'accord.
02:47C'est l'un des derniers à le dire.
02:48Donc évidemment qu'il faut dénoncer les accords de 1968.
02:51Enfin, je veux dire, on va de provocation...
02:52Il ne faut pas attendre, là, il faut le faire tout de suite.
02:53Évidemment, on va de provocation.
02:54Excusez-moi, mais Guillaume Darré, dans la riposte graduée,
02:57il n'y a pas la dénonciation immédiate des accords de 1968.
03:00Ça, c'est à l'issue, justement, des six semaines.
03:01Le Premier ministre François Bayrou, lui-même, et Bruno Retailleau avaient dit
03:04que si à l'issue, effectivement, des six semaines,
03:06ils avaient constaté que les accords passés entre la France et l'Algérie,
03:10il n'y a pas que celui de 1968, puisque là, c'est celui de 1994,
03:14dont parle le ministre de l'Intérieur.
03:18Effectivement, dans une voix qui serait une dénonciation de l'accord.
03:22Sachant qu'on sait que le président de la République,
03:24si sur le fond, son entourage dit qu'il est d'accord avec Bruno Retailleau,
03:27a fait entendre une petite musique un peu différente sur la méthode,
03:30en tout cas, en expliquant qu'effectivement, pour lui,
03:32c'était d'abord et avant tout une question de diplomatie,
03:35plus que de tension entre les deux pays.
03:36Pour l'instant, la diplomatie ne fonctionne pas, non plus.
03:37Monsieur le député Chloé, qu'est-ce que vous en pensez de ce refus d'Alger ?
03:42Tout d'abord, je voudrais quand même m'étonner un petit peu,
03:44parce qu'on a été invité pour parler...
03:46Non, mais il faut quand même le dire,
03:47il y a 460 jeunes qui sont à la gaieté lyrique à Paris,
03:51qui vont être remis dehors, alors qu'il fait 2 degrés en pleine nuit,
03:54et ce, en pleine trêve hivernale.
03:55Donc, moi, je pensais qu'on venait parler des droits humains
03:57et de gens qui vont être mis en danger.
03:59L'information vient de tomber, c'est pour ça.
04:00Ah, mais j'entends bien.
04:01On en parlera un peu plus tard, mais là, on commente cette information.
04:04Oui, mais je ne suis pas sûr d'être là un peu plus tard,
04:05donc autant en parler maintenant.
04:06Ensuite, sur la question qui nous importe,
04:09quel est l'obstacle aujourd'hui aux relations franco-algériennes ?
04:12Moi, je pense que l'obstacle numéro un s'appelle Bruno Retailleau,
04:16C'est à cause de Bruno Retailleau
04:17que les Algériens ne veulent pas récupérer leurs sortissants ?
04:20Pourtant, le problème existait avant, avec Gérard Darmanin.
04:23Que les relations franco-algériennes se sont détériorées de manière massive,
04:27on peut discuter des causes,
04:28mais la détérioration des relations franco-algériennes
04:30sont largement concomitantes de M. Darmanin, puis M. Retailleau.
04:34Pourquoi ?
04:35A mon avis, un, parce que ce sont des dirigeants politiques
04:38qui ne manient que la provocation à l'égard de l'Algérie,
04:42et ce, au détriment de millions de personnes,
04:44en l'occurrence, quelques centaines de milliers
04:46qui sont couvertes par l'accord des centaines.
04:47Là, c'est plutôt l'Algérie qui ne respecte pas les lois et les conventions.
04:50Oui, parce que les deux ne cessent de monter dans les tours.
04:52Vous êtes d'accord avec moi que l'Algérie,
04:56dans ce cas précis, ne respecte pas ses engagements ?
04:59L'Algérie, ici, n'a pas respecté un engagement,
05:00de la même manière que le gouvernement français
05:02fait de la provocation depuis maintenant plusieurs mois et années.
05:05On arrive à une situation qui est insoluble.
05:07Ce à quoi vous faites référence, pour être totalement clair,
05:09c'est par exemple le combat contre les références algériennes ?
05:11Je vais définir ma phrase comme ça, je serai extrêmement clair.
05:13Je fais référence, par exemple, au fait que M. Retailleau
05:15a parlé des belles heures de la colonisation française en Algérie.
05:18Ça, c'est une provocation qui est délibérée et qui visait,
05:21depuis le début, à provoquer les autorités en place en Algérie,
05:24qui ne sont pas mes autorités à moi.
05:25Donc, c'est un autre pays qui est souverain.
05:27Mais depuis quand on fait de la politique internationale en provoquant ?
05:30Et ce, avec le pays qui a le plus de liens avec la France.
05:33Les Algériens ne provoquent pas.
05:34Il y a des gens qui bougent, il y a des Franco-Algériens,
05:36ils se déplacent, ils vivent d'un côté ou de l'autre.
05:37Tout le monde a de la famille de l'autre côté.
05:39Il ne faut pas jouer la carte du pire.
05:41– Et quand l'Algérie emprisonne un écrivain Franco-Algérien,
05:45comment vous qualifiez cela ?
05:46– Ah ben, c'est une violation du droit international et du droit international.
05:49– Vous n'en avez pas parlé ?
05:50Ça fait partie peut-être aussi de la détérioration
05:52dans les relations entre nos deux pays.
05:54– Ah ben bien sûr que c'est contribuable.
05:55– Vous n'en parlez pas ?
05:56– Ben si vous voulez, on peut en parler.
05:57– Non mais vous parlez de M. Retailleau,
05:58mais je pense que dans ce bras de fer et la détérioration des relations,
06:02il y a aussi quand même la caractérisation de cet écrivain.
06:04– Il y a sa tête en énorme derrière vous,
06:05donc forcément, ça m'encourage à en parler.
06:07Mais on peut parler de l'ensemble des différents sujets
06:08qui pourrissent les relations Franco-Algériennes.
06:11– Quand on entend les provocations de M. Darmanin à l'égard de l'Algérie,
06:15je rappelle que M. Darmanin, c'est le ministre qui est allé fleurir la tombe
06:18des combattants du FLN, qui ont du sang français sur les mains par définition.
06:21Donc on marche sur la tête complètement.
06:25L'Algérie ne veut pas récupérer ses ressortissants.
06:28À un moment donné, c'est elle qui n'est pas dans le droit international.
06:32Nous voulons tout simplement retrouver des relations normales avec l'Algérie,
06:37que l'Algérie respecte, elle n'est pas de provocation en provocation.
06:39Le pays qui vit depuis le pays, le gouvernement, le régime de dictature
06:44qui vit depuis des décennies sur la haine de la France,
06:47en enseignant la haine de la France à son peuple,
06:50c'est le gouvernement algérien, c'est la dictature algérienne.
06:53Donc il faudrait remettre un petit peu les choses dans leur sens.
