• il y a 10 heures
Avec Fabien Roussel, secrétaire national du PCF et maire de Saint-Amand-les-Eaux

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##L_INVITE_POLITIQUE-2025-02-26##

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Transcription
00:00— SUDRADIO, l'invité politique Jean-Jacques Bourdin.
00:07— Notre invité, Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français et maire de Saint-Aman, Lesos. Fabien Roussel, bonjour.
00:15— Bonjour, Jean-Jacques Bourdin. Bonjour à tous vos auditeurs. — Merci d'être avec nous ce matin sur SUDRADIO.
00:21Alors je suis très content de vous recevoir. D'abord, je vous dis que SUDRADIO est en pleine progression, qu'en ce moment, on peut écouter SUDRADIO.
00:29Évidemment, sur l'appli SUDRADIO que vous chargez sur votre smartphone, vous appuyez dessus et vous écoutez Fabien Roussel ce matin.
00:36Fabien Roussel, je voudrais que nous commencions avec l'Algérie. Pourquoi ? Parce que l'actualité est là.
00:40Il y a aujourd'hui un comité interministériel de contrôle de l'immigration autour de France en Bayrou.
00:47L'Algérie, Jean-Noël Barraud, le ministre des Affaires étrangères, ce matin a proposé que des restrictions de délivrance de visa
00:56se fassent à l'échelle européenne. Est-ce qu'il a raison en rétorsion la non-acceptation par l'Algérie de ses citoyens qu'on ne veut plus en France ?
01:10— Le sujet est complexe. D'abord, au départ, il y a un acte odieux, terroriste, qui a coûté la vie à un homme, à Mulhouse,
01:25par une personne déséquilibrée psychiatriste, radicalisée, recensée par les services de renseignement comme dangereuse.
01:37— Qu'on a voulu expulser 10 fois vers l'Algérie. — Que la France a voulu expulser 10 fois vers l'Algérie sans succès.
01:44D'abord, moi, je pars de cet acte terrible qui a coûté la vie à un homme. Et je regrette que, suite à cet acte, le doigt soit pointé vers l'Algérie
01:58comme si l'Algérie était responsable de cette situation, sans prendre en compte que dans notre pays, il y a un problème de radicalisation
02:07de certaines personnes, ressortissants étrangers ou citoyens français, un problème donc de personnes qui se radicalisent,
02:15un problème aussi de psychiatrie qui fait qu'il y a un problème d'insécurité qui se pose. Et si M. Retailleau pense qu'on va régler
02:25ces problèmes d'insécurité en provoquant l'Algérie et en tendant le bras, par un rapport de force avec l'Algérie, je crains qu'on va pas régler
02:36les problèmes que nous avons en France. Et donc c'est une manière de ne pas régler les problèmes que nous avons en France.
02:43Et d'ailleurs, quand je vois que M. Darmanin lui-même se plaint qu'il n'y a pas suffisamment de moyens dans les prisons françaises,
02:50des services de renseignement, pour aller démasquer ceux qui se radicalisent, qui sont rentrés là-dedans comme voyous et qui en sortent
02:59comme dangereux intégristes pouvant exercer des menaces sur notre pays, eh bien ça m'inquiète et je pense que c'est là-dessus
03:08que la France devrait plutôt travailler, plutôt qu'aujourd'hui de faire de l'Algérie le pays responsable de tous nos maux.
03:17— Mais Fabien Roussel, ne voulons-nous expulser ce citoyen algérien ? Ne voulons-nous l'expulser ?
03:23— Alors, je suis d'accord avec vous et c'est pour ça que je vous dis que le sujet est complexe. J'ai d'abord parlé de l'attentat de Mulhouse.
03:33Et donc il faut traiter ces questions-là. C'est pas la première fois qu'il y a un attentat de ce type dans notre pays.
03:38Et je ne veux pas qu'il y en ait d'autres. Donc d'abord, services de renseignement. Comment on suit ces personnes-là ?
03:44Comment on lutte contre la radicalisation d'une partie ? Bon, d'abord, il faut travailler là-dessus.
03:50Ensuite, qu'un pays refuse un de ses ressortissants qui est expulsé d'un autre pays, la France en l'occurrence, c'est pas acceptable.
04:00C'est inacceptable. C'est un problème. Et il faut le traiter. Alors comment on traite ce genre de problème ?
