Dans Destins de Femmes, Judith Beller reçoit Lucia Passaniti, à l'affiche aux côtés de Bruno Salomone dans la série "A priori", tous les mardis à 21h05 sur France 3
"Destins de Femmes" nous raconte les parcours des femmes extraordinaires qui tissent le lien de notre République. Nous explorons des thèmes universels tels que la lutte pour l’Egalité des genres, la liberté d’expression, la diversité culturelle, le droit à disposer de son corps. Emission tirée du livre de Valérie Perez-Ennouchi, "Destins de Femmes", sorti chez Ramsay, prix Edgard Faure 2021.
Une émission de Judith Beller.
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##DESTIN_DE_FEMMES-2025-03-01##
"Destins de Femmes" nous raconte les parcours des femmes extraordinaires qui tissent le lien de notre République. Nous explorons des thèmes universels tels que la lutte pour l’Egalité des genres, la liberté d’expression, la diversité culturelle, le droit à disposer de son corps. Emission tirée du livre de Valérie Perez-Ennouchi, "Destins de Femmes", sorti chez Ramsay, prix Edgard Faure 2021.
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00:00La caisse d'épargne Ile-de-France, fière de soutenir toutes les femmes, vous présente Sud Radio, Destin de Femmes, Judith Beller.
00:09Bonjour, bonjour, heureuse de vous retrouver pour Destin de Femmes, l'émission du féminisme autrement inspirée par le livre de Valérie Pérez.
00:17Elle a marqué le public à travers ses rôles sur le petit écran et sur les planches cette année.
00:21L'actrice Lucia Passaniti est à l'affiche de deux séries pour France Télé, dont A priori, aux côtés de Bruno Salomon.
00:28Et ça, c'est depuis le mardi 4 février à 21h05, ça passe sur France 3.
00:32Lucia, vous vous diversifiez avec des projets d'écriture et un tout nouveau podcast en préparation.
00:36On va en parler évidemment. Bienvenue sur Sud Radio. Je vous en prie.
00:39Sud Radio, Destin de Femmes, Judith Beller.
00:43Alors Lucia, les questions usuelles de cette seconde saison de Destin de Femmes.
00:49La première, quelle est votre définition à vous du féminisme ?
00:54Ma définition du féminisme, je trouve que c'est très difficile à définir le féminisme,
01:00mais l'approche en tout cas que j'en ai moi, si je peux prendre ça comme ça,
01:04c'est une version en fait assez humaniste des choses.
01:08Ce n'est pas que les femmes soient plus ou moins, c'est que tout le monde soit pareil.
01:12Et qu'on soit toutes à égalité et qu'on soit un peu dans un monde plus équitable et plus doux.
01:20D'accord. Mais alors l'égalité, est-ce que vous pensez qu'elle est possible partout ?
01:25Dans le monde dans lequel on vit aujourd'hui, je ne suis pas sûre.
01:29Mais j'aime penser qu'on en ait envie et qu'on essaye de tendre vers ça.
01:33C'est-à-dire qu'on a deux, trois petits, c'est pour être gentil, obstacles devant nous,
01:39comme par exemple un président aux Etats-Unis en ce moment qui est très compliqué.
01:43Ce genre de choses-là. Mais j'ai le sentiment quand je vois notre jeune génération,
01:49moi j'ai l'impression d'être juste au-dessus.
01:51Vous avez quel âge ? J'ai 27 ans.
01:53D'accord. Vous êtes encore bien jeune, on peut le dire.
01:55Je suis encore très jeune, mais j'ai l'impression d'être vraiment dans la génération intermédiaire
02:00et que juste en dessous, et je le vois avec les gens que je côtoie qui peuvent avoir 22-23 ans,
02:04de voir des gens qui pensent complètement différemment et qui sont un monde absolument différent.
02:08Et si on réussit à continuer ça, je pense qu'il y a de fortes chances que le monde change réellement
02:12et qu'on puisse enfin arriver à de l'égalité.
02:14Vous voulez dire que dans les très jeunes générations, ce n'est plus un souci ?
02:16Oui.
02:17D'accord.
02:18Mais il y a des choses qui ne sont plus du tout des sujets, mais tout comme l'écologie c'est logique,
02:21le genre on s'en fout, c'est des questions qui ne se posent même pas.
02:26D'accord. Donc c'est des histoires du vieux monde ?
02:29Oui. J'espère que ça va continuer comme ça.