06:55Vous avez des ministres qui ont commencé à dire et pas à faire,
07:00et pas tout le temps à dire, puisque je le dis encore,
07:03M. Darmanin est allé se prosterner à Alger,
07:06et aujourd'hui on va dire que c'est la faute de M. Darmanin et M. Retailleau.
07:09Mais pas du tout, il aurait fallu être beaucoup.
07:11Pour l'instant, la réponse n'est pas graduée.
07:12Pour l'instant, la réponse est homéopathique de la part de la France.
07:15Le clou est ce que les Français ne comprennent pas.
07:16C'est pourquoi alors qu'il y a des gens qui sont sous obligation
07:19de quitter le territoire français,
07:20qui n'ont plus vocation à être sur le pays, qui pour certains sont des délinquants,
07:24un pays tiers, l'Algérie en l'occurrence, les refuse.
07:27C'est ça qui est incompréhensible.
07:29Parce qu'en l'occurrence, c'est le droit international.
07:31Il y a une obligation de réadmission avec l'accord d'un pays
07:33via les laissés-passer consulaires, vers lequel on le réadmet.
07:36Donc le sujet est de savoir comment on rétablit des relations
07:38qui sont saines et qui sont franches et qui sont respectueuses avec l'Algérie.
07:42Comment est-ce qu'on fait ?
07:44Par exemple, c'est un bon jour pour en parler,
07:46il y a eu l'apparition ce matin dans Le Monde
07:48des derniers témoignages originaux sur l'usage de la torture en Algérie.
07:52Je pense qu'on commençait par reconnaître l'ensemble des crimes
07:55qui ont été commis au cours de la connexion française en Algérie.
07:58Le président Macron avait parlé de crimes contre l'humanité.
08:01Il lui avait été reproché.
08:02Est-ce que vous pouvez nous rappeler ce que dit M. Retailleau sur le sujet ?
08:04Parce que c'est lui qui est en charge de ce sujet.
08:05C'est la voix du président de la République qui est la plus importante.
08:07En l'occurrence, celui qui représente la France auprès de l'Algérie
08:09dans ces accords-là, c'est M. Retailleau,
08:11qui a une position absolument orthogonale et contradictoire
08:14à celle du président de la République sur le sujet.
08:15Donc en fait, il faudrait que Bruno Retailleau reconnaisse
08:17les crimes commis en Algérie pendant la guerre en Algérie.
08:20Vous pensez que tout serait débloqué ?
08:22Je ne pense pas que tout serait débloqué,
08:23mais je pense que ça permettrait déjà à tout le monde de souffler un petit peu,
08:26de se dire que c'est deux pays qui parlent d'égal à égal,
08:28et non pas un monsieur comme M. Retailleau
08:30qui se joue l'apologue des années post-OAS,
08:34parce que c'est clairement ça ce qui se passe en fait.
08:36M. Retailleau réhabilite et défend l'ensemble des crimes commis
08:40par la France en Algérie.
08:41Est-ce que vous êtes d'accord qu'un pays a le droit
08:44de refuser sur son territoire des délinquants étrangers ?
08:47Si le droit d'assaut lui permet, il a le droit de le faire.
08:49L'objectif, c'est que nous, on ait une relation ensemble.
08:52Oui, c'est bien l'Algérie qui l'empêche.
08:55Là, en l'espèce, oui, c'est l'Algérie qui l'empêche,
08:57mais au terme d'une série de provocations non-stop et incessantes
09:02de la part d'une partie de l'extrême droite française
09:04qui en a fait un outil politique pour jouer avec la vie de Franco-Algériens.
09:09Bruno Retailleau doit partir.
09:11Oui, mais même avant et même après, il n'y a pas de problème là.
09:12Le Rassemblement national des Frances insoumises sont d'accord
09:14pour faire partir tous les deux Bruno Retailleau.
09:17C'est l'inverse.
09:18Alors, Guillaume Darré, que va-t-il se passer concrètement maintenant ?
09:22Puisque cette liste Retailleau a été retoquée par les autorités algériennes.
09:27Bruno Retailleau a menacé, effectivement, les autorités d'une riposte graduée.
09:32Est-ce qu'il est soutenu par François Bayrou et le président Macron ?
09:36Alors hier, on a entendu François Bayrou dire qu'il n'y avait pas de différence
09:39de ligne sur la fermeté, justement, avec Bruno Retailleau,
09:42puisqu'il y avait ces menaces ou en tout cas cette possible démission
09:48L'entourage de Bruno Retailleau, avec qui j'ai pu échanger aujourd'hui,
09:50m'a dit qu'eux comptaient bien rester en poste,
09:53que pour l'instant, ils estimaient qu'ils avaient les garanties,
09:55mais qu'ils allaient effectivement monter dans cette riposte.
09:57C'est pour ça qu'à l'instant, effectivement, le ministre de l'Intérieur
10:00indique à BFM qu'il va déclencher, je cite, la riposte graduée.
10:03Il va se poser la question très vite, effectivement, des visas.
10:05Il y a des responsables politiques qui ont émis la question des visas.
10:08Il y a la question aussi de dignitaires algériens soignés sur le territoire français.
10:12Ça aussi, ça fait partie du débat.
10:14Ça a été mis sur la table par un certain nombre de députés LR,
10:17mais aussi du Rassemblement national.
10:19Certains vont même poser la question des visas pour les étudiants algériens.
10:23Et pour ce qui est de l'aide au développement,
10:25elle est relativement faible et presque symbolique.
10:28Mais c'est vrai que dans le débat, certains jugent qu'il faut tout couper.
10:30Il faut quand même rappeler que Bruno Retailleau, ce week-end,
10:32a mis son poste dans la balance.
10:35Il a très clairement dit que s'il ne se sentait pas soutenu sur ce dossier,
10:38s'il ne pouvait pas aller jusqu'au bout des choses, il partirait.
10:41Alors oui, c'est aussi de la politique plus qu'intérieure, si j'ose dire.
10:45Ça, vous n'allez pas échapper que Bruno Retailleau...
10:46Il est candidat à une élection interne.
10:48...est aujourd'hui candidat à une élection interne
10:49pour prendre la tête des Républicains face à Laurent Wauquiez.
10:52Laurent Wauquiez, qui comme critique principale à l'égard de Bruno Retailleau,
10:55explique que lui est plus libre que Bruno Retailleau
10:57parce que Bruno Retailleau serait finalement tenu par une forme de solidarité gouvernementale
11:04et donc dépendant, y compris idéologiquement, de François Bayrou et d'Emmanuel Macron.
11:09En faisant ses déclarations, effectivement, dans le Parisien,
11:11encore une fois, il ne dit pas formellement qu'il va démissionner,
11:13il dit qu'il ne cédera rien.
11:14C'est une façon aussi d'adresser un message aux électeurs républicains et de dire
11:18« ce n'est pas vrai, moi Bruno Retailleau, j'ai ma liberté d'action,
11:20j'ai ma liberté de parole, en rien je ne dépend de François Bayrou ou d'Emmanuel Macron.