04:05Comment on traite ce genre de problème ? Parce qu'aujourd'hui, il y a d'abord beaucoup, beaucoup d'OQTF. D'ailleurs, je dis « trop d'OQTF tue l'OQTF ».
04:15Non mais à force de multiplier les obligations de quitter le territoire, il y en a tellement que 10% seulement sont réalisés.
04:22Donc il y a un sujet là-dessus. Il y a un sujet là-dessus. Bon, je vois que parfois, il y a des étudiants qui n'ont pas eu leur visa renouvelée,
04:31leur permis de séjour renouvelé qui se trouvent en situation d'OQTF. Non, non, non. Donc ça, oui, mais trop... Oui, mais c'est quand même un sujet.
04:38— Alors que faire ? — Je suis plutôt sur la ligne de M. Barrot, qui dit que c'est un problème de diplomatie, un problème politique
04:46qu'il faut traiter avec les pays. Et il faut donc avoir une relation avec l'Agérie. — Donc restreindre les délivrances de visas en rétorsion.
04:55— Cette proposition a déjà été mise en œuvre. Elle n'a pas fonctionné. Elle n'a pas fonctionné.
05:01— Là, le ministre Barrot demande qu'elle soit mise en œuvre au niveau européen. — Donc oui, mais déjà, c'est autre chose, parce qu'il a déjà dit
05:09Jean-Noël Barrot qu'arrêter les visas, ça ne marche pas, les visas, entre la France et l'Algérie. Et donc la question, ce n'est pas de punir
05:18le peuple algérien. La question, c'est de regarder comment, dans les relations que nous avons avec l'Algérie, nous arrivons à nous faire respecter
05:26et à faire en sorte que l'Algérie accepte de reprendre ses ressortissants qui ont commis des délits dans notre pays et qui sont expulsés depuis la France.
05:33Et donc ça, c'est une question de relation diplomatique que nous devons avoir. Et ce n'est pas à M. Retailleau, ministre de l'Intérieur,
05:39de traiter de ces sujets. Il se prend pour qui, M. Retailleau ? La politique internationale, ça dépend et du président de la République
05:45et du ministre des Affaires étrangères. Donc qu'il laisse le président de la République et le ministre des Affaires étrangères traiter ces questions-là.
05:52Et dernier point, si vous voulez que je sois complet sur la question. L'Algérie, elle a été aussi... Elle s'est sentie mal traitée par les déclarations
06:02du président de la République l'année dernière, qui a décidé de céder le Sahara occidental au Maroc. Et ça, ça a été vécu comme une trahison
06:09et un coup de poignard par l'Algérie. Alors vous voyez, des sujets diplomatiques... — Donc si nous, on a... Nous sommes effotifs, quoi, si je vous écoute bien...
06:16— Non, je dis bien... Mais je dis pas... Mais je dis... — La France est fotive. La France est fotive vis-à-vis de l'Algérie.
06:22— J'ai dit que c'était une question diplomatique et que peut-être ce que nous vivons aujourd'hui par l'Algérie est une réaction à ce que le président de la République...
06:32— Il n'aurait jamais dû. — Non. Je dis que le président de la République doit avoir le courage de prendre langue avec le dirigeant algérien
06:40et de tout mettre sur la table, et qu'il mette tout sur la table, parce que c'est lui qui a fait le choix d'abandonner les Sahrawis et de faire le choix du Maroc
06:51contre l'Algérie. — Bon. Vous, Fabien Roussel, vous rejoignez mon confrère Apathy, qui dit presque que... Enfin qui dit... Il fait du bruit, sa déclaration.
07:02Vous avez vu. Les Français se sont comportés en Algérie comme les nazis en France. — Oui. — Avec des oradours sur l'humain. Vous avez pas entendu ça ? Bon, d'accord.
07:10— J'ai pas écouté Jean-Michel Apathy. — Bon. D'accord. Vous voulez pas commenter, quoi. Vous voulez pas nous mettre à dos ? Ah non, non.
07:15Vous avez bon, Fabien Roussel. Passons à autre chose. — J'ai pas écouté. — Passons à autre chose. — J'aime pas beaucoup les comparaisons avec les crimes nazis...
07:24— Je suis comme vous. — ...qui... La choix est quand même quelque chose d'horrible dans l'histoire de l'humanité. Et faire des comparaisons, bon, c'est pas...