02:32Après mon monde aussi est comme ça, donc ça m'aide à les rencontrer, mais oui.
02:36D'accord. Est-ce que vous pensez que quand on a 27 ans aujourd'hui,
02:38on est encore intéressé ou touché par les théories de genre, alors que ce n'est plus le cas ensuite ?
02:45Je ne peux pas réduire ça à ça, mais j'ai l'impression qu'il y a un truc un peu comme ça.
02:49En tout cas, que nous on a encore un peu l'héritage du vieux monde, comme vous l'avez très bien dit.
02:54Parce que vous êtes née avant 2000, c'est ça ?
02:56Un peu. Moi je suis née juste avant.
02:59Juste avant.
03:00Mais j'ai l'impression que c'est ça. C'est bizarre quand même comme césure.
03:03Après il y a une vraie césure entre les années 90 et les années 2000.
03:06Moi je peux en témoigner parce que j'étais née depuis longtemps.
03:10Est-ce que les hommes peuvent être féministes selon vous ?
03:13Oui.
03:14Vous avez des exemples autour de vous ?
03:16J'ai pas mal d'amis qui sont féministes, qui pourraient parfois me donner des leçons.
03:22Par exemple ?
03:25Je vais donner un exemple hyper intime et hyper absurde.
03:28J'ai quelqu'un qui aujourd'hui est un ami, mais que j'avais côtoyé de façon un peu intime au début.
03:33On se draguait quoi.
03:35Pourquoi je raconte ça ?
03:37Allez-y, parle en vrai sur Sud Radio.
03:39C'est hyper basique comme exemple, mais c'est des petites choses.
03:42Moi c'est à ces petites choses-là que je trouve qu'on trouve le féministe et qu'on le féminise, mais qu'on le voit.
03:46Donc on est rentré ensemble et on allait faire des trucs.
03:49Et j'ai dit putain j'ai pas les jambes épilées.
03:51Il m'a dit mais meuf en fait on est en 2024, on s'en fout quoi.
03:54On s'en fiche complètement.
03:56C'est des tout petits détails comme ça, mais qui sont largement là.
03:59D'accord.
04:00C'est ce que je viens de raconter là.
04:01Non c'est intéressant parce que le rapport au poil effectivement il a changé beaucoup en fonction des générations.
04:06Il y en a qui le voulaient pas du tout, il y en a d'autres qui le voulaient beaucoup.
04:09Notamment la génération des années 70 qui a laissé libre cours à cela aussi.
04:13Et c'est un vrai symbole aussi, c'est-à-dire c'est un symbole de liberté aujourd'hui.
04:17Complètement.
04:18Maintenant ça m'a aidé, ce jour-là vraiment ça a été un moment qui m'a aidé à me dire ok je vais m'en ficher.
04:25Je vais m'en foutre.
04:27Parle en vrai sur Sud Radio.
04:29Et en fait c'est vrai que ça typiquement j'évolue beaucoup là-dessus et je suis très périodique.
04:34D'accord.
04:35Et alors qu'est-ce qui fait que...
04:37Que le droit des femmes y mette du temps à avancer quand même, comme ça selon vous ?
04:42Les hommes.
04:43Ah ouais ?
04:44Et les femmes non ?
04:46Non si, si, si, évidemment il y a des femmes qui font tout aussi peur.
04:50C'est une bonne question ça, pourquoi le droit des femmes autant ?
04:53Je pense qu'on est...
04:55Les gens ont peur du changement.
04:56De façon très globale et générale ça fait très très peur.
04:59J'ai l'impression qu'on préfère parfois rester là où on connait même si ce qu'on connait c'est pas bien.
05:04Oui.
05:05Plutôt que de prendre le risque de voir autre chose.
05:07Et c'est ce qui fait aussi que pendant très longtemps les femmes par exemple pouvaient dire à d'autres femmes
05:11mais reste dans la cuisine, qu'est-ce que tu veux ? Pourquoi tu veux travailler ?
05:13Là je repars vraiment très très en arrière.
05:15Oui mais vous savez c'est encore très actuel dans certains pays.
05:17Oui.
05:18Notamment en Iran.
05:19Oui.
05:20Et en fait ça rassure.
05:22C'est ce qu'on connait et donc ça ferait très très peur et puis ça met du temps de se dire
05:26ah oui c'est possible de voir autrement.
05:28Donc c'est la peur de l'inconnu selon vous ?
05:29Je pense que ça fait partie du problème, ouais.