11:25Je peux mener un projet de rénovation de la droite. »
11:27Donc c'est un message, certes, effectivement à l'exécutif et à Emmanuel Macron de dire
11:31« attention, si je ne suis pas soutenu, je pourrais partir. »
11:33Or, aujourd'hui, je suis un marqueur politique important,
11:37l'un des ministres les plus populaires et donc ça compte aussi pour Emmanuel Macron.
11:40Et c'est aussi un message adressé aux électeurs et aux adhérents des Républicains
11:45et bien sûr aussi à son concurrent Laurent Wauquiez.
11:46– Ce sera une question au gouvernement demain, à l'Assemblée nationale,
11:49j'imagine, le dossier algérien.
11:51– Très probablement, et encore une fois, nous souhaitons que M. Retailleau
11:55gagne son bras de fer, non pas avec le gouvernement algérien dans un premier temps,
11:58mais avec Emmanuel Macron et avec M. Bayrou.
12:01Tant mieux si le gagne, c'est l'intérêt de la France.
12:04– Le président Bayrou soutient la ligne Retailleau.
12:06– Espérons que ça aille jusqu'à l'Elysée.
12:10– On le souhaite, mais on a déjà été un petit peu échaudé par M. Retailleau
12:13qui nous avait dit au moment du changement de gouvernement,
12:15je resterai à condition d'avoir des engagements fermes sur le référendum sur l'immigration.
12:19Vous avez bien remarqué qu'il n'y a eu aucun engagement ferme,
12:21qu'il n'y aura pas de référendum sur l'immigration,
12:23alors que c'était essentiel et qu'il est resté.
12:26Donc, nous attendons un véritable engagement,
12:29nous attendons enfin que tout ce que M. Darré disait soit mis en œuvre
12:33pour pouvoir établir véritablement un rapport de force avec l'Algérie.
12:37– Je voulais dire dans cette riposte graduée qu'il y a plusieurs leviers qui existent.
12:41J'avais été à Mulhouse il y a 15 jours avec Bruno Retailleau
12:46qui nous expliquait qu'il y a plusieurs possibilités.
12:49Quand on parle de la riposte graduée, il y a effectivement les visas
12:52dont a parlé Guillaume Darré, il y a l'aide humanitaire, il y a les droits de douane.
12:55Donc ça, c'est trois leviers sur lesquels Bruno Retailleau
12:57probablement va essayer de faire bouger les lignes
13:00et c'est ce à quoi il faudra être attentif dans les prochains jours.
13:02– Avant de dénoncer les accords de 68, il y a d'autres mesures qui peuvent être prises.
13:06Il y a d'autres gradations possibles, il parle aussi de l'accord de 2007
13:09dans lequel les diplomates algériens ont des avantages plus importants que les autres,
13:13notamment en termes de collaboration de santé.
13:15Vous savez, ils viennent souvent en France pour se faire soigner
13:17à des conditions très favorables.
13:19Eh bien ça, il serait question aussi de revoir tout ça.
13:21– Guillaume Darré, est-ce que ça va être suffisant
13:24pour faire plier des autorités algériennes qui sont inflexibles depuis le début ?
13:27– Elles sont inflexibles parce qu'il n'est pas question seulement ici
13:30de cette question de reprendre des ressources tissants algériens.
13:33Je vous parlais d'une question interne pour les Républicains,
13:35il y a aussi une question de politique internationale avec les Algériens.
13:38Vous savez qu'au cours de l'été dernier, Emmanuel Macron a formellement reconnu
13:42la souveraineté du Maroc sur une partie de l'Afrique qu'on appelle le Sahara occidental,
13:45que se disputent depuis très longtemps l'Algérie et le Maroc.
13:49En prenant cette position-là, Emmanuel Macron, président de la République,
13:53a envoyé un signal effectivement à l'Algérie.
13:55Pour l'Algérie, la France et Emmanuel Macron sont aujourd'hui du côté des Marocains.
14:00Donc c'est aussi une façon pour les Algériens,
14:03ce sont finalement des mesures de rétorsion à l'égard du gouvernement français,
14:06après cette décision de la France où l'Algérie considère finalement
14:10que Paris et Emmanuel Macron ont pris parti pour le Maroc.
14:13– Monsieur le député ?
14:14– Il faut quand même bien noter qu'on a un ministre des Affaires étrangères en France.
14:17– Monsieur Barraud ?
14:18– Voilà, monsieur Barraud, c'est bien de le préciser parce que les gens ne le savent pas souvent.
14:21Ce n'est pas monsieur Retailleau qui est ministre des Affaires étrangères
14:23et pourtant c'est lui qu'on retrouve en train d'organiser
14:26des relations diplomatiques internationales en l'espèce entre la France et l'Algérie.
14:29Je pense que ce n'est pas normal.
14:30– Rien n'empêche à monsieur Barraud de faire la diplomatie,
14:33mais la diplomatie n'a pas obtenu de résultats jusqu'à présent non plus.
14:35– Et le vocabulaire guerrier non plus,
14:36puisque vous savez qu'arrive bientôt le 19 mars,
14:39qui est la commémoration de la fin des combats en Algérie,
14:41donc il s'agirait d'éviter les provocations,
14:43qui sont d'ailleurs subtilement organisées parce que c'est après-demain
14:45qu'on lui a déclaré la commémoration pour la fin des combats.
14:47– L'Algérie aura pu accepter la liste qu'on lui a donnée
14:49et peut-être que ça aurait apaisé aussi la situation, ça marche dans les deux sens.
14:52Vous êtes là vraiment à défendre le régime algérien ?
14:54– Non mais attendez, défendre le régime algérien ?
14:56– Vous pourriez très bien demander de la part…
14:57– C'est quoi mon rapport du régime algérien personnellement ?
14:59– Vous pourriez demander aux autorités algériennes de faire un geste d'apaisement
15:01et d'accepter cette liste de soins de longueur de 100…
15:03– Moi je demande à ce que les deux régimes engagent une relation de coopération
15:07et qu'on arrête les provocations mutuelles.
15:10– Oui, il faut que ça marche dans les deux sens pour que ça marche.
15:12– D'accord, mais vous aurez remarqué que je suis parlementaire français moi,
15:14je ne contrôle pas l'activité du gouvernement algérien,
15:15moi je contrôle en revanche l'activité de monsieur Retailleau,
15:17c'est la pratique d'un parlementaire qui est dans un parlement national
15:20et il n'y a plus aujourd'hui d'autorité des Français en Algérie,
15:23il serait bien de s'en rappeler et en tant que parlementaire français,
15:26je pense que c'est au gouvernement français,
15:28puisque c'est celui que je contrôle, de faire le premier pas
15:30et c'est ce que je souhaite.
15:31Alors, si les parlementaires algériens font la même chose de l'autre côté,
15:34tant mieux, il faut qu'on puisse se poser une question simple.
