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La députée Danielle Simonnet (Écologiste et Social) réagit à la décision d'expulsion des étrangers mineurs isolés hébergés au théâtre de la Gaîté Lyrique, à Paris.

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00:00Lola Bayh en direct pour BFMTV. Je vais vous demander, Lola, quelle est la situation sur place ?
00:09Situation extrêmement calme. À l'heure où je vous parle, il y a quelques mineurs isolés, migrants, comme ils se présentent, qui sont rassemblés devant.
00:17Il n'y a pas encore beaucoup de monde qui est venu pour le rassemblement, puisqu'il ne commence qu'à 18h.
00:22Il y a certaines personnalités politiques qui sont là, comme Daniel Simonnet, qui est député de l'Après, mouvement politique de gauche écologiste.
00:29Quelle est votre réaction à cet arrêté de la préfecture de police d'expulsion ?
00:34C'est irresponsable, parce que c'est une expulsion sans aucune proposition de relogement.
00:40Vous avez ici 700 mineurs non accompagnés, pour lesquels le département a contesté leur minorité,
00:46et qui sont donc en recours pour pouvoir démontrer leur minorité, et qui devraient donc être prises en charge par l'aide sociale à l'enfance.
00:53Mais la solution, c'est qu'ils restent du coup dans ce théâtre ?
00:55La solution, ce serait que le département et l'Etat prennent leurs responsabilités,
00:59et respectent la convention européenne des droits de l'enfant qu'ils ont signé,
01:02et donc qu'il leur fait obligation de protéger tous mineurs non accompagnés.
01:07Et si, sur votre raisonnement, l'expulsion est légitime, finalement ?
01:11Pas du tout, en fait. L'expulsion est totalement illégitime.
01:14L'obligation devrait être de leur garantir une prise en charge dans des foyers adaptés à leur minorité.
01:20Parce que bien évidemment que 500 jeunes qui se retrouvent dans un théâtre, ça n'est ni viable pour les jeunes, ni viable pour le théâtre.
01:27Et donc il faudrait que le département, la région et l'Etat prennent leurs responsabilités,
01:32et protègent ces mineurs non accompagnés en danger.
01:35Vous savez, c'était Jacques Toubon qui, quand il était défenseur des droits, disait qu'il était urgent d'appliquer la présomption de minorité.
01:43C'est-à-dire qu'une obligation de faire un acte de présomption de minorité, de protéger les jeunes en leur garantissant un accompagnement à l'ensemble de leurs droits.
01:52Ce sont des jeunes qui ont eu des parcours migratoires subis avec énormément de violence,
01:57énormément de problèmes psychologiques, des problèmes de santé.
02:00Et là, on a une politique dictée par l'agenda d'extrême droite qui vise à les expulser.
02:07Ils vont donc les remettre à la rue.
02:09À la rue, ils n'ont pas une solution pour personne, ni pour eux, ni pour qui que ce soit.
02:14Donc on va aggraver la mise en danger de ces jeunes.
02:18Est-ce que vous entendez aussi la détresse des restaurateurs, des commerçants ?
02:21On a pu l'entretenir avec l'une d'entre elles qui est à côté, qui nous disait « j'ai perdu 80 000 euros en 3 mois ».
02:26Oui, alors moi j'entends surtout la détresse de tous les humanistes qui se disent
02:31« mais quelle honte que la République ne soit pas en capacité de garantir une protection de ces jeunes ».
02:36J'entends aussi la détresse de ceux qui travaillent dans ce théâtre
02:40et qui ont réagi avec beaucoup de courage et d'humanisme.
02:43Mais ils sont là pour faire vivre un théâtre.
02:45Et donc, ce que je n'entends pas par contre, c'est cette hypocrisie de la part du gouvernement,
02:53mais aussi de la ville, puisque si la ville n'avait pas fait cette procédure en justice,
02:57Darmanin Retailleau ne serait pas en position de donner gain de cause à l'extrême droite en exerçant l'expulsion.
03:04La seule solution, c'est de les mettre à l'abri, de les protéger.
03:09C'est une indignité totale que de leur faire cette violence qui les met en danger
03:14en les expulsant et en les remettant à la rue.
03:16Pas d'expulsion sans relogement.
03:18C'est la mairie de Paris de gauche qui a saisi la justice, pas l'extrême droite ?
03:24Alors, c'est la mairie qui a saisi la justice, mais jusqu'à présent,
03:27elle saisissait la justice pour « se protéger » des conséquences qu'il peut y avoir sur ce lieu
03:32et pour travailler à des solutions de relogement.
03:35Or, là, on ne voit aucune solution de relogement sur la table,
03:39et la procédure en justice permet à la préfecture d'être autorisée à procéder à l'expulsion.
03:44Est-ce que le problème va être résolu ? Non.
03:46Où vont aller ces 500 jeunes ? Ils vont dormir sous les ponts ?
03:49Ils vont être à nouveau chassés par la police ? On les met plus en danger.
03:52Merci beaucoup.
03:53L'information principale, c'est la préfecture de police qui a ordonné l'expulsion de ces mineurs
03:59devant la gaieté lyrique, avec à suivre un rassemblement d'ici 18h.
04:04Le labail avec Jérémy Paolini en direct de la gaieté lyrique pour BFM TV.
04:08La décision par rapport à ce que disait Madame Simonnet, c'est bien la justice qui a ordonné l'évacuation,
04:13et donc la préfecture de police applique simplement une décision de justice.
04:17Tribunal administratif le 13 février qui avait ordonné par référé l'évacuation.

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