05:31Pas que.
05:32Et alors il avance quand même.
05:34Il avance, heureusement.
05:36Et alors c'est quoi qui fait qu'il avance ? C'est la libération de la parole par exemple ?
05:39Je pense que ça joue beaucoup.
05:41La libération de la parole, oui.
05:43La libération de la parole c'est énorme.
05:45Et le fait surtout qu'on ait beaucoup de gens qui aient pas peur de se battre.
05:48C'est-à-dire que là où il y en a qui ont peur du changement, t'en as aussi qui osent monter au front
05:52et il faut qu'on les remercie toutes vraiment très fort parce que ça nous permet d'ouvrir.
05:57De faire des bons en avant.
05:58Ouais.
05:59Vraiment très très fort.
06:00Ça je crois qu'il faut jamais l'oublier.
06:01Que des gens se sont battus pour les droits qu'on a aujourd'hui.
06:03Ben tiens, il y en a une qui s'appelait Simone de Beauvoir.
06:06Ouais.
06:07Et qui nous disait dans le second sexe, on n'en est pas femme, on le devient.
06:09Ouais.
06:10Est-ce que vous avez l'impression d'être une femme aujourd'hui ?
06:12Euh...
06:14Ça c'est un truc qui...
06:15Typiquement moi, cette question-là, elle est très difficile pour moi parfois.
06:19Pourquoi ?
06:20J'ai eu un rapport dans la vision patriarcale de la féminité.
06:25Très difficile à cette féminité-là.
06:28Parce que moi j'ai grandi surtout avec des hommes.
06:30Et j'ai eu beaucoup de mal à la trouver cette féminité.
06:32Et j'ai été très garçon manqué.
06:34Je peux encore l'être complètement.
06:35Mais pendant longtemps, j'avais l'impression que c'était quelque chose de mauvais.
06:39Et j'avais l'impression que j'étais pas bien.
06:41Parce que j'étais plus un peu petit mec que femme.
06:44Là où ça fait du bien de côtoyer des gens de 23 ans qui te disent
06:47mais en fait ça veut rien dire, meuf.
06:49C'est cool.
06:51Ou tout, vous savez.
06:52Ça dépend de la génération.
06:53Oui.
06:55Et maintenant j'ai plus un rapport à ça.
06:59Comment est-ce que j'évolue ?
07:00Et comment je me sens en phase avec moi-même ?
07:02Je sais pas si je suis complètement une femme.
07:03Mais je pense que je suis en train de le devenir.
07:05Ça c'est plus dans le côté.
07:06Je commence à vraiment me connaître.
07:08Être OK avec moi-même.
07:09Être OK avec mes moments dedans.
07:11Avec mes moments où ça va.
07:12Avec le chemin que je fais.
07:13Et le fait de m'assumer en tant que personne à part entière.
07:16Et en ça, j'ai l'impression de devenir une femme.
07:18Mais d'être encore un peu entre les deux.
07:20Une jeune femme.
07:21C'est bien.
07:22Alors, Lucia Passaniti.
07:24Vous officiez donc, dont a priori c'est aux côtés de Bruno Salomon.
07:28Et c'est depuis le 4 février.
07:30C'est à 21h05 sur France 3.
07:32Donc c'est le mardi soir.
07:33Je raconte le pitch en deux secondes pour les auditrices et auditeurs.
07:36C'est Iris.
07:37C'est une jeune policière qui intègre un commissariat dans le sud de la France.
07:40Qui s'oppose clairement à son binôme Victor.
07:43Qui est un flic aux méthodes un peu dépassées a priori.
07:46Justement cette opposition des générations dont on parle à l'instant.
07:49Leur enquête sur un simple accident relève qu'il y a un crime derrière.
07:54Et que c'est bien plus compliqué que ça.
07:56Et puis il y a un secret du passé d'Iris.
07:59Qui pourrait tout bouleverser aussi.
08:01Un rôle finalement qui aborde aussi des sujets très contemporains.
08:06Comment est-ce que vous l'avez abordé ?
08:08Vous êtes restée vous-même ?
08:09Ou vous êtes allée chercher ailleurs ?
08:11Je suis allée chercher ailleurs.
08:12Parce qu'elle est très très loin de moi cette Iris.
08:14C'est quelqu'un de complètement psycho-rigide.
08:16De vraiment pas très rigolote.
08:20Qui n'est pas trop dans la nuance.
08:22Elle n'a pas les codes sociaux.