15:36– Ce n'est pas tout à fait les mêmes régimes,
15:38je ne sais pas si vous connaissez le régime algérien ?
15:39– Oui, je le connais un petit peu le régime algérien mais c'est d'autant…
15:41– Le contrôle n'est pas le même.
15:42– Oui, c'est la raison pour laquelle le parallélisme que vous faites
15:44est d'autant plus absurde.
15:45– C'est vous qui faites ça, c'est vous qui venez de le faire.
15:48– C'est à la démocratie française, je pense, de tendre la main
15:51et de faire redescendre tout le monde.
15:52Il y a des relations de coopération qu'on peut avoir.
15:54– C'est à la démocratie de tendre la main aux immotoritaires.
15:56– Merci à tous, la suite de la discussion maintenant avec Benjamin Duhamel,
16:01merci à vous, bonsoir Benjamin Duhamel.
16:04Le débat est vif, bonsoir Alain, bonsoir Olivier, bonsoir à tous,
16:07vous regardez Tout le monde veut savoir,
16:08votre grand rendez-vous d'actualité et de débat,
16:10nous sommes ensemble jusqu'à 20h au sommaire.
16:13Ce soir, on poursuit ce débat justement, alors qu'à l'instant,
16:16fin de non-recevoir des autorités algériennes qui rejettent la liste
16:21de Bruno Retailleau, ces Algériens que la France souhaite expulser.
16:24Le gouvernement va-t-il aller au bout du bras de fer ?
16:28Les accords de 68 vont-ils tomber ?
16:31On pose la question dans un instant à nos experts.
16:33Nous parlerons ensuite de François Bayrou qui ferme la porte
16:36à un retour à 62 ans, en conséquence les partenaires sociaux de la gauche
16:39sont vent debout, a-t-il dit l'évidence ou commis une bourde ?
16:44Peut-on vraiment financer l'effort de réarmement sans toucher
16:47au modèle social ? On posera la question.
16:50Enfin, nous parlerons du coup de téléphone de demain
16:52entre Donald Trump et Vladimir Poutine.
16:53Le sort du cessez-le-feu en Ukraine va-t-il se jouer demain ?
16:57Tout le monde veut savoir, voilà le sommaire, c'est parti.
17:09BFM TV, tout le monde veut savoir.
17:23Benjamin Duhamel.
17:26Vous regardez Tout le monde veut savoir et tout de suite l'info du jour.
17:32Cette info du jour qui vient donc de nous parvenir,
17:34fin de non-recevoir des autorités algériennes qui disent non
17:38à la liste envoyée par le gouvernement français,
17:40cette liste d'Algériens que la France souhaitait voir expulsée.
17:45Résultat, le bras de fer poursuit, nouvelle étape,
17:49alors que, Guillaume Darré, bonsoir.
17:52Bonsoir Benjamin.
17:53À l'instant, vous nous apprenez qu'en réponse à ce non
17:57des autorités algériennes, le gouvernement français va donc
18:00se lancer dans ce qu'on appelle la riposte graduée.
18:03Qu'est-ce que ça veut dire ?
18:04Absolument. Réaction immédiate du ministre de l'Intérieur,
18:07Bruno Rotailleau, qui nous confie effectivement il y a
18:09quelques instants après l'annonce du gouvernement algérien,
18:13du ministre des Affaires étrangères plus précisément,
18:16que la France, selon ses termes, va déclencher la riposte graduée,
18:19comme le comité présidé par le Premier ministre l'a décidé,
18:23puisque les Algériens, dit-il, ne respectent pas notre accord de 1994.
18:27Vous savez que cette liste, effectivement, avait été soumise
18:29dans ce temps de six semaines qui a été donné par François Bayrou
18:32et par Bruno Rotailleau aux autorités algériennes pour réexaminer
18:35l'ensemble des accords qui nous lient justement avec ce pays,
18:38pour voir si ces accords sont respectés ou pas.
18:40Le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur avaient annoncé
18:42que si à l'issue de ces six semaines, les accords n'étaient pas respectés,
18:46ils s'engageraient dans une forme de dénonciation de ces accords
18:48et que pendant ces six semaines, déjà, pour voir si Alger faisait preuve
18:51de bonne volonté, une liste de ressortissants à reprendre,
18:54que la France ne veut plus sur son territoire, serait soumise
18:57justement aux autorités algériennes.
18:58Eh bien, cette première liste a donc été rejetée par les Algériens.
19:01Et donc, Bruno Rotailleau ne compte pas se laisser faire.
19:03C'est ce qu'il nous indiquait il y a quelques instants.
19:05Et il va donc déclencher ce qu'il appelle une riposte graduelle.
19:08Alors, on va voir concrètement par quoi ça passe.
19:09Ça, c'est l'étape suivante.
19:11Est-ce que c'est moins de visas ?
19:12Est-ce que c'est effectivement moins de visas aussi, vous savez,
19:15pour les dignitaires algériens qui bénéficient d'un certain nombre
19:17de facilités pour venir se faire soigner en France ?
19:19Est-ce qu'il y aura des questions sur les étudiants algériens ou pas ?
19:21Ça, c'est l'étape suivante.
19:22Maintenant qu'effectivement, on monte encore d'un ton
19:24dans cette tension entre Paris et Alger avec cette réaction
19:27que vient de nous confier à l'instant le ministre de l'Intérieur.
19:29Voilà donc pour cette riposte graduelle qu'annonce le ministre de l'Intérieur.
19:33Pour parler d'une tension donc encore accrue entre la France et l'Algérie,
19:38j'accueille sur ce plateau Natacha Polony.
19:39Bonsoir.
19:39Bonsoir.
19:40Merci d'être avec nous, journaliste et essayiste.
19:42Bonsoir Thomas Legrand.
19:43Bonsoir Benjamin.
19:44Merci d'être avec nous, éditorialiste politique à Libération
19:46et producteur à France Inter.
19:48Bonsoir Ulysse Gosset.
19:49Bonsoir.
19:49Éditorialiste politique internationale BFM TV.
19:51On verra, voilà, avec vous, l'historique, si j'ose dire,
19:53des relations entre la France et l'Algérie,
19:54ce qui a pu aussi susciter, accentuer la brouille entre les deux pays.
20:00Merci d'être avec nous, porte-parole du Rassemblement national
20:03et député de Moselle, Natacha Polony.
20:06Au fond, je n'ose dire que tout cela a été prévisible,
20:09mais quand on fait du bras de fer, formel, officiel,
20:14en mettant la pression sur les autorités algériennes dans les médias,
20:16en disant on vous sumet une liste et si dans les 4 à 6 semaines,
20:20vous n'avez pas accueilli ces ressortissants algériens,
20:23eh bien nous ferons une riposte graduelle et in fine,
20:25éventuellement, on remettra en cause les accords de 68,
20:28est-ce que les autorités algériennes pouvaient dire,
20:30oui, bien sûr, pas de problème, on accueillera ces ressortissants algériens ?