07:32— C'est pas toujours adroit. Dominique de Villepin, qui refuse de qualifier l'origine algérienne de dictature. Il a raison.
07:39— Mais vous allez pas me faire commenter toutes les déclarations des uns et des autres. Vous savez que l'Algérie... Nous avons des relations commerciales avec l'Algérie importantes.
07:49L'Algérie exporte... Nous consommons 10% du gaz algérien en France. — 8%. 8%. — Et nous exportons énormément de blé, de bœuf aussi, en Algérie.
08:00Nous avons des relations économiques et commerciales fortes, des relations culturelles. Enfin, essayons d'avoir une discussion franche avec les dirigeants algériens.
08:11Et n'opposons pas les deux peuples algériens et français, qui ont une histoire forte... — Un mot de politique, Dominique de Villepin.
08:19— C'est une perte de tête. Ça vous surprend, du baromètre... — Pas du tout. — J'ai eu la chance... — Ah bon ? « Baromètre, il faut finir le Sud Radio » ?
08:27— J'ai eu la chance d'accueillir Dominique de Villepin à la fête de l'humanité. — Je sais. C'est pour ça que je vous pose la question.
08:31C'était un événement. Nous lui avons offert une tribune pour parler de politique internationale. Et nous sommes très souvent alignés entre ce qu'il dit
08:41et ce que dit le Parti communiste français dans la vieille tradition des communistes et des gaullistes, qui, sur les questions internationales,
08:47savent parler... — Communistes et gaullistes, pas toujours d'accord sur la politique internationale. Mais ça, c'est une parenthèse fermée.
08:53— On va pas y revenir. — On va y revenir, oui. — Mais en tout cas, sur les déclarations qu'a prononcées Dominique de Villepin,
09:02que ce soit sur les crimes à Gaza, l'horreur des massacres à Gaza, ou alors sur la voix de la France qui ne sait pas se faire entendre
09:13et respecter sur la scène internationale, nous partageons... Nous avons beaucoup de points de balance.
09:17— Il pourrait être le candidat de la gauche unie en 2027 ? Ou le soutiendriez, s'il était candidat ?
09:25— Mais M. Brandon, enfin, les élections de 2027, vous croyez que vos auditeurs de Sud Radio, ils ont...
09:31— Comment ça s'y intéresser ? Détrompez-vous. Détrompez-vous pour Fabien Roussel. — Vous croyez pas qu'on pourrait parler de la facture d'électricité
09:36qui va augmenter ? Vous pensez pas que c'est sur ces questions-là qu'il les préoccupe un peu plus, quand même ?
09:41— Ça les préoccupe aussi. Arrêtez de fuir en permanence ces questions sur l'exemple présidentiel, Fabien Roussel.
09:47— Mais non. Mais moi, j'ai envie de vous parler de facture, d'emploi, de salaire, de retraite, enfin, des bois qui ferment.
09:58— J'ai vu votre sortie sur l'Ukraine. Pour l'agriculture française, l'Ukraine dans l'UE, ce serait catastrophique.
10:05— Ah non. Et ça, hier, c'est indécent, ce que j'ai eu comme dépêche AFP hier. Je suis interrogé sur ce qui menace,
10:14les inquiétudes des agriculteurs. Et je leur parle des prix. Je leur parle du foncier auquel ils n'ont pas accès.
10:21Je leur parle de tout ce que les agriculteurs m'ont dit. Et ensuite, j'ai une question sur est-ce que c'est Trump
10:26qui menace l'agriculture française ? J'ai dit c'est pas Trump. Enfin le problème entre la guerre en Ukraine, c'est pas Trump.
10:33C'est surtout que si l'Ukraine rentre dans l'UE, oui, les agriculteurs sont inquiets. — Vous êtes contre ? Est-ce que vous êtes contre ?
10:39— Oui, je dis. Et donc à ce moment-là, je dis oui, l'entrée de l'Ukraine dans l'UE n'est pas une bonne chose, ni l'entrée de la Moldévie.
10:49Je suis contre. Je suis contre. Nous l'avons dit, affirmé, parce que l'UE aujourd'hui est devenue un territoire
10:58où les peuples sont mis en concurrence les uns contre les autres. Ça fait du mal à notre industrie. Ça fait du mal à notre agriculture.
11:05Ça fait du mal aussi à nos marins-pêcheurs. Il faut arrêter cette concurrence déloyale entre les peuples.
