Manuel Valls, ministre des Outre-mer et ancien Premier ministre, est l'invité du Face à Face sur BFMTV et RMC ce lundi 10 mars 2025.
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00:00Bayot, trois mois après, est dans quel état aujourd'hui ?
00:03Est-ce que la reconstruction commence à se voir pour les habitants ?
00:07Elle est lente, elle est trop lente, elle est difficile.
00:10Moi je présenterai dans quelques semaines en Conseil des ministres,
00:12puis au Parlement, un nouveau projet de loi,
00:14mais là c'est pour la reconstruction à long terme.
00:16Il reste encore des problèmes, je pense notamment à celui de l'eau,
00:20qui est rare, qui est difficile d'accès,
00:22même si nous faisons tous les efforts pour y arriver.
00:24C'est lent et c'est difficile, mais j'y retourne dans quelques semaines.
00:28Il y a un général, le général Facon, qui est à mes côtés
00:31et qui dirige la mission Mayotte pour mettre les bouchées doubles.
00:34Nous le devons aux Mahorais qui ont été,
00:36non seulement touchés par ce cyclone Chido il y a quelques semaines,
00:39mais qui vivent aussi d'autres problèmes,
00:41les problèmes d'immigration, de violence, d'inégalité sociale,
00:45d'écoles qui sont bondées, donc non, il faut continuer.
00:49J'avais reçu Linda Kebab sur ce même plateau,
00:51qui revenait de dix jours à Mayotte,
00:54et qui disait qu'elle avait honte, c'était ses mots,
00:57parce qu'elle avait le sentiment que ce n'était pas
01:00aider et accompagner comme un département français,
01:02mais plutôt comme une colonie, c'était ses mots.
01:04Non, je pense que ce sont des mots de trop,
01:07mais il y a beaucoup de retard qui a été pris, bien évidemment.
01:10Et puis la marche forcée de la départementalisation,
01:13qui est utile, qui est attendue par...
01:15Les Mahorais n'ont pas toujours répondu aux exigences de ces derniers.
01:19Mais il y a les écoles, il faut les développer,
01:21il y a les services publics, il faut les renforcer,
01:24il y a la nécessité de reconstruire la forêt, l'agriculture, l'industrie.
01:27Le cyclone a été terrible, il a tout balayé.
01:31Je peux comprendre d'ailleurs le sentiment d'exigence,
01:33et même d'agacement et de colère des Mahorais
01:36vis-à-vis de les terminer en colonie.
01:38Non, c'est un département français, ils sont français,
01:42et ils sont patriotes, et ils attendent donc beaucoup de la France.