08:26Elle est très intelligente.
08:28Mais elle n'est pas en phase avec les humains.
08:32Moi je suis quand même plus chaleureuse.
08:34Donc ça j'ai dû aller chercher quelque chose.
08:37Aller créer quelque chose.
08:38Et c'est rigolo parce qu'on parlait de l'ancien monde et du nouveau monde plutôt pas mal.
08:42Et quand on a commencé à préparer le tournage avec le créateur de la série justement.
08:47On parlait de ça et on parlait du fait que lui.
08:50Alors au final dans l'écriture ça s'est un peu.
08:52On a un peu calmé la chose.
08:55Mais ça nous intéressait de créer cette jeune fliquette quand même.
08:59Pas mal de droite face à Victor Tudel.
09:03Qui est en réalité beaucoup plus ouvert etc.
09:05Donc on a un peu inversé l'épaule sur le choc des générations sur certains points.
09:10Ça s'est passé comment avec Bruno Salomon avec qui vous partagez l'affiche ?
09:14Qu'est-ce que vous avez appris à ses côtés ?
09:17J'ai appris que quand on ne comprenait pas quelque chose sur un plateau.
09:20Il ne fallait pas le laisser passer dans le sens dans le jeu.
09:22S'il y avait un truc qu'on devait jouer.
09:24Si on ne comprenait pas il fallait aller au bout.
09:26Même si on prend un peu de temps.
09:27Mais au moins on sait tout.
09:29Parce que ça peut dénouer des soucis vraiment bien.
09:33Il faut toujours parler.
09:34Toujours parler.
09:35Très important.
09:37C'est vrai dans la vie vous savez.
09:38Oui.
09:39C'est comme ça toujours.
09:40C'est pas facile à faire.
09:45Dans l'histoire cette jeune femme qui s'élève contre son vieux collaborateur.
09:48Bon qu'elle soit de droite ou de gauche et nuit inversement aussi.
09:51Il reste un peu macho, un peu vieux jeu.
09:54Ça résonne particulièrement en ce moment j'imagine ?
09:57Oui.
09:58Vous vous sentez investie dans un message à faire passer ?
10:03Le message qu'on essaie de faire passer et qui me plaît beaucoup.
10:05C'est qu'il ne faut pas se laisser avoir par les apparences.
10:09La première apparence, la première idée qu'on se fait de quelque chose ou de quelqu'un.
10:13Après la première impression n'est pas la bonne c'est ça ?
10:15Oui.
10:16C'est important ça.
10:17De prendre le temps ?
10:18De prendre le temps.
10:19Et de ne pas se laisser avoir.
10:20Parce qu'en plus on ne sait jamais.
10:22Pour rendre ça plus général au monde en général.
10:26C'est une première impression.
10:28On ne sait pas ce que les gens vivent.
10:29On ne sait pas ce qu'il se passe.
10:30Donc prendre le temps ça permet de ne pas faire d'erreurs.
10:32C'est vrai.
10:33Tourner cette fois sa langue dans sa bouche quoi.
10:35Par exemple.
10:36Ce que je ne fais jamais.
10:37Vous le faites ?
10:38C'était ça la question d'après.
10:39J'apprends à le faire.
10:41Voilà tout vient avec le temps justement comme disait l'autre.
10:44Allez vous êtes bien sur Sud Radio et nous aussi.
10:46Destin de Femmes c'est en compagnie de l'actrice Lucia Passaniti.
10:49Vous ne restez pas trop loin.
10:50Nous on reste là.
10:51Avec vous évidemment.
10:52A tout de suite.
10:53La caisse d'épargne Ile-de-France, fière de soutenir toutes les femmes, vous présente
10:58Sud Radio, Destin de Femmes, Judith Belair.
11:02Oui Sud Radio c'est Destin de Femmes, l'émission du féminisme autrement.
11:05Aujourd'hui on est avec l'actrice Lucia Passaniti qui est à l'affiche de A priori
11:09aux côtés de Bruno Salomon.
11:10C'est tous les mardis.
11:12C'est à 21h05 sur France 3.
11:14Et alors Lucia Passaniti on l'a dit vous diversifiez avec des projets d'écriture,
11:18un tout nouveau podcast en préparation.
11:21D'ailleurs un petit coucou à ceux qui nous rejoignent à l'instant.
11:25Qu'est-ce que c'est un projet d'écriture ?
11:28Qu'est-ce que c'est un tout nouveau podcast pour vous ?