11:11— Fabien Roussel. Si l'Ukraine n'entre pas dans l'UE, l'Ukraine ne sera pas obligée de respecter des normes qui sont imposées dans l'UE.
11:19Vous le savez très bien. N'est-ce pas une meilleure solution que de faire entrer l'Ukraine dans l'UE ?
11:25— Je sais aussi que l'Ukraine fait partie des pays les plus corrompus au monde. Et c'est une des raisons pour lesquelles
11:33les commissaires européens disent eux-mêmes que ce sera très très long d'intégrer l'Ukraine dans l'UE tellement ils ont des règles
11:43et des normes qui n'existent... Enfin tellement ils n'en ont pas et que c'est un pays corrompu. Alors quand on met tout ça sur la table,
11:49permettez-moi de dire que faire rentrer l'Ukraine dans l'UE, c'est pas du tout d'actualité dans notre programme.
11:58— Non. Même les Russes y sont favorables. C'est incroyable. — Non. Non, non, non. — Bien sûr que si. Vladimir Poutine l'a dégénéré il y a 3 jours.
12:04— Il y a un sujet plus sérieux qui est cette guerre. Ça fait 3 ans que ça dure. 3 ans de souffrance, 3 ans de mort,
12:12soit 3 ans de destruction, de crimes contre l'humanité. Quand est-ce que cette guerre va enfin s'arrêter et prendre fin définitivement ?
12:20— Bientôt. Bientôt. — Et ça, M. Bourdin... — Grâce à M. Trump. — Ici-même, je suis venu... — Grâce à Donald Trump.
12:25— Ici-même, je suis venu vous dire qu'il n'y aurait pas de solution militaire à cette guerre. Ici-même, je suis venu vous dire qu'il y aura
12:32forcément des négociations un jour et qu'il faudra accepter de négocier et de discuter. Ces négociations, elles vont avoir lieu aujourd'hui.
12:39— Grâce à Donald Trump. — Parce que ce sont les États-Unis qui ont alimenté cette guerre pendant 3 ans. Et c'est aujourd'hui les États-Unis
12:47qui décident de débrancher et qui décident... — Donc grâce à Donald Trump, vous pouvez pas le dire. Et pourtant, c'est ce que vous pensez.
12:54— Mais parce que je veux que cette guerre, elle soit négociée avec les Ukrainiens et les Européens d'abord. Je regrette que Trump
13:03se comporte en businessman et qu'il échange la paix contre des minerais, quand avant, on échangeait la paix contre du pétrole. Enfin, on vit sur cette planète...
13:13— Mais vous regrettez... Vous demandez la paix ? — Mais on vit sur une planète... Mais ça fait 3 ans, M. Bourdin, que je dénonce le surarmement
13:21de cette guerre, cette escalade guerrière. Alors oui, eh ben oui, c'est M. Trump, aujourd'hui, qui dit qu'on arrêtera de financer.
13:28Mais on n'est pas encore au bout de nos surprises, hein. On n'est pas au bout de nos surprises, hein. D'accord ? Donc ce qu'il faut,
13:36c'est que la France reprenne la main. Et j'ai demandé au président de la République d'accepter de parler aussi au président russe,
13:45à M. Poutine, et faire en sorte que l'Europe et la France deviennent des acteurs de cette paix, pour qu'elle ne nous échappe pas
13:52et qu'elle ne nous soit pas entre les mains de Trump, justement. Pour moi, c'est ni Trump ni Poutine. Et la paix, elle doit se négocier.
13:59Et elle doit être solide et durable. — Fabien Roussel, pendant ce temps-là, l'Europe doit construire une défense commune.
14:06Vous êtes d'accord avec ça ? — La France, elle doit travailler à un nouveau traité de sécurité commune. Ici même...
14:13— En Europe, indépendamment de l'OTAN ? — Oui. Et combien de fois je vous l'ai dit et combien de fois j'ai été raillé
14:21quand je disais que l'OTAN est aujourd'hui une alliance qui nous conduit à la guerre animée par les États-Unis.
14:28Il faut que la France ne soit plus alignée derrière les Américains. Avec Dominique de Villepin, nous disons la même chose là-dessus.