20:33Il y a deux problèmes.
20:34Il y a un problème de long terme et un problème de court terme.
20:38Le problème de long terme, ce sont les positions diverses
20:42qu'Emmanuel Macron a adoptées vis-à-vis de l'Algérie,
20:45parce que ça a quand même été, depuis 2016,
20:48une gaudille absolument permanente,
20:51à la fois à les déclarer sur le sol algérien,
20:53en pleine campagne présidentielle,
20:55que la colonisation est un crime contre l'humanité,
20:58ensuite, avoir des déclarations sur la rente mémorielle de l'État algérien
21:04et surtout, se fâcher avec le Maroc,
21:07au point d'être obligé, pour apaiser les relations avec le Maroc,
21:11de rompre cet équilibre qui était celui de la France jusqu'à présent,
21:15qui consistait à ne pas reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.
21:21Évidemment que les Algériens, aujourd'hui,
21:23considèrent que c'est une mauvaise manière diplomatique de la France.
21:27Donc ça, c'est le long terme.
21:28Et sur le court terme,
21:30la fermeté est absolument essentielle
21:34face à un régime qui refuse d'accueillir ses ressortissants.
21:38Mais, on a un peu l'impression qu'il s'agit là
21:41beaucoup de communication et de politique intérieure française
21:45et non pas une réflexion de fond sur la meilleure manière
21:49de régler un problème qui est réel
21:51et qui nécessiterait de mettre en place, sans tambours et trompettes,
21:55une réflexion sur les visas, en effet,
21:57c'est-à-dire de corréler le nombre de visas au nombre d'OQTF.
22:01Il y a tout un travail qui peut être fait,
22:03mais là, ça se fait dans une sorte de série télévisée
22:08qui est un peu dommageable, à mon avis.
22:11Laurent Jacobelli, vous êtes en soutien du gouvernement français
22:14qui, face à ce refus des autorités algériennes,
22:16va donc opérer ce que Bruno Retailleau appelle une riposte graduée ?
22:21Nous sommes toujours du côté de ceux qui veulent défendre la France
22:24face à ceux qui veulent l'humilier.
22:25C'est clairement ce qu'a décidé de vouloir faire l'Algérie
22:28en renvoyant les OQTF,
22:30en renvoyant ceux qui commettent des crimes et délits en France.
22:32Clairement, ils ne respectent pas la volonté de la France,
22:35ils ne respectent pas nos accords.
22:36Je pense que maintenant, il faut agir fort,
22:38revenir sur les accords de 68,
22:39arrêter la délivrance de libre visa,
22:42arrêter les flux financiers de la France vers l'Algérie,
22:44arrêter de l'aide au développement.
22:45Mais tout cela, ça aurait dû être fait il y a longtemps.
22:47On ne découvre pas les choses.
22:48Moi, ce qui m'étonne, c'est que ce soir,
22:49on a l'impression qu'il y a un scoop.
22:51Il n'y a pas de scoop.
22:51C'est comme ça que l'Algérie agit depuis des mois.
22:54Et M. Retailleau va être bien seul dans ce gouvernement.
22:56Dans ce gouvernement où M. Gérald Darmanin
22:58est allé fleurir la tombe des terroristes du FLN,
23:02dans ce gouvernement dirigé par Emmanuel Macron,
23:03dont on l'a rappelé tout à l'heure.
23:05Il l'a qualifié de crime contre l'humanité,
23:07l'action de la France en Algérie.
23:09Donc, il est bien seul,
23:10comme pour d'ailleurs l'ensemble des mesures.
23:11Jacob Elie, je vous donne la parole dans un instant,
23:13Thomas Legrand et Élise Gosset.
23:15La manière forte, si j'ose dire,
23:18c'est-à-dire la méthode employée par Bruno Retailleau,
23:19ça ne fonctionne pas ?
23:21Mais quelle manière forte ?
23:21Quelle décision a été prise à part renvoyer des OQTAF en Algérie
23:24en espérant que l'Algérie les accepte ?
23:26Aucune des mesures de retorsion que j'ai évoquées tout à l'heure
23:28n'a été prise.
23:29Vous vous rendez compte que la France,
23:30sixième puissance mondiale,
23:32est obligée de se mettre à genoux face à l'Algérie.
23:34Chaque matin, c'est la repentance.
23:36Chaque matin, ce sont les excuses
23:37qui d'ailleurs devraient maintenant cesser.
23:39Il y a un moment, nous sommes une grande puissance.
23:41Il faut dire à l'Algérie,
23:42soit vous reprenez vos ressortissants,
23:44soit nous emploierons la manière forte.
23:46Nous sommes en position de le faire.
23:47Je pense que le rapport n'est pas aussi équilibré qu'on le pense.
23:50L'Algérie a plus besoin de nous que l'inverse.
23:52Et puis, la situation, elle est explosive.
23:54Il y a un nombre d'Algériens sous OQTAF énorme.
23:56C'est la première nationalité sous OQTAF
23:58et c'est un des plus faibles taux d'application.
24:01Donc, il y a un moment, il faut taper du poing.
24:03Et puis, je rappelle qu'il y a un Français aujourd'hui
24:05qui croupit dans les jaules algériennes.
24:08Boalem Saint-Saël est franco-algérien.
24:10Il est détenu par l'Algérie.
24:11Est-ce que vous imaginez le silence du président de la République
24:14sur cette question ?
24:15Imaginez qu'un Français soit détenu dans les jaules
24:17dans n'importe quel pays au monde.
24:19On en parle beaucoup et le gouvernement aussi.
24:21On peut aussi imaginer que pour négocier la libération d'un écrivain,
24:26peut-être que parfois la méthode vocale n'est pas forcément la plus efficace.
24:29Vous avez probablement raison,
24:31mais vu l'état des relations internationales
24:33et de la capacité diplomatique du président de la République actuelle,
24:36je me trouve optimiste.
24:37Thomas Legrand, c'est vrai qu'on a un problème.
24:39On a un pays, l'Algérie.
24:40Parce que rappelons un peu de quoi il est question.
24:41Cette liste qui a été faite par le gouvernement français,
24:45c'est la liste d'Algériens frappés d'OQTF,
24:49considérés comme étant les plus dangereux,
24:51qu'il faudrait pouvoir expulser rapidement.
24:53Avec cet argument notamment utilisé,
24:55il a été utilisé par François Bayrou, par Bruno Retailleau.
24:57Le terroriste présumé de Mulhouse était un Algérien frappé d'OQTF.
25:03Si l'OQTF avait été exécuté,
25:05il n'y aurait pas eu d'attentats terroristes à Mulhouse.
25:07Là, c'est un problème d'avoir un État comme ça, l'Algérie,
25:11qui par communiqué officiel, dit que c'est non.
25:14Oui, c'est un gros problème d'avoir cet État, l'Algérie,
25:17dont, pour le gouvernement algérien,
25:21le carburant essentiel, c'est de taper sur la France.