11:30Pourquoi est-ce qu'il faut se diversifier ?
11:32Alors déjà pourquoi se diversifier ?
11:36Je pense que quand on est artiste aujourd'hui, en tout cas acteur,
11:40parce qu'artiste ça dépend, mais quand on est acteur aujourd'hui,
11:42si on n'est que acteur c'est l'enfer et on a envie de se taper la tête contre les murs.
11:45Parce qu'on attend.
11:46Parce qu'on attend et qu'on dépend des autres et que dépendre des autres c'est trop violent.
11:49Donc ça déjà j'en avais marre et j'avais envie de sortir de ce schéma-là.
11:54Et en plus de ça j'ai tout le temps envie de faire plein de trucs.
11:56De prendre les rênes un petit peu c'est ça.
11:58Exactement.
11:59Le podcast ça va aussi, ça va un peu ensemble.
12:03C'est-à-dire que moi je me pose beaucoup de questions sur mon métier,
12:05sur le monde dans lequel on vit,
12:07sur le drôle de choix de vie que j'ai fait qui est d'être une artiste.
12:10Et du coup j'avais envie de pouvoir me poser cette question un peu avec tout le monde.
12:13Et donc je suis en train de créer un podcast qui s'appelle l'art et les manières.
12:17Où chaque épisode est une conversation avec un artiste
12:20et on se questionne ensemble sur ce que c'est que la vraie vie d'artiste.
12:24Donc on sort un peu des paillettes des réseaux sociaux
12:26et on parle de nos angoisses, des moments où on a envie d'abandonner
12:29comme on fait pour ne pas le faire ou pas.
12:31Pour subvenir à nos besoins, tous les boulots alimentaires.
12:34En fait toute la réalité et la complexité de nos métiers.
12:38Parce que je me dis qu'il y a des gens qui vont avoir besoin de l'écouter
12:41et de se dire ah putain je ne suis pas tout seul.
12:43Ça peut faire du bien, ça peut rassurer.
12:45Oui parce que maintenant vous avez un rôle récurrent.
12:47D'ailleurs ce n'est pas votre premier rôle.
12:50Mais j'imagine que quand vous avez débuté
12:52et au moment où vous avez signé votre premier rôle récurrent,
12:55c'est comme si on vous enlevait 25 kilos sur les épaules ou quoi ?
12:58Oui et en même temps non.
13:00D'accord, pourquoi ?
13:01C'est ça qui est fou, c'est que c'est de l'angoisse qui continue toujours à être là.
13:03Parce que là typiquement la série, on ne sait pas encore si elle va continuer ou pas.
13:07On va le savoir bientôt.
13:09On l'espère mais on ne sait pas.
13:11En fait il n'y a jamais de sécurité.
13:13On n'est jamais jamais jamais en sécurité dans ce métier.
13:16Ce qui fait aussi que du coup on est hyper créatif.
13:18Ce qui fait sa beauté.
13:19Oui, on aime ça.
13:20Cette mise en danger elle est hyper excitante.
13:22C'est de l'adrénaline en permanence.
13:24C'est ce qui fait aussi qu'on peut vivre 250 000 trucs différents.
13:27Parce que de ne pas savoir ce qui va arriver demain,
13:30c'est ce qui nous permet aussi de pouvoir se dire
13:32ok vas-y demain je pars et je vais faire complètement autre chose.
13:35Ça c'est formidable, c'est une chance énorme, c'est de la liberté.
13:38Mais c'est aussi avoir des moments où tu te réveilles le matin et tu te dis
13:41ok là je n'ai pas d'argent qui rentre, je ne sais pas ce que je fais de ma vie,
13:44personne ne m'appelle, qu'est-ce qui se passe ?
13:46Et ça il faut apprendre à le gérer.
13:48Je trouve que c'est bien d'avoir d'autres personnes pour nous rassurer là-dessus.
13:50Et donc l'idée pour le gérer c'est aussi de créer des projets en fait ?
13:53Ouais, en tout cas c'est ma manière à moi de pallier un petit peu à ça,
13:57de me focus sur d'autres choses.
13:59Et aussi vu que le métier d'acteur est un métier très égocentrique,
14:03je trouve ça bien par exemple le podcast,
14:05d'interviewer des gens ça me décentre beaucoup de moi-même.
14:08Pour partager un peu quoi.
14:09Ouais ça fait du bien.