14:35Enfin, aujourd'hui, j'entends les Allemands, j'entends des dirigeants français qui disent qu'il faut envisager une nouvelle alliance
14:46en Europe libérée des Américains. — Alliance militaire en Europe libérée des Américains avec, comme le demande le futur chancelier allemand Merz,
14:56l'Allemagne et d'autres pays européens sous la protection du bouclier nucléaire français.
15:01— Écoutez, avant de parler de bouclier nucléaire français... — Une alliance militaire.
15:06— ...qui, pour moi, doit rester nationale d'abord. Et la France ne doit pas céder... — La décision sera nationale, évidemment.
15:14— La France ne doit pas partager le bouton de déclenchement de l'arme nucléaire. — Pas le bouton, mais les forces nucléaires.
15:23— Première chose. La deuxième chose, c'est que nous avons besoin de travailler un traité de sécurité collectif en Europe de l'Atlantique à l'Oural.
15:32Et nous avons déjà dans notre histoire travaillé... — C'est-à-dire une sécurité avec les Russes, s'associer une alliance militaire avec les Russes.
15:41On est bien d'accord. Ah non ? — Mais je vous parle pas de ça. — Ah bon ? — Je vous parle pas d'une alliance militaire.
15:45— Ah bon, j'ai cru. — Je vous parle. Nous devons travailler un autre traité qui ne soit pas celui de l'alliance atlantique l'OTAN.
15:54Et tout le monde appelle à construire un traité de sécurité collective. Les moyens, comment nous désamorçons les conflits et les tensions sur le continent européen.
16:04Et il y a eu une conférence à Helsinki qui s'est conclue en 1975 par un accord qui réunissait plus de 30 pays de la Russie jusqu'aux États-Unis et le Canada,
16:15d'ailleurs, qui étaient participants de cet accord il y a 50 ans. Et cet accord d'Helsinki nous a permis de sortir de la guerre froide et de désamorcer
16:23les conflits avec l'URSS de l'époque où le pacte de Varsovie et l'OTAN s'affrontaient. Eh bien aujourd'hui, il faut réussir. Il faut réussir à ressortir
16:34cet acte d'Helsinki pour sortir de cette guerre froide qui est devant nous et faire en sorte que nous trouvions les moyens de désamorcer
16:45tous les conflits par des voies politiques et diplomatiques. Concernant l'autonomie stratégique de l'Europe et donc le moyen de nous défendre,
16:54les armées doivent être nationales. Elles doivent aussi pouvoir coopérer entre elles, coopérer entre elles. Mais je ne vois pas comment demain,
17:01il pourrait y avoir une armée européenne. — Pas d'alliance donc militaire en Europe. — Des armées nationales qui coopèrent entre elles.
17:09— Une alliance militaire. Une alliance militaire, c'est quoi ? Si un pays européen est attaqué, on intervient. — Mais M. Bourdin, c'est déjà le cas aujourd'hui.
17:17Les armées sont nationales. Elles travaillent ensemble au sein de l'OTAN. Donc il faut d'abord un objet politique. C'est le traité de sécurité collective
17:31qui doit organiser les moyens de désamorcer les conflits en Europe. — Fabien Roussel, je reviens en France. Vous voulez supprimer
17:39le RSA et remplacer ce RSA, 635 € par mois, par une sécurité-emploi-formation. Ça serait un revenu équivalent au SMIC pour toute personne sans emploi.
17:50C'est bien cela, hein ? — Non. C'est pas le revenu universel. Je le combats, le revenu universel. Pas du tout. — Vous êtes contre.
17:58— Non, non, non, non. Moi, je détaille ça dans le livre qui va sortir le 24 avril prochain intitulé « Le parti-prix du travail ».
18:07C'est mon parti-prix. Et oui, mon projet pour la France, c'est de faire en sorte qu'à terme, il n'y ait plus de personnes qui survivent du RSA,
18:17parce que ces personnes, je les connais, elles doivent toutes aller à l'aide alimentaire pour pouvoir manger et survivre un petit peu.
18:26C'est indigne de notre pays. Et je préfère à la place garantir à chacun un travail, un travail avec une rémunération permettant de vivre.
18:35— Et vous, à la place du SMIC ? — Je vous parle d'un travail. C'est un travail, un emploi. Un emploi. — Chaque Français aurait un emploi.
18:44— Il faut créer les conditions... Oui. Le plein emploi, ça doit être ça. Le plein emploi, ça doit être de faire en sorte d'éradiquer le chômage dans notre pays.