25:26C'est toujours comme ça.
25:27Et, ça tombe bien pour lui, il a Bruno Retailleau en face,
25:31qui lui donne tous les éléments pour taper sur la France.
25:34C'est-à-dire que, là, les avocats de tous ces OQTF peuvent se frotter les mains.
25:40C'était la meilleure façon pour qu'il ne soit pas accepté.
25:42Et, dans cette histoire de réponse graduée,
25:44ce qui est pratique avec réponse graduée, c'est que ça va être gradué.
25:47Donc, ça va durer des semaines, des mois.
25:49On va revenir ici et on va parler de ça toutes les semaines,
25:52tous les mois, avec M. Jacobelli.
25:55Au lieu de lui parler de M. Trump et de M. Poutine, ses amis,
25:58on va lui parler…
25:59Non, non, pas l'autre, Thomas.
26:00Non, non, non, on va nous occuper avec ça.
26:02Je ne suis pas les amis que vous croyez.
26:03Et Bruno Retailleau finira par démissionner, peut-être, à la fin,
26:08ou alors par obtenir une victoire diplomatique, peut-être, j'espère pour lui,
26:12mais ce n'est pas sûr du tout.
26:13Il finira par démissionner et ça sera très pratique dans son concours
26:17pour gagner la tête de l'UMP.
26:20Il y a des relations qui doivent être fermes avec l'Algérie, c'est certain.
26:28Et l'Algérie, le gouvernement dictatorial algérien,
26:33qui enferme, qui emprisonne un de nos écrivains,
26:37ce gouvernement-là se repaie et se refait une santé
26:41à chaque fois que la France hausse le ton.
26:43Donc, c'est plutôt à la diplomatie…
26:45Elle n'a pas montré beaucoup d'efficacité, c'est vrai jusqu'ici,
26:48mais c'est plutôt à la diplomatie plutôt qu'au ministère de l'Intérieur.
26:51Vous vous imaginez le ministère de l'Intérieur qui a des relations avec l'Algérie ?
26:56Même symboliquement, c'est très facile pour les Algériens, après, d'aller dire
26:59« Regardez, on continue à nous traiter en post-coloniaux. »
27:04Donc, c'est inefficace, sauf pour la carrière au sein de l'UMP ou de LR.
27:08L'UMP, vous avez…
27:10Oui, je vieillis un peu, mais bon, à la tête de LR, de Bruno Taillot.
27:16Ulysse Gosset, la relation franco-algérienne,
27:18elle est régie par non seulement ces fameux accords de 68,
27:21six ans après les accords d'Evian,
27:23mais également par toute une série d'autres accords,
27:25notamment les accords de 1994,
27:26qui précisément régissent les règles d'expulsion d'un certain nombre de ressortissants.
27:32Il faut le dire, les règles ne sont pas respectées de la part d'Alger,
27:36puisqu'on a soit des laissés-passés consulaires qui ne sont pas délivrés,
27:39qui peuvent remplacer des pièces d'identité,
27:42mais même quand un certain nombre d'Algériens ont leurs pièces d'identité,
27:46les autorités algériennes sont susceptibles de dire « Non, non,
27:48on ne les accepte pas pour des raisons de… »
27:50Comment dire ?
27:51Voilà, décision d'ordre public.
27:53Ça, c'est quand même assez inédit dans les relations entre deux pays
27:57ou est-ce qu'au fond, c'est la vie de la diplomatie et des relations internationales ?
28:02Ça fait huit mois que c'est dur.
28:04On est dans une crise passionnelle et une crise existentielle.
28:07Et on est effectivement dans un bras de fer d'une violence quasiment jamais vue,
28:11même si cette relation est difficile avec l'Algérie.
28:14La crise mémorielle, les visas, le Sahara occidental
28:18et le fait que la France ait décidé de soutenir la vision marocaine du Sahara occidental,
28:22tout cela fait qu'on est vraiment en situation de rupture.
28:26J'ose dire de quasi-rupture, mais quand on voit la violence des propos d'aujourd'hui,
28:30je voudrais vous les citer parce qu'il faut revenir aux faits,
28:33parce qu'on est dans le passionné, mais les faits sont là.
28:35Que dit l'Algérie ce soir ?
28:36Elle dit…
28:38Elle dénonce les vélités d'intimidation de M. Retailleau, bien sûr.
28:42Les injonctions, les ultimatums, le langage combinatoire.
28:45Il faut revenir à des relations normales passées par les préfectures et les consulats.
28:50Donc c'est un rejet total et d'une violence extrêmement forte.
28:53Et il faut rappeler que le président algérien Théboune avait,
28:55dans une interview au journal L'Opinion, parlé de climat délétère,
28:59en accusant le président Macron de perdre du temps.
29:02Et donc, si vous voulez, pas question de céder.
29:05Donc là, on est dans la surenchère ce soir.
29:07On est dans la surenchère du côté algérien
29:09et du côté du ministère de l'Intérieur français, de M. Retailleau,
29:12on est dans la riposte.
29:14Donc la question qu'il faut se poser ce soir, c'est jusqu'où va aller la riposte ?
29:17Alors, il y a riposte graduée.
29:19Ça veut dire quoi ?
29:20On peut prendre des mesures, je dirais, de second ordre ou des mesures très fortes.
29:24Et là, ça va dépendre de l'accord que va donner ou pas le Premier ministre
29:28et surtout le président de la République.
29:29Parce qu'on est vraiment dans une situation où il y a d'abord,
29:32il faut rappeler le cas de l'écrivain Boualem Sarem qui est toujours en prison,
29:36qui est sorti de l'hôpital, il faut le dire,
29:37sa santé n'est plus aussi grave qu'il y a quelques temps,
29:40mais il est toujours en prison, il est toujours très faible, il est très âgé.
29:43Donc, est-ce qu'on veut essayer de tout faire pour le sortir des griffes
29:46des prisons algériennes ?
29:48Et puis, le président doit décider si, finalement, on va à l'affrontement.
29:51Le président Macron ne veut pas revenir sur les accords de 68.
29:56Ce n'est pas le cas d'une bonne partie de l'opinion publique française
29:59et notamment à l'extrême droite et au Front National, au Rassemble National.
30:04— On n'est pas de l'extrême droite, on en parlera une autre fois.
30:06— Non, mais de l'extrême droite au Rassemble National,
30:08il y a un certain nombre de partis qui veulent la rupture totale,
30:12c'est-à-dire dénoncer les accords de 68.
30:14Le président de la République ne veut pas y aller.
30:15Mais, par contre, il y a d'autres mesures moins graves.
30:17Par exemple, tous ces Algériens qui ne sont pas des diplomates,
30:20mais qui bénéficient de passeports diplomatiques pour venir se faire soigner,
30:24pour venir passer du temps à Paris avec leur famille, etc.,
30:27ce sont des mesures qui peuvent être prises.