14:11Et alors vous avez récemment joué à l'Ascala,
14:14vous avez fait Kids de Fabrice Melchior,
14:16vous avez fait Souvenirs de Monde,
14:18qui ne sont pas les miens, d'Élric Leperc.
14:21Le théâtre ça impose une présence, une énergie immédiate,
14:25c'est pas du tout le même style de jeu que derrière une caméra.
14:29Qu'est-ce que vous préférez ?
14:31Et qu'est-ce que vous ressentez au moment d'entrer en scène ?
14:33Est-ce que le track vous porte ?
14:35Oui, alors moi je suis une grosse traqueuse,
14:37mais je crois que ça m'aide à être bien.
14:40Je sais pas si je suis bien, mais en tout cas ça me porte.
14:43C'est cette part-là qui fait que je me dis,
14:45oui qui est allée.
14:46Et j'utilise vraiment comme de l'adrénaline porteuse au maximum.
14:50Mais globalement, à chaque fois avant de monter sur scène,
14:53j'ai vraiment un peu toujours la nausée,
14:56je suis à deux doigts de tomber dans les pommes.
14:57J'ai toujours un moment où je me dis mais pourquoi ?
14:58Et c'est quoi, c'est les cinq premières minutes qui sont dures,
15:00et après ça passe, vous êtes dedans, ça se passe comment ?
15:02C'est même pas...
15:03Une fois que ça a commencé, c'est pas difficile.
15:05Une fois que ça commence,
15:06il y a la magie du théâtre qui opère,
15:08et ça va.
15:10Mais juste avant, c'est terrible.
15:13Il y a toujours un moment,
15:14c'est avant de rentrer sur scène,
15:16ou quand on commence le spectacle sur scène,
15:18le dernier moment où on les entend rentrer,
15:20le public et tout,
15:21où c'est...
15:22Et donc le jeu, c'est pas la même chose,
15:24parce que vous déclamez beaucoup plus au théâtre.
15:29Qu'est-ce que vous préférez ?
15:30Parce que le jeu derrière la caméra,
15:32c'est quand même plus de nuances.
15:33C'est très différent.
15:39J'aime la chance qu'on a à l'image
15:41de pouvoir pousser quelque chose,
15:44de le trouver.
15:45Une fois qu'on l'a trouvé, c'est dans la boîte,
15:46c'est enregistré, c'est là.
15:48Il y a un peu l'immortalisation
15:49d'un moment qui est formidable.
15:51Au théâtre, c'est pas ça.
15:52Au théâtre, on a des moments de grâce,
15:53il y a des représentations qui sont extraordinaires,
15:55qui sont formidables.
15:56Il y a des choses qui se passent,
15:57tout est au bon endroit, au bon moment,
15:58c'est merveilleux.
15:59Le lendemain, c'est horrible, c'est nul,
16:00il n'y a rien qui va.
16:01C'est comme ça.
16:03Et bon, les gens qui étaient dans la salle
16:04l'un soir ou l'autre,
16:05ils n'ont pas vu le même spectacle.
16:07Mais on a le public.
16:08Et donc en fait, c'est vraiment...
16:10Cette différence-là,
16:11elle fait que j'aurais du mal
16:12à savoir ce que je préfère entre les deux.
16:13Mais c'est vrai que
16:14ce qu'il faut contenir pour l'image
16:16et aller dans la subtilité
16:17et les toutes petites choses
16:18et le fait que la caméra vienne choper
16:20les petits détails,
16:22ça je trouve que c'est formidable
16:23et que ça nous donne beaucoup de liberté
16:24en tant qu'acteur.
16:25Luchi Abessaniti,
16:27vous avez commencé la comédie très tôt,
16:29vous avez rejoint l'agence Adéquate,
16:30vous aviez 17 ans.
16:32C'est quand même une grosse agence en plus.
16:34C'est un tour de maître, j'ai envie de dire.
16:36Bon, grosso modo,
16:37c'est ce que vous vouliez faire depuis toujours.
16:39Pas du tout.
16:40D'accord.
16:41Et comment ça se passe alors ?
16:42C'est par hasard ?
16:43Alors c'est pas vraiment par hasard,
16:44mais en fait, moi quand j'étais petite,
16:46mon truc c'était vraiment la danse.
16:47D'accord.
16:48Je dansais beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup.
16:50J'ai un corps,
16:51j'ai des soucis un peu partout
16:52dans le corps, aux genoux notamment, etc.