18:54— Non mais on est bien d'accord. Mais qui va employer ces Français ? — Enfin vous croyez pas qu'il y a de quoi faire travailler tout le monde dans notre pays ?
19:00Vous croyez pas qu'il y a besoin d'embaucher dans nos hôpitaux, dans nos épages, dans nos écoles, pour la sécurité ? — Et qui va payer ? L'État ?
19:06— Ce sont des emplois publics. — Mais pas seulement, M. Bourdin. Tout le monde parle de réindustrialiser la France.
19:12Et aujourd'hui, il y a une entreprise, Vancorex, qui est menacée de fermeture avec 6 000 emplois à la clé. Vous pensez pas que réindustrialiser la France,
19:19c'est 1 million d'emplois que nous pouvons créer dans le secteur privé ? La transition écologique, c'est autant d'emplois à créer.
19:27— Je comprends pas, Fabien Roussel. — Mais l'économie de marché... Si l'économie de marché, c'est d'être obnubilé par des taux de marge à 10%, 15% et donc du coup
19:36être prêt à sacrifier des entreprises, une industrie entièrement, eh bien cette économie de marché-là, il faut la réguler, il faut la contrôler.
19:44Moi, je souhaite aujourd'hui que nous puissions travailler avec... — Une économie étatisée. — Mais... — Bah si ! — C'est pas étatisé, M. Bourdin.
19:53— Alors c'est une économie quoi... — Mais on est face à des Chinois qui ont une économie étatisée. — Vous réinventez les causes et les sauf-causes, quoi.
20:02Et les sauf-causes, c'est pareil. — Et on est face aux Américains... — Tout le monde a du boulot, quoi. — Et on est face aux Américains qui subventionnent aussi leur économie.
20:09— Non mais alors ça veut dire quoi, Fabien Roussel ? — Et nous, la France, on va regarder les trains passer et on va regarder nos usines partir aux États-Unis, au Brésil,
20:17en Chine. Donc moi, je souhaite travailler avec les acteurs économiques pour garantir, pour permettre à chaque Français qu'il ait une offre d'emploi avec un salaire,
20:30que ce soit dans le secteur privé comme dans le secteur public. On doit travailler de concert avec les entreprises, département par département, région par région,
20:37planifier l'économie, faire en sorte que les... — Planifier l'économie, oui. — Faire en sorte que les aides publiques... Il y a 200 milliards d'euros d'aides publiques
20:46données aux entreprises sans contrepartie. On peut pas y mettre quelques règles, quand même, là-dedans pour que ces aides, elles, soient accordées en échange
20:53d'embauches en France, en échange de relocalisation de l'activité, en échange d'investissements pour la planification écologique, enfin des gisements d'emploi...
21:01— Alors une formation gratuite et rémunérée pour celles et ceux qui le souhaitent, c'est ça ? — Mais ça veut dire qu'aujourd'hui, par exemple, je connais des personnes...
21:10— Bon, on va prendre un exemple. Attendez, attendez. — Non, je prends un exemple concret de quelqu'un qui est au RSA. — Un exemple concret. Quelqu'un qui est au RSA.
21:16— Et qui va faire une formation pendant 2 ans. J'ai rencontré un jeune à Saint-Amand. — Donc vous lui donnez un salaire.
21:21— Eh bien cette personne, elle perçoit aujourd'hui 700 € par mois. Mais comment peut-on vivre en étant en formation à 700 € par mois ?
21:30— Mais vous lui donnez un salaire. — Oui. Nous voulons, nous, dans notre système de sécurité-emploi-formation, un salaire au minimum au SMIC
21:36pendant sa période de formation. Et à l'issue de sa période de formation, il doit y avoir un service-travail, un pôle emploi qui doit lui proposer
21:45obligatoirement une offre d'emploi ou dans le privé ou dans le public correspondante à sa formation pour lui donner une perspective de vie.
21:53— Mais ça, c'est la théorie. Vous croyez qu'en pratique, c'est faisable, ça ? Vous pensez que des entreprises comme ça vont arriver et vont payer au SMIC
22:00des salariés dont elles n'ont pas besoin ? — Mais encore une fois, M. Bourdin... Mais oui. Mais quand on laisse fermer des entreprises dans notre pays...