30:28N'oublions pas quand même qu'on est sur un volcan,
30:31puisqu'il y a plusieurs millions de franco-algériens en France.
30:34On est dans un pays qui est déterminé, clairement, à aller jusqu'au bout.
30:38Et donc, si on est dans la rupture totale, ça aura des conséquences sérieuses,
30:42notamment sur l'économie.
30:43Déjà, tous les projets économiques en Algérie français sont à l'arrêt.
30:47Il y a la fourniture du gaz.
30:48Oui, c'est ce que j'avais dit, il faudra que l'on étale le réclamement du gaz.
30:52Si on déclenche, je dirais, le feu après la décision algérienne,
30:55il faut voir quelles seront les conséquences.
30:57Donc, c'est très difficile à résoudre.
30:59Et on sait très bien, ça a été dit, que le régime algérien va vouloir,
31:02de toute façon, pour des raisons de politique intérieure, en profiter.
31:05Politique intérieure en Algérie, politique intérieure en France,
31:08puisque Natacha Polony, rappelons que ce niette des autorités algériennes,
31:12intervient au lendemain d'une interview du ministre de l'Intérieur
31:14dans les colonnes du Parisien, où il est dit,
31:17alors le mot démission n'est pas employé, mais on comprend,
31:19et Bruno Rotaïo le dit, que si à un moment donné,
31:22il n'est pas suivi sur la ligne de fermeté, il en tirera les conséquences,
31:25et dit-il, il refusera cette ligne de fermeté.
31:29Quand on a entendu, alors on a vu et on a lu que visiblement,
31:32Emmanuel Macron et Bruno Rotaïo s'étaient vus pour accorder leur violon.
31:35En même temps, la dernière fois qu'on a entendu le président de la République
31:37parler de l'Algérie, il disait, au fond,
31:40ils n'ont pas récusé les accords de 68.
31:42Ils étaient d'accord sur les OQTS, c'est-à-dire sur le renvoi en Algérie,
31:46en fonction du droit, et l'Algérie ne respecte pas l'accord de 94.
31:50Mais sur le reste, on ne sait pas ce que se sont dit
31:52le président Macron et Bruno Rotaïo.
31:54Vous avez raison, Louis, mais disons qu'on a senti
31:56le président de la République, du moins dans ses prises de parole officielles,
31:59un peu moins allant que François Bayrou et Bruno Rotaïo
32:02sur cette ligne de fermeté.
32:03C'est pour ça que j'insistais tout à l'heure sur le fait que,
32:05dans ce genre de cas, il faut de la fermeté,
32:08mais cette fermeté doit s'appuyer sur de la cohérence et de la continuité.
32:12C'est-à-dire qu'obliger l'Algérie à respecter sa parole,
32:18à respecter les accords de 94, c'est le minimum.
32:21Nous avons le droit de décider qui entre sur notre territoire et qui y reste.
32:26Mais pour obtenir cela, il faut évidemment aller petit à petit
32:31monter en puissance, mais encore une fois, sans affichage.
32:34La question n'est pas là, mais annoncer très clairement
32:37qu'on va corréler l'accord de visa, la délivrance de visa,
32:43au nombre d'OQTF qui seront respectés.
32:47C'est tout, c'est un donnant-donnant.
32:49Or, la dernière fois qu'on s'est lancé dans une politique sur les visas,
32:52ça a été un arrêt complet des visas, tout à coup.
32:55Et puis, quelques mois plus tard, sans qu'on ait rien obtenu,
32:59on rétablissait les visas.
33:00Elle est là, l'absurdité.
33:01C'est discuter, rétablir le contact avec les autorités algériennes
33:06sur la base d'un rapport de force.
33:09Encore une fois, ce serait un petit peu plus facile si, en effet,
33:12nous n'avions pas besoin de gaz.
33:14Mais ça, c'est un autre problème.
33:15Mais ça nécessite de parler et de parler sans, comment dire,
33:20sans revenir à tout le passif qui existe entre l'Algérie et la France.
33:26Parce que là aussi, il y a une instrumentalisation de cette mémoire.
33:29Du côté algérien, c'est absolument monstrueux.
33:31Et en France, en revanche, il y a une dimension éruptive.
33:35Quand on voit ce qu'a donné le fait de la part d'un journaliste
33:39comme Jean-Michel Apathie, et Dieu sait que je partage rarement
33:41les positions de Jean-Michel Apathie, mais sur ce coup-là,
33:45pour une fois, il a dit la vérité.
33:47Il a dit une réalité, à savoir qu'il y avait eu des massacres
33:51perpétrés par la France, qu'on ne puisse pas en France dire.
33:55Ce qui a pu choquer aussi, au-delà de la véracité historique,
33:57c'était la comparaison avec Audouin-sur-Glane.
33:58Alors, on pourrait revenir là-dessus.
34:02Je vais vous dire une chose, je l'ai écrit dans des éditoriaux
34:09qu'il y avait eu des oradours-sur-Glane en Algérie.
34:12Je l'ai écrit il y a des années et je me suis permis de l'écrire
34:18parce qu'un journaliste comme Jean-François Kahn m'avait expliqué
34:21qu'il avait vu cela, qu'il savait et donc je me suis permis de l'écrire.
34:26Donc, ce n'est pas un scandale de le dire.
34:29Le problème, c'est derrière de dire qu'il faudrait que la France,
34:33encore aujourd'hui, batte sa coulpe, etc.
34:35Je crois qu'il faut dire les vérités et dire calmement
34:38et ne pas justement utiliser la mémoire de cette histoire-là.
34:43Il faut le contraire purger cela.
34:45Mais qu'est-ce qu'on fait si l'Algérie ne refuse de reprendre les 60 au QTF
34:48que la France veut lui renvoyer ?
34:49Qu'est-ce qu'on fait concrètement ?
34:50On arrête les visas, ça je suis d'accord.
34:52On arrête les visas, on arrête d'accueillir les dignitaires.
34:55Et on agit en effet sur tous les instruments que l'on a.
35:00Mais on le fait diplomatiquement, en discutant entre diplomates avec l'Algérie,
35:05pas en s'affichant pour de la politique intérieure.
35:08Laurent Jacobi, il doit s'en aller, Bruno Retailleau ?
35:11Je crois qu'à un moment, il va falloir qu'il soit fidèle avec ses principes.
35:14Soit il a des principes et qu'il n'arrive pas à faire au sein de ce gouvernement,
35:17il faut qu'il parte.
35:18Soit il continue à être le ministre de la Parole.
35:20Ce n'est pas le cas pour l'instant puisque cette crise post-graduée-là,
35:22elle va être ensemée.
35:23Je vais être clair avec vous.
35:24Je pense qu'il n'y arrivera pas parce qu'il doit travailler de concert avec Jean-Noël Barraud,
35:29qui je crois ne partage pas son opinion.
35:31Jean-Noël Barraud, ministre des Affaires étrangères,
35:33avec le Premier ministre, avec le président de la République.