16:54qui a fait que la danse
16:55c'était pas une option de vie finalement.
16:56Ça je m'en suis rendue compte
16:57quand j'avais 11-12 ans.
17:00Ça a été une vraie bonne blessure.
17:02J'ai arrêté du jour au lendemain du coup
17:04en mode ok, si je peux pas faire ça, non.
17:06Mais par contre j'étais très timide,
17:08j'étais une vraie timide maladive
17:09et j'avais déjà fait un cours de théâtre
17:11quand j'étais gamine,
17:12mais du coup j'avais détesté ça
17:13parce que pour moi c'était un enfer.
17:15Et pendant des années,
17:16pendant mon adolescence,
17:17mon père et mon frère me disaient
17:18de faire du théâtre.
17:20Et j'en avais marre qu'ils me disent
17:21de faire du théâtre
17:22parce que je savais que j'aimais pas ça.
17:23Et mon père a rencontré une femme
17:25qui a une école de théâtre
17:26et qui elle aussi s'est mise à me dire
17:27de faire du théâtre.
17:28Et donc j'en ai marre.
17:29Et donc j'ai dit ok,
17:30je vais aller faire un cours en fait.
17:31Comme ça on va arrêter
17:32de me saouler avec ça.
17:34Donc ça a poussé dans votre voie quoi.
17:35Ouais.
17:37Et ça a été vraiment,
17:38mais par contre, immédiat.
17:40Bon souhait.
17:41Je vous en prie, merci.
17:42Merci plutôt.
17:44Pardon.
17:45Donc oui,
17:46et donc en fait c'est devenu,
17:47c'est-à-dire qu'en fait vous avez commencé ça
17:49parce qu'on vous y a poussé,
17:50c'est devenu immédiat
17:51et après ça allait tout droit quoi.
17:52Ouais, après c'est fou
17:53parce que vraiment je me suis dit
17:54ok en fait c'est ça,
17:55il faut que je fasse ça de ma vie.
17:56Et vous avez commencé très tôt
17:57à 17 ans finalement,
17:58on sait ce qu'on veut.
17:59Oui, puisque a priori 10 ans après
18:01vous y êtes toujours.
18:02J'y suis toujours,
18:03après je le veux différemment
18:04parce que je le romançais beaucoup,
18:07romantisais beaucoup ce métier à ce moment-là.
18:09Aujourd'hui je le fais,
18:10donc j'ai conscience de ce que ça implique.
18:12Je voyais ça comme vraiment juste la voie royale
18:14et tout est beau, tout est facile.
18:16Non.
18:17Ça c'est la vie aussi.
18:18C'est ça.
18:19Mais ouais, je suis heureuse.
18:21Et en tant qu'artiste,
18:22vous avez envie de porter des messages
18:24ou est-ce que vous préférez le divertissement finalement ?
18:27Non, j'ai envie de porter des messages.
18:28Ouais.
18:29Ce qui fait d'ailleurs partie
18:30de la deuxième partie du podcast,
18:32c'est qu'on se demande si c'est politique l'art.
18:34Je pense que l'art ne doit pas toujours être politique.
18:36Mais par contre, je pense qu'il est important
18:38qu'il porte des choses
18:39et véhiculer déjà des émotions.
18:41C'est formidable.
18:42Il y a des gens qui ont besoin de ressentir des émotions
18:44qu'ils n'avaient pas prévu de ressentir
18:45en voyant quelque chose.
18:46Et on peut faire bouger dans un...
18:49On est dans un monde terrifiant ces derniers temps.
18:52C'est horrible, ça fait très très peur.
18:54Et on ne peut plus faire confiance en plus à...
18:56Je ne peux pas dire qu'on ne peut plus faire confiance
18:58à nos politiques, mais un petit peu quand même.
18:59Et c'est important d'avoir nos métiers artistiques
19:02pour pouvoir donner...
19:03Là, l'autre jour, on a joué...
19:04Mardi, j'ai joué Souvenirs de monde
19:05qui ne sont pas les miens.
19:06On a fait une scolaire.
19:08On a joué à la Ferté-Milon.
19:12On a joué devant une classe de 4ème.
19:14Aucun d'eux n'était jamais allé au théâtre.
19:15Déjà, c'était formidable
19:16parce que pour la première fois de leur vie,
19:17on leur a ouvert ça.
19:18Et c'est un spectacle sur la mémoire,
19:20sur la résistance, sur la Seconde Guerre mondiale,
19:22sur...