22:07— Oui. Oui. — Je pense à Vancorex. Je pense aux fonderies de Bretagne. — C'est-à-dire vous envoyez des habitants de Saint-Amand-les-Eaux
22:13travailler chez Vancorex. — Mais non. Mais enfin, je dénonce le système économique français qui, lui, laisse des entreprises partir à l'étranger
22:25et, derrière, distribue du RSA pour avoir en sorte la paix sociale. Moi, ce que je souhaite, c'est qu'on arrête, qu'on mette un garrot sur cette hémorragie d'emploi,
22:37que l'on redéveloppe notre industrie dans notre pays. Il y a des gisements d'emploi partout en France, dans le Nord, dans ma région,
22:45mais aussi dans toutes les régions de France. Notre industrie est partie. Il faut la ramener en France. Travaillons sur le coût de l'énergie.
22:52Baissons le prix des factures d'électricité. Permettons aux entreprises avec des règles précises d'accéder à des prêts à taux zéro, voire négatif,
23:00quand elles relocalisent leur activité, mais avec des critères précis définis démocratiquement. Permettons d'accéder donc à du crédit pas cher pour investir,
23:09à de l'énergie pas chère. Ça va créer des emplois. Nos entreprises vont revenir en France. Et c'est cette perspective-là que je veux pour mon pays.
23:17— J'ai compris, mais... — Je souhaite un pacte. Un pacte pour la France, pour la jeunesse, pour le travail, qui nous permette de sortir du chômage,
23:26de la précarité pour des nombreuses familles de notre pays. — Oui. J'ai compris que c'était un pacte pro-travail, Fabien Roussel.
23:33— Complètement. — Complètement. Et vous en parlerez dans votre livre. Ce que je n'ai pas trop compris, pardon, c'est... J'arrive sur le marché du travail.
23:41Automatiquement, je suis une formation ou je suis embauché, si j'ai bien compris. Je suis payé au SMIC, quoi qu'il arrive. J'arrive sur le marché du travail,
23:49je suis payé au SMIC. On est bien d'accord ? Par l'État ou par du privé ? — Quand on est en formation... Quand on est en formation,
23:56on peut pas envoyer des gens en formation et avoir 700 € de revenus. — Bon. Donc je suis payé au SMIC. — Voilà. Au minimum.
24:01— En formation. Obligatoire, la formation. — Bien sûr. Mais il y a plein de gens qui demandent à être formés et qui se retrouvent en précarité
24:10parce qu'ils n'ont pas les moyens. — Donc je suis au chômage. Je suis au chômage. Je touche au minimum le SMIC. On est bien d'accord ? C'est ça, votre idée ?
24:18— Mais la question, c'est pas d'être au chômage. C'est d'être ou au travail, ou en formation. — Donc plus de chômeurs, zéro chômeur, quoi.
24:23— Mais c'est l'objectif zéro chômeur, hein. — Zéro chômeur. — Ouais. C'est pas possible ? — Ah. Je ne sais pas. Moi, c'est votre objectif.
24:29C'est pas le mien. Zéro chômeur. Mais... — Mais vous n'avez pas d'ambition pour le pays, alors. Moi, j'ai une ambition pour mon pays.
24:33Il y a 800 000 jeunes qui sortent de l'école tous les ans. Commençons par eux. Il y a 800 000 jeunes qui sortent de l'école tous les ans.
24:39— Donc sortir de l'école, on touche le SMIC quand on sort de l'école. — Moi, je propose... J'ai une grande ambition pour mon pays, pour la jeunesse.
24:45Je propose qu'à chacun de ces jeunes, nous lui proposions une solution dans l'emploi, c'est-à-dire qu'aucun des jeunes qui sortent de l'école
24:54se retrouve au chômage. Voilà. Ces jeunes, on doit leur garantir un emploi ou dans le privé ou dans le public. Et c'est une proposition
25:02que j'ai formulée d'ailleurs à Patrick Martin, le patron du Medef, en lui disant « Voilà un projet sur lequel nous devions travailler ».
25:07Est-ce que vous, les patrons, vous êtes prêts à embaucher ces jeunes qui sortent de nos écoles ?
25:11— Eh bien Fabien Roussel, nous en reparlerons, parce que c'est intéressant. Votre livre sort quand ? — Le 24 avril prochain.
25:17— Vous êtes invité. Merci. — Il est 8 h 59. Vous êtes sur Sud Radio. Patrick Roger, juste après les infos.

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