35:36J'ai un peu l'impression qu'il est seul à bord.
35:37De temps en temps, M. Bayrou le soutient.
35:39Donc pour l'instant, il affirme des choses, il les affirme avec véhémence.
35:43Le résultat est là, il n'y arrive pas.
35:44Il y arrive encore moins bien que ses prédécesseurs.
35:46Donc à un moment, c'est à lui et sa conscience.
35:48Mais soit il est en campagne électorale au sein des LR et à ce moment-là,
35:52il détourne sa fonction.
35:54Soit il est ministre de l'Intérieur.
35:55Et clairement, ce n'est pas un grand succès pour l'instant.
35:58Oui, il y arrive encore moins bien que ses prédécesseurs
36:00parce qu'il le fait en affichage, il le fait en bravache,
36:06au lieu de passer le bébé aux ministres des Affaires étrangères.
36:10Pourquoi ? Parce qu'il y a de la politique partisane là-dedans ?
36:12Et qu'il fait ça parce qu'il est candidat à la tête des Républicains ?
36:15Oui, je pense.
36:16Quand vous voulez absolument que quelque chose se règle en matière diplomatique,
36:23je pense qu'Ulysse Gosset pourrait en parler mieux que moi.
36:26Ça ne se fait pas forcément dans l'affichage
36:29et ça ne se fait pas forcément en pensant à son...
36:32Je rappelle que l'ambassadeur de France en Algérie a déjà été convoqué
36:35et qu'il n'y a pas actuellement d'ambassadeur de l'Algérie.
36:39Donc on a un problème diplomatique.
36:40Bon, accessoirement, si je puis me permettre, Thomas Legrand,
36:43vous avez remarqué que Jean-Noël Barraud n'est pas non plus
36:44particulièrement allant sur ces sujets-là
36:47et qu'on ne peut pas dire qu'il soit dans une position de fermeté, de continuité.
36:52C'est un peu le problème aussi.
36:53On ne sait pas, parce que moi, ce que je prône, c'est que ça se fasse...
36:56Oui, on ne sait pas ce qu'il pense, c'est un peu le problème.
36:58Que ça soit très ferme et qu'évidemment,
37:00tous ces occultifs doivent rentrer en Algérie.
37:02C'est la loi, il faut que notre loi soit respectée.
37:05Et en fait, si elle ne l'est pas, c'est parce que soit on fait de la politique intérieure,
37:10les Algériens en premier d'ailleurs,
37:11et nous aussi, on fait de la politique intérieure avec ces histoires-là,
37:14soit aussi parce qu'on a besoin de gaz.
37:16On a besoin de gaz en ce moment.
37:18On a surtout besoin de gaz parce qu'on n'en achète plus aux Russes
37:22pour de très bonnes raisons et on a besoin de gaz, donc il faut faire...
37:24Et on a besoin de gaz sur les réseaux terroristes.
37:26Et l'Algérie a coopéré avec les services français.
37:29C'est le seul aspect de la révolution franco-algérienne
37:31qui, aujourd'hui, continue à fonctionner à peu près normalement.
37:34Attention, il y a un bémol, si je peux me permettre Ulysse Gosset,
37:37c'est qu'aujourd'hui, l'Algérie utilise des influenceurs
37:40pour chauffer à blanc des Français d'origine algérienne
37:43en espérant les inciter à se révolter contre la France,
37:47peut-être même de manière armée, peut-être même de manière violente.
37:50Donc c'est une arme à double tranchant.
37:53Il faut faire très attention.
37:54Je pense que là, on a atteint un point de rupture
37:55où il faut clairement que l'Algérie comprenne qu'en face d'elle,
37:58elle a un pays déterminé, pas un pays hésitant,
38:00pas un pays qui a peur à cause du gaz,
38:02à cause des minorités dans certaines banlieues.
38:03Non, un pays déterminé.
38:05Et ce n'est évidemment pas l'image que l'on renvoie aujourd'hui.
38:07Un point pour terminer rapidement, Ulysse Gosset.
38:10Vous faisiez référence au propos du président Tebboune
38:12dans les colonnes de l'Opinion.
38:12C'était, de mémoire, il y a un peu plus d'un mois.
38:14Début février.
38:15Début février.
38:16Ce qui était frappant dans cet entretien,
38:17c'est qu'au fond, la ligne de force de ces propos,
38:20c'était de dire, vous pouvez agiter toutes les menaces
38:22et toutes les menaces de bras de fer sur l'argent,
38:25l'aide au développement, ce n'est pas trop le sujet.
38:27Les débouchés économiques, de toute façon,
38:29on en a avec toute une série d'autres pays.
38:31Est-ce que la France a vraiment les moyens de ses ambitions
38:33sur cette fameuse riposte graduée que veut t'engager Bruno Retailleau ?
38:38Oui, bien sûr, elle a les moyens.
38:39Mais ça aura des conséquences.
38:41L'interview du président algérien,
38:42c'était une façon, je dirais, d'épurer les difficultés
38:47pour essayer d'avancer.
38:48C'est comme ça que l'Élysée l'avait pris à l'époque.
38:50On voit que ça n'a pas marché.
38:51Et on voit qu'il y a une ligne dure qui prévaut.
38:54Et ce soir, encore une fois, les mots employés par l'Algérie
38:57montrent que le conflit va s'aggraver
38:59et qu'on est dans la surenchère.
39:00La riposte graduée, elle n'a pas été annoncée après le communiqué.
39:03Elle était prévue lorsque la France a transmis la liste
39:07des 60 détenus qui devaient rentrer en Algérie.
39:10Il était dit que ça faisait partie d'une riposte graduée
39:13et que si l'Algérie ne se rendait pas à la raison,
39:17eh bien, il y aurait d'autres mesures.
39:18Et c'est maintenant cela qu'il faut voir.
39:20Quel type de mesures, quand, et quelle dureté dans la riposte.
39:24En sachant que, de toute façon, compte tenu de ce qui se passe maintenant,
39:26l'Algérie ne cèdera pas.
39:28Et elle veut passer, comme elle l'a dit, par les préfets et les consulats.
39:31Vous voyez, donc, M. Retailleau n'est pas dans le coup,
39:33si j'ose dire, ni le président de la République.
39:35Mais, en fait, en réalité...
39:36Autant dire que le délai fixé par François Bayrou,
39:38les 4 à 6 semaines...
39:39Ah ben là, il s'accélère.
39:41Voilà, il s'accélère.
39:42Mais on est, en réalité, dans un affrontement de président à président.
39:46C'est comme ça que ça va se régler.
39:47Et c'est comme ça que ça peut se régler, et pas autrement.
39:50Et il y a toujours le cas de l'écrivain français,
39:52M. Chalut, qui est en prison et qu'il faut qu'il reste en prison.
39:57Merci Ulysse Besset, Laurent Jacobelli, Natasha Polony et Thomas Legrand.