19:24Et le communisme,
19:25et aussi la résistance de droite,
19:27toutes ces choses-là.
19:28Et en fait, on a pu après parler avec eux
19:30et un peu aussi leur dire,
19:32en posant des questions,
19:33parce qu'on a fait un bord-plateau,
19:34leur dire, est-ce que vous avez déjà posé ces questions-là ?
19:36Est-ce que...
19:37Est-ce que vous savez qu'il faut faire attention
19:39aux infos qu'on voit de nos jours ?
19:40La mémoire,
19:41comment les choses nous sont transmises, etc.
19:42Et tout ça, c'est formidable
19:44parce qu'on a la chance,
19:47en divertissant, pour le coup,
19:49de pouvoir ouvrir un petit peu des consciences
19:51et d'amener des messages
19:52aussi à des gens qui, normalement,
19:53n'auraient peut-être pas cette possibilité-là.
19:54Et je trouve que ça, c'est très précieux.
19:56Si un de ces jeunes-là vous disait,
19:57demain, je veux être comédien, je veux être comédienne,
19:59qu'est-ce que vous lui diriez ?
20:00Que c'est très difficile.
20:02Qu'il faut être prêt à avoir des moments
20:04qui sont très durs.
20:07Que c'est un peu un contrat avec toi-même,
20:08où tu vas manger des pâtes à rien
20:10jusqu'à la fin de ta vie.
20:11Ou pas.
20:12Ou pas.
20:13Mais que, justement,
20:14une fois de temps en temps,
20:15peut-être que tu vas pouvoir mettre
20:16de la truffe dedans
20:18et que ce sera formidable.
20:19Et que quand ça marche,
20:20c'est vraiment trop bien.
20:21Mais qu'il faut savoir,
20:22il faut savoir que c'est très dur,
20:23mais que quand ça marche,
20:24c'est formidable.
20:25Mais pas s'attendre à ce que ce soit
20:26un long fleuve tranquille.
20:27D'accord.
20:28Et si vous aviez un souhait,
20:29du coup, ça serait quoi, vous ?
20:32Alors, ça peut être un souhait pour vous
20:33ou un souhait beaucoup plus global.
20:37Un petit génie, quoi.
20:39Waouh.
20:40En ce moment, j'aimerais bien juste la paix.
20:42La paix, en ce moment, ça me va bien.
20:43La paix dans le monde, quoi.
20:44Oh, la paix dans le monde.
20:45Ça va, Miss France ?
20:46C'est terrible.
20:47Non, je rigole.
20:48C'est important, la paix.
20:49C'est un peu ridicule,
20:50mais en ce moment, c'est trop anxiogène.
20:51C'est pas ridicule.
20:52Ça se calme un peu, quoi.
20:53Ouais.
20:54Justement, qu'on puisse se remettre
20:55à se poser des questions plus personnelles
20:57et plus simples,
20:58sans se dire,
20:59mais attends, de toute façon,
21:00demain, on va tous mourir
21:01parce que la Troisième Guerre mondiale
21:02va éclater.
21:03Est-ce que c'est forcément
21:04plus simple, les questions personnelles ?
21:06C'est une question, ça, aussi.
21:07Ouais, c'est une vraie question, ça, aussi.
21:11Mais en tout cas,
21:12c'est plus facile de s'en éloigner.
21:14Non, c'est beau.
21:15Vous êtes très mignonne, Lucia Passaniti.
21:17Ne changez rien.
21:18Bravo.
21:19Merci d'être venue nous voir.
21:20Merci à vous.
21:21Merci beaucoup.
21:22On vous retrouve tous les mardis
21:23aux côtés de Bruno Salomon
21:24dans A priori.
21:25C'est une série qui passe
21:26à 21h05 sur France 3.
21:29Vous n'oubliez pas,
21:30chers auditrices, chers auditeurs,
21:31on se retrouve demain
21:32pour cet excellent À 19h.
21:33Et puis, vous pouvez nous retrouver
21:34sur Sud Radio,
21:35la chaîne Sud Radio.fr,
21:36la sud-haut de la chaîne YouTube.
21:38On cartonne,
21:39on n'est pas loin d'un million.
21:40Merci.
21:41Continuez à liker, à nous suivre.
21:42Merci à Julien qui réalise
21:43pour vous aujourd'hui.
21:44Et puis, bisous.
21:45Bye bye.
21:52Sud de France.
21:53Fier de soutenir toutes les femmes.